Archives de catégorie : Communes

TORTISAMBERT



NOTES sur Tortisambert – 14696

Ancien fichier : TORTIVA2.SPR

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives SHL.
4 – MANOIR de la VARINIERE.

1- BIBLIOGRAPHIE

BULLETIN du FOYER RURAL du BILLOT n°59  Sept. 1997 – Petite chronique judiciaire année 1897.

CAUMONT Arcisse de: Statistique monumentale du Calvados, t. V, Caen, Hardel, 1867,
CAUMONT Arcisse de: Statistique monumentale du Calvados réédition Floch, tome III, page 631.

DETERVILLE Philippe, Grands et petits manoirs du Pays d’Auge, Condé-sur-­Noireau, Corlet, 1982, 250 x 330, 312 p., ill. couv. ill.
+ IND.: Manoir du Coudray,  PGMPA, pp. 167-167,  sculpture,  Saint évêque,  Sainte Barbe,  blason et cimier

Editions FLOHIC : Le Patrimoine des communes du Calvados page1135.

Michel COTTIN :  Manoir de la Varinière, bulletin du Foyer rural du Billot, décembre 1994 N° 48 et Bulletin du Foyer rural du Billot n°58 Mai 1997 page 63
Manoir de la Boursaie

DETERVILLE Philippe, « De ferme en gîte – La Boursaie (à Tortisambert) », Maisons normandes, n° 3, Février/Mars 1991, pp.

DUMOULIN, Description de la France, Paris, 1767, in°,
= p. 11: Tortisambert

DUVAL Louis, « La verrerie de Tortisambert, additions et rectifications à la Monographie des Verreries de Normandie de M. H. Le Vaillant de la Fieffe », BSAN, XI, 1881-1882 (1883), pp. 135-136

FOURNIER Dominique : notes de toponymie normande : le manoir de La Halbardière ; Bulletin du Foyer rural du Billot n°96 , page 48.

GOURMONT Jean de, « Notre excursion de printemps », PAR, 14, N° 6, Juin 1964, pp. 25-27
Manoirs du Coudray, à Tortisambert, de Caudemone, à la Chapelle-Haute-Grue, de la Plesse, à Saint-Germain-de-Montgommery, de Sainte-Croix, à Survie; église des Lignerits.

GUILMETH Auguste, Bourg de Livarot, s.l., s.d., In-8°, 72 p. (8 cahiers de 8 p. et 2 cah. de 4 p.)
= M.C. E.D. Br. 1170 – pp. 60-72: Canton de Livarot: Saint-Michel-de-Livet, Saint-Martin-du-Mesnil-Oury, Le Mesnil-Durand-sur-Vie, Le Mesnil-Germain, Auquainville, Fervaques Cheffreville, Sainte-Marguerite-des-Loges, Tonnencourt, Les Moutiers-Hubert-en-Auge, Lisores-sur-Vie, Saint-Germain-de-Mont­gommery, Sainte-Foi-de-Montgommery, Saint-Ouen-le-Houx, La Brèvière, La Chapelle-Hautegrue, Les Autels-Saint-Basile, Tortisambert, Heurtevent, Le Mesnil-Bacley – M.C. cf. 2e incomplet de 60 p.

JOUAN Isabelle  dir., Pays d’Auge – Un terroir, un patrimoine  – Guide des cantons de: Lisieux II, Saint-Pierre-sur-Dives, Livarot, Orbec, s.l.s.d. Pays d’Accueil Sud-Pays-d’Auge (1989), 110 x 210, 81 p. 6 cartes h.t.
Auquainville, Les Autels-Saint-Basile, Bellou, Le Billot (Montpinçon, Cernay, La Chapelle-Haute-Grue, La Chapelle-Yvon, Cheffreville-Tonnencourt, Coupesarte, Courcy, Courtonne-la-Meurdrac (chambrette de Charité), Crè­vecoeur, La Croupte, Fervaques, La Foletière-Abenon, Grandchgamp-le-Château, Grandmesnil, Lisores, Livarot, Mesnil-Bacley (Val-Boutry), Mesnil-Durand, Meulles, Mittois, Monteille, Montpinçon, Montviette, Norrey-en-Auge, Notre-Da­me-de-Courson, Notre-Dame-de-Livaye, Ouville-la-Bien-Tournée, Préaux-Saint-Sé-bastien, Prêtreville, Saint-Denis-de-Mailloc, Saint-Jean-de-Livet, Saint-Ju­lien-de-Mailloc, Saint-Loup-de-Fribois, Sainte-Marguerite-des-Loges, Sainte- Marie-aux-Anglais, Saint-Martin-de-Bienfaite, Saint-Martin-de-la-Lieue, Saint- Martin-de-Mailloc, Saint-Martin-du-Mesnil-Oury, Saint-Michel-de-Livet, Saint–Pierre-sur-Dives, Tordouet, Tortisambert, Vaudeloges, Vieux-Pont

LE VAILLANT de LA FIEFFE H., Les verreries de la Normandie

L’EXPLOITATION ANCIENNE DES ROCHES DANS LE CALVADOS : HISTOIRE ET ARCHEOLOGIE. Serv. dep. d’Archéologie 1999. pages 144, 169, 247.

MANEUVRIER Christophe : a propos de la Maison de La Halbardière. Notes sur 2 maisons rurales du XVIe siècle Bull Foyer Le Billot n+51 Sept 1995
MANEUVRIER Christophe : Le manoir du Coudray à Tortisambert Bulletin du Foyer rural du Billot n°21 , page 5.

MANEUVRIER  Jack : note sur le Manoir du Coudray : Bull. Le Billot n°47 – sept 1994

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT

Tortisambert, Tort Isembert, Tourtum Ysamberti.
Comme presque toutes, l’église de Tortisambert se compose d’une nef et d’un choeur rectangulaires, le choeur en trait sur la nef; une sacristie moderne s’appuie sur le chevet.
Quelques restes d’appareils dans les parties basses des murs de la nef pourraient appartenir au XIIe siècle, mais on a dû reconstruire l’édifice presque en entier. Les fenêtres sont carrées, pour la plupart; il n’en reste que deux anciennes cintrées et épannelées, mais d’une époque peu caractérisée; le choeur paraît en grande partie moderne.
On y voit, du côté du sud, une grande fenêtre carrée dont le linteau dessine une accolade avec un écusson et que je crois de la fin du XVIe siècle.
La porte occidentale est un cintre surbaissé, surmonté d’un cordon, mais le mur, qui la surmonte et forme le pignon a été refait récemment; on y a figuré, à l’aide de, briques, un ostensoir avec son pied et son soleil rayonnant. La flèche, en bois et ardoise, est assez élégante et se compose d’une, base, carrée surmontée d’une galerie de même forme en surplomb, laquelle est couronnée d’une flèche octogone très-élancée; dont les angles de la hase font saillie sur le carré qui la supporte.
L’intérieur de l’église de Tortisambert a été fraîchement peint. Les anciennes voûtes en bois ont été remplacées ou, masquées par des voûtes en plâtre.
Deux petits autels obliques et modernes, entre choeur; et nef, sont peints en couleur de noyer; le choeur a aussi été, peint. Les deux fenêtres qui éclairent le sanctuaire ont reçu, de vitraux peints: au centre de chacun on voit un médaillon, de forme circulaire, encadrant- des personnages; dans l’un on distingue l’Adoration des Bergers, dans l’autre le Christ et les Saintes Femmes après la Descente de Croix.
L’église de Tortisambert est sous l’invocation de la Sainte-Trinité. Le duc de Normandie, puis le roi nommait à la cure.
Nous lisons ce qui suit dans, les notes de M. Louis de Neuville:
Cette commune a fait autrefois partie de l’élection d’Argentan. Elle renfermait un fief, celui du Coudray, décoré du privilège de haute-justice rare en Normandie, et qui avait pour origine une concession royale dont la date ne nous est pas connue. Cette terre paraît avoir pris sou nom d’une famille du Coudray, qui l’a possédée jusque dans la seconde moitié du XVe siècle, lorsque Jeanne du Coudray, dame de ce lieu et d’Heurtevent, épousa Guillaume de Lyée, seigneur de Lyée, le Tonnancourt, de Belleauet dp la Hosse. Pendant deux siècles, la terre du Coudray appartint à la famille de Lyée. François de Lyée, seigneur de St-Jean -de-Livet, du-Coudray et d’Heurtevent, cadet de la branche de Tonnancourt n’ayant eu qu’une fille de son mariage avec Madelaine de Mailloc, ses terres passèrent à d’autres maisons.
Madelaine de Lyée, héritière d’une fortune considérable, épousa Jean de Vieux-Pont, d’un nom illustre en Normandie; devenue bientôt veuve, elle donna sa main à Arnoul de Braque, seigneur de Volhard et de Châteauvert. Ce second mariage eut lieu en 1662 L’année ne s’était pas écoulée que la dame du Goudray était plongée dans un nouveau veuvage.
Après un deuil de quelques années, Madelaine de Lyée convola, en 1648, et de troisièmes noces. Cette fois elle épousait un gentilhomme périgourdin de peu de fortune, mais une des célébrités littéraires de l’époque, Gautier de Costes, sieur de La Calprenède. Auteur de plusieurs tragédies médiocres, La Calprenède est surtout connu par ses romans : Cassandre Cléopâtre et Pharamond. Ces ouvrages témoignent à la fois de la féconde imagination de l’auteur et de l’intérêt infatigable de ses admirateurs; cependant, après avoir été entourés d’une extrême popularité, ils sont tombés, dans le plus complet oubli. On eu a justement critiqué le style négligé les sentiments peu naturels; mais peut-être aussi, par le ton héroïque de ses écrits, La Calprenède a-t-il contribué à développer chez ses lecteurs cette élévation morale si remarquable dans la société française du XVII’ siècle. La Calprenède mourut aux Andelys, en 1663, de mort accidentelle: sa veuve ne put surmonter sa douleur et le suivit de près au tombeau.
La terre du Coudray a été depuis possédée par la famille Le Jau, puis par celle de Picot de Dampierre, maison distinguée de Champagne; elle appartient encore à M. le comte de Dampierre. Une enceinte de larges fossés entourait le manoir seigneurial, démoli à la fin du siècle dernier, et ses dépendances encore subsistantes, mais dénuées d’intérêt. On a détruit, il y a une vingtaine d’années, la prison de la haute-justice, construction fort singulière, composée de pièces de charpente couchées horizontalement les unes sur les autres et reliées par les extrémités.
La paroisse de Tortisambert renfermait aussi le fief du Buisson, qui a appartenu , comme le précédent, à la famille de Lyée. Il était voisin de la forêt de Montpinçon, autrefois du domaine royal, qui s’étend en partie sur Tortisambert.
Cette forêt est aujourd’hui la propriété de M. de Logivière, dont l’habitation de Beauvoir occupe une belle position.
Signalons aussi le manoir de Buttenval, longtemps possédé par la famille Chauvel de Buttenval; le manoir de Val-Henry, ancienne résidence de la famille du Buat et aujourd’hui la propriété de Mr de Chaumontel. Pierre du Buat comparut à Tortisambert pour faire ses preuves de noblesse dans la Recherche de 1666, de même qu’Yves Philippe, sieur de Beaumont; Nicolas de Vigan, sieur de La Fresnaye et Antoine de Vigan, son fils, sieur d’Angerville.
Le colonel du génie du Buat, auteur d’un ouvrage important sur l’hydraulique, est né à Tortisambert, ainsi que son frère du Buat, comte de Nançay, diplomate.

TORTISAMBERT. — Traces d’une enceinte avec larges fosses sur laquelle était bâti le manoir du Coudray (5).
(5) Caumont, Stat, mon., V, p. 633.

2 – PIECES JUSTIFICATIVES.

1549, 2 novembre – Tortisambert
Par devant Thomas Decurmot et Nicolas Le Petit, tabellions jurés au siège de Vimoustiers, fut présent Robert Varin de Tortisambert, lequel vend à François Legrain, de Sainte-Foy-de-Montgommery, demeurant à Tortisambert, une portion de terre aud. lieu, moyennant la somme de 10 livres.
Témoins, Pierre et Benoît Le Mathurin.,
= Arch. SHL – Analyse Et. Deville

1576, 26 avril – Tortisambert
Jehan Chambery, l’aîné, vend à Roger Philippe, de Montpinçon, une portion de terre à Tortisambert.
= Arch. MC., Analyse Et. Deville – Parchemin – 2 ff.

1577, 2 juin – Tortisambert
Par devant Jacques Hamel et Noël Le Boulenger, tabellions au siège de Montpinçon, Jehan Le Fraude, le Jeune, de Tortisambert, reconnaît avoir vendu à vénérable et discrète personne.,…. (le nom est effacé) une pièce de terre aud. lieu.
= Arch. SHL. Analyse Et. Deville – Parchemin.

1583
archives SHL.

1F259 : 7 février 1583 : Jehan Chambéry de Tortisambert  vend à­ Jehan Philippe prêtre curé de Montpinçon une pièce de terre ­labourable sise à Saint Bazile.

1584, 30 janvier – Tortisambert
Jacques et Eustache Le Brasseur, frères, de Tortisambert, vendent à Me Jehan Philippe, prêtre, curé de Montpinçon, la condition héréditale retenue par leur mère sur une pièce de terre à Tortisambert.
= Arch. M.C. – Analyse Et. Deville – Parch.

1588
Par devant Simon Maure et Bertrand de Fresnay, tabellions au siège de Montpinçon, Jehan Le Rossignol, de la paroisse de Tortisambert, reconnaît avoir vendu à vénérable personne Me Jehan Philippe, curé de Montpinçon, une pièce de terre, moyennant la somme de 22 écus sol. Témoins : Pierre Varin, de Tortisambert et Jehan Couture, de Sainte-Marguerite-de-Viette.
= Arch. SHL. – Analyse Et. Deville – Parch. Voir 1F460.

1623 – Barneville-la-Bertrand
Transport par Hiéronime Le Jumel, écuyer, seigneur des terres et seigneuries de Lisores et Equemauville, à Etienne Le Lou, sieur de La Garde, bourgeois de Honfleur, de rente en quoi Jacques de Varin, écuyer, sieur de Saint-Quentin, s’était obligé en 1616 vers feu Madeleine Eude, veuve de Pierre Le Jumel, président au Parlement de Normandie, seigneur de Lisores, Equemauville, Barneville-la-Bertrand et Pennedepie.
= AD. Calvados. Série H. Suppl. Hôpital de Honfleur 1830.- H. 112

1625 – Survie
Titres justificatifs du droit qu’ont les décimateurs de Survie de percevoir la dîme pour les terres converties de labour en herbe – Accord entre François Dellyer (de Lyée), chevalier, seigneur de Tonnencourt-­le-Couldrey et Heurtevent, Saint-Jean-de-Livet et Saint-Martin-de-la-Lieue, et François Hardy, prêtre, curé de Tortisambert, doyen de Mesnil-Mauger, au sujet de trois pièces de terre ci-devant en labour et depuis converties en herbage

61 – H. 1756 –

1667-1672 – Tortisambert
Procès intenté en usurpation de noblesse par les paroissiens de Tortisambert à l’encontre des Vigan de la Fresnaye
= AD14 – Don Lecharpentier (1934)., F 5593 (liasse 131 pièces)

1680, 13 juillet – Montpinçon, Tortisambert
Par devant Henri Fargu et Etienne Defresnay, tabellions au siège de Montpinçon, fut présent Jehan Le Rossignol, de la paroisse de Tortisambert, lequel vend à vénérable personne, Me Philippe, curé de Montpinçon, une pièce de terre moyennant 14 écus.
= Arch. SHL. Analyse Et. Deville. Parch.

1696 – Tortisambert
ARGENTAN.,
3
Somme reçue : 20 l. t. – Charles Philippe, escuier, sr de la Varinière, porte :
De gueule à une face d’or chargée d’azur et accompagnée en chef de deux casques de front d’argent et en pointe d’un lion passant d’or la teste dans un casque de même.
= G.A. PREVOST, Armorial général de France – Edit de novembre 1696 – Générali­té d’Alençon, t.I, p. 3

1768, 17 janvier – Tortisambert
Bail à fieffe par Charles Dufour, demeurant à Tortisambert, à François Favey, demeurant à la Chapelle Haute-Grue, d’une pièce de terre nommée le Champ, sis à Tortisambert.
= Arch. MC. – Analyse Et. Deville – Parch. 2 ff.

1781 – Tortisambert
Titres de la terre de la Varinière à Tortisambert acquise en juin 1781, moyennant 31.060 livres, de M. de Corday de Glatigny par Messire Luc-Jean-Baptiste Gaultier, seigneur de saint-Basile (1760-1782)
= Arch. de M. Pierre Gaultier de Saint-Basile déposées aux AD. du Calvados, Cf. Inv. C 22

1782, 7 juin – Tortisambert
Par devant Jean Bte Cordier, notaire Royal, Garde notes pour le siège de Mesnil Durant, Bailliage d’Argentan et autres sièges et Lieux, résident au bourg de Livarot, soussigné
Le vendredy septiesme jour de juin l’an mil sept cent quatre vingt deux en la paroisse de Tortizambert, sur la Cour de Pierre Ouïn, viron midy.
Furent présents Messire pierre jean Baptiste augustin de Cordey, chevalier, seigneur de Glatigny, Grosdouet et autres lieux, demeurant en son château de Glatigny, paroisse de Saint-Gervais des Sablons et Messire Philippe François Isaac de Cordey, chevalier Seigneur et patron du Renouard, Avenelles, du Parc et autres lieux, demeurant en son château paroisse du Renouard, frères.
Lesquels ont par ces présentes, volontairement  vendu quitté, cédé abandonné dès maintenant et pour toujours.,..
A messire Luc Jean Baptiste de Gaultier, chevalier, seigneur et patron de saint Bazille et de Perteville en Heurtevent, demeurant en la paroisse de Saint Bazille et aussy présent et acceptant…. C’est à savoir, une pièce de terre et ferme vulgairement nommée la Varinnière aux dits seigneurs vendeurs appartenant de leur propre, située en la paroisse de Tortizambert consistant en six pièces de terre
La première en court plant et Bâtiments à usage de demeure et autres usages Bornée d’un côté et d’un bout le chemin de la Varinnière à Livarot, D’autre côté la cour Magny cy après bornée et d’autre bout le Ruisseau de la Varinnière.
La Seconde nommée La Cour Magny, sur laquelle il y a un corps de Bâtiment à usage de demeure, bornée d’un côté au midy, La Cour ci dessus bornée, D’autre côté Le chemin tendant de l’église de Tortizambert au moulin de Caudemonne, d’un bout ledit chemin de la Varinière à Livarot et d’autre Bout ledit Ruisseau, et la pièce cy après en partie
La troisième en herbage nommée L’Acre bornée d’un côté le chemin de la Varinnière tendant à l’église de Tortizambert et ledit acquéreur en partie; D’autre côté Ledit chemin tendant de l’église au Moulin de Caudemonne, d’un bout ledit ruisseau de la Varinnière, et D’autre bout la pièce cy après et le prey du trésor dudit lieu De Tortizambert, chacun en parties.
La quatriesme en nature de prey à faucher, bornée d’un côté le chemin de la Varinière tendant à l’église de Tortizambert, d’autre côté ledit pré au Trésor, d’un bout ledit sieur acquéreur et la pièce cy-devant, en partie, et d’autre bout ledit chemin de ladite église au moulin de Caudemonne.
La cinquième pareillement en herbage, nommée le prey Magny, bornée d’un côté au midy le chemin tendant de led. église au Moulin de Caudemonne, et les représentants Hamel, chacun en partie, d’autre côté…….(en blanc) d’un bout au levant ledit ruisseau de la Varinnière et ledit chemin, et d’autre bout….
La sixième enfin, en nature de prey nommée La Cour Lisores, Bornée d’un côté au midy Messieurs Le Vallois et les nommés Thomas dit Beauclos, chacun en partie, d’autre côté ledit chemin tendant de la Varinnière à Livarot et d’u bout aussy et d’autre bout l’Herbage des Glutiers, appartenant au sieur Jean Baptiste Manoury, les dittes pièces de terre cy dessus bornées contenant ensemble environ vingt deux acres sans aucune fourniture de mesure ni restitution en cas de sur-mesure ainsy qu’elles se poursuivent et pourportent avec les hayes, arbres, plants et plantes dessus étant et autant qu’il en appartient aux dits seigneurs vendeurs, en ladite paroisse de Tortizambert, sans par lesdits seigneurs vendeurs y rien conserver, à l’exception de deux fresnes au choix desdits seigneurs vendeurs, dont ils se sont retenus à leur profit, pour les faire abattre et enlever dans Noël prochain ainsy que des planches qui sont empilées et en cloison dans l’ancien four.
Pour par ledit seigneur acquéreur entrer en toute propriété dès ce moment en possession et jouissance du jour de la saint Jean Baptiste prochain et à l’avenir et en faire et disposer comme de chose luy appartenant propriétairement, à la charge toutefois d’entretenir le bail de Nicolas Fromage, fermier actuel pour le temps qu’il en reste à expirer du prix de quatorze cents cinquante livres par an parce que ledit seigneur acquéreur touchera dudit fromage, le prix des fermages à commencer dès la présente année et continuer par la suite pendant la durée dudit bail, étant cependant convenu depuis que le fermage de la présente année sera touché par moytiés entre les parties, lesdits seigneurs vendeurs s’obligeants au surplus mettre aux mains dudit seigneur acquéreur toutefois et quantes le dit bail, tant pour se faire payer des prix d’iceluy, que pour en faire exécuter par ledit fermier les clauses et charges, lesdits seigneurs vendeurs le mettant et subrogeant pour cet effet et relativement à la propriété des fonds vendus en tous leurs droits et actions rescindants et rescisoires pour les exercer et faire valoir à leur lieu et place, arrière d’eux et sans les appeler.
Lesdits seigneurs vendeurs ont déclaré qu’ils ne savent de quelle seigneurie lesdites pièces de terre cy vendues sont mouvantes et relevantes, ledit seigneur acquéreur chargé demeurant chargé de sen informer et de les tenir mouvantes et relevantes des seigneuries dont elles se trouveront dépendre, par les rentes, charges et faisances seigneuriales dont elles pourroient être et si d’aucunes elles sont maculés par titres valables et dûement perpétués sans que ces présentes puissent servir de reconnaissance, qui demeurent avec les foy, hommages et autres dus et devoirs seigneuriaux ordinaires, de ce jour à l’avenir pour le compte dudit seigneur acquéreur quitte du passé.
Comme aussy à la charge par ledit seigneur acquéreur à quoy il s’oblige de bien duement acquitter et décharger lesdits seigneurs vendeurs, de trois parties de rentes de la nature qu’elles sont faites, la première de neuf livres cinq sols, aux dames Religieuses de Vimoutiers. La seconde de neuf livres dix sols au bénéfice de la cure du Tortizambert et la troisième de deux livres cinq sols au bénéfice du trésor de l’église dudit Tortizambert, à commencer d’en faire le premier payement dès les premières échéances et continuer par la suite si bien et à temps, que lesdits seigneurs n’en soient jamais inquiétés ni recherchés, jusqu’au franchissement et amortissement que ledit seigneur acquéreur en pourroit faire si elles sont de leurs natures amortissables à quoy faire les fonds cy vendus, demeurent spécialement et par privilège affectés et en outre sans qu’une obligation  déroge à l’autre, ledit seigneur acquéreur y oblige et hypothèque sans qu’aucune obligation tous ses biens présents et à venir.
La présente vente faite aux dites clauses et charges et en outre par et moyennant la somme de trente et un mille soixante livres de prix principal, francs deniers allants aux mains desdits seigneurs vendeurs, auxquels ledit seigneur acquéreur a présentement payé et réellement délivré la somme principale, scavoir vingt deux mille livres en espèces d’or, d’argent et monnoye de bonne mise et ayant cours, et les neuf mille soixante livres restante, en un billet de pareille somme du fait dudit seigneur acquéreur, et que lesdits seigneur vendeur ont pris pour argent comptant, payable au terme y porté, la lacération ou non présentation duquel billet vaudra quittance et décharge de ladite somme de neuf mille soixante livres, sans qu’il soit besoin d’émargement sur ces présentes, Le tout pris et ramassé….
Car ainsy et du tout il a été convenu entre les dites parties aux présences de Guillaume Robert Jacques Gravelle des Ulis, ancien officier chez le Roy, demeurant en la paroisse de Croutte et du sieur Louis Poullain arpenteur feudiste demeurant au Bourg de Livarot, témoins…..
= AD Orne 1E 1027

1782, 13 novembre – Tortisambert
Requeste a été signifiée assez indiscrètement à Son Altesse Monsieur au domicile du sieur Rousset comme sy l’huissier instrumentaire pouvoit ignorer qu’on ne fait point de signification à son altesse royale mais bien à ses receveurs; quoique en sorte il existe au débat en tenure relativement à la mouvance de la terre de la Varinière entre le domaine et le sieur de Dampierre, du moment où le domaine y est intéressé le bailliage d’Exmes ne peut en connoitre ny prononcer sur cette contestation. C’est à la chambre seule que cette compétence est dévolue pour laquelle seule est proposée a la conservation de ce même domaine et c’est pour la mettre à portée d’éviter que le sieur suppliant requeroit qu’il nous plut luy donner acte de la présentation qu’il nous faisoit de l’assignation commise à Son, altesse Royale Monsieur le quatre de ce mois en la juridiction du bailliage d’Exmes requeste du sieur de Saint Bazille Ce faisant évoquer par devant nous tant à ladite assignation que toute assignation que toute l’instance pendante audit bailliage en conséquence ordinaire que les sieurs Picot de Dampierre et de Saint Basille seront tenus de procéder à la chambre sur le débat de tenure formé relativement à la mouvance de la terre de la Varinière a laquelle fin accorder mandement au sieur suppliant pour les y assigner leur faire au surplus défense de procéder ni plus outre audit bailliage et aux officiers d’icelluy de connoitre du fait dont il s’agit à peine de nullité des procédures et tous dépens dommages et intérêts
aux termes de l’Edit de mil six cent trente six et autres subséquents. Fait et arresté en la chambre du Conseil du bureau des finances d’Alençon à Alençon le treizième jour de novembre mil sept cent quatre vingt deux….
= AD 61. 1E 1027.

1782 – Tortisambert
Me Thomas Jean-Baptiste Merlin, conseiller du roy et de….veur général des domaines et Bois de la généralité d’Alençon et de l’apanage du prince stipulé et représenté par Me Thomas Buzeul Goupil avocat au parlement de et au Bailliage et siège présidial de cette ville son commis principal a la ditte recette demeurant en cette ville défendeur sur le débat de tenure où il a été approché ayant délibéré L’écrit signifié requête de messire auguste henry picot seigneur de Dampierre et le Coudray demeurant en la paroisse de Heurtevent le 3 juillet dernier demandeur originaire ensemble la commune cahier faite à la requête sur le procès pendant à la chambre entre luy et messire Jean Baptiste de Gautier Ecuyer seigneur de St Bazille défendeur originaire et demandeur en débat de tenure dit que la question soumise à la décision de la chambre est trop simple pour être  obligé de suivre de Dampierre dans tous les détails où il s’est livré. Il est constant que la terre de la Varinière vendue par les sieurs du Regnouard et de Glatigny au seigneur de St Bazillepar contrat passé devant lez notaire du Mesnil durant le 7 juin 1782 pour le prix de trente mille six cent livres relève du domaine d’Argentanà cause de la Baronnie de Montpinçon comme faisant partie de l’aînesse de La Mare située en la paroisse de Tortizambert constant par une conséquence certaine que les treizième de ce contrat appartenoient au domaine c’est ce qui engagea le seigneur de St Bazille acquéreur de s’adresser au sr. Rousset commis du domaine pour la partie d’Argentan à fin de s’en acquitter de ce qu’il devoit à ce sujet comme il fut reconnu par les aveux et déclarations rendus au domaine par les anciens descendeurs que les objets vendus en la plus part et notamment la pièce en question faisoient partie du domaine et que le tout composoit 17 acres les treizièmes furent réglés en conformité les actes n’ont pas de dattes nouvelles celui rendu par jean et Jean Chambéry frères est du 2 Xbre 1556 il contient les pièces de terre en question celuy rendu par Me Jean Philippe curé de Montpinson tant pour luy que pour Roger Philippe est du 23 mars 1580 on y trouve les mêmes pièces en la plus part à l’exception de quelques portions de peu de continence avec la plus part des mêmes bornements immuables y énoncés. La déclaration donné par la demoiselle Anne Bouret veuve du sieur Ives Philippes écuyer sieur de Beaumont pour leurs enfants mineurs comme tutrice le 10 8bre 1663 confirma les mêmes vérités tous ces actes contiennent les mêmes redevances et sujétions envers le domaine de la Baronie de Mont Pinson enfin pour plus grande sûreté on eut la précaution d’examiner un plan géométrique fait de tous les objets en question par Me Poullain feudiste habille et arpenteur juré qui fut représenté en son procès verbal duement contrôlé et en forme dans cet état le sr rousset a donc eu raison de percevoir les treizièmes des quatre pièces relevants de la Baronie de Mont Pinson montant à vingt six mille quatre cent livre comme le surplus du contrat de vente consistant en d’autres portions relevants d’autres seigneuries à été estimé à quatre mille six cent soixante livres Mr. Rousset n’eut garde d’en percevoir les treizièmes c’est ce qui prouve le peu d’égard qu’on avoit aux assertions de l’adversaire qui n’a pas craint d’avancer que la totalité des treizièmes ont été payés au sieur Rousset. Le sieur comte de Dampierre peut donc le faire payer des treizièmes dus pour la vente de ces objets montants à la dite somme de quatre mille soixante livres s’il prétend qu’il relève de ses domaines il ne trouvera point d’obstacle de la part du sieur Merlin mais il ne peut être démis sur les observations précédentes qui emanent des titres dont on a parlé à réclamer des treizièmes de fond situés dans le domaine demandeur sous prétexte des aveux et pièces par luy opposées car il suffit au sieur vendeur que la mouvance soit constatée par des titres authentiques sans être obligé d’entrer dans la discussion des pièces d’ailleurs insuffisantes et opposées entre elles et aux présomptions les plus naturelles sur la féodalité en effet que contient l’aveu de 1491 en commencant par le plus ancien le rendant déclare tenir d’une vavasserie nommée la Planquette quelle en devoit être à contenance elle est fiacé à neuf vergées suivant cet aveu; par deux autres scavoir l’un de 1694 et l’autre de 1746 dans l’un on luy donne la dénomination d’un ténement on luy donne la dénomination une simple pièce de terre en herbage et plant Enfin la pièce est annoncé de deux acres et demye à l’égard des aveux rendus au roy en 1658 & 1725 et 1750 le 3 daout et 3 7bre quelle relation peuvent ils avoir aux autres aveux des prétendus tenants puisqu’ils ne parlent point de la Planquette mais outre ces différences et ces contrariétés entre les différents actes peut-on penser que cette pièce prétendue de la Planquette soit comprise et fasse partie de la terre de la Varinière vendue par led. contrat lorsqu’il est constaté que cette terre composoit la vavassorie de la Mare peut être diraton que cette vavassorie fut lamême que celle de la Planquette que celle-cy fut comprise où contenué dans la vavassorie de la Mareaton vu qu’une vavassorerié surtout aussi bornée que cellecy eut put en contenir une autreou suprime toutes les reflexions qui se presentent à ce sujet et pour se fixer aux précédentes il est constaté que la terre de la varinière est le même objet et que la vavassorerie de la Mare que le tout relevé du domaine du roy suivant les dits aveux dont on a parlé avent donc que par abondance de droit qu’on trace quelque unes des reflexions qui naissent à la simple lecture des pièces
= AD 61. 1E 1027. (pièce incomplètement photocopiée)

3 – Archives SHL:

Charles VASSEUR :
« doyenné de Mesnil Mauger » :
TORTISAMBERT (23)

Voir :
Général du Buat
Election d’Argentant, sergenterie de Montpinçon
110 feux
Sous l’invocation de la Ste Trinité

Patronage :
XIVe : Henricus des Castelliers
XVIe Dux Normania
XVIIIe le Roi

Curés:
Lombard 1764
Lombar 176o/1787 (?)

Insinuations:
Recherche de 1666
Pierre du Buat, ancien noble
Pierre du Buat, sieur de Vaux Henry ancien noble
Yves Philippes, sieur de Beaumont, issu de Louis, ennobly en 1597.
Nicollas Vigan, sieur de la Fresnaye et
Anthoine Vigan, sieur d’Angerville, son fils, condamnés.
Louis Gabriel, comte du Buat-Nancey, économiste, né le 2 mars 1732 près de  Livarot, mort à Nancey en Berri le 18 septembre 1787, a publié quelques d’histoires et de littérature.
Voir Biographie Universelle. De plus à Vienne en 1785 une tragédie en 5 actes : Charlemagne ou le Triomphe des Louis ; Principes d’Hydraulique et de Pyrodynamique, imprimé pour la première fois en 1779, réimprimé en 1816 à Paris (F. Didot – 3 volumes in8°)
Voir Quérard : France littéraire Tome II p.613)

5 – Manoir de la VARINIERE.

Michel COTTIN
Juin 1991

Avec les manoirs du Couldray, du Val-Henry –  longtemps habité par la famille du Buat – de Beauvoir et de la Varinière, la commune de TORTISAMBERT possède un riche patrimoine architectural. Voici quelques années, vous avez pu visiter l’important Manoir du Coudray, aujourd’hui nous vous convions à une visite de la Varinière.
Cette charmante demeure laissée en bien piteux état par un demi-siècle d’occupation discontinue était devenue, dans les années 1950/1960, l’une des Auberges de la Jeunesse de la région normande avant d’être heureusement remarquée par un couple qui s’attacha au fil des années à lui restituer sa physionomie d’antan: avec tact et mesure, elle y est parvenu avec bonheur.
Située dans un pays riche en petites gentilhommières, nous pouvons suivre son histoire sur quelques siècles et tenter de saisir les stratégies patrimoniales des familles augeronnes de la Renaissance à la fin de l’Ancien Régime. D’autre part, sa charpente et de sa décoration, d’une grande homogénéité, qui conservaient encore de nombreux témoins ont permis une restauration fidèle, de fait que l’ensemble nous apparaît maintenant comme l’élément de référence par excellence d’une école de charpenterie caractéristique de l’Ouest du Pays d’Auge, école dont l’extension se précise un peu mieux chaque jour.

1 – a Historique.

Le manoir de la Varinière, comme son nom l’indique fut élevé, ou tout au moins habité, au XVIe siècle, par une famille du nom de VARIN avant d’être la propriété sinon la demeure de quelques unes des familles connues de la région: les de Philippe, les de Corday puis les de Gaultier.
Ce manoir s’élevait approximativement au centre d’un petit domaine – 22 acres environ [1] selon l’acte de vente de juin 1782 soit un peu près 18 hectares.
Cette terre est assise en bordure de l’immense domaine des Montgommery mais dans l’acte de cession de 1782 [2], les vendeurs, en l’occurrence les frères de Corday de Glatigny et du Renouard, déclarèrent: « qu’ils ne savent de quelle seigneurie lesdites pièces de terre cy vendues sont mouvantes et relevantes, ledit seigneur acquéreur chargé demeurant chargé de s’en informer et de les tenir mouvantes et relevantes des seigneuries dont elles se trouveront dépendre, par les rentes, charges et faisances seigneuriales dont elles pourroient être et si d’aucunes elles sont maculés par titres valables et durement perpétués ». L’acquéreur procéda à quelques recherches et régla les droits de treizièmes[3], au receveur du domaine du domaine, cette propriété relevant de l’apanage de Monsieur pour sa baronnie de Montpinçon en l’aînesse de la Mare. Le Sieur Picot, comte de Dampierre et seigneur du fief voisin du Coudray, contesta ce choix et il s’ensuivit un « débat de tenure et de mouvance » grâce auquel nous pouvons reconstituer la suite des différents propriétaires, du milieu du XVIe siècle à la Révolution. Nous trouvons ainsi mention des aveux rendus par Jean et Jean Chambéry frères le 2 décembre 1556; par « Me Jean Philippe curé de Montpinson tant pour luy que pour Roger Philippe », le 23 mars 1580; d’une déclaration donnée « par la demoiselle Anne Bouret veuve du sieur Ives Philippes écuyer sieur de Beaumont pour leurs enfants mineurs comme tutrice le 10 octobre 1663.
Mais en fait la réclamation du comte de Dampierre n’était pas entièrement injustifiée car une petite portion du domaine – 5 acres environ, devaient dépendre d’une vavassorie de la Planquette qui devait relever de la seigneurie du Coudray.
Il s’agit donc d’un petit domaine roturier créé par une famille Varin dont quelques membres sont signalés à Tortisambert, essaimant dans la région en s’alliant avec la famille de James [4] et peut-être pour certains de gagner Honfleur où un Varin participe aux luttes opposant catholiques et protestants[5]. D’autres resteront aux environs de Tortisambert [6] et seront en relation avec les le Jumel de Lisores Voir acte de 1623. Archives départementales du Calvados. Série H supplément. Hôpital de Honfleur H 112., l’une des pièces de terre citée dans la vente de 1782 se dénommant d’ailleurs La Cour Lisores.
Mais dès le milieu du XVIe siècle, les Varin commencent à vendre leurs biens de Tortisambert [7] ou à constituer des rentes tandis que parallèlement les Philippe, constituent leur domaine. L’un d’eux, Yves de Philippe – ils ont été anoblis en par Henri IV en 1597 « pour une généreuse action » [8], sieur de Beaumont est trouvé noble à Tortisambert en 1666 tandis que Charles de Philippe prend le titre de sieur de la Varinière en 1696 [9] et porte « De gueule à une face d’or chargée d’azur et accompagnée en chef de deux casques de front d’argent et en pointe d’un lion passant d’or la teste dans un casque de même [10].
Ce sont eux sans doute qui vendront le domaine au de Corday avant qu’il ne passe, en 1782, aux mains de Luc-Jean-Baptiste Gaultier, seigneur de Saint-Basile moyennant 31.060 livres.

1 – b Description.

1 – b1 Situation.
Les descriptions notariales, le cadastre et les photographies aériennes de 1955, montrent un petit domaine homogène et relativement facile à reconstituer à partir du croisement de ces sources documentaires. Parmi les abornements du XVIIIe siècle, nous relevons: le Chemin de l’Eglise de Tortisambert au Moulin de Caudemonne, le Chemin de la Varinière à Livarot, le Ruisseau de la Varinière, le Chemin de la Varinière à l’Eglise de Tortisambert [11]. On le voit, plus de deux siècles après le début du retrait des Varin, leur nom a cependant survécu au travers de ces toponymes dont deux figurent encore de nos jours sur le cadastre. Les photographies aériennes[12] sont encore plus parlantes puisqu’elles nous restituent un terroir bien cerné par des chemins ou des cours d’eau.

1 – b2 Plan et élévation.

Au logis construit sur un plan rectangulaire, la façade principale tournée vers le Nord, est accolée une petite extension sans étage élevée en plusieurs campagnes à laquelle nous ne nous arrêterons pas.
L’habitation telle qu’elle se présente à nos yeux, fut construite en deux campagnes. A la première se rattachent les travées 1 à 5 [13] et à la seconde la transformation de la travée 5 – travée A, et les deux travées B et C.
L’ensemble est d’une très grande sobriété avec des colombages verticaux et des percements de fenêtres parcimonieux pour cette façade tournée vers le nord et à peine plus nombreux pour la façade sud. Ces fenêtres étaient à croisillons et meneaux et les traces très visibles de l’une d’elles ayant été retrouvées, les restaurateurs n’ont pas manqué de la restituer, mais en raison de déplacement déjà ancien des anciens primitifs il a été nécessaire de créer de nouveaux jours, ce qui a été fait très discrètement en s’inspirant du modèle proche.
En plan, nous remarquons une division tripartite, bien lisible grâce à la conservation des murs de refend entre les travées 2 et 3 et entre les travées 4 et 5. La présence d’un puissant massif de cheminées simples – 1 par niveau – à l’extrémité de la travée 4, est particulièrement intéressante à souligner, car cette position caractérise un plan jamais étudié à notre connaissance, de maisons à étage à un seul « chauffe-pied », à moins qu’il ne s’agisse de maisons mixtes habitation/travail ce qui paraît difficile à admettre pour des logis de cette importance.
Le positionnement des accès en fonction de ce qui subsiste resterait beaucoup plus aléatoire si la trace de chevillages correspondant à l’assemblage avec des potelets verticaux ne se retrouvaient, disposées symétriquement de part et d’autre des deuxièmes poteaux, celui portant la sculpture d’un saint Michel terrassant le dragon, sur les sablières d’étage des travées 2 et 3. On peut proposer de voir ici la matérialisation du passage d’accès aux deux pièces du rez-de-chaussée pour cette partie. Existait-il primitivement d’autres travées au-delà de la cinquième, nous ne saurions le dire, mais au vu des plans de deux maisons du même type que nous avons eu l’occasion d’étudier à Castillon-en-Auge, au lieu-dit La Roquelle et à Saint-Loup-de-Fribois, au Prieuré, nous serions tenté de répondre par la négative. Dans ces deux derniers cas, nous trouvons également une large travée correspondant à une pièce sans feu implantée au dos du massif de la cheminée. Reste qu’il nous est impossible pour la Varinière de fixer l’emplacement de la porte d’accès, mais l’on peut supposer qu’elle se présentait identique à cette de Saint-Loup-de-Fribois. Si dans certains cas, la disposition de massifs de maçonnerie ou de blocs de pierre à la verticale des poteaux peut nous renseigner sur des élévations disparues, dans le cas présent, une réfection importante des soubassements en a effacé les témoins.
Vraisemblablement, à l’origine nous avions une élévation avec des pignons droits et l’on peut noter que le faux-encorbellement du la façade principale et retourné sur le pignon est, le pignon primitif ouest ayant disparu.
La quatrième travée, nous l’avons vu, possède une puissante cheminée de pierre de grand appareil. Son implantation est désaxée vers la façade nord afin de dégager l’espace nécessaire à la création d’un escalier dans l’œuvre. D’un type habituel dans les maisons de la fin du XVe siècle et des premières années du XVIe siècle de la région, ses corbeaux sont ornés d’une mouluration très sobre tandis que ses piédroits sont amincis en façade, ce qui lui confère une grande légèreté malgré sa masse [14]. Quant à la poutre de bois supportant le manteau elle porte également une mouluration d’une modénature d’esprit gothique avec ses profils encore prismatiques dans certaines de ses parties.
Un autre intérêt de cette demeure réside dans le fait qu’elle a conservé une partie de son lambrissage, en particulier de celui qui entoure l’escalier à vis, même si celui-ci a disparu.
Les travées A, B et C, nous l’avons vu, correspondent partiellement à une extension et ont été assez bouleversées au cours des ans et pour l’allège de la fenêtre on a adopté une décoration de croix de Saint-André..
Intérieurement cette partie a conservé en plafond un curieux habillage de panneaux moulurés et embrevés dans des cadres d’assemblage.
Une petite cheminée de pierre, à contrecœur cintré, a été plaquée au dos du massif principal.
Rien ne subsiste ici de l’ancien accès à l’étage.

1 – b3 Technique d’encorbellement.

Techniquement, la charpente de cette construction se rattache à une école ou un atelier, assez bien représenté dans l’ouest du Pays d’Auge et qui jusqu’à ce jour n’a jamais fait l’objet d’une étude exhaustive[15]. Il s’agit en effet de l’emploi d’un faux-encorbellement mouvementant la façade, différent de l’encorbellement par panneaux sur sommiers [16] ou du traditionnel encorbellement à trois pièces: sablière haute de rez-de-chaussée, entretoise et sablière basse d’étage. Dans le cas nous intéressant ici, une seule pièce horizontale reçoit les tournisses du rez-de-chaussée, forme saillie et reçoit les tournisses d’étage. Nous avons déjà eu plusieurs fois l’occasion d’aborder ce sujet [17] et la liste des manoirs présentant cette caractéristique s’allonge sans cesse au fur et à mesure que nos études progressent. Citons ainsi au hasard: le Manoir de la Roque, à Montpinçon[18], le Manoir de la Bruyère, à Auvillars, le Manoir de la Roquelle, à Castillon, le logis du Prieuré, à Saint-Loup-de-Fribois [19], le logis de bois de Grandchamp, etc.

1 – b4 Décoration sculptée.

En réétudiant conjointement la décoration sculptée d’un certain nombre de manoirs de la région: Le Coudray, à Tortisambert, La Plesse, Saint-Loup-de-Fribois et de la Varinière,  il nous est apparu que les unes et les autres présentaient des analogies allant au-delà des habituelles conventions d’époque. Elles sont toutes d’une manière ou d’une autre à mettre en relation avec les anges musiciens sculptés sur le porche de l’église de Saint-Martin-du-Mesnil-Oury [20]. L’on remarque en effet tout particulièrement une similitude dans le traitement des ailes des anges musiciens du porche de Saint-Martin et du saint Michel de la Varinière; de même que l’on retrouve à la Plesse, au Coudray et à Fribois, des arcatures de même dessin qu’à la Varinière.

1 – b5 Datation.

Dans nos précédentes études, nous appuyant sur les peintures des cheminées de l’étage, du château de Grandchamp-le-Château, nous avions pensé proposer une datation proche des environs de 1540/1550.
Or, le porche de Saint-Martin porte l’inscription et le chronogramme suivants:
« CE FUT FAIT L’AN MIL DC ET XX (1520) PAR NOS MICHELLE NOEL ET J(e)HA(n) MOTEY ».
En nous basant sur ces informations et sur les similitudes déjà relevées, c’est à notre avis autour de cette date et en toute hypothèse aux premières décennies du XVIe siècle qu’il faut faire remonter l’édification de ces édifices à faux encorbellement, d’autant qu’il est à remarquer que toutes ces constructions comportent des structures primaires; poteaux corniers et des poteaux de travées très puissants, dans des sections supérieures à 0.30 m. – avec des sommiers atteignant même des sections de 0.30 x 0.40 m. – sections qui ne se rencontrent plus dans les charpentes de la seconde moitié du XVIe siècle.
Mais seule, bien entendu, une analyse dendrochronologie permettrait de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse.
Michel COTTIN
Décembre 1994

[1] Selon Henri NAVEL, « Recherches sur les anciennes mesures agraires normandes. Acres, Vergées, Perches », BSAN, LX, 1932 (1933), pp. 29-183, il s’agirait d’une acre de 160 perches de 22 pieds, pied de 12 pouces, soit 81 ares 72.
[2] AD. Orne, 1E 1027.
[3] Cette imposition perçue lors de ventes immobilières, état égale au treizième de la valeur du bien vendu; elle était payée par l’acquéreur au seigneur dont ce bien dépendait.
[4] Cette famille a participé activement à l’installation des Bénédictines à Vimoutiers, fournissant même les trois premières supérieures connues: Catherine de James de Saint-Jores (1661-1666), Marguerite-Cécile de James de la Milleraye (1670-1671) et Geneviève de James (1686-1711). Sur cette fondation voir  Louis DUVAL, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Orne. Archives ecclésiastiques. Série H.; Tome quatrième. Prieurés et couvents de femmes, Alençon, Herpin, 1903: Prieuré des Bénédictines de Vimoutiers: D X – XII et nos 4772-4835. La terre de la Varinière était d’ailleurs chargée d’une rente en leur faveur Voir l’acte cité de 1782.
[5] Voir Antoine CATHERINE, Histoire de la Ville et du Canton de Honfleur, Honfleur, Le François, 1864, p.
[6] Un Pierre Varin figure dans un acte de 1588 – Arch. SHL. 9 FA. Paroisses.
[7] Voir acte de 1549. Arch. SHL. Analyse Et. Deville.
[8] GRAVELLE-DESULIS, « Recherche de la noblesse d’Alençon faite par de Marle … suivant l’arrêt du Conseil d’Etat du 22e jour de mars 1666 », Annuaire de l’Orne, 1866, p. 267.
[9] G.-A. PREVOST, Armorial général de France (Edit de Novembre 1696). Généralité d’Alençon, Rouen-Paris, 1922, t. I, p. 3.
[10] Id°
[11] Cf. acte du 2 juin 1782. = AD Orne 1E 1027 .
[12] Mission Falaise-Rugles 1955 – 16-14-18-14 / 024, 025 et 026.
[13] Voir fig. 1.
[14] Il est difficile de juger de l’esthétique de cette cheminée qui vraisemblablement est enterrée d’une trentaine de centimètres.
[15] Voir la note que nous lui avons consacrée dans: Michel COTTIN, « La diversité du patrimoine augeron », PAR, 44, N° 10, Octobre 1994, pp. 11-22.
[16] Cette technique n’a également jamais été étudiée localement bien qu’il en subsiste encore quelques rares témoignages.
[17] Voir entre autres: Michel COTTIN, « Vie rurale et constructions en pans de bois du Pays d’Auge aux 17° et 18° siècles », BULL. FOYER RURAL DU BILLOT, septembre 1987, n° 19, p. 36-37 et 39,
[18] Michel COTTIN, « Le Manoir de la Roque, à Montpinçon », BULL. FOYER RURAL DU BILLOT, Septembre 1991, N° 35, pp. 9-18.
[19] Michel COTTIN, Le Prieuré de Saint-Loup-de-Fribois. Notes de présentation archéologiques. Promenade de Printemps Société Historique de Lisieux, 26 juin 1994 (à paraître).
[20] Jean-Michel GADRAT, « Eglise de Saint-Martin-du-Mesnil-Oury », BSHL, 1990-1991 (1994), 2e fasc., n° 32, pp. 17-26, ill.

TORQUESNE Le



NOTES sur TORQUESNE (Le) – 14694

Torta queren

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives ShL

1 – Bibliographie :

CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, Tomme IV réédition Floch page 446.

Editions FLOHIC : Le patrimoine des communes du Calvados, page 251.

GUILMETH Auguste, Bourg de Blangy , s.l., s.d. (note manuscrite E.D.:¬Rouen, 1849), In-12, 48 p.
= M.C. Br. E.D. 1166, manque cahier 9-16 – 2 e ex. complet – Contient:¬Bourg de Blangy, Canton de Blangy: pp. 42-43, Le Brèvedent; p. 43: Le¬ Faulq, Saint-Philbert-des- Champs, Norolles; pp. 43-44: Coquainvillers; ¬p. 44: Manerbe; pp. 44-45: Le Torquesne; p. 45: Les Parcs-Fontaines,¬Fierville; pp. 45-46: Pierrefitte; p. 46: Manneville-la- Pipard, ¬Saint-Julien-sur-Calonne; pp. 46-47: Launay-sur-Calonne; p. 47:¬Vieux-Bourg, Saint-Benoît- d’Hébertot; pp. 47-48:¬Saint-André-d’Hébertot; p. 48: Les Authieux-sur- Calonne,¬Bonneville-la- Louvet, Le Mesnil-sur-Blangy.
= Bibl. mun. Caen – F.N.B. 971

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Le Torquêne, Torta Quercus, ecclesia de Torta Quercu.
En s’écartant de la rive gauche de la Touque pour gagner la plaine, on trouve à peu près en face du Breuil, qui est sur la rive droite, et à une lieue de distance, le village et l’église du Torquene.
Cette église, qui est l’n forme de croix, par suite de l’addition faite au XVII. siècle, je crois, de deux chapelles de transept, doit dater de plusieurs époques.
Les parties les plus anciennes sont la travée de la nef la plus rapprochée du transept, dont les revêtements en silex offrent plusieurs assises disposées en feuilles de fougère, et quelques assises inférieures du mur latéral nord du choeur.
Je dis quelques parties, car le reste de ce mur et presque tout le mur méridional a été refait l’année dernière, et, dès la fin du XVI. siècle ou le commencement du XVIIe., on avait exhaussé quelques parties de ce choeur.
Les deux premières travées de la nef,plus élevées que la dernière(celle qui avoisine le transept et que je regarde comme la plus ancienne), me paraissent dater du XVIe. siècle. De lourdes consoles qui supportent la corniche pourraient bien ne dater que du commencement du XVII,. Les fenêtres carrées à cintre surbaissé annoncent d’ailleurs cette date; mais les contreforts et la porte occidentale, dont le linteau porte une accolade, font remonter au XVIe. siècle la majeure partie des murs latéraux de ces deux travées et la façade occidentale. Un porche en bois couvert en tuile précède cette façade ; il offre, comme beaucoup d’autres porches de la même région, une ogive festonnée au dessous du toit.
La tour, en forme d’aiguille et couverte d’ardoise, s’élève au-dessus de la première travée de la nef. Je suppose qu’elle a remplacé un petit clocher-arcade qui surmontait le mur occidental. Les parties récentes du choeur et la sacristie ne datent que de un ou deux ans ; les voûtes, ou lambris, ont été refaites tout récemment en bois de sapin.
Le font baptismal, pédicule et ovale, placé près de la porte d’entrée, paraît de l’époque de Louis XIV.
L’autel, à colonnes adossé au chevet du choeur, n’a rien de remarquable. Un if magnifique existe dans le cimetière.
L’église du Torquène est sous l’invocation de Notre-Dame.
Le seigneur nommait à la cure. La population actuelle du Torquêne ne dépasse guère 250 habitants.

Château.
— Une habitation reconstruite il y a dix ans et appartenant à M. Bordeaux, de Lisieux, remplace l’ancien château.
Le Torquêne eut pour seigneur, au commencement du XIIIe. siècle, Hugues de Torquêne (Hugo de Tortaquercu), qui fit des donations considérables à l’Hôtel-Dieu de Lisieux.
Hugues de Montfort, comme seigneur suzerain,les confirma par des chartes que souscrivirent la plupart des gentilshommes de la contrée.
Henri de Saint-Aubin, fils et héritier de Hugues de Torquêne, compléta les donations de son père en faisant remise aux frères et aux pauvres de l’Hôtel-Dieu des cinq sols de rente dont ils s’étaient chargés, en compensation des biens qu’ils avaient reçus. Sa charte est datée de 1250.
Je ne sais, m’écrit M. Ch. Vasseur, combien de temps cette famille resta en possession de la terre à laquelle elle devait son nom. Je n’ai trouvé aucun document qui prenne place depuis cette époque jusqu’à la fin du XVI. siècle.
Alors paraît une autre famille, la famille de Nocey. On trouve sur une quittance de treizièmes, du 25 mars 1599, la signature d’un membre de cette maison. C’est probablement Roland de Nocey, écuyer, seigneur de Boucey , qui avait épousé sa parente, Marie de Nocey, dame de Torquêne, c’est-à-dire héritière de cette terre.
Vers la fin du XVIIe. siècle, Gaspard de Nocey ou de Nossy, écuyer, l’un de Messieurs les Maréchaux de France, était seigneur du Torquêne. Son nom figure dans l’Armoriai manuscrit de d’Hozier, qui lui donne pour armoiries : d’argent à 3 fasces de sable, accompagnées de 10 merlettes de même, posées 4,3,2,1.
Charles de Nocey, chevalier, seigneur du Torquêne, qui vivait en 1725, toujours d’après les quittances des treizièmes, était probablement fils du précédent. Il avait épousé Madeleine Labbey, fille de Pierre Labbey, seigneur d’Écajeul et de La Roque-Baignard.
La famille de Nocey a possédé la terre du Torquêne jusqu’à l’époque de la Révolution. On voit dans les registres de la municipalité de St.-Désir de Lisieux, de 1790, que, lors de la fédération des gardes nationales qui eut lieu le 29 août, M. Rolland de Nocey commandait la compagnie du Torquêne, comme M. le comte de La Rivière-Pré-dauge, celle du Pré-dauge;
M. du Bois du Bais, celle de Cambremer, etc. Je cite ce fait, qui me paraît remarquable. Il fallait qu’ils eussent été bien tyranniques, lorsqu’ils jouissaient de leurs droits, ces seigneurs de paroisse, pour que leurs anciens vassaux, devenus libres, n’aient rien trouvé de mieux à faire que de les mettre à la tête de la force publique par une élection spontanée.

2 – Pièces Justificatives:
1160
Robert Ier comte de Montfort, fait don au prieur et aux moines de Saint-Ymer (Saint-Hymer), de l’église de Watertot et de la chapelle Saint-Nicolas du château de Montfort. Témoins: Roger, prieur de Conflans; Valdericus, secretarius, Gaufridus d’Asnières; Matrieu et Richard de Bonnebosq (note sur la seigneurie de Bonnebosq, et des fiefs en relevant: Betteville, le Torquesne et Gassart); Richard Charpentier, Roger Crassius ; Henri, fils Robert.
= BN. ms. nouv. acq. lat. 2097, p. 15 –
¸ Charles BREARD, Les cartulaires de Bricquebecq et de Saint-Ymer-en-Auge, Rouen-Paris, 1908, pp. 11-12

12.. – Hôpital de Lisieux. (après 1299 dans le fichier)
Hugues de Torquesne fait une donation à l’Hôtel Dieu, confirmée par Hugues de Montfort son suzerain. Témoins: Guillaume de Montfort, Raoul de Bailleul, Guillaume de Bonnebosc, Hugues chapelain de St Hymer, Robert Bertran et alii.
= Charles VASSEUR, 1864. p.15 ; (voir Fonds Vasseur à SHL)

1312.
p. 38
(36) De la terre du Torquesne que Robert Trihan tien fe, pour tout l’an………………………………………………….V s. Le Torquesne, paroisse de la Sergenterie de Beuvron, au Nord de la route de Lisieux à Annebaut. Cette ferme fut ensuite tenue par Colin de Grainville, Colin Le Vicomte, puis, en 1461 par Thomas Moulin.- Les Trihan possédaient à Douville un fief mouvant de la Baronnie de Roncheville. Dans l’aveu que Colin Le Vicomte fit au roi le 15 juin 1395 du fief entier du Torquesne, il est mentionné que l’hommage en est réclamé par Pierre Trihan à cause de sa seigneurie de Douville et qu’il y a procès (A.N. P19221, n° 46.229).
= Henri de FRONDEVILLE, Le Compte de Gautier du Bois, vicomte d’Auge pour la Saint-Michel 1312 in Mélanges publiés par la Société de l’Histoire de Normandie, 15e série, p. 35.

1395, 17 mars
Information de Jean Le Lieur, vicomte de Pont-Authou et Pont-Audemer, pour la mise hors de garde noble de Colinet Le Vicomte, écuyer, qui était en garde la garde du roi à cause de la terre du Torquesne; il possédait aussi celle d’Ouilly-le-Vicomte.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 7, p. 107.

1549
Aveux de la vicomté d’Auge
….
Sergenterie de Beaumont
……
F° 60 Jehan Amyot curé de morvoin avoue tenir de mond. seigneur à cause de sa dite vicomte et chestellenye de Touques le fief et seigneurye de Torquesne par ung fief de haubert noblement et franchement tenu a court et usaige en basse justice en lad. viconté dud. lieu d’Aulge Auquel fief y a notre et herchouage. (?) sur laquelle soulloit avoir manoir et maison place de coullombier qui de pnt. sont en ruyneet non valleur Reserve une ou deux maisons nouvellem. ediffiez… et en icelle fief est et appartient le patronnaige et droit de presenter à l’eglise parroissial dudit lieu du Torquesne
= AD 14. A 281. Registre 517 ff.

1600, 22 mai – Lisieux
Laurent Héroult, fils Kehan, de la paroisse du Torquesne, du métier de boucher, demeurant en la paroisse et bourg de Pont-L’Evêque, confesse avoir vendu à Gilles Le Guay, du métier de bourlier, demeurant Saint-Germain de Lisieux, une maison conssistant en une petite cave ou cellier, une boutique, chambre et grenier l’un sur l’autre, située en la ville de Lisieux, devant la Halle à blé dudit lieu, appartenant aud. vendeur par droit du retrait par lui ci-devant fait au droit de lignage de Alexis Barbas, tenue de la Comté de Lisieux, par la faisance de demi-livre de poivre de rente, moyennant 200 écus d’or.
Passé à Lisieux, avant midi, en la maison dud. Leguay, en présence de Colas Le Cousteur, de la Paroisse du Fournet, et Pierre Pains, d’Hermival.
= = Arch. SHL. 9F Deville. A. Minute, 2 ff.

1707-1710 – Caen, Chicheboville, Le Torquesne
Famille Le Liepvre,),
AD 14 2E 551 (3 p.)

1767, 7 janvier – Le Torquesne
Messire Charles Jean Gaspard de Nopcey (de Nocey – Nossy – Nocy) chevalier, seigneur et patron du Torquesne, lieutenant de nos seigneurs les maréchaux de France, garde du corps du roi, avec la commission de capitaine de cavalerie, étant de présent en son château seigneurial du Torquesne, reconnaît avoir reçu de François Barbey, demeurant à Saint-Philbert des Champs, le rachat d’une rente seigneuriale.
= = Arch. SHL. 9F Deville. A. Dossier Le Torquesne – 2 ff.
(pas trouvé trace dans les papiers référencés du FONDS DEVILLE à revoir…ce Fonds devant être réinventorié avec plus de précision)

1789.- Le Torquesne
Acte concernant la famille de Nocey du Torquesne
= AD14, Don Le Male. F 6076

3 – Archives ShL: :

Carnets de Charles VASSEUR –
DOYENNE DE BEAUMONT – 14

Sous l’invocation de Notre Dame.

Patronage:
14e Dominus loci
16e et 18e néant

Curés:
Sauvage 1764/1774
de Nocey 1786/1787.

Documents placés dans le FONDS 1F :

TORQUESNE (LE) :
1F68 – 1611 -Fragment d’un aveu rendu par l’abbaye du Val-Richer ଠMademoiselle de Montpensier…. » quant aux fiefs terres et¬ domaines situés à Sorbon, Astres, Le Torquesne et autres lieux en la Vicomté d’Auge.

1F452 : 6 prairial an 10 : vente entre Desperiers du Torquesne et Adam du Torquesne.

1F453 : 28 floréals an XI : Desperiers époux de Nocey propriétaire ¬au Torquesne vend la ferme de la friche de la Rigaudière située au ¬Besneray avec extension sur saint Julien de Mailloc et St Paul de Courtonne.

1F736 : 1566 à 1745 : St Aubin sur Gaillon, St Jean de Livet, Le¬ Torquesne : Jehan de Bigars et autres familles.

Documents placés dans le FONDS BOUDARD.
-2FA186 : an VI : accord au sujet d’un pressoir au Torquesne. (Famille David- Le Grip.)
-2FA201 : 1778 : David : Le Torquesne succession de Marie Gosset veuve Simon Le Grip.
-2FA221 : 1770 : Thomas Grip trésorier de la paroisse du Torquesne donne quittance à Pierre David de ses versements.

Achat du 11-02-2003. Lot n° 14 n° 200
216 / Lisieux et le Torquesne (Calvados). Acte coupé en deux, incomplet. 1 pièce parchemin, 60 x 46 cm. 21 juillet 1551.150€

Carnets de Charles VASSEUR :

1 – « Analyses et transcriptions … »
– : Liste des notaires :
1704 12 septembre Robert Drieu
tabellion royal aux sièges de Bonnebosq et du Torquesne
– ANALYSE DES TITRES CONCERNANT DES PROPRIETES ET PRINCIPALEMENT DES FAMILLES DE L’ARRONDISSEMENT DE PONT-L’EVEQUE ET LISIEUX :
– P.10 – 1710 23 mars
Vente faite par Charles Verger, ayant épousé Marie Delafosse de la ville de Pont-l’Evêque, à Honnête Homme Anthoine Lepetit, demeurant au Torquesne
D’une petite portion de terre en cour et plans contenant 10 perches, située en ladite paroisse du Torquesne, relevant de la sieurie du Torquesne.
En marge est écrit:
Nous Charles de Nocey, chevalier seigneur et patron du Torquesne, certifions avoir reçu le treizième du présent contrat de Gabrielle Toustain, veuve d’Anthoine Lepetit, ce qu’elle employait dans son compte.
Au Torquesne le 30 novembre 1725 Signé Denocey
– PIECES DE PROCEDURE DES XVII ET XVIII SIECLE ACQUISES PAR M. PANNIER CHEZ HUCHON (bailliage de Pont-l’Evêque)
– Page 210 – 1623 3 novembre
Fondation perpétuelle et obituaire faite à la paroisse du Torquesne de 14 livres 5 sols 8 deniers, par Nicolas Grys, à charge de dire à perpétuité une messe basse avec Libera et Oraison sur sa tombe tous les vendredis et le jour de son décès. Ladite messe sera sonnée par la grosse cloche pendant un demi-quart d’heure
– REGISTRE PLUMITIF DU GREFFE DE LA VICOMTE DE PONT-L’EVESQUE ET BARONNIE DE RONCHEVILLE COMMENCANT LE 5 JANVIER 1739 CONTENANT 80 FEUILLETS
– 1739 9 novembre
Messire Charles de Nocey, chevalier seigneur du Torquesne

2- « Doyenné de Beaumont.doc »
2 – LE TORQUESNE Torta queren Voir : Bulletin Monumental 1853 p.538 Formeville II p.150, 316 n°9 Bulletin des Antiquaires de Normandie Tome VII 1874 p.151. Sous l’invocation de Notre Dame Patronage:
14e Dominus loci 16e et 18e néant Curés:
Sauvage 1764/1774 de Nocey 1786/1787. Insinuations: Le Torquesne eut pour seigneur au commencement du 13e siècle Hugues de Torquêne (Hugo de Tostaqueren) qui fit des donations considérables à l’Hôtel Dieu de Lisieux. Ces donations furent confirmées par Hugues de Montfort, son seigneur suzerain. Henri de Saint Aubin, fils et héritier de Hugues de Torquesne, compléta les donations de son père, en faisant remise aux Frères et Pauvres de la Maison-Dieu de 5 sols de rente qui avaient été stipulées lors des donations précédentes.. Sa charte est datée de juin 1250.
Je ne sais combien de temps cette famille resta en possession de la terre dont elle avait le nom. Je n’ai pu retrouver aucun document depuis cette époque jusqu’à la fin du 16e siècle.
Alors j’ai trouvé en possession une famille nouvelle : la famille de Nocey. J’ai un reçu du 16e siècle du 25 mars 1599, signé Nocey. C’est probablement la signature de Roland de Nocey, écuyer, seigneur de Boincey, qui avait épousé sa parente Marie de Nocey, dame du Torquesne, c’est à dire héritière. Vers la fin du siècle suivant, c’est à dire au 17e siècle, Charles de Nocey, chevalier, était seigneur du Torquesne. Il avait épousé Madeine Labbey, fille de Pierre Labbey, seigneur d’Ecajeul et de la Roque Baignard. Il vivait encore en 1725 suivant des reçus de treizièmes.
Gaspard de Nocey ou de Nossy, écuyer, seigneur du Torquesne, l’un des Messieurs les Maréchaux de France, figure dans l’Armorial MS de d’Hozier. C’était probablement le père du précédent. Il portait d’argent à trois fasces de sable accompagnées de dix merlettes de même, posées 4,3,2,1.
La famille de Nocey a possédé la terre du Torquesne jusqu’à l’époque de la Révolution. On voit dans les registres de la municipalité de Saint de Désir de Lisieux de 1790, que lors de la Fédération des Gardes Nationales, qui eut lieu le 29 août, Monsieur Roland de Nocey, commandait celles du Torquesne, comme Monsieur le Comte de la Rivière Prédauge, celles du Prédauge, Monsieur du Bois du Bais, celles de Cambremer etc.…
Il fallait qu’ils aient été bien tyranniques ces seigneurs de paroisse pour que leurs anciens vassaux devenus libres, n’aient rien trouvé de mieux à faire que de les maintenir à leur tête par une élection libre.

TORDOUET


NOTES sur TORDOUET – 14693

Ancien fichier: TORDOUET.SPR

1 – L’Eglise.
2 – Le Manoir.
3 – Bibliographie.
4 – Pièces Justificatives.
5 – Archives ShL.

1 – L’Eglise:

1 – a Historique.

L’église de Tordouet dépendait de l’archidiaconé du Lieuvin, au doyenné d’Orbec.
Le plus ancien document concernant la cure de Tordouet reste, jusqu’à plus ample informé, le pouillé rédigé vers 1350[1] par lequel nous apprenons sa titulature, saint Michel, la taxe des décimes, 40 livres, ce qui la place dans la moyenne habituelle. Par contre, il ne nous livre pas le nom du patron.
A partir du début du XVe siècle, on peut appréhender son histoire grâce à une série assez exceptionnelle de documents concernant justement la collation de la cure et à la faveur desquelles les patrons présentateurs nous apparaissent. L’église dépend directement du seigneur laïc,
La collation du bénéfice relève bien entendu des évêques de Lisieux, mais ce sont généralement leurs vicaires généraux qui les représentent, souscrivant en leur nom l’acte de collation, car, au travers des titres parvenus, on perçoit la fréquence de leurs absences.
Jusqu’à la Révolution, ce patronage restera laïc et les possesseurs successifs du manoir proche continueront à nommer à la cure.
Aux environs des années 1850, le chœur de cette antique église fut irrémédiablement détruit et remplacé par une sorte de grange hideuse en brique rouges, selon le jugement du Professeur MUSSET [2] . Quant à sa partie moderne, elle fut dotée dans le troisième quart du XIXe siècle et au début du XXe siècle, d’une série de vitraux dont l’intérêt essentiel réside dans les inscriptions quoique l’ensemble, assez homogène méritait sans doute d’être étudié.
De nos jours, ce sanctuaire connaît une activité soutenue avec la présence d’une communauté orientée vers l’introduction de la musique moderne dans la liturgie. L’initiateur de ce renouveau, le Père Lecointre, qui accompagna Jean-Paul II dans la célébration de la messe célébrée à l’occasion de son passage à Lisieux en 1983, vient de décéder.

1 – b Description.

L’église de Tordouet, placée sous le vocable de Saint-Michel, couronne le sommet d’un coteau au pied duquel p. 809 coule un ruisseau, ou douet, dont le cours sinueux (tortus ductus) a donné son nom à la paroisse.
Nous nous trouvons actuellement en face de deux églises accolées, dont seuls le chœur et la tour ne subsistent de la plus ancienne. Cette partie romane est particulièrement remarquable par son voûtement, rare en Pays d’Auge et l’élévation de sa tour.

1 – c Le chœur roman.

Transformé en sacristie après la construction de la grande église de brique au XIXe siècle, le chœur et la partie basse de la tour, avaient été miraculeusement épargnés et, depuis quelques années, des travaux de restauration les ont rendus au culte, faisant réapparaître des éléments invisibles à l’époque d’Arcisse de Caumont.
Le sanctuaire était, semble-t-il très petit, puisqu’il ne comportait qu’une travée voûte d’arête sans nervures tandis que l’abside semi-circulaire est en cul-de-four. L’ensemble est éclairé par trois petites fenêtres en forme de meurtrières, ayant environ 90 centimètres de haut sur 16 de large.
A la base de l’intrados de l’arc doubleau – où il est fréquent en Normandie de rencontrer une décoration sculptée- on peut voir la figure d’une sorte de cheval fantastique crachant des végétaux ou des palmettes… aux contours simplement cernés [3] . Il s’agit d’un modèle assez fréquent en Normandie [4] . Maylis BAYLE insiste tout particulièrement sur le caractère local de ce type de sculpture qui s’inscrit dans la mode des bestiaires sculptés [5] mais exécutée par des sculpteurs peu qualifiés ou habitués à produire en série des œuvres un peu secondaires.
En avant de cette travée, la base de la tour prolonge le chœur.
A droite du chœur, est pratiquée une belle piscine ogivale trilobée, à double cuvette qui date du XIIIe siècle.
A l’extérieur, le chœur se termine par trois pans coupés, et la corniche, composée d’un gros tore, est supportée par des modillons en forme de consoles.

1 – d La tour.

La tour, était primitivement implantée entre chœur le chœur et la nef. Au-dessus de la base carrée intégrée dans le chœur nous trouvons deux étages octogonaux couronnés d’une pyramide essentée.
Le bas de la tour, autrefois flanqué de contreforts plats, est éclairé, du côté nord, par une fenêtre cintrée, moderne. Elle est supportée par quatre arcades en plein cintre, avec retraite, qui reposent sur des colonnes dont les chapiteaux, grossièrement sculptés, sont formés de larges feuilles recourbées en volutes. Au-dessus règne une arcature composée de deux arcades simulées, reçues de chaque côté par une colonnette. La transition du carré à l’octogone est ménagée par des trompes, et le formant à l’extérieur, une saillie triangulaire et s’amortissant, à l’intérieur, de la tour en forme de coquille dont le bord ou cintre externe est formé de claveaux extradossés, coquille, dans laquelle Maylis BAYLE a vu comme à TOUQUES et à DRUBEC l’amorce d’un voûtement assimilable à celui d’une tentative de coupole [6] . Le milieu de l’arc, au lieu d’être fermé d’une clé, présente un joint rempli de mortier. Les deux étages supérieurs de la tour offrent, sur chaque face, deux baies étroites séparées par une colonnette et dans un grand cintre dont l’archivolte repose, de chaque côté, sur une colonnette (voir page suivante). La base de ces colonnettes est une base attique; elle est composée de deux tores séparés par une scotie garnie d’un petit listel. Il n’y manque que le congé qui ordinairement, réunit la base au fût de la colonne. Les tailloirs forment damier. Le cintre qui surmonte les baies du premier étage retombe d’un côté sur une colonnette et de l’autre sur le tailloir qui termine les pieds-droits et relie les baies entre elles. L’archivolte des fenêtres de l’étage supérieur repose, de chaque côté, sur une colonnette dont les chapiteaux sont formés de feuilles recourbées en volute. La surface de plusieurs pierres, formant les claveaux des fenêtres, est couverte de rosaces et de losanges de différentes grandeurs. Plusieurs pierres portent également la marque de l’appareilleur.
La tour renferme deux cloches. La plus grosse, fondue par M. Bollée, du Mans, a 1 mètre 23 centimètres de diamètre; l’autre, fondue par Lemaire, a 1 mètre 04 centimètre.
Cette tour remarquable n’était pas isolée et cette forme octogonale se rencontre encore à TOUQUES [7] à DRUBEC [8] .
Maylis BAYLE, dans sa remarquable étude nous propose de rattacher cette oeuvre à l’école caennaise à laquelle nous devons les grandes abbatiales et quelques églises de moindre importance, telles Saint-Nicolas et Sainte-Paix.
Enfin, si nous poussons l’analyse au-delà de celle de nos devanciers, il reste à souligner quelques petits points de détail. En premier lieu la multiplicité des reprises de maçonnerie laissant à supposer une édification de la tour postérieure à celle du chœur. Nous nous trouverions ainsi dans un cas de figure identique à celui de VIEUX-PONT, ou selon toute vraisemblance, le mur sud a été éventré pour implanter après coup la tour que nous voyons actuellement et dans laquelle on retrouve un certain nombre d’éléments décoratifs identiques.
En second lieu, la partie haute des murs avec son tore et ses modillons se rattache à une campagne de transformations ultérieures. Il en résulte que l’on peut proposer une datation s’étageant entre les années 1080/1085 pour le chœur, 1090 pour la tour et la seconde moitié du XIIe siècle pour la partie haute des murs.

1 – e Eglise moderne.

Le chœur et la nef de l’église moderne ont été élevés dans un style aux environs des années 1850

1 – f Mobilier.

Du mobilier ancien peu de chose subsistent: les stalles du chœur d’un style habituel au XVIIIe siècle, dans la région [9] . Celles-ci, selon la note de de Caumont, proviendraient du couvent des Mathurins de Lisieux.
Selon la note d’Arcisse de CAUMONT le maître-autel accompagné d’un grand retable à colonnes torses, p. 812. (ill.) p. 813. dans le style Louis XIV, a été composé et habilement sculpté par M. Léonard, sculpteur, à Lisieux. Jacques POUGHEOL reprend cette information [10] , mais pense que ce Léonard ait utilisé des éléments provenant d’autels anciens. Cela nous paraît fort plausible car il se dégage de l’ensemble une raideur et une sécheresse auxquels le XVIIIe siècle ne nous a pas laissé beaucoup d’exemples. Ces caractères se retrouvent dans les deux statues de saint Michel et du saint évêque qui lui fait pendant.
Au fond des bas-côtés de la nef, on remarque deux autels secondaires avec retables dans le style Louis XIV dont l’exécution est particulièrement soignée Retables latéraux d’un style courant à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe. Peut-être ont-ils bénéficié des soins experts de Léonard. Les toiles représentent l’Assomption et saint Mathurin (celle-ci moderne); colonnes corinthiennes cannelées et rudentées. Fronton brisé avec attique découpé [11] .
L’intérieur de l’église est décoré avec goût. Le maître-autel accompagné de d’un grand retable à colonnes torses, p. 812. (ill.) p. 813. dans le style Louis XIV, a été composé et habilement sculpté par M. Léonard, sculpteur, à Lisieux.
Cette église a pour premier patron saint Michel. On a fait la remarque que presque toutes les églises et chapelles dédiées à saint Michel, sont placées sur un monticule et dominent une certaine étendue de pays.

2 – Le Manoir:

2 – a Historique.

Le fief de Tordouet était un plein fief de haubert s’étendant sur quelques communes environnantes.
Les documents les plus anciens font mention d’une famille du Buisson qui tient le fief dès la fin du XIVe siècle, mais peut-être même très antérieurement, et nomme à la cure.

2 – b Description.

Le manoir est situé sur une butte, sans doute naturelle, aménagée.
En plan, il représente sous la forme de deux rectangles accolés et l’ensemble est orienté Est-Ouest.
L’étude des maçonneries et des charpentes révèle trois principales campagnes de construction.
Tout d’abord, une construction de quatre travées de pans de bois sur un haut rez-de-chaussée de pierre constitué d’une maçonnerie de cailloutis entre quelques arases de pierre de taille. L’étage est particulièrement représentatif de cette charpenterie lexovienne qui a largement rayonné et donné des oeuvres de haute technicité. Il s’agit de portiques composés de poteaux verticaux assemblés en partie basse par des sommiers assis sur de puissants sommiers débordant de l’aplomb de la maçonnerie du rez-de-chaussée tandis qu’en partie haute ils sont assemblés dans les entraits des fermes. Ces portiques sont reliés entre eux par des sablières hautes et basses, ces dernières formant encorbellement. Des colombages intermédiaires, d’une section plus fine que les poteaux rythment l’ensemble selon un espacement qui se retrouve avec peu de différence dans toutes les oeuvres de ce type.
A la partie inférieure des ouvertures, coure une longue filière d’appui chevillée dans chaque poteau, assurant la liaison médiane.
En partie de ces mêmes ouvertures une traverse moulurée relie poteaux et colombages, ménageaient au-dessus un vide qui est clos par un petit volet pivotant.
Enfin pour assurer la stabilité transversale, des guettes, sortes de petites écharpes obliques, sont assemblées dans les poteaux et les potelets. Leur croisement donne des croix de Saint-André qui, au-delà de leur fonction décorative certaine, servent essentiellement à éviter tout roulement de la charpente. A chacune de ces croix correspondait à l’origine, une ouverte fermée par un volet qui, glissant de bas en haut, assurait l’obturation des ouvertures.
Les bois utilisés pour toutes les charpentes de cette époque sont généralement parfaitement épurés, bien dolés, c’est-à-dire bien dressés, et les assemblages sont d’une grande précision. La qualité de l’ensemble est telle, que malgré les innombrables transformations qui ont affecté ces façades: ouvertures de grandes baies, suppressions des croix de Saint-André, amputation des meneaux, etc., dans la majorité des cas, ces charpentes ont conservé toute leur stabilité.
Dans un second temps, on a curieusement allongé l’ensemble selon un plan en navette que seule une implantation ancienne de plan semi-circulaire paraît susceptible d’expliquer. Cette partie fut élevée sur un mur présentant un appareillage avec des arases de pierre plus serrée offrant un damier oblong.
Le rez-de-chaussée du manoir est construit en pierre et silex ce qui, quoiqu’on ait pu en dire [12] , n’est pas rare dans la contrée puisqu’on retrouve le même parti à l’église de Préaux, etc.

3 – Bibliographie:

Maylis BAYLE, Maylis BAYLE, Les origines et les premier développements de la sculpture romane dans Art de Basse-Normandie, N° 100 bis; pp. 39 b, 97 a, 98, 99, 100, 131, 137 a et b, 158, Pl. 296, 519, 520
1090
137 Le clocher octogonal de Saint-Michel de Tordouet est un peu plus récent que les précédents. La modénature des baies à gorges et à tores, les bases constituées de lourds talus ou de forme bulbeuses, à l’exception de quelques petits profils attiques qui résultent f(une restauration, indiquent plutôt les années 1090…
Arcisse de CAUMONT, Statistique monumentale du Calvados, t. V, pp. 808-813
808

TORDOUET [13]
Tordouet, ecclesia de Torto Ductu.
L’église de Tordouet, placée sous le vocable de Saint-Michel, couronne le sommet d’un coteau au pied duquel p. 809 coule un ruisseau, ou douet, dont le cours sinueux (tortus ductus) a donné son nom à la paroisse. Sa belle tour romane p. 810. octogone qui date du XIe siècle, domine d’une manière pittoresque les maisons du village et tous les vallons d’alentour.
Le chœur et la nef ont été bâtis dans le style classique, il y a environ quinze ans, l’ancienne église étant devenue, dit-on, insuffisante pour les besoins du culte. On remarque à l’entrée du chœur, six belles stalles dans le style du XVIIIe siècle, provenant du couvent des Mathurins de Lisieux.
La nef est accompagnée de bas-côtés à l’extrémité desquels s’élèvent deux jolis autels avec retables dans le style Louis XIV.
L’ancien chœur roman, qui sert aujourd’hui de sacristie, est très petit. Il offre une voûte d’arête sans nervures. Celle du sanctuaire est en forme de cul-de-four. A droite, est pratiquée une belle piscine ogivale trilobée, à double cuvette qui date du XIIIe siècle. A l’extérieur, le chœur se termine par trois pans coupés, autrefois percés de petites fenêtres en forme de meurtrières, ayant environ 90 centimètres de haut sur 16 de large. On voit encore, du côté nord, l’une de ces fenêtres qui a conservé sa forme primitive. La corniche, composée d’un gros tore, est supportée par des modillons en forme de consoles.
La tour, placée entre chœur et nef, offre deux étages éclairés par de nombreuses baies. Carrée à la base, elle devient octogone dans la partie supérieure et se termine par un toit en charpente recouvert en ardoise. Elle est supportée par quatre arcades en plein cintre, avec retraite, qui reposent sur des colonnes dont les chapiteaux, grossièrement sculptés, sont formés de larges feuilles recourbées en volutes. Sur l’un des claveaux de l’arcade qui sépare le chœur du transept, est représenté un animal chimérique, ressemblant à un cheval.
811
811. Le bas de la tour, autrefois flanqué de contreforts plats, est éclairé, du côté nord, par une fenêtre cintrée, moderne. Au-dessus règne une arcature composée de deux arcades simulées, reçues de chaque côté par une colonnette. La transition du carré à l’octogone est ménagée par des trompes, formant à l’extérieur, une saillie triangulaire et s’amortissant, à l’intérieur, de la tour en forme de coquille dont le bord ou cintre externe est formé de claveaux extradossés. Le milieu de l’arc, au lieu d’être fermé d’une clé, présente un joint rempli de mortier. Les deux étages supérieurs de la tour offrent, sur chaque face, deux baies étroites séparées par une colonnette et dans un grand cintre dont l’archivolte repose, de chaque côté, sur une colonnette (voir page suivante). La base de ces colonnettes est une base attique; elle est composée de deux tores séparés par une scotie garnie d’un petit listel. Il n’y manque que le congé qui ordinairement, réunit la base au fût de la colonne. Les tailloirs forment damier. Le cintre qui surmonte les baies du premier étage retombe d’un côté sur une colonnette et de l’autre sur le tailloir qui termine les pieds-droits et relie les baies entre elles. L’archivolte des fenêtres de l’étage supérieur repose, de chaque côté, sur une colonnette dont les chapiteaux sont formés de feuilles recourbées en volute. La surface de plusieurs pierres, formant les claveaux des fenêtres, est couverte de rosaces et de losanges de différentes grandeurs. Plusieurs pierres portent également la marque de l’appareilleur.

La tour renferme deux cloches. La plus grosse, fondue par M. Bollée, du Mans, a 1 mètre 23 centimètres de diamètre; l’autre, fondue par Lemaire, a 1 mètre 04 centimètre.
L’intérieur de l’église est décoré avec goût. Le maître-autel accompagné de d’un grand retable à colonnes torses, p. 812. (ill.) p. 813. dans le style Louis XIV, a été composé et habilement sculpté par M. Léonard, sculpteur, à Lisieux.
Cette église a pour premier patron saint Michel. On a fait la remarque que presque toutes les églises et chapelles dédiées à saint Michel, sont placées sur un monticule et dominent une certaine étendue de pays.
La commune de Tordouet, qui comptait autrefois 1.400 habitants, n’en a plus aujourd’hui que 900. Le nombre des métiers à tisser s’élève à 150 environ.
Manoir. Le manoir se trouve au-dessous de l’église, à l’extrême pointe du coteau. Bâti sur une motte importante, dont les fossés étaient alimentés par le petit ruisseau qui serpente au fond du vallon, il a le caractère des constructions du XVIe siècle: rez-de-chaussée en échiquier de pierre et de silex taillé; partie supérieure en bois. Les sablières des encorbellements sont moulurées; du reste, pas de sculptures. Les combles sont d’une dimension exagérée. Au milieu du paysage boisé qui l’environne, avec son pignon garni d’un lierre vigoureux et l’eau qui baigne ses bases, ce manoir produit un effet pittoresque, presque grandiose.
CAUMONT Arcisse de: Statistique monumentale du Calvados réédition Floch, tome III, page 808.
Hélène COUZY, Les châteaux de Cricqueville et de Victot et l’architec­ture polychrome en Normandie orientale, CAF, 132, 1974 (1978), pp. 118-138 (p. 130 ill.)
ill. : Querville, p. 119; Tordouet, p. 120; Verneuil, p. 121; Blanc-Buisson à Saint-Pierre-du-Mesnil, p. 123; Manoir de Calletot à Lanquetot, p. 125; Pigeonnier du manoir de Cauville, p. 125; Cricqueville, p. 127, 128, 129, Bellou, p. 130; Victot, pp.131-135
Philippe DETERVILLE, Tordouet (Manoir) dans Charme discret des manoirs du Pays d’Auge, pp. 76-78 ; filière d’allège, guettes
Roland ENGERAND, En Pays d’Auge, ouvrage orné de 44 gravures, Tours, Arrault, 193, In-8°, 182 p.; A Lisieux, bonne vie et belle vie – Au Val-Richer: François Guizot, ou la dictature du juste milieu – A Saint-Hymer: Port-Royal en Normandie – Sur les bords de la Touques: la Dame de Fervaques – Sur les bords de l’Orbec et de la Dives – Adieux au Pays d’Auge (Tordouet; Saint-Martin-de-Mailloc; Saint-Pierre-de-Mailloc; Saint-Pierre-sur-Dives; Saint-Martin-de-Bienfaite; la Cressonnière)
Editions FLOHIC: Le Patrimoine des communes du Calvados page1251.

GUIBLAIS, Promenades dans le canton d’Orbec-en-Auge, 1973

Jean LESQUIER, Les plus anciens textes de la Société Historique de Lisieux – 1208-1450, BSHL., N° 22, 1914-1915, pp. 27-55; t. à p., Caen, Domin, 1915, In-8°, 31 p. (Orbec, Mesnil-Gonfrey, Neuville-sur-Touques, Bienfaite, Beau­mont-en-Auge, Bonneville-sur-Touques, Blonville, Heullant, Blonville, Vauvil­le, Tordouet).
Isabelle JOUAN, dir., Pays d’Auge – Un terroir, un patrimoine – Guide des cantons de : Lisieux II, Saint-Pierre-sur-Dives, Livarot, Orbec, s.l.s.d. Pays d’Accueil Sud-Pays-d’Auge (1989), 110 x 210, 81 p. 6 cartes h.t.
Paul LE CACHEUX, Actes de la chancellerie d’Henri VI concernant la Normandie sous la domination anglaise (1422-1435), Rouen-Paris, Lestringant-Picard, 1907, 2 vol., In-8°.
Tordouet, II, 301 –
Léon LE CLERC, Manoirs normands, L’Illustration
(Grandchamp, Canapville, Manoir des Trois Diables de Lilambert, Lieu-Binet, Manoir du Désert, Manoir du Breuil-Blangy) Manoir d’Argentelles, Prestre­val à Barneville, Crèvecoeur, Tordouet, Vitenval), L’Aumône à Saint-Hymer, La Vallée à Barneville, Le Mesnil) la Croix-Sonnet)
rec. factice Pages de Tourisme de l’Illustration)
MANEUVRIER Christophe: Marques de plomb des textiles au XVIIIe siècle:. Bulletin du Foyer rural du Billot n°42, page 37.
Jannie MAYER, Ministère de la Culture et de la Communication Direction du Patrimoine. Catalogue des Plans et Dessins des Archives de la Commission des Monuments Historiques – Tome I, Basse-Normandie: Calvados, Manche et Orne. Introduction de Françoise Berce, Caen, Lafond, 1980, 167 x 250, VII, 367 p., ill. couv. ill.; Tordouet : église, p.
PANNIER Arthème: voir Archives SHL, NE12, 2e carton.
Henri PELLERIN, La découverte d’une lettre de l’époque révolutionnaire au manoir de Tordouet, PA, 22, N° 10, Octobre 1972, pp. 17-27, ill.
Henri PELLERIN, Architecture romane , 20, N° 12, Décembre 1970; 21, N° 1, Janvier 1971; N° Février 1971
Edmond SPALIKOWSKI, Au pays des Manoirs. Quelques gentilhommières du Calvados, Revue du Touring Club de France, août 1937, pp. 235-245
Classeur Construction Normandie – Tordouet – Saint-Christophe – Le Lieu-Bi­net – Vasouy – Glatigny, à Tourgville – Les Dominicaines, à Pont-l’Evêque – Le Breuil-en-Auge – Malou, à Norolles – La Cauvinière – Le Manoir du Désert – Englesqueville – Saint-Hymer, Manoir du Fresnay – Fort-Basseville, à Ecajeul – Sainte-Marie-aux-Anglais – Grandchamp – Coupesarte – Bellou – Auquainville – Cambremer – Bouttemont, à Ouilly-le-Vicomte – Saint-Germain-de-Livet – Mesnil-Mauger – Auquainville (Clichés abbé BRETOCQ et ESTEVE)

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Notes de MM. Billon, Vasseur et Palmier.
Tordouet, ecclesia de Torto-Ductu.
L’église de Tordouet, placée sous le vocable de saint Michel, couronne le sommet d’un coteau au pied duquel coule un ruisseau, ou douet, dont le cours sinueux (tortus ductus) a donné son nom à la paroisse. Sa belle tour romane, octogone, qui date du XI* siècle, domine d’une manière pittoresque les maisons du village et tous les vallons d’alentour.
Le choeur et la nef ont été bâtis dans le style classique, il y a environ quinze ans, l’ancienne église étant devenue, dit-on, insuffisante pour les besoins du culte. On remarque, à l’entrée du choeur, six belles stalles, dans le style du XVIIIe siècle, provenant du couvent des Mathurins de Lisieux.
La nef est accompagnée de bas-côtés, à l’extrémité desquels s’élèvent deux jolis autels avec retable dans le style Louis XIV.
L’ancienne nef ne dépassait pas la chaire actuelle et mesurait à peu près la longueur de l’ancien choeur.
L’ancien choeur roman, qui sert aujourd’hui de sacristie, est très-petit. Il offre une voûte d’arête sans nervures.
Celle du sanctuaire est en forme de cul-de-four. A droite est pratiquée une belle piscine ogivale, trilobée, à double cuvette, qui date du XIIIe siècle. A l’extérieur, le choeur se termine par trois pans coupés, autrefois percés de petites fenêtres en forme de meurtrières, ayant environ 90 centimètres de haut sur 16 de large. On voit encore, du côté nord, l’une de ces fenêtres qui a conservé sa forme primitive.
La corniche, composée d’un gros tore, est supportée par des modillons en forme de consoles.
La tour, placée entre choeur et nef, offre deux étages éclairés par de nombreuses baies. Carrée a sa base, elle devient octogone dans la partie supérieure et se termine par un toit en charpente recouvert en ardoise. Elle est supportée par quatre arcades à plein-cintre, avec retraite, qui reposent sur des colonnes dont les chapiteaux, grossièrement sculptés, sont formés de larges feuilles recourbées en volutes.
Sur l’un des claveaux de l’arcade qui sépare le choeur du transept, est représenté un animal chimérique, ressemblant à un cheval.
Le bas de la tour, autrefois flanqué de contreforts plats, est éclairé, du côté du nord, par une fenêtre cintrée, moderne.
Au-dessus règne une arcature composée de deux arcades simulées, reçues de chaque côté par une colonnette.
La transition du carré à l’octogone est ménagée par des trompes formant, à l’extérieur, une saillie triangulaire et s’amortissant, à l’intérieur, de la tour en forme de coquille dont le bord ou cintre externe est formé de claveaux extradossés. Le milieu de l’arc, au lieu d’être fermé par une clef, présente un joint rempli de mortier. Les deux étages supérieurs de la tour offrent, sur chaque face, deux baies étroites séparées par une colonnette et dans un grand cintre dont l’archivolte repose, de chaque côté, sur une colonnette (V. la page suivante). La base de ces colonnettes est une base attique; elle est composée de deux tores séparés par une scotie garnie, de chaque côté, d’un petit listel. Il n’y manque que le congé qui, ordinairement, réunit la base au fût de la colonne. Les tailloirs forment damier. Le cintre qui surmonte les baies du premier étage retombe, d’un côté, sur une colonnette, et de l’autre sur le tailloir qui termine les pieds-droits et relie les baies entre elles. L’archivolte des fenêtres de l’étage supérieur repose, de chaque côté, sur une colonnette dont les chapiteaux sont formés de feuilles recourbées en volute. La surface de plusieurs pierres, formant les claveaux des fenêtres, est couverte de rosaces et de losanges de différentes grandeurs. Plusieurs pierres portent également les marques de l’appareilleur.
La tour renferme deux cloches. La plus grosse, fondue par M. Bollée, du Mans, a 1 mètre 23 centimètres de diamètre; l’autre, fondue par Lemaire, a 1 mètre 04 centimètres.
L’intérieur de l’église est décoré avec goût. Le maître autel, accompagné d’un grand retable à colonnes torses dans le style Louis XIV, a été composé et habilement exécuté, par M. Léonard, sculpteur à Lisieux.
Cette église a pour premier patron saint Michel. On a fait la remarque que presque toutes les églises et chapelles dédiées à saint Michel, sont placées sur un monticule et dominent une certaine étendue de pays.
La commune de Tordouet, qui comptait autrefois 1,400 habitants, n’en n’a plus aujourd’hui que 900. Le nombre des métiers à tisser s’élève à 150 environ.

Manoir.
Le manoir se trouve au-dessous de l’église, à l’extrême pointe du coteau. Bâti sur une motte importante, dont les fossés étaient alimentés par le petit ruisseau qui serpente au fond du vallon, il a le caractère des constructions du XVIe siècle : rez-de-chaussée en échiquier de pierre et de silex taillé ; partie supérieure en bois. Les sablières des encorbellements sont moulurées; du reste, pas de sculptures.
Les combles sont d’une dimension exagérée. Au milieu du paysage boisé qui l’environne, avec son pignon garni d’un lierre vigoureux et l’eau qui baigne ses bases, ce manoir produit un effet pittoresque presque grandiose.

TORDOUET. – Le manoir de Tordouet a été bâti sur une ancienne motte féodale (2),
(2) Caumout , Stat . Mon, V, p. 813. – Doranlo, Camps, p. 811

Tordouet. – Sur la limite de Cernay existe le hameau des « Catelets».

4 – Pièces Justificatives:

Promenade dans le canton d’Orbec-en-Auge – R.GUIBLAIS.
Le nom de Tordouet, au dire des étymologistes, pourrait avoir deux sens. Il signifiait, selon les uns, les « trois Drouets » c’est à dire les Trois Ruisseaux, désignant ainsi les petits cours d’eau qui arrose le territoire de la commune; selon les autres, il signifierait le « Douet Tordu », c’est à dire qui fait des méandres. Cette dernière opinion a pour elle, la forme ancienne en latin qui est « Torto Ductu ».
Important industrie du Froc. Dans presque toutes les fermes, l’atelier refermé un métier à tisser. Les Froctiers de Tordouet avaient des privilèges corporatifs, reconnus par ordonnance royale.
Vers 185, on dénombré encore 150 métiers à tisser en activité.

1320
Fiefs de la Vicomté d’Orbec en 1320 :
SERGENTERIE d’ORBEC
Arrières-fiefs de la Sergenterie d’Orbec

390 N° 12 Tordouet – Robert de Monnay y tient un sixième de fief;

= Fiefs de la Vicomté d’Orbec en l’année 1320 in H. de Formeville, t. II, p. 388 (Extrait du Ms. suppl. f° 4, 2797, Comté de Beaumont, à la B.N.)
1403, 22 décembre – Tordouet
Collation pour Guillaume du Buisson, clerc, de la cure de Tordouet, vacante par le décès de Symon Harel, prêtre, dernier possesseur, sur la présentation de noble dame Isabelle Cardonnel, dame dudit lieu. Délivrée par les vicaires généraux, l’évêque Guillaume d’Estouteville étant a suis civitate et dioc notorie nunc absentis.
= Original parchemin aux archives de la baronnie d’Orbec acquis en février 1858. Sceau arrachécité (?)dans BSHL, N° 1-2, 1869, p. 6.

1407, mars – Saint-Cyr-du-Ronceray – Tordouet
Lettres de présentation par Odon de Saint-Ouen, écuyer, seigneur de Tordoit et de Sainct Sir des Roncherez, au droit de sa femme – de maistre Olivier du mont, pour la cure dudit lieu de S. Cir, vacante par le trépas de mestre Jehan Legrix, prêtre, Derrain curé
= Original en parchemin. Des Archives de la Baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1869.

1407, juin – Saint-Cyr-du-Ronceray
Collation pour Guillaume Le Cesne, prêtre, de la cure de St. Cir des (Roncerez) vacante par le décès de Guill. du Bosc, prêtre, dernier possesseur, sur la présentation de noble dame Ysabelle Cardonnel, veuve de feu Henry (du Bysson) (du Buisson), chevalier.
Délivrée par les vicaires généraux, l’évêque Guillaume d’Estouteville, étant a suis civitate et dioci notorie nunc absentis
= Original en parchemin d’une bonne écriture. Sceau arraché. Des Archives de la Baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1869.

1432, 5 septembre – Tordouet
Rémission à un gentilhomme de la paroisse de Tordouet employé en la garde du château de Courtonne, lequel étant allé trouvé un certain Massot Hébert, rebelle pour l’engager à faire soumission, s’est pris de querelle avec lui au sujet d’une petite rivière, où ledit Massot prétendait avoir le droit de pêche, et l’a frappé mortellement de plusieurs coups de dague.
= Paul LE CACHEUX, Actes de la chancellerie d’Henri VI concernant la Normandie sous la domination anglaise (1422-1435), Rouen-Paris, Lestringant-Picard, 1907, 2 vol., In-8°.; Tordouet, II, 201.; d’après AN. JJ 175, n 143, fol. 44 verso.

1435, 26 juillet – Tordouet
Le vicaire général de Lisieux confère la cure de Tordouet à Robert du Buisson, vacante après le décès de Guillaume du Buisson (Guillelmi de Dumo) sur présentation de noble homme Henrico de Dumo scutifero, seigneur temporel du fief terre et seigneurie dudit lieu de Tordouet
= Arch. SHL GC 152. Publié par Jean LESQUIER, Les plus anciens textes de la Société Historique, BSHL, 1914-1915, N° 22, pp. 49-50.

1435, 30 novembre – Tordouet
Collation pour Robert du Buisson, clerc acolyte, de la cure de Saint-Michel de Tordouet, en tant que besoin, par suite du jugement rendu aux Assises de Rouen, relativement au patronage entre le Procureur du Roi et Henri du Buisson, écuyer qui l’avait présenté, et qui reconnaît le droit de ce dernier. Délivré par les vicaires généraux, l’évêque Pierre Cauchon a suis civitate et dioci lexovien. notorie nunc absentis et in remotis partibus agentos.
= Original parchemin, sans sceau, des Archives de la baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1859cité dans BSHL, N° 1-2, 1869, p. 6. (Ce document ne figure pas parmi ceux analysés par Jean LESQUIER)

1439, mai – Tordouet
Le doyen d’Orbec certifie avoir installé Pierre Bouquet dans la cure de Tordouet.
= Arch. SHL GC 152. Publié par Jean LESQUIER, Les plus anciens textes de la Société Historique, BSHL, 1914-1915, N° 22, pp. 51-52.

1440, 16 juillet – Saint-Cyr-du-Ronceray
Collation par Jean Legris, prêtre de la cure de St. Cir de Roncherez, vacante par décès de Guill. le Cesne, sur la présentation du Roi de France et d’Angleterre, à cause de la garde des enfants de feu Henry du Bysson (du Buisson). Délivrée par le vicaire général de Pierre Cauchon, absent.
= Original en parchemin, le sceau arraché. Des Archives de la Baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1869.

1444 – Tordouet
Compte de Jean Le Muet
129
128-129. (10) – De rente achetée sur le tènement au seigneur de Tordoit par Henry du Buisson pro toto annoxxiij l.
Tordouet était un fief entier dont le chef se trouvait dans la paroisse du même nom et qui s’étendait sur celle de la Chapelle-Yvon et des Roncerets. Henri du Buisson, écuyer, rendit aveu au roi pour ce fief le 8 octobre 1413. Il était fils de Henri du Buisson, chevalier et d’Ysabeau Cardonnel, qui était veuve dès 1397; son frère Thomas devint seigneur de Friardel (à Préaux) par son mariage avec Jacqueline Le Breton. Henri du Buisson dut solliciter du roi Henry VI des lettres de rémission à la suite d’une rixe qu’il eut en mars 1432 avec un dénommé Massot Hébert, habitant de Tordouet, qui mourut sous ses coups; elles lui furent accordées le 5 septembre 1432 (A.N. JJ, 175, N° 143. Chancel. Henry VI, t. II, p. 201) Il mourut vers 1440, laissant des mineurs. Sa fille devint dame de Tordouet et épousa Odon de Saint-Ouen, écuyer, qui rendit aveu au roi pour ce fief le 8 juin 1452. Leur postérité possédait encore ce fief au milieu du XVIe siècle.
212 (284).- De la garde des enfants soubaigés (?)de feu Henri du Buisson, en son vivant écuyer, et de la demoiselle sa femme, venus en la garde du Roy, nostre sire par le trespas de leurs dits père et mère, par Jean de Vippart le jeune. Pour moitié à ce terme…… Cv s.
291-292 (424).- A Jehan Vippart le jeune, tenant à titre de garde les héritages appartenant aux enfants soubzaaigés de feu Henri du Buisson, en son vivant écuyer, et la demoiselle sa femme, subjets chacun an à ceste recepte, c’est assavoir au terme Saint-Michiel pro toto anno en la viije partie de la sergenterie d’Orbec xxiij L.t. de rente à cause de ladite garde aux termes de Pasques et à la Saint Michiel par moictié comme il est dit cy devant en recepte ou chappitre de gardes en x L. X s. t. Pour deniers à lui déduitz par ledit viconte en obtempérant aux lettres patentes du Roy nostre sire et expédition d’icelles rendues sur le compte du terme de Pasques derrain passé, par lesquelles icelui seigneur a quitté audit Vippart la moictié de tout ce qu’il doit, tantr à cause desdites rentes que de ladite garde pour les termes Saint Michiel CCCXLI et Pasques CCCCXLII et oultre pour trois ans ensuivans par paiant pour chacun d’iceulx trois ans c’est assavoir pour ladite rente xxiij L. x S. Pour ce, pour ce présent terme dudit rabais au regart de ladite rente……xiij L. x s.
Et Pour cedit présent terme au regart de ladite garde pour moitié iii° vj) terme dudit rabaislv s.
= Henri de FRONDEVILLE, Le Compte de la Vicomté d’Orbec pour la Saint-Michel 1444. Lean Le Muet, Vicomte et receveur dans Etudes lexoviennes, IV.

1463 Recherche de Montfaut
André de Saint-Ouen, Tordouet
= P.A.M. LABBEY de LA ROQUE, Recherche de Montfaut, Caen, 1818, in-8°.

1496, 24 février – Saint-Cyr-du-Ronceray – Tordouet
Collation pour Guillaume de Saint-Pierre, clerc, de la cure de St. Cir de Roncerez vacante par décès d’Olivier du Mont. Sur présentation de noble homme René de Saint-Ouen, écuyer, seigneur de Tordouet et du Roncherey. Délivré par le vicaire général de Etienne de Blosset de Carrouges.
= Original en parchemin. Des Archives de la Baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1869.dans BSHL, N° 1-2, 1869, pp. 8-9

1528 – Tordouet
Sentence rendue ès assises de la vicomté d’Orbec entre Loys d’Orbec, chevalier, seigneur et baron dud. lieu et de Bienfaite et noble homme Ollivier de Saint-Ouen, sieur de Tordouet, héritier de deffunct Ollivier de Saint-Ouen, en son vivant écuyer et patron de Tordouet.
= Arch. SHL. Notes de Charles VASSEUR, Archives détruites de la baronnie d’Orbec compulsées en 1858.

1528 – Tordouet
Vente par Jacques Duval et Béatrice sa femme, de Tordouet, à noble homme Ollivier de Saint-Ouen, sieur de Tordouet et e Maigny, d’une portion d’héritage sise à Tordouet, par le prix et somme de 35 sols tournois.
= Arch. SHL. Notes de Charles VASSEUR, Archives détruites de la baronnie d’Orbec compulsées en 1858.

1533, jeudi 30 janvier – Courtonne-la-Meurdrac
Noble dame Guillemette Le Prévost, dame de Hermival, veuve de feu Christophe Dubosc (du Bosch), en son vivant écuyer, confesse avoir vendu à Jehan Le Valloys, écuyer, seigneur de Putôt, une pièce de terre labourable contenant dix à onze acres sise en la paroisse de Courtonne-la-Meurdrac, jouxte d’un côté le sieur Duclos, d’autre côte le seigneur de Tordouet, d’un bout le chemin tendant à Bernay, d’autre bout, le chemin tendant à l’Hôtellerie, moyennant deux cents livres tournois.
= Tab. de Lisieux – Analyse Et. Deville

1538, mardi 2 juillet – Lisieux
Nobles et discrètes personnes, maître Robert de La Reue, Jehan Osmont et Richard Denocy, prêtres, chanoines en la cathédrale, députés par les autres chanoines, confessent avoir reçu de noble homme Olivier de Saint-Ouen, seigneur de Tordouet, le racquit et franchissement de 21 livres tournois de rente.
= Tab. de lisieux – Analyse Et. Deville.

1540 RECHERCHE DES NOBLES DE L’ELECTION de LISIEUX
Faite en 1540…
Tordouet
20
20. Dérogeans nuls
Olivier de Saint-Ouen, Sr. du lieu, pour justifier sa noblesse, a produit plusieurs lettes et écritures par lesquelles il a dit justifier, qu’il étoit descendu au 7e ou 8e degré de Mre Gaston de Saint-Ouen, cher vivant en 1265.
= LABBEY de LA ROQUE.- Recherche faite en 1540, par les Elus de Lisieux des nobles de leur Election, Caen, Poisson, 1827, In-8°, 170 p.

1562 – Tordouet
68 13 – Olivier de Saint-Ouen, écuyer, seigneur de Tordouet et de Courdoville (La Courdouville, fief à La Chapelle-Yvon. Note de M. Rioult de NeuvilleLVI l.
= LEBEURIER (P.-F.), Rôle des taxes de l’arrière-ban du bailliage d’Evreux en 1562 avec une Introduction sur l’histoire et l’organisation du ban et de l’arrière-ban, Evreux – Rouen, Huet – Lebrument, 1861, p. 68.

1565, jeudi 26 avril – Tordouet
Noble personne Me Loys Duboys, chanoine de Lisieux et curé de Cambernon, demeurant à Lisieux, rend et remet ès mains de noble homme Olivier de Saint-Ouen, seigneur de Tordouet, le fief, terre et seigneurie de Monnay, assis et situé aux paroisses ded. lieu de Tordouet, Saint-Cyr-du-Ronceray, La Chapelle-Yvon et environs et en état que led. Duboys l’a eu et acquis de noble personne Me Guy de Saint-Ouen, curé de Saint-Martin-de-l’Espinay-Tesson, de présent demeurant à Lisieux, lors seigneur dud. fief et seigneurie de Monnay, oncle dud. seigneur de Tordouet, duquel ledit fief est tenu. Selon les lettres du 18 août dernier led. Duboys avait acquis led. fief moyennant la somme de 500 livres.
= Tabell. de Lisieux – Analyse Et. Deville.

1587, 11 avril – Tordouet
Par devant Robert Prestot et Etienne Fromyn, tabellions au siège d’Auquainville, Pierre Leprévost, receveur de la paroisse et seigneur de La Croupte, vend et transporte à François Lescurey, de Tordouet, 1 écu 5 sols ts. de rente. Témoins: Claude Cudorge, bourgeois de Fervaques et Bonaventure Vastine, de Courson.
= Arch. SHL, Parchemin.

1596, 6 avril 1596 Fervaques
Archives SHL:1F429 : 6 avril 1596 : Jehan Gallopin de Tordouet à l’instance et ­requête de Jehan Cullier de Fervaques reconnaît qu’il appartient à Cullier le droit à l’acquisition d’une pièce de terre à ­Fervaques.

1610, 5 décembre -Tordouet
Par devant Pierre Vastine et Gabriel Rioult, tabellions royaux au siège d’Auquainville, Nicolas Lescurey, écuyer, de la paroisse de Tordouet tient et clame quitte Ollivier et Philippe dits Roussel, de Fervaques, de tous les arrérages échus de 65 sols tournois de rente. Témoins: Michel Quesnie, de Saint-Germain-de-Livet, et Nicolas Le Front, de Tordouet.
= Arch. SHL.

1635, 17 juin – Tordouet
Par devant Michel Quesnée et Jehan Raullin, tabellions au siège d’Auquainville, Jean Corbel, de Lisieux, s’oblige envers Guillaume Rougey, Etienne Hue, Jacques Amyot, Guillaume Germain, fils Yves, Marin Hue, Louis Amyot, Guillaume Delmaigne, Roulland Aupoix, se faisant fort pour Louis Gallopin, leur consort, absent, pour la collecte de la taille dans la paroisse de Tordouet.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Dossier Tordouet.

1638-1643 – Tordouet
Documents relatifs à la perception de la taille dans la paroisse de Tordouet.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Dossier Tordouet. 3 p. papier

1659, 9 novembre – Tordouet
Par devant Guillaume Piperel et Charles Dunel, tabellions à Orbec, François Lescurey, sieur de Lajourie, paroisse de Tordouet, cède et transporte à Pasques Cullier, de Fervaques, la somme de 65 sols tournois de rentes hypothécaires, moyennant 32 livres 10 sols. Témoins: Jean Courthonne et Jean Dandelot, de Tordouet.
= Arch. SHL. Parch. 2 ff.

1667-1682 – Tordouet
Pièces de procédure concernant Jean Le Vavasseur, sieur du Buisson, demeurant à Tordouet, à propos de la succession des enfants mineurs de Anne Regnoult, veuve en premières noces de Me Louis Corbel.
= Arch. SHL. Papier, 9 pièces.

1674, 27 avril – Tordouet
Sursis accordé à Guy de Chaumont, baron d’Orbec pour bailler son aveu de la seigneurie de Tordouet.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Dossier Tordouet

1734, 1er février – Tordouet
Aveu rendu à Jacques-Antoine de Chaumont, marquis de Guitry, baron d’Orbec et Bienfaite, seigneur et patron de Tordouet, le Ronceray, la Chapelle-Yvon, baron de Lesques, etc., au nom des Pères Capucins d’Orbec, pour leur maison en cette ville.
= Arch. SHL. FF 328.

1760, 6 septembre – Tordouet
Par devant Louis Horlaville, notaire pour le siège de Glos-sur-Lisieux, noble dame Marie-Anne de Bonnechose, veuve de Robert Hardy, sieur de la Roche, demeurant en la paroisse de Tordouet, donne à Pierre Faguet, de lad. paroisse de Tordouet, la somme de 220 livres de rente foncière perpétuelle et non rachetable pour le récompenser de ses services. Témoins: Jacques Mourier, praticien, demeurant en la paroisse de Saint-Jean-de-Livet, Jacques et Pierre Drouet, père et fils, laboureurs demeurant à Saint-Martin-de-Mailloc.
= Arch. SHL. Parch. 2 ff.

1760
Archives SHL.1F546

1760 : donation à Pierre Faguet de Tordouet (devant notaire de Glos sur Lisieux) moyennant rente foncière ­perpétuelle.
1780, 27 janvier – Tordouet
Jean Bauche, de la paroisse de Tordouet, vend à Pierre Cullier, de la paroisse du Ronceray, deux pièces de terre sises à Tordouet.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Parch. 2 ff.
1780, 12 février – Tordouet
Procès-verbal d’arpentage, par François Le Franc, arpenteur du bailliage d’Orbec, y demeurant, de deux pièces de terre en labour, sises à Tordouet, triège du Clos Montier, appartenant à Pierre Cullier, suivant contrat de vente du 27 janvier 1780.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Parch. 2 ff.

5 – Archives de la ShL:

Carnets de Charles Vasseur:
Doyenné d’Orbec:
19 – TORDOUET (de Torto Ductu)
Sous l’invocation de St Michel

Curés:
Tulou 1764
Berardel ou Bernardel 1767/1787
Guy de Saint Ouen, curé de Tordouet (v; charité de Surville)

Insinuations:
14 juillet 1454: acte d’information au sujet de la cure vacante de Tordouet par la mort de Pierre Bouquet et sur le patronage.
Le bénéfice.
La cure de St Michel de Tordouet, en patronage laïque, ayant vaqué le 3 octobre 1672, et le patron qui faisait profession de la religion prétendue réformée, ayant supplié Monseigneur l’Evêque de Lisieux de le conférer à Me Olivier Vimont, cet évêque le refusa à cause des mauvaises mœurs de ce prêtre, qui avait scandale dans la province; mais en même temps il lui promit de le conférer à tout autre personne capable qu’il lui voudrait présenter. Le patron qui voulait absolument faire tomber ce bénéfice entre les mains de Vimont, se voyant frustré eut recours à la ruse. Dans ce dessein, il part de la province pour se rendre à Paris et sur le chemin il écrit une lettre à Monseigneur l’Evêque de Lisieux par laquelle il mande son voyage, l’assure qu’il ne sera pas long et le prie de vouloir attendre son retour pour conférer le bénéfice. Cependant étant à Paris il charge un banquier en Cour de Rome pour impétrer le bénéfice au nom de Vimont. C’était là le sujet de son voyage, et il ne prenait cette précaution qu’afin que s’il arrivait dans la suite que celui auquel il ferait conférer ce bénéfice lors de son retour, ne voulut pas le remettre entre les mains de Vimont, ce prêtre … tout au moins prétendre sur une signature de la Cour de Rome.
Le Patron étant de retour dans la province de Normandie, fait conférer le bénéfice à Maître Martin Burel, mais Burel n’ayant pas voulu s’en désister comme l’espérait le patron, Vimont fit paraître sa provision en Cour de Rome. En conséquence il présenta requête en la Chambre des vacations, à ce qu’il lui fut permis de prendre possession pour la conservation de son droit et qu’il lui fut décerné un mandement pour faire assigner Burel en la Cour en cas d’opposition, ce qui lui ayant été accordé et sur la prise de possession, Burel s’étant opposé, Vimont en vertu de l’ordonnance de la Cour, le fit ajourner au Parlement où Burel ayant volontairement comparu, la cause fut agitée en l’audience de la Grande Chambre…….
….. la cour faisant droit sur le mandement à maintenir et maintient Burel en pleine possession du bénéfice de la cure de St Michel de Tordouet avec dépens.
Prononcé en l’audience de le Grande Chambre le 20 juillet 1674, plaidant le Bourgeois, pour Vimont et Lyould Lejeune pour Burel. (Mémoires du Clergé Tome 10 p.941 à 958)
Description de l’église 18 mai 1865
Description du Manoir de Tordouet
Montfaut 1463: André de Saint Ouen de Tordouet

Montres du bailliage d’Evreux:
1469 Odon de Saint Ouen, escuyer, seigneur de Tordouet se présenta audit habillement d’homme d’armes, vingt archiers et vingt paiges (?) avec lui montés et armés suffisamment.
Ce sont les noms des tenants fiefs nobles en la Vicomté d’Orbec 1559, plain fief de Tordouet?
Recherche des élus en 1524, paroisse de Tordouet: Olivier de Saint Ouen, noble
Recherche de 1540
Olivier de Saint Ouen, seigneur du lieu, pour justifier sa noblesse, a produit plusieurs lettres et écritures par lesquelles il a dit justifier qu’il était descendu au 7e ou 8e degré de Messire Gaston de Saint Ouen, chevalier, vivant en 1265.
Olivier de Saint Ouen, escuyer, seigneur de Tordouet et Damoiselle Magdalaine de Mannoury, sa femme, se rendirent à la Charité de Saint Martin de Surville le 5e jour d’août l’an 1519 et donnèrent 5 sous.
Maître Guy de Saint Ouen, curé de Tordouet, se rendit à la Charité le 5e jour d’août l’an 1519 et donna 5 sous (Registre de la Charité de Surville)
Recherches de 1666: Gabriel de Bonnechose, seigneur de Braval.
Collation pour Guillaume du Buisson, clerc de la cure de Tordouet et vacante par le décès de Symon Harel, prêtre, dernier possesseur, sur la présentation de Noble Dame Isabelle Cardonnel, dame dudit lieu 22 décembre 1403, délivrée par les vicaires généraux, l’Evêque Guillaume d’Estouville étant a suis civitate et dioc (?) notorié nunc absentis(original en parchemin des archives de la Baronnie d’Orbec, sceau arraché)
Communiqué par Charles Vasseur le 7 septembre1869
Collation pour Robert du Buisson, clerc acolyte de la cure de Saint Michel de Tordouet, en tant que besoin, par suite du jugement rendu aux assises de Rouen, relativement au patronage entre le procureur du Roy et Henri du Buisson qui l’avait présenté et qui reconnaît le droit de ce dernier; 30 novembre 1435
Délivrée par les vicaires généraux l’Evêque Pierre Cauchon …
Originaux en parchemin, sans sceaux, des archives de la Baronnie d’Orbec.
Procès-verbal de prise de possession par Davy, doyen d’Orbec le 2 …1435.
Communiqué par Charles Vasseur le 7 septembre1869.
Texte en latin

[1] Auguste LONGNON , Pouillés de la province de Rouen , Paris, 1903, p. 253 A.
[2] Lucien MUSSET , Normandie romane 1 , La Pierre-qui-Vire, 3 e éd. , 1987, p. 42
[3] Voir sur ce motif, Maylis BAYLE , Les origines et les premier développements de la sculpture romane dans Art de Basse-Normandie , n° 100bis, 1992, p. 97, 98 A, ill.
[4] Il se retrouve entre autres à Montivilliers id° , p. 99 A.
[5] Voir les références au Bestiaires de Philippe de Thaon.
[6] Maylis BAYLE , op. cit. , p. 39.
[7] Henry LE COURT , L’église Saint-Pierre , à Touques in La Normandie Monumentale et Pittores­que , Le Havre , Le Male et Cie. réédit. Corlet , t. II , pp. 229-232; Lucien MUSSET , L’Eglise Saint-Pierre de Touques , in Normandie romane , I , p. 43 ; id° , L’Eglise Saint-Pierre de Touques , in Dictionnaire des Eglises de France , IV D. ; Maylise BAYLE ,  » L’Eglise Saint-­Pierre de Touques  » , Art de Basse-Normandie , N° 93bis 1986 , 16 p ; id° .-  » L’Eglise Saint-Pierre de Touques  » , A.A.N., 145, 1987 (1988), pp. 30-33; Martine TREUIL-DEMARS , « L’église Saint-Pierre de Touques », Le Pays d’Auge – Novembre 1989. Voir notre note Michel COTTIN , Bulletin de la Société Historique de Vimoutiers , n° 18, Novembre 1989.
[8] Lucien MUSSET , op. cit , p. 33.
[9] Elles mériteraient d’être rapprochées de celles provenant de l’ancienne abbaye du Val-Richer et conservées dans l’église Saint-Jacques et de celles qui garnissent le chœur de l’église de la Pommeraye.
[10] Jacques POUGHEOL , Répertoire des autels et retables du Calvados, XVIIe , XVIIIe s. dans Art de Basse-Normandie , nos 46, 47, 48, 49, 50, 1973; p. 112.
[11] Jacques POUGHEOL , Répertoire des autels et retables du Calvados, XVIIe , VIIIe s. dans Art de Basse-Normandie , nos 46, 47, 48, 49, 50, 1973; p. 112.
[12] Hélène COUZY , « Les châteaux de Cricqueville et de Victot et l’architec­ture polychrome en Normandie orientale », CAF , 132, 1974 (1978), p. 120, ill.
[13] Notes de MM. Billon, Vasseur et Pannier.

SAINT PIERRE sur DIVES

NOTES sur :- SAINT PIERRE SUR DIVES – 14654
DONVILLE SUR DIVES Réunie pour partie à Escures sur Favières et pour partie à Saint Pierre sur Dives – 27 mars 1858.
CAREL Rattaché à Saint Pierre sur Dives – 13 février 1845.

Sergeanterie de Saint-Pierre-sur-Dives. La sergeanterie noble de Saint-Pierre-sur-Dive, p.p. Mre Le Maignen, escuyer.
Le firf de Saint-Pierre-sur-Dives p.p les abbés et regilieux dud.lieu.

1 – Bibliographies
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives SHL.
4 – Cour de l’Elu.

1 – Bibliographies.

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PAUMIER Solange et Henri : « Boucherie et Carême. La coutume du bœuf viellé à Saint-Pierre-sur-Dives », PAR, 44, N° 2, Février 1994.
PAUMIER Solange et Henri : un cas d’exercice illégal de médecine et de chirurgie. Bulletin du Foyer rural du Billot, n° 28. décembre 1989.
PAUMIER Solange et Henri : « Boucherie et Carême. La coutume du bœuf viellé à Saint-Pierre-sur-Dives » Bulletin du Foyer Rural du Billot, n° 40.
PAUMIER Solange et Henri : Il y a 60 ans à Saint Pierre sur Dives. Bulletin du Foyer rural du Billot, n°16 page 41.
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PAUMIER Solange et Henri : le droit de vendre des médicaments à Saint Pierre sur Dives en 1750. Bulletin du Foyer rural du Billot, n°27, Septembre 1999..
PAUMIER Henri : Les marchands d’étain à Saint Pierre sur Dives 1614-1727. Bulletin du Foyer rural du Billot, n°72, décembre 2000.
PAUMIER Solange et Henri : Moulins et tanneries de Saint Pierre sur Dives. Bull du Foyer rural du Billot n°70 juin 2000.
PAUMIER Solange et Henri : La justice à Saint Pierre sur Dives (1638-1791) Bulletin du Foyer rural du Billot, n° 95, septembre 2006.
Pavage – carrelage « Vœu pour le classement du pavage de l’église de Saint-Pierre-sur–Dives », BSAN., XXXIV, p. 348
PEPIN Dr. J., Saint-Pierre-sur-Dives, Caen, Dedouit, s.d., 40 p.
PEPIN Dr. J., Saint-Pierre-sur-Dives. 1ère partie: Les origines, Saint-Pierre-sur-Dives, 1879
PFLIEGER JP. : A propos de la louée des domestiques. Bulletin du Foyer rural du Billot, n° 9. mars 1985.
PLANCHER, Observations sur la demande des Fermiers-Herbagers du Pays d’Auge en résiliation de leurs baux, sur le prétexte des révolutions arrivées depuis le mois de juillet 1789, Par Me Plancher, avocat à St.Pierre-sur-Dives , Caen, Impr. Le Roy; à St. Pierre-sur-Dives chez l’auteur, 1790, in-8°, 21 p.
ROSTAND André, « L’œuvre architecturale des Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur en Normandie (1616-1789) », BSAN, XLVII, 1939 (1940), pp. 82-224, XVII pl. h.t.; pp. 193-196
« Saint-Pierre-sur-Dives » in CAF, t. I, 1908 (1909), pp. 278-299
Saint-Pierre-sur-Dives en images, s.l.s.d. (Saint-Pierre-sur-Dives / Imp. Maury, 1994), 20 x 28, 157 p. ill.
P.-J.-B. VANDON, Adresse aux Français, s.l.s.d.n.n., In-12, 16 p.
[ A la fin, cette note ms.: « Ces réflexions furent rédigées par P.-J.-B. Vandon, curé à Saint-Pierre-sur-Dives, département du Calvados, et répandues à profusion le 4 mai 1793 pour arrêter le progrès de l’athéisme et les fureurs du fanatisme. P.J.B. Vandon. « En tête du titre, cette note de la même écriture : « Envoi fait au citoyen L.M. Réveillère Lepeaux. »Le titre est ainsi modifié : Réflexions adressées aux Français au commencement de la persécution exercée contre les cultes ](B.M. Caen, Lavalley)
WEBRE François : « Les tanneries à Saint-Pierre-sur-Dives – BULLETIN DU FOYER RURAL DU BILLOT, N° 10, page 40.
WEBRE François : « Les tanneries à Saint-Pierre-sur-Dives » in Catalogue de l’Exposition Les Artisans du Cuir – BULLETIN DU FOYER RURAL DU BILLOT, N° 33, Mars 1991, pp. 51-52
WEBRE François : Enquête : la repasseuse. Bulletin du Foyer rural du Billot, n°5B, juin 1984.
Foyer Rural du Billot – Histoire & traditions populaires, – Juin 2018 (n° 141) Le Manoir de l’Elu ;

2 – Pièces Justificatives :

Ce bourg est différent des autres car il est le seul bourg « à banlieue » mentionné dans nos documents. En 1108, Henri Ier confirmant les possessions de l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives, dit « …concede, et confirmo quicquid Lescelina, comitissa,… et antecessores mei ad edificandam eamdem abbatiam disposuerunt et donaverunt, videlicet burgum et villam que dicitur ad Sanctum Petrum supra Divam » , que nous traduisons par «le bourg et le village de Saint-Pierre-sur-Dives » et non par « ville », car le sens de « ville » était rendu à cette époque par le terme « civitas » ou par celui plus littéraire de « urbs ».
Ce bourg était un bourg monastique placé sous la protection de l’abbaye, protection qui s’étendait aussi aux alentours, à la « villa », à la banlieue.
Devons-nous considérer cet acte de 1108 comme « l’acte de naissance de ce bourg ? L’ « Histoire abrégée de la fondation de l’abbaïe de Notre-Dame-de-1’Epiné de Saint-Pierre-sur-Dives et des choses mémorables arrivées depuis sa fondation jusqu’à présent » révèle en première page que « après avoir épousé la fille de Turchitille, nommée Lesceline, le comte Guillaume résolut de faire sa demeure dans le bourg de Saint-Pierre-sur-Dives ; pour cet effet, il y fit bâtir un château » : d’après ce passage Saint-Pierre-sur-Dives aurait été dotée d’un bourg dès la fin du Xe siècle et le château de Saint-Pierre-sur-Dives aurait été construit dans le bourg préexistant. Mais ni A. du Monstier dans sa Neustria Pia, ni la Gallia Christiana ne parlent d’un bourg à Saint-Pierre-sur-Dives avant le diplôme de 1108 de
Henri Ier. Le rédacteur de cette Histoire abrégée, certainement un clerc, a fait un anachronisme : il a dû s’inspirer des deux diplômes de Henri Ier et, à tort, a qualifié Saint-Pierre-sur-Dives de bourg avant 1001, avant la mort du comte Guillaume, alors qu’il aurait dû employer les termes de vicus ou de villa. Mais si, ainsi qu’on le dit couramment, Henri Ier a rapporté dans son diplôme de 1108 les termes de la charte de fondation de l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives qui aurait été dressée ou signée par Guillaume le Conquérant, le bourg de Saint-Pierre-sur-Dives serait alors une création du milieu du XIe siècle.
Contrairement aux autres bourgs pour lesquels nous ne possédons que de très rares mentions de leur survie, le bourg de
Saint-Pierre-sur-Dives est attesté dans plusieurs autres documents du XIIIe siècle.

c. 1181-1206 – Vendeuvre
R. d’Ivry (de Ivreio), et Hugues, archidiacre d’Evreux, font un accord (dont la date n’est pas indiquée) entre Alvarède, abbé de Saint-Pierre-sur-Dives, et Foulques de Vendeuvres, au sujet de deux gerbes de la dîme et du patronage de l’église de Morières, qui furent conservés audit Foulques, moyennant une redevance d’une livre d’encens, ainsi qu’une mine de froment, une d’orge, et trois autres d’avoine (Le sceau brisé)
= LECHAUDE d’ANISY, Abbayes du Calvados dans MSAN, t. VII, 1834, N° 4, p. 252

1186 – Saint-Ouen-le-Pin
Alvared, abbé de Saint-Pierre-sur-Dives échange avec Robert, abbé du Val-Richer l’église de Saint-Ouen-le-Pin contre celle de Quatre-Puits et sa vavassorie.
= DU BOIS L. (1845), t.II, p.118, d’après Gallia Christiana.

1207 – Vendeuvre
Accord en 1207 entre l’abbé de Saint-Pierre-sur-Dives et Foulques de Vendeuvre, terminé par l’official de Lisieux, au sujet de la dîme et du patronage de Morières, en présence de Raoul Aioulf et de Guillaume de Séez, chanoines de Lisieux; de Guillaume de Livet, diacre, de Ranulf de Bretteville, prêtre, de Jean de Saint-Germain, moine; d’Estienne Risdebeuf; de Roger Dacvill, de Guillaume Neveu; de maître Gervais et autres.
= LECHAUDE d’ANISY, Abbayes du Calvados dans MSAN, t. VII, p. 253. N° 8.

1354, Terme Saint-Michel
Rôle des impositions affermées de la vicomté de Falaise (Incomplet du début. Concerne les recettes des sergenteries de Falaise -en partie -de Thury, de Saint-Pierre-sur-Dives – en partie – Jumel es Bruns, de Montagu, de Bretteville-sur-Laize, puis les dépenses.
= B.N Fr. 26000, 299-302.
+ IND.: NORTIER Michel,  » Les Sources… Le fonds français du département des manuscrits « , Suppl. Ann. de Norm, Juin 1963, n° 408.

1381, 1er décembre
Information de Michel Jourdain, lieutenant de Guillaume Mauvinet, bailli de Caen, et de Regnaut Bigaut, vicomte de Falaise, sur la diminution de valeur des biens tenus en fiefferme par Henri de Thiéville: moulin d’Ouville-la-Bien-Tournée et bois Frémin Le Picart en la sergenterie de Saint-Pierre-sur-Dives.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 7, p. 159.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 17.

1382, 4-10 juillet
Information de Regnault Bigaut, vicomte de Falaise pour la mise hors de garde de Robinet du Neubourg, écuyer, né en 1362, fils de Bidault du Neubourg, chevalier, mort à Saint-Pierre-sur-Dives en 1362.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 7, pp. 165-166.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 18.

1384, 24 avril
Information de Regnault Bigaut, vicomte de Falaise sur la valeur des biens qui appartinrent à Colin Agnelley, dit Taquet, écuyer, condamné vers 1358 pour crime de lèse-majesté, sis à Ecots, Vieux-Pont, Mittois, Boissey, Saint-Pierre-sur-Dives et Courcy.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 7, p. 183.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 19.

1391, 26-30 août
Information de Guillaume Le Diacre, vicomte de Falaise, sur l’âge de Colin Bonnechose, écuyer, pour la mise hors de garde noble de sa femme Jeanne de Guisay, née à Saint-Pierre-sur-Dives en 1366 ou 1367, qui était avec sa sœur en la garde du roi à cause du fief de Hiéville.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 7, p. 21
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 26.

1469, 31 mai
Fieffe de terres par Guillaume de Courcy, chevalier, baron du lieu, Jean Santon, de Mittois.
Acte de Guilbert Charles, garde du sceau des obligations de la vicomté de Saint-Sylvain, passé devant Guillaume Troterel et Jean Guerpin, tabellions à Saint-Pierre-sur-Dives.
= Bibl. mun. de Rouen. g 209 (2)
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle

1835. – archives SHL.1F873 :
1835 : BEUVRON : route de Dives à St Pierre sur Dives. concerne aussi Putot en Auge.

1836. – Archives SHL.1F874 : 1836 : chemin de Saint Pierre sur Dives à Sallenelles.

3 – Archives ShL:

Mémoire de maitrise sur « L’Hôtel-Dieu de St-Pierre-sur-Dives au Moyen-Age » soutenu en 1988 par Mme Claudine Mombrun, née Barbedette. Sur Ordinateur de la ShL.

Carnets de Charles Vasseur :
« Paroisses hors Evêché de Lisieux »
voir :
Justice de l’abbaye de St Pierre – Basnage I – 69
Curé de St Pierre
Chevillard
D’Hozier 523
Les Halles – Annuaire Normand 1857 p.416,
Annuaire Normand 1849 p.150,
Annuaire Normand 1853 p.40,
Exposition de Falaise p.7 n°70,
Académie de Rouen 1832 p.249
Bulletin Monumental 1865 p.49
Musée des Antiquaires de Normandie p.102 n°534 et p.116 n°644,
D’Estaintot – Histoire d’Estouteville p.3,
L. Delisle -Echiquier p.84 n°336 – p.122 °521 – p.189 n°822,
Mémoires des Antiquaires de Normandie Tome 23 p.266 n°1421,
Annuaire Normand 1865 p.140 p.45 (cloches)
Annuaire Normand 1866 p.514 – 525,
Annuaire Normand 1867 p.512
Histoire du Val Richer p.59
L. Du Bois – Recherches sur la Normandie p.240 à 250,
Catalogue du Musée de Rouen 1868 p.67 n°8
Bulletin des Antiquaires de Normandie:
Tome I p.133 et suivantes
Tome II p.598,
Tome III p.436,
Tome IV p.84
Mémoires des Antiquaires de Normandie Tome 26 p.365,
Annuaire Normand 1868 p.526 et 1869 p.510 à 513,
Bulletin Monumental 1854 p.433,
Formeville Tome I et tome II p.26-89.
L. Delisle – Catalogue des Actes d Philippe Auguste n°816-817
Comte de Beaurepaire – St Pierre sur Dives vers 1850
Archives du Bibliophile janvier 1869 p.25 art 335
Viollet le Duc – Dictionnaire d’Architecture Tome II p.267
Annales Bénédictines de Mabillon
Vue dans le Monasticon Gallicanum Bibliothèque Ste Geneviève à Paris Tome I
Bibliothèque nationale (Collection topographique -Calvados -Deux petites vues générales récentes, lithographies de St Pierre sur Dives ; l’une présente l’état de la ville en 1798 et l’autre de 1839)
Bibliothèque Nationale – Histoire de la fondation de l’abbaye Notre Dame de l’Espiney de St Pierre sur Dives)
Archives du Calvados – Abbaye de St Pierre sur Dives ; archives de 1541 à 1780 14 liasses 126 chartes.

Insinuations

Arrest de la Cour de Parlement de Rouen au sujet d’un procès entre les religieux, prieur et couvent de l’abbaye de St Pierre sur Dives, ordre St Benoît, appelants, comme d’abus de sentences rendues par le Sieur Evesque de Seez. La première du 5 janvier 1680 par laquelle il avait ordonné que pour la nécessité et utilité des habitants du hameau de Berville l’église dudit lieu demeurerait à l’avenir séparée de l’église paroisse de St Pierre sur Dyves 1681

Par arrêt rendu le 23 février 1748, il a été jugé qu’un seigneur Haut justicier, qui ne pouvait prouver que depuis l’érection de sa haute justice il y eut jamais eu d’Avocat Fiscal, n’avait pas le droit d’en établir un : entre les officiers de la Haute Justice de St Pierre sur Dives, le sieur Lailler, procureur fiscal et les avocats intervenants, contre Monseigneur l’Evêque de St Paul Trois Châteaux, abbé de St Pierre sur Dives, et le sieur Brudelle pourvu de l’office d’avocat fiscal.
(La tournerie – Traité des Fiefs de Normandie p.61)

Description de l’église abbatiale, des constructions venant de l’abbaye et des Halles.

St Pierre sur Dives était autrefois un modeste village connu sous le nom de l’Epinay (de Spineto). Lors de l’invasion des Normands, l’église dédiée à St Pierre, le prime des Apôtres, avait pour pasteur St Wambert, qui fut mis à mort par ces pirates, et mérita ainsi par la suite d’être élevé sur les autels (voir Bollandistes Tome V p.225 du mois de juin).
A la fin du Xe siècle le fief de l’Epinay appartenait à Guillaume, fils naturel de Richard sans Peur. Après sa mort la comtesse Lesceline, changea le château féodal que son époux avait fait construire, en un monastère de religieuses de l’ordre de St Benoît qui, n’ayant pu s’y accommoder, furent transférées par l’autorité de Hugues évêque de Lisieux, l’un des fils de la comtesse, en un autre monastère qu’elle fit bâtir et dota richement au faubourg de la même ville.
La comtesse mit alors à St Pierre sur Dive une communauté de religieux bénédictins, qu’elle avait obtenue d’Isembert, pour lors abbé de la Sainte Trinité de Rouen, sous la conduite du Vénérable Aymard qui en fut institué le premier abbé l’an 1046.
L’église cependant ne fut dédiée que le 1er mai 1067, en présence de Guillaume le Conquérant (citation d’Ordéric Vital en latin) (voir : D. Pommeraye in 4° p.75)
C’est alors, paraît-il, que le prince donna aux abbés la crosse et le titre de Comtes de St Pierre sur Dives.
Les successeurs du Conquérant ne montrèrent pas tous la même bienveillance que lui pour le monastère. Voici une longue citation d’Orderic Vital qui relate des faits qui se passaient en l’en 1106 (Livre XI, traduction Guizot Tome IV p.188) ; « Alors Foulques, abbé de St Pierre sur Dives, mourut en A,ngleterre à Winchester le 3 des nones d’avril (3 avril) ; et un certain Robert, homme de rien, ayant donné au duc cent quarante marcs d’argent, lui succéda par intrusion ;;; Aussi les moines s’enfuirent-ils loin de ce loup dévorant …Il bâtit sur le bord de la Dive une forteresse dans le couvent même ; il y réunit une troupe de soldats, et fit du temple de Dieu une caverne de brigands. Il vendit les ornements ecclésiastiques… et ce châtelain simoniaque en employa le prix à soudoyer ses satellites »
« La même année, comme nous l’avons dit, le roi Henri vint au printemps en Normandie, et réclama l’héritage paternel que des parjures, des brigands et des hommes sans aveu, opprimaient outre mesure … Robert, abbé intrus de St Pierre sur Dives, joignit aux autres crimes dont il était coupable, l’attentat pervers de Simon Judas. Il convint à Falaise avec le duc Robert et ses seigneurs qu’il leur amènerait bientôt le roi Henri avec un petit nombre des siens et dit qu’il fallait se tenir prêt à la recevoir. Ayant ainsi disposé sa trahison, l’abbé Robert se rendit à Caen, alla trouver le roi et lui dit avec les apparences de l’amitié « si vous voulez venir avec moi, je vous rends la place que je possède sur la Dives » Le roi ayant accepté sa proposition avec plaisir, il ajouta « Il n’est pas nécessaire de mener avec vous une grande armée, de crainte que l’on entende le bruit de la multitude, et qu’on ne mette des obstacles à notre entreprise. J’ai dans la place un petit nombre de vassaux qui me sont entièrement dévoués. »
Le roi se leva donc nuitamment avec sept cent chevaliers, courut à cheval toute la nuit et dès l’aube du jour se trouva près de St Pierre sur Dive. Sur ces entrefaites Rainaud de Varenne et le jeune Robert d’Estouteville, fils de Robert dont je viens de parler, s’étaient d’avance établis dans la place avec cent quarante chevaliers ; au lever de l’aurore, ils accueillirent avec des moqueries et des injures, le Roi qui s’approchait.
Henri, voyant le piège, ordonna dans son courroux de livrer aussitôt l’assaut à la garnison. Les chevaliers du Roi firent à l’instant même une attaque vigoureuse et ayant lancé du feu brûlèrent le château et le couvent. Alors Rainaud et Robert, jeunes chevaliers pleins de bravoure et plusieurs autres guerriers furent faits prisonniers. Beaucoup d’autres qui s’étaient réfugiés dans la tour de l’église y furent brûlés…
Alors on prit le traître, l’abbé Robert, et l’ayant comme un sac jeté en travers sur un cheval on le conduisit en présence de Henri.
Cet apostat ayant été relâché, s’enfuit honteusement en France, d’où il était originaire …
Cet évènement ne put qu’envenimer la querelle des deux frères. Le Roi Henry se montra cependant généreux.
Il rendit la liberté à Rainaud de Varenne et à tous ceux qu’il avait pris dans l’église de St Pierre sur Dives, et fit vœu de rebâtir cette basilique qui avait été brûlée…
En effet il jeta les fondements du nouveau monastère, et particulièrement d’une église qui peut passer pour une des belles de la province. En même temps il confirma, par une charte, les privilèges et possessions des religieux. On y voit que dès cette époque ils possédaient des biens à St Aubin sur Algot, Thiéville, Ste Marie et St Martin d’Ouville, Neuvi, Fresnay, Bazoches, Quevilly et Couronne sur la Seine, Vieuxpont, Mesnil-Gérald, Jort, Ponts (Ponts de Dives), Biéville, Caudecôte, Ammeville, Neuvilette, Réveillon, Colandon etc, avec haute, moyenne et basse justice sur le bourg et la terre de St Pierre sur Dives, à la réserve des plaids de l’Epée.
Une autre charte du même prince de 16 ans postérieure, montre avec quelle rapidité s’accroissaient les richesses du monastère, que tous les seigneurs du voisinage s’empressaient de combler à l’instar de sa noble fondatrice. Il serait trop long de donner le détail des acres de terre, dîmes, moulins, églises et autres droits honorifiques dont on se dépouillait à l’envie et l’énumération des paroisses où ils étaient situés forme déjà une longue liste : Boissey, Harmonville, Boudeville, Ammeville, Bretteville, Hiéville, Victot, Castillon, Ouville, Donville, Nonantel, Corday, Ecouché, Couliboeuf, St Georges en Auge, Ecots, Neuville, Grisay, Auquainville, le Bourg-Théroude, Louvigny, Percy, Heurtevent, Silly, Louvagny et Vieuxpont.
D’autres chartes nous apprennent aussi que les donations ne cessèrent d’arriver, et les abbés qui se succédaient mettaient tous leurs soins à augmenter le bien être et la richesse de la royale abbaye. On peut ajouter aux listes déjà si longues : les dîmes de St Ouen le Paingt qui furent échangées en 1186 avec l’abbaye du Val Richer, pour des terres situées à Morières ; la dîme du Moulin de Morteaux données en 1024 ; des terres à Berville en 1249 ; des rentes à Boissey en 1251 ; St Pierre sur Dives 1252 ; Viette 1269 et 1287 etc., etc. …
Cependant l’œuvre de reconstruction entreprise par le Roi Henry Ier suivait lentement son cours et à l’exemple de prince tous voulurent suivant leurs moyens y contribuer largement. En 1145 on construisait l’église ; Haimon était alors abbé et il a laissé une lettre qui fait bien voir l’élan et l’énergie avec lesquels on poussait à bonne fin les plus grandes entreprises au Moyen-Age : « C’est un prodige inouï, dit-il, que de voir des hommes puissants, fiers de leur naissance et de leurs richesses, accoutumés à la vie molle et voluptueuse, s’attacher à un char avec des traits et voiturer les pierres, la chaux, le bois et tous les matériaux nécessaires pour la construction de l’église sacrée. Quelquefois mille personnes, hommes et femmes, sont attelés au même char, tant la charge est considérable et cependant il règne un si grand silence qu’on n’entend pas le moindre murmure. Quand on s’arrête dans les chemins, on parle, mais seulement de ses péchés dont on fait confession avec des larmes et des prières ; alors les prêtres engagent à étouffer les haines, à remettre les dettes etc. … S’il se trouve quelqu’un assez endurci pour ne pas vouloir pardonner à ses ennemis, et refuser de se soumettre à ces pieuses exhortations aussitôt il est détaché du char et chassé de la sainte compagnie.
(quelques lignes en latin tirées de Bourasse – Histoire des Cathédrales de France)
Cette construction n’est point parvenue entière jusqu’à nous. On verra plus tard la description des retouches postérieures qu’elle a subies. Le monastère était dès lors considérable et le nombre des vassaux qui étaient venus se grouper à son ombre était assez grand pour lui donner le titre de bourg clos avec une banlieue, comme Cambremer, Dives, Lisieux et les autres localités importantes.
Lors de la Conquête du Roi Philippe-Auguste au commencement du XIIIe siècle, le rôle de l’abbaye de St Pierre sur Dives dut être tout passif : l’histoire n’en parle point.
En 1250 le 2 des Kalendes de juillet, Odon Rigault, archevêque de Rouen vint faire sa visite pastorale dans le monastère Il y trouva 30 moines, tous prêtres, excepté trois. Ils avaient un actif de 2000 livres de revenu et en outre 30 marcs d’Angleterre, fournies par deux prieurés qu’ils possédaient dans ce royaume.
Ila avaient à servir 40 livres de pensions. Neuf années plus tard, l’archevêque fit une seconde visite ; le 6 des kalendes de septembre 1259, le chiffre des moines et celui des revenus avaient été croissant ; ils étaient 36 et jouissaient de 3000 livres de revenu. Le Prélat nous donne en outre un renseignement précieux pour l’archéologie : claustrum, dit-il, non poterat servari propter operarios.
Mais déjà le terrible fléau de la guerre approchait. On connaît les terribles luttes des Rois d’Angleterre et de France.
C’était en l’an 1417 le roi d’Angleterre étant arrivé à Trun le 4 octobre, jugea à propos de faire saisir par un nommé Pierre de la Lande, les revenus des bourgs de St Pierre sur Dives, Courcy, Troarn et Ste Barbe, sans que l’on voie cependant qu’il eut reçu aucune provocation. (Bulletin Monumental Tome VI p.223)
Aussi lorsque vingt ans plus tard les Français revinrent en conquérants dans le pays, Robert de Rupierre qui tenait la Grosse Abbatiale depuis 1418, et l’investiture de roi des Anglais : « Tint le fort dans son abbaye où les habitants du bourg et des environs se retirèrent et il paraît qu’il y fut tué le 4 janvier 1447, époque certaine de sa mort et de l’incursion des gens de guerre audit bourg. Il est enterré au milieu de la chapelle de Ste Catherine où l’on voit sa tombe, ses armes et son épitaphe. » Lachesnaye Tome XII p.394)
Les dernières vicissitudes n’étaient pas arrivées. En 1528 il fallait rebâtir l’église et une partie des bâtiments de l’abbaye, mais non sans laisser néanmoins de très notables parties de constructions anciennes
Puis vinrent les guerres de Religion. En 1667, la Congrégation de St Maur en prit possession, pour être chassée 120 ans plus tard par le Révolution.
Comme comte, c’est-à-dire comme l’un des Grands Vassaux de la Normandie, l’abbé de St Pierre sur Dives avait séance à l’Echiquier.
L’antique blason de l’abbaye ne peut celui que lui attribue d’Hozier, le grand fabricateur et qui sent trop une origine moderne : de France au lambel de 3 pendants de gueules chargé de 3 tours d’or crénelée, une sur chaque pendant (112)

1282 – 2450 – Arrêt portant qu’un accord fait entre le Roi et l’abbaye de St Pierre sur Dives au sujet du plaid de l’Epée ne s’étend pas aux possessions de l’abbaye dans le baillage de Rouen. (Olim II f°63) Archives de l’Empire – Actes du Parlement Tome I p.233.

1290 – 2685 – Arrêt ordonnant à la requête de l’abbé de Notre Dame de St Pierre dur Dives, au bailli de Caen de cesser de tolérer des juifs dans la ville de St Pierre malgré l’opposition de l’abbé. (Olim II f°84) Archives de l’Empire Actes du Parlement Tome I p.263.

Saint Pierre sur Dives offre pour le marché un champ clos avec portes. J’ai vu à Gien quelque chose d’analogue. Fécamp rappelle la même disposition (Glanville – de Fécamp à Rouen p.154-155).

Description d’une cloche de St Pierre sur Dives
Messire Claude Ignace Joseph de Simiane, évesque et comte de St Paul Tris Châteaux, prince de CHabrière, abbé et comte de St Pierre sur Dives m’a baptisée et nommée du nom de la patronne de cette abbaye pour laquelle il a toujours une dévotion singulière Marie est donc mon nom.
Mrs Claude et Nicolas les Dubois m’ont faite en l’année 1725.

On trouve dans le clocher de Vendeuvre une des cloches de l’abbaye de St Pierre sur Dives :
L’an 1681 St Placide – Jeahn Aubert m’a faite
(communication du curé au Dr Billon 1859)

La Société des Antiquaires de Normandie possède dans son musée deux sceaux de l’abbaye de St Pierre sur Dives.

Abbés de St Pierre sur Dives:
01 Aimard mort en 1078,
02 Fouques qui fut exilé,
03 Benoît,
04 Etard,
05 Fouques, réintégré et mort en 1106,
06 Robert Ier chassé par le Roi Henry
07 Radulphe, mort en 1111,
08 Richard Ier de l’Aigle,
09 Haimon, construisit l’église,
10 Warin,
11 Alvered Ier,
12 Richard II, mort en 1167,
13 Rainier,
14 Alvered II
15 Simon Ier,
16 H.
17 Jacques nommé en 1230,
18 Nicolas,
19 Jean Ier,
20 Jacques II,
21 Pierre Ier 1274,
22 Jean II
23 Jean III
24 Guillaume Ier de Fariac, abbé en 1310,
25 Geoffroy,
26 Jean,
27 Ranulphe,
28 Herbert,
29 Jean V 1363/1378,
30 Simon II,
31 Guichard de Salis, transféré en 1394,
32 Jean VI de Benoison 1395/1410,
33 Jean VII le Verrier 1410,
34 Robert II de Rupierre mort en 1447,
35 Jacques IV le Meusnier,
36 Jean VIII le Cordier 1454,
37 Richard Olivier de Longueil, cardinal mort en 1470,
38 Guillaume II Guarin 1470/1501,
39 Jacques V de Silly, mort en 1539,
40 Claude de Longwy, cardinal de Givry, se démit en 1548,
41 Odet de Bretagne,
42 Charles Ier de Bourbon, archevêque de Rouen 1553/1572,
43 Pierre II Girard 1584,
44 Jean IX de Vauquelin de la Fresnaye 1585/1599,
45 Charles UN Vauquelin 1599/1637,
46 Alexandre de Bréauté 1637/1657,
47 Georges Dunot, mort en 1699, s’était démis auparavant,
48 d’Espagne 1698/1699,
49 François Blouet de Camilly 1699/1723,
50 Claude Joseph Ignace de limiane 1723/1767,
51 de Sainte Aldégonde 1768.

Documents inédits – architecture monastique Tome II p.418
Colombiers
« Celui de ces petits édifices qui nous apparu le plus ancien est dans la vue de l’abbaye de St Pierre sur Dive, dont la fondation, comme on le sait, date de 1046.
Ce colombier est une tour ronde élevée sur une base conique ; le sommet est entièrement ouvert et sans toit. Les trous pour loger les pigeons sont disposés comme dans les colombiers modernes. En donnant un écoulement aux eaux pluviales qui tombaient dans cette tour, le sol devait être nettoyé de lui-même ; on évitait ainsi la malpropreté qui engendre des maladies dans nos pigeonniers ; l’épaisseur considérable des murailles semble indiquer que les animaux pouvaient se placer très profondément dans leurs nids et éviter ainsi d’être incommodés par la pluie et par le froid. » voir la collection du Monasticon Gallianum – (en marge un croquis du colombier)

Chapelle St Michel à St Pierre sur Dives.

Le Cicerone de St Pierre ou Recherches historiques sur St Pierre sur Dives et son abbaye par Monsieur J.M Hurel, régent au Collège de Falaise – St Pierre. Duchesne, libraire, éditeur 1 volume in-12 de 116 pages.
Extraits :
Reconstruction de l’église par l’abbé Jacques de Silly 1528.
Les fenêtres de la lanterne centrale furent ouvertes et vitrées en 1692.
Elle fut rebâtie en 1748 par le prieur D. Delaunay.
Stalles remarquables avec blasons.
Fenêtres du rond point détruites avec leurs vitraux par un ouragan en 1705, rétablies 3 ans après.
Retable doré et Christ de Jean Gougeon d’Argentan.
Tombeau de Lesceline. Avant la révolution on y lisait sur une plaque de cuivre….(inscription en latin)
Cette tombe datait de 1686, alors que les religieux firent exhausser le sanctuaire.
Vierge de Jean Gougeon.
La chaire date de 1709.
L’abbaye formait un carré au midi de l’église. Les bâtiments furent rebâtis en 1694 et achevés en 1719.
Le cloître comptait 32 arcades plein cintre et datait de 1748.
Le bourg fut fortifié par Thomas Dunot, sieur d’Harmouville, sous Charles IX. Il y avait trois portes à l’extrémité des rues Dubosq, de Lisieux et de Falaise ; les deux premières démolies vers 1756 et l’autre un peu avant la Révolution.
Thomas Dunot mourut le 18 mars 1609 et fut enseveli dans la chapelle St Michel au pied de l’autel.
Cette famille est originaire du Portugal, le premier qui parut à St Pierre sur Dives en 1518 est Guillaume Dunot qui en 1572 épousa la fille de Pierre du Fourel seigneur d’Ecajeul, père du précédent. Thomas eut pour fils Jacques et Nicolas ; le premier eut 17 enfants, l’autre 15, presque tous morts au service des rois Louis XIII et Louis XIV.
Cette famille se divisa en branches du Quesnay, de la Damnerie et St Maclou.
Messire J. Alex Dunot de St Maclou, baron de Vieux-Pont, seigneur de Catillon et de Houlbec, chevalier de St Louis en 1776.
d’azur au chevron d’or accompagné de 3 merlettes d’argent, varient avec 3 roses en chef ou posées sur un chef ou sur une trangle, ou soutenue d’une trangle.
Georges Dunot était en 1666 comte et abbé de St Pierre, petit fils de Thomas. Il reconstruisit l’abbaye.
L’Hôpital fut fondé en 1215 et la construction datait de cette époque et fut démolie en 1538.
L’église paroissiale fut démolie par autorisation du 13 pluviôse en XI.
La Cour l’Elu, manoir en pierre du XVIe siècle sur le bord de la rivière.
Les Halles dateraient de 1528 et composeraient des cintrages des voûtes de la nef refaites par de Silly.

L’église de l’hospice a été détruite il y a deux ans. Elle renfermait des sculptures très délicates qui annoncent le temps de St Louis. (Inspection des Monuments historiques – de Caumont Bulletin Tome 10 p.192.)

La population de St Pierre sur Dives était assez considérable pour les gens des divers métiers puissent se former en corporations à l’instar de ceux de Lisieux, Orbec et Vimoutiers.
Voici les blasons dont d’Hozier avait gratifié chacun :
Boulangers : de sable à 2 pelles d’argent posées en sautoir, chargée chacune de 3 Tourteaux de gueules (131),
Bouchers : d’argent à un couteau de sable posé en pal (128),
Chandeliers : d’azur à 3 cierges d’argent allumés de gueules posés en pal (129),
Cordonniers : de sable à un couteau à dextre et un tranchet à senestres, le tout d’argent et emmanché d’or (127),
Tanneurs : de sable à 2 couteaux de tanneur d’argent emmanchés d’or, posés en sautoir (155),
Barbiers : de gueules à un rasoir d’argent emmanché d’or, posé en pal, accompagné à dextre et à senestre de 2 besants d’argent (156).

Lors de la Recherche Montfaut trouva un seul noble à St Pierre
Robin de Bernières.

Plus tard d’Hozier, mentionne :
Jean de May, procureur à St Pierre sur Dive : d’or à marbre de sinople à dextre de l’écu accompagné à senestre de 3 roses de gueules posées en pal (94).

Jarry, prêtre, curé d’Ecots est né à St Pierre sur Dives (Boizard)

C’est aussi la patrie de jean Baril, professeur de médecine à l’Université de Caen, qui a publié : livre de la physiologie et de la pathologie de l’Homme » digéré (?) par tables synoptiques, imprimé en 1653

Baril, médecin à St Pierre sur Dive à la fin du XVIe siècle – Bibliographe de Frère Tome I p.67.

L’abbaye de St Pierre sur Dives possédait une haute justice concédée probablement par la fondatrice et qui fut reconnue par le Roi Henri Ier dans sa charte de 1108. Elle ressortissait au Parlement de Rouen. Un bailli, un lieutenant, un procureur fiscal et un greffier en étaient les officiers.
On ne voit jamais que les Ducs de Normandie n’aient jamais eu de contestations avec les comtes-abbés à l’occasion de cette juridiction dont Henri avait du reste délimité les attributions.
Il n’en fut pas de même des Rois de France : on connaît leur tactique d’envahissement et d’absorption des prérogatives seigneuriales qui les entraînait infailliblement et logiquement aux plus terribles révolutions.
Les abbés soutinrent la lutte de tout leur pouvoir. Les registres des Olim en font foi. Si les Rois de France aident à la justice, leurs baillis de Caen, leur sergent à St Pierre se livrent aux abus de pouvoir les plus criants. (voir Olim Tome II p.178 XX – p.210 XXVII – p.268 Tome I p.486 VII – Tome II p.299 III)
Enfin après des siècles l’œuvre fut achevée et au XVIIe siècle le bourg avait une Juridiction Royale que représentait un vicomte, un lieutenant général, un procureur, un avocat et un greffier ; auxquels M. d’Hozier se hâta de donner un blason : d’azur à la tour d’or maçonnée de sable. (273)

On indique comme ayant servi de prétoire à cette antique juridiction une jolie maison en pierre sur le bord de la Dive, et qui doit être de la fin du XVe siècle. A l’un des angles est une tourelle octogone qui renferme un oratoire. Les poutres des appartements sont sculptées. Elle est dessinée et décrite sans l’Abécédaire d’Archéologie – tome II p.198.

Extrait des Pouillés du diocèse :
Archidiaconatus Algia – Viri religiosi
Abbas S. Petri super Dyvam pro omnibus bonis

St Pierre sur Dives – Itinéraire de Jean sans Terre 22 décembre 1201.

Lechaudey d’Anisy
7.2 – Robert Louvel de Morteaux donne en 1204 à l’abbaye toute la dîme de son moulin de Morteaux ; témoins : Richard de Bretteville, Richard et Robert de Douville, Robert Vilain, Robert Chevalier, Raoul Constantin.
13.6 – Etienne Coignifestu de Dunetot, prêtre, donne en 1249 à l’abbé et au couvent de Dives, tout ce qu’il avait à Dunetot, dans la paroisse de St Jacques de Berville et il reçoit 4 livres 10 sols tournois pour cette donation.
9309 – Onfroy Gallart donne en 1251 deux boisseaux de froment de rente à prendre dans son tènement de la Houssaye, paroisse de St Julien de Boissei.
90 – Nicolas de Castillon, fils de Robert de Castillon donne en 1252 à St Pierre sur Dives rentes et redevances que lui faisait Robert Tubold de Lambertivalle, et il reçoit 100 sols tournois pour cette concession.
22 – Guillaume de St Martin, écuyer, confirme en 1264 la donation de deux gerbes de la dîme de Morteaux faite par ses antécesseurs et remet également à l’abbaye une rente de 10 sols qu’il s’était réservée sur ladite dîme.
23 – Richard de Viette, écuyer, donne en 1269, pour l’aumônerie dudit monastère, une rente de 15 boisseaux d’orge, un chapon, deux pains et vingt œufs.
35 – Richard de Viette, écuyer, donne en 1287, pour la décoration du grand autel, une rente de 13 sols.

En 1222 l’Echiquier de la St Michel à Caen, interdit aux juifs d’acheter des immeubles à St Pierre sur Dive, dans la rue de l’église (Floquet – Echiquier Tome I p.83)

N° 3 – Echange fait en 1186 entre l’abbé du Val Richer et celui de St Pierre sur Dives, des dîmes de la paroisse de St Ouen le Paynel, qui appartenaient à cette dernière abbaye, contre des terres situées à Morières, dépendantes de l’abbaye du Val Richer.

N° 60 – Enguerand de Medavy, abbé de St Pierre sur Dives donne en fief à Raoul le Clerc, en novembre 1392, un hébergement et un jardin situés rue de l’Eau à St Pierre sur Dive pour 14 sols tournois de rente.

Henri V supprime en Angleterre les prieurés dépendant de l’abbaye de St Pierre sur Dive (Monasticon Anglicanum)

Olim Tome II p.178 XX – An 1281 – texte en latin
Olim Tome II p.268 VII – an 1287 – texte en latin
Olim Tome II 210 XXVIII – An 1282 – texte en latin
Olim Tome I p.468 VIII – An 1260 – texte en latin
Olim Tome II p.299 III – An 1290 – texte en latin

Recherche de 1666
Nicollas Dunot, sieur d’Arnouville, issu de Thomas, ennobli en 1622
Charles et Jean Dunot, sont de même famille.
Philippe Fortin, issu de Pierre, ennobli en 1593
Henry Georges de Mitois, ancien noble.
Nicollas Rasmes, sieur de la Mesleraye, issu de Jacques, ennobli en 1596.
Elisabeth Desjardins, veuve de Cezard de Vallois, sieur des Tostes, ancien noble

Bolland Tome V p.225
Texte en latin sur St Wambert.

Saint Anselme devenu abbé du Bec entroit quelques fois dans la conduite des autres monastères. Informé qu’un moine de St Pierre sur Dives étoit allé à Paris contre la volonté de son abbé, pour y faire ses études, et qu’il demeuroit dans le monastère de St Magloire, il lui ordonna de s’en retourner au sien ; en l’assurant que son abbé, dont il avoit la parole, le recevoroit avec douceur.
(Lettres – Livre II épistre 14 – D. Remy Ceillier XXI p.317)

Charte de Henri Ier, roi d’Angleterre en faveur de St Pierre sur Dives vers1108.

J’accorde et je confirme tout ce que la Comtesse Lesceline et mon prédécesseur ont donné, savoir : le bourg et la ville de St Pierre sur Dives avec toutes leurs dépendances et revenus et toute la centenie qui touche la ville ; tout ce qui se trouve au dessous depuis la rivière de Dives jusqu’à celle de Vie, tel que églises, dîmes, bois et plaines, moulins et prairies, hommes, revenus, services.
Tout ce que Lesceline possédait à St Aubin sur Algot : l’église, les dîmes, les fermes, moulins, domaines, hommes, redevances, droits d’ayde et tout ce qu’elle a possédé à Thiéville : les églises de Ste Marie et St Martin de Douville, avec toutes les dîmes, possessions et terres qu’avait ladite comtesse, hommes, redevances et aydes, les églises de Neuvi (de Novio), Fresnay, avec toutes les dîmes de ces paroisses, le domaine et les hommes de Bazoches avec la dîme des moulins de cette propriété et une maison au Tréport, ainsi que la terre de Linceon, la terre et les hommes qu’elle a possédés auprès de Quevilly avec deux traits de filet dans la Seine (apud Curulinum)
Tous les aleux que Néel de Vieuxpont a tenus de ladite comtesse depuis la Dive jusqu’à la Vie. La terre que ladite comtesse possédait à Ourville et au Mesnil Geruceum ; avec les terres que Richard de Courcy tenait de ladite comtesse à Macel (hameau de Jort) à Jort, aux Ponts (Ponts de Dive) Biéville (Benevilla), Cautecôte, Ammeville, Neuvilète (Novillima) Reveillon (Revilla) Cufort (Cufol), l’église de Fol avec les terres et les dîmes qui lui appartiennent, libres et exemptes de toutes redevances dues à l’évêque. Une maison à Exmes et la terre d’un paysan à Coulandon (Corlandum) ainsi que la chapelle de Silli avec les terres labourables qui l’entourent.
L’abbé avait en outre haute, moyenne et basse justice ; mais le duc s’était réservé les plaids de l’épée.

Autre charte du même vers 1124.
Elle confirme les précédentes donations et en outre le moulin de St Aubin, la terre que Roger de Beaumais donna à l’abbaye lorsqu’il prit l’habit de moine : la terre d’Osmond Goulafre ou le Gouliafre (Gulafra) et celle de Néel de Vieuxpont à Boissei ainsi que la terre d’Harmouville (Hermouvilla près de St Pierre sur Dives).
La terre que Richard de Courcy reçut de la même comtesse à Bondeville … et ce qui peut rester du fief d’Ammeville (Alomonvilla). 60 acres de terre sur le territoire de Bretteville qu’Aitard de Nonant vendit à la comtesse ; la dîme que Guillaume, fils de Guarin, donna à l’abbaye avec la part qu’il possédait dans l’église de Bretteville, la terre de Raoul, fils d’Odeline et celle qu’Osmond Février avait eue à Hiéville (Huivilla), la terre qu’avait Atou à Boissei, celle de Roger Lenoir à Bretteville, Victot, Castillon, Ouville, Mesnil Geruceum, la terre de Gondouin à Quilli (Culleio) et à Bretteville, et qu’il donna lorsqu’il prit l’habit de moine avec le consentement de Godefroy de Tournebu, duquel il la tenait ; celle qu’Hemeric tenait de Renault de Vieux Pont et que ce dernier donna à l’abbaye lorsqu’il se fit moine.
Tout ce que Foulques du Pin donna et vendit à l’abbaye, 10 acres de terre que donna, sur sa dot, la femme de Richard de Quatre-Faverils (Catefanvilla) avec le consentement de Richard de St Léonard, son frère Les églises d’Aunou (de Almout) que donnèrent Foulques d’Aunou le Vieux et Guillaume de Bonneval ; l’église de Vieux Urou avec une acre de terre et de l’église de St Nicolas avec les terres et dîmes qui appartiennent à ces églises.
Deux parts de dîmes dans les paroisses de St Loyer, Nonantel et Corday ; 3 acres de terre à St Loyer, une à Nonantel, une maison à Ecouché ; la dîme de Couliboeuf.
L’église de St Georges et 60 acres de terre que Gillebert Guernet occupait dans le fief d’Escots ; la propriété de Roger, le prêtre avec l’église de Neuville, sa terre et ses dîmes ; l’église de Gisay avec ses dîmes.
La dîme de l’impôt d’Auquainville (Archevilla) et du Bourg Théroude, l’Aleu qui était occupé dans le même bourg par Gautier Tirel.
La terre d’un paysan auprès de Louvigny.
Le territoire de Concouville (hameau de Percy) et d’Ouville ; la dîme de Heuretevent que donna Néel de Ouillie.
L’église de St Léonard de Silli avec la terre labourable qui en dépend.
La terre de Roger de Guitot à Louvagny.
L’église de Vieux-Pont.

Floquet – Parlement Tome IV p.248
Plus d’une église, en Normandie, fut forcée la nuit par des religionnaires qui y venaient inhumer leurs parents décédés. Les villages de Bosc-Hullin, de Crocy (vicomté d’Argentan) de St Pierre sur Dives, furent entre autres le théâtre de ces scènes condamnables (Reg.Secret 19 novembre 1603 12 mai 1600).

Archives SHL :
Achat du 11-02-2003. Lot n° 7
76 / Saint-Pierre-sur-Dives, Saint-Georges-en-Auge, Saint-Julien-le-Faucon (Calvados).
Transport de rente, 4 pièces papier, 2 pièces parchemin, 35 pages, 1743-1851.

4 – Cour de l’Elu:

Michel Cottin.

Par une perversion de langage qui ferait la joie de Dominique FOURNIER, la Cour Lelu du XIXe dont le sens était incompris, est devenue la Cour de l’Elu ce qui est beaucoup plus poétique.

Je n’ai pas trouvé l’origine du premier toponyme, mais sans doute s’agit-il d’un patronyme local transposé.

La description de de CAUMONT, une fois encore peut nous servir de fil conducteur, car, lorsqu’il l’étudia il y plus de 150 ans, cette charmante construction n’était sans doute pas dans un état aussi pitoyable.
p. 564  » Parmi les anciennes maisons qui p. 565 méritent l’attention, on peut signale la Cour Lelu qui est du commencement du XVIe siècle ou de la fin du XVe siècle. Ce manoir que j’ai décrit il y a plus de trente ans, est de forme carrée; il présente plusieurs fenêtres sur chaque face, quelques une sont divisées en quatre parties par une croix de pierre. Des aiguilles à crochets ornent les ouvertures du premier étage. Les angles du bâtiment sont garnis de contreforts terminés par des pyramides à crochets. La porte d’entrée est du côté de l’est, les angles en sont arrondis et surmontés de plusieurs rangs de moulures; le tout surmonté de feuilles enroulées et accompagné, de chaque côté d’une petite pyramide. La salle du rez-de-chaussée présente deux poutres dont l’une est mordue, à ses deux extrémités, par une tête de crocodile. De cette pièce on communiquait par un escalier en pierre construit en spirale dans une tourelle taillée à pans (Voir la page 565). Le premier étage renferme une chambre dans laquelle on voyait une belle cheminée ornée de tores.

La partie principale de ce manoir, que reproduit le dessin ci joint, est en pierre; c’est celle qui fait face à la rivière; mais le reste est construit en bois d’après le système usité à cette époque (Arcisse de CAUMONT, Statistique monumentale, tome V, pp. 565-566.)

La construction de bois qui forme retour mérite qu’on s’y arrête quelques instants car elle exceptionnelle dans cette régions d’outre Dives dans laquelle les œuvres de charpenterie sont rares.

Sa structure robuste, la finesse des profils des sablières, tout concourent pour nous permettre de dater sa construction des premières années du XVIe siècle, à une époque sans doute très proche de l’édification de la partie en pierre.

Sur les colonnes octogonales de la cave de l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives, voir celles de la crypte Saint-André (XIIIe siècle), à Mortagne, sur laquelle s’élevait la collégiale de Toussaint détruite à la Révolution.

Les chartes de donations faites à l’aumônerie et à l’infirmerie de St. Pierre-sur-Dyves, au diocèse de Bayeux , nous font aussi connaitre qu’il existait, dans ce bourg, fort peuplé, une chapelle pour les lépreux, qui était sous le vocable de Notre-Dame.

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT

St-Pierre-sur-Dive, Espinetum, Sanctus Petrus super Divam, Sanctus Petrus Divensis.
St-Pierre-sur-Dive est une localité d’une certaine importance, une petite ville bien bâtie et dont les marchés sont très-considérables. Comme je l’ai fait pour d’autres villes, je déclare que je ne veux que jeter un coup-d’oeil sur ses principaux édifices : donner l’histoire de la localité, nous conduirait beaucoup trop loin. Déjà M. Hurel a publié il y a quelques années, un volume sur St-Pierre. C’est à M. Pépin, aujourd’hui habitant de St-Pierre-sur-Dive, que revient tout naturellement le soin d’écrire une histoire complète de St-Pierre et de ses monuments, et nous pouvons compter sur son zèle pour accomplir cette oeuvre.
St-Pierre doit, sinon son origine, au moins toute son importance, à l’abbaye de Bénédictins qui y a existé depuis le XIe siècle jusqu’à la Révolution.
Si l’on en croit la légende, il y aurait eu, dès le IXe siècle, une paroisse à St-Pierre-sur-Dive : elle s’appelait alors Lépinay ; le prêtre Vambert, qui desservait l’église, aurait été massacré par les Normands, qui remontaient les rivières et pillaient les villages riverains.
Pour trouver des documents certains sur l’histoire de St.Pierre, il faut se reporter a la fin du Xe siècle.
Le frère de Richard II, Guillaume, fils de Richard-sans-Peur, était alors seigneur de St-Pierre ; il épousa Lesceline, fille de Turketil, gouverneur du château de Rouen, et reçut du duc Richard, son frère, le comté d’Eu et le gouvernement du Pays-d’Auge et du comté d’Exmes.
Il faisait bâtir un château sur les bords de la Dive, dit la chronique, quand une femme de Vaux, qui allait en pèlerinage à Courcy pour y prier saint Ferréol, s’arrêta à St-Pierre et déclara que le château qu’on construisait deviendrait bientôt une église consacrée à la Sainte-Vierge.
Cette prédiction fit une certaine sensation. Le comte d’Eu mourut en 1011, laissant sa femme et trois fils, dont un , Hugues, devait devenir évêque et gouverneur de Lisieux.
La comtesse Lesceline, peut-être influencée par le souvenir de la prédiction que nous venons de rapporter, fonda sur les bords de la Dive une communauté de religieuses bénédictines, et leur abandonna le château que son mari avait fait construire. Mais elles eurent peu à se louer de leurs rapports avec les habitants du pays ; elles demandèrent, au bout de quelques années, à être transférées à St-Désir de Lisieux, où la comtesse Lesceline possédait des terrains.
Leur demande fut agréée et la translation se fit vers 1046.
La comtesse songea ensuite à remplacer les religieuses, par des moines. Isembard, abbé du Mont-Ste-Catherine de Rouen, lui envoya quelques bénédictins qui, sous la direction d’Ainard, s’établirent à Notre-Dame-de-Lépinay de St-Pierre-sur-Dive ; la cérémonie de l’installation eut lieu avec pompe en présence de Guillaume-le-Conquérant et de Henri Ier, roi de France ; après quelques difficultés élevées par les évêques de Séez et de Lisieux, l’établissement des bénédictins à St-Pierre et la translation des bénédictines à St-Désir furent définitivement approuvés par ces prélats.
La comtesse Lesceline, à la fin de sa vie, prit le voile à St-Désir; elle le reçut des mains de son fils Hugues, alors
évêque de Lisieux, et mourut dans ce monastère en 1058.
Elle fut enterrée dans l’église de l’abbaye, à St-Pierre ; Hugues accompagna le corps de sa mère et l’abbé Ainard célébra les funérailles.
En 1067, l’abbaye de St-Pierre, enrichie de nouveaux terrains, fut établie dans des constructions plus vastes ; la consécration de la nouvelle église eut lieu en présence de Maurille, archevêque de Rouen, des évêques de la province et de Guillaume-le-Conquérant.
Le mérite de l’abbé Ainard avait beaucoup contribué à la prospérité et à l’accroissement rapide de l’abbaye ; il la gouverna jusqu’en 1078, époque de sa mort. Je n’ai pas plus l’intention d’écrire l’histoire de l’abbaye de St-Pierre que celle des autres abbayes du département. Le Gallia christiana, les Cartulaires fournissent, à ceux qui voudront s’en occuper, de nombreux documents; et, pour l’histoire de cette abbaye comme pour celle de Ste-Barbe (M. Guilmelh a publié, sur St-Pierre, un Précis qui n’a pas été achevé ; ce Précis se compose de 48 pages in-8°), il existe une histoire manuscrite de l’abbaye, divisée en plusieurs livres.
L’église, consacrée en 1067, fut incendiée, en 1105, par Henri Ier qui, trompé par l’abbé de St-Pierre et invité par
lui à souper à l’abbaye, la trouva garnie par les troupes de Robert-Courte-Heuse, son frère, avec lequel il était en guerre. On commença à reconstruire l’église trois ans après.
M. de Glanville a publié, avec un commentaire très-intéressant, la lettre souvent citée de Haimon, abbé de St-Pierre sur-Dive, aux religieuses de Tenkesbury, pour leur annoncer avec quel zèle la foule, composée du peuple et des personnes les plus notables, s’attelait sur les chariots pour transporter les matériaux nécessaires à la construction de l’église (V. Dom Bouquet, Histoire des Gaules, t. XIV).
Ces faits se passaient dans la première moitié du XIIe siècle, avant 1140.
IL est difficile d’indiquer ce qui reste aujourd’hui des constructions d’Haimon ; au XIIIe siècle, l’abbaye fut presque entièrement reconstruite ; les travaux étaient en grande activité dans la seconde moitié de ce siècle, puisque l’archevêque Odon Rigaud, faisant sa visite de l’abbaye (1255), visite dans laquelle il trouva 38 moines, dit que la clôture ne pouvait être observée à cause des ouvriers qui travaillaient aux constructions : Claustrum non bene servatur propter operarios. De grands travaux furent faits plus tard, au XIVe siècle et au commencement du XVIe.
L’église abbatiale de St-Pierre-sur-Dive est aujourd’hui celle de la commune. L’élévation montre que cette église a trois tours, deux à l’ouest et une sur le transept ; que la grande nef est garnie de bas-côtés ; que les bas-côtés font le tour du choeur et donnent, à partir des transepts, accès à plusieurs chapelles qui rayonnent autour de l’abside. Mais le plan par terre montrera mieux encore toutes ces dispositions: en l’examinant, on remarquera d’abord le peu de saillie des transepts; à l’est de chacun d’eux existe une chapelle carrée qui s’ouvrait sur le transept; dans cette partie, les arcades des bas-côtés ont été fortifiées au XIVe siècle par des remplissages ou arcs destinés vraisemblablement à alléger le poids de la tour centrale.
Les chapelles placées autour du choeur ont une sailie considérable, se détachent complètement les unes des autres et se terminent par des absides garnies de contreforts.
On peut analyser ainsi l’édifice d’après ses caractères architectoniques: la façade occidentale, en y comprenant les tours, doit être de trois époques, en faisant abstraction de quelques parties refaites : ainsi, la tour du sud ou de St-Michel est du XIIe siècle probablement. Le sommet seulement a été réparé; la tour du nord est du XIVe siècle.
L’entre-deux des tours, qui est du XIVe siècle, a reçu au XVIe une niche élégante qui renfermait une statue de la Sainte-Vierge.
Si l’on examine le même entre-deux, à l’intérieur de la nef, on verra des arcatures élégantes dont les colonnettes à doubles bouquets de feuillage sont tout-à-fait caractéristiques du XIVe siècle ( V. la page suivante ). L’orgue nouvellement placé masque aujourd’hui cette partie, qui était une des plus intéressantes de l’édifice au point de vue de la sculpture.
On doit regretter que la grande et belle fenêtre occidentale qui surmonte cette arcature soit également dissimulée par la tribune et la boiserie de l’orgue : cet instrument eût été mieux placé dans une arcade près du transept.
Si nous avançons dans la nef, nous verrons qu’elle appartient au XIIIe siècle pour les parties basses (1er étage et triforium), à la fin du XVe ou au XVII siècle pour les parties supérieures (clérestory et voûtes). L’élévation d’une des travées de la nefmontrera ces deux époques ( V. la page 542 ).
Les fenêtres flamboyantes du clérestory sont toutes assez élégantes, divisées en quatre baies; elles présentent quelque variété dans leur tracerie. Peut-être sont-elles dues à Jacques de Silly.
Jacques de Silly fut nommé abbé de St-Pierre en 1501, il occupera ce siège jusqu’en 1538.
Il fit faire des travaux d’une grande importance, tant pour la consolidation de l’édifice que pour son embellissement. Aussi ses armes se voient-elles de yous côtés, elle sont cinq fois reproduites sur les deux premières croisées du clérestory de la nef, et elles s’y trouvaient primitivement huit fois, il y avait un écusson dans chaque baie. On remarque encore le même écusson sur la clef de voûte de la deuxième travée de la nef, parce que ce fut lui qui fit édifier ces voûtes. A la troisième, quatrième et cinquième clef de voûte, ce sont les armes de personnes mariées appartenant à la famille de Silly, qui ont été bienfaitrice de l’abbaye.
Arrivés à l’entrée du choeur, nous verrons dans le passage qui communique au transept du nord, quelques colonnes romanes, et des appareils à larges joints qui pourraient bien être un reste des constructions du XIe siècle. On voit aussi, du côté opposé, des traces d’une maçonnerie à larges joints dans les reconstructions postérieures.
Le choeur comme la nef (sauf les voûtes et le clérestory) et les chapelles qui l’entourent, annoncent le XIIIe siècle.
Mais les voûtes du choeur, les voûtes et les fenêtres des deux chapelles qui avoisinent la chapelle absidale, sont du XVI, ou de la fin du XVe, et appartiennent à la grande restauration que je signalais dans la nef.
Ce coup-d’oeil général donné, nous ferons remarquer que la tour établie sur le transept, ouverte à l’intérieur et terminée par un toit couvert d’ardoises, appartient également au XIII, siècle.
On ne voit d’architecture romane que dans les piliers qui portent la tour centrale, du côté du nord, et dans une des tours du portail (côté du sud).
Les colonnes qui ornent les piliers de la nef ont des chapiteaux couverts d’une seule feuille de vigne, épanouie sur la corbeille, système très-simple que je n’ai pas souvent vu employé ; les chapiteaux des colonnettes sont garnis de trois feuilles. Les sculptures ont été très-sobrement distribuées et n’ont rien de très-remarquable à St-Pierre-sur-Dive.

Pavé émaillé.
– Le magnifique pavé en briques émaillées, qui occupe le sanctuaire, est peut être ce que l’église de St-Pierre offre à présent de plus intéressant, quoique depuis trente ans il ait perdu beaucoup de son éclat par le peu de soin qu’on a pris de le couvrir.
Signalé d’abord par moi il y a bien longtemps, puis dessiné par M. Victor Petit, il a depuis été étudié par plusieurs archéologues très-instruits, notamment par M. Ramé, de Rennes, qui lui a consacré un article dans les Annales archéologiques de M. Didron.
Des cerfs passants, des fleurs de lis, des aigles à deux têtes, des lions, des chimères forment l’ornementation principale des carreaux, avec des feuillages, des fleurons et d’autres figures d’un très-beau style.
Deux couleurs existaient dans cette rosace : le jaune et le noir; les figures sont jaunes sur fond noir, noires sur fond jaune, et l’on a disposé avec intention ces oppositions de teintes pour varier l’effet des mêmes formes dans les rangs circulaires concentriques. Ainsi, les carreaux dont les fonds sont de diverses nuances alternaient entre eux, ce que M. Victor Petit a essayé d’indiquer dans le dessin précédent en ombrant les fonds de couleur brune et détachant en clair les fonds jaunes ; seulement cette alternance n’est pas régulière partout à présent, et cela tient sans doute aux dérangements qui ont eu lieu lors du remaniement des pièces quand le pavé a été réparé.
Pour le jaune, on a étendu sous la couverte de plomb une couche mince de terre blanche formant transparent qui, après l’usure de l’émail, a persisté sur beaucoup de pavés; pour le noir, le transparent est une terre qui se détache de la pâte de la brique, quand on la regarde à l’aide d’une cassure, et qui très-certainement a été appliquée après coup.
La rosace est coupée en quatre parties égales par deux bandes en pierre calcaire : l’une dans l’axe du choeur, l’autre perpendiculaire à cet axe et dont l’intersection occupe le centre du cercle.
La rosace était au milieu d’un carré de pavés émaillés. On retrouve, dans les pavés qui composent cet encadrement, à peu près les mêmes sujets que ceux de la rosace : ainsi, des lions, des fleurs de lis, des cercles entrelacés, ornés de diverses figures dans leurs intersections; des chimères, des aigles à deux têtes s’y retrouvent avec quelques autres ornements.

Stalles.
— Les stalles sont remarquables par leur bel état de conservation ; elles sont couronnées de leurs dais, et si l’on a cru devoir les couvrir d’une couche de peinture jaune pour masquer la couleur noire du chêne, il serait possible de leur restituer leur couleur naturelle.
Ces stalles, qui garnissent les deux côtés du choeur jusqu’à la belle rosace du sanctuaire dont je viens de parler, ont 8m de longueur, lm,68 de profondeur et 2m,70 de hauteur.
Elles offrent deux rangs de sièges de chaque côté ; on accède au rang supérieur par trois portes, une médiane et deux latérales. Il y avait primitivement douze sièges et onze seulement au rang inférieur. Mais, au siècle dernier, les religieux curent la fâcheuse idée de supprimer quatre sièges pour faire élever deux pyramides tronquées, surmontées de boules, à la mémoire de leur premier abbé.
Ces applications sur les piliers qui supportent la tour, à l’entrée du choeur, sont du plus mauvais goût et de l’effet le plus déplorable.
On se demande ce que signifient les attributs de la musique sur ces espèces d’obélisques : il paraît que l’on a voulu rappeler par là que l’abbé Ainard était musicien.
Les stalles sont séparées les unes des autres par des accotoirs.
Le dossier des sièges supérieurs est orné d’une arcade trilobée, reposant sur une colonnette carrée, qui indique la séparation de chaque place. Les sièges des quatre extrémités étaient autrefois plus larges que les autres, et deux arcades trilobées étaient figurées sur un seul panneau.
Le couronnement, en forme de dais, est surmonté d’une galerie à jour dans le style gothique flamboyant.
Les sièges inférieurs sont moins larges que les précédents : leur séparation est la même ; un animal fantastique ailé se voit sur le premier accotoir à droite et à gauche.
Dix panneaux différents ornent les côtés des entrées. Sur deux panneaux qui se trouvent à l’entrée du choeur, on voit les armes de l’abbé qui les fit construire (Jacques de Silly) surmontées d’une crosse tournée en dedans, qui sont : d’hermine à la fasce vitrée de gueules, surmontée en chef de 3 tourteaux de même.
Quatre statuettes se voient aux extrémités des stalles, dans une arcade à plein-cintre :
A droite en entrant, saint Benoît est représenté debout, la figure austère, tenant de la main droite un livre qu’il appuie contre sa poitrine ; de la main gauche, il tient une crosse qui a été brisée. Il est vêtu d’une tunique recouverte d’un manteau à larges plis.
A gauche, la Sainte-Vierge (décapitée) tenant de son bras gauche l’Enfant-Jésus endormi sur son sein; de la droite, elle soutient une draperie qui lui recouvre les épaules.
Dans le fond et à droite, sainte Marguerite, la tête voilée, terrasse un dragon ailé, en appuyant son genou gauche et le pied droit sur le dos du monstre, qui se retourne pour la mordre (le bras qui tenait une lance a été brisé).
La statue de saint Paul lui fait pendant, elle est de plus grande dimension que les trois précédentes. La tête chauve est ornée d’une longue barbe, divisée symétriquement en deux parties égales ; il appuie ses deux mains sur une longue épée.
Les miséricordes offrent de l’intérêt par la variété de leurs sujets ; elles ont été dessinées par M. Pépin.

Vitraux.
— Il reste de curieux débris des vitraux qui garnissaient autrefois toutes les fenêtres; ils sont de deux époques. M.Pépin les a étudiés avec attention.
Les débris qu’on voit encore dans quatre des fenêtres du bas-côté nord, et dans les fenêtres du transept sud, remontent au XIIIe siècle. Ce sont des grisailles. Au bas des baies de chaque panneau on voyait la représentation du donateur, qui est toujours à genoux, dirigé vers le choeur, offrant pieusement à Dieu son vitrail qu’il élève entre ses mains; une inscription accompagnait chacun de ces donateurs. Tout ceci est bien mutilé.
La bordure était formée de crochets jaunes, bleus ou verts sur fond rouge, ou de fleurs de lis d’or sur fond d’azur, qui est de France, ou de châteaux à trois tours d’or sur fond de gueules, qui est de Castille. Une série de cercles blancs contigus formait, dans la plupart des panneaux, une seconde bordure concentrique à la première.
Le fond présente ordinairement, dans chaque carreau en forme de losange, un simple trait noir reproduisant une fleur de lis ornée, ou une branche trifurquée terminée par des feuilles enroulées autour de fruits, dont la base repose sur
un espace triangulaire de couleur bleue ou jaune. Quelquefois il existe au bas un dessin qui se correspond d’un losange à l’autre, et au milieu une rangée verticale de roses de couleurs variées encadrée dans un espace alternativement circulaire et losangique.
A la première baie de la quatrième croisée du bas-côté gauche, en commençant par l’extrémité orientale, on voit le donateur ou la donatrice le front ceint d’un chaperon, avec jugulaire ; le justaucorps est recouvert d’un manteau couleur marron. Ce personnage est placé sous une arcade à plein-cintre, soutenue par deux colonnes ornées de chapiteaux feuillés, entourée d’une muraille surmontée d’une inscription à peu près illisible, en lettres capitales du
XIIIe siècle.
Dans des réparations maladroites, on a placé, au-dessous de ce personnage, un autre donateur la tête en bas, surmonté d’une inscription sur laquelle on ne lit que :
. • , ERTV .. – EVILA –
Peut-être Robertus de TieviLLa.
A la deuxième baie de la même croisée, M. Pépin, à l’aide
d’une lunette, a lu, au-dessus du donateur :
GERVASIV
EDUNVILA
Ce qui pourrait désigner un Gervais de Donville.
A la troisième travée, on reconnaît facilement un moine à sa tête tonsurée et son froc gris.
Les lettres suivantes –
DOM RICAR… O
désignent, sans doute, un Richard.
A la cinquième travée, le donateur est probablement un moine : il a la tête et le corps recouverts d’une draperie jaune ; une inscription mutilée indique son nom :
ROBERT PATR.
Un fragment de grisailles de la même époque se voit encore dans la grande fenêtre arrondie et à trois baies qui éclaire le bas-côté du choeur, entre le transept et les chapelles rayonnantes de l’abside.
Dans les cinq chapelles qui rayonnent autour du choeur, en formant autant d’absides, on ne remarque à la première chapelle à droite, dédiée à saint Roch, qu’un fragment de bordure formée d’une tige enroulée et feuillée.
Dans la deuxième chapelle, consacrée à saint Sébastien, dont les vitraux sont du XVIe siècle, on remarque dans les trois compartiments flamboyants de la croisée du milieu,le supplice de saint Sébastien. De chaque côté, un homme, le corps incliné, bande un arc pour diriger une flèche sur le corps du Saint, qui est représenté nu, attaché à un poteau, les mains derrière le dos, le corps percé de flèches, dont la plupart y sont restées fixées. Des dais gothiques sont
peints dans le haut de chaque baie.
A la troisième chapelle, celle de la Vierge, dit M. Pépin, on voit, dans une croisée à droite, un écusson, qui est celui du cardinal de Bourbon : D’azur à trois fleurs de lis d’or brisé d’un lambel de gueules.
Charles de Bourbon, cardinal de Chrisogone, fut abbé de St-Pierre de 1558 jusqu’à 1573.
Les armes de l’abbé de Rupierre se voient dans la croisée du fond; il portait : palé d’or et d’azur, surmonté d’une crosse tournée à droite.
Robert de Rupierre fut élu abbé au XVe siècle, il mourut en 1447.
La quatrième chapelle, dédiée à sainte Barbe, est ornée de vitraux du XVIe siècle.
Le blason de Rupierre se voit reproduit une deuxième fois dans la croisée du fond.
A gauche, on remarque l’écusson suivant, surmonté d’une crosse : d’argent à la bande d’azur, chargé de trois chevrons renversés, à pointe mousse du même métal, accompagnés de deux oiseaux de sable.
La bordure des vitraux est formée de bandelettes entremêlées avec des feuilles découpées.
La sacristie, située à gauche, et qui autrefois était, comme nous l’avons dit, une chapelle annexée au transept, est éclairée par deux grandes croisées à quatre baies et à compartiments flamboyants, dans lesquels on voit des débris de
vitraux du XVe siècle.
Dans le choeur, quatre croisées offrent aussi des fragments de vitraux du XVe siècle à leur partie supérieure. Ce sont des anges qui descendent du ciel que l’on voit constellé d’étoiles, et portant de longs phylactères.
Sur le vitrail du milieu du choeur, trois anges tiennent chacun un phylactère écrit ; celui du milieu a la chevelure divisée symétriquement et frisée ; une mèche de cheveux se dresse au-dessus du front.
Sur le vitrail gauche, un ange tient aussi un phylactère écrit ; les quatre autres tiennent chacun des couronnes.
Dans une autre croisée plus à gauche, on ne voit que des anges qui apportent des couronnes.
On remarque encore quatre blasons, reproduits chacun deux fois sur les vitraux du choeur.
L’un est: d’argent aux trois tourteaux de gueules à la bordure chargée de onze besans du même métal.
Le 2e : de sable à deux fasces d’argent, accompagné en chef de trois étoiles du même.
Le 3e : de sable à la bande d’or accompagnée de six coquilles du même, en orle.
Le 4e : de gueules à la croix d’argent cantonnée, dans chaque quartier, de cinq étoiles d’or, dont une au milieu.
Ces blasons existent encore sur les clefs de voûte de la même partie de l’édifice, où ils sont sculptés et peints; mais ils ont subi de grandes mutilations. Ce sont évidemment ceux des personnages qui ont construit les voûtes et fait les vitraux de cette partie de l’église.

Tombeaux.
— Dans le transept septentrional, on voit un monument funéraire formé par une arcade à plein-cintre trilobée, pratiquée dans l’épaisseur du mur, destinée à recevoir une statue. Les caractères architectoniques de ce petit monument indiquent le XIVe siècle. (V. la page- suiv.)
Cette arcade est peu profonde ; la voussure est ornée de nervures qui se croisent et retombent sur quatre colonnettes, deux en avant, deux en arrière. On a sculpté une rose à pétales dans l’espace triangulaire qui existe entre les lobes de l’arcade et le sommet du fronton.
Dans le choeur, du côté de l’évangile, on a gravé une dalle tumulaire en l’honneur de la fondatrice de l’abbaye, la comtesse Lesceline, pour recouvrir des ossements que l’on a attribués à cette princesse.
Cette dalle, quoique d’une époque peu reculée, est actuellement très-fruste ; elle est entourée d’une bordure autour de laquelle s’enroule un ruban ; des feuilles découpées ornent les angles et se voient aussi au milieu de chaque face.
On remarque, en tête, un blason dont on ne distingue plus que le fond d’azur.
On trouve une deuxième dalle tumulaire qui a été refaite nouvellement dans une chapelle, d’après un croquis de M. Duchesne, l’ancienne ayant été brisée par un échafaudage.
Autour du défunt, qui est représenté gravé au trait, on lit l’inscription suivante :
Cg gist
Dom Robert … en son vivant prieur et (vicaire) de céans
lequel trespassa le iiiie
iour de iuillet lan mil cinq cens dix huict.
Ce personnage est représenté les mains jointes ; la tête, couverte d’une petite calotte, repose sur un coussin carré. Un vêtement à larges plis lui recouvre tout le corps. De chaque côté, des colonnettes supportent un dais orné de feuillage.
Il existe aussi huit inscriptions indiquant seulement la date de la mort des religieux, mais sans donner leurs noms ; elles n’auraient d’intérêt qu’autant qu’un obituaire nous ferait connaître les personnages auxquels elles se rapportent.

Peintures.
— Les murailles de la chapelle St-Sébastien étaient, primitivement, couvertes de peintures remontant au XVII, siècle. Elles ont été cachées par une épaisse couche de badigeon. Le Credo s’y voyait représenté en douze tableaux.
Quant aux peintures du choeur, je m’associe complètement à l’étonnement de M. de Glanville, quand il se demande, dans son Introduction à l’Histoire des miracles de St-Pierre-sur-Dive, pourquoi dans le sanctuaire ces colonnes peintes en marbre avec des chapiteaux de bronze, qui portent des nuages de bronze d’où s’échappent des éclairs et des tonnerres
d’or !!! Le Christ colossal et assez beau, que l’on attribue à tort ou à raison à Jean Goujon, et qui surgit au milieu de cet appareil fantasmagorique, n’avait pas besoin d’un accompagnement si grotesque.

Cloches.
— M. le docteur Billon a donné, dans son intéressante Étude sur les cloches et les sonneries françaises et étrangères, des notes sur la sonnerie de l’abbaye de St-Pierre que nous nous empressons de reproduire :
Le clocher central, dit-il, renfermait six cloches, dont on voit encore les places dans l’ancien beffroi, qui est divisé en trois travées. Cette sonnerie devait être ravissante, car elle avait pour auteur un praticien renommé. Nous en avons retrouvé la tonique et la quinte. La première se fait entendre encore dans le clocher de la commune de Vendeuvre.
Son diamètre est de 96 centimètres; son poids 500 kilos;
elle porte pour inscription :
IEHAN AVBERT MA FAICTE. 1681.
SAINT PLACIDE.
La cinquième a trouvé un asile dans le joli campanille de Donville ; elle porte aussi cette laconique inscription :
LAN 1681. SAINTE CATHERINE
IEHAN AVBERT
MA FAICTE.
Sur un des flancs, l’effigie de sainte Catherine. Diamètre, 64 cent. ; poids, 125 kilos.
La grande sonnerie était placée dans la tour du nord : elle était formée de quatre cloches, dont la tonique porte l’inscription suivante :
MESSIBE CLAVDE-IGNACE-JOSEPH DF SIMIANE , EVESQ. E ET CONTE DE
SAINT-PAVL-TROIS-CHATEAVX, PRINCE DE CHABRIERE ET CONTE DE SAINT-PIERRE-
SUR-DIVE, M’A BAPTISÉE ET NOMMÉE DV NOM DE LA PATRONNE
DE CETTE ABBAYE, POVR LAQVELLE IL A TOVJOVRS EV VNE DEVOTION
SINGVLIÈRE. MARIE EST DONC MON NOM.
Mre CLAVDE ET LES DVBOIS M’ONT FAITE EN L’ANNÉE 1725.
Diamètre, 1m, 46; poids, 2,000 kilos.
Le timbre de cette grosse cloche est magnifique, c’est la grosse cloche actuelle de St-Pierre: nous l’avons entendue à deux lieues de distance. Nous sommes porté à croire que ces dix cloches formaient une gamme diatonique non interrompue, et que la plus grosse des six du clocher central sonnait à la quinte de la grosse Marie.
Le clocher sud (St-Michel) servait de colombier aux Bénédictins et ne contenait pas de cloches.
Lorsque toutes les cloches étaient lancées à grande volée, un bedeau se tenait, dit-on, sur la place devant l’église où il battait la mesure. Lorsqu’une cloche déviait de sa marche rhythmique, il rentrait promptement pour en avertir les sonneurs. Les jours de fêtes, les trois cloches de l’église paroissiale mêlaient leurs voix à celles de l’abbaye. Cette église, dont il ne reste pas les moindres traces, était sur la place de l’hôtel de Ville.

Sceau de l’abbaye.
– Le sceau à été sauvé, à la première Révolution, par le dernier survivant de l’abbaye, le procureur Dom Thinon, qui en a fait présent à M. Duchesne, libraire.
Il est en bronze, elliptique, de 40 centimètres de large sur 70 centimètres de long ; il date du XIVe siècle; son état conservation est parfait. Ce sceau représente la patronne de l’abbaye, la Vierge Marie diadémée, placée sous un dais gothique, assise, tenant de son bras gauche l’Enfant-Jésus nimbé. A sa gauche se voit la clef du Paradis, dont saint Pierre est le dépositaire ; à droite, une fleur de lis, pour désigner que l’abbaye était royale. L’inscription, en lettres capitales, est ainsi conçue :
S – CONVENTUS – BEATE • MARIE • DE • SCO • PETRO • SVPRA – DIVAM  »
La planche montre la forme des caractères de cette inscription.

Bâtiments de l’abbaye.
— Les bâtiments de l’abbaye qui entourent le cloître au sud de l’église, avaient été retouchés et reconstruits au XVII, siècle; mais on avait conservé la plus grande partie des murs inférieurs ; les fenêtres carrées avaient été régulièrement établies, les pierres regrattées, l’étage supérieur exhaussé ou refait. On remarque, effectivement, des contreforts régulièrement espacés et des pierres de moyen appareil qui peuvent remonter au XIIIe siècle.
Si l’on pénètre dans le préau, on voit des restes de murailles en blocage qui paraissent romanes, ce qui montre que les constructions du XIIIe siècle avaient elles-mêmes été soudées sur des constructions plus anciennes.

Salle capitulaire.
— A l’est du cloître, accolée au transept méridional de l’église, existe à peu près intacte la salle capitulaire, qui doit remonter au XIIIe siècle comme le choeur de l’église. Elle est rectangulaire. L’étage qui surmonte la voûte est éclairé, du côté de l’est, par trois étroites fenêtres en lancettes. Trois autres fenêtres plus grandes et cintrées éclairent, du même côté, la salle capitulaire proprement dite.
Le croquis suivant montre une partie de l’intérieur de cette salle, qui devait accéder au cloître par une porte entre deux fenêtres, comme toutes les salles capitulaires du même temps. Trois colonnes monocylindriques supportent la retombée des voûtes au centre de la salle.
Je me suis proposé de jeter un coup-d’oeil sur l’abbaye de St-Pierre, d’en indiquer les dates principales, mais sans avoir l’intention de décrire le monument dans toutes ses parties; si nous voulions en faire l’anatomie complète, il faudrait y consacrer cent pages au moins, ce qui nous ferait sortir du cadre adopté pour cette statistique. Nous aurions à indiquer un grand nombre de reprises, à signaler des contreforts appliqués sur les angles du transept nord bien postérieurement à sa construction, et probablement au XVe siècle, pour remédier peut-être à des dislocations qui avaient donné des inquiétudes.
Nous aurions à décrire diverses moulures, à recherche pourquoi on a bouché une porte accédant autrefois à la nef du côté du nord, et dont l’archivolte est ornée de bâtons rompus, tandis que les chapiteaux dénotent le premier style ogival. Nous aurions à déterminer quelles parties des murs ont été refaites à l’étage du clérestory, dont les fenêtres seules offrent les caractères du dernier style ogival et ont probablement été faites à l’époque que j’ai indiquée, sans que les murs qui les renferment aient été altérés à l’extérieur.
Enfin, nous aurions à déduire quelques conclusions de l’addition en style du XIVe siècle faite à la partie occidentale de la nef.
Mais je me hâte de terminer en disant que la porte qui fermait l’abbaye au nord-ouest, et qui existe encore, est du XIIIe siècle, et indique de ce côté les limites de l’enceinte abbatiale. Le pressoir et d’autres dépendances existaient à l’ouest de l’église, près du terrain qui va être affecté à la construction des Écoles.

Les Halles.
— Les Halles, assez remarquables, qui existent sur la grande place appartiennent à deux époques : à la fin du XIIIe siècle, je crois, pour les parties les plus anciennes orientées au nord ; au XVIe siècle, pour le prolongement s’étendant du côté du sud. Des ouvertures ont été percées, à diverses époques, dans les murs anciens. Toutefois; dans leur état actuel, avec leurs charpentes et leur grand toit, les halles de St-Pierre sont encore très-intéressantes et nous offrent un spécimen des halles et des granges du moyen-âge que l’on rencontre maintenant très-rarement dans un si bel état de conservation. Elles sont divisées en trois nefs par les deux rangs de poteaux qui portent la charpente au
centre de l’édifice.

Hospice.
— L’ancien Hospice était situé près d’un bras de la Dive, à l’entrée du bourg en venant de Caen ; j’en ai vu détruire l’église, qui devait remonter à la deuxième moitié du XIIIe siècle, d’après son style ; une des rosaces qui ornaient l’intersection des arceaux de la voûte a été recueillie par feu Mr.Legrand et placée dans son jardin, où on a pu la voir pendant longtemps. Rien de plus hardiment coupé, ni de plus élégant, que ce spécimen des oeuvres de nos sculpteurs du XIIIe siècle.
Il reste encore aujourd’hui quelques traces des maisons de cet hospice, mais elles ont peu d’importance.
Mr.Pépin a dépouillé, dans les archives de St-Pierre (Les archives de St-Pierre, qui sont presque toutes relatives à l’Hospice, sont renfermées dans un coffre ancien en chêne sculpté) les nombreuses pièces relatives à cette maison.
La plupart sont des parchemins auxquels pend un sachet presque toujours privé de son sceau. La table de ces titres a été dressée par M. Pépin. Le plus ancien remonte à l’an 1218. Les dernières pièces sont, de quelques années, antérieures à la Révolution. On a écrit sur le dos de chaque manuscrit l’intitulé de la pièce.
L’Hospice actuel de St-Pierre est dans la rue de Lisieux.

Anciennes maisons.
— Parmi les anciennes maisons qui méritent l’attention, on peut signaler la cour Lelu qui est du commencement du XVIe siècle ou de la fin du XVe. (Voir autre article ci-dessus 4 – Cour de l’Elu).
Ce manoir, que j’ai décrit il y a plus de trente ans, est de forme carrée : il présente plusieurs fenêtres sur chaque face, quelques-unes sont divisées en quatre parties par une croix en pierre. Des aiguilles à crochets ornent les ouvertures du premier étage. Les angles du bâtiment sont garnis de contreforts terminés par des pyramides à crochets. La porte d’entrée est du côté de l’est, les angles en sont arrondis et surmontés de plusieurs rangs de moulures ; le tout surmonté de feuilles enroulées et accompagné, de chaque côté, d’une petite pyramide. La salle du rez-de-chaussée présente deux poutres dont l’une est mordue, à ses deux extrémités, par une tête de crocodile. De cette pièce on communiquait à un escalier en pierre, construit en spirale dans une tourelle taillée à pans. Le premier étage renferme une chambre dans laquelle on voyait une belle cheminée ornée de tores.
La partie principale de ce manoir est en pierre: c’est celle qui fait face à la rivière; mais le reste est construit en bois, d’après le système usité à cette époque.

La rue de Falaise n’offre qu’une maison qui présente de l’intérêt. Les trois lucarnes du toit sont ornées de sculptures et annoncent l’époque de Louis XIV.
Dans la rue de Caen, on remarque une ancienne maison dont le premier étage empiète sur la rue ; elle n’a rien d’intéressant.
Enfin, dans la rue de Lisieux et dans la rue allant au cimetière, on peut voir plusieurs maisons qui paraissent, en partie, anciennes.

Château d’Hermonville.
— Quand on est sorti du bourg, vers Lisieux, on ne tarde pas à voir un château qui mérite l’attention: c’est le domaine d’Hermonville, faisant autrefois partie du territoire de la commune d’Hiéville, qui borde celui de St-Pierre-sur-Dive ; il appartient à présent à cette dernière commune. Ce château, dont je donne une vue d’après les dessins de M, Pépin, appartient à Mr.de Lignerolles, membre de l’Association normande ; il occupe , à ce qu’il paraît, le même emplacement que le château du célèbre Thomas Dunot, lequel fut détruit du temps des guerres de religion. Le domaine appartenait encore à cette famille au siècle dernier. M. Dunot de Saint-Maclou, baron de Vieux-Pont, le vendit en 1762 à M. de Jarry, grand-père de Mme de Lignerolles.
Quoique peu important, ce château, dont la date est connue (1618), montre bien le style du XVIIe siècle. Une de ses cheminées en brique et pierre, ses lucarnes à frontons, sa porte et tout son ensemble caractérisent bien cette époque. Un parc entouré de murs se développe derrière l château. Deux portes à bossages, l’une grande et destinée aux charrettes, l’autre plus petite et destinée aux piétons, s’ouvrent dans la partie de cette clôture qui borde la route
départementale allant de St-Pierre à Livarot. Un écusson est sculpté sur la clef de voûte de la petite porte.
Un beau colombier cylindrique est compris dans l’enceinte.
Des souterrains existent, dit-on, dans la cour et se dirigent vers l’abbaye et vers d’autres parties du bourg.
En 1562, l’abbaye fut pillée par les Calvinistes; mais la ville, dont les habitants étaient favorables à la Réforme, fut épargnée. Durant les guerres de la Ligue, elle resta fidèle à Henri IV. Thomas Dunod, propriétaire du château auquel a succédé celui que je viens de mentionner, avait fait fortifier la ville pour la mettre à l’abri d’un coup de main (Il subsistait encore, vers 1755, deux portes qui furent démolies. Vers 1588, St-Pierre-sur-Dive fut enlevé par une troupe de ligueurs commandés par le capitaine d’Aigneaux. Attaqué par des forces supérieures, Thomas Dunod fut fait prisonnier. Sa maison fut dévastée. – V. Hist. de Lisieux et de l’arrondissement, par M. Louis Du Bois, p.447). il la fit respecter : elle ne fut prise que vers 1588.
M. Louis Du Bois rapporte, dans ses Recherches sur l’arrondissement de Lisieux, qu’il était resté beaucoup de protestants à St-Pierre-sur-Dive, tels que le savant ministre Étienne Morin et son fils Henri Morin ; ils avaient dans le voisinage du château des Dunod, aujourd’hui à Mr.de Lignerolles, un temple dont on leur avait laisse l’usage en vertu de l’édit de Nantes ; mais le grand archidiacre de Séez, Charles Dufresche, sollicita sa suppression et le fit démolir en vertu d’un arrêt du Conseil d’État, daté de Versailles le 3 juillet 1684, quatorze mois avant la révocation de l’édit de Nantes.