GRANDE COUTURE (la)

HISTORIQUE:

– Les textes des noms de rues proviennent du: Dictionnaire historique et étymologique des noms de rues et lieux-dits anciens et modernes de Lisieux, Société Historique de Lisieux, 4e édition revue, corrigée et augmentée, 2024 (inédite) Dominique Fournier. DRL.
Voir Sources des abréviations.
– Les photos, retouchées, sont extraites de la Collection de cartes postales de la ShL. Cliquez dessus pour les agrandir.

République (place de la). — a)ancienne Grande Couture : place de la République 1896 HL, 1899 PVLC, 1912 AAL, Place de la République 1927 PLBM, place de la République 1939 AL, 1944 PA, places de la République et Gambetta 1954 PLRV, places Gambetta et de la République 1955 LPDA 29, places République et Gambetta 1968 LPC. — b) extension actuelle : place de la République 1964 ACAA 1187, 1968 LPC, 1972 PCN, 1975 GVM, place [de la] République 1982 PTT, place de la République 1995 PVLPA, 2001 PVAN, 2004 PTT, 2019 LVL. — L’une des plus anciennes places de Lisieux; initialement nommée Grande Couture, c’est au départ une subdivision de la Couture, large espace cultivé à cet endroit au Moyen Âge.
Contrairement à la Petite Couture rapidement urbanisée, la Grande Couture servit longtemps de champ de foire et de place de marché. À l’époque de la Révolution (dès le 24 juin 1790), on y organisa de nombreuses fêtes républicaines autour de l’Autel de la Patrie, dont la plus marquante fut la Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790; la place fut alors appelée successivement, de 1791 à 1794 place de la Confédération, place de la Fédération et place de la Liberté
En 1809, on y tient les marchés aux chevaux, au bois et aux fourrages; l’endroit prend alors les noms de place du Marché au Bois, et surtout place du Marché aux Chevaux, à laquelle donne accès la rue du Marché aux Chevaux (rue Marie de Besneray). Redevenue un temps place de la Liberté en 1848, elle est nommée place de la République en 1896. Après la Reconstruction de Lisieux, ce nom fut progressivement étendu à l’espace occupé par les Couture du Milieu (entre-temps devenue place du Marché à l’Avoine, puis place Gambetta), Petite Couture et Halle au Blé.

Grande Couture (la) : la grande Cousture 1390 RGG 105 § 204 [la forme de l’adjectif a sans doute été normalisée], la grant Cousture de Lisieux 1391 RGG 138 § 285, [une] maison scise en la Grande Cousture 1624 CCL, à la Grande Cousture 1684 CCL, la Grande-Couture ~1770 LSL, Grande Couture 1785 PVFL. — Subdivision de la Couture [→], dont elle constitue le secteur sud; contrairement à la Petite Couture[→] assez rapidement urbanisée, la Grande Couture servit longtemps de champ de foire et de place de marché. À l’époque de la Révolution (dès le 24 juin 1790), on y organisa de nombreuses fêtes républicaines autour de l’Autel de la Patrie, dont la plus marquante fut la Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790; la place fut alors appelée successivement, de 1789 à 1794 place de la Confédération, place de la Fédération et place de la Liberté. Elle se nomme place du Marché aux Chevaux en 1818, de nouveau place de la Liberté en 1848, redevient la place du Marché aux Chevaux sous le Second Empire, puis la place de la République en 1896; ce dernier nom, qui désigne alors le secteur sud-ouest de la place actuelle, s’étendra après la Seconde Guerre mondiale aux anciennes Couture du Milieu et Petite Couture.

Grande Couture (rue) : rue Grande-Couture 1685 RC, rue Grande-Couture ~1770 LSL, Rue grande Couture 1785 PGL, rue Grande Couture 1845 PDD. — Voie reliant initialement la rue Pont-Mortain à la Grande Couture [→]; cette dernière étant devenue le Marché aux Chevaux au début du 19e siècle, la rue devint à la même époque la rue du Marché aux Chevaux (quoique la carte de 1845 maintienne l’ancienne appellation), puis l’actuelle rue Marie de Besneray au siècle suivant.

Liberté (place de la). — a) place de la Liberté 1794 HL. — b) place de la Liberté 1848 RLI 1908-05. Nom révolutionnaire apparemment donné deux fois à la Grande Couture, actuel secteur sud-ouest de la place de la République. Ce nom commémore initialement une fête nationale révolutionnaire , la Fête de la Liberté qui y fut organisée à plusieurs reprises : on édifiait pour ce faire une montagne symbolique au sommet de laquelle une actrice personnifiait la Liberté. On a pu également y planter un arbre de la Liberté, comme ce fut le cas pendant la Révolution de 1848 : à cette occasion, la Commission municipale décide, par un arrêté du 2 mai de la même année, qu’un Arbre de la Liberté sera planté sur la place dite du Marché-aux-Chevaux et cette place portera désormais le nom de Place de la Liberté.Voir également place de la Confédération, place de la Fédération, place du Marché au Bois, place du Marché aux Chevaux.

Marché au Bois (place du) : Place du Marché au bois s.d. [LSL], Marchés aux Bois et aux Chevaux 1863, le Marché au Bois 1868 SL. — Ancien nom (début du 19e siècle) du secteur sud-ouest de l’actuelle place de la République, auparavant connu sous le nom de Grande Couture [→]. Voir également place de la Confédération, place de la Fédération, place de la Liberté, place du Marché aux chevaux.

Marché aux Chevaux (place du) : place du Marché-aux-chevaux 1809 HL, Marché aux chevaux 1818 PAV, Marché aux Chevaux 1820 AVL, Place du Marché aux Chevaux 1825 CN, place du marché aux Chevaux 1826 CN, place du Marché-aux-Chevaux 1831 LP, Place du Marché aux Chevaux 1845 PDD, M. aux chevaux 1847 PGJ, Marchés aux Bois et aux Chevaux 1863 SL, Place du Marché aux Chevaux 1869 PVLCa, place du Marché-aux-Chevaux 1876, 1879 ALPE, Place du Marché aux Chevaux ~1882 PVLB, Pl. du Marché aux Chevaux 1896 NPLM. — Place située à l’emplacement de l’ancienne Grande Couture (secteur sud-ouest de l’actuelle place de la République). Le marché aux chevaux et aux ânes, au bois (bois de chauffage, fagots) et aux fourrages (foin, paille) s’y tint à partir de 1809. En 1848, on y planta un arbre de la Liberté SL [1], et son nom temporairement changé en place de la Liberté. L’appellation de place du Marché aux Chevaux subsista jusqu’en 1896, époque à laquelle elle devint la place de la République. Voir également place de la Confédération, place de la Fédération, place du Marché au Bois.

Confédération (place de la) : place de la Confédération 1791 HL. — Nom révolutionnaire de la Grande Couture, actuel secteur sud-ouest de la place de la République [→]. Ce nom ne fait pas partie de la terminologie révolutionnaire habituelle, et doit représenter une variante de fédération, qui l’a rapidement remplacé [→place de la Fédération].

Fédération (place de la) : place de la Fédération 1791 HL. — Nom révolutionnaire de la Grande Couture, actuel secteur sud-ouest de la place de la République. Ce nom, qui remplace très rapidement celui de place de la Confédération, évoque la Fête de la Fédération, manifestation républicaine (commémoration de la prise de la Bastille) organisée sur cette place le 14 juillet 1791, et à laquelle avaient participé plusieurs Gardes nationales de Lisieux . Voir également place de la Liberté, place du Marché au Bois, place du Marché aux Chevaux.

Noms des RUES et PLACES qui ont été modifiés dans la deuxième moitié du XIX° ou dans les premières années du XX° Siècle – Moidrey Baron de.
En 1789, la Grande Couture fut nommée Place de la Confédération pour remémorer cette fédération que les communes voisines venaient y célébrer avec la ville. Depuis, on la nomma Place de la Liberté et l’on y célébrait le fêtes républicaines. On la nomme actuellement (environ 1900) Place du Marché aux Chevaux.
Notes: cette partie de la ville fut enfermée dans le mur de la ville en 1….? par l’évêque.
Dans les archives de la ville, on voit une pièce de l’administration qui demande au directeur du département du Calvados, vu le grand nombre d’indigents, un secours pour occuper les ouvriers à des travaux dans la ville pour conduire à perfection le travail fait à la place de la Confédération et à la place adjacente, toutes les deux servant de «marché aux bestiaux».
La Grande Couture fut souvent le lieu choisi pour les fêtes nationales. En 1791, dit Sr Dubois, elle reçut le nom de place de la Confédération. C’est là qu’était l’Autel de la Patrie, et dans une grande fête le Sr Beaumont, aumônier de la Garde Nationale, célébra la messe.
Un souvenir différent se rattache à ces fêtes. Un habitant de Lisieux, dont l’anoblissement était récent, peut-être plus par crainte que par amour de l’égalité, brûla ses parchemins sur l’autel de la Patrie. Le parchemin brûle difficilement et se retourne sur lui-même. En voyant cela, un plaisant disait: «ils ne bruleront pas, ils sont trop verts.» Des croix de St Louis et d’autres titres et souvenirs furent également sacrifiés ce jour-là sur l’autel de la Patrie.
Ce fut aussi la Place de la fédération. On y célébrait le 14 juillet, anniversaire de la Prise de la Bastille. Ce fut aussi la Place de la Liberté. En 1809 elle reprit son nom plus modeste et plus pacifique de Marché au bois et de Marché aux Chevaux.
Mais en 1848, elle fut encore choisie pour recevoir l’Arbre de la Liberté et reprit ce nom. Trop de liberté portèrent préjudice à cet arbre; les journaux de l’époque donnèrent le récit de cette bénédiction. On les retrouve à la bibliothèque.
Après avoir repris une nouvelle fois son premier nom, la troisième révolution lui donna le nom de Place de la République. La rue qui va de la rue Pont Mortain à cette place se nomme rue du Marché aux Chevaux.

MONUMENTS:

ENTREPRISES – COMMERCES:

Aux lendemains des Bombardements:

Ruines des Places Gambetta et de la République. A gauche vers l’Est, à droite vers l’Ouest.

ARCHEOLOGIES:

Noviomagus Lexoviorum. Réflexions sur les origines de Lisieux – Claude Lemaître.
Les Coutures ont été incluses, au moins pendant la seconde moitié du IIe siècle, dans un programme d’urbanisation resté inachevé.
La voie romaine du square André Malraux (emplacement de l’actuelle Médiathèque)  qui occupe l’extrémité est de la place de la République. Large d’au moins 6 mètres, composée d’importantes dalles calcaires creusées de profondes ornières, cette voie qui repose sur une épaisse ruderatio, constitue un élément majeur dans le réseau des rues antiques ; l’hypothèse d’un decumanus maximus doit être retenue.
Si le tracé de cette voie décumane ne pose pas de problème dans son prolongement ouest, hormis le franchissement de la Touques qui reste à déterminer, à l’est l’approche en est plus délicate.
Les Thermes de L’école Jean Macé :
Situés dans les Coutures, en bordure sud de la place Gambetta-République, d’importantes structures en briques ont été découvertes et immédiatement détruites sans profit pour l’archéologie. Cet édifice construit pendant la seconde moitié du IIe siècle, en relation avec un important égout,  plusieurs fois observé, peut être identifié à titre d’hypothèse comme des thermes.

Archives ShL:

Fonds Etienne DEVILLE Série 9 F.
24 1 – Grande Couture.

Fonds Deville Carton 08.
XIII – La Grande Couture (1390-1603) n° 25 et 26 (15 et 22 nov).

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Société historique de Lisieux

Fondée en 1869, elle a pour but de rechercher, de conserver et de faire connaître, notamment grâce a la revue qu’elle publie, les documents relatifs à l’histoire de l’ancien diocèse de Lisieux.