CHAR (RUE AU)

A gauche, image originale Géoportail – A droite Cadastre A.D du Calvados.

HISTORIQUE:

– Les textes des noms de rues proviennent du: Dictionnaire historique et étymologique des noms de rues et lieux-dits anciens et modernes de Lisieux, Société Historique de Lisieux, 4e édition revue, corrigée et augmentée, 2024 (inédite) Dominique Fournier. DRL. Sources des abréviations.

– Les photos sont extraites  de la Collection de cartes postales de la ShL. Cliquez dessus  pour les agrandir.

CHAR (RUE AU) : la rue au Chat 1513 RDL, en la rue au Chapt 1624 CCL, rue au Chat ou Cadot 18e s. CEL [mentions marginales], rue au Chat ~1770 LSL, rue au Chart 1782 PDC, Rue au Char 1785 PVFL, rue au Chard 1791 ES, rue aux chars 1818 PAV, rue au Char 1820 AVL, 1825 CN, Rue au char 1825 CN, rue du char; rue au char 1826 CN, rue au Char 1831 LP, Rue au Char 1845 PDD, 1869 PVLCa, rue au Char 1867 SMC, 1876 ALPE, Rue du Char 1896 NPLM, rue au Char 1899 PVLC, 1912 AAL, 1921 AL, 1925 BSHL, Rue au Char 1927 PLBM, rue au Char 1930 BSHL, 1937 PLL, 1939 AL, 1944 PA, r. au Char 1954 PLRV, rue au Char 1955 LPDA 89, 1964 ACAA 1187, 1972 PCN, 1982 PTT, 1995 PVLPA, 2001 PVAN, 2004 PTT, 2019 LVL. — C’est l’une des plus anciennes rues de Lisieux, représentant le cardo (axe nord-sud principal) du castrum du Bas-Empire; il longeait à l’ouest ce que l’on suppose être l’emplacement du forum (avenue Victor Hugo), et coupait à angle droit le decumanus (axe est-ouest) représenté par le tronçon est du la rue Henry Chéron [cf. NLR 57]. La première mention de cette voie date de 1293 [LXM CVI]; celle-ci ne semble pas avoir de nom particulier à l’époque : vicum per quem itur de piscioneria apud ecclesiam Sancti Jacobi, “la rue par laquelle on va de la poissonnerie à l’église Saint-Jacques”. Le nord de la rue au Char porte ensuite (1321) le nom de rue Cadoc [→], attesté jusqu’au 15e siècle. Le nom actuel est mentionné en 1477 (mais sous quelle forme ?), à l’occasion du passage à Lisieux du roi du Portugal Alphonse V l’Africain; le monarque y logea à l’auberge de la Licorne [VL 144]. Jusqu’au 18e siècle, la rue au Char constitua avec la rue du Bailli le quartier de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie lexovienne. Un chauffoir public, pour recevoir les indigents, fut installé rue au Char en janvier 1838; il était ouvert de 9 à 16 heures. Il fut transféré à la fin du siècle place de la République, à l’emplacement d’un ancien immeuble Burel. Le nom de rue au Chat (dont la forme actuelle représente une altération) est sans doute celui d’un propriétaire non identifié avec certitude, nommé LE CHAT. Ce nom de famille est en tout cas attesté formellement par un document de 1492 [EA], qui mentionne un hôtel pres le Chat, où sont gardés des canons au nombre de ceux qui autrefois furent baillez à Guillaume le Chat  [2]. [HEL I dlxv; orthographe remaniée]. Il semblerait, d’après H. de Formeville, que cet hôtel ait été situé dans l’actuelle rue au Char. Le 31 août 1513, une section de la rue au Char est pavée aux frais de la commune.

Vue vers la Pl.Boudin-Desvergées

Cour à l’Official (rue de la) : la rue de la court a l’oficial 1390 RGG 86 § 161, la rue de devant la court a l’oficial monseigneur de Lisieux 1391 RGG 133 § 274. — Ce nom semble correspondre, sous toutes réserves, à celui d’un ancien tronçon de la RUE AU CHAR.

Lormerie (rue de) : in Lormeria; in vico Lormeria, in vico Lormerie 1321 LXM, rue de l’Ormaerie 1456 NHL n1″>[1].Ce nom représente l’ancien français lormerie, qui désignait le métier du lormier, fabricant de harnais, selles, brides, éperons, étriers et autres accessoires du parfait cavalier . La rue de l’Ormerie représentait donc, avec la RUE AUX FEVRES [→] qui lui était perpendiculaire, le second axe artisanal du Lisieux médiéval. En outre, ces deux rues perpétuent deux anciennes voies de la ville gallo-romaine.

Places à la Coudraie (les) : Coudraie (places à la) → Places à la Coudraie (les), aux Places à la Coudraie 1399 NHL 15 n. 2. — Lieu autrefois situé rue Cadoc (portion nord de l’actuelle rue au Char), site de la poissonnerie aux 13e et 15e siècles. Le site de la Poissonnerie Municipale de Lisieux n’a cessé de se déplacer du Moyen Âge à nos jours. En 1293, on trouve la mention d’une piscioneria située rue Cadoc (portion nord de la rue au Char). Ce site semble correspondre au lieu parfois appelé places à la Coudraie ou simplement les Places.

Cadoc (rue) : in vico Cadoc 1321 LXM, un manoir et maison en la rue Cadot 1431 CEL, rue au Chat ou Cadot 18e s. CEL [mentions marginales]. — Nom médiéval de la section nord de l’actuelle RUE AU CHAR [→]. La rue Cadoc doit son nom à une ancienne famille Cadoc, d’origine bretonne, dont on ne sait exactement quel membre est à l’origine de l’appellation (si tant est que celle-ci fasse référence à un individu en particulier).

Dingremont. A.-J.-L: Origine des noms de quelques rues de Lisieux, et particularités sur quelques-unes.

Rue au Char : Cette rue fut anciennement nommée « rue Cadoc ». Ce nom avait été celui de l’un des principaux notables qui l’habitaient, car, dans un cartulaire de l’évêché, on trouve un acte de fieffe, fait par Jean le Vicomte, d’une maison assise dans cette rue, et qui avait pour abornement une autre maison « quoe quondam fuit Cadoc ». Cet acte est de 1290 . On y trouve également que, le 8 février 1431,  Antoine de Castillon, écuyer, seigneur du Bénercy, reconnut avoir pris à rente, de l’évêque de Lisieux, certaines places vides, avec des murailles et vieux édifices, qui, anciennement, appartenaient à un nommé « Cadoc » jouxte la rue Cadoc d’un côté, et d’un autre côté les maisons de la haute rue de la Boucherie. Cette rue fut, depuis nommée « rue au Chapt ». D’anciens titres la désignent sous ce nom, qui était celui de l’un de ses notables habitants en 1492. En 1775, lorsque l’administration municipale fit faire le recensement pour le logement des militaires, elle portait le nom de « rue au Chat », mais, depuis, elle a été nommée « rue aux Char », par corruption de ce dernier nom.

Extrait du Bulletin de la Société Historique de Lisieux Année 1874, n° 5
Au xv° siècle, la rue au Char était appelée rue Cadoc. Il est probable toutefois que cette dénomination ne s’appliquait qu’à la partie de la rue où se trouvaient l’Officialité et la Fontaine de la ville, c’est-à-dire au bout vers le nord, et que l’autre partie, aboutissant à l’église Saint-Jacques, portait à cette époque le nom de rue de l’Ormerie. Ce qui nous porte à le penser, c’est que l’on trouve dans un acte du 20 décembre 1456 (f° 401, que l’hôtel de la Rose était situé rue de l’Ormaerie. Cet acte, en effet, a pour objet « deulx. masures et deulx maisons joignantes ensemble… dont l’une d’icelles maisons est nommée l’ostel de la Rose, assises en la ville et bourgoisie de Lisieux, en la parroesse Saint Jaque, en la rue de l’Ormaerie. Or il est de notoriété publique à Lisieux, que l’ancien hôtel de la Rose, aujourd’hui démoli, occupait l’emplacement de l’hôtel pour voyageurs, situé rue au Char, désigné sous le nom l’Hôtel de Normandie, que beaucoup de personnes appellent encore actuellement Hôtel la Rose. Le soubassement en pierres de taille de cet hôtel, paraît être celui de l’ancien Hôtel de la Rose et remonter au XIII° siècle. Le nom moderne de rue au Char est une corruption de l’une des anciennes dénominations de cette rue, qui en effet a été appelée au XVII° siècle, rue au Chat, comme l’établit l’annotation mise à cette époque sur un acte du 13 juillet 1445 (f° 47) et de laquelle il résulte que cette rue portait alors les noms de rue au Chat ou de rue Cadot. Une autre annotation, du même temps, mise sur un acte de fieffé du 11 février 1292 (f° 40), relatif au Manoir de la Licorne, situé rue au Char, en face des bureaux du télégraphe, est ainsi conçu : « Fieffé de la maison de la Licorne rue au chat, par Jehan le Vicomte seigneur. C’est donc à tort, selon nous, que M. Louis Dubois a écrit dans son Histoire de Lisieux, II, 316 : « La rue au Char tire son nom de l’enseigne d’une ancienne auberge qui depuis longtemps a disparu et qui n’avait rien de commun avec l’hôtel de la Rose, établi il y a 40 ans environ dans la maison du chanoine de la Varende, vendue comme bien d’émigré ». Dans sa Notice sur les rues de Lisieux, p. 6, M. Dingremont dit que cette rue, appelée d’abord rue Cadoc, porta depuis le nom de rue au Chapt. Chapt était, dit-il, le nom de l’un de ses notables habitants en 1492 ; mais il n’indique, à l’appui de cette assertion, aucun document; il ajoute qu’en 1775, lorsqu’on fit le recensement des habitants pour le logement des militaires, elle portait le nom de rue au Chat. L’Évêque exerçait une juridiction ecclésiastique dans toute l’étendue du diocèse. Le siège de cette juridiction était établi au XV° siècle, rue Cadoc, aujourd’hui rue au Char, c’était ce que l’on appelait alors la Court spirituelle ou le Manoir official. Les bâtiments affectés à ce tribunal ecclésiastique, au nombre desquels se trouvait une chapelle , avaient une importance notable, en rapport avec l’étendue de la juridiction spirituelle de l’évêque ; ils occupaient le fond d’une vaste cour dont l’accès était par la rue au Char, et dont quelques dépendances confinaient probablement à la Grande-Rue. – Fontaine de la ville. Cette fontaine se trouvait rue Cadoc, aujourd’hui rue au Char ; on lit en effet dans l’acte d’échange déjà cité, du 21 juillet 1321 (f° 17), l’indication suivante : « In domo Guillermi de Fonte, juxta fontem civitatis. » Or il résulte du même acte que la maison de Guillaume de la Fontaine, voisine de la fontaine de la cité, était contiguë à l’héritage de Guillaume Baston, lequel était situé rue Cadoc : « In domo magistii Guillermi Baston in vico Cadoc, juxta domum seu plateam Guillermi de Fonte. » – La Poissonnerie était rue Cadoc, aujourd’hui rue au Char, probablement sur une des places souvent mentionnées, mais sans indication de nom, dans le Cartulaire de Lisieux, lesquelles se trouvaient vers l’extrémité de cette rue, du côté de la Grande-Rue. En tous cas, il n’est pas douteux que la halle au poisson était bien dans la rue Cadoc : les deux actes l’établissent d’une façon précise. – La maison de Guillaume du Bosc, voisine de la Poissonnerie, se trouvait bien dans la rue Cadoc. Il est dit, en effet, dans un acte, d’une part, que cette maison était contigûe à celle des héritiers de Durand Baudri; en second lieu que l’héritage Baudri se trouvait devant le manoir de l’Officialité; enfin que l’Officialité avait son siège rue Cadoc. P.S: On comptait cinq vieilles maisons dans la rue au Char.

Formeville, H. de: Histoire de l’ancien Évêché-Comté de Lisieux. 1
A l’hôtel près le Chat, 2 canons et 4 boites étant au nombre de ceux qui autrefois furent baillez à Guillaume le Chat (la rue au Char s’appelait alors rue Cadoc, et antérieurement rue au Chat du nom d’un de ses habitants) – Un acte passé devant le doyen de Lisieux en 1282, constate que Jean le vicomte, écuyer, donne à fieffe à Nicole de Villedieu, prêtre, un manoir (maison de la licorne), rue au Chat, assis « inter vicum per quem itur de piscionera apud ecclesiam Sancti-Jacobi, et vicum qui nuncupatur Baaillie (rue du Bailli) inter domos, etc., ex uno latere, et Granch…« que quodam fuit Cadoc etc., ex altero » par 10 sols de rente (Cart. lexov. fº 40).En 1431, Geffe de masures situées rue Cadot, ayant appartenu à Cadoc, à charge d’entretenir les édifices sous la chapelle de l’official de l’évêque (fº 48, vº).En 1445, fieffe des Selliers, étant en l’hôtel de l’évêque sous la cour de l’official, rue Cadot (ibid. fo 47, vo).En 1449, fieffe d’un jardin ayant appartenu à Henri Cadot (ibid. fo 43).En 1456, autre fieffe d’un manoir situé entre la rue Cadot et la rue du Bailli.

Statistique monumentale du Calvados – Caumont, Arcisse de.
Extraits:- Rue au Char, la maison de maistre Pierre Thirou, advocat au Conseil? De cette dernière, nous aurions pu rétablir le devis de construction, en pierre dure, bois, essente, ferrures, peinture et pavey plombé de rouge etvert grâce au curieux Registre du jurisconsulte, dans lequel sont escriptes les principales affaires de sa maison.- Constructions répandues dans toute la ville et élevées dans le cours du XVI. siècle: Dans la rue au Char, les n°. 24 et 28. Nous attribuons aux dernières années du XVI° siècle plusieurs maisons, partie en pierre, partie en bois, toutes d’une certaine importance, ayant dû servir de résidence à de riches bourgeois. Telle, dans la rue au Char, le n° 19; qui offre maintenant peu d’intérêt, par suite des mutilations qu’elles a subies au XVII° siècle.- Certaines autres maisons ont conservé plus ou moins de vestiges de leur ancienne splendeur. Rue au Char, la maison n° 3, à deux étages sur une longue façade, montre des sablières à rageurs couvertes de ceps de vigne. Potelets imbriqués, blasons ornent les colombages; des briques inclinées remplissent les intervalles; mais nulle trace n’apparaît de fenêtres primitives. Le rez-de-chaussée a été refait au XVIIIe. siècle.

Claude Lemaître -Le Pan de Bois Lexovien.
La rue au Char est devenue axe principal du castrum du Bas-Empire.Elle porta les noms de Cadoc pour la partie nord et selon Henri Moisy et Dominique Fournier de l’Ormerie (ou de Lormerie) pour le sud, puis au Chat à partir de la fin du XV° siècle et enfin au Char, par altération du précédent.  En 1293, elle n’avait pas de nom particulier et était dénommée  vicum per quem itur de piscioneria apud ecclesiam Sancti Jacobi  « la rue par laquelle on va de la poissonnerie à l’église Saint-Jacques » . Il semble qu’elle ne fut  pavée partiellement qu’en 1513. Elle ne possédait  en 1923 que trois demeures face à l’église Saint-Jacques dont le café à l’enseigne  » La Petite Marquise » et, face au théâtre municipal « l’hôtel de la Licorne ».
Face au théâtre municipal se dressait l’hôtel de la Licorne construction des années 1520-1540.
De l’autre côté de l’allée du Diable, allée longeant le théâtre, se dressait un très bel immeuble du milieu du XVI° siècle. 

La Rue de la Paix à Lisieux – Deville Etienne,  » Le Réveil de Lisieux 1919″.

Extraits: La rue au Char est une ancienne voie de la ville qui remonte à une assez haute antiquité. La première mention que j’en connaisse remonte à l’année 1292. Au XV° siècle, elle été appelée rue Cadoc, au moins jusqu’à l’emplacement de la fontaine de la ville, dont on ignore actuellement l’emplacement mais qui, en1321, était près de le maison de Guillaume de la Fontaine, près de l’héritage de Guillaume Baston. Le reste de la rue, jusqu’à l’église Saint-Jacques, s’appelait rue de l’Ormerie. Ce nom de l’Ormerie s’est encore appliquée à une autre rue de notre ville, la rue étroite . Dingremont, qui s’est un peu occupé de l’origine des noms de nos rues, ne parle pas de ce nom. A une époque que je ne saurai déterminer, elle fut appelée rue au Chat. Elle est ainsi désignée dans le recensement fait en 1775. Elle a été nommée rue au Char par corruption de son dernier nom.
En venant de la rue Olivier (rue du Maréchal Foch), nous trouvons à notre droite, dans la rue au Char, une aile de l’Hôtel de Ville, une petite cour et le Théâtre. Au moyen-âge, on trouvait dans ces parages le manoir official. Ce manoir occupait le fond d’une vase cour dont l’accès était par la rue au Char et dont quelques dépendances confinaient à la Grande-Rue. Deux anciens textes précisent son emplacement dans la rue Cadoc, l’un du 2 juillet 1321, l’autre du 13 juillet 1445 : « la cour et juridiction espirituelle de mondit seigneur…en la rue Cadoc ».
De ces constructions, qui devaient être d’une certaine importance, il subsiste encore d’intéressants vestiges qu’il faut aller chercher dans une allée de la Grande-rue, près de Monsieur Dutheil. Après bien des détours, on parvient en face d’une construction de pierre, avec fenêtres à meneaux crucifères qui annoncent le XV° siècle.
Un autre texte du XIV° siècle signale deux autres maisons dans cette rue, l’une se trouvait de ce côté de la rue, devant la poissonnerie, et appartenait aux héritiers d’Auberede de la Seynière, près de la maison de Guillaume Du Bois. ; l’autre se trouvait du côté opposé, en face le manoir official et appartenait aux héritiers de Durand Baudri.
Sur l’emplacement du théâtre actuel s’élevait autrefois une maison bâtie dans la seconde moitié du XVI° siècle, postérieurement à l’édit de Henri II qui défendait aux habitants de construire leurs maisons en encorbellement.
Ce logis à servi, en derneir lieu, de magasins aux pompes à incendie. Sa démolition remonte à 1857 et, dans les substructions de cette maison, on a trouvé les vestiges d’un four romain, des médailles romaines et une monnaie d’Henri VI d’Angleterre, frappée à Tour.
Au n° 8 actuel (avant 1944) se trouve une allée connue sous le nom d’allée du Diable ; elle rejoint l’ancienne rue Haute-Boucherie.
N° 12, importante construction du XVII° siècle.
N° 30 Deux vielles demeurent de la fin du XVI° siècle.
Dans la rue au Char de l’Eglise Saint-Jacques vers la Grand-Rue, l’ensemble de ca côté à était modernisé, modifié, refait. Derrière les plâtrages de beaucoup de ces demeures , on retrouverait les antiques colombages. Deux manoirs, le manoir de la Rose et le manoir de la Licorne.
Le manoir de la Rose est cité dans un acte du 20 décembre 1456, il est ainsi désigné « deulx masures et deulx maisons joignantes ensemble…dont l’une d’icelles maisons est nommée l’ostel de la Rose assise…en la rue de l’Ormaerie ».Il est de notoriété publique que l’ancien hôtel de la Rose, aujourd’hui démoli, occupait l’emplacement de l’hôtel de Normandie (avant 1944) qui occupe des constructions en briques et pierre du XVII° siècle, pourrait être celui de l’ancien manoir de la Rose.
Non loin de là se trouvaient deux maisons contiguës dont l’une est vendue, le jeudi 3 novembre 1528 par Pierre Davy, écuyer, agissant comme tuteur des enfants de Perrin Le Jumel, à Guillaume Cucuel, du métier de pelletier. Elle est ainsi bornée : d’un côté, Hamon Duhamel, avocat à la cour laie ; d’autre côté, Jehan Dehors et Jehan Gadeseel ; d’un bout, Henri Lefèvre ;d’autre bout, le rue au Chat. L’autre maison appartenait, en 1531, à Jacques Lefebvre, praticien en cour de laie qui le6 septembre de cette année, vend à Mathieu Blondot, du métier de carreleur, autrement dit cordonnier, une chambre « estant sur la salle de bas de ladite maison ».
Touchant au Manoir de la Licorne se trouvait une maison qui a fait l’objet, le 5 juin 1615, d’un acte résumé ainsi : Aux plès de meubles tenus à Lisieux par Pierre Hue, écuyer, sieur de Criqueboeuf, docteur es-droits, bailli vicomtal de Lisieux, est comparu Jacques Vattier, marchand, bourgeois de Lisieux……Marie Ledou et Pierre Piquot lui avait vendu un corps de logis et maisons sis et assis paroisse St-Jacques en la rue au Chat. Cette maison était alors presque inhabitable.
N° 5 actuel, construction du début du XVI° siècle dont la partie inférieure a été refaite au XVII°. La partie nord de la cave était autrefois voutée d’ogives ; il ne reste plus aujourd’hui (1919) que des départs d’arceaux reposant sur six colonnes.
La plus ancienne mention est une fieffe du 11 février 1292, par Jean le Vicomte, écuyer, à messire Nicolas de Villedieu, prêtre, ; il est ainsi désigné dans l’acte : un manoir avec ses édifices, situé paroisse Saint-Jacques de Lisieux, entre le chemin de la poissonnerie et la rue du Bailly. En 1460, il était habité par Jean Le Muet.
En 1515, il appartenait encore à un descendant de cette famille puisque, le 12 juin, Jacques Le Muet le baille en échange à Martin Lefèvre, demeurant paroisse Saint-Jacques.
L’immeuble est ainsi désigné : les maisons, manoir et pourpris en toutes choses, nommé le manoir et maison de la Licorne. Les abornements sont alors les suivants : d’un côté, les héritiers Lecorps et maître Jehan Herembourc, prêtre, d’autre côté, les héritiers Jehan Desbois, Robert Regnault, un nommé Legrand et la Grande-Rue de Lisieux, d’un bout, la rue où sied le cour et l’official ; d’autre bout, Jehan Boutey, Jehan Lebourgeois et autres.
Au XVII° siècle, cette propriété avait été morcelée, puisque, le 14 Mars 1630, devant Jacques Gosset, Jacques Le Rebours, ayant épousé Marie Cottis, se présente au nom de sa femme, pour exercer le retrait lignager de « plusieurs maisons assises dans le manoir de la Licorne, consistant en une cave, une salle, chambre grenier, partie d’un jardin et la cour du dudit manoir » qui avaient vendus à Michel Hesbert, le 8 janvier de la même année.
Pendant longtemps, le manoir de la Licorne fut une hôtellerie « l’hostellerie de la Licorne » dans de vieux contrats. Ce ne fut qu’au XVIII° siècle que ce manoir devint une maison bourgeoise.
– Au moyen-âge, la poissonnerie, souvent mentionnée dans le cartulaire de Thomas Basin, se trouvait, non loinde ce manoir « Licorne », sur une des places contiguës au manoir de la Licorne.
– Etablissement d’une fontaine dans une maison de la rue du Bailli en 1646.
Le 22 juillet 1646, réquisition faite par Me François de la Morlière, grenetier au magasin et grenier à sel de Lisieux, tendant à obtenir la permission de prendre « la grosseur d’un pois » de ‘eau du canal qui coulait et pasait par la rue du Bailly, allant à la fontaine devant l’église Saint-Jacques et ce, au droit de la maison dud. sieur de la Morlière, sise en la rue du Bailli, afin de faire une fontaine à sadite maison à tel endroit qu’il aviserait bien être pour la commodité d’icelle.

MONUMENTS:

Théâtre :  Construit en 1895 à l’emplacement d’une ancienne salle de concerts.

Dominique Fournier. DRL.

Manoir de la Licorne

Licorne (la) : les maison, manoir et pourpris [= enclos, jardin] en toutes choses nommés le manoir et maison de la Licorne 1515 TLX, la Licorne 1538 CCL, la Maison de la Licorne 1605 PCH, la Licorne 1622 CCL, la veuve de Marguerin Cottin, où pend pour enseigne la Licorne 1624 PVS, la veufve Marin Le Héribel, à la Licorne 1664 PVS, la Licorne 1681, 1696 CCL, Robert Levavasseur, sr de la Licorne, bourgeois de L[isieu]x 1697 IEL I iii 243 § 462, Manoir de la Licorne 1874 NHL 15. — Hôtellerie située vers l’extrémité nord-est de la rue au Char (au n° 5 avant 1944), et tenue par la veuve Marguerin Cottin en 1622 et 1624, la veuve Marin Le Heribel de 1664 à 1674, la veuve Michel Leliepvre de 1678 à 1681, et Jacques Mussey en 1696 [CCL, tableaux VI, VII, VIII]. Ce célèbre manoir lexovien, qui dut servir en son temps de luxueux lieu d’hébergement, est associé à divers épisodes de l’histoire de la ville. Il était connu en 1903 sous le nom de Maison Lagnel [CCL 65]. Cette maison est initialement mentionnée par une charte de 1293, où un certain Johannes dictus Vicecomes, armiger [“Jean dit Le Vicomte, écuyer”] la fieffe Nicolao de Villa Dei, presbytero [“à Nicolas de Villedieu, prêtre”], en présence du Doyen du Chapitre [LXM CVI]. Elle n’est alors mentionnée qu’indirectement, en tant que unum manerium […] situm in parochia Sancti Jacobi Lexoviensis, inter vicum per quem itur de piscioneria apud ecclesiam Sancti Jacobi Lexoviensis […] et vicum qui nuncupatur baaillie [ibid.; “un manoir sis en la paroisse Saint-Jacques de Lisieux, entre la rue par laquelle on va de la poissonnerie à l’église Saint-Jacques (la rue au Char) et la rue dite du Bailli (rue Aristide Briand)”]. On y signale en 1477 le passage du roi du Portugal Alphonse V l’Africain [VL 144]. En 1603, lors de l’arrivée du roi Henri IV à Lisieux, la municipalité lui présenta un cheval a poil grix, dont les modalités de paiement ne furent définitivement réglées que deux ans plus tard, après une assemblée tenue en la Maison de la Licorne [PCH].

ENTREPRISES – COMMERCES:

Dominique Fournier. DRL.

Croix Blanche (la) : la Croix Blanche 1624 CCL [Lisieux, C; hôtellerie]. — Ancienne hôtellerie située en la rue au Chapt [= rue au Char] en 1624, et tenue à cette date par Estienne Laisney [CCL, tableau VI].

France (Le) rue au Char : Café de France 1955 LPDA 91, 1960 LCTP, 1964 ACAA 1188b, 1982 PTT, Restaurant Le France 1984, 2012 PTT. — On note au 19e siècle l’existence à Lisieux d’un établissement du nom de Café de France situé 24 Grande Rue (emplacement actuel du square Arnoul de Lisieux). Il fut tenu par un certain Lelièvre en 1876, Cauvin en 1901, Lucas en 1912, puis les époux Margueré en 1921 et Rocques en 1939. Après la Seconde Guerre mondiale et la destruction de l’immeuble, il semble être ressuscité au n° 5 de la rue au Char (à gauche du Majestic) sous le même nom, pour devenir l’actuel restaurant Le France vers 1984.Note Shl: n° 30 rue au Char avant 1944.

Lourdes (hôtel de) : Hôtel de Lourdes 1939 AL 333a, 1955 LPDA 89, [Hôtel] de Lourdes 1960 LCTP, Hôtel de Lourdes 1982, 2003 PTT. — Ancien hôtel, disparu en 2004. Il était situé 4 rue au Char, et auparavant au n° 8 (avant les bombardements alliés). L’établissement, créé après 1921 dans un immeuble où sévissait à cette date le négociant en café Delafosse, était en 1939 la propriété d’un sieur Moinsse.

Normandie (la) : a)ancien bâtiment : Hôtel de Normandie 1874 NHL 50, 1876 ALPE 64a, 1901 AAL 170b, Grand Hôtel de Normandie 1912 AAL 199a, 1921 AL 219, 1927 PLBM, 1932 FEL, 1939 AL 182b. — b) nouveau bâtiment : Grand Hôstel de Normandie 1955 LPDA 89, [Hôtel] de Normandie 1960 LCTP  Grand Hô$tel de Normandie 1968 LPC, Hôtel de Normandie 1982, 1988 PTT, la Normandie 1996, 1999 PTT, résidence la normandie 2001 PTT, résidence La Normandie 2003, 2004 PTT, Maison de Retraite La Normandie 2006 PTT. — Ancien hôtel autrefois situé 25 rue au Char au début du 20e siècle (= 27 rue au Char dans les années 1920-1930; site approximatif de l’ancienne échoppe du bouquiniste Gérard Goupil à l’actuel n° 17, et aujourd’hui un service d’aide à domicile). Construit au 19e siècle à l’emplacement de l’antique Hôtel de la Rose [→], il était tenu par les sieurs Boudin en 1876, Pech en 1901, Vannier en 1912, les époux Dupré en 1921 et H. Blondeau en 1932 et 1939. Détruit pendant les bombardements, il connut une nouvelle carrière au n° 15 puis 11 bis jusqu’à la fin des années 1980, époque à laquelle il semble être devenu la résidence (maison de retraite) La Normandie.

Rose (hôtel de la) : l’ostel de la Rose [assis] en la ville et bourgoisie de Lisieux, en la parroesse Saint Jaque, en la rue de l’Ormaerie 1456 NHL 49, Hôtel de la Rose 18e s. [?] LSL, la Rose s.d. (av. 1846) CCL. — Ancienne hôtellerie autrefois située rue au Char, à côté de l’église Saint-Jacques. Elle est devenue l’Hôtel de Normandie au cours du 19e siècle (avant 1846). Le bâtiment originel (dont les soubassements, selon Henri Moisy [NHL 50], auraient remonté au 13e siècle), fut détruit au 19e siècle, et l’Hôtel de Normandie en 1944. Ce même auteur [ibid.] rapporte que ce dernier était encore appelé Hôtel de la Rose par bon nombre de Lexoviens en 1874.

A la Petite Marquise (Auberge):  32, rue au Char avant 1944.

Vue vers la Pl.Boudin-Desvergées- au fonds A la Petite Marquise.

Banque Nationale pour le Commerce et l’Industrie : 17, rue au Char avant 1944.

Immaculée Conception : rue au Char avant 1944.

Aux lendemains des Bombardements:

Vue de gauche, vers la Pl.Boudin-Desvergées- Vue de droite vers la rue H.Chéron.

Rue au Char vue depuis la Pl. Boudin Desvergées, puis du sud de cette rue et aux lendemains des bombardements.

ARCHEOLOGIES:

Claude Lemaitre. Découverte sous l’entrée du théâtre municipal d’éléments d’une voie dallée – peut-être un trottoir ? – longeant un édifice construit en grand appareil. Voir ci-dessous.

Deville Etienne. Sur l’emplacement du théâtre actuel s’élevait autrefois une maison bâtie dans la seconde moitié du XVI° siècle, postérieurement à l’édit de Henri II qui défendait aux habitants de construire leurs maisons en encorbellement.
Ce logis à servi, en dernier lieu, de magasins aux pompes à incendie. Sa démolition remonte à 1857 et, dans les substructions de cette maison, on a trouvé les vestiges d’un four romain, des médailles romaines et une monnaie d’Henri VI d’Angleterre, frappée à Tour.

Archives ShL:

Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations ecclésiastiques de l’ancien Diocèse de Lisieux – PIEL L.F.DVoir Paroisse Saint-Jacques de Lisieux

Inventaire Sommaire des Archives Départementales Antérieures à 1790.H.Suppl.30 – B.27.1643 – Lisieux – Vente devant François Poulain et Constention Boullaye, tabllions en la vicomté de Lisieux, par Pierre Jumelin , chapelier, bourgeois de la paroisse St-Jacques, au bureau des pauvres, représenté par les administrateurs, d’une maison, sise à Lisieux , rue au Char , moyennant la somme de 560 livres payée par Guillaume Quentin, receveur dudit bureau.

FONDS Erudits NE 12 PANNIER Arthème. NE 12.4  – 4e carton :
LISIEUX – Vente d’une maison près rue au Char ( 1755 ). – Partage de maisons Rue au Char.

Fonds Seconde Guerre Mondiale.
Carton 03: – Photocopies de photos de Lisieux détruite en 1944, collection Mme Gazareth, anciens boulangers-pâtissiers de la rue au char.

Fonds Caillaux 3F. – 3F 146 1833-1835 – Lisieux , rue du Bailly et rue au Char : procès relatifs à des écoulements. – 3F 179 1828-1842 – Lisieux, rue au Char : procédure.

Fonds Boudard FA. – 2FA11 : 1806 : Quittance de rente due à Mme Veuve Caboule demeurant à Lisieux Rue au Char par Boudart La Mancellerie.

Carnet de Charles Vasseur. – Analyses et Transcriptions de Documents Originaux, Aveux de Fiefs – Maison de la rue au Char: Bornes : la rue au Char, Maistre Anne Gravois, le sieur de la Motte Vaucquelin et Me Henry Feral médecin, le sieur de Foucqueville d’Escageul décrétée sur Etienne du Tertre requête de Robert de Lespée, sieur de Cauvigny en 1610. Cette maison fut rebâtie en 1613/1616  » les charpentiers pour abattre le bois sur les soliveaux gagnaient 10 sous par jour pour tout, les maçons et les menuisiers ….. le 100 de piedz de pierre dure au grand compte qui est de 2 piedz pour un coût de 36 livres 1O sous, la chaux … le tonneau … coûtaient 70 sous, le millier (?) et ……. de 61 paulées (?) en carrey …. d’épaisseur plombée de rouge et vert coustait 18 livres 10 sous, la ferrure de la porte 39 livres à 5 sous la livre, les ferrures des huits chacune 35 sous, et des croisées chacune 9 livres. La peinture de la chambre par ailleurs 20 livres . C’est ce que j’en ai trouvé pour mémoire et appris de mon père que la maison lui coustait en toult plus de 3000 livres. « 

PANNIER Arthème : Archives ShL, NE12, 4e carton. – Hôtel Le Vallois, rue au Char et autres. – Notes sur l’Histoire Ecclésiastique de Lisieux – 1er fascicule Noms des chanoines suivant leur rang de réception Chanoines distributifs : 1762 Pichon Surville rue au Char 1763 Monsaint Formentin rue au Char 1773 de Créqui 1ere portion de Touques, rue au Char.

Inventaire Coopérative de Reconstruction de Lisieux.

CARTON 34 :Ilot 8 – 2 8 B Dossiers à l’identique Andrieux -14 rue au Char. – 4 7 E Dossiers à l’identique Jourdain 24 rue au Char Pattier 22 rue au Char Tachaux 30/32 rue au Char – 5 8 I Dossiers à l’identique Immaculée Conception rue au Char.

CARTON 35 : Dossiers à l’identique 7 F Dossiers à l’identique Brianceau 8-10 rue au Char hôtelier près du théâtre. Caisse d’Epargne avec joli plan. Hébert née Patin, et Léonce Mommers née Hébert 7 rue au Char et Mme A. Briand. Dédé 26 rue au Char.
Ilot 2 A Dossiers à l’identique Andrieu 19 rue Henry Chéron ou Char Coquillat boulangerie pâtisserie propriété de Mme Boistard angle rue Henry Chéron et rue au char .
Ilot 2 Dossiers à l’identique Didelot Elec. 27-29 rue au Char. Normand huissier – 23 rue au Char ancienne propriétaire Giraud la pièce d’origine se trouvait rue au Char Ste Immobilière Magne 19 rue au Char
Ilot 2 B Blondeau – B.N.C.I. Banque Nationale pour le Commerce et l’Industrie 17 rue au Char propriétaire Mme Canterel acquis par Delamare Conand 9 rue au Char Desetable 11 rue au Char Bielman, 20 rue au Char.

Noviomagus Lexoviorum. Réflexions sur les origines de Lisieux – Claude Lemaitre.

Boite 3 classeurs + Bulletin ShL n°35, juin 1996.
La rue au Char peut correspondre au tracé du cardo maximus. Pour la partie sud cette hypothèse est confortée par trois facteurs : – Aboutissement de la rue à la porte d’Orbec, souvenir de l’une des portes du castrum donnant accès à la route de Condé-sur-Iton (Condate) et Dreux (Durocortum), de l’itinéraire d’Antonin. – Découverte sous l’entrée du théâtre municipal d’éléments d’une voie dallée – peut-être un trottoir ? – longeant un édifice construit en grand appareil. En 1889, au delà de la porte d’Orbec à l’entrée nord de la rue de Verdun : « …traces d’un encaissement de gros silex noyés dans un béton ou dans une pierre plus tendre (?) : peut-être une voie romaine ?… »< Au nord le problème est plus complexe. La voie antique longeant la vallée à l’est de la Touques devrait former logiquement le prolongement, hors zone urbaine, du cardo maximus, or il existe une rupture très nette entre les deux axes. Elle est constituée par la nécropole du Grand-Jardin desservie par deux voies sans connexion avec un hypothétique cardo maximus axé sur la rue au Char et sur la rue Ml Foch (anciennement rue Olivier). Dans cette dernière rue les travaux de canalisation de 1889 n’ont rien révélé de significatif : « …au nord argile, terre vierge, murs post-médiévaux, terres noires …. ». Il faut toutefois signaler que cette rue est décalée par rapport à la rue au Char et que les vestiges d’une cardine seraient plutôt situés sous les immeubles bordant la rue du Ml Foch à l’ouest. Cette discontinuité fragilise donc l’hypothèse selon laquelle la rue au Char et son prolongement au nord, correspondraient à l’axe du cardo maximus. Faut-il déplacer ce dernier vers l’ouest ou vers l’est ou, comme pour le decumanus maximus, envisager un décrochement qui à priori n’est pas justifié par des contraintes topographiques majeures, bien que le franchissement des cours d’eau des Rouges-Fontaines et du Cavaudon ait pu présenter quelques difficultés (passages à gué ou ponts en bois) ? A l’ouest, entre la rue au Char et la place Thiers, trop d’obstacles dont notamment la nécropole du Grand-Jardin s’opposent à la recherche d’ un tracé hypothétiquement fiable. A l’est de la rue au Char, plusieurs axes de cardines sont connus mais ils sont situés trop à l’est par rapport au noyau urbain de l’agglomération ou faut-il, malgré cette observation, considérer le cardo qui, parallèle au Bd Duchesne-Fournet, dessert la nécropole comme axe possible du cardo maximus ? Il y aurait alors pour le cardo maximus un décrochement comme pour le decumanus maximus – – – Présence de fonds de cabanes rue au Char.

[1]Olivier Buon, dans Buon 1993, p. 10-11, voit plutôt dans cette rue le nom primitif de la moitié supérieure de Grande Rue (rue Henry Chéron). Mais si l’ostel de la Rose qui y est mentionné en 1456 est à identifier avec l’ancien Hôtel de Normandie [®], qui était à côté de l’église Saint-Jacques [cf. NHL 50; CCL 67], la rue de l’Ormerie est bien la partie sud de la rue au Char.
[2]Ce même Guillaume Le Chat est mentionné en 1484 en tant que bénéficiaire, pendant un an à ferme, du décanat de Lisieux, lors d’une vacance causée par l’élection contestée du haut-doyen Balthasar de Caillet [BL 320].

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