Possessions du chapitre de Chartres au pays d’Auge

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Possessions du chapitre de Chartres au pays d’Auge par Le Cr HENRY LECOURT

L’ancienne province de Normandie était autrefois partagée en sept diocèses d’inégale grandeur dont il devient déjà depuis un siècle seulement qu’ils ont cessé d’exister, bien difficile d’apprécier et les limites exactes et l’étendue.
Non seulement les divisions ecclésiastiques se trouvaient constamment enchevêtrées les unes dans les autres au moyen d’enclaves ce qu’on appelait alors des exemptions — très souvent extrêmement voisines des villes épiscopales dont certaines paroisses appartenaient même à d’autres diocèses, mais encore des diocèses étrangers à la province, des chapitres, des abbayes y possédaient avec le droit exclusif de nommer à certaines cures, de très importantes possessions territoriales, sinon des paroisses toutes entières.
Tels étaient notamment le chapitre de l’église collégiale de Cléry. l’abbaye de Fécamp et le chapitre de. l’église cathédrale de Chartres.
Ce dernier possédait diverses paroisses et leur patronage dans les trois anciens diocèses de la haute Normandie.
RUEN – EVREUX et LISIEUX.

C’est seulement des possessions du chapitre de Chartres dans ce dernier diocèse (LISIEUX) que nous allons nous occuper ici.
Les paroisses lexoviennes qui figuraient dans ce qu’on appelait alors la Prévosté de Normandie de l’église cathédrale de Chartres, peuvent se diviser en deux classes :
D’abord, les paroisses dont le chapitre a conservé le patronage jusqu’à la Révolution. sont :

Puis celles dont, par des causes inconnues. ce patronage lui a échappé à diverses époques, savoir :

C’est dans la munificence des conquérants de la Normandie qu’il convient de rechercher l’origine des possessions du chapitre de Chartres en leur province.
Cette donation, fut faite à la bienheureuse Marie de Chartres, par Richard II le lion, arrière petit-fils de Rollon et aïeul de Guillaume le Conquérant, en l’an 1014 : le donateur prend dans cet acte le titre de marquis de Normandie « Marchio Normannia ».

Ce texte ne désigne que Roncheville – Bonneville – Englesqueville – Saint-Julien – Saint-Pierre et Saint-Nicolas des Aulthieux.

Saint-Martin-aux-Chartrains, si on ne savait que cette paroisse n’existait pas encore à cette époque.
Elle fut, en effet dans le courant du XII siècle démembrée du territoire de Roncheville qui était alors un lieu très important et le centre administratif et judiciaire de toute la contrée, de l’ancien pays d’Auge (1)
(1)En effet, une carte dressée par la Société des antiquaires de Normandie pour servir à la lecture des grands rôles de l’Echiquier vers 1100 ne mentionne pas Saint-Martin aux Chartrains.

En 1789 le grand Prévôt de Normandie appartenait à la noble et ancienne famille des Jubert et prenait, dans les aveux qu’il recevait pour les terres chartraines les titres suivants :
……… seigneur des paroisses de Saint-Martin-aux-Chartrains – Englesqueville – Hauville – Vraiville – la Berthenoue – Massey. Saint-Julien et les Aulthieux sur Calonne. Le fief des Parcs-Fontaines et autres lieux.
On voit qu’à cette époque il n’était plus question de Bonneville et de Roncheville; les deux paroisses des Aulthieux qui sont mentionnées dans cet intitulé n’appartenaient pourtant plus au chapitre; quant au fief des Parcs-Fontaines il en sera question plus loin.

Paroisses et terres possédées par le chapitre de Chartre jusqu’à la révolution.

  • Saint-Martin-aux-Chartrains.
  • Englesqueville.
  • Saint-Julien-sur-Calonne.
  • Fief des Parcs-Fontaines.

Paroisses perdues par le chapitre de Chartre.

  • Roncheville.
  • Bonneville sur Touques.
  • Saint-Nicolas des Aulthieux.