Archives de catégorie : Rues de Lisieux

BRIAND (rue Aristide)

A gauche, Cadastre A.D du Calvados – A droite, image originale Géoportail .

HISTORIQUE:

– Les textes des noms de rues proviennent du: Dictionnaire historique et étymologique des noms de rues et lieux-dits anciens et modernes de Lisieux, Société Historique de Lisieux, 4e édition revue, corrigée et augmentée, 2024 (inédite) Dominique Fournier. DRL.
Voir Sources des abréviations.

BRIAND (RUE ARISTIDE) : rue Aristide-Briand 1937 GIL, 1939 AL, rue A Briand ~1938 PCL, rue A. Briand 1944 PA, rue Aristide-Briand 1955 LPDA 91, rue Aristide Briand 1972 PCN, 1982 PTT, 1995 PVLPA, 2001 PVAN, 2004 PTT, 2019 LVL. — Deux anciennes rues ont été regroupées sous ce nom :
a) la rue du Doyen (17e s.), puis successivement cul-de-sac du Doyenné (18e s.) et rue du Patriote (1791), impasse menant de la rue Porte de Paris (haut de la rue Henry Chéron) à l’hôtel du Haut-Doyenné (actuelle École de Musique).
b) la rue du Bailli, qui la prolongeait vers le sud jusqu’au portail nord de l’église Saint-Jacques. Elle est exactement parallèle au cardo (axe nord-sud) de l’ancien castrum du Bas-Empire, et représente sans doute un vestige du plan quadrillé de l’agglomération gallo-romaine. Elle prit le nom de rue de la Poste aux Lettres à l’époque de la Révolution, puis de rue de la Paix en 1794, allusion à la Justice de Paix qui s’y trouvait.
Les deux tronçons furent rattachés en 1809 sous ce dernier nom. Par association d’idées, la voie reçut enfin en 1937 le nom de rue Aristide Briand, “l’apôtre de la paix”. La portion sud de cette voie fut partiellement détruite par les bombardements de 1944; les quelques bâtiments à pans de bois subsistants le furent en août 1945. La rue fut reconstruite selon le même tracé.
Aristide Briand (1862-1932), maintes fois président du Conseil, fut le précurseur de l’union européenne; il reçut le prix Nobel de la Paix en 1926.

Bailli (rue du) : [acc.] vicum qui nuncupatur Baaillie 1293 CEL, la rue du Bailly 1391 RGG 133 § 274, 1392 RGG 215 § 476, une place en jardin assise en la rue du Bailli 1456 CEL, [le] pavement de la rue de Bailli 1457 CEL, la rue de Bailly 1515 TLX, la rue du Bailly 1685 RC dxxiij, rue du Bailly 1782 PDC, 1785 PVFL. — Cette rue reliait au Moyen Âge l’église Saint-Jacques à l’extrémité est de la future rue Henry Chéron; en 1785 elle aboutissait à la rue Porte de Paris (même endroit) et se prolongeait au-delà par le cul-de-sac du Doyenné. Avec la rue au Char, elle constituait à cette époque le quartier de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie lexovienne. Elle fut appelée rue de la Poste aux Lettres à l’époque de la Révolution; en 1794, elle prit le nom de rue de la Paix (actuelle rue Aristide Briand), en raison de la présence à cet endroit de la Justice de Paix. On lui rattacha en 1809 le cul-de-sac du Doyenné (entre-temps devenu la rue du Patriote).
La légende selon laquelle la rue du Bailli fut ainsi appelée “parce qu’elle était habitée par un bailli” ou “parce que le baillif ou officier de justice y tenait audience” doit être rejetée, en raison de la première attestation vicum […] Baaillie, totalement incompatible avec une telle étymologie. Ce nom ne semble guère se rattacher qu’au verbe baaillier “bâiller; être ou rester entr’ouvert”, et pourrait faire allusion à l’étroitesse proverbiale de la voie : l’encorbellement des maisons permettait en effet que l’on s’y donnât la main de part et d’autre de la chaussée (l’extrémité nord de la rue Aristide Briand, ancien cul-de-sac du Doyenné, peut en donner une idée). Dans ce cas, la baaillie serait “l’entrebâillée”, “la mi-close” . L’étymologie populaire aura par la suite confondu baaillie avec baillie “bailliage, juridiction du bailli”, et transformé la rue baaillie en rue du bailli, apparemment dès le 14e siècle.

Paix (rue de la) : rue de la Paix 1794 ERD, rue de la paix 1818 PAV, rue de la Paix 1820 AVL, Rue de la Paix 1825 CN, rue de la Paix 1826 CN, Rue de la Paix 1845 PDD, rue de la Paix 1867 SMC, Rue de la Paix 1869 PVLCa, rue de la Paix 1876 ALPE, Rue de la Paix ~1882 PVLB, 1896 NPLM, rue de la Paix 1899 PVLC, 1921 AL, Rue de la Paix 1927 PLBM, rue de la Paix 1937 PLL. — Nom donné en 1794 à l’ancienne rue du Bailli (devenue un temps rue de la Poste aux Lettres), en raison de la Justice de Paix qui y était installée. Ce nom fut étendu en 1809(1) au cul-de-sac du Doyenné (entre-temps rebaptisé rue du Patriote), par lequel la rue se prolongeait au-delà de la Grande Rue. Il fut abandonné en 1937 pour celui de RUE ARISTIDE BRIAND, “l’apôtre de la paix”.
(1)Note Shl : 4 Septembre 1809.

Doyenné (Cul-de-sac du) :

Cul-de-sac du Doyenné.
Vue de gauche, au fond, le porche de l’hôtel du haut-doyenné et sur la droite, le Manoir Desmares. Vue de droite, l’impasse derrière le manoir.

La venelle ou Rue tendant au manoir de monsieur le doyen de Lisieux 1514 FED, la rue au Doyen 1685 MC, C. de Sac du Doyenné 1785 PVFL. — Cette étroite et sombre ruelle prolongeait en 1785 l’ancienne rue du Bailli (rue Aristide Briand) au delà de la rue de la Porte de Paris (haut de la rue Henry Chéron), et permettait d’accéder aux bâtiments du HAUT-DOYENNE [→].
À l’époque de la Révolution (1791), elle devint la rue du Patriote. Rattachée à la rue du Bailli en 1809, elle prit le nom de rue de la Paix, puis enfin de RUE ARISTIDE BRIAND [→].

Patriote (rue du) : rue du Patriote 1791(1) HL. — Nom révolutionnaire de l’ancien cul-de-sac du Doyenné (extrémité nord de la RUE ARISTIDE BRIAND, au-delà de la rue Henry Chéron).
(1)Note Shl : 1 Avril 1791

Poste aux Lettres (rue de la) : rue de la Poste aux lettres 1794 [LSL], rue Poste aux Lettres 1794 ERD. — Premier nom révolutionnaire du tronçon sud de la rue Aristide Briand, de l’église Saint-Jacques à la rue Henry Chéron (initialement rue du Bailli); il fut changé en rue de la Paix en 1794. Ce dernier nom s’étendit en 1809 au cul-de-sac du Doyenné (entre-temps devenu rue du Patriote), au-delà de la Grande Rue.
Site de la Poste, avant qu’elle n’émigre Place Royale (place François Mitterrand), puis rue des Mathurins (rue Pierre Colombe), rue du Bouteiller (rue du Docteur Degrenne), dans la Grande Rue (rue Henry Chéron, au coin de l’actuelle rue des Mathurins), puis enfin place Thiers (place François Mitterrand), dans les locaux actuels construits en 1912, à l’emplacement de l’ancienne prison (aile du palais épiscopal construite au 18e siècle par Henri-Ignace de Brancas).

Origine des noms de quelques rues de Lisieux, et particularités sur quelques-unes – Dingremont, A.-J.-L.
Cette rue en comprenait jadis deux : l’une nommée rue du Doyenné, parce  qu’elle conduisait à l’hôtel de ce dignitaire, et l’autre rue du Bailli,  parce qu’elle était habitée par un bailli ou par une personne portant ce nom.
Le 1er avril 1791, on donna à la première le nom de rue du Patriote et, le  23 octobre 1794, on nomma la deuxième rue de la Paix. Le 4 septembre 1809, elles reçurent ensemble ce dernier nom.

La Rue de la Paix à Lisieux – Deville Etienne,  » Le Réveil de Lisieux 1919.
En entrant dans la rue de la Paix, depuis la Grande-Rue, maison à droite .
Le rez-de-chaussée garde encore ses anciennes, dispositions. La première mention que je connaisse est du 6 mai 1597. Elle appartenait alors aux membres de la famille Lebourgeois, originaire d’Hermival, représentés par Jean et Richard, fils et héritiers de Guillaume Lebourgeois, leur père. Ils vendent, moyennant 35 écus sol, à un bourgeois de Lisieux, Maurice Costentin, marchand-cirier, la cave et la chambre du 3ème étage.
Trente ans plus tard, une partie de cette maison appartenait à Jean et Claude Lou, père et fils.
Le 15 octobre 1627, ils vendirent à Germain Langlois, bourgeois de Lisieux, une chambre, un cabinet et le grenier au-dessus moyennant 90 livres tournois.

N° 10 12 de

Entrée de la Rue de la Paix depuis la Rue H.Chéron n°8

Les n° 12 et 14 sont des constructions de la même époque que le n° 10.
Vue vers la rue H.Chéron et cul-de-sac du Doyenné.

A gauche n°14.

Le n° 16 offre encore une ancienne demeure replâtrée, où  se trouvaient un ou plusieurs corps de logis que messire Pierre Baillehache, curé de St-Pierre de Touques, vendit le 29 avril 1549, à Jehan Robillard, bourgeois de Lisieux, moyennant la somme de 250 livres tournois.
Dans ce périmètre,  je placerai volontiers un corps de logis que messire Guillaume Hellot, prêtre , vend, le 30 septembre 1524, moyennant cent livres, au même Guillaume Baillehache.
Toujours à droite, trois immeubles dont l’emplacement et non précisé. D’abord deux maisons faisant partie de la succession de feu noble Jehan Lebuignetier et de son épouse Magdeleine de Mauregard, que se partagèrent, en février 1523 , leurs enfant Robert, écuyer, grainetier du Pont-Audemer, Claude et Jean.
Le 1er décembre 1518, messire Jehant Demannoury assigne une rente de trente livres tournois sur plusieurs maisons, manoir et jardin « estant rue du Bailly » le tout lui appartenant. La maison est bornée d’un côté par Jean de Mauregard, écuyer, grenetier du grenier à sel ; d’un bout, notre rue de la Paix et d’autre bout celle ou siet la cour d’église aud. Lisieux, c’est-à-dire la rue au Char actuelle.
C’est également de ce côté droit de la rue que je place la maison et l’héritage que messire Denis Grip, prêtre, chapelain de la chapelle Saint Thomas en la Cathédrale Saint-Pierre, vend à Guillaume Duprey, curé de Martainville le 22 Juillet 1513, moyennant soixante livres tournois. Il l’avait acquise le 27 novembre 1512,d’un certain Pierre Regnier.
Le n° 22 offre une porte élégante en accolade terminée par un haut fleuron.
Numéro 22
Vue vers l’église St-Jacques.

Le ° 24 a été replâtré. Galerie du haut et le petit tourillon, à peine en encorbellement, qui ne manque pas d’élégance.
Le n° 30 offre une porte analogue à celle du n° 22. Les propriétaires, inconnus aujourd’hui, ne permettent pas de localiser précisément leur emplacement.
N° 30
Porte en accolade terminée par un haut fleuron.

Le 26 février 1508, le trésor de l’église représenté par Jehan Le Valloys, Davy Boctey, Robert Duval, Jehan Desbois, Jehan Le Liquerre, Richard Trinité, Robert Regnoult, Jehan Duval, Jehan Delaballe, Guillaume Filleul et autres paroissiens de Saint-Jacques, baillent à rente à Jacques Dandel, prêtre une maison et héritage jouxte : d’un côté et d’un bout, Robin Germain ; d’un côté et d’un bout, les hoirs, maitre Guillaume Gosset, et d’autre bout, la rue, moyennant une rente annuelle de huit livres à servir au trésor de l’église Saint-Jacques.
Vente d’une chambre, consentie par Guillaume Lefèvre, chaussetier, en faveur de maître Loys Toustains. La maison où se trouvait cette chambre étaient bornée par Jacques Duhamel, une cour et d’autres biens appartenant à Guillaume Lefèvre. Vente faite moyennant quinze livres tournois.
La fin de cette rue se termine par un curieux manoir de la fin du XV° (1 )  siècle. Rez-de-chaussée en pierre et moellons, fait assez rare dans les constructions de cette époque, car la maison ne semble pas avoir été remaniée. Ce manoir appartenait en 1511 à Jacques Debray, de Glos, qui le vendit le 12 juillet de cette année à Jacques Leroy. Le 22 Août 1514 Jacques Leroy revend son manoir à Turin Duhamel. L’immeuble est indiqué comme assis en la paroisse St-Jacques, « faisant le coin de la rue du Bailly, prés l’église dudit lieu de Saint-Jacques ». Vente faite moyennant la somme de cent dix livres, et comprenait en outre un petit jardin sis près des fossés de la ville non loin de la porte d’Orbec.
(1) Note ShL: Au n°  40 angle rue St-Jacques n° 6. curieux manoir de la fin du XV° siècle, long logis.
N° 40
Au n°  40 rue de la Paix, angle rue St-Jacques n° 6

De l’autre côté de la rue, en allant vers la rue H.Chéron la première maison rencontrée a subi de nombreuse modifications et autrefois maison du Théologal.
Près de cette maison, qui porte (en 1919) le n° 41, s’élevait au XVI° siècle une petite maison dans un jardin qui appartenait, en 1518, à messire Jean de Mannoury. Le 19 mars 1539, il vend cette propriété à Guillaume Lehérichon moyennant 115 livres tournois. Les abornements sont très intéressants, ils permettent de situer précisément le manoir de Cormeilles. Le jardin en question était borné, d’un côté, le prébendé de St-Jacques ; d’autre côté le manoir de Cormeilles appartenant à Martin Legras ; d’un bout, les murailles de l’enclos de la ville ; et d’autre bout, la dite rue du Bailly. Or nous savons, par un acte du 8 Octobre 1457, que le manoir de Cormeilles servait d’abornement à un jardin dont on ne connaissait pas l’emplacement. Maintenant qu’il est permis de situer exactement ce jardin, on peut affirmer que le manoir de Cormeilles se trouvait être la troisième demeure sur ce côté de la rue, sur l’emplacement actuel (1919) des propriétés de Mmes Raffit et Duputel.
A la fin du XVIII° siècle, ce manoir appartenait à la famille de Semilly.
Non loin de là, se trouvait une propriété composée d’une maison, cour et jardin qui appartenait, en 1513, à messire Jean Pichon, baillée depuis le 24 juin 1500, à messire Jehan Le Pain. Ce dernier la remit au propriétaire le 4 août 1513. Les abornements sont ; d’un bout, les murs de la ville, d’autre bout, la « rue de Baillif » d’un côté, les héritiers de Nicolas Gosset ; et d’autre côté, Davy Boctey.
Joignant immédiatement cette propriété, se trouvait un autre manoir avec jardin que, le 15 septembre 1515, Robert Carrey, baille à ferme, pour quinze ans, à messire Jehan Rochon, moyennant dix livres tournois par an. Ce manoir était borné, à droite par Davy Boctey, et à gauche par le « tripot ».
De ce côté de la rue, mais un endroit non préciser, se trouvait, en1528, « une place vide estant en courtil » que Guillaume Delaballe vend le 3 juillet à messire Pierre Rochon et à messire Isaac Rochon, moyennant cent livres tournois.
Au n° 33,  ancien manoir replâtré.
Au n° 29, curieuse maison à pans de bois dont deux mascarons du XVI° siècle.
Au n° 27, Ancien manoir en partie de pierre.
Au n° 25, maison qui offrait, jadis un intéressant appareil de briques et pierres, rappelant le XVI° siècle, elle a été odieusement replâtrée en 1915.

Le bureau de la Poste aux lettres était établi, en 1791, dans cette rue.

Histoire de Lisieux : ville, diocèse et arrondissement. Tome 1-M. Louis Du Bois.
1795 à 1790. Construction, parDulong, d’un théâtre à Lisieux près de la porte de Paris : une partie des matériaux de l’église Saint-Germain servirent à cette construction. Jusqu’à cette époque on avait joué la comédie dans le grenier à sel, rue du Baillif.

MONUMENTS:

Dominique Fournier. DRL.

Cormeilles (manoir de) : [une maison] appartenant aux religieux, abbé et couvent de Cormeille 1457 NHL 45, le manoir de Cormeilles 1697 [SMC III 271]. — Ancienne maison de la rue du Bailli (rue Aristide Briand), non localisée avec précision. Ancienne propriété de l’abbaye de Cormeilles, elle fut léguée en 1697 par Anthoine de Semilly, écuyer, sieur du Quesnay, à Jean Olivier de Semilly, officier du régiment de Courtebourne-dragons (armée d’Espagne); ce dernier fut tué en 1707 [SMC III 271].

Desmares (manoir) : manoir Desmares 1946 [PTVL]. — Manoir en colombages situé rue Aristide Briand, dans l’ancien cul-de-sac du Doyenné; c’est l’un des rares édifices en bois sculpté qui ait été préservé dans le centre-ville. Il date de la fin du 15e ou du début du 16e siècle et porte l’écusson de l’évêque Blosset de Carrouges (1482-1505) [1] sculpté au centre d’une grande arcade en accolade dont les pieds-droits sont ornés de deux Sauvages armés de massues (cf. illustration ci-contre et p. 52). Voir également l’hôtellerie du Sauvage, qui était décorée d’un motif similaire. — Le nom de Desmares représente celui d’un ancien propriétaire.
☞ Le nom de famille Desmares est attesté à Lisieux dès le 14e siècle : la maison Jehan des Marez 1343 LXM CXLI, la maison des hers [= héritiers] Jehan des Mares 1349 LXM CXLVII [Saint-Désir]; G. Desmares 1390 RGG 113 § 227 [Saint-Désir]; la veufve Charles des Mares, tiserant 1684 RTL; en], G. A. Roussel Desmarres 1783 HEL I dcx, médecin, est nommé troisième échevin de Lisieux à cette date. — Ce nom évoque un lieu-dit les Mares, ou une caractéristique du lieu d’habitation primitif.

Haut-Doyenné (Le). — a) ancien édifice : Decanatus ~1350 PDL 245A, l’ostel du doien dudit lieu de Lisieux 1448 NHL 13, Decanatus 16e s. PLXDF xxiv, la tour du doyenney 1563 RCM, la tour du doyenné 1564 RCM, le Doyenné 1760 ERB dxxviij. — b) édifice actuel : Doyenné 1790 PLE. — Résidence du Doyen du Chapitre de la cathédrale, qui portait à Lisieux le titre prestigieux de Haut-Doyen [2]. Le doyen, premier dignitaire du Chapitre, était élu par les chanoines et présidait leur assemblée; il également le chef du chœur, dont il détenait le droit de correction. Le premier Haut-Doyen connu à Lisieux est Guillaume de Glanville, élu à cette dignité en 1099 [HEL I clxxxxvij].
Le bâtiment actuel du Haut-Doyenne fut construit à la place du précédent en 1769; il était entouré de jardins à la française dont la création fit disparaître l’ancienne rue des Places qui reliait à cette époque le chevet de la cathédrale Saint-Pierre à la rue Porte de Paris (haut de la rue Henry Chéron). Il est ainsi décrit dans les états de sections de 1791 [ES] : une maison, trois cours, un jardin potager, un parterre, un bosquet en terrasse, un bosquet à côté du jardin. C’est actuellement le siège de l’École de Musique de Lisieux.

Théologal (maison du) : M[ais]on du Theologal 1790 PLE. — Ancienne maison attitrée au théologal du Chapitre. Elle était située à l’extrémité sud de la rue du Bailli (actuelle rue Aristide Briand), contre l’église Saint-Jacques).Le Théologal de Lisieux n’était souvent ni Dignité ni Chanoine, mais jouissait de prérogatives telles que le bénéfice d’une prébende distributive (celle de Saint-Jacques); membre du Grand-Chœur, proposé par l’Évêque, sa fonction était d’expliquer la Sainte-Écriture et les matières théologiques. Le dernier en titre semble avoir été le sieur Vitrouil de La Grandière, chanoine théologal et fabricier de Saint-Pierre de Lisieux en 1789 [QFSP 11].

Écoles Chrétiennes : — a) voir rue du Bouteiller — b) rue de la Paix : Ecole Chrétienne 1921 AL. — Établissement de l’École Congréganiste ou Congrégation des Frères de l’École Chrétienne, anciennement situé rue du Bouteiller (rue du Docteur Degrenne).
L’institution des Écoles Chrétiennes fut fondée à Reims en 1680 par Jean-Baptiste de La Salle, à Paris en 1688, et à Rouen en 1718; les frères possédaient également une maison à Saint-Yon [Essonne], d’où leur noms de frères Saint-Yon [→ les Sintions].
Ces derniers furent appelés à Lisieux par l’évêque Caritat de Condorcet [→ rue Jacques de Condorcet], afin qu’y soit fondée une École de la Doctrine chrétienne pour l’instruction gratuite des jeunes garçons. L’école fut fondée le 21 septembre 1776 dans les locaux de la rue du Bouteiller, et commença à fonctionner le 1er avril 1777. Elle fut supprimée sous la Révolution (25 octobre 1791) et rétablie sous l’Empire (16 janvier 1811), et servit d’école communale jusqu’au 1er juin 1881 [3], époque à laquelle elle fut remplacée par une École Laïque [4]. Les Frères émigrèrent en 1884 dans les bâtiments du Haut-Doyenné.
Haut-Doyenné, impasse A.Briand, façade nord.
La congrégation est aujourd’hui représentée à Lisieux par l’école Saint-Jean-Baptiste de La Salle [→].

Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle (école) : Ecole Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle 1972 PCN, Ecole Saint J.B. de la Salle 1991 PTT, Ecole St Jean Baptiste de la Salle 1995 PVLPA, Ecole Saint-J. Baptiste de la salle 2001 PVAN, École Saint-Jean-Baptiste de la Salle 2004 PTT. — Dernier avatar de l’École Congréganiste ou Écoles Chrétiennes [®; voir aussi les Sintions], située rue du Canada. Après la Seconde Guerre mondiale, cette institution, précédemment installée dans les locaux du Haut-Doyenné, émigra sur le plateau Saint-Jacques dans le bâtiment qui abrite maintenant le foyer Sainte-Thérèse. L’école actuelle fut construite au cours des années 1980. Dirigée par un laïc à partir de 1982, elle vit les derniers Frères la quitter en 1987.
Dans le premier tiers du 20e siècle, le bâtiment de la rue du Bouteiller devint la maison du Peuple, puis maison des Syndicats, et aujourd’hui maison des Combattants [→].

Statistique monumentale du Calvados. 1867 – Caumont, Arcisse de.
Extraits.
Laquelle des maisons de la rue de la Paix se nommait le manoir, de Cormeilles? Ce manoir avait été donné par testament en 1697, par Anthoine de Semilly, écuyer, sieur du Quesnay. à Jean Olivier de Semilly, tué le 12 mai 1707 à l’armée d’Espagne, où il servait dans le régiment de Courtebourne-dragons.
Où était, dans la même rue, le.. manoir du sieur d’Hermival? (Côté Est- Moisy).
Maisons anciennes rue de la Paix :
Au n°. 9, Maison fort simple à son étage supérieur, offre aussi deux Sauvages armés de massues, sur les pieds-droits d’une grande arcade en accolade dont la destination ne paraît pas facile à déterminer ; mais elle est un peu antérieure aux précédentes, car on y voit l’écusson de l’évêque Blossel de Carrouges, qui occupa le siège épiscopal, de 1482 à 1505.
Aux n°. 8 et 10.
Aux n°. 18 et 24 offrent, l’un et l’autre, de jolies portés en accolades, avec feuilles frisées, panaches, clochetons imbriqués, etc.

Numéro 21, façade et cour intérieure.

Au n°21, (Manoir Rochon, Les maisons en bois de Moidrey). Maison évidemment ancienne, d’un caractère fort sévère, mais qui n’offre rien de remarquable. M. le docteur Billon nous apprend que cette maison possède une cave fort remarquable, voûtée en ogive, qu’il regarde comme datant du XIIIe siècle ou du commencement du XIVe.
Au n°. 25 ; maison des dernières années du XVI
Au n° 27. Façade de la Renaissance avancée, essentée au XVII, siècle. Quelques sculptures seulement restent visibles.

Aux lendemains des Bombardements:


A gauche vue vers l’église St-Jacques. A droite vue vers la Rue H.Chèron.

ACHIVES ShL:

Bulletin de la Société historique de Lisieux.
Année 1874, n° 5.
On voit, dans un acte du 8 octobre 1457 (f° 58), qu’un jardin situé entre la rue du Bailly (aujourd’hui rue de la Paix) et les fortifications de la ville, avait pour abornement, d’un côté, une maison «appartenant aux religieux, abbé et couvent île Cormeille. » Dans sa Statistique monumentale de l’arrondissement de Lisieux, p. 271, M. de Caumont parle d’une maison appartenant à la famille de Semilly, située rue de la Paix, et qui, à la fin du XVII° siècle, était encore connue sous le nom de Manoir de Cormeilles. Cette maison, que notre savant archéologue a vainement cherché à retrouver dans la rue de la Paix, est très-probablement celle mentionnée dans l’acte de 1457.

Année 1919, n° 24.
1646 , 22 juillet – Lisieux
Etienne Deville communique une note relative à une concession d’eau , obtenue en 1646 par François de La Morlière , grènetier au grenier et magasin à sel de Lisieux . Moyennant une rente annuelle de quatre livres , le corps commun de la ville autorisa François de La Morlière à faire faire dans sa maison de la rue du Bailli , aujourd’hui rue de la Paix , une fontaine à l’endroit qu’il jugerait à propos pour sa commodité . Il devait faire le travail à ses frais et entretenir , bien et duement la conduite partant du gros canal de la rue jusqu’à sa maison.

Cartulaire Shl avec inventaires ShL et sources bibliographiques diverses du Xe siècle à 1940 :
– 1508, 26 février – Lisieux
Jehan Le Valloys, le jeune, trésorier du trésor de l’église Saint-Jacques, Davy Boctey, écuyer, Roger Duval, Jehan Desbois, Jehan Le Liquerre, Richard Trumey, Robert La Vache, Guillaume Carrey, Robert Regnoult, Jehan Duval, Jehan Levesque, Guillaume Duval, Colin Petit, Jehan Mahiet, Guillaume Filleul, Henry Franchoys, Davy Thomas et Jehan De La Balle, tous paroissiens de Saint-Jacques, pour eux et se faisant fort des autres paroissiens, baillent à rente, à vénérable et discrète personne, Me Jacques Dandel, prêtre, notaire en cour ecclésiastique à Lisieux, une maison et héritage sis en la rue du Bailly, jouxte d’un côté Robin Germain, d’un côté et d’un bout les hoirs Me Nicolas Gosset, en son vivant chevalier, et d’autre bout lad rue de Bailly, moyennant huit livres de rente par an aud. trésor.
= Tabell. Lisieux – Analyse Et. Deville.
– Le 11 janv. 1787. Me Pierre Sebire. Acte de procuration.
Fait et passé à Lx, en l’hôtel de M. l’abbé Naulin( ?), vicaire général, situé rue du Bailly, parr. St- Jacques.
Le 29 déc. 1752. Me Joseph-Christophe Durand, conser du roy, président au grenier à sel dud. Lx et y demeurant rue du Bailly, parr. St- Jacques. Cette maison et ses dépendances étaient bornées au N., par plusieurs ; au S., par l’église Saint-Jacques; à l’O., par la rue du Bailly ; et à l’E., par le boulevard d’Orbec.
Le haut- doyen habitait le manoir décanal situé à l’est de la Cathédrale, au bout de la rue du Bailly (aujourd’hui rue de la Paix). Les jardins du doyenné s’étendaient, d’un côté, depuis les remparts de la ville (aujourd’hui place de la Victoire ou Leroy-Beaulieu) jusqu’aux maisons qui bordaient la rue de Paris ; d’un autre côté, depuis le jardin supérieur de l’évêché, appelé le jardin des Cascades, jusqu’au boulevard Pont-l’Evêque.
C’est dans ces jardins que M. Le Bas de Fresne, haut -doyen, fit construire, vers 1769, sur l’emplacement de l’ancien doyenné, le bel édifice(1) que nous admirons encore maintenant. M. Le Bas ne put jouir longtemps de son oeuvre ; il mourut en 1773, et la Révolution ne laissa son successeur l’habiter que quelques années.
(1) Il sert aujourd’hui d’école aux Frères de la Doctrine chrétienne expulsés de leur maison par la tyrannie maçonnique.
Le 18 févr. 1741, le sr de Boctey, acolyte, bachelier de la Faculté de Paris et Me ès-arts, demeurant au collège de Lx, pair. St-Benoît, à Paris, et ayant élu domicile en la maison de lad. dame Marie de Venois, sa mère, demeurant à Lx, parr. St-Jacques, rue du Bailly.

– HH 4. Registre fait en l’année 1660 par Maistre Pierre Thiron Avocat au conseil dans lequel sont escriptes les principales affaires de sa maison. p.5/176 – 3 mai 1631
Vente par Jean Lefebvre, marchand bourgeois de Lisieux, aux prêtres et chapelains faisant la commune (?) du petit choeur de l’église cathédrale de Saint Pierre de Lisieux, stipulés et représentés par Vénérables personnes Messire Gabriel Cottin, Robert Descetz et Jacques le Chevallier, tous prêtres et chapelains, de 2 corps de logis situés paroisse Saint-Jacques, rue du Bailly, bornés par le sieur d’hermival, Messire Simon le Changeur, prêtre, et le rempart, tenus de la Comté de Lisieux par les rentes et faisances qu’ils y sont tenus faire.
– Cartulaire de L’Evêché de Lisieux: Saint-Jacques de Lisieux.
No 26—f 37.
1456. 15 Mars. — Mémorial d’assises… Allain de Banery, après qu’il eut longuement procédé, gaiga à tenir de mon dit Seigueur une place en jardin, assise en la rue du Bailli, par 20 s. de rente.

Inventaire Claude Lemaitre 2023.
7 – Classeur beige.
Etude d’une maison située rue de la Paix n°9, manoir Desmares par François Cottin.

Inventaire Etienne Deville.
cartons C4/13 – Dossier renfermant :
Feuillet représentant la rue de la Paix à Lisieux JC Contel.

Fonds Etienne Deville Série 9 F.
9 FA – 4 – Lisieux
16 – Rue du Bailly
1515, 15 septembre – Lisieux
Robert Carrey, chanoine de Lisieux, curé de Moyaux, baille à ferme pour quinze ans, à Me Jehan Rochon, curé de Beuvillers, un jardin et une maison à lui appartenant situé et assis paroisse Saint-Jacques, jouxte d’un côté la rue du Bailly, d’autre côté les murs de ceste ville de Lisieux, d’un bout le tripot et d’autre bout, le jardin appartenant à Davy Boctey, écuyer, moyennant 10 livres tournois par an. = Tabell. Lisieux – Analyse Et. Deville

Fonds Caillaux 3F
3F 146 1833-1835 – Lisieux , rue du Bailly et rue au Char : procès relatifs à des écoulements.

Fonds Erudits NE 26 NEDELEC Yves.
3.32 Courteilles (de) – Vente d’une propriété, rue de la Paix,2 ex.,13/03/1846.

Fonds Enveloppes.
Enveloppe n° 230 Cartes postales, Lisieux : la rue de la Paix.
Enveloppe n° 246 Cartes postales, vieilles maisons rue de la Paix.

Fonds STURLER – Photos et Pellicules.
52 D
Rue de la Paix.
Gravures Jean Charles Contel rue de la Paix.
Gravure auteur ? Rue de la Paix.

[1] Ses armes étaient palé d’or et d’azur de six pièces, au chef de gueules, chargé d’une fasce violée d’argent.
[2] De même que le Chantre était le Grand-Chantre [→ la Grande Chantrerie], et le Pénitencier était le Grand-Pénitencier [→ la Pénitencerie].
[3] Il s’y tint à partir de 1838 des cours gratuits d’instruction primaire “pour les enfants mâles qui travaillaient dans les usines” SL.
[4] Formeville, t. II, p. 126.

CHAR (RUE AU)

A gauche, image originale Géoportail – A droite Cadastre A.D du Calvados.

HISTORIQUE:

– Les textes des noms de rues proviennent du: Dictionnaire historique et étymologique des noms de rues et lieux-dits anciens et modernes de Lisieux, Société Historique de Lisieux, 4e édition revue, corrigée et augmentée, 2024 (inédite) Dominique Fournier. DRL. Sources des abréviations.

– Les photos sont extraites  de la Collection de cartes postales de la ShL. Cliquez dessus  pour les agrandir.

CHAR (RUE AU) : la rue au Chat 1513 RDL, en la rue au Chapt 1624 CCL, rue au Chat ou Cadot 18e s. CEL [mentions marginales], rue au Chat ~1770 LSL, rue au Chart 1782 PDC, Rue au Char 1785 PVFL, rue au Chard 1791 ES, rue aux chars 1818 PAV, rue au Char 1820 AVL, 1825 CN, Rue au char 1825 CN, rue du char; rue au char 1826 CN, rue au Char 1831 LP, Rue au Char 1845 PDD, 1869 PVLCa, rue au Char 1867 SMC, 1876 ALPE, Rue du Char 1896 NPLM, rue au Char 1899 PVLC, 1912 AAL, 1921 AL, 1925 BSHL, Rue au Char 1927 PLBM, rue au Char 1930 BSHL, 1937 PLL, 1939 AL, 1944 PA, r. au Char 1954 PLRV, rue au Char 1955 LPDA 89, 1964 ACAA 1187, 1972 PCN, 1982 PTT, 1995 PVLPA, 2001 PVAN, 2004 PTT, 2019 LVL. — C’est l’une des plus anciennes rues de Lisieux, représentant le cardo (axe nord-sud principal) du castrum du Bas-Empire; il longeait à l’ouest ce que l’on suppose être l’emplacement du forum (avenue Victor Hugo), et coupait à angle droit le decumanus (axe est-ouest) représenté par le tronçon est du la rue Henry Chéron [cf. NLR 57]. La première mention de cette voie date de 1293 [LXM CVI]; celle-ci ne semble pas avoir de nom particulier à l’époque : vicum per quem itur de piscioneria apud ecclesiam Sancti Jacobi, “la rue par laquelle on va de la poissonnerie à l’église Saint-Jacques”. Le nord de la rue au Char porte ensuite (1321) le nom de rue Cadoc [→], attesté jusqu’au 15e siècle. Le nom actuel est mentionné en 1477 (mais sous quelle forme ?), à l’occasion du passage à Lisieux du roi du Portugal Alphonse V l’Africain; le monarque y logea à l’auberge de la Licorne [VL 144]. Jusqu’au 18e siècle, la rue au Char constitua avec la rue du Bailli le quartier de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie lexovienne. Un chauffoir public, pour recevoir les indigents, fut installé rue au Char en janvier 1838; il était ouvert de 9 à 16 heures. Il fut transféré à la fin du siècle place de la République, à l’emplacement d’un ancien immeuble Burel. Le nom de rue au Chat (dont la forme actuelle représente une altération) est sans doute celui d’un propriétaire non identifié avec certitude, nommé LE CHAT. Ce nom de famille est en tout cas attesté formellement par un document de 1492 [EA], qui mentionne un hôtel pres le Chat, où sont gardés des canons au nombre de ceux qui autrefois furent baillez à Guillaume le Chat  [2]. [HEL I dlxv; orthographe remaniée]. Il semblerait, d’après H. de Formeville, que cet hôtel ait été situé dans l’actuelle rue au Char. Le 31 août 1513, une section de la rue au Char est pavée aux frais de la commune.

Vue vers la Pl.Boudin-Desvergées

Cour à l’Official (rue de la) : la rue de la court a l’oficial 1390 RGG 86 § 161, la rue de devant la court a l’oficial monseigneur de Lisieux 1391 RGG 133 § 274. — Ce nom semble correspondre, sous toutes réserves, à celui d’un ancien tronçon de la RUE AU CHAR.

Lormerie (rue de) : in Lormeria; in vico Lormeria, in vico Lormerie 1321 LXM, rue de l’Ormaerie 1456 NHL n1″>[1].Ce nom représente l’ancien français lormerie, qui désignait le métier du lormier, fabricant de harnais, selles, brides, éperons, étriers et autres accessoires du parfait cavalier . La rue de l’Ormerie représentait donc, avec la RUE AUX FEVRES [→] qui lui était perpendiculaire, le second axe artisanal du Lisieux médiéval. En outre, ces deux rues perpétuent deux anciennes voies de la ville gallo-romaine.

Places à la Coudraie (les) : Coudraie (places à la) → Places à la Coudraie (les), aux Places à la Coudraie 1399 NHL 15 n. 2. — Lieu autrefois situé rue Cadoc (portion nord de l’actuelle rue au Char), site de la poissonnerie aux 13e et 15e siècles. Le site de la Poissonnerie Municipale de Lisieux n’a cessé de se déplacer du Moyen Âge à nos jours. En 1293, on trouve la mention d’une piscioneria située rue Cadoc (portion nord de la rue au Char). Ce site semble correspondre au lieu parfois appelé places à la Coudraie ou simplement les Places.

Cadoc (rue) : in vico Cadoc 1321 LXM, un manoir et maison en la rue Cadot 1431 CEL, rue au Chat ou Cadot 18e s. CEL [mentions marginales]. — Nom médiéval de la section nord de l’actuelle RUE AU CHAR [→]. La rue Cadoc doit son nom à une ancienne famille Cadoc, d’origine bretonne, dont on ne sait exactement quel membre est à l’origine de l’appellation (si tant est que celle-ci fasse référence à un individu en particulier).

Dingremont. A.-J.-L: Origine des noms de quelques rues de Lisieux, et particularités sur quelques-unes.

Rue au Char : Cette rue fut anciennement nommée « rue Cadoc ». Ce nom avait été celui de l’un des principaux notables qui l’habitaient, car, dans un cartulaire de l’évêché, on trouve un acte de fieffe, fait par Jean le Vicomte, d’une maison assise dans cette rue, et qui avait pour abornement une autre maison « quoe quondam fuit Cadoc ». Cet acte est de 1290 . On y trouve également que, le 8 février 1431,  Antoine de Castillon, écuyer, seigneur du Bénercy, reconnut avoir pris à rente, de l’évêque de Lisieux, certaines places vides, avec des murailles et vieux édifices, qui, anciennement, appartenaient à un nommé « Cadoc » jouxte la rue Cadoc d’un côté, et d’un autre côté les maisons de la haute rue de la Boucherie. Cette rue fut, depuis nommée « rue au Chapt ». D’anciens titres la désignent sous ce nom, qui était celui de l’un de ses notables habitants en 1492. En 1775, lorsque l’administration municipale fit faire le recensement pour le logement des militaires, elle portait le nom de « rue au Chat », mais, depuis, elle a été nommée « rue aux Char », par corruption de ce dernier nom.

Extrait du Bulletin de la Société Historique de Lisieux Année 1874, n° 5
Au xv° siècle, la rue au Char était appelée rue Cadoc. Il est probable toutefois que cette dénomination ne s’appliquait qu’à la partie de la rue où se trouvaient l’Officialité et la Fontaine de la ville, c’est-à-dire au bout vers le nord, et que l’autre partie, aboutissant à l’église Saint-Jacques, portait à cette époque le nom de rue de l’Ormerie. Ce qui nous porte à le penser, c’est que l’on trouve dans un acte du 20 décembre 1456 (f° 401, que l’hôtel de la Rose était situé rue de l’Ormaerie. Cet acte, en effet, a pour objet « deulx. masures et deulx maisons joignantes ensemble… dont l’une d’icelles maisons est nommée l’ostel de la Rose, assises en la ville et bourgoisie de Lisieux, en la parroesse Saint Jaque, en la rue de l’Ormaerie. Or il est de notoriété publique à Lisieux, que l’ancien hôtel de la Rose, aujourd’hui démoli, occupait l’emplacement de l’hôtel pour voyageurs, situé rue au Char, désigné sous le nom l’Hôtel de Normandie, que beaucoup de personnes appellent encore actuellement Hôtel la Rose. Le soubassement en pierres de taille de cet hôtel, paraît être celui de l’ancien Hôtel de la Rose et remonter au XIII° siècle. Le nom moderne de rue au Char est une corruption de l’une des anciennes dénominations de cette rue, qui en effet a été appelée au XVII° siècle, rue au Chat, comme l’établit l’annotation mise à cette époque sur un acte du 13 juillet 1445 (f° 47) et de laquelle il résulte que cette rue portait alors les noms de rue au Chat ou de rue Cadot. Une autre annotation, du même temps, mise sur un acte de fieffé du 11 février 1292 (f° 40), relatif au Manoir de la Licorne, situé rue au Char, en face des bureaux du télégraphe, est ainsi conçu : « Fieffé de la maison de la Licorne rue au chat, par Jehan le Vicomte seigneur. C’est donc à tort, selon nous, que M. Louis Dubois a écrit dans son Histoire de Lisieux, II, 316 : « La rue au Char tire son nom de l’enseigne d’une ancienne auberge qui depuis longtemps a disparu et qui n’avait rien de commun avec l’hôtel de la Rose, établi il y a 40 ans environ dans la maison du chanoine de la Varende, vendue comme bien d’émigré ». Dans sa Notice sur les rues de Lisieux, p. 6, M. Dingremont dit que cette rue, appelée d’abord rue Cadoc, porta depuis le nom de rue au Chapt. Chapt était, dit-il, le nom de l’un de ses notables habitants en 1492 ; mais il n’indique, à l’appui de cette assertion, aucun document; il ajoute qu’en 1775, lorsqu’on fit le recensement des habitants pour le logement des militaires, elle portait le nom de rue au Chat. L’Évêque exerçait une juridiction ecclésiastique dans toute l’étendue du diocèse. Le siège de cette juridiction était établi au XV° siècle, rue Cadoc, aujourd’hui rue au Char, c’était ce que l’on appelait alors la Court spirituelle ou le Manoir official. Les bâtiments affectés à ce tribunal ecclésiastique, au nombre desquels se trouvait une chapelle , avaient une importance notable, en rapport avec l’étendue de la juridiction spirituelle de l’évêque ; ils occupaient le fond d’une vaste cour dont l’accès était par la rue au Char, et dont quelques dépendances confinaient probablement à la Grande-Rue. – Fontaine de la ville. Cette fontaine se trouvait rue Cadoc, aujourd’hui rue au Char ; on lit en effet dans l’acte d’échange déjà cité, du 21 juillet 1321 (f° 17), l’indication suivante : « In domo Guillermi de Fonte, juxta fontem civitatis. » Or il résulte du même acte que la maison de Guillaume de la Fontaine, voisine de la fontaine de la cité, était contiguë à l’héritage de Guillaume Baston, lequel était situé rue Cadoc : « In domo magistii Guillermi Baston in vico Cadoc, juxta domum seu plateam Guillermi de Fonte. » – La Poissonnerie était rue Cadoc, aujourd’hui rue au Char, probablement sur une des places souvent mentionnées, mais sans indication de nom, dans le Cartulaire de Lisieux, lesquelles se trouvaient vers l’extrémité de cette rue, du côté de la Grande-Rue. En tous cas, il n’est pas douteux que la halle au poisson était bien dans la rue Cadoc : les deux actes l’établissent d’une façon précise. – La maison de Guillaume du Bosc, voisine de la Poissonnerie, se trouvait bien dans la rue Cadoc. Il est dit, en effet, dans un acte, d’une part, que cette maison était contigûe à celle des héritiers de Durand Baudri; en second lieu que l’héritage Baudri se trouvait devant le manoir de l’Officialité; enfin que l’Officialité avait son siège rue Cadoc. P.S: On comptait cinq vieilles maisons dans la rue au Char.

Formeville, H. de: Histoire de l’ancien Évêché-Comté de Lisieux. 1
A l’hôtel près le Chat, 2 canons et 4 boites étant au nombre de ceux qui autrefois furent baillez à Guillaume le Chat (la rue au Char s’appelait alors rue Cadoc, et antérieurement rue au Chat du nom d’un de ses habitants) – Un acte passé devant le doyen de Lisieux en 1282, constate que Jean le vicomte, écuyer, donne à fieffe à Nicole de Villedieu, prêtre, un manoir (maison de la licorne), rue au Chat, assis « inter vicum per quem itur de piscionera apud ecclesiam Sancti-Jacobi, et vicum qui nuncupatur Baaillie (rue du Bailli) inter domos, etc., ex uno latere, et Granch…« que quodam fuit Cadoc etc., ex altero » par 10 sols de rente (Cart. lexov. fº 40).En 1431, Geffe de masures situées rue Cadot, ayant appartenu à Cadoc, à charge d’entretenir les édifices sous la chapelle de l’official de l’évêque (fº 48, vº).En 1445, fieffe des Selliers, étant en l’hôtel de l’évêque sous la cour de l’official, rue Cadot (ibid. fo 47, vo).En 1449, fieffe d’un jardin ayant appartenu à Henri Cadot (ibid. fo 43).En 1456, autre fieffe d’un manoir situé entre la rue Cadot et la rue du Bailli.

Statistique monumentale du Calvados – Caumont, Arcisse de.
Extraits:- Rue au Char, la maison de maistre Pierre Thirou, advocat au Conseil? De cette dernière, nous aurions pu rétablir le devis de construction, en pierre dure, bois, essente, ferrures, peinture et pavey plombé de rouge etvert grâce au curieux Registre du jurisconsulte, dans lequel sont escriptes les principales affaires de sa maison.- Constructions répandues dans toute la ville et élevées dans le cours du XVI. siècle: Dans la rue au Char, les n°. 24 et 28. Nous attribuons aux dernières années du XVI° siècle plusieurs maisons, partie en pierre, partie en bois, toutes d’une certaine importance, ayant dû servir de résidence à de riches bourgeois. Telle, dans la rue au Char, le n° 19; qui offre maintenant peu d’intérêt, par suite des mutilations qu’elles a subies au XVII° siècle.- Certaines autres maisons ont conservé plus ou moins de vestiges de leur ancienne splendeur. Rue au Char, la maison n° 3, à deux étages sur une longue façade, montre des sablières à rageurs couvertes de ceps de vigne. Potelets imbriqués, blasons ornent les colombages; des briques inclinées remplissent les intervalles; mais nulle trace n’apparaît de fenêtres primitives. Le rez-de-chaussée a été refait au XVIIIe. siècle.

Claude Lemaître -Le Pan de Bois Lexovien.
La rue au Char est devenue axe principal du castrum du Bas-Empire.Elle porta les noms de Cadoc pour la partie nord et selon Henri Moisy et Dominique Fournier de l’Ormerie (ou de Lormerie) pour le sud, puis au Chat à partir de la fin du XV° siècle et enfin au Char, par altération du précédent.  En 1293, elle n’avait pas de nom particulier et était dénommée  vicum per quem itur de piscioneria apud ecclesiam Sancti Jacobi  « la rue par laquelle on va de la poissonnerie à l’église Saint-Jacques » . Il semble qu’elle ne fut  pavée partiellement qu’en 1513. Elle ne possédait  en 1923 que trois demeures face à l’église Saint-Jacques dont le café à l’enseigne  » La Petite Marquise » et, face au théâtre municipal « l’hôtel de la Licorne ».
Face au théâtre municipal se dressait l’hôtel de la Licorne construction des années 1520-1540.
De l’autre côté de l’allée du Diable, allée longeant le théâtre, se dressait un très bel immeuble du milieu du XVI° siècle. 

La Rue de la Paix à Lisieux – Deville Etienne,  » Le Réveil de Lisieux 1919″.

Extraits: La rue au Char est une ancienne voie de la ville qui remonte à une assez haute antiquité. La première mention que j’en connaisse remonte à l’année 1292. Au XV° siècle, elle été appelée rue Cadoc, au moins jusqu’à l’emplacement de la fontaine de la ville, dont on ignore actuellement l’emplacement mais qui, en1321, était près de le maison de Guillaume de la Fontaine, près de l’héritage de Guillaume Baston. Le reste de la rue, jusqu’à l’église Saint-Jacques, s’appelait rue de l’Ormerie. Ce nom de l’Ormerie s’est encore appliquée à une autre rue de notre ville, la rue étroite . Dingremont, qui s’est un peu occupé de l’origine des noms de nos rues, ne parle pas de ce nom. A une époque que je ne saurai déterminer, elle fut appelée rue au Chat. Elle est ainsi désignée dans le recensement fait en 1775. Elle a été nommée rue au Char par corruption de son dernier nom.
En venant de la rue Olivier (rue du Maréchal Foch), nous trouvons à notre droite, dans la rue au Char, une aile de l’Hôtel de Ville, une petite cour et le Théâtre. Au moyen-âge, on trouvait dans ces parages le manoir official. Ce manoir occupait le fond d’une vase cour dont l’accès était par la rue au Char et dont quelques dépendances confinaient à la Grande-Rue. Deux anciens textes précisent son emplacement dans la rue Cadoc, l’un du 2 juillet 1321, l’autre du 13 juillet 1445 : « la cour et juridiction espirituelle de mondit seigneur…en la rue Cadoc ».
De ces constructions, qui devaient être d’une certaine importance, il subsiste encore d’intéressants vestiges qu’il faut aller chercher dans une allée de la Grande-rue, près de Monsieur Dutheil. Après bien des détours, on parvient en face d’une construction de pierre, avec fenêtres à meneaux crucifères qui annoncent le XV° siècle.
Un autre texte du XIV° siècle signale deux autres maisons dans cette rue, l’une se trouvait de ce côté de la rue, devant la poissonnerie, et appartenait aux héritiers d’Auberede de la Seynière, près de la maison de Guillaume Du Bois. ; l’autre se trouvait du côté opposé, en face le manoir official et appartenait aux héritiers de Durand Baudri.
Sur l’emplacement du théâtre actuel s’élevait autrefois une maison bâtie dans la seconde moitié du XVI° siècle, postérieurement à l’édit de Henri II qui défendait aux habitants de construire leurs maisons en encorbellement.
Ce logis à servi, en derneir lieu, de magasins aux pompes à incendie. Sa démolition remonte à 1857 et, dans les substructions de cette maison, on a trouvé les vestiges d’un four romain, des médailles romaines et une monnaie d’Henri VI d’Angleterre, frappée à Tour.
Au n° 8 actuel (avant 1944) se trouve une allée connue sous le nom d’allée du Diable ; elle rejoint l’ancienne rue Haute-Boucherie.
N° 12, importante construction du XVII° siècle.
N° 30 Deux vielles demeurent de la fin du XVI° siècle.
Dans la rue au Char de l’Eglise Saint-Jacques vers la Grand-Rue, l’ensemble de ca côté à était modernisé, modifié, refait. Derrière les plâtrages de beaucoup de ces demeures , on retrouverait les antiques colombages. Deux manoirs, le manoir de la Rose et le manoir de la Licorne.
Le manoir de la Rose est cité dans un acte du 20 décembre 1456, il est ainsi désigné « deulx masures et deulx maisons joignantes ensemble…dont l’une d’icelles maisons est nommée l’ostel de la Rose assise…en la rue de l’Ormaerie ».Il est de notoriété publique que l’ancien hôtel de la Rose, aujourd’hui démoli, occupait l’emplacement de l’hôtel de Normandie (avant 1944) qui occupe des constructions en briques et pierre du XVII° siècle, pourrait être celui de l’ancien manoir de la Rose.
Non loin de là se trouvaient deux maisons contiguës dont l’une est vendue, le jeudi 3 novembre 1528 par Pierre Davy, écuyer, agissant comme tuteur des enfants de Perrin Le Jumel, à Guillaume Cucuel, du métier de pelletier. Elle est ainsi bornée : d’un côté, Hamon Duhamel, avocat à la cour laie ; d’autre côté, Jehan Dehors et Jehan Gadeseel ; d’un bout, Henri Lefèvre ;d’autre bout, le rue au Chat. L’autre maison appartenait, en 1531, à Jacques Lefebvre, praticien en cour de laie qui le6 septembre de cette année, vend à Mathieu Blondot, du métier de carreleur, autrement dit cordonnier, une chambre « estant sur la salle de bas de ladite maison ».
Touchant au Manoir de la Licorne se trouvait une maison qui a fait l’objet, le 5 juin 1615, d’un acte résumé ainsi : Aux plès de meubles tenus à Lisieux par Pierre Hue, écuyer, sieur de Criqueboeuf, docteur es-droits, bailli vicomtal de Lisieux, est comparu Jacques Vattier, marchand, bourgeois de Lisieux……Marie Ledou et Pierre Piquot lui avait vendu un corps de logis et maisons sis et assis paroisse St-Jacques en la rue au Chat. Cette maison était alors presque inhabitable.
N° 5 actuel, construction du début du XVI° siècle dont la partie inférieure a été refaite au XVII°. La partie nord de la cave était autrefois voutée d’ogives ; il ne reste plus aujourd’hui (1919) que des départs d’arceaux reposant sur six colonnes.
La plus ancienne mention est une fieffe du 11 février 1292, par Jean le Vicomte, écuyer, à messire Nicolas de Villedieu, prêtre, ; il est ainsi désigné dans l’acte : un manoir avec ses édifices, situé paroisse Saint-Jacques de Lisieux, entre le chemin de la poissonnerie et la rue du Bailly. En 1460, il était habité par Jean Le Muet.
En 1515, il appartenait encore à un descendant de cette famille puisque, le 12 juin, Jacques Le Muet le baille en échange à Martin Lefèvre, demeurant paroisse Saint-Jacques.
L’immeuble est ainsi désigné : les maisons, manoir et pourpris en toutes choses, nommé le manoir et maison de la Licorne. Les abornements sont alors les suivants : d’un côté, les héritiers Lecorps et maître Jehan Herembourc, prêtre, d’autre côté, les héritiers Jehan Desbois, Robert Regnault, un nommé Legrand et la Grande-Rue de Lisieux, d’un bout, la rue où sied le cour et l’official ; d’autre bout, Jehan Boutey, Jehan Lebourgeois et autres.
Au XVII° siècle, cette propriété avait été morcelée, puisque, le 14 Mars 1630, devant Jacques Gosset, Jacques Le Rebours, ayant épousé Marie Cottis, se présente au nom de sa femme, pour exercer le retrait lignager de « plusieurs maisons assises dans le manoir de la Licorne, consistant en une cave, une salle, chambre grenier, partie d’un jardin et la cour du dudit manoir » qui avaient vendus à Michel Hesbert, le 8 janvier de la même année.
Pendant longtemps, le manoir de la Licorne fut une hôtellerie « l’hostellerie de la Licorne » dans de vieux contrats. Ce ne fut qu’au XVIII° siècle que ce manoir devint une maison bourgeoise.
– Au moyen-âge, la poissonnerie, souvent mentionnée dans le cartulaire de Thomas Basin, se trouvait, non loinde ce manoir « Licorne », sur une des places contiguës au manoir de la Licorne.
– Etablissement d’une fontaine dans une maison de la rue du Bailli en 1646.
Le 22 juillet 1646, réquisition faite par Me François de la Morlière, grenetier au magasin et grenier à sel de Lisieux, tendant à obtenir la permission de prendre « la grosseur d’un pois » de ‘eau du canal qui coulait et pasait par la rue du Bailly, allant à la fontaine devant l’église Saint-Jacques et ce, au droit de la maison dud. sieur de la Morlière, sise en la rue du Bailli, afin de faire une fontaine à sadite maison à tel endroit qu’il aviserait bien être pour la commodité d’icelle.

MONUMENTS:

Théâtre :  Construit en 1895 à l’emplacement d’une ancienne salle de concerts.

Dominique Fournier. DRL.

Manoir de la Licorne

Licorne (la) : les maison, manoir et pourpris [= enclos, jardin] en toutes choses nommés le manoir et maison de la Licorne 1515 TLX, la Licorne 1538 CCL, la Maison de la Licorne 1605 PCH, la Licorne 1622 CCL, la veuve de Marguerin Cottin, où pend pour enseigne la Licorne 1624 PVS, la veufve Marin Le Héribel, à la Licorne 1664 PVS, la Licorne 1681, 1696 CCL, Robert Levavasseur, sr de la Licorne, bourgeois de L[isieu]x 1697 IEL I iii 243 § 462, Manoir de la Licorne 1874 NHL 15. — Hôtellerie située vers l’extrémité nord-est de la rue au Char (au n° 5 avant 1944), et tenue par la veuve Marguerin Cottin en 1622 et 1624, la veuve Marin Le Heribel de 1664 à 1674, la veuve Michel Leliepvre de 1678 à 1681, et Jacques Mussey en 1696 [CCL, tableaux VI, VII, VIII]. Ce célèbre manoir lexovien, qui dut servir en son temps de luxueux lieu d’hébergement, est associé à divers épisodes de l’histoire de la ville. Il était connu en 1903 sous le nom de Maison Lagnel [CCL 65]. Cette maison est initialement mentionnée par une charte de 1293, où un certain Johannes dictus Vicecomes, armiger [“Jean dit Le Vicomte, écuyer”] la fieffe Nicolao de Villa Dei, presbytero [“à Nicolas de Villedieu, prêtre”], en présence du Doyen du Chapitre [LXM CVI]. Elle n’est alors mentionnée qu’indirectement, en tant que unum manerium […] situm in parochia Sancti Jacobi Lexoviensis, inter vicum per quem itur de piscioneria apud ecclesiam Sancti Jacobi Lexoviensis […] et vicum qui nuncupatur baaillie [ibid.; “un manoir sis en la paroisse Saint-Jacques de Lisieux, entre la rue par laquelle on va de la poissonnerie à l’église Saint-Jacques (la rue au Char) et la rue dite du Bailli (rue Aristide Briand)”]. On y signale en 1477 le passage du roi du Portugal Alphonse V l’Africain [VL 144]. En 1603, lors de l’arrivée du roi Henri IV à Lisieux, la municipalité lui présenta un cheval a poil grix, dont les modalités de paiement ne furent définitivement réglées que deux ans plus tard, après une assemblée tenue en la Maison de la Licorne [PCH].

ENTREPRISES – COMMERCES:

Dominique Fournier. DRL.

Croix Blanche (la) : la Croix Blanche 1624 CCL [Lisieux, C; hôtellerie]. — Ancienne hôtellerie située en la rue au Chapt [= rue au Char] en 1624, et tenue à cette date par Estienne Laisney [CCL, tableau VI].

France (Le) rue au Char : Café de France 1955 LPDA 91, 1960 LCTP, 1964 ACAA 1188b, 1982 PTT, Restaurant Le France 1984, 2012 PTT. — On note au 19e siècle l’existence à Lisieux d’un établissement du nom de Café de France situé 24 Grande Rue (emplacement actuel du square Arnoul de Lisieux). Il fut tenu par un certain Lelièvre en 1876, Cauvin en 1901, Lucas en 1912, puis les époux Margueré en 1921 et Rocques en 1939. Après la Seconde Guerre mondiale et la destruction de l’immeuble, il semble être ressuscité au n° 5 de la rue au Char (à gauche du Majestic) sous le même nom, pour devenir l’actuel restaurant Le France vers 1984.Note Shl: n° 30 rue au Char avant 1944.

Lourdes (hôtel de) : Hôtel de Lourdes 1939 AL 333a, 1955 LPDA 89, [Hôtel] de Lourdes 1960 LCTP, Hôtel de Lourdes 1982, 2003 PTT. — Ancien hôtel, disparu en 2004. Il était situé 4 rue au Char, et auparavant au n° 8 (avant les bombardements alliés). L’établissement, créé après 1921 dans un immeuble où sévissait à cette date le négociant en café Delafosse, était en 1939 la propriété d’un sieur Moinsse.

Normandie (la) : a)ancien bâtiment : Hôtel de Normandie 1874 NHL 50, 1876 ALPE 64a, 1901 AAL 170b, Grand Hôtel de Normandie 1912 AAL 199a, 1921 AL 219, 1927 PLBM, 1932 FEL, 1939 AL 182b. — b) nouveau bâtiment : Grand Hôstel de Normandie 1955 LPDA 89, [Hôtel] de Normandie 1960 LCTP  Grand Hô$tel de Normandie 1968 LPC, Hôtel de Normandie 1982, 1988 PTT, la Normandie 1996, 1999 PTT, résidence la normandie 2001 PTT, résidence La Normandie 2003, 2004 PTT, Maison de Retraite La Normandie 2006 PTT. — Ancien hôtel autrefois situé 25 rue au Char au début du 20e siècle (= 27 rue au Char dans les années 1920-1930; site approximatif de l’ancienne échoppe du bouquiniste Gérard Goupil à l’actuel n° 17, et aujourd’hui un service d’aide à domicile). Construit au 19e siècle à l’emplacement de l’antique Hôtel de la Rose [→], il était tenu par les sieurs Boudin en 1876, Pech en 1901, Vannier en 1912, les époux Dupré en 1921 et H. Blondeau en 1932 et 1939. Détruit pendant les bombardements, il connut une nouvelle carrière au n° 15 puis 11 bis jusqu’à la fin des années 1980, époque à laquelle il semble être devenu la résidence (maison de retraite) La Normandie.

Rose (hôtel de la) : l’ostel de la Rose [assis] en la ville et bourgoisie de Lisieux, en la parroesse Saint Jaque, en la rue de l’Ormaerie 1456 NHL 49, Hôtel de la Rose 18e s. [?] LSL, la Rose s.d. (av. 1846) CCL. — Ancienne hôtellerie autrefois située rue au Char, à côté de l’église Saint-Jacques. Elle est devenue l’Hôtel de Normandie au cours du 19e siècle (avant 1846). Le bâtiment originel (dont les soubassements, selon Henri Moisy [NHL 50], auraient remonté au 13e siècle), fut détruit au 19e siècle, et l’Hôtel de Normandie en 1944. Ce même auteur [ibid.] rapporte que ce dernier était encore appelé Hôtel de la Rose par bon nombre de Lexoviens en 1874.

A la Petite Marquise (Auberge):  32, rue au Char avant 1944.

Vue vers la Pl.Boudin-Desvergées- au fonds A la Petite Marquise.

Banque Nationale pour le Commerce et l’Industrie : 17, rue au Char avant 1944.

Immaculée Conception : rue au Char avant 1944.

Aux lendemains des Bombardements:

Vue de gauche, vers la Pl.Boudin-Desvergées- Vue de droite vers la rue H.Chéron.

Rue au Char vue depuis la Pl. Boudin Desvergées, puis du sud de cette rue et aux lendemains des bombardements.

ARCHEOLOGIES:

Claude Lemaitre. Découverte sous l’entrée du théâtre municipal d’éléments d’une voie dallée – peut-être un trottoir ? – longeant un édifice construit en grand appareil. Voir ci-dessous.

Deville Etienne. Sur l’emplacement du théâtre actuel s’élevait autrefois une maison bâtie dans la seconde moitié du XVI° siècle, postérieurement à l’édit de Henri II qui défendait aux habitants de construire leurs maisons en encorbellement.
Ce logis à servi, en dernier lieu, de magasins aux pompes à incendie. Sa démolition remonte à 1857 et, dans les substructions de cette maison, on a trouvé les vestiges d’un four romain, des médailles romaines et une monnaie d’Henri VI d’Angleterre, frappée à Tour.

Archives ShL:

Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations ecclésiastiques de l’ancien Diocèse de Lisieux – PIEL L.F.DVoir Paroisse Saint-Jacques de Lisieux

Inventaire Sommaire des Archives Départementales Antérieures à 1790.H.Suppl.30 – B.27.1643 – Lisieux – Vente devant François Poulain et Constention Boullaye, tabllions en la vicomté de Lisieux, par Pierre Jumelin , chapelier, bourgeois de la paroisse St-Jacques, au bureau des pauvres, représenté par les administrateurs, d’une maison, sise à Lisieux , rue au Char , moyennant la somme de 560 livres payée par Guillaume Quentin, receveur dudit bureau.

FONDS Erudits NE 12 PANNIER Arthème. NE 12.4  – 4e carton :
LISIEUX – Vente d’une maison près rue au Char ( 1755 ). – Partage de maisons Rue au Char.

Fonds Seconde Guerre Mondiale.
Carton 03: – Photocopies de photos de Lisieux détruite en 1944, collection Mme Gazareth, anciens boulangers-pâtissiers de la rue au char.

Fonds Caillaux 3F. – 3F 146 1833-1835 – Lisieux , rue du Bailly et rue au Char : procès relatifs à des écoulements. – 3F 179 1828-1842 – Lisieux, rue au Char : procédure.

Fonds Boudard FA. – 2FA11 : 1806 : Quittance de rente due à Mme Veuve Caboule demeurant à Lisieux Rue au Char par Boudart La Mancellerie.

Carnet de Charles Vasseur. – Analyses et Transcriptions de Documents Originaux, Aveux de Fiefs – Maison de la rue au Char: Bornes : la rue au Char, Maistre Anne Gravois, le sieur de la Motte Vaucquelin et Me Henry Feral médecin, le sieur de Foucqueville d’Escageul décrétée sur Etienne du Tertre requête de Robert de Lespée, sieur de Cauvigny en 1610. Cette maison fut rebâtie en 1613/1616  » les charpentiers pour abattre le bois sur les soliveaux gagnaient 10 sous par jour pour tout, les maçons et les menuisiers ….. le 100 de piedz de pierre dure au grand compte qui est de 2 piedz pour un coût de 36 livres 1O sous, la chaux … le tonneau … coûtaient 70 sous, le millier (?) et ……. de 61 paulées (?) en carrey …. d’épaisseur plombée de rouge et vert coustait 18 livres 10 sous, la ferrure de la porte 39 livres à 5 sous la livre, les ferrures des huits chacune 35 sous, et des croisées chacune 9 livres. La peinture de la chambre par ailleurs 20 livres . C’est ce que j’en ai trouvé pour mémoire et appris de mon père que la maison lui coustait en toult plus de 3000 livres. « 

PANNIER Arthème : Archives ShL, NE12, 4e carton. – Hôtel Le Vallois, rue au Char et autres. – Notes sur l’Histoire Ecclésiastique de Lisieux – 1er fascicule Noms des chanoines suivant leur rang de réception Chanoines distributifs : 1762 Pichon Surville rue au Char 1763 Monsaint Formentin rue au Char 1773 de Créqui 1ere portion de Touques, rue au Char.

Inventaire Coopérative de Reconstruction de Lisieux.

CARTON 34 :Ilot 8 – 2 8 B Dossiers à l’identique Andrieux -14 rue au Char. – 4 7 E Dossiers à l’identique Jourdain 24 rue au Char Pattier 22 rue au Char Tachaux 30/32 rue au Char – 5 8 I Dossiers à l’identique Immaculée Conception rue au Char.

CARTON 35 : Dossiers à l’identique 7 F Dossiers à l’identique Brianceau 8-10 rue au Char hôtelier près du théâtre. Caisse d’Epargne avec joli plan. Hébert née Patin, et Léonce Mommers née Hébert 7 rue au Char et Mme A. Briand. Dédé 26 rue au Char.
Ilot 2 A Dossiers à l’identique Andrieu 19 rue Henry Chéron ou Char Coquillat boulangerie pâtisserie propriété de Mme Boistard angle rue Henry Chéron et rue au char .
Ilot 2 Dossiers à l’identique Didelot Elec. 27-29 rue au Char. Normand huissier – 23 rue au Char ancienne propriétaire Giraud la pièce d’origine se trouvait rue au Char Ste Immobilière Magne 19 rue au Char
Ilot 2 B Blondeau – B.N.C.I. Banque Nationale pour le Commerce et l’Industrie 17 rue au Char propriétaire Mme Canterel acquis par Delamare Conand 9 rue au Char Desetable 11 rue au Char Bielman, 20 rue au Char.

Noviomagus Lexoviorum. Réflexions sur les origines de Lisieux – Claude Lemaitre.

Boite 3 classeurs + Bulletin ShL n°35, juin 1996.
La rue au Char peut correspondre au tracé du cardo maximus. Pour la partie sud cette hypothèse est confortée par trois facteurs : – Aboutissement de la rue à la porte d’Orbec, souvenir de l’une des portes du castrum donnant accès à la route de Condé-sur-Iton (Condate) et Dreux (Durocortum), de l’itinéraire d’Antonin. – Découverte sous l’entrée du théâtre municipal d’éléments d’une voie dallée – peut-être un trottoir ? – longeant un édifice construit en grand appareil. En 1889, au delà de la porte d’Orbec à l’entrée nord de la rue de Verdun : « …traces d’un encaissement de gros silex noyés dans un béton ou dans une pierre plus tendre (?) : peut-être une voie romaine ?… »< Au nord le problème est plus complexe. La voie antique longeant la vallée à l’est de la Touques devrait former logiquement le prolongement, hors zone urbaine, du cardo maximus, or il existe une rupture très nette entre les deux axes. Elle est constituée par la nécropole du Grand-Jardin desservie par deux voies sans connexion avec un hypothétique cardo maximus axé sur la rue au Char et sur la rue Ml Foch (anciennement rue Olivier). Dans cette dernière rue les travaux de canalisation de 1889 n’ont rien révélé de significatif : « …au nord argile, terre vierge, murs post-médiévaux, terres noires …. ». Il faut toutefois signaler que cette rue est décalée par rapport à la rue au Char et que les vestiges d’une cardine seraient plutôt situés sous les immeubles bordant la rue du Ml Foch à l’ouest. Cette discontinuité fragilise donc l’hypothèse selon laquelle la rue au Char et son prolongement au nord, correspondraient à l’axe du cardo maximus. Faut-il déplacer ce dernier vers l’ouest ou vers l’est ou, comme pour le decumanus maximus, envisager un décrochement qui à priori n’est pas justifié par des contraintes topographiques majeures, bien que le franchissement des cours d’eau des Rouges-Fontaines et du Cavaudon ait pu présenter quelques difficultés (passages à gué ou ponts en bois) ? A l’ouest, entre la rue au Char et la place Thiers, trop d’obstacles dont notamment la nécropole du Grand-Jardin s’opposent à la recherche d’ un tracé hypothétiquement fiable. A l’est de la rue au Char, plusieurs axes de cardines sont connus mais ils sont situés trop à l’est par rapport au noyau urbain de l’agglomération ou faut-il, malgré cette observation, considérer le cardo qui, parallèle au Bd Duchesne-Fournet, dessert la nécropole comme axe possible du cardo maximus ? Il y aurait alors pour le cardo maximus un décrochement comme pour le decumanus maximus – – – Présence de fonds de cabanes rue au Char.

[1]Olivier Buon, dans Buon 1993, p. 10-11, voit plutôt dans cette rue le nom primitif de la moitié supérieure de Grande Rue (rue Henry Chéron). Mais si l’ostel de la Rose qui y est mentionné en 1456 est à identifier avec l’ancien Hôtel de Normandie [®], qui était à côté de l’église Saint-Jacques [cf. NHL 50; CCL 67], la rue de l’Ormerie est bien la partie sud de la rue au Char.
[2]Ce même Guillaume Le Chat est mentionné en 1484 en tant que bénéficiaire, pendant un an à ferme, du décanat de Lisieux, lors d’une vacance causée par l’élection contestée du haut-doyen Balthasar de Caillet [BL 320].

OUVILLE (RUE D’).


Image A.D Cadastre 1825 – Géoportail Lisieux 1930 -Cliquez sur les images pour les agrandir

HISTORIQUE:

La  rue d’Ouville est entièrement détruite par les bombardements de Juin  1944. Elle se situait, à peu près, à l’emplacement de l’actuelle rue du 11 Novembre.  L’actuelle rue d’Ouville correspond à l’ancienne rue du Mouton Blanc.

– Les textes des noms de rues proviennent du: Dictionnaire historique et étymologique des noms de rues et lieux-dits anciens et modernes de Lisieux, Société Historique de Lisieux, 4e édition revue, corrigée et augmentée, 2024 (inédite) Dominique Fournier. DRL.
Sources des abréviations.

– Les photos sont extraites  de la Collection de cartes postales de la ShL. Cliquez dessus  pour les agrandir.

Entrée de la Rue d’Ouville depuis l’actuelle place Boudin-Desvergées  (ex rue du Marché aux boeufs)


A gauche, angle de la rue d’Ouville et de la rue d’Orbiquet. A droite la Rue d’Ouville, le long de la Halle au beurre, depuis l’actuelle place Boudin-Desvergées  (ex rue du Marché aux boeufs). 

OUVILLE (RUE D’). — a) ancien tracé : rue d’Ouville ~1770 LSL, Rue d’ouville 1785 PVFL, rue Douville 1818 PAV, rue Douville 1820 AVL, Rue Douville 1825 CN, rue Douville; rue d’Ouville 1826 CN, rue d’Ouville 1831 LP, Rue d’Ouville 1845 PDD, rue d’Ouville 1867 SMC, Rue d’Ouville 1869 PVLCa, rue d’Ouville 1876 ALPE, 1879 ALPE, Rue d’Ouville ~1882 PVLB, rue d’Ouville 1899 PVLC, 1912 AAL, 1921 AL, 1939 AL, 1944 PA, r. Nouville [sic] 1954 PLRV. — b) nouveau tracé : rue d’Ouville 1972 PCN, rue d’Ouville 1995 PVLPA, 2001 PVAN, 2004 PTT, 2019 LVL. — Le tracé actuel de la rue d’Ouville correspond à celui de l’ancienne rue du Mouton Blanc (voir ci-dessous). Au 18e siècle, la rue avait une orientation est-ouest, et passait très légèrement au sud de la rue du Onze Novembre; elle reliait le sud de la place du Crochet à l’Orbiquet.
La rue, dont il semblerait plus judicieux d’orthographier le nom rue Douville, porte en effet celui d’un ancien propriétaire, DOUVILLE. Ce nom de famille est attesté à Lisieux dès le 15e siècle : une place et masure assise hors la porte de la Cauchie, qui fut à Jehan Gohard et depuis à Henri Douville 1454 CEL. Voir également Bois Douville et Pâture Douville aux Loges.

Milieu de la Rue d’Ouville. A gauche vers le canal de l’Orbiquet à droite vers l’actuelle place Boudin-Desvergées (ex rue du Marché aux boeufs).

Mouton Blanc (rue du) : rue du Mouton-Blanc ~1770 LSL, Rue du mouton blanc 1785 PGL. — Ancien nom de l’actuelle rue d’Ouville (dont la tracé correspondait à cette date à celui de la rue du Onze Novembre). C’était une impasse, mais dans l’autre sens : elle aboutissait au nord au cimetière de l’église Saint-Jacques, et son extrémité sud était reliée à la place du Crochet (actuelle place Boudin-Desvergées) par la rue de la Vache. Après la désaffection du cimetière Saint-Jacques (1784), un marché aux bestiaux fut aménagé à cet endroit, et la rue perdit à la fois son intégrité et son nom. La construction de la Halle au Beurre (1879) matérialisa de nouveau le passage qui reliait alors l’église Saint-Jacques à la rue d’Ouville (ayant absorbé entre-temps la rue de la Vache), mais la voie resta anonyme jusqu’à la Reconstruction, époque à laquelle la nouvelle rue d’Ouville fut construite sur cet ancien tracé.
La rue tire certainement son nom de celui d’une ancienne enseigne d’auberge ou de maison de type traditionnel, utilisant un élément héraldique [→] animalier

Carrey (cour) : cour Carré; rue Carré ~1770 LSL, Cour Carré 1785 PVFL, Cour Carel 1826 CN, Cour Carree 1874 CGL, la cour et le manoir Carrey 1926 GI. — Cette voie en impasse, parallèle à l’ancien tracé de la rue d’Ouville, aboutissait au 18e siècle à l’Orbiquet. Elle correspondait approximativement au côté nord de la rue du Onze Novembre, et menait au Manoir Carrey [→]. La Cour Carrey apparaît raccourcie de moitié au début du 20e siècle, et n’a plus de nom. Elle disparut sous les bombardements alliés en 1944.

A gauche, Impasse  cour Carrey à droite entrée du Manoir Carrey par la rue d’Orbiquet.

Vache (rue de la) : rue de la Vache 1695 IEL I 208 § 267, ~1770 LSL, Rue de la Vache 1785 PVFL, rue de la vache 1818 PAV, rue de la Vache 1845 PDD. — Petite rue reliant l’ancienne place du Crochet (place Boudin-Desvergées) à la rue du Mouton Blanc (actuelle rue d’Ouville). Elle passait approximativement à l’emplacement de l’Espace Victor Hugo (ancienne Gare Routière). Cette rue fut réunie en 1809 à la rue d’Ouville [2] (ancien tracé, c’est-à-dire celui de la rue du Onze Novembre), puis définitivement supprimée lors de la reconstruction de Lisieux.
La rue de la Vache doit son nom à celui d’une enseigne (auberge ou boutique), sans doute à identifier avec celle du manoir de la Vache 2 [→] qui s’y trouvait encore au 17e siècle.

MONUMENTS:

Dominique Fournier: . DRL.

Carrey (manoir) : le Manoir Carrey ~1910 Cp, le manoir Carrey 1915 LSL, Manoir Carrey 1921 AL 137b, le manoir Carrey 1926 GI, Manoir Carrey 1939 AL 215. — Ancien manoir situé cour Carrey au 18e siècle; au début du 20e siècle, le bâtiment est localisé dans une “impasse rue d’Ouville” sur une carte postale, 16 rue d’Ouville en 1921 et 1939. Cette impasse reliait la rue d’Orbiquet à la rivière du même nom.
Le manoir doit son nom à une famille CARREY ou CARRÉ, établie à Lisieux au moins depuis le 15e siècle.
Ce fut au Manoir Carrey que fut fondée la Société du Vieux-Lisieux par L. Desportes. Le bâtiment accueillit des collections ethnographiques et lapidaires qui formèrent l’embryon du premier Musée de Lisieux.

Ruines du Manoir Carrey.

Grieu (hôtel de) : hôtel de Grieu 1867 SMC, 1879 ALPE, manoir de Grieu s.d. [LSL]. — Ancien manoir à pans de bois du 16e siècle, autrefois situé rue d’Ouville (n° 2 au 19e siècle), et comportant de nombreuses sculptures sur les sablières. Il était composé de trois corps de bâtiments disposés autour d’une cour carrée. Il fut détruit lors de la construction de la Halle au Beurre (site de l’Espace Victor Hugo, place Boudin-Desvergées) en 1879.
Le manoir de Grieu porte le nom de l’ancienne famille augeronne de Grieu, anoblie en 1467 pour trente écus d’or en la personne de Gilles de Grieu [RPE 48]. Un bâtiment antérieur au manoir semble mentionné au 15e siècle sous la forme juxta domum G. Grieu, ante portam ecclesie [HEL I cccclxxvi], “près de la maison de G. Grieu [1], devant la porte de l’église” (parvis de l’église Saint-Jacques).

Aux lendemains des Bombardements:


Ruines des rues aux fèvres, cour carrey et d’Ouville.

Archives ShL:

Fonds Claude Lemaître – 2017.
4 Constructions à pans de bois. – Classeur rouge
105 Plans de Lisieux. Pochette 34X48cm
Manoirs des rues d’Ouville et aux Fèvres, plans de niveaux en A3.
Fond Courel – Architecte: archives anciennes
– 3S5 – 1 liasse: 18 documents – 1727-1843 -Boîte
Notaire: Me Grégoire Barbel, Lisieux
13 juin 1821: Vente par le sieur Nicolas SIMON (cultivateur, Fauguernon) à Madame Henriette Françoise DESLONDES, née Gondouin (propriétaire, Lisieux rue d’Ouville)
– Ilot 11 – La nationale propriétaire Hôtel de l’Espérance entre la rue D’Ouvillet et Jeanne d’Arc.
_ Ilot 50 B Ilot 11, rue d’Ouville c’est la blanchisserie de l’Espérance – Société La nationale, objet hôtel de l’Espérance, reconstruction de la blanchisserie rue d’Ouville.

– Ilot 24 B  – Devis à l’identique L à S
– Souliac 30 rue Pont-Mortain, 24 et 26 rue d’Ouville.
3 dossiers à l’identique N à Z :
Ruel 22 rue d’Ouville – 3 rue d’Orbiquet – 18 place Boudin Desvergées.
– Ilot 11 – Dossiers à l’identique 1/2/3/4
Baranger 2 place marché au beurre et 13 rue d’ Ouville – Chesneau 10 rue d’Ouville.
– 5 Ilot 11 – Dossiers à l’identique 6/7/8/9
Chesneau 21 rue d’Ouville et 14 Bd Jeanne d’Arc
Société Immobilière du Centre de Lisieux 91/93/95 rue Pont Mortain 19 rue d’Ouville.
– 2 8 B Dossiers à l’identique:
Maurey 3 rue aux Fèvres – 27 rue d’Ouville
Tessier marbrier 24 rue de la gare – angle rue d’Ouville et place marché au beurre.
Villalon 14 place marché au beurre – 3/5/7 rue d’Ouville – 14 rue Boudin Desvergées 1/3/5/7 rue d’Ouville.
– 5 8 I Dossiers à l’identique
Mme Vve d’Aigneau 15 rue d’Ouville l’immaculée Conception ont racheté ses d…ges et le terrain.
– 8 C Dossiers à l’identique Ilot 8 suite
Daguin 20 rue d’Ouville.
– Ilot 3 Dossiers à l’identique
Association Diocèse Bayeux, M. de Bercegol 5 rue d’Ouville courrier au chanoine Marie vente de 1946 peut-être origine de l’église providence petit ??
Leclerc 4 rue d’Ouville.
– Carton 36 Dossier destruction:
Legendre 1 Bd Jeanne d’Arc – 25 rue d’Ouville .
– Hors périmètre A à J
Desjardins 19/20 place Boudin Desvergées – 6/8 rue d’Ouville détruit par tirs d’artillerie et bombes.
– Ilot 50 B – Devis à l’identique
Sté La Nationale, 31 rue d’Ouville garage Hôtel de l’Espérance.

[1]Ce n’est sans doute pas Gilles, qui se dit normalement Egidius en latin.
[2] On trouve cependant le nom attesté sur diverses cartes jusqu’en 1845 [PDD], sans doute par archaïsme.

CHÉRON (rue Henry)


Photo d’origine « Site Géoportail, Lisieux 1930 ».
– Les textes des noms de rues proviennent du: Dictionnaire historique et étymologique des noms de rues et lieux-dits anciens et modernes de Lisieux, Société Historique de Lisieux, 4e édition revue, corrigée et augmentée, 2024 (inédite) Dominique Fournier. DRL.
Voir Sources des abréviations.

– Les photos sont extraites de la Collection de cartes postales de la ShL. Cliquez dessus pour les agrandir.

Chéron (rue Henry) : rue Henry-Chéron 1939 AL, rue Henry Cheron ~1938 PCL, 1944 PA, rue H. Cheron; r Henry Cheron 1954 PLRV, rue Henri Chéron 1955 LPDA 29, rue Henry-Chéron 1961 BSHL, rue H.-Chéron 1964 ACAA 1187, rue Henry Cheron 1972 PCN, 1975 GVM, rue Henry Chéron 1982 PTT, rue Henry Cheron 1995 PVLPA, rue Henry Chéron 2001 PVAN, 2004 PTT, rue Henri Cheron 2019 LVL. — Une partie du tracé de la rue Henry Chéron (de la place François Mitterrand à la Porte de Paris, prolongée par la rue de Paris) semble correspondre à celui du decumanus maximus (axe principal est-ouest) de l’agglomération gallo-romaine qui est à l’origine de la ville actuelle. La voie ne s’étendait pas à l’ouest au-delà de la place François Mitterrand, mais venait buter contre l’ancien lit de l’Orbiquet, aménagé à l’époque en port fluvial [NLR 43]. Le cours de la rivière fut détourné au cours du 2e siècle après J.C., et le port abandonné, de telle sorte que la voie put être prolongée au Bas-Empire ou au début de la période médiévale, selon son tracé actuel.
Au 13e siècle, le prolongement du tronçon initial (de la place de la cathédrale à la Touques) s’appelait rue Saint-Germain, d’après l’église qui occupait la partie ouest de l’actuelle place François Mitterrand; elle traversait la paroisse du même nom [TL 53].
Le nom de Grant Rue, Grand Rue (plus tard transformé en Grande Rue) s’applique à l’ensemble de l’axe est-ouest de Lisieux dès le 15e siècle au moins (et même à son prolongement vers l’Ouest, ancienne rue de Caen, devenue avenue du Six Juin). Les appellations de rue Porte de Paris et rue Étroite en constituent des dénominations partielles (tronçon est) attestées aux 16e et 18e siècles : la première s’applique à sa portion est, et à proximité de ce qui est alors la place du Marché, la voie se nomme rue Étroite en raison d’un rétrécissement à cet endroit. Cette dernière appellation est attestée au 16e siècle, mais elle est sans toute plus ancienne.
Au 19e siècle, l’appellation Grande Rue est de nouveau étendue à l’ensemble de l’axe est-ouest, de la Porte de Paris à la Porte de Caen. Elle demeure en vigueur jusqu’en 1936, pour finalement devenir l’actuelle rue Henry Chéron.

La Porte de Paris. (01) la Porte de Paris 1449 CEL, 1453 NHL 51, la porte dicte de Paris 1459 NHL 48, la porte de Paris 1507 TLX, 1509 RDL, 1563 RCM, 1659, REL, Marin Picquot, portier de la porte de Paris 1670 PVS, la porte de Paris 1684 RTL, Porte de Paris 1785 PVFL, porte de Paris 1801 AJBD, Porte de Paris 1886 SL, Porte de Paris 1995 PVLPA. — L’une des deux plus anciennes portes de Lisieux, avec la Porte d’Orbec. La porte de Paris correspond initialement à l’entrée est du castrum du bas-empire, et au passage de l’une des deux principales voies décumanes (axes est-ouest) de la ville romaine (tronçon est de la rue Henry Chéron). Au Moyen Âge, elle défendait l’entrée de la ville à l’extrémité est de la rue Porte de Paris, puis Grande Rue (rue Henry-Chéron). Elle était flanquée de deux tours jumelles, dont l’une servit de prison, quoique fort insalubre [1]. La Porte de Paris fut démolie en 1808 [HEL I dlxij]. On peut l’imaginer en haut de la rue Henry Chéron, reliant le café La Rotonde au magasin Huis Clos *.
On relève encore ce nom sur le plan de la ville de 1995, mais il semble malgré tout être tombé en désuétude. Le rond-point aménagé à cet endroit au début des années 2000 porta tout d’abord le nom officieux de rond-point de l’Hôpital (d’après l’hôpital Robert Bisson), puis fut baptisé rond-point Albert Schweitzer [→] le 9 mai 2006.
(*)Note de la ShL, aujourd’hui cabinet d’expertise comptable).

Fontaine de la Porte de Paris. [Fontaine] dite de la Porte de Paris 1854 ONR. — Ancienne fontaine construite en 1808 à l’emplacement des tours de la Porte de Paris [→], en remplacement d’une plus ancienne, située à l’intérieur de la ville.

Rue de la Porte de Paris. rue Porte de Paris ~1770 LSL, rüe de la Porte de Paris 1782 PDC, Grande rue de la porte de Paris 1785 PVFL. — Portion est de l’actuelle rue Henry Chéron; elle reliait la place Saint-Pierre (rue du Paradis) à la Porte de Paris [→].

Vue  01 depuis le haut de la rue H.Chéron.

La Grande Rue. majorem vicum Lexov[iensem] 1277 LXM, la grant rue 1390 RGG 40 § 47, la grant rue monseigneur de Lisieux 1391 RGG 134 § 277, 1392 RGG 232 § 518, la grant rue 1392 RGG 215 § 476, la grant rue pavee devant la halle a la poessonnerie 1433 APCC, en la grant rue 1436 NHL 51, la grant rue et pavement 1451 NHL 51, la Grande Rue 1451 CEL [2], [le] pavement de la grant rue 1453 NHL 51, la Grand Rue 1508 RDL, la grant rue 1514 FED, la grande rue de Lisieux 1515 TLX, ladite Grande-rue 1539 ETL 59, in Magno vico ~1550 OCL, la Grant rue 1533 FSG, la Grande-Rue 1605 ETL 45, la grande rue 1644 MDM, la grande rue 1685 RC, Grande-Rue 1685 MC, Grande-rue ~1770 LSL, la Grande-Rue 1777 RP, rüe grande Rüe 1782 PDC, la grande Rue 1782 NCL, Grande Rue 1785 PVFL,~1800 PFL, grande rue 1818 PAV, rue Grande Rue 1820 AVL, Grande Rue 1825 CN, Grande rue 1826 CN, Grande-Rue 1831 LP, rue grande Rue ~1842 PLH, rue Grande Rue 1844 PML, Grande Rue 1845 PDD, Grand’Rue 1867 SMC, Grande Rue 1869 PVLCa, 1876 ALPE, Grande-Rue 1879 ALPE, Grande Rue ~1882 PVLB, 1896 NPLM, 1899 PVLC, rue Grande-Rue 1899 AAL, Grande-Rue 1904 PVL, Grand’rue 1909 LHE [3], rue Grande-Rue, 1912 AAL, Grande-Rue 1919 BSHL, rue Grande-Rue 1921 AL, Grande-Rue 1925 BSHL, Grande Rue 1927 PLBM, Grande-Rue 1930 BSHL, Grande Rue 1937 PLL, Grande-Rue 1952 BSHL. — Ancienne rue Saint-Germain, son tracé correspond initialement à celui du bas de la rue Henry Chéron, du Pont de Caen à la place François Mitterrand, et constitue un prolongement médiéval du tronçon est. Elle est connue aux 14e et 15e siècles sous diverses variantes qui en désignent peut-être certains tronçons, telles que la grant rue monseigneur de Lisieux, la grant rue pavee devant la halle a la poessonnerie, ou encore la grant rue et pavement. Le nom s’applique à l’ensemble de l’axe est-ouest de Lisieux dès le 15e siècle au moins (et même à son prolongement vers l’Ouest, ancienne rue de Caen, devenue avenue du Six Juin). Les appellations de rue Porte de Paris et rue Étroite en constituent des dénominations partielles (tronçon est) attestées aux 16e et 18e siècles. La voie prit le nom de rue Henry Chéron vers 1938 [→], mais on relève parfois celui de Grande Rue jusqu’aux années 1950.


 Vue 02  depuis l’angle de la rue au Char vers la Place Thiers.

Rue Étroite. (02 ) Une maison assise en la paroisse St Germain, à la rue Estroicte 1585 DMML, rue Estroicte 17e s. NHL 51, une maison assise en la rue Etroite dudit Lizieux 1685 DTEV, rue Estroite 1686 CCL, rue Etroite, parroisse de Saint-Jacques de Lisieux 1765 DMML, rue Etroite 1782 PDC, Rue étroite 1785 PVFL, rue Etroite ~1800 PFL. — Passage effectivement rétréci, faisant communiquer la rue de la Porte de Paris (portion est de l’actuelle rue Henry Chéron) à la place publique ou place du Marché (secteur est de la place François Mitterrand); il s’étendait de l’angle de la place à celui de l’avenue Victor Hugo. Située sur une route très fréquentée, reliant Paris à Caen et Cherbourg, la rue Étroite fut longtemps source d’accidents et d’inconvénients divers, occasionnés en particulier par le passage des troupeaux de bœufs et des voitures les jours de marché. On note en 1786, dans le Registre des délibérations de la ville de Lisieux, le renouvellement d’une plainte déjà ancienne: le passage des bœufs qui est le plus fréquent et le plus abondant a ses jours marqués. Cette circonstance, jointe aux jours de marchés qui sont considérables, occasionne dans la Rue Étroite un engorgement d’hommes, de voitures et de bestiaux toujours dangereux, soit par la rencontre des voitures, soit le voisinage des animaux qui, pressés eux-mêmes de toutes parts, font des mouvements de caprice qui exposent la vie des citoyens. Cette rue n’a que 15, 18 ou 20 pieds de largeur sur environ 40 toises de longueur (soit environ 80 mètres). La réfection de la rue est très couteuse, aussi hésite-t-on toujours à l’entreprendre; les droits d’octroi sur diverses denrées y sont consacrés pendant six ans, mais sans effet. Ce n’est qu’en 1824 que la municipalité s’engage à supporter la moitié des indemnités; deux ans plus tard, elle vote un crédit de 16.400 F pour un projet de réfection, finalement approuvé le 4 août 1827. La rectification du tracé de la rue fut effectuée en 1829.


Vue 03 depuis l’angle de l’avenue V.Hugo vers la rue au Char, la Maison Martin-Vesque fait l’angle.

Vue 04 depuis la place Thiers vers le haut de la rue. Vue 05 , vers le bas.

Rue Saint-Germain. (03 ) — a) premier tracé : in vico Sancti Germani av. 1210, 1233 LXM. — b) second tracé : la rue de St-Germain, la rue St Germain 1685 MC. — Le premier tracé de cette rue deviendra par la suite la Grande Rue, puis la section ouest de la rue Henry Chéron. Elle partait de la Place Publique ou Place du Marché (côté est de la place François Mitterrand), longeait le flanc sud de l’église Saint-Germain (détruite en 1798), et menait à la porte de Caen (04). Ce nom semble avoir été utilisé au 17e siècle pour désigner non plus la Grande Rue, mais la rue au Cerf [→].


Vue 06 vers la place Thiers depuis les environs de la rue des Mathurins.


Vues  prises depuis les environs de la rue du Moulin à Tan.
A gauche, vue 07 , vers la place Thiers.  A  droite, vue 08, vers l’actuelle place du Pays d’Auge.

Vues prisent depuis le bas de la rue H.Chéron.
A gauche, vue 09 , angle de l’actuel quai des Remparts vers l’actuelle place du Pays d’Auge, ancien emplacement de l’usine Henrion en 1944.  A  droite, vue 10, vers la Rue Caen.

MONUMENTS:

Dominique Fournier: DRL.

Belle Fontaine (la) : la belle Fontaine 1854 ONR. — Ancien réservoir d’eau autrefois situé au haut de la rue de Paris [= rue Henry Chéron]. Il était alimenté par les sources des Rouges Fontaines, et auparavant appelé fontaine Cabot [→]. La fontaine fut reconstruite une première fois en 1621 (elle a dû recevoir son nouveau nom à cette époque), et une seconde en 1813.

Manoir du Castellier.
Manoir du Castellier ~1770 LSL, manoir Catelier 1832 LP, [le] manoir Castellier 1888 NGP. — Ancienne maison autrefois située dans le bas de la Grande Rue, à peu de distance du manoir Barrois et de l’Hôtel d’Espagne [→], aujourd’hui disparus. Elle était habitée vers 1770 par un médecin du nom de Morin. La maison doit vraisemblablement son nom à un ancien propriétaire.
☞ On relève l’existence au 17e siècle d’un certain Adrian Delaporte, sieur du Castellier, lieutenant general au bailliage vicontal dudit Lisieux 1644 RDL. Le Castellier est un lieu-dit de Saint-Désir [issu du gallo-roman °castellariu, dérivé du latin castellum “château, forteresse”, ou bien dérivé roman en -ier de l’ancien normand castel, de même sens; le NL correspond à un ancien site gallo-romain de Saint-Désir].

Manoir Cayenne.
Manoir Cayenne 1791 ES, le manoir Cayenne 1832 JLL, 1834 LP, manoir Cayenne 1926 GI. — Ancienne maison située dans une allée donnant sur le bas de la Grande Rue, aux anciens numéros 65 et 67, près du manoir Barrois; ce site correspond partiellement à celui de l’actuel Grand Café.
Le nom de Cayenne représente sans doute celui d’un ancien propriétaire, non identifié [4]. En 1834, le bâtiment appartenait à maître Robert-Amand Oriot, avoué, qui l’avait lui-même acquise du sieur Georges-François-Germain Groult, curé de Dives.

Manoir Barrois.
Manoir Barrois 1791 ES, 1832 JLL, 1834 LP, le Manoir Barrois 1888 NGP. — Ancienne maison située dans la Grande Rue, ainsi nommée d’après un ancien propriétaire ou locataire. Elle était située non loin du manoir Cayenne [→], vers le site de l’actuel Grand Café. Elle est dite voisine du manoir Castellier [→] à l’est en 1888, et appartient à divers particuliers à cette époque.

Manoir Anger.
Manoir Anger (05) 1791 ES, le manoir Philippe Auge [lire Angé] s.d. NCSA. — Manoir autrefois situé à l’angle de la rue Pont-Mortain et de la Grande Rue (site actuel du bureau de tabac la Civette et du Grand Café dans lequel il est encastré). C’était une maison à encorbellement, dont le premier étage avançait de plusieurs pieds sur la voie publique; il était soutenu par un poteau nommé le Pôt Falaise [→]. Ce détail architectural fut supprimé en 1862, lors de la réfection de sa façade. Le manoir fut ainsi nommé d’après son ancien propriétaire, Philippe Anger, conseiller de la ville de 1562 à 1563 [5].
En 1632, la maison appartient à Jean Ermenoult; elle reste dans la même famille jusqu’en 1710 au moins; en 1775, elle est passée à un certain Nicolas Herier, et en 1784 à un sieur Duval [6].

Manoir Gosset.
manoir Gosset 1791 ES. — Manoir autrefois situé dans la Grande Rue (rue Henry Chéron), ainsi nommée d’après un ancien propriétaire.

Manoir Chopin.
le Manoir-Chopin 1867 SMC, Manoir Chopin 1879 ALPE, le manoir Chopin 1926 GI. — Maison de la fin du 15e siècle, situé avant 1944 au n° 57 de la Grande Rue [SMC III 278]. Il doit son nom à un riche bourgeois lexovien qui n’est pas autrement connu.

Hôtel de Ville.
– a) ancien site : [les] Chambres de la ville 15e s. PVSHL 51, hostel de ville; hostel et chambre de ville 1507, l’ostel et chambre de ville 1508, hostel commun et chambre de ville 1512, l’ostel commun et chambre de ville 1513, l’ostel commun de la ville 1521, l’ostel de ville; la chambre de ville 1522 RDL, Ancien Hôtel-de-Ville 1790 PLE. — –
– b) nouveau site : Hotel de Ville 1782 PDC, hôtel de Ville 1785 PVFL, Nouv. Hôtel de Ville 1790 PLE, hôtel de Ville 1818 CAV, Hôtel de Ville 1845 PDD, Mairie de Lisieux 1869 PVLCa, Hôtel de ville, 1880 DC, Mairie de Lisieux ~1882 PVLB, Hôtel-de-Ville 1927 PLBM, Hotel de Ville 1954 PLRV, Hôtel de Ville 1955 LPDA 93, Mairie 1972 PCN, Hôtel de Ville 1995 PVLPA, Mairie 2004 PTT.
L’Hôtel de Ville de Lisieux était initialement situé dans la Grande Rue (bas de la rue Henry Chéron), adossé aux bâtiments du Grand Séminaire et des Ursulines (rue du Bouteiller). Il comprenait au 18e siècle plusieurs maisons, dont trois boutiques donnant sur la Grande Rue (à l’emplacement des premiers magasins disposés en épi, après la place du Huit Mai). Il fut vendu par la Ville pour acheter le suivant, après une autorisation du conseil d’État datée du 6 juin 1770. En 1771, les Ursulines en avaient racheté la quasi-totalité. L’édifice actuel fut acheté par la ville et communauté de Lizieux le 1er février 1771 à Pierre-René de La Roque de Cerquigny, pour la somme de 29.200 livres (dont 1.200 livres de “vin”), et assez remanié la même année. Cet ancien hôtel particulier avait été construit en 1713 par la famille lexovienne Le Bas, mais était connu à la fin du 18e siècle sous le nom d’Hôtel La Roque.
Lors de travaux dans la rue au Char, on retrouva en 1857 une plaque de schiste gravée, incrustée dans le soubassement du bâtiment, et portant l’inscription ci-dessous:
[LE 20e juillet …….Année 1713
Léonor LE BAS
Fils de Messire Charles LE BAS, conseiller du Roy, receveur des Tailles de l’Election
de Lisieux et de Dame Marie
BARBE BEGAUD
l’a plascée
].
Elle était accompagnée de deux blasons, le premier d’azur au basilic d’argent, et le second d’azur au chevron d’argent, accompagné en pointe d’un lion rampant du même. Les armes de la famille Le Bas figuraient également au-dessus de la grille d’entrée en fer forgé, mais elles furent remplacées par celles de la Ville en 1771.

Hôtel La Roque.
Hôtel La Roque 1771 SL. — Nom de l’hôtel particulier, sis au coin de la Grande Rue (rue Henry Chéron) et de la rue au Char, qui fut acheté par la Ville en 1771 pour devenir le second Hôtel-de-Ville [→]. Il doit son nom à son dernier propriétaire, Pierre-André de La Roque de Cerquigny.

Hôtel Le Vallois.
ancien hôtel Le Vallois 1867 SMC, ancien hôtel Le Valois 1879 ALPE, manoir Le Valois 1926 GI. — Ancienne maison du 16e s., située dans la Grande Rue (n° 61 au 19e s.). Elle comportait une façade étroite aux colombages rapprochés couverts de potelets à imbrications. C’était la résidence de noble homme Nicolas Le Vallois, sieur de Putot et de Gouvix, riche bienfaiteur de la paroisse Saint-Germain [→ manoir de l’Image] et de Saint-Jacques [SMC III 282-283].

Hôtel-Dieu.
hospitale 1182/1183 LXM, [dat.] Domui Dei […] Lexov[iensi] f-12e s. [?] LXM, [dat.] Domui Dei Lexoviensi 1208 LXM, domus Dei de Lexovio av.1210 LXM, [dat] hospitali domus Dei Lexoviensi 1219 LXM, domus dei Lexoviensis 1220 LXM, lostel Dieu de Lisieux 1391 RGG 186 § 405, lostel-Dieu 1451 CEL, [l’]Hostel-Dieu 1479 [MDM 29], Domus Dei Lexoviensis 16e s. PLXDF xxviij, l’Hostel-Dieu dudict Lisieux 1644 MDM, l’Hôtel Dieu de Lisieux 1760 ERB dxxjx, l’Hôtel-Dieu de Lisieux Chapelle de N.-D. 1760 ERB, hôtel Dieu 1785 PVFL, les maturins, aujourd’hui hôtel-Dieu 1818 PAV, hôtel Dieu 1825 CN, l’Hôtel-Dieu de Lisieux 1844 PLXDF xxix. — Établissement créé dans le dernier quart du 12e siècle [7]; il avait pour objet de secourir les pauvres, les malades, les pèlerins et de manière générale toute personne en difficulté. L’établissement, initialement situé au bas de la rue Saint-Germain (plus tard la Grande Rue, actuellement rue Henry Chéron; à proximité de la place du Pays d’Auge), passe pour avoir été créé par Roger Aini, chanoine de Lisieux [→ rue Roger Aini]. L’établissement fut également connu sous les noms de Maison-Dieu, Hôpital des Trinitaires, Hôpital des Malades ou Hôpital d’en Bas (par opposition à l’Hôpital d’en Haut ou Hôpital Général). Partiellement détruit par un incendie en 1770, il fut reconstruit par les Mathurins dont le couvent était situé à proximité (départ de la rue Pierre Colombe); ces derniers en furent chassés en 1791 [ceci explique la citation de 1818].

Les Mathurins.
Mathurins 1785 PGL, ~1790 PLE, les maturins, aujourd’hui hôtel-Dieu 1818 PAV, les Mathurins 1997 PTT. — Monastère des Mathurins [→] autrefois situé dans le bas de la Grande Rue (rue Henry Chéron), entre la rue du Moulin à Tan et la porte de Caen. La citation de 1997 désigne le quartier des Mathurins, à l’emplacement de l’ancien couvent.

Manoir l’Image Saint-André.
[un manoir sis paroisse Saint-Germain; sur la Grande Rue], où pend pour enseigne lymage Saint-Andrieu 1529 PVSP 17. — Ancien manoir situé près de la porte de Caen, “jouxte d’un côté les religieux de l’Hôtel-Dieu, d’autre côté, les hoirs Robin Le Cairon, d’un bout la Grande Rue, et d’autre bout, la rivière d’Orbec [PVSP 17].

Manoir l’Image Saint-Georges.
ung manoir avec plusieurs maisons où pend à présent pour enseigne lymage Saint-Georges 1537 PVSP 17. — Ancien manoir situé dans la paroisse Saint-Germain, devant la poessonnerye d’icelui lieu, au coin de la Grande Rue et de la rue Pont-Mortain. Il appartenait au début du 16e siècle à un chanoine de Lisieux, Me Etienne de Gonellon, qui le vendit à Me Pierre Delaporte, advocat de cour laye, en 1537 [PVSP 17].
Image (manoir de l’) : l’Otellerye de l’Imaige Notre Dame 1504 CFC [10], ès manoir, maison, court, jardin, heritage et pourprins [“enclos”], où pend pour enseigne l’Ymage Notre-Dame 1527 TLX, le manoir et maison de l’Ymage Notre-Dame 1538 FO, le manoir de l’Image Notre-Dame 1552 FSG, la maison de l’Image 1570 RCM, les prebstres de l’Imaige 1654 ETL 45, l’image 1685 MC, l’Image Notre-Dame MA, l’Image 1780 ETL 63, le manoir de l’Image 1791 ETL 32, Manoir-de-l’Image 1867 SMC, Manoir de l’Image 1879 ALPE. — Ancien manoir en partie du 15e siècle, autrefois situé au n° 99 de la Grande Rue (rue Henry Chéron, approximativement de l’emplacement du café Le Patio jusqu’à l’ancien cours de l’Orbiquet). Il fut jusqu’au milieu du 16e siècle la propriété de la famille LE VALLOIS : en 1527, Michel Le Valloys, seigneur de la Rozière, le vend à son frère, Jehan Le Valloys, écuyer, seigneur de Putot et de Gouvis [PVSP 17]. Il devint celle des prêtres de la paroisse de Saint-Germain le 28 septembre 1552, à la suite d’une donation de Nicolas Le Vallois [→ hôtel Le Vallois] :

Maison Martin-Vesque.
Nom tardif d’une ancienne maison en colombages, à deux pignons, située au coin de la Grande Rue (avant la Seconde Guerre mondiale, 33 rue Henry Chéron) et de la rue des Boucheries (avenue Victor Hugo), à l’emplacement de l’actuel bureau de tabac. Le rez-de-chaussée était depuis le 19e siècle un magasin de chaussures, tenu en 1876 par un certain M. Vesque. Au début du siècle, c’est le magasin Vesque-Desmolliens; il se proclame peu après Fabrique et Gds Magasins de Chaussures, établissement tenu par Mme Martin-Vesque en 1921. Avant 1944, cette boutique avait fait place aux “Chaussures Hamel”, dont l’enseigne était Martin-Vesque, Hamel Succ[esseu]r. La maison disparut sous les bombes en 1944. Voir photo ci-dessus.

Manoir du Marton.
[le] manoir et maison aud[it] Barentin appartenant, nommé le manoir du Marton 1637 PVSP 17. — Ancien manoir situé dans la paroisse Saint-Germain, sur la Grande Rue, du côté de l’Orbiquet, et appartetant à Jehan Barentin en 1637 [PVSP 17].
Cette appellation est obscure : il s’agit peut-être d’un nom d’enseigne, à rattacher à l’ancien français martre “osselet” ou “martre” (d’où un possible nom d’auberge); mais on pourrait aussi avoir affaire à un nom de propriétaire Marton ou Lemarton, quoique ce dernier ne soit pas attesté à Lisieux à notre connaissance.

La Pénitencerie.
juxta domum Penitenciarii 1321 LXM 154 § CXXIII, [“à côté de la maison du pénitencier”], la Pénitencerie, Maison du Pénitencier ~1770 EGLT, Pénitencerie 1790 PLE. — Maison du Grand Pénitencier du Chapitre, sise dans la Grande Rue (rue Henry Chéron, site du magasin Bouchara jusqu’à l’ancien cours de l’Orbiquet). Lorsque l’évêque Gui II de Harcourt créa cet office à Lisieux en 1318, il assigna cette maison, qu’il avait récemment acquise du chapitre, pour demeure à son titulaire. Le dernier chanoine à l’occuper fut Pierre Bérard [8]. Elle fut vendue comme bien national le 31 mai 1791 à un certain François Boudard, puis passa le 16 mars 1824 à Jacques-Louis Boursin qui la racheta à ses héritiers

Maison Plantefor.

Vue 11

Plantefor Cirier s.d. SP [inscription sur l’enseigne] — La maison Plantefor (également appelée manoir Plantefor et maison du Cirier) était sans doute l’un des plus anciens et spectaculaires bâtiments à pans de bois de Lisieux, construit aux alentours du 14e s. Elle était sise au 19e siècle au n° 50 de la Grande Rue, à l’angle est de la rue du Paradis, avec un pignon ogival sur chacune des deux rues. Elle fut démolie en 1899 dans l’indifférence générale; sa reconstruction à Étretat représente une (tenace) légende.

Maison Saint-Martin.
Sanctus Martinus ~1550 OCL, [la maison] du titre de St-Martin 1759 CCCL, Maison Saint-Martin ~1770 LSL, [maison canoniale du titre de] Saint Martin 1788 CCCL, M[ais]on St Martin 1790 PLE. — Ancienne maison canoniale, l’une des plus vastes et recherchées, autrefois située près de la Grande Rue (rue Henry Chéron), à côté de la Pénitencerie. On y accédait par une courte allée, plus ou moins en face de la rue au Cerf (front ouest de la place François Mitterrand); elle s’étendait jusqu’à l’ancien cours de l’Orbiquet. Elle est ainsi décrite vers 1550 : domus quam inhabitat magister Johannes Osmont, sita in Magno vico [OCL], soit “la maison qu’habite maître Jean Osmont, sise dans la Grande Rue”.

Manoir Saint-Martin.
Manoir Saint-Martin 1831 LP. — Ancienne maison autrefois localisée Grande-Rue, numéro 28 […], presque en face l’Hôtel-de-Ville, allée de monsieur Morrouard, marchand de tabac [LP du 20/12/1831, p. 432]. Elle appartenait à cette date à un sieur Desfrièches. On peut se demander si ce Manoir Saint-Martin n’est pas à identifier avec Saint-Martin [→], qui semble située plus ou moins au même endroit. Cependant, la description des lieux (cuisine, salle, laverie, cave, chambre à feu, grenier) ne suggère pas une hôtellerie. Peut-être cette dernière s’est-elle développée à partir de ces bâtiments primitifs.

Manoir des Trois Écus.

Vue 12

Manoir des Trois-Ecus ~1900 Cp. — Ancien manoir autrefois situé dans la Grande Rue, à l’emplacement de l’actuelle Librairie France-Loisirs ; il semble avoir été également connu sous le nom de manoir du Cerf. Avant la Seconde Guerre mondiale, le rez-de-chaussée était déjà une librairie. Nom d’enseigne traditionnel, utilisant le nombre trois [→] en combinaison avec un autre élément. L’écu, comme la plupart des noms de monnaies, est un élément fréquemment employé dans les enseignes d’auberges [9], mais peut dans certains cas faire allusion à des armoiries (avec éventuellement un changement de sens ultérieur, et une attraction du nom de la monnaie).
Note ShL:  Au n° 47 Grande Rue, librairie papeterie Vve Flauquet. Aujourd’hui, l’emplacement n’est plus une librairie. Ce manoir se situait entre l’actuelle Av. Victor Hugo et la place Thiers sur la droite en montant la rue.

ENTREPRISES – COMMERCES:

Abeille (À l’) : A l’Abeille 1876 ALPE 198, 1921 AL 8, 1932 FEL. — Ancienne mercerie localisée en 1876 au n° 81 Grande Rue (= rue Henry Chéron) et donnant sur la place Saint-Pierre (= place François Mitterrand). Elle était tenue à cette date par le sieur Moignet-Lebrun, et dite “ancienne maison Dolbecq”. Si cette numérotation est la même qu’au début du 20e siècle, elle correspond au petit passage qui existait entre les anciens numéros 79 [→ Aux Caves Générales] et 83 [la pâtisserie Charles Michel, aujourd’hui Gildas Blandiot* ], et qui menait vers 1910 à la boutique de l’horloger A. Laisné, disparue dès les années 1920.
En 1921, on trouve la mercerie À l’Abeille installée aux numéros 61 et 63 de la Grande Rue (actuels 43 et 45). Elle est alors dite “ancienne maison Warin”, et dirigée par R. Drouère, qui la tenait encore en 1939. Elle n’est pas à confondre avec la Maison des Abeilles, puis simplement Aux Abeilles toute proche [→].
*Note ShL: Gildas Blandiot actuel n° 63 rue Henry Chéron.

Abeilles (Aux) : Mais[on] des Abeilles 1901 AAL 78a, Maison des Abeilles 1921 AL 120a, 1939 AL 198b, 1976 DPh, Aux Abeilles 1982, 1996 PTT. — Ancien magasin de confection pour hommes et enfants, autrefois situé aux 51 et 53 Grande Rue [= actuel n° 39 rue Henry Chéron], qui habilla le beau monde lexovien jusqu’à la fin des années 1990. Il était géré par les sieurs Masson en 1901, Claudel en 1921 et Durand en 1939. L’établissement a été aujourd’hui supplanté par la parfumerie Nocibé.

Bar Lexovien : Bar Lexovien 1912 AAL 190b, 1921 AL 121a. — Ancien café autrefois situé 147 Grande Rue [(actuel n° 123 rue Henry Chéron ], géré par le sieur Nénard en 1912, les époux Roger en 1921. C’était en 1901 le bazar de la veuve Huet. Il devint par la suite un hôtel, l’anglophile mais hélas agrammatical Tourist’ Hôtel [→], dirigé en 1939 par les époux Énault.
Note ShL: 2024 Bar Le Faustali Pub

Boucherie Parisienne : Boucherie Parisienne 1933 SCL, 1976 Dph. — Ancien établissement autrefois situé 43 Grande Rue [= 35 rue Henry Chéron]. Il est tenu par le sieur Guérin en 1901 et 1921, auquel succèdent Charles Letellier, puis André Girault (1933, 1939), et enfin Claude Girault (1968, 1984). C’est aujourd’hui le site de Lexo-Immobilier.
Note ShL: 2024 Revolv’ink Tatouage

† Cathédrale (hôtel de la) : Hôtel de la Cathédrale 1939 AL 331a. — Ancien hôtel et café-restaurant autrefois situé 52 Grande Rue. [Cette adresse correspond aujourd’hui au n° 38 rue Henry Chéron], et dirigé en 1939 par les époux Eveno. C’était auparavant une épicerie, tenue par les frères Colombe en 1876, puis par la veuve Dubourg en 1921. Il doit son nom à la proximité de la cathédrale Saint-Pierre.
Note ShL: 52 Grande Rue = angle de la Grande Rue et l’allée de la Ronce. 2024 Agence Mer et Campagne gestion immobilier aux actuels n° 36-38 rue Henry Chéron.

Caves Générales (Aux) : Aux Caves Générales ~1920 Cp, 1921 AL 232b, 1939 AL 363a. — Ancien commerce de vins et spiritueux autrefois situé 79 Grande Rue [= 61 rue Henry Chéron et place Thiers (= place François Mitterrand)]. C’était là l’une des nombreuses boutiques des Établissements Chiffemann, dont le siège se trouvait 18 rue Duhamel. L’établissement était auparavant le café de la Terrasse [→], dirigé par Victor Bisson, puis J. Thévenon au début du 20e siècle.
Note ShL: 2024 Magasin Harper mode féminine.

Centre (café du) : Café du Centre 1901 AAL 165a, 1912 AAL 190b, 1921 AL. — Ancien café, autrefois situé 66 Grande Rue [actuel n° 52 rue Henry Chéron ]. Il fut tenu du début du 20e siècle aux années 1920 par le sieur Lemonnier, puis remplacé par le magasin d’alimentation Noga [→], émanation des Nouvelles Galeries.
Note ShL: 2024 ce n° 52  (actuel) ne semble plus exister absorbé par l’actuel Opticien Atol n°54 ou par la pharmacie angle Place Thiers?

Cheval Blanc (le) : la maison du Cheval Blanc s.d. [MC2], le Cheval Blanc 1903 CCL. — Ancienne hôtellerie sise dans la Grande Rue [= rue Henry Chéron], à l’emplacement de l’actuelle place du Huit Mai.

Cheval Noir (hôtel du) : Hôt[el] du Chev[al]-Blanc [sic] 1901 AAL 78a, Hôtel du Cheval-Noir 1912 AAL 198b, 1921 AL 120a, Hôtel du Cheval Noir 1939 AL 198b. — Ancien hôtel autrefois situé 55 Grande Rue [= 41 rue Henry Chéron] . Il était tenu en 1901 par les époux Delange, en 1912 par la veuve de ce dernier, en 1921 par le sieur Segaud, en 1939 par les époux Mary.
Note ShL: 2024 Magasin Weemoud décoration et mobilier.

Commerce (hôtel du) : Hôtel du Commerce 1876 ALPE 64a. — Ancien établissement autrefois situé dans la Grande Rue (= rue Henry Chéron). Il était tenu à cette époque par un certain Saint-Jean.

Dames de France (Aux) : Aux Dames de France 1964 ACAA 1187. — Ancien magasin de vêtements, autrefois situé au coin de la rue Henry Chéron (numéros 103 à 113) et de la rue des Mathurins. L’établissement remplaça les Nouvelles Galeries après la Seconde Guerre mondiale, et fut à son tour supplanté par Eurodif . Une succursale existait en 1964 28 rue Pont-Mortain (magasin Tandem en 2007).
Note ShL: 2024 Eurodif remplacé par Bouchara.

Espagne (hôtel d’) : Hôtel d’Espagne 1832 LP, 1876 ALPE 64a, 1896 NPLM, 1901 AAL 79a. — Ancien établissement autrefois situé au n° 121 de la Grande Rue (= rue Henry Chéron), entre les actuelles rues des Mathurins et du Moulin à Tan. Tenu en 1876 par le sieur Marie, puis Larue en 1896 et 1901, il devint, à la suite d’une fusion avec l’Hôtel de France, l’Hôtel puis le Grand Hôtel de France et d’Espagne [→] au début du 20e siècle, puis dans les années 1930 l’établissement de confection pour hommes Normandia [→], aujourd’hui disparu.
Note ShL: En face de l’hôtel se tenait, avant 1944, le garage Joncquard, Vues: 07-08-15.

Hôtel de Ville (Charcuterie de l’) : Charcuterie de l’Hôtel de Ville 1933 SCL. — Ancienne charcuterie autrefois située 36 Grande Rue [actuel n° 30 rue Henry Chéron ]. Elle était tenue en 1901 par le sieur Agasse, puis Liberge en 1921, R. Gony en 1933 et 1939, et finalement A. Cocard (1982, 1996). C’est aujourd’hui le site de T’chip Coiffure, actif dans les tifs depuis 2002.
La Charcuterie de l’Hôtel de Ville se situait légèrement en contrebas de la Mairie, de l’autre côté de la rue.
Note ShL: 2024 Magasin l’Atelier du Mobile.

Hôtel-de-Ville (Quincaillerie de l’) : Quincaillerie de l’Hôtel-de-Ville ~1910 Cp, 1929, 1930 GFMR. — Ancienne quincaillerie autrefois située 26 Grande Rue (actuelle rue Henry Chéron), face à la Mairie. C’était au tout début du 20e siècle la maison Chassaing (quincaillerie, machines agricoles, chauffage), reprise par la suite par les frères Vessière (attestés en 1921), puis L. Roy, qui rajoute à la panoplie les clôtures en ciment armé (1929, 1930), et enfin le sieur Lecouturier (1939). À son emplacement se situe aujourd’hui le square Arnoul.
Note ShL: Le n° 26 a aussi abrité Le Progrès Lexovien et l’imprimerie E. Mark.

Jeanne d’Arc (À) : A Jeanne-d’Arc 1921 AL 120b, À Jeanne d’Arc 1921 AL 230, 1939 AL 200b. — Ancien magasin de vêtements, situé 70-74 Grande Rue (actuelle rue Henry Chéron) en 1921, puis 68-70 en 1939. Il était tenu par E. Masson pendant les années 1920-1930.
Cette adresse correspond en 1901 à celle du fruitier Liard (n° 70) et des peintres Vaquet et Cels (n° 74). Après la Reconstruction, on trouve à cet emplacement (n° 56) les tissus Rogeau *, attestés en 1968, (et au n° 54 un commerce dénommé La Boutique du Cuir, remplacé vers 1984 par l’agence Lexo-immobilier, et aujourd’hui par les opticiens ATOL.
* en 2024 un fast-food)

Lions de Faïence (Aux) : Aux Lions de Faïence ~1920 Cp, 1982, 1986 PTT. — Ancien commerce de faïences, verreries et autres objets casuels, autrefois situé 77 Grande Rue (= 59 rue Henry Chéron), et tenu par le sieur Farou dans les années 1920-1930. Les fragiles lions se sont hélas définitivement cassés vers 1987, pour faire place à l’échoppe de France-Télécom.
Note ShL: 2024 Magasin Opticien Lempereur aux n° 57-59.

Meilleur Pain (Au) : Au Meilleur Pain 1930 GFMR. — Ancienne boulangerie autrefois située 102 Grande Rue (actuelle rue Henry Chéron). L’établissement est tenu en 1921 par le sieur Gosselin; c’est en 1930 la maison Perrin, dirigée en 1939 par la veuve Perrin.

Mille Fleurs (Aux) : Aux Mille Fleurs 1930 GFMR. — Ancienne boutique de floriste, autrefois située 100 Grande Rue (actuelle rue Henry Chéron). L’établissement fut tenu en 1901 par le sieur Sonnet, puis R. Jean dans les années 1920-1930, et enfin P. Jean fils en 1939.

Noga : Noga 1939 AL 200b. — Ancien magasin d’alimentation, autrefois situé 66 rue Henry Chéron (actuel n° 52), où il s’était substitué au Café du Centre [→]. Il était géré en 1939 par les époux Devroode.
Note ShL: 2024 ce n° 52 ne semble plus exister absorbé par l’actuel Opticien Atol n°54 ou par la pharmacie angle Place Thiers?

Palais du Vêtement (le) : [le] Palais du Vêtement 1929, 1930 GFMR, 1933 SCL, Palais du Vêtement 1939 AL 200b, 1982, 1984 PTT. — Ancien magasin de vêtements, autrefois situé 78 Grande Rue (actuelle rue Henry Chéron). Cet établissement, où “toute personne élégante s’habille”, est initialement une chapellerie : la maison Oudard (1901, 1915), puis Souchay (1921). Le Palais du Vêtement apparaît au cours des années 1920; il émane de la société “Le Vêtement Moderne”, dont le siège est alors à Paris (84 rue Beaubourg). La maison est gérée en 1939 par le sieur Manoury. L’enseigne est attestée jusqu’en 1984; elle correspond aujourd’hui au magasin Burton,  au n° 62 (coin de la rue Henry Chéron et de la place du Huit Mai).
Note ShL: 2024 magasin d’habillement Kontainer.

Paradis (café du) : Café du Paradis 1912 AAL 190b, 1921 AL, 1929, 1930 GFMR, Café-Restaurant du Paradis 1939 AL 310b, Café du Paradis 1982, 2006 PTT. — Café situé 32 rue Henry Chéron (initialement 38 Grande Rue, devenu 38 rue Henry Chéron jusqu’à la Reconstruction). Il était tenu par les sieurs L’Hommet en 1901, Raimbault en 1912, Crevel en 1921, puis Marcel Savary en 1929 et 1939, qui n’hésitait pas à proposer à sa clientèle raffinée des huîtres et des “apéritifs premier choix”. Ce café doit son nom à la proximité de la rue du Paradis [→].
Note ShL: 2024 Entreprise P.E.R 14 .

Place (café de la) : Café de la Place 1876 ALPE 54b, 1901 AAL 164b, 1921 AL 207b, 1939 AL 310b, Café Restaurant de la Place 1939 AL 332. — Ancien café autrefois situé au n° 89 de la Grande Rue (actuelle rue Henry Chéron), et donnant en 1876 sur la place Saint-Pierre, devenue par la suite place Thiers, puis place François Mitterrand. L’établissement était en partie situé à l’emplacement de l’ancienne maison de Marin Bourgeois [→]; l’allée de l’Image s’ouvrait immédiatement à sa gauche, au n° 87.
Le Café de la Place était dirigé par les sieurs Daugé en 1876, Berton en 1901, Henri Thouroude en 1921, puis sa veuve en 1939. Durant les années 1930, il s’était doublé d’un hôtel-restaurant, l’Hôtel de la Place [→]. Détruit par les bombardements, l’immeuble reconstruit correspond aujourd’hui au café Le Patio (ex-Lexovien) au n° 67 et à l’Hôtel de la Place dont l’entrée lui est contiguë.

Place (hôtel de la) : Hôtel de la Place ~1934 DPh, Hôtel-Restaurant de la Place 1939 AL 332, Hôtel de la Place 1939 AL 332, [Hôtel] de la Place 1960 LCTP, Hôtel-rest. de la Place 1964 ACAA 1193b, Hôtel de la Place 1982, 2006 PTT, Best Western Hôtel de la Place 2001, 2004 PTT. — Établissement situé 67 rue Henry Chéron, et donnant en 1934 sur la place Thiers (actuelle place François Mitterrand). Son existence procède du dédoublement de l’ancien Café de la Place [→] en café (au rez-de-chaussée) et hôtel-restaurant (le reste de l’immeuble) dans les années 1930, sous le règne d’Henri Thouroude qui vantait alors Sa Cave renommée — La Maison du Bien-Manger- Vieille Réputation. La partie droite du bâtiment (n° 91 à cette époque) avait été dans les années 1900-1920 l’armurerie Pérol, qui semble correspondre à l’établissement Duchesne en 1876. L’immeuble détruit en 1944 fut reconstruit. Son rez-de-chaussée est aujourd’hui le café Le Patio, au-dessus duquel existe toujours l’Hôtel de la Place (l’entrée est dans le passage à droite du café), rénové à la fin des années 1990, et repris en main depuis 2001 par la chaîne Best Western.

Postes et Télégraphes (café des) : Café des Postes et Télégraphes 1912 AAL 190b, 1921 AL, 1930 GFMR, 1939 AL 310b. — Ancien café autrefois situé 115 Grande Rue puis rue Henry Chéron [actuel n° 79, site du magasin Darty, ancien Monoprix,  au coin de la rue des Mathurins, qui n’était que l’allée du Mouton en 1912]. L’établissement, apparemment encore anonyme en 1901, était tenu à cette époque par le sieur Lair, puis Laniaux en 1912, Dégle en 1921, L. Vassal en 1930, et enfin Mme Travers-Dubois en 1939. Il doit bien sûr son nom à l’ancien emplacement du bureau de poste, situé dans la Grande Rue jusqu’en 1912.
Note ShL: 2024 Banque Caisse d’Epargne.

Printemps (Au) : Au Printemps av. 1915 Cp, 1921 AL 205a. — Ancien commerce de blanc (spécialité de trousseaux et linge confectionné) autrefois situé 75 Grande Rue [= 57 rue Henry Chéron ], et donnant sur la place Thiers (place François Mitterrand). L’établissement était dirigé par Marcel Farge en 1921. Il céda la place dans les années 1930 à l’opticien Ehrmann, auquel succéda par la suite la maison Jumel Rouxel (années 1980), puis simplement Rouxel à partir de 1988.
Note ShL: 2024 Opticien Lempereur n° 57-59.

Sports (café des) : Café des Sports 1912 AAL 190b, 1921 AL, 1939 AL 310a, Les Sports 1968 LPC, Café des Sports 1982, 1999 PTT. — Ancien café naguère situé 29 rue Henry Chéron [= 35 Grande Rue dans les années 1920], au coin de l’avenue (ancienne place) Victor Hugo. Il était tenu en 1912 par le sieur Pécot, en 1921 par les époux Vallée, puis Cottereau en 1939 et Landrieux en 1968. L’Hôtel des Sports [→] fut créé à l’étage entre 1921 et 1939. Le nom du Café des Sports n’est plus attesté dans les annuaires après 1999, mais l’établissement continue son existence en tant que café-bar de l’hôtel Albatros, qui prit la relève des Sports en 2002. Voir l’article suivant.

Sports (hôtel des) : Hôtel des Sports 1939 AL 333a, 1955 LPDA 89, Les Sports 1960 LCTP, 1968 LPC, Hôtel Les Sports 1982, 2001 PTT. — Ancien hôtel créé entre 1921 et 1939 au-dessus du café-bar du même nom [→ Café des Sports 2], et naguère situé 29 rue Henry Chéron [= 35 Grande Rue dans les années 1930], au coin de l’avenue Victor Hugo. L’établissement était tenu en 1939 par les époux Cottereau, puis Landrieux en 1968. Il existe toujours aujourd’hui sous le nom d’Albatros (changement intervenu en 2002.
Note ShL: 2024 Villa des Arts.

Tentation (À la) : À la Tentation 1964 ACAA 1187. — Ancien commerce de lingerie et frivolités, autrefois situé 33 rue Henry Chéron. Il avait pris après la Seconde Guerre mondiale le relais de l’établissement Au Fil d’Or [→], dispensateur d’ouvrages de dames, et disparut au début des années 1980.
Note ShL: 2024 Agence Cash Or.

Tribunaux (café des) : Café des Tribunaux 1876 ALPE 54b, 1901 AAL 165a, 1912 AAL 190b, 1921 AL 207b, 1939 AL 198b, 1982, 1997 PTT. — Ancien café autrefois situé 67 Grande Rue, au coin de la rue Pont-
Mortain. L’adresse devint 49 rue Henry Chéron après la Reconstruction. Il était tenu en 1876 par un certain Duval, en 1901 par Macé fils [11], en 1912 et 1921 par les époux Pollin, puis Marais en 1939. Détruit en juin 1944, puis reconstruit au même endroit, il devint Le Grand Café vers 1998.
Il devait son nom à la cour des Tribunaux [→; actuelle cour Matignon], qui lui faisait face.

Ville de Paris (À la) : A la Ville de Paris 1876 ALPE 199, 1879 ALPE. — Ancien magasin de nouveautés autrefois situé 50 Grande Rue [34 rue Henry Chéron ], au coin de la rue du Paradis. Il était tenu en 1876 par le sieur Migniot, puis Cordier en 1879. Cette adresse est celle de la maison Plantefor ou maison du Cirier [→], ce qui ne laisse pas d’être un peu surprenant, étant donné que le sieur Plantefor était attesté en tant que cirier à la même époque dans la Grande Rue. Quoi qu’il en soit, la maison fut abattue en 1899. Le bâtiment qui la remplaça accueillit une confiserie au début du 20e siècle, tenue par un certain Beaujard, replacé par le sieur Vaubaillon, puis sa veuveau début des années 1920. elle fut à son tour supplantée dans les années 1920 par H. Baclot, joyeux dispensateur des Chiques Lexoviennes et autres Salamandres du Vieux Lisieux, mais aussi génial organisateur de “baptêmes locaux, avec reproduction des églises Saint-Jacques et Saint-Pierre”.
Note ShL: 2024 AESIO Mutuelle.

Voyageurs (hôtel des) : Hôtel des Voyageurs 1927 PLBM, Hôtel-Restaurant des Voyageurs 1929, 1930 GFMR, Hôtel des Voyageurs 1939 AL 333a. Il fut créé après 1921 au 126 de la Grande Rue (aujourd’hui rue Henry Chéron), dans un immeuble occupé à cette date par un menuisier du nom de Lainé. L’hôtel était tenu en 1929-1930 par le sieur F. Laurent, puis sa veuve en 1939.
Note ShL: L’hôtel se situait à droite, en descendant la rue, un peu avant l’actuelle place du Pays d’Auge. A sa Gauche, en montant la rue, se trouvait Le Petit Journal. En face les Assurances La Prévoyance.

Aux lendemains des Bombardements:


Vue 13 depuis l’angle de la rue au Char vers la Place Thiers, voir vue 02.


Vue 14 depuis les environs de la rue du Moulin à Tan vers la Place Thiers, voir vue 07.

Vue 15 prise depuis les environs de la rue du Moulin à Tan vers l’actuelle place du Pays d’Auge, voir vue 08,.


Vue 16 du bas de la rue H.Chéron, angle de l’actuelle rue Dr.Degrenne.  A droite l’actuelle place du Pays d’Auge (ancien emplacement de l’usine Henrion) voir vue 09.


Film de l’INA après les bombardements. Angle Rue au Char, le bas du quartier de la rue H.Chéron, puis à hauteur de l’actuelle place du Pays d’Auge,(ancien emplacement de l’usine Henrion, Jeep qui passe) et des environs de la rue du Moulin à Tan vers la Place Thiers.

 Archives ShL:

Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations ecclésiastiques de l’ancien Diocèse de Lisieux – PIEL L.F.D.
Voir paroisse Saint-Germain.

Fonds Jean-Denis Gautié.
– 01 Photographies Lisieux en ruines : 3 photos (retirages) de la reconstruction de Lisieux en 1945 et 1951, place Victor Hugo et Grande rue. Dont 2 sous la neige en 1945.

FONDS CAILLIAU 3F1 – 3F201
3F 16 – MEHEUX Léonor, boulanger grande Rue.
3F 23 – 1778 – Lisieux, Grande Chantrerie: Constitution de procureur.
3F 26 – 1739 – Lisieux, Grande Rue: Partage de succession ODIENNE Nicolas, curé d’Equainville
3F 27 – 1764 – Lisieux, Grande Rue: Bail maison CHIROT Pierre, toilier bailleur LEVENEUR Louis Pierre, cordonnier, locataire
3F 28 1771 – Lisieux Grande Rue : Bail d’une maison JARDIN François.

Tabell. Lisieux – Analyse Et. Deville.
1528, mercredi 2 décembre – Lisieux
Thomas Lecarpentier, écuyer, seigneur d’espines, vend à Jehan Le Valloys, écuyer, sieur de Putôt, une maison et héritage sis en l’enclos de cette dite ville paroisse Saint-Jacques, avec libertés, franchises et prééminences,, jouxte d’un costé Me Nicolle Delaporte, d’autre côté la rue des Places et Martin Tinant, d’un bout, la Grand-Rue et d’autre bout l’allée du Doyenné moyennant 200 livres tournois.

Inventaire des enveloppes n° 246.
Cartes postales anciennes Lisieux : vieilles maisons de la Grande Rue.

Fonds Erudits NE 16 RAULT Fernand.
Boite 3 – Lisieux: Grande Rue – Rue Henri Chéron.

Fonds STURLER – Photos et Pellicules.
Boite 52: Reproductions du Vieux Lisieux mai 76
14 pellicules 13/18
Maison Martin Vesque
Angle rue de la Paix-Grande Rue.

Fonds Etienne Deville.
Carton n° 08: IX -Grande Rue n°13 (16 août 1919) au n°16 (6 sept 1919) 1531-1607.

Fonds Acien 1F.
1F338 : 2 Juillet 1690: procès verbal d’expertise d’une maison située Grande Rue à Lisieux.
1764 Archives SHL.1F261: 21 mars 1764: pièces de procédures pour Jacques Noël­ Chirot paroisse de St Désir à propos d’une maison sise Grande Rue­( à Lisieux ?).

Cartulaire ShL du XVI au XVII Siècles.
1514-1809.- Lisieux
Documents concernant le manoir Le Vallois, situé Grande-rue à Lisieux; concernant une maison située place des Boucheries. AD14 – Legs Engelhard. F 5578, liasse 109 p.
1539, 11 janvier – Lisieux. Le 11 janvier 1539, Nicolas II Le Valloys vendit à Jean Chardey, étamier, une partie du manoir de l’Image Notre-Dame, « Jouxte d’un costé (est) Michel Ozenne, avocat en court laye… d’un bout (Sud) la maison de parmy desdites maisons, appartenant à Jean II Le Valloys… et d’autre bout (Nord) ladite Grande-rue »
= Tabell. Lisieux. Cité par Georges HUARD, Etude de topographie lexovienne, p. 57.
1588, 29 mai – Lisieux. Alleu entre Guillaume Lenormant, charpentier à saint-Désir de Lisieux, pour la construction d’une maison paroisse Saint-Germain, Grande-Rue = Arch. SHL. 9 FB. Fonds Et. Deville. 1 – LISIEUX – 3.17.

Notes d’histoire sur Lisieux et ses environs – Étienne Deville.
1519 – 3 mai – Me Pierre Lelièvre, prêtre, notaire à Lisieux, vend à Robert Paris, cordonnier, bourgeois de Lisieux, et Jehanne, sa femme, une maison, manoir et pourpris, droitures, prééminences et libertés à ce appartenant, sis en la paroisse St-Germain, jouxte la maison et hostel-Dieu de Lisieux, d’autre côté, les hoirs de defunt Henry Quesnel; d’un bout, la rivière d’Orbiquet et d’autre la Grant Rue, partie desquelles maisons led. Lelièvre avait acquise par droit de justice aux pleds de Lisieux, sur le nom et dette de Robin Rotro, maréchal, auquel iceluy prêtre les avait baillées en partie et l’autre partie appartenant à sa mère par droit de conquet. La vente est faite par le prix de 120 livres tournois.
1519. – 19 octobre -Jehan Delabre, l’aîné, bourgeois de Lisieux, remet, quitte et délaisse à Jehan Delabre, le jeune, son frère, certaine maison ou manoir situé et assis à la paroisse Saint-Germain, sur la grant Rue, près le coing du bout de la rue du Moulin à Tan, laquelle maison led. Delabre, le jeune, avait baillée à son frère pour vingt livres tournois de rente.
1524. – 29 Avril – Girot et Pierre, dits Nicolle, frères, héritiers de défunt Symon Nicolle, en son vivant du mestier de cordonnier, demeurant paroisse Saint-Germain, baillent, quittent, cèdent et délaissent à Jehanne Degouelle, veuve de Symon Nicolle, tout et tel droit que lesd. frères pouvaient avoir sur ung manoir ou maisons, pourpris, franchises, prééminences, à ce appartenant, situé et assis en cette ville de Lisieux, sur la Grant Rue, auprès et devant l’Ostel Dieu dud. Lisieux jouxte d’un côté Jacquet Regnard, les hoirs Guillaume Aumont, et Pierre Bocaige; d’un côté Me Denis Grip, prêtre, Pierre Lambert; d’un bout, lad. Grant Rue et d’autre bout la rue au Bouteiller, que led. deffunt avait eus et acquis des abbey, religieux et couvent de l’abbaye du Val Richer, par le prix et jouxte les lettres passées devant Guillaume Thorel et Nicolas Daniel, tabellions pour le Roi au siège de Cambremer, le 27 août 1523, Lad. veuve laisse en échange une rente de neuf livres tournois par an.

1529. – Mercredi 28 Août – Estienne Fontaine, du mestier de boullanger, demeurant paroisse St-Germain, et Jacquette, sa fille, veuve de Denis Crosnier, baillent par échange à Gaspard Prieur, dud. métier de boulanger, et à Agnetelle sa femme, ung manoir, maisons, héritage, court, jardin, pourpris, ainsi que le tout se pourporte, assis en lad. paroisse Saint Germain, sur la Grande Rue, où pend pour enseigne lymage Saint André, avec les franchises, droictures, prééminences, libertés et prérogatives à ce appartenant, jouxte d’un côté les mynistre et religieux de l’Hôtel Dieu, d’autre côté les hoirs Robin Le Cairon, d’un bout lad. Grant Rue, et d’autre bout la rivière d’Orbec.
Et pour contre échange de ce, led. Prieur et sa femme baillent une maison et l’héritage, avec une petite portion de court, sise en lad. paroisse Saint-Germain, près la porte de Caen, jouxte d’un côté les murs de la ville, d’autre côté Clément Blondel, d’un bout la Grant Rue.
[1] Le registre des délibérations de Lisieux recommande au `16e siècle aussy de faire evader les caves de la tour de lad[icte] porte de Paris quand il pleut en grand nombre au pied de la muraille et par apres dedans lad[icte] tour qui sera en peu de temps ruynee sy on ne faict evader lesd[ictes] caves aultrement 1571 RCM 57.
[2] Forme sans doute remaniée par Henri de Formeville (on attend Grand Rue), mais du moins la date est-elle exacte : deux capons de rente sur Regnault le Vachier pour ung travail à ferrer chevaux assis devant son huis sur le pavement de la Grande Rue 1451 CEL [paroisse Saint-Jacques, § 7].
[3] Forme utilisée dans son adresse commerciale par Étienne Deville, éditeur lexovien de L’hu’s entrebayei de Gaston Lerévérend, en 1909. Mais le poète lui-même, célébrant les mérites de son éditeur, nous informe que “Sa boutiqu’, des gens bein connu’, / Estait es quinze d’la Grand’ Ru’, / En c’te vieuill’bonn’ ville d’Lisieux, / Où qu’nos veit tant d’logis curieux.
[4] D’autres explications, plus séduisantes (par exemple, ancienne maison ou cayenne accueillant les compagnons du tour de France), pèchent par une absence totale de preuves.
[5] Formeville, t. I, p. dcjv.
[6] HUARD, p. 30.
[7] Buon 1996, p. 11.
[8] Huard, p. 40.
[9] Cf. l’hôtellerie de la Vielle Monnoye 1556 JSG II 265 à Saint-Lô [50], et, dans le registre de la chanson traditionnelle, la si instructive Auberge de l’Écu.
[10] Identification non prouvée, mais probable.
[11] Macé père tenait à cette date le Café de Lisieux [®], 4 place Thiers.