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TOUQUES


NOTES sur TOUQUES – 14699
A – Saint-Pierre de Touques et Saint-Thomas de Touques
B – DAUBEUF sur Touques.

Rôle des Fiefs de la vicomté d’Auge 1620 – 1640:
TOUQUES, bourg et port de mer, à l’embouchure de la rivière de ce nom, est de la juridiction et élection de Pont-l’Evêque; il appartient à notre Evêque, qui nomme aux deux cures, dont l’une a pour patron saint Pierre, et l’autre saint Thomas de Cantorbéri. Il y a un siège d’amirauté, un château qui a un gouverneur; un marché le samedi, et une foire le 22 juillet.

BARONNIE DE TOUCQUE
Dont le chef est assis en la paroisse de Saint-Pierre-de-Toucques, dans le district et territoire dudit vicomte d’Auge, et possédée par l’Evêque de Lisieux, qui prétend ladite baronnie incorporée à son Evêché, lequel, par même moyen, relève du Roi.

    De ladite Baronnie releve :

  • Le petit fiefde Villerville, assis à Saint-Arnoult, possédé par les héritiers de Jehan Dauge, Ecuyer.
    • De ce fief relève le fief de Giverville, assis à Saint-Arnoult, 4 de fief,

SERGENTERIE de TOUQUES:

  • Ladite sergenterie temue par moitié d’un plein fief possédé par François de Belle hache, sieur de Longeval.
  • Le fief de Lespiney, plein fief, assis en la paroisse de Saint-Thomas de Toucques, possédé par Pierre de Boucquetot, écuyer, sieur de Rabu, à cause de la dame Catherine du Mesnil, son épouse.
    • Duquel fief (de Lespiney) sont tenus les fiefs qui ensuivent, à savoir :

    • Le fief de Lespiney-Surville, assis en la paroisse dudit lieu de Surville, possédé par François Eulde, sieur de Colney.
    • Le fief de Fleurigny, demi-fief, assis à Saint-Thomas de Toucques, possédé par Jehan Carrel, écuyer, sieur de Meautrix.
    • Le fief de Surville, assis en ladite paroisse, possédé par ledit sieur de Collené.
    • Le fief de Prestreville, assis à Gonneville-sur-Honfleur, possédé par Jacques Varrin, écuyer, sieur de Saint-Quentin.
    • Le fief de Reux, quart de fief, assis en la paroisse de Reux, possédé par messire Laurence Marc, écuyer, conseiller du Roi en sa cour des aides de Normandie.
    • Le fief de Meautrix, fief assis à Saint-Thomas de Toucques, possédé par Jehan Carrel, sieur de ladite sieurie de Meautrix, écuyer.
    • Le fief de Saint-Martin, assis à Villers, possédé par messire de Villers-Hemery.
    • Le fief de Criqueboeuf, plein fief, assis en la paroisse de Criqueboeuf, possédé par Robert Mallet, écuyer, sieur de Saint-Martin.
    • Les fiefs de Villerville et de Tilly ou Gilly, deux quarts de fiefs, assis en la paroisse de Villerville, possédés par Jacques Dolianson, écuyer, sieur de Villerville.
    • Le fief de Trouville, demi fief, assis à Trouville, possédé par Robert de Nollent, écuyer.
    • Le fief de Maillocq, quart de fief, assis en ladite paroisse de Trouville, possédé par Robert de Nollent, écuyer.
    • La sergenterie nommée Prentout(1), en la forêt, dont est propriétaire la dame veuve du feu sieur Président du Troncq, comme fille et héritière du feu sieur de Bapaulme, vivant conseiller au Parlement à Rouen, et de la dame Moges, son épouse ; lequel sieur de Bapaulme avait déguerpi ladite sergenterie et la suivante, pour raison de quoi il y a procès pendant et indécis au Parlement de Paris, d’autant que Mademoiselle maintient que ledit déguerpissement ne doit être admis qu’en remettant les choses en leur pristin état, que n’ayant été fait par ledit sieur de Bapaulme, attendu qu’il y avait ci-devant de grandes rentes auxdites sergenteries , qui en ont été aliénées.
    • La sergenterie qui fut Herier, en ladite forêt et celle ci-dessus, étaient possédées par ledit feu sieur de Bapaulme, et lesquelles ont été renoncées et déguerpies par ses héritiers, lequel déguerpissement Mademoiselle ne veut admettre, sur quoi il y a procès au Parlement de Paris.
    • La sergenterie qui fut au Chevalier, en ladite forêt. NOTA. – Cette sergenterie et celle employée au Chapitre de la sergenterie d’Arragon est une même sergenterie.

    (1)Persée: L’administration des eaux et forêts dans le domaine royal en France aux XIVe et XVe siècles. Mémoire posthume d’Edouard Decq
    Edouard Decq

    – A. N., P 305, n° 107 : aveu de Guillaume Prentout pour une sergenterie fieffée de la forêt de Touques, reconnaissant devoir « reliefs et 13 ème quant ilz echéent; et se led. advoant aloit de vie a trespassernent, le roy… auroit hommaige de son hoir, et, ce fait, son hoir auroit ung quesne et ung hestre par livrée dud. verdier ou son lieutenant, et le peut vendre et faire a sa voulenté, et paieroit led. hoir pour son relief cent solz; et se led. hoir estait soubzaagé, il seroit en la garde du Roy » (1408, 19 août). Cf. P 305, nos 113,224; 307, n° 138. 58, 68, 109, 121, 138, 196).
    5. A. N., P 305, n° 107 : Guillaume Prentout doit rendre au roi, pour sa sergenterie fieffée, un setier de froment, onze boisseaux d’avoine, six boisseaux d’orge, payables chaque année au vicomte d’Auge (1408, 19 août). Cf.P 305, n°s 13, 224; P 307, n05 37, 42, 46.
    P 305, n° 113 : Henri de Montessart et Robin de Longchamps, sergents fieffés de la forêt de Touques, doivent au roi le service « a cheval, montez et armez bien et souffisaument; et s’il avient que les chevaulx d’iceulx sergens l’eussent blessez ou tuez en faisant et exerçant led. office de sergenlerie, le roy notre s. est tenu de leur rendre et restituer » (1411, 18 juill.). Cf. P 305, n°s 107, 117, 134; P 307, n° 68.

    1 – Bibliographie :
    2 – Références historiques :
    3 – Archives ShL.

    1- Bibliographie:

    Archives SHL – Dossier « Lieux M à Z »
    40 – excursion association « Le Pays d’Auge » : Touques et Bonneville sur Touques.

    EGLISE DE TOUQUES :
    ARCHITECTURE NORMANDE AU MOYEN-AGE. COLLOQUE DE CERISY LA SALLE 1994 –
    2 volumes 24×32 – Ed Corlet 1997 – vol 2 p 76

    BRYE Hubert de, En flânant dans le Pays d’Auge – Vallées de la Tou¬ques et de la Dives, (c. 1958), p. 89

    BUREAU Dr Jean, « L’Hôtel de Montpensier, à Pont-l’Evêque », PAR, 9, N° 3, Mars 1959, pp. 3-7
    construit vers 1624 par Nicolas Chéron, écuyer, seigneur du fief de la Fontaine-Esmanguard, à Saint-Hymer et du Fresnay, à Cambremer, président des élus de Pont-l’Evêque. En 1710, dénommé « bâtiment du Frenay », vendu à Joseph Chauffer, conseiller du roi, receveur des tailles. Marie son fils Jean-Joseph, conseiller ordinaire en la cour des Comptes, Aides et Finances à Charlotte de Nollent qui lui apporte la terre de Lespiney et Fleurigny, à Touques. Plus tard, entre en possession de la seigneurie de Toutlaville à Saint-Marin-aux-Chartrains.

    BAYLE Maylise, « L’Eglise Saint-Pierre de Touques », Art de Basse-Normandie, N° 93bis 1986, 16 p.
    BAYLE Maylise, « L’Eglise Saint-Pierre de Touques », AAN, 145, 1987 (1988), pp. 30-33

    BUREAU Dr Jean et CHENNEBENOIST Jean, Touques, ses monuments, son passé. Le château de Bonneville-sur-Touques, Trouville, 1968

    CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados réédition Floch, tome IV, page 249 (Daubeuf et Touques).

    CHENNEBENOIST Jean et DAVY Michel, Trouville depuis les origines connues jusqu’en 1830, Mondeville, Graphitype, 1986). 16 x 22, 686 p.
    (vicomté d’Auge)

    CHEVREUX Paul et VERNIER Jules, Les Archives de la Normandie et de la Seine-Inférieure – Etat général des fonds, Rouen, Imp. Lecerf, 1911, album. 57 p. et 60 pl. h.t. avec texte de présentation.

    CLOULAS Annie, « En descendant la Touques avec Eugène Boudin », Athéna, N° 106-107, Décembre 1990 – Janvier 1991, pp. 35-43

    CLOULAS Ivan, « Le Manoir de l’Amirauté de Touques: essai de reconstitution de la généalogie d’une ancienne demeure », Athéna, N° 106-107, Décembre 1990-Janvier 1991, pp.48-54, ill.

    DAVY Michel, « En descendant la Touques », Athéna, N° 106-107, Décembre 1990-Janvier 1991, pp. 5-33, ill

    DETERVILLE Philippe, Manoir de Méautry dans Charme discret des Manoirs du Pays d’Auge, pp. 141-143; partie en pierre XVe et partie bois id°; Manoir du Mesnil-Saint-Germain dans CDMPA, pp. 144-146
    Manoir du Mesnil-Saint-Germain, CDMPA, pp. 144-146

    « Excursion du 20 août 1918 (Bonneville-sur-Touques, Touques, Saint-Arnoult) », BSHL, N° 23, 1918, pp. 14-15

    DORANLO Dr Raoul, « Essai de topographie rétrospective de la région d’Honfleur. Les voies antiques », A.A.N., 1941-1948

    Editions FLOHIC : Le Patrimoine des communes du Calvados page1601.

    FAUROUX Marie, Actes des Ducs de Normandie in MSAN., XXXVI, 1961

    FOURNEE Dr Jean, « ¬Eglise Saint-Thomas de Touques », AAN, 145, 1987 (1988), pp. 97-102

    GILBERT, « Les salines de Touques », BSAN., 1888-1891, pp. 563-583

    HUART Suzanne d’, Archives de la Maison de France (Branche d’Orléans) Tome I – Fonds de Dreux (300 AP I, 1 à 2634) – Inventaire, Paris, Archives Nationales, 1976. In-8°, 460 p

    HERIN R, Touques, de la cité médiévale à la ville de l’an 2.000 in La gestion d’un espace rural en voie d’urbanisation, Département de Géographie de l’Université de Caen, s.d. (1981)

    HUNGER Victor-René, « La chapelle du Château de Touques », BSHL, 1926-1930, N° 27, pp.176-182

    LAJOYE Patrice : notes archéologiques d’Arthème PANNIER, BSHL n°48, mai 2001-

    LE COURT Charles-Victor, Touques et le château de Bonneville ancienne résidence de Guillaume-le-Conquérant et des ducs de Normandie: description du château et notice historique sur ce château et le bourg de Touques, C. Delahais, 1868. In- 16, 32 p, planche et tableau

    LE COURT Henry, L’église Saint-Pierre, à Touques in La Normandie Monumentale et Pittoresque, Le Havre, Le Male et Cie., réédit. Corlet, t. II, pp. 229-232
    LE COURT Henry, « Découverte archéologique à Touques en 1911 », BSHL, n° 19, 1911, pp. 24-26

    L’EXPLOITATION ANCIENNE DES ROCHES DANS LE CALVADOS : HISTOIRE ET ARCHEOLOGIE. Serv. dep. d’Archéologie 1999. page 437.

    MANEUVRIER Christophe : Un acte oublié de Richard Cœur de Lion….BSHL n°40 Déc. 1997

    MUSSET Lucien, « L’histoire maritime des Scandinaves. 2.- Les sauniers », Heimdal, N° 17 (1975), pp. 13-19 (salines)
    MUSSET Lucien, « Foires et marchés de Normandie à l’époque ducale », Ann. de Norm., 26, mars 1976, p. 7
    MUSSET Lucien, « Le château ducal de Bonneville-sur-Touques dans l’histoire de la Normandie », AAN., 145, 1987 (1988), pp. 5-7; 89-92
    MUSSET Lucien, L’Eglise Saint-Pierre de Touques, in Dictionnaire des Eglises de France, IV D.

    PANNIER Arthème : voir Archives SHL, NE12, 2e carton. (dossier « Touques » et dossier « Divers »)

    PELVILLAIN Hervé, « Les Monuments historiques à Touques », Athéna, N° 106-107, Décembre 1990 – Janvier 1991, pp. 45-47, ill.

    POUGHEOL Jacques, (Eglise Saint-Thomas de Touques) in Trésors d’Art religieux du Pays d’Auge, p. 24
    (confrérie de charité)

    REGNIER Louis, « L’Eglise Saint-Thomas de Touques », AAN, 1892

    TESTANIERE Geneviève et LEGOY Gaston, Sur les pas d’Eugène Boudin: Le Havre, Honfleur, Trouville et autres lieux. Musée des Beaux-Arts André Malraux, Le Havre. 15 septembre-4 décembre 1978, Le Havre, Atelier d’Impr. de la ville, 1978, 150×215, n.pag. ill. n.b., couv. ill.

    VINCENT A. in Toponymie de la France, p. 16

    STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
    Touques, Tolka, Tolca, Toucha, Tocca.
    Touques, port situé à 3 kilomètres de l’embouchure de la Touque, porte le même nom que la rivière sur laquelle il est situé, de même que le port de la Dive s’identifiait avec la rivière à laquelle il devait son existence et porte aussi le même nom qu’elle, Dives.
    Touques était le chef-lieu d’un doyenné dépendant de l’archidiaconé de Pont-Audemer. C’était en même temps une des sept baronnies relevant de l’évêché de Lisieux et le siége de deux prébendes du Chapitre.
    Le duc Guillaume-le-Conquérant est venu plusieurs fois à Touques, et au château de Bonneville qui en est voisin.
    Touques était certainement, sous les ducs de Normandie, rois d’Angleterre, une des bourgades les plus importantes de la contrée; c’était un port de commerce très-fréquenté, et j’ai prouvé, dans mon Histoire de l’architecture militaire (t. Ve. de mon Cours d’antiquités monumentales), que c’était souvent à Touques que nos ducs abordaient quand ils revenaient d’Angleterre en Normandie. Ils s’embarquaient souvent à Barfleur lorsqu’ils partaient pour l’Angleterre, mais ils descendaient habituellement à Touques quand ils en revenaient.
    Le château de Bonneville était effectivement une de leurs plus importantes places fortes, et la fertilité du pays devait les y rappeler souvent. L’accès du port de Touques était facile pour les vaisseaux venant d’Angleterre, ce port était plus central que les autres : de là, on pouvait se transporter rapidement dans les châteaux des frontières normandes sur lesquelles les rois d’Angleterre exerçaient continuellement leur surveillance.
    C’est à Touques que Guillaume-le-Roux vint en toute hâte, après la mort de Guillaume-le-Conquérant, s’embarquer pour aller se faire sacrer roi d’Angleterre en 1086.
    Plus tard, en 1099, ce fut à Touques qu’il débarqua quand il fut rappelé inopinément par la révolte des Manceaux contre son autorité

    (En 1099, les Manceaux s’étant révoltés contre l’autorité de Guillaume-le-Roux, le courrier qui alla lui porter cette nouvelle en
    Angleterre, le trouva à la chasse dans la forêt Neuve (où depuis il trouva la mort des mains de Tyrrel). Sans consulter personne, il tourna
    a bride aussitôt, et gagna rapidement la mer; eu vain lui conseilla-t-on de différer son départ à cause des vents contraires, rien ne put l’arrêter.
    Je n ‘ai pas ouï dire qu’il y ait eu des rois noyés, s’écria-t-il, je ne crains pas la tempête dont vous voulez me faire peur. Il se jeta dans un bateau et partit avec quelques matelots.
    Beaucoup de personnes qui se trouvaient à Touques, ayant vu un bâtiment faisant voile d’Angleterre, l’attendaient au rivage pour en
    apprendre des nouvelles: le roi ayant répondu en riant d’une manière inattendue, les curieux éprouvèrent beaucoup d’étonnement, puis une
    joie très-vive ; ensuite ayant monté la cavale d’un certain prêtre, il gagna Bonneville avec un grand concours d’ecclésiastiques et de paysans, qui le suivaient à pied avec de grands applaudissements. Sa présence jeta i effroi parmi ses ennemis qui exerçaient leurs fureurs sur les frontières de Normandie » ( Orderic Vital, Histoire de Normandie).
    ).

    Geoffroy Plantagenet, comte d’Anjou, se rendit à Touques en 1139 pour faire le siège du château de Bonneville.
    Le tableau, publié par M. Duffus-Hardy, antiquaire anglais, d’un certain nombre de lieux où Jean-sans-Terre a séjourné, depuis son couronnement en 1199 jusqu’à son expulsion de la Normandie, vers 1204, avec la date précise de ces diverses stations, prouve que Jean-sans-Terre débarqua à Touques le 2 juin 1201 : il revenait alors d’Angleterre où il avait passé huit mois; il y avait débarqué selon toute apparence l’année précédente, lorsqu’il vint d’Angleterre en Normandie,
    en juillet 1199, après son couronnement
    ( J ‘ai publié, dans l’Atlas de mon Cours d’antiquités monumentales, pl. LXXX, le fragment de l’itinéraire de Jean-sans-Terre qui concerne la Normandie et les autres provinces françaises alors dépendantes de l’Angleterre. Il a paru en entier dans le XXIIe. volume de L’Archoeologia.
    Ce tableau est d’une grande authenticité, car il résulte du dépouillement et du classement des mandats souscrits par le prince dans les diverses localités mentionnées, mandats déposés à la Tour de Londres.
    On peut voir ce que j’en ai dit dans le Ve. volume de mon Cours d’antiquités, pages 286, 287 et suivantes.

    En 1417, Henri V, roi d’Angleterre, débarqua à Touques avec une armée considérable et assiégea le château de Bonneville. Nous verions, dans le chapitre suivant, quel fut le sort de cette place.
    En 1565, François Ier. séjourna à Touques pour chasser dans la forêt.
    Enfin, lorsque Honfleur, Pont-l’Ëvèque et Lisieux eurent cédé aux armes de Henri IV, en 1590, Touques qui tenait encore fit une composition avantageuse que le roi accepta, pressé qu’il était de se trouver ailleurs (Essai historique sur l’arrondissement de Pont-L’Évêque, par M. La Butte..)

    Touques eut des gouverneurs jusqu’en 1789.
    Jusqu’à la Révolution de 89, Touques a été divisé en deux paroisses : St.-Pierre et St.-Thomas.
    L’église St.-Pierre, qui n’est plus consacrée au culte, a attiré, dans ces derniers temps, l’attention de 31. Ch. Le Normant, de l’Institut, et de quelques autres qui lui ont attribué des dates beaucoup trop reculées : je ne crois pas qu’il y ait rien d’antérieur au XIe. siècle dans cette église.
    D’après mes appréciations et celles de M. Bouet, les diverses parties de la nef seraient, avec les absidioles des transepts, ce qu’il y a de plus ancien dans cette église. Nous ne parlons que de quelques parties de la nef, car elle a été réparée et raccourcie au XVIIe. ou au commencement du XVIIIe. siècle, et tout récemment le Comité des monuments du ministère y a fait exécuter d’importants travaux de consolidation ; mais il est facile de distinguer ce qui est refait de ce qui est ancien.
    La porte occidentale appartient aux reconstructions du XVIII. siècle.
    La tour octogone à pans irréguliers, qui s’élève au centre du transept, appartiendrait à une époque moins ancienne que celle attribuée aux parties indiquées. Ce fut à cette seconde époque que furent élevés, à partir des chapiteaux des cotonnes, les quatre arcs en ogive qui supportent celte tour.
    Comme on le voit par mon dessin, deux fenêtres cintrées dans les quatre côtés les plus larges, et deux arcatures dans les quatre les plus étroits, occupent chacun des pans de la tour dont la corniche est décorée de modillons; une pyramide en bois couverte d’ardoises forme le couronnement.
    Je présente une vue de l’intérieur de l’église, prise de la nef et de manière à faire voir en même temps la partie la plus intéressante de celle-ci : le dessous de la tour avec les pendentifs qui supportent les pans coupés établis sur les angles du carré ; le choeur avec ses voûtes en wagon et son chevet droit percé de trois fenêtres de même hauteur ( Y. la planche ci-jointe).
    Enfin cette lithographie, que je dois au crayon de M. Bouet, indique que certaines parties des voûtes et des arcades du choeur et du transept étaient ornées de peintures.
    Ces peintures murales offrent les mêmes teintes et les mêmes dessins que celles dont on voit les traces dans un grand nombre d’églises du XIIe. et du XIIIe. siècle.
    La nef n’était pas voûtée. La vue que j’ai produite montre la disposition des lambris, disposition pareille à celle d’un grand nombre d’églises du pays.

    La cure de St.-Pierre était à la nomination de l’évêque de Lisieux.

    L’église de St.-Thomas:

    Aujourd’hui l’église paroissiale, montre deux époques bien distinctes ; le choeur appartient au style ogival flamboyant de la dernière époque.
    Ce choeur, terminé par une abside à pans garni de contreforts couronnés de frontons aigus, bordés de crochets et dont l’entablement est orné d’une guirlande de feuillage, est éclairé par des fenêtres à trois baies avec tracery à compartiments flamboyants.
    La tour, carrée et tronquée, flanquée sur les angles par des contreforts très-saillants et disposés avec des talus, paraîtrait avoir été destinée à porter un poids considérable : elle n’a pas été achevée, ou bien on a été obligé d’en démolir une partie. Les petites fenêtres cintrées qu’on voit dans les parties basses appartiennent au XIIe. siècle ; il serait possible que la partie supérieure datât du XIIIe. Aujourd’hui, l’étage en bois qui surmonte la construction de pierre est garni comme les hourds d’une forteresse et couvert d’un toit
    quadrangulaire, peu élevé.
    Le dessin que je présente montre ces disposition du choeur et de la tour de St. -Thomas. Nous retrouverons plusieurs fois, dans l’évêché de Lisieux, ce type de tours massives inachevées, surmontées de constructions en bois couvertes d’ardoises ou de bardeaux.
    La nef appartient au style roman de la 2e. moitié du XII,. siècle ; on y voit une jolie porte latérale, au sud, ornée de zigzags avec linteau couvert de moulures.
    La corniche a conservé ses modillons à figures très-élégantes, séparées par des arcatures géminées ; mais on a pratiqué des ouvertures et des reprises modernes dans ces murs.
    Trois énormes fenêtres cintrées en briques ont été percées dans chacun des murs latéraux.
    Le portail occidental est moderne, du temps de Louis XIV, je crois ; mais, au-dessus, on voit une charmante fenêtre ogivale de transition, garnie de deux archivoltes portées sur autant de colonnettes et séparées par un tore conduit élégamment en zigzag,
    depuis le haut de la fenêtre jusqu’à sa base. A l’intérieur de la nef, des colonnes romanes garnissent les murs et sont espacées comme si elles eussent dû porter des arceaux de voûte en pierre; il n’y a que des lambris en bois.
    La cure de cette église était, comme la précédente, à la nomination de l’évêché de Lisieux.
    Henri II, roi d’Angleterre et duc de Normandie, avait accordé une foire le jour de la Madeleine à l’évêque de Lisieux, Arnoult, baron de Touques, au droit de son siège épiscopal. Cette foire fut confirmée par Richard-Coeur-de-Lion.
    Au centre du bourg, sur une petite place, on voit encore les anciennes halles, moins importantes que celles de Dives, mais construites en bois avec toit revêtu de tuiles ; elles n’offrent pas de nef centrale entre deux ailes, comme celles de Dives et de Beaumont, mais bien deux nefs parallèles sous le même toit. Il y a onze travées dans la longueur.
    En entrant à Touques, du côté de Pont-L’évêque, j’ai remarqué un manoir dont la porte à bossage, un peu lourde, mais d’un style imposant, est accolée à un petit bâtiment percé de trous pour des armes à feu. Ce manoir, auquel est attenante une enceinte de murs assez considérable, s’appelle, m ‘a-t-on dit, le manoir de Montruit. Il peut dater du temps de Louis XIII ou de Henri IV.

    TOUQUES. – A noter le lien-dit « Le Parquet », à 3 kil. environ au N.-N.-E. de l’église (6).
    (6) Carte E. M., Caen, N.-E.

    2 – Références historiques:

    1021-1025 – Touques
    Richard II donne à St Père de Chartres…
    « … in comitatu Lesvin, piscatoriam in fluvio Tolca, per sabbati vesperum et diem dominicum integrum…(pêcheries sur la Touques)
    = FAUROUX M., 1961, n°32, p.122

    1022-1026 – Mesnil-Guéroult, Touques
    Richard II donne au chapitre de Lisieux une terre de son domaine du Mesnil Gueroult Mancelet (un ou deux lieux ?) l’église de Touques avec le marché à la Saint Léger.
    « … tardidi fratribus Lisiacensis ecclesiae quandam mei juris ac dominii terram cultam et incultam quae digitur Manilgyrot Mancelet, cum omnibus utensilibus, et ecclesiam de Toucqua, cum mercato in festivate Sancti leodegharii coadunando…
    S. Valselini militis Lisiacensis episcopi
    S. Rogerii, militis Sancti Petri Lisiacensis episcopi
    S. Gilberti, fratris Rogeri militis.
    = FAUROUX M. 1961, n°48, p.158

    1138
    « Malgré une trêve de deux ans, jurée entre le roi Etienne et le Comte d’Anjou, ce dernier vient de nouveau avec son armée, pour s’emparer de notre Basse Province.

    Le Comte d’Anjou les conduit à Touques, ville alors très riche, suivant les historiens du temps. A leur approche, les habitants fuient, les maisons sont désertes, et l’ennemi s’en empare. Après avoir pris quelques aliments, la troupe, excédée par la fatigue, se couche avec confiance; mais, pendant la nuit, Guillaume Troussebot, Gouverneur de la forteresse de Bonneville-sur-Touque, envoie quarante enfants mettre le feu à tous les coins de la ville. réveillé par le bruit des flammes et les cris des sentinelles, l’ennemi s’échappe, laissant chevaux, armes et bagages. Le Gouverneur s’avance à sa rencontre avec sa garnison; mais la fumée enveloppe amis et ennemis dans ses tourbillons. On ne se reconnaît pas. Le turbulent comte d’Anjou fuit et se réfugie dans un cimetière où il passe le reste de la nuit, et rassemblant les siens, autant qu’il peut, il part dès le point du jour pour aller cacher sa honteuse défaite dans Argentan. »
    = Abbé DE LA RUE, Nouveaux essais historiques sur la ville de Caen, 2 vol., Caen, Mancel, 1842, T. II, pp. 120-122.

    De 1338, 2 octobre à 1343, 31 juillet
    Compte de jean du Moustier, enquêteur des eaux et forêts de France et de Normandie, rendu par sa veuve le 2 octobre 1343. Concerne les hayes et garennes d’Arques et la forêt de Touques.
    = B.N Fr. 25997, 365. Deux peaux mutilées
    + IND.: NORTIER Michel,  » Les Sources… Le fonds français du département des manuscrits « , Suppl. Ann. de Norm, Octobre 1962, n° 171.

    1343, 13 novembre – Saint-Germain-en-Laye
    Jean, fils aîné du roi de France, duc de Normandie, comte d’Anjou et du Maine, demande au bailli de Rouen de verser à Gieffroy de Meullent, prieur de Montbotin (à Saint-Léger-du-Bosq), 20 l.t. pour la réparation du prieuré à prendre sur les marchandises de bois de « noz forez de Touque ».
    = Bibl. mun. de Rouen. Y 29, n) 14 et 17.
    + IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XIII, fasc. 2, 1964, p. 30.

    1354, 22 septembre
    Inventaire fait par Robin Lescot, sergent de Touques, des biens meubles de Jehan de Maliavalla dit Bon Ami, qui s’était pendu, vendus pour 37 l. 7 s. 4 d. sans compter un écu de Philippe, deux de Jehan, deux gros tournois du temps de Saint Louis et 3 plombs à faire menu sel que le vicomte se proposait de faire fondre avec le vieux plomb des gouttières du château de Bonneville.
    = B.N Fr. 26000, 297.
    + IND.: NORTIER Michel,  » Les Sources… Le fonds français du département des manuscrits « , Suppl. Ann. de Norm, Juin 1963, n° 418.

    1357, 2 juillet
    1) Montre de 7 hommes d’armes et de 8 arbalétriers de la garnison du château de Touques servant sous Jehan Malet, sire de Plasnes, châtelain.
    2) Lettre d’envoi.
    = Bibl. mun. de Rouen. Martainville 198, n° 16.
    + IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XIII, fasc. 2, 1964, p. 37.

    1362, 1er mars
    Robin Le Conte, dit Robinet donne quittance à Colart Decroix, connétable du château de Touques, de la somme de 30 florins d’or royaux pour des charrois de bois destinés à la fortification du château.
    Actes de Jehan Lengleis, curé de Saint-Mélaine, garde du sceau des obligations de la vic. d’Auge, passé devant Colin Enout, tabellion
    = Bibl. mun. de Rouen. Y 29 nos 196, 197.
    + IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XIII, fasc. 2, 1964, p. 40.

    1379, 19 mai
    Jehaan Desuillot et Pierre de Cracint, maîtres des oeuvres de charpenterie et maçonnerie du roi en la vicomté de Rouen, attestent devant le bailli de ladite ville qu’à la requête du vicomte d’Auge ils ont vérifié les rôles et l’état des travaux faits au château de Touques et à la cohue de Danestal.
    = Arch. nat. KK 1338, n° 39.
    + IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVII, fasc. 1-2, 1968, p. 42.

    1385, 16 décembre
    Information de Guillaume Le Dyacre, vicomte d’Auge, pour la mise hors de garde noble de Jean Le Chambellenc, de la paroisse de Saint-Thomas de Touques, né à Touques en 1365.
    = Arch. nat. Dom Lenoir, 7, pp. 193.
    + IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 20.

    1395, 8 avril – Touques, Pont-l’Evêque
    Information de Guillaume de Longueil, vicomte d’Auge, pour savoir si une maison et un pré sis à Pont-l’Evêque et qui avaient appartenu à feu Jean Guérin, ont été mis mal à propos en la main du roi.
    = Arch. nat. Dom Lenoir, 7, p. 81.
    + IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 31.

    1395
    Information de Jean Le Lieur, vicomte de Pont-Authou et Pont-Audemer, pour faire savoir que le fief de Beaumont et la fiefferme de la Bataille, à Bourneville, sont échus en la garde du roi à cause de la minorité des enfants de Jean de La Heuse, chevalier, mort à Touques le 2 octobre 1391, après la mort à Rouen, le 1er mai 1393, de leur grand-père Le Baudrain de La Heuse.
    = Arch. nat. Dom Lenoir, 7, pp. 101.102.
    + IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 33.

    1396, 2 mars – Touques
    Information de Guillaume de Longueil, vicomte d’Auge, sur les sergenteries fieffées de la forêt de Touques pour savoir si celle que tient Colin Cavelier est entière ou seulement une portion de sergenterie.
    = Arch. nat. Dom Lenoir, 6, p. 279.
    + IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 33.

    1397, 20 mars
    Guillaume Dabelon reçoit de Billart Lambert, receveur d’Harfleur, 35 s.t. pour avoir abattu avec ses compagnons charpentiers et bûcherons, 32 chênes en la forêt de Touques, ce bois devant être employé aux travaux du port et des écluses d’Harfleur.
    = Arch. nat. KK 1338, n° 46
    + IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVII, fasc. 1-2, 1968, p. 43.

    1444
    Compte de Jean Le Muet

    Un Jehan de Saint-Germain, chevalier fit la montre de sa retenue à Touques, le 2 septembre 1415 (Clairambault, Titres LIII.n° 28.). Jehan de Saint-Germain, écuyer, fut un des défenseurs du Mont-Saint-Michel (O. de Poli, n° 450.)

    Un Jean Le Mire était parmi les hommes d’armes du Château de Touques qui obtinrent un sauf-conduit du roi d’Angleterre le 10 août 1417 (Magn. Rot., p. 216).

    = EDIT.: Henri de FRONDEVILLE, Le Compte de la Vicomté d’Orbec pour la Saint-Michel 1444. Jean Le Muet, Vicomte et receveur dans Etudes lexoviennes, IV.

    1447, 24 mars – Lisieux
    Ordre donné par l’évêque et Durant de Thieuville, lieutenant particulier du bailli de Rouen, (en la vicomté d’Auge et de Pont-Audemer) à Me Pingrenon (ou Pigrenon), commis à la recette des deniers ordonnés pour les travaux faits en la rivière de Touques de Lisieux à Touques pour la rendre navigable, de payer à Jean Mouton et Jean Sautin, pionniers, les travaux de dragage qu’ils ont faits de l’ancien cours de la rivière d’Ouilly entre le pont de Laprée et le pont du Perroy au prix de 60 s.t. la perche.
    = B.N Mss. français 25968, 615.
    + IND.: NORTIER Michel, « Les Sources… Le fonds des nouvelles acquisitions française du département des manuscrits », Suppl. Ann. de Norm, Déc. 1959. p. 30.

    1452, 29 octobre – Lisieux
     » Cy ensuivent les fieux, baronnies, haultes justices que l’évêque de Lisieux tient du Roi notre sire et les arrières fieux qui dudit évêque sont tenus (Cart. lexov., f° 12, verso) :

     » Jean de Heudreville, escuyer, tant pour lui que pour messire Jehan de Mailloc, chevalier, et Pierre Baignard, escuyer, et ses parchonniers, tient ung fieu de chevalier assis ès paroisses de la Roque, Léaupartie et Formentin, au bailliage de Rouen, en la vicomté d’Auge et la chastellenie de Touques. Duquel fieu l’évêque de Lisieux soulloit tenir un quart de fieu, Jehan Osmont demy-fief et Guillaume d’Asnières, un quart  »

     » Le Prieur et le couvent de Sainte-Barbe tiennent dudit évêque un tiers de fieu de chevallier, assis en la paroisse du Mesnil-Eudes, en bailliage de Rouen, en la vicomté d’Auge, en la chastellerie de Touques.
    = Cartulaire lexovien f° 12, v°, publié par Henri de FORMEVILLE, dans Histoire de l’Evêché-Comté de Lisieux, I, ccccliij.p. cccclv

    1453 – Lisieux
    Gens de guerre de la grant ordonnance logés sus la mer tant à Touque, Dyve, Beaumont que ès parties d’environ.
    = Léopold DELISLE.-  » Notes sur une collection de titres normands « , Bull. mon. XX, 1854, p. 438

    1455, 1er août
    Quittance par les hommes préposés à la garde de Touque sur le commandement de Jean Carbonnel, à Thomas de Loraille commis à faire le paiement des gens de guerre, de la somme de 900 l. t. pour leurs gages et soldes du second trimestre de l’année 1455.
    = Victor HUNGER, Quelques actes normands des XIVe et XVe siècles, Troisième fascicule, Paris, Champion, 1911; p. 51.

    1459, 10 novembre – Chinon
    Ordre donné « De par le roi » au bailli de Rouen de faire convoquer six notables aux Etats de Normandie prévus pour le 1er décembre, soit une personne noble, une d’église et quatre de « l’estat commun ».
    Signé Charles, Chalignant. Copie dans une lettre adressée le 21 novembre par le bailli de Rouen au vicomté d’AUge pour lui demander de faire élire une personne de « l’estat commun ».
    Au dos quittance du 30 novembre donnée par Robin Le Masuyer et 4 autres messagers à Gilles Grieu, vicomte d’Auge, pour la somme de 10 s. donnée à chacun pour avoir porté les lettres dudit vicomte, aux sergents de Pont-l’Evêque, Dives, Cambremer, Touques et Honfleur (établie par Nicolas Sandret, tabellion en la vicomté d’Auge)
    = Bibl. mun. de Rouen. Y 29, t. V, n° 13

    1460 (n.st.), 29 mars – Touques,
    Thomas Basin, évêque de Lisieux, baille à rente à Colin de Viquesy, de Saint-Thomas de Touques, deux pièces de terre sises à Touques, la première contenant vergée et demie, chargée d’une rente de cinq boisseaux de froment, la seconde contenant une vergée, chargée d’une rente de huit boisseaux d’avoine, que soulloit tenir Richard Dallet, sise près du moulin de l’évêque. Pour la première pièce, lad. rente plus cinq boisseaux de froment, mesure de Touques, et la seconde pièce par huit boisseaux d’avoine payable chaque année en la recette de la baronnie de Touques.
    = Tabell. Lisieux (détruit)
    + IND. Analyse Et. Deville

    1460, 3 juin – Touques
    Girot Pirain, de Saint-Thomas de Touques, prend à rente de Thomas Basin, évêque de Lisieux, une pièce de terre, contenant une acre, sise à Saint-Pierre de Touques, moyennant 16 boisseaux d’avoine et 2 chapons.
    = Tabell. Lisieux. – Analyse Et. Deville

    1463 Recherche de Montfaut
    p. 22
    LISIEUX. NOBLES
    En l’élection de Lisieux, ensuivent les personnes qui ont esté,par le rapport des Elus, trouvés gens nobles et extraicts de noble lignée, et non assis à la taille, et par le rapport d’aultres, à leurs âmes et consciences.

    Sergenterie de Touques
    126. Robert du Mesnil, Manneville-la-Pipard
    127. Richard Nollent, Saint-Benoît-de-Hébertot
    128. Louis de Ségrie, du Mesnil sur Blangi
    129. Guillaume Carrel
    130. Jean Carrel, son neveu, Saint-Pierre-sur-Touques
    131. Robin Saint-Pierre, bâtard de la maison de Blosset, Saint-Pierre-de-Tou¬ques
    132. Jean du Mesnil, du Couldray
    133. Robert de Saint-Pierre, de Saint-Julien
    134. Jean de la Porte, Manneville-la-Pipart (En 1540, les Elus de Lisieux, trouvèrent au dit lieu de Manneville, un Richard de la Porte, petit-fils de Jean, anobli par les francs-fiefs, en 1470.).
    = P.A.M. LABBEY de LA ROQUE.- Recherche de Montfaut, Caen, 1818, in-8°.

    1464, 18 mai
    Robert Violle, sergent en la forêt de Touques pour la garde de la Haye du Theil, donne quittance de 11 l. 12 s. 6 d. au vicomte d’Auge pour ses gages dus au terme de Pâques à raison de 15 d. par jour.
    = Bibl. mun. de Rouen. Y 29, t. II, n° 2, signé
    + IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, 3-4, p. 14, n° 650.

    1489, 22 octobre
    Rôle des amendes et exploits de la forêt de Touques au terme de Saint-Michel 1489, taxés par Robin Gobin, verdier (gardes du Mont-Saint-Jean, de la Haye-du-Theil, Herier, de Jean de La Haye, du Breul et Helluin, de Dibdalle). Total: 334 l.t. 11 s. 7 d.
    = Bibl. mun. de Rouen. Y 29, t. V, n° 155
    + IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 3-4, 1967, p. 47, n° 850

    1490, 13 juin – Troyes – Touques, La Haye du Theil
     » Charles, par la grâce de Dieu, roy de France au maistre des eaux et forests parch. mutilé… son lieutenant salut. humble supplication de notre bien amé Apparoc, escuyer, seigneur du fief de sainte Marie… avons recue contenant que à cause de son fief dont le manoir et principal hostel est situé et assis près de nostre forêt de Touque et Haye du Teil, il a droit de prendre et avoir certaines droictures, en lad. forest et Haye du Theil, et à cause de ce nous est redevable chacun an en dix sept sols de rente. Et combien que icelle rente ait esté toujours paiee par lui et ses prédécesseurs en encore continué chacun an a la recepte de la viconté d’Auge ce nonobstant pour ce que les propriétaires dudit fief capables de ledit de Compiengne qui tenoient le party et obéissance de notre tres cher seigneur et ayeul le roy Charles que Dieu absoille durant le temps que les Angloys nos anciens ennemys occupoient notre. pais et duché de Normandie avoient abandonné le pais et la joissance dud fief et droiz dicellui et depuis la reducion de notre pais et nont, sesd prédécesseurs, fait demeure ne residence aud. manoir jusques naguères que led. suppliant est venu à la jouissance dud. fief par quoy lesd. droictures ont esté discontinuées et pource que ledit suppliant doubtoit que nos officiers vousistent faire aucune difficulté de lui souffrir la jouissance de sesd. droictures pour le terme à venir soubz umbre de la discontinuité depuis aucun longtemps néanmoins et quil vous en face et paie a raion dicelle droicture lesd. xvij s. de rente…  » Le roi autorise le suppliant à user de ses droictures moyennant le paiement de la rente.= Arch. SHL 9FB – 3 Fonds Et. Deville – Copie, dossier Achats, échanges. Doc. vu par lui dans les Arch. du Manoir le Mire, à Canapville.

    1540 RECHERCHE DES NOBLES DE L’ELECTION de LISIEIUX
    Faite en 1540…
    Sergenterie de Touques
    p. 105
    Le Coudray
    279. David du Mesnil, Sr du lieu, a produit l’état de sa noblesse, sur la paroisse de Saint-Thomas-de-Touques, avec le Sr de Lépinay. N° 307.
    Saint-Martin-aux-Chartrains
    280. Jacques du Mesnil, a produit un annoblissement, donné en mai 1485, à Pierre du Mesnil, qu’il a dit être son père, pour 20 l. ts par lui payées, joûte la quittance; et il s’est submis vérifier être fils légitime du dit Pierre anobli. Ainsi requis par le procureur du Roi.
    p. 106
    Les Authieux-sur-Calonne
    281. des Christophe de Saint-Pierre, Me Jean, son père; et Aubert, Sr de Norolles, son frère, ont produit lots et autres écritures, dont la copie est demeurée au greffe, par lesquels ils ont dit justifier leur extraction de noblesse et descente par cinq degrès depuis Jean de saint-Pierre, seigneur de Norolles, et de Saint-Julien, vivant en 1360; ledit Christophe a été accusé de dérogeance, comme coutumier de acheter boeufs et vaches, les engraisser en ses herbages, et ensuite les revendre; et vu le rapport contre lui fait, a été requis qu’il soit assis (A Robert que porte l’ex. de Cairon, nous préférons Aubert, nom plus rare en Normandie, et que les copistes n’auroient probablement pas admis, s’ils ne l’eussent vu bien distinctement écrit.). V. le n° 289.
    Saint-Pierre-de-Touques
    282. Jean Carel, Sr de Meautrix et Jacques Carel, ont produit un arrêt de la Cour de nos seigneurs les généraux, le 5 décembre 1538, à leur profit, sur le fait de leur noblesse, dont la copie est demeurée au greffe.
    Elie Carel, demeurant à Saint-Thomas de Touques, s’est aidé de l’arrêt ci-dessus, et d’un semblable arrêt de la même cour, du 230 mars 1540, donné à l’entente de Henri Carel, qu’il a p. 107 dit être son père. Le procureur du Roi a requis qu’il vérifie sa descente, ou qu’il soit assis.
    Bonneville-sur-Touques
    293. Jean et Jacques du Mesnil, ont produit avec Guillaume, Sr de Lespinay, leur frère aîne, sur la paroisse de Saint-Thomas-de-Touques.
    p. 116
    Saint-Thomas-de-Touques
    307. Guillaume du Mesnil, Sr de Lépinay, Jean,et Jacques, ses frères, et David du Mesnil, Sr du Couldray, leur cousin, ont dit être procréés de noblesse ancienne, suivant la généalogie par eux baillée; pour laquelle justifier, p. 117 ils ont produit plusieurs lettres et écritures dont la copie est demeurée au greffe; desquelles la plus ancienne, date de 1406, est le traité de mariage de Jean du Mesnil, écuyer, Sr du Couldray, avec damoiselle Guillemette d’Aufresne, fille de messire Jean d’Aufresne, chevalier, seigneur de Saint-Cloud, et les autres justifient leur descente dudit Jean. Le procureur du Roi a requis qu’ils vérifient leur dite descente ou qu’ils soient assis. V. les nos 279, 283.
    = LABBEY de LA ROQUE.- Recherche faite en 1540, par les Elus de Lisieux des nobles de leur Election, Caen, Poisson, 1827, In-8°, 170 p.

    1545, 28 juin – Touques
    « A Toucques, Calvados, est attribuée par lettres patentes à « maistres Jacques Androuet, architecte » pour une période de trois ans, une complète protection contre la vente de copies non autorisées de ses « … ouvraiges et figures d’architectes, cornices, moresques et compartiments ».
    A.N. XIa, 1556, f° 124 r°. Cité: dans Jacques ANDROUET DU CERCEAU, Les plus excellents bâtiments de France. Présentation par David Thomson. Traduit de l’anglais par Catherine Ludet, Paris, Sand et Conti, s.d. (1988), p. 310.

    1570-1793 – Touques
    Copie des titres de Louis de Bourbon pour sa seigneurie de Touques et charges et conditions de l’adjudication.
    = Cité in Suzanne d’HUART.- Archives de la Maison de France (Branche d’Orléans) Tome I – Fonds de Dreux (300 AP I, 389), Paris, 1976, p. 175.

    1588, 16 juin – Courtonne-la-Meurdrac
    Par devant Robert Le Suent et Pierre Myorque, tabellions au siège de Touques, Jehan du Houlley, rend et remet à Gabriel du Houlley, son frère demeurant à Courtonne-la-Meurdrac, un certain contrat de rente, moyennant le rembours d’une somme de 563 écus. Il est question dans cet acte, d’une maison « en la rue du Bouteiller », à Lisieux. Témoins: Guillaume Bréard, chandelier à Pont-l’Evêque, et Pierre Rémy, d’Orbec.
    = Arch. SHL. Parch. Analyse Et. Deville.

    1620 – 1640
    FIEFS de la VICOMTE d’AUGE
    Pour le traict de Touques
    Le fief de Reux, quart de fief assis en la paroisse de Reux, possédé par Messire Laurence Marc, écuyer, conseiller du Roi en sa cour des aides de Normandie.
    = Henri de FORMEVILLE, Rôle des fiefs de la Vicomté d’Auge. 1620-1640 dans Histoire de l’ancien évêché-comté de Lisieux, t. II

    1664, 26 décembre.
    Devant les tabellions de Pont-l’Evêque et Touques, Jean de Carville, écuyer, demeurant à Ners, vicomté de Falaise et Olivier Guérin, écuyer, sieur de Saint-Léger, procèdent au partage de la succession de feu noble homme Guillaume Ballan. Le premier lot comprenant le lieu où ledit Ballan faisait sa demeure, comprenant 8 corps de logis et huit tonnes se trouvant dans la maison; 11 pièces de terre, le Moulin de Tacue (ou Tacul) avec ses droitures et dépendances.
    Le 2e lot 18 pièces de terre sises à Canapville, Englesqueville et Saint-Martin-aux-Chartrains et des rentes annuelles en argent et en nature s’élevant à la somme de 154 livres 10 sols 6 deniers, 6 poules et 1 chapon.
    Les héritiers devaient payer à Marie Corneille, chacun 400 livres pour sa part de la succession par chacun an. Jean de Carville, en qualité d’aîné choisit le premier lot. L’acte est passé à Canapville le vendredi après midi 26e jour de décembre 1664, en présence de Pierre Ballan, sieur de la Champaigne, demeurant à Honfleur et Jean Cavelier, demeurant à Canapville.
    = Arch. 9 FB – 6 – Familles. Notes ms. Et. DEVILLE. Parch. 16 ff.

    1684.- Touques
    Documents concernant un nommé Vattier
    = AD14 – F 5432

    1691, 24 mars
    Brevet d’huissier en l’amirauté de Touques délivré à Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, amiral de France au sieur Vatier.
    = Arch. SHL. BC 710

    1741, 3 janvier – 1741, 17 juillet
    Procès concernant la Confrérie du Saint-Sacrement de Saint-Thomas de Touques, opposant Pierre le Febve, recteur de l’église Saint-Thomas et Germain Morin, curé de lad. paroisse.
    = Arch. SHL EE 456, 12 p. papier

    1780. – Archives SHL. 1F780 :
    1780 : navigation sur la rivière Touques.

    1780. archives SHL. 1F843 :
    1780 : Touques : chemin du moulin.

    1782. – Archives SHL.1F862 :
    7 août 1782 : forêt de Touques : demande de couper les ¬fougères.

    1787 – Archives SHL – Fonds BOUDARD
    2FM80 : 1787-88 : redevance de la Baronnie de Touques et de la Baronnie de Nonant.

    1793-1833 – Touques
    Liquidation des droits d’usage dans la forêt de Touques et pièces à l’appui
    = Cité in Suzanne d’HUART.- Archives de la Maison de France (Branche d’Orléans) Tome I – Fonds de Dreux (300 AP I, 435), Paris, 1976, p. 186.

    Révolution : Archives SHL : IMPRIMES.
    II A 5 : Tableau du district de Pont-l’Evêque, réduit à 93 paroisses et deux succursales, avec la liste des paroisses supprimées, noms des fonctionnaires publics et autres ecclésiastiques qui ont déféré à la loi du serment et l’indication des remplacements à faire par l’ordre de suppression proposé.
    (cantons de Pont-l’Evêque, Honfleur, Blangy le Château, Bonnebosq, Cambremer, Beuvron, Touques, Dives, Crévecoeur, Beaumont)

    1813. – archives SHL.1F585 :
    1813 : famille Hauvel marchand de bois, commune de ¬Touques.

    1822 – Forêt de Touques
    Pièces de procédures concernant la forêt de Touques vendue en 1793 par le duc d’Orléans. Partages, droits d’usages, etc…Jean-Ulrich Guttinger. Cantonnements
    = AD 14 F 6708

    1833 – Archives SHL – IMPRIMES.
    III A 23 : Convocation de M. Julien Sorel, de Touques, pour les élections des membres du conseil général et des conseils d’arrondissement, le 23 octobre 1833.

    1836. – archives SHL. 1F868 :
    1836 : nouveau marché à TROUVILLE, doléances de TOUQUES.
    Archives SHL – IMPRIMES.
    III A 13 : Observations contre le projet d’établir un marché dans la commune de Trouville, 1836, (comparaison entre Trouville et Touques).

    1839. – archives SHL 1F872 :
    1839 : Chemin de grande communication de TOUQUES ଠHONFLEUR

    1842 – Archives SHL – Fonds BOUDARD.
    2FM39 : 1842-44 : affaire Viellot avec la mairie de Touques.

    1848 – Archives SHL. 1F540:
    29 avril 1848 : certificat de soutien de famille (Heuzey)- Touques.

    1848. – Archives SHL. 1F802 :
    1848 : Enquête commerciale, artisanale et industrielle¬ concernant la région de Pont-l’Evêque (Bonneville, Canapville, ¬ Clarbec, Drubec, Englesqueville, Pont-l’Evêque, St Arnoult, St¬ Hymer, St Etienne la Thillaye, St Martin aux Chartrains, Ste¬ Melaine, Surville, Tourgéville, Touques, Tourville, Trouville,¬ Villerville.

    1871. – Archives SHL. 1F497 :
    29 avril 1871 : profession de foi de Jules Bessaux, ¬ adressée aux électeurs de Touques.

    1875. – archives SHL. 1F722
    : 1875 : lettre de Me Bidault notaire à Rouen au sujet de la¬ succession de Madame Flaubert (mère de Gustave ?) née Fleuriot.¬ (ferme de Touques).

    1876. – Archives SHL. 1F617:
    1876 : congé entre d’Auguste Guerrier de Trouville et Théodore Marais à Touques.

    1972 – Archives SHL – Fonds Sturler (photos)
    49 C Touques prise de vue Poste de transformation juill 72
    12 pellicules.

    Sans date – Archives SHL :
    1F377 : pièces relatives à Jacques Louis Daufresne tabellion à ¬Cambremer, Bonnebosq et Touques.

    Archives SHL. Fonds 25 F LEMETAYER-DESPLANCHES : 1er classeur :
    I B 2 : 1847 : reconnaissance de dette
    II C 2 b : 1848, proposition de demander pour lui le poste de Beaumont, le même s’indigne de ce qui se fait dans le pays d’Auge
    LEMETAYER-DESPLANCHES : Voir Archives SHL, Fonds 25F 2e classeur.

    3 – b Notes historiques :

    1034-1035 – Daubeuf
    Pierre, moine de Fécamp, richement pourvu, après avoir été profès à Fécamp, et après avoir vécu avec des frères dans la forêt de Bonneville à l’église St Martin de Flavile se rendit à Préaux pour y vivre reclus.
    « … in silva de Bonevile in ecclesia Sancti Martini Flaviville (sic), cum quibusdam fratribus habitavit. Inde vero ut reclusus sicut dictum est efficeretur, Pratellum venit ».
    = FAUROUX, n°88, p. 230

    1752 : archives SHL – carnets de Charles Vasseur : « Analyses et transcriptions … »
    H 1 EXTRAIT DE NOTES RECUEILLEES PAR MONSIEUR CATHERINE, INSTITUTEUR A GONNEVILLE SUR HONFLEUR.
    P.52
    Seigneurie d’Ablon
    Dans un aveu rendu à ladite seigneurie par le curé de Barneville Monsieur de Thieuville, le 8 mars 1752, on trouve :

    Noble Dame Marie Charlotte Cécile Ledoyen, dame et patronne des terres et seigneuries d’Ablon, Ableville, Esquainville, Fastouville-sur-la Mer, La Chapelle Saint-Clair, Saint-Laurent de Quetteville, aussi dame des nobles fiefs, terres, seigneuries de la Rûe, la Boulley, le Rozel, Dauboeuf, Manneville-au-Bouef, le Mesnil-Cordelier, Cormeilles, Lessard, Le Val-Richer, Les Gruaux, La Gohaigne, Chantereine, Laschyet autres terres et seigneuries, veuve de Messire Henry Eustache de Saint-Pierre, Marquis de Saint-Julien seigneur dudit lieu, Grangues, Mailloc, Heudreville et autres lieux, chevalier de l’Ordre militaire de Saint Louis
    (archives de Thieuville)
    page 53
    Dans un autre aveu rendu par Agnès Eudes, veuve de feu Jean de Thieuville escuyer, sieur d’Ableville, on trouve :Messire François Ledoyen vivant, chevalier seigneur et patron des bénéfices, terres et seigneuries d’Ablon, Ableville, Equainville, La Chapelle Saint-Clair près Honfleur, et des nobles fiefs, terres et seigneuries d’Auboeuf, Manneville, Dauboeuf, Dubosc etc..

    4 – Archives SHL:

    Carnets de Charles Vasseur. Doyenné de Touques.

    3 – TOUQUES –

    Voir :
    Hippeau – Gouvernement de Normandie tome I p.30
    Formeville II p.108
    Le Court -Article Historique sur Touques et le Château de Bonneville (Pays d’Auge des 31 août, 21 septembre et 5 octobre 1837)
    Annuaire normand 1850 p.331
    Château de Touques – Baronnie de Touques -Mémoire des Antiquaires de Normandie tome 23 p.110 n°675- p ;173 n°983 -p191 n°1065 – p.230 n°1317- p.249 n°1359
    Bulletin monumental 1864 p.426,438,447.
    Châtellenie : Ste Historique p.53 107-109
    Almanach de Lisieux pour 1870 p.179
    Catalogue de la Ste Historique 1874 p.19 n°7
    Violet-le-Duc Dictionnaire d’Architecture V p.172
    Amirauté de Touques : voir Honfleur
    Salines de Touques au 13e siècle A.2.538
    Bibliothèque de l’Ecole des Chartes 1ere table p.89
    Forêt de Touques – Maury -Forêts de la Gaule p.303
    Mémoires des Antiquaires de Normandie tome XXV p.402
    Léproserie de St Marc près Touques -Mémoires des Antiquaires de Normandie tome XXVIII p.144
    Fief d’Espinay à Touques – Bulletin de la Ste Historique n°5 p.54
    Manoir de Meautrix – Journal de Lisieux 1er mai 1875

    Catalogue Joursanvault
    Tome I 1545 : Guillaume de la Soullie reçoit 50 S.T pour avoir relié, recollé et couvert de deux couvertures avec 10 clous de cuivre de le messel du chastel de Touques 1399
    Tome II 3570 : Réparations au château de Touques 1390/1399 (Paris Techerier 1838)

    Insinuations:

    En 1402 on constata le droit de l’évêque de Lisieux de prendre dans la forêt de Touques du bois pour soutenir les vignes du manoir épiscopal de Touques (L.Delisle)

    Sous ce titre « Une légende historique du Moyen-Age » Monsieur l’Abbé Lecomte raconte la visite de Thomas Becket à Touques et la dédicace de l’église St Thomas de cette localité (Revue de la Normandie 31 mars 1868 p.173/175)

    Touques était une prébende du Chapitre de la cathédrale de Lisieux divisée en deux portions.
    Maladrerie de Touques : patron : le Roi

    Suivant le pouillé de Lisieux, publié par M. le Prévost, il existait dans le XVI siècle une léproserie à Heurtevelle, dans le doyenné dé Touques. Elle rentra probablement dans les mains du fondatetur, car
    elle ne figure pas dans l’état des léproseries réunies aux hôpitaux de ce diocèse.

    Chapelle en l’église de St Marc de Touques : patron : l’évêque
    (voir Almanach de 1787 p.31 – Procès-verbal de 1784 p 131à 135 – Salines Annuaire Normand 1840 p.387 à 400)

    Le château de Touques, place très forte au 14e siècle, donna à lui seul plus de mal à l’Echiquier que tous les autres grâce au zèle infatigable de son capitaine Jehan de Villiers dit Sauvage, chevalier, qui chargé par le Roi de garder cette place et en connaissant toute l’importance, prit à partie toutes les paroisses voisines en grand nombre qu’il voulait contraindre au guet et ne se donna point de repos qu’il n’ait obtenu des arrêts de l’Echiquier contre chacune d’elles. Elles étaient en si grand nombre ces paroisses que ce serait allonger ce récit que de les y vouloir nommer toutes. Aussi ne fut-ce pas l’affaire d’un jour, à la fin du 14e siècle ce n’était à chaque audience que de nouvelles instances entre ces villages récalcitrants et l’opiniâtre capitaine qui, à la fin, triompha de toutes ces égoïstes résistances. (Registre de l’Echiquier 1397) (Floquet : Echiquier I p.196)

    Mémoires de la Ste des Antiquaires tome 23 p.173
    Texte en latin du 3 avril 1421

    Touque possédait un château important où résidèrent souvent les Ducs de Normandie. On trouve cependant un sire de Touques qui assista à la conquête d’Angleterre
    Dans les Montres du Bailliage d’Evreux est mentionné Monseigneur Jehan d’Onnebault (Annebault), chevalier, seigneur de Messey, capitaine du château de Touques.
    Au 16e siècle Nicolas des Buats, capitaine du château de Touques eut de sa femme Vincente de Viennens, une fille nommée Catherine qui épousa en 1561 Jacques du Merle (Généalogie dressée par d’Hozier)
    Ce château existait encore au 18e siècle car on trouva Pierre François Thomas de Borel, comte de Manerbe, gouverneur et châtelain du Joux et de la ville Pontarlier en Franche-Comté, de la ville et château de Touques en Normandie, chevalier se St Louis etc.…Mort le 2 novembre 1762 dans sa 77e année. Il portait de gueules à la bande de vair accostée de deux lions d’or (Lachesnaye tome II p 657)
    En 1417 Henri d’Angleterre descendit à Touques et assiégea le château qui se défendit énergiquement et capitula d’égal à égal avec le Roi.
    En 1449 le sire de Blainville, maréchal des armées royales reprit le château de Touques sur les Anglais.
    Pendant les guerres de Religion il tint, pour la Ligue, et résista en 1590 à Henri IV
    Qui finit par lui accorder une composition avantageuse.

    Montfaut trouva nobles à Touques :
    Jean Carrel de St Pierre de Touques
    Robin de St Pierre, bâtard de la maison de Blosset sur la même paroisse
    Et rejeta comme non noble Jean de la Porte.

    Orderic Vital Livre XIII traduction Guizot tome IV p ;518 :
    Le Duc d’Anjou après avoir ravagé diverses places de la Normandie ……se rendit à Touques au commencement de novembre. Il y trouva une place opulente et voulut assiéger le lendemain Bonneville, forteresse du voisinage. Les ennemis trouvèrent à Bonneville des maisons considérables mais vides où ils s’établirent témérairement dans leur triomphe et se firent préparer de splendides festins.
    Sur ces entrefaites, pendant l’obscurité de la nuit, comme leurs agresseurs reposaient avec sécurité dans les maisons de leurs adversaires, Guillaume surnommé Troussebot, gouverneur de Bonneville, profita habilement de l’imprudence des angevins. Par des exhortations convenables il excita avec grande entreprise les habitants qu’il avait rassemblés autour de lui. Puis il envoya à Touques des jeunes gens débauchés et des filles publiques, et leur dit adroitement, après avoir bien réfléchi, ce qu’ils avaient à faire. Ces gens, d’après leurs instructions, se dispersèrent en cachette dans le bourg et dans ses quatre quartiers ils mirent hardiment le feu en quarante cinq endroits. Déjà les angevins avaient pris la place et fait prisonniers leurs hôtes dans leurs propres foyers et sur leurs chaises ; tout à coup, surpris par le grand bruit des flammes et les cris des gardes, ils furent excessivement effrayés et prirent la fuite en abandonnant leurs chevaux, leurs armes et même leurs effets les plus nécessaires. Alors Guillaume Troussebot se présenta en armes avec sa troupe devant les ennemis, mais l’épaisseur de la fumée les aveugla tellement de part et d’autre qu’ils ne purent ni se voir ni se reconnaître. Enfin le Comte Geoffroy, tout troublé, s’arrêta dans un cimetière et y rassembla ses soldats. Là, confus et tremblant, il attendit l’arrivée du jour. Aussitôt qu’il parut il s’enfuit au plus vite et ayant appris à connaître l’audace des normands il arriva tout honteux à Argentan.

    Echiquier de Normandie p.215
    Texte en latin « De salvo conductu Touque »
    Se terminant par la liste des 106 ou 108 gentilshommes qui défendirent le susdit château.

    Echiquier de Normandie p.263
    « Lappointement de Touque »
    Censuit lenpointement de traitéee et par lettres endentées prise et acccordez le Mardy le tierce jour d’August après que le siège fust mise devant le chastelle de Touque par lordenance du Trèshaut et trèspuissant prince, le trèsexcellent Roi de France et Dengleterre, a savoir pour la partie du trèsexcellent Roy commise de sa grâce audite traitée et appointement vaquer et entendre ses homes lieges Monsieur Jehan Cornevaille et Monsieur Guillem Porter chevalier.
    Et pour la partie de l’adversaire de susdit trèsexcellent Roy, Guillaume le Comte, lieutenant depar Messieurs Jean Daugere capitaine dudit chastelle et Jehan Bonenfant esquiers ladite appointement accordé en cest forme. Que sency n’est que ledit chastelle soit recussez ou succurrez oudeins lundy le noefisme jour du susdit mois proschien accompainez de gents darmes que à ycelle heure le lientenant rendra ledit chastelle de Touque en les mains du trèsexcellent Rou de France et Dengleterre ou a autre de sa noblesse à ces commis pour le recevoir. Et sur cest traitée et appointement à la Roy de sa benigne grâce attroyé a tous ceux soiantz dedens ledit chatselle leur vies avesques toutz leurs biens, hernois, montures, armures et autres choses quelconques hormis vitailles et artillerie appartenantz audit chastelle. Et pour y ceste traitée et appointement entretenir bien et loialement sanz fraude et male engyn ount les sus ditz deux esquiers faits serement solempnelle et sur peine de reprouche et avecque ce bailles et délivrés hors dudit chastelle sept hostages bones notables et suffisantss a la volonté e du Roy et après la délivrance dudit chastelle devreste renduz franchement et quietement come les autres qui sont demeures dedenspurvey que si ledit chastelle soit par forve come dit est socurrez adonques les hostages parailement devestre rendus. Et par y ceste desus contenuz plus véritablement approver et entretenir ount les parties susditz mises a cestes presentz leur scalx lesquelles furent escripts et scalez le sus dit tierce jour du cest present moys en lan nostre seigneur mille cccc xvii.
    (conferer le sauf conduit donné aux 106 ou 108 gentilshommes qui défendaient le susdit château)

    Capellle Castri de Touqua

    Patronage:
    16e et 18e Dominus Cleriaco

    Hôtel de Dieu de Touques
    Patron : les habitants

    Capelle léproserie St Marci

    Patronage:
    l’administrateur d’icelle
    Sur la paroisse St Thomas

    Adolphe, Jules, César Auguste Dureau de la Malle, né à Paris le 2 mars 1777, membre de l’Académie des Inscriptions et des Belles Lettres en remplacement de Millin le 16 octobre 1818.
    « Le goût qu’il avait pour le dessin lui fit entreprendre en 1792, avec trois artistes, le long des côtes de Flandre, de Normandie et de Bretagne, un voyage de paysagiste, à pied et sac au dos. Mais l’époque était peu favorable à ces studieuses excursions. Pris pour des émigrés et des ingénieurs anglais qui levaient le plan des côtes, nos artistes voyageurs furent tout près d’être mis à la lanterne à Touques ; déjà même ils avaient la corde au cou, c’en était fait d’eux, si le jeune Dureau de la Malle avec son éloquence de 15 ans n’eut obtenu un sursis. Garrotté avec ses compagnons et conduit à travers les malédictions de la populace jusqu’au tribunal du district. Ils eurent le bonheur d’y être délivrés. (Encyclopédie des Gens du monde tome VII p.775)

    Edit du Roy portant suppression des Verderies de Touques et de Landepourie et création d’un lieutenant dans les Maîtrises d’Auge et de Mortain, pour en tenir lieu, sur la demande du Duc d’Orléans, frère unique du Roy, comme légataire universel de Marie Anne Louise de Montpensier qui en était propriétaire par contrat d’échange fait entre ses prédécesseurs et François 1 le 11 avril 1529 – Décembre 1699 Versailles. (Recueil d’Edits Tome II p.821)

    SAINT THOMAS DE TOUQUES

    Labbey de La Roque, Pierre Élie Marie
    Recherche faite en 1540, par les élus de Lisieux des nobles de leur élection…
    SAINT-THOMAS-DE-TOUQUES.
    307. Guillaume du Mesnil, Sr. de Lépinay, Jean et Jacques, ses freres, et David du Mesnil, Sr. du Couldray, leur cousin, ont dit être procréés de noblesse ancienne, suivant la généalogie par eux baillée; pour laquelle justifier, ils ont produit plusieurs lettres et écritures, dont la copie est demeurée au greffe ; desquelles la plus ancienne, datée de 1406, est le traité du mariage de Jean du Mesnil, écuyer, Sr. du Couldray, avec damoiselle Guillemette d’Aufresne, fille de messire Jean d’Aufresne, chevalier, seigneur de St.-Cloud, et les autres justifient leur descente du dit Jean. Le procureur du Roi a requis qu’ils vérifient leur dite descente, ou qu’ils soient assis. T. les nos. 279, 283.
    308. Pierre le Chevalier a produit l’anoblissement à lui concédé en juin 1523, par le Roi, pour 400 liv., joûte la quittance, dont la copie est demeurée au greffe.
    309. Charles Deuve a produit une lettre d’anoblissement, concédé sans finance en mars 1469 , à Jean Deuve son ayeul, dont la copie est demeurée au greffe. Et il a voulu prouver sa descente du dit Jean. Ainsi requis par le procureur du Roi, ou qu’il soit assis.

    Voir :
    Catalogue de la Ste Historique de Lisieux 1872 p.19 n°34

    Sous l’invocation de St Thomas

    Patronage:
    14 e :épiscopus lexoviensis

    Lors de la déclaration des bénéfices le curé de St Thomas se nommait Jacques Charles de Brossard qui avait droit au tiers des grosses dîmes, aux vendanges et de plus en d‘autres revenus une somme de 574 livres.

    Curés:
    de Brossard 1764
    Roney 1774
    Magnan 1784-1787

    Description de l’église St Thomas par A. Pannier

    Description des cloches
    St Thomas
    J’ai été bénite par Messire Hérault ci-devant curé de St Pierre, ancien doyen de Touques pasteur de ce lieu et nommée Marie Louise par Monsieur Louis Pimpert et Dame Marie Anne veuve Saucisse et refondue par les soins de Monsieur Fils, trésorier comptable, et de Messieurs Goguet et Lehéricher foulon …curateurs de la fabrique sous la mairie de Monsieur Quatrhomme.
    Lavillette de Lisieux m’a faite en 1806.

    St Pierre
    IHS Marie Jésus nommée Marie par Jacques Carrel, écuyer, sieur de Meautrix et de St Arnoult et par Demoiselle Marie Thiron, femme de Noble Homme Pierre Ferey, seigneur du Pont, conseiller du Roy, lieutenant-es-loi, en l’élection de Pont l’Evêque plus Messire Pasquet Mareis trésorier – 1633-

    Petite cloche de Touques
    J’ai été bénite par Monsieur Charles Prieur, curé de Touques et nommée Victoire Alexandre par Monsieur Alexandre Abraham Leloup, avocat à la Cour royale de Paris et Madame Victoire Pouettre, veuve Sorel, Messieurs V.H Leboucher étant trésorier et Messieurs A. Cordier, J. Biette et A.Leloup marguilliers, sous la mairie de Monsieur Briard.
    Fondue en 1834 par JV et A.Langlois à Quetteville.

    SAINT PIERRE DE TOUQUES

    Saint-Pierre-de-Touques est une ancienne commune française du département du Calvados. Commune éphémère érigée à la Révolution française, elle est supprimée avant 1794 et rattachée à Touques.Wikipédia.

    Labbey de La Roque, Pierre Élie Marie
    Recherche faite en 1540, par les élus de Lisieux des nobles de leur élection…
    SAINT-PIERRE-DE-TOUQUE.
    282. Jean Carel, Sr. de Meautrix et Jacques Carel, ont produit un arrêt de la Cour de nosseigneurs les généraux, donné , le 5 décembre 1538, à leur profit, sur le fait de leur noblesse, dont la copie est demeurée au greffe.
    Elie Carel, demeurant à Saint-Thomas de Touque , s’est aidé de l’arrêt ci-dessus , et d’un semblable arrêt de la même cour, du 20 mars 1540, donné à l’entente de Henri Carel, qu’il a dit être son pere. Le procureur du Roi a requis qu’il vérifie sa descente, ou qu’il soit assis.

    Voir :
    Congrès archéologique de 1867 p.513

    Sous l’invocation de St Pierre
    Patronage:
    14e siècle épiscopus lexoviensis

    Curés:
    Buchard 1764
    Etienne 1774
    Hérault 1782-1787
    Noble et discrète personne Messire Pierre Picquenot, prêtre curé du bénéfice de St Pierre de Touques 26 avril 1664

    Description de l’église St Pierre par A.Pannier

    Coupures de presse : promenades archéologiques
    22 août 1866 : Touques, Château de l’Epiney, Manoir Meautrix, Les Salines et Bonneville sur Touques
    16 septembre 1866 : Touques
    30 septembre 1866 : Touques suite
    7 octobre 1866 : Manoir de Meautrix
    11 et 18 novembre 1866 : les Salines
    Le Pays d’Auge jeudi 16 juin 1870


    DAUBEUF-sur-TOUQUES

    25 – DAUBEUF – Dambelium – Dambostrum – Auboeuf

    (Ancien fichier « DAUBEU14.SPR »)
    Commune réunie à Touques en 1827.

    Le fief d’Aubeuf, autrement dit le petit Manneville, à N. H. Robert Langlois, duquel la tenure est en litige entre ledit sieur de Thierville, à cause de sa dite seigneurie d’Abeville, et le sieur de Villerville par un quart de fief, 9 livres.

    3 – a Bibliographie :

    De CAUMONT Arcisse : Statistique monumentale du Calvados réédition FLOCH, tome IV, page 249
    (selon De CAUMONT, DAUBEUF se trouvait à 3 km de Touques et de Bonneville)

    C. HIPPEAU.- Dictionnaire topographique du Calvados, Paris, 1883, p. 97:

    DAUBEUF-sur-TOUQUES, Commune réunie à Touques en 1827 – Daubae, (1198) (magni rotuli, p. 9).- Dambolium, XIVe siècle (pouillé de Lisieux, p. 38).- Daubostum, 1571 (ibid. p. 39 note)._ Auboeuf, 1579, 1683, 1729 (ibid. p. 39 note).- Dobeuf, 1716 (carte de de Lisle)
    Par. de Saint-Just, patron l’abbé de Fécamp. Diocèse de Lisieux, doyenné de Touque. Généralité de Rouen, élection de Pont-l’Evêque, sergenterie de Touque.
    Daubeuf, fief de la baronnie de Blangy, s’étendait aux paroisses de Saint-Léonard et Notre-Dame de Honfleur, Ablon et Crémanville, 1620 (fiefs de la Vicomté d’Auge)

    Dr Jean BUREAU.- PA., 25, 1-1975,
    Paul GUIDECOQ.- « En forêt de Saint-Gatien. Notes historiques sur la fondation du Prieuré de Saint-Martin-du-Bosc », P.A., 35, 3-1985, pp. 3-13, ill.
    Claude PRIMOIS.- P.A., 31, 2-1981
    Lucien MUSSET.-

    STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
    Daubeuf, Dombolium, Daubostum.

    Daubeuf était une petite paroisse, à 3 kilomètres de Touques et de Bonneville, au fond d’une vallée dont le ruisseau vient à Touques se joindre à la grande rivière. L’église a été détruite, sauf une partie du choeur que l’on a convertie en chapelle et qui est à présent propriété privée.
    Les parties les plus anciennes de ce qui reste peuvent être rapportées à la fin du XIIe. siècle. On a incrusté l’inscription suivante dans le mur du chevet :


    ME . IEAN . DUCHEMIN
    CHIRURGIEN . DECEDE
    LE 12 JANVIER 1770
    PRIEZ DIEU POUR
    LUY.

    L’église de Daubeuf était sous l’invocation de saint Just.
    L’abbé de Fécamp nommait à la cure.
    On comptait 76 feux taillables dans la commune et 2 feux privilégiés.

    voir :
    Extrait de la St Historique de Lisieux – 49 –
    Sous l’invocation de St Just

    Patronage:
    16e abbas Fiscamensis
    18e ? ?

    Chapelle St Martin de Bosco
    Patronage:
    16e abbas Fiscamens
    18e ? ?

    Prior St Martini in Usto super Touquam in parrochia de Dambolio sur Hennequevilla

    Patron:
    16e abbas et couventus Fiscamensis
    18e ? ?

    Ce prieuré paraît avoir été réuni à la chapelle de St Martin du Bosc

    Curé :
    Duchemin 1764-1774
    Quevilly 1780-1787
    Guillaume Michault, curé de Daubeuf voir Charité de Surville.

    Chapelle en l’église de St Martin du Bois : patron l’abbé de Fécamp.

    St Martin du Bosc, prieuré simple de St Benoît à Daubeuf (Vies des Saints Patrons)

    Insinuation:

    L’ancienne commune de Daubeuf que traverse la nouvelle route d’Honfleur à Dives par Touques est réunie aujourd’hui à cette dernière localité pour le culte et pour l’administration civile.
    L’église a été en grande partie démolie il y a environ quinze ans (suit une description de l’église reconstituée d’après selon des renseignements recueillis sur place -A.Pannier

    Prieuré de St Martin du Bosc, diocèse de Lisieux, dépendant de l’Abbaye de Fécamp – 1 plan, 1 liasse, 3 chartes de 1421 à 1782 (Archives de la Seine Inférieure).

TORTISAMBERT



NOTES sur Tortisambert – 14696

Ancien fichier : TORTIVA2.SPR

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives SHL.
4 – MANOIR de la VARINIERE.

1- BIBLIOGRAPHIE

BULLETIN du FOYER RURAL du BILLOT n°59  Sept. 1997 – Petite chronique judiciaire année 1897.

CAUMONT Arcisse de: Statistique monumentale du Calvados, t. V, Caen, Hardel, 1867,
CAUMONT Arcisse de: Statistique monumentale du Calvados réédition Floch, tome III, page 631.

DETERVILLE Philippe, Grands et petits manoirs du Pays d’Auge, Condé-sur-­Noireau, Corlet, 1982, 250 x 330, 312 p., ill. couv. ill.
+ IND.: Manoir du Coudray,  PGMPA, pp. 167-167,  sculpture,  Saint évêque,  Sainte Barbe,  blason et cimier

Editions FLOHIC : Le Patrimoine des communes du Calvados page1135.

Michel COTTIN :  Manoir de la Varinière, bulletin du Foyer rural du Billot, décembre 1994 N° 48 et Bulletin du Foyer rural du Billot n°58 Mai 1997 page 63
Manoir de la Boursaie

DETERVILLE Philippe, « De ferme en gîte – La Boursaie (à Tortisambert) », Maisons normandes, n° 3, Février/Mars 1991, pp.

DUMOULIN, Description de la France, Paris, 1767, in°,
= p. 11: Tortisambert

DUVAL Louis, « La verrerie de Tortisambert, additions et rectifications à la Monographie des Verreries de Normandie de M. H. Le Vaillant de la Fieffe », BSAN, XI, 1881-1882 (1883), pp. 135-136

FOURNIER Dominique : notes de toponymie normande : le manoir de La Halbardière ; Bulletin du Foyer rural du Billot n°96 , page 48.

GOURMONT Jean de, « Notre excursion de printemps », PAR, 14, N° 6, Juin 1964, pp. 25-27
Manoirs du Coudray, à Tortisambert, de Caudemone, à la Chapelle-Haute-Grue, de la Plesse, à Saint-Germain-de-Montgommery, de Sainte-Croix, à Survie; église des Lignerits.

GUILMETH Auguste, Bourg de Livarot, s.l., s.d., In-8°, 72 p. (8 cahiers de 8 p. et 2 cah. de 4 p.)
= M.C. E.D. Br. 1170 – pp. 60-72: Canton de Livarot: Saint-Michel-de-Livet, Saint-Martin-du-Mesnil-Oury, Le Mesnil-Durand-sur-Vie, Le Mesnil-Germain, Auquainville, Fervaques Cheffreville, Sainte-Marguerite-des-Loges, Tonnencourt, Les Moutiers-Hubert-en-Auge, Lisores-sur-Vie, Saint-Germain-de-Mont­gommery, Sainte-Foi-de-Montgommery, Saint-Ouen-le-Houx, La Brèvière, La Chapelle-Hautegrue, Les Autels-Saint-Basile, Tortisambert, Heurtevent, Le Mesnil-Bacley – M.C. cf. 2e incomplet de 60 p.

JOUAN Isabelle  dir., Pays d’Auge – Un terroir, un patrimoine  – Guide des cantons de: Lisieux II, Saint-Pierre-sur-Dives, Livarot, Orbec, s.l.s.d. Pays d’Accueil Sud-Pays-d’Auge (1989), 110 x 210, 81 p. 6 cartes h.t.
Auquainville, Les Autels-Saint-Basile, Bellou, Le Billot (Montpinçon, Cernay, La Chapelle-Haute-Grue, La Chapelle-Yvon, Cheffreville-Tonnencourt, Coupesarte, Courcy, Courtonne-la-Meurdrac (chambrette de Charité), Crè­vecoeur, La Croupte, Fervaques, La Foletière-Abenon, Grandchgamp-le-Château, Grandmesnil, Lisores, Livarot, Mesnil-Bacley (Val-Boutry), Mesnil-Durand, Meulles, Mittois, Monteille, Montpinçon, Montviette, Norrey-en-Auge, Notre-Da­me-de-Courson, Notre-Dame-de-Livaye, Ouville-la-Bien-Tournée, Préaux-Saint-Sé-bastien, Prêtreville, Saint-Denis-de-Mailloc, Saint-Jean-de-Livet, Saint-Ju­lien-de-Mailloc, Saint-Loup-de-Fribois, Sainte-Marguerite-des-Loges, Sainte- Marie-aux-Anglais, Saint-Martin-de-Bienfaite, Saint-Martin-de-la-Lieue, Saint- Martin-de-Mailloc, Saint-Martin-du-Mesnil-Oury, Saint-Michel-de-Livet, Saint–Pierre-sur-Dives, Tordouet, Tortisambert, Vaudeloges, Vieux-Pont

LE VAILLANT de LA FIEFFE H., Les verreries de la Normandie

L’EXPLOITATION ANCIENNE DES ROCHES DANS LE CALVADOS : HISTOIRE ET ARCHEOLOGIE. Serv. dep. d’Archéologie 1999. pages 144, 169, 247.

MANEUVRIER Christophe : a propos de la Maison de La Halbardière. Notes sur 2 maisons rurales du XVIe siècle Bull Foyer Le Billot n+51 Sept 1995
MANEUVRIER Christophe : Le manoir du Coudray à Tortisambert Bulletin du Foyer rural du Billot n°21 , page 5.

MANEUVRIER  Jack : note sur le Manoir du Coudray : Bull. Le Billot n°47 – sept 1994

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT

Tortisambert, Tort Isembert, Tourtum Ysamberti.
Comme presque toutes, l’église de Tortisambert se compose d’une nef et d’un choeur rectangulaires, le choeur en trait sur la nef; une sacristie moderne s’appuie sur le chevet.
Quelques restes d’appareils dans les parties basses des murs de la nef pourraient appartenir au XIIe siècle, mais on a dû reconstruire l’édifice presque en entier. Les fenêtres sont carrées, pour la plupart; il n’en reste que deux anciennes cintrées et épannelées, mais d’une époque peu caractérisée; le choeur paraît en grande partie moderne.
On y voit, du côté du sud, une grande fenêtre carrée dont le linteau dessine une accolade avec un écusson et que je crois de la fin du XVIe siècle.
La porte occidentale est un cintre surbaissé, surmonté d’un cordon, mais le mur, qui la surmonte et forme le pignon a été refait récemment; on y a figuré, à l’aide de, briques, un ostensoir avec son pied et son soleil rayonnant. La flèche, en bois et ardoise, est assez élégante et se compose d’une, base, carrée surmontée d’une galerie de même forme en surplomb, laquelle est couronnée d’une flèche octogone très-élancée; dont les angles de la hase font saillie sur le carré qui la supporte.
L’intérieur de l’église de Tortisambert a été fraîchement peint. Les anciennes voûtes en bois ont été remplacées ou, masquées par des voûtes en plâtre.
Deux petits autels obliques et modernes, entre choeur; et nef, sont peints en couleur de noyer; le choeur a aussi été, peint. Les deux fenêtres qui éclairent le sanctuaire ont reçu, de vitraux peints: au centre de chacun on voit un médaillon, de forme circulaire, encadrant- des personnages; dans l’un on distingue l’Adoration des Bergers, dans l’autre le Christ et les Saintes Femmes après la Descente de Croix.
L’église de Tortisambert est sous l’invocation de la Sainte-Trinité. Le duc de Normandie, puis le roi nommait à la cure.
Nous lisons ce qui suit dans, les notes de M. Louis de Neuville:
Cette commune a fait autrefois partie de l’élection d’Argentan. Elle renfermait un fief, celui du Coudray, décoré du privilège de haute-justice rare en Normandie, et qui avait pour origine une concession royale dont la date ne nous est pas connue. Cette terre paraît avoir pris sou nom d’une famille du Coudray, qui l’a possédée jusque dans la seconde moitié du XVe siècle, lorsque Jeanne du Coudray, dame de ce lieu et d’Heurtevent, épousa Guillaume de Lyée, seigneur de Lyée, le Tonnancourt, de Belleauet dp la Hosse. Pendant deux siècles, la terre du Coudray appartint à la famille de Lyée. François de Lyée, seigneur de St-Jean -de-Livet, du-Coudray et d’Heurtevent, cadet de la branche de Tonnancourt n’ayant eu qu’une fille de son mariage avec Madelaine de Mailloc, ses terres passèrent à d’autres maisons.
Madelaine de Lyée, héritière d’une fortune considérable, épousa Jean de Vieux-Pont, d’un nom illustre en Normandie; devenue bientôt veuve, elle donna sa main à Arnoul de Braque, seigneur de Volhard et de Châteauvert. Ce second mariage eut lieu en 1662 L’année ne s’était pas écoulée que la dame du Goudray était plongée dans un nouveau veuvage.
Après un deuil de quelques années, Madelaine de Lyée convola, en 1648, et de troisièmes noces. Cette fois elle épousait un gentilhomme périgourdin de peu de fortune, mais une des célébrités littéraires de l’époque, Gautier de Costes, sieur de La Calprenède. Auteur de plusieurs tragédies médiocres, La Calprenède est surtout connu par ses romans : Cassandre Cléopâtre et Pharamond. Ces ouvrages témoignent à la fois de la féconde imagination de l’auteur et de l’intérêt infatigable de ses admirateurs; cependant, après avoir été entourés d’une extrême popularité, ils sont tombés, dans le plus complet oubli. On eu a justement critiqué le style négligé les sentiments peu naturels; mais peut-être aussi, par le ton héroïque de ses écrits, La Calprenède a-t-il contribué à développer chez ses lecteurs cette élévation morale si remarquable dans la société française du XVII’ siècle. La Calprenède mourut aux Andelys, en 1663, de mort accidentelle: sa veuve ne put surmonter sa douleur et le suivit de près au tombeau.
La terre du Coudray a été depuis possédée par la famille Le Jau, puis par celle de Picot de Dampierre, maison distinguée de Champagne; elle appartient encore à M. le comte de Dampierre. Une enceinte de larges fossés entourait le manoir seigneurial, démoli à la fin du siècle dernier, et ses dépendances encore subsistantes, mais dénuées d’intérêt. On a détruit, il y a une vingtaine d’années, la prison de la haute-justice, construction fort singulière, composée de pièces de charpente couchées horizontalement les unes sur les autres et reliées par les extrémités.
La paroisse de Tortisambert renfermait aussi le fief du Buisson, qui a appartenu , comme le précédent, à la famille de Lyée. Il était voisin de la forêt de Montpinçon, autrefois du domaine royal, qui s’étend en partie sur Tortisambert.
Cette forêt est aujourd’hui la propriété de M. de Logivière, dont l’habitation de Beauvoir occupe une belle position.
Signalons aussi le manoir de Buttenval, longtemps possédé par la famille Chauvel de Buttenval; le manoir de Val-Henry, ancienne résidence de la famille du Buat et aujourd’hui la propriété de Mr de Chaumontel. Pierre du Buat comparut à Tortisambert pour faire ses preuves de noblesse dans la Recherche de 1666, de même qu’Yves Philippe, sieur de Beaumont; Nicolas de Vigan, sieur de La Fresnaye et Antoine de Vigan, son fils, sieur d’Angerville.
Le colonel du génie du Buat, auteur d’un ouvrage important sur l’hydraulique, est né à Tortisambert, ainsi que son frère du Buat, comte de Nançay, diplomate.

TORTISAMBERT. — Traces d’une enceinte avec larges fosses sur laquelle était bâti le manoir du Coudray (5).
(5) Caumont, Stat, mon., V, p. 633.

2 – PIECES JUSTIFICATIVES.

1549, 2 novembre – Tortisambert
Par devant Thomas Decurmot et Nicolas Le Petit, tabellions jurés au siège de Vimoustiers, fut présent Robert Varin de Tortisambert, lequel vend à François Legrain, de Sainte-Foy-de-Montgommery, demeurant à Tortisambert, une portion de terre aud. lieu, moyennant la somme de 10 livres.
Témoins, Pierre et Benoît Le Mathurin.,
= Arch. SHL – Analyse Et. Deville

1576, 26 avril – Tortisambert
Jehan Chambery, l’aîné, vend à Roger Philippe, de Montpinçon, une portion de terre à Tortisambert.
= Arch. MC., Analyse Et. Deville – Parchemin – 2 ff.

1577, 2 juin – Tortisambert
Par devant Jacques Hamel et Noël Le Boulenger, tabellions au siège de Montpinçon, Jehan Le Fraude, le Jeune, de Tortisambert, reconnaît avoir vendu à vénérable et discrète personne.,…. (le nom est effacé) une pièce de terre aud. lieu.
= Arch. SHL. Analyse Et. Deville – Parchemin.

1583
archives SHL.

1F259 : 7 février 1583 : Jehan Chambéry de Tortisambert  vend à­ Jehan Philippe prêtre curé de Montpinçon une pièce de terre ­labourable sise à Saint Bazile.

1584, 30 janvier – Tortisambert
Jacques et Eustache Le Brasseur, frères, de Tortisambert, vendent à Me Jehan Philippe, prêtre, curé de Montpinçon, la condition héréditale retenue par leur mère sur une pièce de terre à Tortisambert.
= Arch. M.C. – Analyse Et. Deville – Parch.

1588
Par devant Simon Maure et Bertrand de Fresnay, tabellions au siège de Montpinçon, Jehan Le Rossignol, de la paroisse de Tortisambert, reconnaît avoir vendu à vénérable personne Me Jehan Philippe, curé de Montpinçon, une pièce de terre, moyennant la somme de 22 écus sol. Témoins : Pierre Varin, de Tortisambert et Jehan Couture, de Sainte-Marguerite-de-Viette.
= Arch. SHL. – Analyse Et. Deville – Parch. Voir 1F460.

1623 – Barneville-la-Bertrand
Transport par Hiéronime Le Jumel, écuyer, seigneur des terres et seigneuries de Lisores et Equemauville, à Etienne Le Lou, sieur de La Garde, bourgeois de Honfleur, de rente en quoi Jacques de Varin, écuyer, sieur de Saint-Quentin, s’était obligé en 1616 vers feu Madeleine Eude, veuve de Pierre Le Jumel, président au Parlement de Normandie, seigneur de Lisores, Equemauville, Barneville-la-Bertrand et Pennedepie.
= AD. Calvados. Série H. Suppl. Hôpital de Honfleur 1830.- H. 112

1625 – Survie
Titres justificatifs du droit qu’ont les décimateurs de Survie de percevoir la dîme pour les terres converties de labour en herbe – Accord entre François Dellyer (de Lyée), chevalier, seigneur de Tonnencourt-­le-Couldrey et Heurtevent, Saint-Jean-de-Livet et Saint-Martin-de-la-Lieue, et François Hardy, prêtre, curé de Tortisambert, doyen de Mesnil-Mauger, au sujet de trois pièces de terre ci-devant en labour et depuis converties en herbage

61 – H. 1756 –

1667-1672 – Tortisambert
Procès intenté en usurpation de noblesse par les paroissiens de Tortisambert à l’encontre des Vigan de la Fresnaye
= AD14 – Don Lecharpentier (1934)., F 5593 (liasse 131 pièces)

1680, 13 juillet – Montpinçon, Tortisambert
Par devant Henri Fargu et Etienne Defresnay, tabellions au siège de Montpinçon, fut présent Jehan Le Rossignol, de la paroisse de Tortisambert, lequel vend à vénérable personne, Me Philippe, curé de Montpinçon, une pièce de terre moyennant 14 écus.
= Arch. SHL. Analyse Et. Deville. Parch.

1696 – Tortisambert
ARGENTAN.,
3
Somme reçue : 20 l. t. – Charles Philippe, escuier, sr de la Varinière, porte :
De gueule à une face d’or chargée d’azur et accompagnée en chef de deux casques de front d’argent et en pointe d’un lion passant d’or la teste dans un casque de même.
= G.A. PREVOST, Armorial général de France – Edit de novembre 1696 – Générali­té d’Alençon, t.I, p. 3

1768, 17 janvier – Tortisambert
Bail à fieffe par Charles Dufour, demeurant à Tortisambert, à François Favey, demeurant à la Chapelle Haute-Grue, d’une pièce de terre nommée le Champ, sis à Tortisambert.
= Arch. MC. – Analyse Et. Deville – Parch. 2 ff.

1781 – Tortisambert
Titres de la terre de la Varinière à Tortisambert acquise en juin 1781, moyennant 31.060 livres, de M. de Corday de Glatigny par Messire Luc-Jean-Baptiste Gaultier, seigneur de saint-Basile (1760-1782)
= Arch. de M. Pierre Gaultier de Saint-Basile déposées aux AD. du Calvados, Cf. Inv. C 22

1782, 7 juin – Tortisambert
Par devant Jean Bte Cordier, notaire Royal, Garde notes pour le siège de Mesnil Durant, Bailliage d’Argentan et autres sièges et Lieux, résident au bourg de Livarot, soussigné
Le vendredy septiesme jour de juin l’an mil sept cent quatre vingt deux en la paroisse de Tortizambert, sur la Cour de Pierre Ouïn, viron midy.
Furent présents Messire pierre jean Baptiste augustin de Cordey, chevalier, seigneur de Glatigny, Grosdouet et autres lieux, demeurant en son château de Glatigny, paroisse de Saint-Gervais des Sablons et Messire Philippe François Isaac de Cordey, chevalier Seigneur et patron du Renouard, Avenelles, du Parc et autres lieux, demeurant en son château paroisse du Renouard, frères.
Lesquels ont par ces présentes, volontairement  vendu quitté, cédé abandonné dès maintenant et pour toujours.,..
A messire Luc Jean Baptiste de Gaultier, chevalier, seigneur et patron de saint Bazille et de Perteville en Heurtevent, demeurant en la paroisse de Saint Bazille et aussy présent et acceptant…. C’est à savoir, une pièce de terre et ferme vulgairement nommée la Varinnière aux dits seigneurs vendeurs appartenant de leur propre, située en la paroisse de Tortizambert consistant en six pièces de terre
La première en court plant et Bâtiments à usage de demeure et autres usages Bornée d’un côté et d’un bout le chemin de la Varinnière à Livarot, D’autre côté la cour Magny cy après bornée et d’autre bout le Ruisseau de la Varinnière.
La Seconde nommée La Cour Magny, sur laquelle il y a un corps de Bâtiment à usage de demeure, bornée d’un côté au midy, La Cour ci dessus bornée, D’autre côté Le chemin tendant de l’église de Tortizambert au moulin de Caudemonne, d’un bout ledit chemin de la Varinière à Livarot et d’autre Bout ledit Ruisseau, et la pièce cy après en partie
La troisième en herbage nommée L’Acre bornée d’un côté le chemin de la Varinnière tendant à l’église de Tortizambert et ledit acquéreur en partie; D’autre côté Ledit chemin tendant de l’église au Moulin de Caudemonne, d’un bout ledit ruisseau de la Varinnière, et D’autre bout la pièce cy après et le prey du trésor dudit lieu De Tortizambert, chacun en parties.
La quatriesme en nature de prey à faucher, bornée d’un côté le chemin de la Varinière tendant à l’église de Tortizambert, d’autre côté ledit pré au Trésor, d’un bout ledit sieur acquéreur et la pièce cy-devant, en partie, et d’autre bout ledit chemin de ladite église au moulin de Caudemonne.
La cinquième pareillement en herbage, nommée le prey Magny, bornée d’un côté au midy le chemin tendant de led. église au Moulin de Caudemonne, et les représentants Hamel, chacun en partie, d’autre côté…….(en blanc) d’un bout au levant ledit ruisseau de la Varinnière et ledit chemin, et d’autre bout….
La sixième enfin, en nature de prey nommée La Cour Lisores, Bornée d’un côté au midy Messieurs Le Vallois et les nommés Thomas dit Beauclos, chacun en partie, d’autre côté ledit chemin tendant de la Varinnière à Livarot et d’u bout aussy et d’autre bout l’Herbage des Glutiers, appartenant au sieur Jean Baptiste Manoury, les dittes pièces de terre cy dessus bornées contenant ensemble environ vingt deux acres sans aucune fourniture de mesure ni restitution en cas de sur-mesure ainsy qu’elles se poursuivent et pourportent avec les hayes, arbres, plants et plantes dessus étant et autant qu’il en appartient aux dits seigneurs vendeurs, en ladite paroisse de Tortizambert, sans par lesdits seigneurs vendeurs y rien conserver, à l’exception de deux fresnes au choix desdits seigneurs vendeurs, dont ils se sont retenus à leur profit, pour les faire abattre et enlever dans Noël prochain ainsy que des planches qui sont empilées et en cloison dans l’ancien four.
Pour par ledit seigneur acquéreur entrer en toute propriété dès ce moment en possession et jouissance du jour de la saint Jean Baptiste prochain et à l’avenir et en faire et disposer comme de chose luy appartenant propriétairement, à la charge toutefois d’entretenir le bail de Nicolas Fromage, fermier actuel pour le temps qu’il en reste à expirer du prix de quatorze cents cinquante livres par an parce que ledit seigneur acquéreur touchera dudit fromage, le prix des fermages à commencer dès la présente année et continuer par la suite pendant la durée dudit bail, étant cependant convenu depuis que le fermage de la présente année sera touché par moytiés entre les parties, lesdits seigneurs vendeurs s’obligeants au surplus mettre aux mains dudit seigneur acquéreur toutefois et quantes le dit bail, tant pour se faire payer des prix d’iceluy, que pour en faire exécuter par ledit fermier les clauses et charges, lesdits seigneurs vendeurs le mettant et subrogeant pour cet effet et relativement à la propriété des fonds vendus en tous leurs droits et actions rescindants et rescisoires pour les exercer et faire valoir à leur lieu et place, arrière d’eux et sans les appeler.
Lesdits seigneurs vendeurs ont déclaré qu’ils ne savent de quelle seigneurie lesdites pièces de terre cy vendues sont mouvantes et relevantes, ledit seigneur acquéreur chargé demeurant chargé de sen informer et de les tenir mouvantes et relevantes des seigneuries dont elles se trouveront dépendre, par les rentes, charges et faisances seigneuriales dont elles pourroient être et si d’aucunes elles sont maculés par titres valables et dûement perpétués sans que ces présentes puissent servir de reconnaissance, qui demeurent avec les foy, hommages et autres dus et devoirs seigneuriaux ordinaires, de ce jour à l’avenir pour le compte dudit seigneur acquéreur quitte du passé.
Comme aussy à la charge par ledit seigneur acquéreur à quoy il s’oblige de bien duement acquitter et décharger lesdits seigneurs vendeurs, de trois parties de rentes de la nature qu’elles sont faites, la première de neuf livres cinq sols, aux dames Religieuses de Vimoutiers. La seconde de neuf livres dix sols au bénéfice de la cure du Tortizambert et la troisième de deux livres cinq sols au bénéfice du trésor de l’église dudit Tortizambert, à commencer d’en faire le premier payement dès les premières échéances et continuer par la suite si bien et à temps, que lesdits seigneurs n’en soient jamais inquiétés ni recherchés, jusqu’au franchissement et amortissement que ledit seigneur acquéreur en pourroit faire si elles sont de leurs natures amortissables à quoy faire les fonds cy vendus, demeurent spécialement et par privilège affectés et en outre sans qu’une obligation  déroge à l’autre, ledit seigneur acquéreur y oblige et hypothèque sans qu’aucune obligation tous ses biens présents et à venir.
La présente vente faite aux dites clauses et charges et en outre par et moyennant la somme de trente et un mille soixante livres de prix principal, francs deniers allants aux mains desdits seigneurs vendeurs, auxquels ledit seigneur acquéreur a présentement payé et réellement délivré la somme principale, scavoir vingt deux mille livres en espèces d’or, d’argent et monnoye de bonne mise et ayant cours, et les neuf mille soixante livres restante, en un billet de pareille somme du fait dudit seigneur acquéreur, et que lesdits seigneur vendeur ont pris pour argent comptant, payable au terme y porté, la lacération ou non présentation duquel billet vaudra quittance et décharge de ladite somme de neuf mille soixante livres, sans qu’il soit besoin d’émargement sur ces présentes, Le tout pris et ramassé….
Car ainsy et du tout il a été convenu entre les dites parties aux présences de Guillaume Robert Jacques Gravelle des Ulis, ancien officier chez le Roy, demeurant en la paroisse de Croutte et du sieur Louis Poullain arpenteur feudiste demeurant au Bourg de Livarot, témoins…..
= AD Orne 1E 1027

1782, 13 novembre – Tortisambert
Requeste a été signifiée assez indiscrètement à Son Altesse Monsieur au domicile du sieur Rousset comme sy l’huissier instrumentaire pouvoit ignorer qu’on ne fait point de signification à son altesse royale mais bien à ses receveurs; quoique en sorte il existe au débat en tenure relativement à la mouvance de la terre de la Varinière entre le domaine et le sieur de Dampierre, du moment où le domaine y est intéressé le bailliage d’Exmes ne peut en connoitre ny prononcer sur cette contestation. C’est à la chambre seule que cette compétence est dévolue pour laquelle seule est proposée a la conservation de ce même domaine et c’est pour la mettre à portée d’éviter que le sieur suppliant requeroit qu’il nous plut luy donner acte de la présentation qu’il nous faisoit de l’assignation commise à Son, altesse Royale Monsieur le quatre de ce mois en la juridiction du bailliage d’Exmes requeste du sieur de Saint Bazille Ce faisant évoquer par devant nous tant à ladite assignation que toute assignation que toute l’instance pendante audit bailliage en conséquence ordinaire que les sieurs Picot de Dampierre et de Saint Basille seront tenus de procéder à la chambre sur le débat de tenure formé relativement à la mouvance de la terre de la Varinière a laquelle fin accorder mandement au sieur suppliant pour les y assigner leur faire au surplus défense de procéder ni plus outre audit bailliage et aux officiers d’icelluy de connoitre du fait dont il s’agit à peine de nullité des procédures et tous dépens dommages et intérêts
aux termes de l’Edit de mil six cent trente six et autres subséquents. Fait et arresté en la chambre du Conseil du bureau des finances d’Alençon à Alençon le treizième jour de novembre mil sept cent quatre vingt deux….
= AD 61. 1E 1027.

1782 – Tortisambert
Me Thomas Jean-Baptiste Merlin, conseiller du roy et de….veur général des domaines et Bois de la généralité d’Alençon et de l’apanage du prince stipulé et représenté par Me Thomas Buzeul Goupil avocat au parlement de et au Bailliage et siège présidial de cette ville son commis principal a la ditte recette demeurant en cette ville défendeur sur le débat de tenure où il a été approché ayant délibéré L’écrit signifié requête de messire auguste henry picot seigneur de Dampierre et le Coudray demeurant en la paroisse de Heurtevent le 3 juillet dernier demandeur originaire ensemble la commune cahier faite à la requête sur le procès pendant à la chambre entre luy et messire Jean Baptiste de Gautier Ecuyer seigneur de St Bazille défendeur originaire et demandeur en débat de tenure dit que la question soumise à la décision de la chambre est trop simple pour être  obligé de suivre de Dampierre dans tous les détails où il s’est livré. Il est constant que la terre de la Varinière vendue par les sieurs du Regnouard et de Glatigny au seigneur de St Bazillepar contrat passé devant lez notaire du Mesnil durant le 7 juin 1782 pour le prix de trente mille six cent livres relève du domaine d’Argentanà cause de la Baronnie de Montpinçon comme faisant partie de l’aînesse de La Mare située en la paroisse de Tortizambert constant par une conséquence certaine que les treizième de ce contrat appartenoient au domaine c’est ce qui engagea le seigneur de St Bazille acquéreur de s’adresser au sr. Rousset commis du domaine pour la partie d’Argentan à fin de s’en acquitter de ce qu’il devoit à ce sujet comme il fut reconnu par les aveux et déclarations rendus au domaine par les anciens descendeurs que les objets vendus en la plus part et notamment la pièce en question faisoient partie du domaine et que le tout composoit 17 acres les treizièmes furent réglés en conformité les actes n’ont pas de dattes nouvelles celui rendu par jean et Jean Chambéry frères est du 2 Xbre 1556 il contient les pièces de terre en question celuy rendu par Me Jean Philippe curé de Montpinson tant pour luy que pour Roger Philippe est du 23 mars 1580 on y trouve les mêmes pièces en la plus part à l’exception de quelques portions de peu de continence avec la plus part des mêmes bornements immuables y énoncés. La déclaration donné par la demoiselle Anne Bouret veuve du sieur Ives Philippes écuyer sieur de Beaumont pour leurs enfants mineurs comme tutrice le 10 8bre 1663 confirma les mêmes vérités tous ces actes contiennent les mêmes redevances et sujétions envers le domaine de la Baronie de Mont Pinson enfin pour plus grande sûreté on eut la précaution d’examiner un plan géométrique fait de tous les objets en question par Me Poullain feudiste habille et arpenteur juré qui fut représenté en son procès verbal duement contrôlé et en forme dans cet état le sr rousset a donc eu raison de percevoir les treizièmes des quatre pièces relevants de la Baronie de Mont Pinson montant à vingt six mille quatre cent livre comme le surplus du contrat de vente consistant en d’autres portions relevants d’autres seigneuries à été estimé à quatre mille six cent soixante livres Mr. Rousset n’eut garde d’en percevoir les treizièmes c’est ce qui prouve le peu d’égard qu’on avoit aux assertions de l’adversaire qui n’a pas craint d’avancer que la totalité des treizièmes ont été payés au sieur Rousset. Le sieur comte de Dampierre peut donc le faire payer des treizièmes dus pour la vente de ces objets montants à la dite somme de quatre mille soixante livres s’il prétend qu’il relève de ses domaines il ne trouvera point d’obstacle de la part du sieur Merlin mais il ne peut être démis sur les observations précédentes qui emanent des titres dont on a parlé à réclamer des treizièmes de fond situés dans le domaine demandeur sous prétexte des aveux et pièces par luy opposées car il suffit au sieur vendeur que la mouvance soit constatée par des titres authentiques sans être obligé d’entrer dans la discussion des pièces d’ailleurs insuffisantes et opposées entre elles et aux présomptions les plus naturelles sur la féodalité en effet que contient l’aveu de 1491 en commencant par le plus ancien le rendant déclare tenir d’une vavasserie nommée la Planquette quelle en devoit être à contenance elle est fiacé à neuf vergées suivant cet aveu; par deux autres scavoir l’un de 1694 et l’autre de 1746 dans l’un on luy donne la dénomination d’un ténement on luy donne la dénomination une simple pièce de terre en herbage et plant Enfin la pièce est annoncé de deux acres et demye à l’égard des aveux rendus au roy en 1658 & 1725 et 1750 le 3 daout et 3 7bre quelle relation peuvent ils avoir aux autres aveux des prétendus tenants puisqu’ils ne parlent point de la Planquette mais outre ces différences et ces contrariétés entre les différents actes peut-on penser que cette pièce prétendue de la Planquette soit comprise et fasse partie de la terre de la Varinière vendue par led. contrat lorsqu’il est constaté que cette terre composoit la vavassorie de la Mare peut être diraton que cette vavassorie fut lamême que celle de la Planquette que celle-cy fut comprise où contenué dans la vavassorie de la Mareaton vu qu’une vavassorerié surtout aussi bornée que cellecy eut put en contenir une autreou suprime toutes les reflexions qui se presentent à ce sujet et pour se fixer aux précédentes il est constaté que la terre de la varinière est le même objet et que la vavassorerie de la Mare que le tout relevé du domaine du roy suivant les dits aveux dont on a parlé avent donc que par abondance de droit qu’on trace quelque unes des reflexions qui naissent à la simple lecture des pièces
= AD 61. 1E 1027. (pièce incomplètement photocopiée)

3 – Archives SHL:

Charles VASSEUR :
« doyenné de Mesnil Mauger » :
TORTISAMBERT (23)

Voir :
Général du Buat
Election d’Argentant, sergenterie de Montpinçon
110 feux
Sous l’invocation de la Ste Trinité

Patronage :
XIVe : Henricus des Castelliers
XVIe Dux Normania
XVIIIe le Roi

Curés:
Lombard 1764
Lombar 176o/1787 (?)

Insinuations:
Recherche de 1666
Pierre du Buat, ancien noble
Pierre du Buat, sieur de Vaux Henry ancien noble
Yves Philippes, sieur de Beaumont, issu de Louis, ennobly en 1597.
Nicollas Vigan, sieur de la Fresnaye et
Anthoine Vigan, sieur d’Angerville, son fils, condamnés.
Louis Gabriel, comte du Buat-Nancey, économiste, né le 2 mars 1732 près de  Livarot, mort à Nancey en Berri le 18 septembre 1787, a publié quelques d’histoires et de littérature.
Voir Biographie Universelle. De plus à Vienne en 1785 une tragédie en 5 actes : Charlemagne ou le Triomphe des Louis ; Principes d’Hydraulique et de Pyrodynamique, imprimé pour la première fois en 1779, réimprimé en 1816 à Paris (F. Didot – 3 volumes in8°)
Voir Quérard : France littéraire Tome II p.613)

5 – Manoir de la VARINIERE.

Michel COTTIN
Juin 1991

Avec les manoirs du Couldray, du Val-Henry –  longtemps habité par la famille du Buat – de Beauvoir et de la Varinière, la commune de TORTISAMBERT possède un riche patrimoine architectural. Voici quelques années, vous avez pu visiter l’important Manoir du Coudray, aujourd’hui nous vous convions à une visite de la Varinière.
Cette charmante demeure laissée en bien piteux état par un demi-siècle d’occupation discontinue était devenue, dans les années 1950/1960, l’une des Auberges de la Jeunesse de la région normande avant d’être heureusement remarquée par un couple qui s’attacha au fil des années à lui restituer sa physionomie d’antan: avec tact et mesure, elle y est parvenu avec bonheur.
Située dans un pays riche en petites gentilhommières, nous pouvons suivre son histoire sur quelques siècles et tenter de saisir les stratégies patrimoniales des familles augeronnes de la Renaissance à la fin de l’Ancien Régime. D’autre part, sa charpente et de sa décoration, d’une grande homogénéité, qui conservaient encore de nombreux témoins ont permis une restauration fidèle, de fait que l’ensemble nous apparaît maintenant comme l’élément de référence par excellence d’une école de charpenterie caractéristique de l’Ouest du Pays d’Auge, école dont l’extension se précise un peu mieux chaque jour.

1 – a Historique.

Le manoir de la Varinière, comme son nom l’indique fut élevé, ou tout au moins habité, au XVIe siècle, par une famille du nom de VARIN avant d’être la propriété sinon la demeure de quelques unes des familles connues de la région: les de Philippe, les de Corday puis les de Gaultier.
Ce manoir s’élevait approximativement au centre d’un petit domaine – 22 acres environ [1] selon l’acte de vente de juin 1782 soit un peu près 18 hectares.
Cette terre est assise en bordure de l’immense domaine des Montgommery mais dans l’acte de cession de 1782 [2], les vendeurs, en l’occurrence les frères de Corday de Glatigny et du Renouard, déclarèrent: « qu’ils ne savent de quelle seigneurie lesdites pièces de terre cy vendues sont mouvantes et relevantes, ledit seigneur acquéreur chargé demeurant chargé de s’en informer et de les tenir mouvantes et relevantes des seigneuries dont elles se trouveront dépendre, par les rentes, charges et faisances seigneuriales dont elles pourroient être et si d’aucunes elles sont maculés par titres valables et durement perpétués ». L’acquéreur procéda à quelques recherches et régla les droits de treizièmes[3], au receveur du domaine du domaine, cette propriété relevant de l’apanage de Monsieur pour sa baronnie de Montpinçon en l’aînesse de la Mare. Le Sieur Picot, comte de Dampierre et seigneur du fief voisin du Coudray, contesta ce choix et il s’ensuivit un « débat de tenure et de mouvance » grâce auquel nous pouvons reconstituer la suite des différents propriétaires, du milieu du XVIe siècle à la Révolution. Nous trouvons ainsi mention des aveux rendus par Jean et Jean Chambéry frères le 2 décembre 1556; par « Me Jean Philippe curé de Montpinson tant pour luy que pour Roger Philippe », le 23 mars 1580; d’une déclaration donnée « par la demoiselle Anne Bouret veuve du sieur Ives Philippes écuyer sieur de Beaumont pour leurs enfants mineurs comme tutrice le 10 octobre 1663.
Mais en fait la réclamation du comte de Dampierre n’était pas entièrement injustifiée car une petite portion du domaine – 5 acres environ, devaient dépendre d’une vavassorie de la Planquette qui devait relever de la seigneurie du Coudray.
Il s’agit donc d’un petit domaine roturier créé par une famille Varin dont quelques membres sont signalés à Tortisambert, essaimant dans la région en s’alliant avec la famille de James [4] et peut-être pour certains de gagner Honfleur où un Varin participe aux luttes opposant catholiques et protestants[5]. D’autres resteront aux environs de Tortisambert [6] et seront en relation avec les le Jumel de Lisores Voir acte de 1623. Archives départementales du Calvados. Série H supplément. Hôpital de Honfleur H 112., l’une des pièces de terre citée dans la vente de 1782 se dénommant d’ailleurs La Cour Lisores.
Mais dès le milieu du XVIe siècle, les Varin commencent à vendre leurs biens de Tortisambert [7] ou à constituer des rentes tandis que parallèlement les Philippe, constituent leur domaine. L’un d’eux, Yves de Philippe – ils ont été anoblis en par Henri IV en 1597 « pour une généreuse action » [8], sieur de Beaumont est trouvé noble à Tortisambert en 1666 tandis que Charles de Philippe prend le titre de sieur de la Varinière en 1696 [9] et porte « De gueule à une face d’or chargée d’azur et accompagnée en chef de deux casques de front d’argent et en pointe d’un lion passant d’or la teste dans un casque de même [10].
Ce sont eux sans doute qui vendront le domaine au de Corday avant qu’il ne passe, en 1782, aux mains de Luc-Jean-Baptiste Gaultier, seigneur de Saint-Basile moyennant 31.060 livres.

1 – b Description.

1 – b1 Situation.
Les descriptions notariales, le cadastre et les photographies aériennes de 1955, montrent un petit domaine homogène et relativement facile à reconstituer à partir du croisement de ces sources documentaires. Parmi les abornements du XVIIIe siècle, nous relevons: le Chemin de l’Eglise de Tortisambert au Moulin de Caudemonne, le Chemin de la Varinière à Livarot, le Ruisseau de la Varinière, le Chemin de la Varinière à l’Eglise de Tortisambert [11]. On le voit, plus de deux siècles après le début du retrait des Varin, leur nom a cependant survécu au travers de ces toponymes dont deux figurent encore de nos jours sur le cadastre. Les photographies aériennes[12] sont encore plus parlantes puisqu’elles nous restituent un terroir bien cerné par des chemins ou des cours d’eau.

1 – b2 Plan et élévation.

Au logis construit sur un plan rectangulaire, la façade principale tournée vers le Nord, est accolée une petite extension sans étage élevée en plusieurs campagnes à laquelle nous ne nous arrêterons pas.
L’habitation telle qu’elle se présente à nos yeux, fut construite en deux campagnes. A la première se rattachent les travées 1 à 5 [13] et à la seconde la transformation de la travée 5 – travée A, et les deux travées B et C.
L’ensemble est d’une très grande sobriété avec des colombages verticaux et des percements de fenêtres parcimonieux pour cette façade tournée vers le nord et à peine plus nombreux pour la façade sud. Ces fenêtres étaient à croisillons et meneaux et les traces très visibles de l’une d’elles ayant été retrouvées, les restaurateurs n’ont pas manqué de la restituer, mais en raison de déplacement déjà ancien des anciens primitifs il a été nécessaire de créer de nouveaux jours, ce qui a été fait très discrètement en s’inspirant du modèle proche.
En plan, nous remarquons une division tripartite, bien lisible grâce à la conservation des murs de refend entre les travées 2 et 3 et entre les travées 4 et 5. La présence d’un puissant massif de cheminées simples – 1 par niveau – à l’extrémité de la travée 4, est particulièrement intéressante à souligner, car cette position caractérise un plan jamais étudié à notre connaissance, de maisons à étage à un seul « chauffe-pied », à moins qu’il ne s’agisse de maisons mixtes habitation/travail ce qui paraît difficile à admettre pour des logis de cette importance.
Le positionnement des accès en fonction de ce qui subsiste resterait beaucoup plus aléatoire si la trace de chevillages correspondant à l’assemblage avec des potelets verticaux ne se retrouvaient, disposées symétriquement de part et d’autre des deuxièmes poteaux, celui portant la sculpture d’un saint Michel terrassant le dragon, sur les sablières d’étage des travées 2 et 3. On peut proposer de voir ici la matérialisation du passage d’accès aux deux pièces du rez-de-chaussée pour cette partie. Existait-il primitivement d’autres travées au-delà de la cinquième, nous ne saurions le dire, mais au vu des plans de deux maisons du même type que nous avons eu l’occasion d’étudier à Castillon-en-Auge, au lieu-dit La Roquelle et à Saint-Loup-de-Fribois, au Prieuré, nous serions tenté de répondre par la négative. Dans ces deux derniers cas, nous trouvons également une large travée correspondant à une pièce sans feu implantée au dos du massif de la cheminée. Reste qu’il nous est impossible pour la Varinière de fixer l’emplacement de la porte d’accès, mais l’on peut supposer qu’elle se présentait identique à cette de Saint-Loup-de-Fribois. Si dans certains cas, la disposition de massifs de maçonnerie ou de blocs de pierre à la verticale des poteaux peut nous renseigner sur des élévations disparues, dans le cas présent, une réfection importante des soubassements en a effacé les témoins.
Vraisemblablement, à l’origine nous avions une élévation avec des pignons droits et l’on peut noter que le faux-encorbellement du la façade principale et retourné sur le pignon est, le pignon primitif ouest ayant disparu.
La quatrième travée, nous l’avons vu, possède une puissante cheminée de pierre de grand appareil. Son implantation est désaxée vers la façade nord afin de dégager l’espace nécessaire à la création d’un escalier dans l’œuvre. D’un type habituel dans les maisons de la fin du XVe siècle et des premières années du XVIe siècle de la région, ses corbeaux sont ornés d’une mouluration très sobre tandis que ses piédroits sont amincis en façade, ce qui lui confère une grande légèreté malgré sa masse [14]. Quant à la poutre de bois supportant le manteau elle porte également une mouluration d’une modénature d’esprit gothique avec ses profils encore prismatiques dans certaines de ses parties.
Un autre intérêt de cette demeure réside dans le fait qu’elle a conservé une partie de son lambrissage, en particulier de celui qui entoure l’escalier à vis, même si celui-ci a disparu.
Les travées A, B et C, nous l’avons vu, correspondent partiellement à une extension et ont été assez bouleversées au cours des ans et pour l’allège de la fenêtre on a adopté une décoration de croix de Saint-André..
Intérieurement cette partie a conservé en plafond un curieux habillage de panneaux moulurés et embrevés dans des cadres d’assemblage.
Une petite cheminée de pierre, à contrecœur cintré, a été plaquée au dos du massif principal.
Rien ne subsiste ici de l’ancien accès à l’étage.

1 – b3 Technique d’encorbellement.

Techniquement, la charpente de cette construction se rattache à une école ou un atelier, assez bien représenté dans l’ouest du Pays d’Auge et qui jusqu’à ce jour n’a jamais fait l’objet d’une étude exhaustive[15]. Il s’agit en effet de l’emploi d’un faux-encorbellement mouvementant la façade, différent de l’encorbellement par panneaux sur sommiers [16] ou du traditionnel encorbellement à trois pièces: sablière haute de rez-de-chaussée, entretoise et sablière basse d’étage. Dans le cas nous intéressant ici, une seule pièce horizontale reçoit les tournisses du rez-de-chaussée, forme saillie et reçoit les tournisses d’étage. Nous avons déjà eu plusieurs fois l’occasion d’aborder ce sujet [17] et la liste des manoirs présentant cette caractéristique s’allonge sans cesse au fur et à mesure que nos études progressent. Citons ainsi au hasard: le Manoir de la Roque, à Montpinçon[18], le Manoir de la Bruyère, à Auvillars, le Manoir de la Roquelle, à Castillon, le logis du Prieuré, à Saint-Loup-de-Fribois [19], le logis de bois de Grandchamp, etc.

1 – b4 Décoration sculptée.

En réétudiant conjointement la décoration sculptée d’un certain nombre de manoirs de la région: Le Coudray, à Tortisambert, La Plesse, Saint-Loup-de-Fribois et de la Varinière,  il nous est apparu que les unes et les autres présentaient des analogies allant au-delà des habituelles conventions d’époque. Elles sont toutes d’une manière ou d’une autre à mettre en relation avec les anges musiciens sculptés sur le porche de l’église de Saint-Martin-du-Mesnil-Oury [20]. L’on remarque en effet tout particulièrement une similitude dans le traitement des ailes des anges musiciens du porche de Saint-Martin et du saint Michel de la Varinière; de même que l’on retrouve à la Plesse, au Coudray et à Fribois, des arcatures de même dessin qu’à la Varinière.

1 – b5 Datation.

Dans nos précédentes études, nous appuyant sur les peintures des cheminées de l’étage, du château de Grandchamp-le-Château, nous avions pensé proposer une datation proche des environs de 1540/1550.
Or, le porche de Saint-Martin porte l’inscription et le chronogramme suivants:
« CE FUT FAIT L’AN MIL DC ET XX (1520) PAR NOS MICHELLE NOEL ET J(e)HA(n) MOTEY ».
En nous basant sur ces informations et sur les similitudes déjà relevées, c’est à notre avis autour de cette date et en toute hypothèse aux premières décennies du XVIe siècle qu’il faut faire remonter l’édification de ces édifices à faux encorbellement, d’autant qu’il est à remarquer que toutes ces constructions comportent des structures primaires; poteaux corniers et des poteaux de travées très puissants, dans des sections supérieures à 0.30 m. – avec des sommiers atteignant même des sections de 0.30 x 0.40 m. – sections qui ne se rencontrent plus dans les charpentes de la seconde moitié du XVIe siècle.
Mais seule, bien entendu, une analyse dendrochronologie permettrait de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse.
Michel COTTIN
Décembre 1994

[1] Selon Henri NAVEL, « Recherches sur les anciennes mesures agraires normandes. Acres, Vergées, Perches », BSAN, LX, 1932 (1933), pp. 29-183, il s’agirait d’une acre de 160 perches de 22 pieds, pied de 12 pouces, soit 81 ares 72.
[2] AD. Orne, 1E 1027.
[3] Cette imposition perçue lors de ventes immobilières, état égale au treizième de la valeur du bien vendu; elle était payée par l’acquéreur au seigneur dont ce bien dépendait.
[4] Cette famille a participé activement à l’installation des Bénédictines à Vimoutiers, fournissant même les trois premières supérieures connues: Catherine de James de Saint-Jores (1661-1666), Marguerite-Cécile de James de la Milleraye (1670-1671) et Geneviève de James (1686-1711). Sur cette fondation voir  Louis DUVAL, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Orne. Archives ecclésiastiques. Série H.; Tome quatrième. Prieurés et couvents de femmes, Alençon, Herpin, 1903: Prieuré des Bénédictines de Vimoutiers: D X – XII et nos 4772-4835. La terre de la Varinière était d’ailleurs chargée d’une rente en leur faveur Voir l’acte cité de 1782.
[5] Voir Antoine CATHERINE, Histoire de la Ville et du Canton de Honfleur, Honfleur, Le François, 1864, p.
[6] Un Pierre Varin figure dans un acte de 1588 – Arch. SHL. 9 FA. Paroisses.
[7] Voir acte de 1549. Arch. SHL. Analyse Et. Deville.
[8] GRAVELLE-DESULIS, « Recherche de la noblesse d’Alençon faite par de Marle … suivant l’arrêt du Conseil d’Etat du 22e jour de mars 1666 », Annuaire de l’Orne, 1866, p. 267.
[9] G.-A. PREVOST, Armorial général de France (Edit de Novembre 1696). Généralité d’Alençon, Rouen-Paris, 1922, t. I, p. 3.
[10] Id°
[11] Cf. acte du 2 juin 1782. = AD Orne 1E 1027 .
[12] Mission Falaise-Rugles 1955 – 16-14-18-14 / 024, 025 et 026.
[13] Voir fig. 1.
[14] Il est difficile de juger de l’esthétique de cette cheminée qui vraisemblablement est enterrée d’une trentaine de centimètres.
[15] Voir la note que nous lui avons consacrée dans: Michel COTTIN, « La diversité du patrimoine augeron », PAR, 44, N° 10, Octobre 1994, pp. 11-22.
[16] Cette technique n’a également jamais été étudiée localement bien qu’il en subsiste encore quelques rares témoignages.
[17] Voir entre autres: Michel COTTIN, « Vie rurale et constructions en pans de bois du Pays d’Auge aux 17° et 18° siècles », BULL. FOYER RURAL DU BILLOT, septembre 1987, n° 19, p. 36-37 et 39,
[18] Michel COTTIN, « Le Manoir de la Roque, à Montpinçon », BULL. FOYER RURAL DU BILLOT, Septembre 1991, N° 35, pp. 9-18.
[19] Michel COTTIN, Le Prieuré de Saint-Loup-de-Fribois. Notes de présentation archéologiques. Promenade de Printemps Société Historique de Lisieux, 26 juin 1994 (à paraître).
[20] Jean-Michel GADRAT, « Eglise de Saint-Martin-du-Mesnil-Oury », BSHL, 1990-1991 (1994), 2e fasc., n° 32, pp. 17-26, ill.

TORQUESNE Le



NOTES sur TORQUESNE (Le) – 14694

Torta queren

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives ShL

1 – Bibliographie :

CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, Tomme IV réédition Floch page 446.

Editions FLOHIC : Le patrimoine des communes du Calvados, page 251.

GUILMETH Auguste, Bourg de Blangy , s.l., s.d. (note manuscrite E.D.:¬Rouen, 1849), In-12, 48 p.
= M.C. Br. E.D. 1166, manque cahier 9-16 – 2 e ex. complet – Contient:¬Bourg de Blangy, Canton de Blangy: pp. 42-43, Le Brèvedent; p. 43: Le¬ Faulq, Saint-Philbert-des- Champs, Norolles; pp. 43-44: Coquainvillers; ¬p. 44: Manerbe; pp. 44-45: Le Torquesne; p. 45: Les Parcs-Fontaines,¬Fierville; pp. 45-46: Pierrefitte; p. 46: Manneville-la- Pipard, ¬Saint-Julien-sur-Calonne; pp. 46-47: Launay-sur-Calonne; p. 47:¬Vieux-Bourg, Saint-Benoît- d’Hébertot; pp. 47-48:¬Saint-André-d’Hébertot; p. 48: Les Authieux-sur- Calonne,¬Bonneville-la- Louvet, Le Mesnil-sur-Blangy.
= Bibl. mun. Caen – F.N.B. 971

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Le Torquêne, Torta Quercus, ecclesia de Torta Quercu.
En s’écartant de la rive gauche de la Touque pour gagner la plaine, on trouve à peu près en face du Breuil, qui est sur la rive droite, et à une lieue de distance, le village et l’église du Torquene.
Cette église, qui est l’n forme de croix, par suite de l’addition faite au XVII. siècle, je crois, de deux chapelles de transept, doit dater de plusieurs époques.
Les parties les plus anciennes sont la travée de la nef la plus rapprochée du transept, dont les revêtements en silex offrent plusieurs assises disposées en feuilles de fougère, et quelques assises inférieures du mur latéral nord du choeur.
Je dis quelques parties, car le reste de ce mur et presque tout le mur méridional a été refait l’année dernière, et, dès la fin du XVI. siècle ou le commencement du XVIIe., on avait exhaussé quelques parties de ce choeur.
Les deux premières travées de la nef,plus élevées que la dernière(celle qui avoisine le transept et que je regarde comme la plus ancienne), me paraissent dater du XVIe. siècle. De lourdes consoles qui supportent la corniche pourraient bien ne dater que du commencement du XVII,. Les fenêtres carrées à cintre surbaissé annoncent d’ailleurs cette date; mais les contreforts et la porte occidentale, dont le linteau porte une accolade, font remonter au XVIe. siècle la majeure partie des murs latéraux de ces deux travées et la façade occidentale. Un porche en bois couvert en tuile précède cette façade ; il offre, comme beaucoup d’autres porches de la même région, une ogive festonnée au dessous du toit.
La tour, en forme d’aiguille et couverte d’ardoise, s’élève au-dessus de la première travée de la nef. Je suppose qu’elle a remplacé un petit clocher-arcade qui surmontait le mur occidental. Les parties récentes du choeur et la sacristie ne datent que de un ou deux ans ; les voûtes, ou lambris, ont été refaites tout récemment en bois de sapin.
Le font baptismal, pédicule et ovale, placé près de la porte d’entrée, paraît de l’époque de Louis XIV.
L’autel, à colonnes adossé au chevet du choeur, n’a rien de remarquable. Un if magnifique existe dans le cimetière.
L’église du Torquène est sous l’invocation de Notre-Dame.
Le seigneur nommait à la cure. La population actuelle du Torquêne ne dépasse guère 250 habitants.

Château.
— Une habitation reconstruite il y a dix ans et appartenant à M. Bordeaux, de Lisieux, remplace l’ancien château.
Le Torquêne eut pour seigneur, au commencement du XIIIe. siècle, Hugues de Torquêne (Hugo de Tortaquercu), qui fit des donations considérables à l’Hôtel-Dieu de Lisieux.
Hugues de Montfort, comme seigneur suzerain,les confirma par des chartes que souscrivirent la plupart des gentilshommes de la contrée.
Henri de Saint-Aubin, fils et héritier de Hugues de Torquêne, compléta les donations de son père en faisant remise aux frères et aux pauvres de l’Hôtel-Dieu des cinq sols de rente dont ils s’étaient chargés, en compensation des biens qu’ils avaient reçus. Sa charte est datée de 1250.
Je ne sais, m’écrit M. Ch. Vasseur, combien de temps cette famille resta en possession de la terre à laquelle elle devait son nom. Je n’ai trouvé aucun document qui prenne place depuis cette époque jusqu’à la fin du XVI. siècle.
Alors paraît une autre famille, la famille de Nocey. On trouve sur une quittance de treizièmes, du 25 mars 1599, la signature d’un membre de cette maison. C’est probablement Roland de Nocey, écuyer, seigneur de Boucey , qui avait épousé sa parente, Marie de Nocey, dame de Torquêne, c’est-à-dire héritière de cette terre.
Vers la fin du XVIIe. siècle, Gaspard de Nocey ou de Nossy, écuyer, l’un de Messieurs les Maréchaux de France, était seigneur du Torquêne. Son nom figure dans l’Armoriai manuscrit de d’Hozier, qui lui donne pour armoiries : d’argent à 3 fasces de sable, accompagnées de 10 merlettes de même, posées 4,3,2,1.
Charles de Nocey, chevalier, seigneur du Torquêne, qui vivait en 1725, toujours d’après les quittances des treizièmes, était probablement fils du précédent. Il avait épousé Madeleine Labbey, fille de Pierre Labbey, seigneur d’Écajeul et de La Roque-Baignard.
La famille de Nocey a possédé la terre du Torquêne jusqu’à l’époque de la Révolution. On voit dans les registres de la municipalité de St.-Désir de Lisieux, de 1790, que, lors de la fédération des gardes nationales qui eut lieu le 29 août, M. Rolland de Nocey commandait la compagnie du Torquêne, comme M. le comte de La Rivière-Pré-dauge, celle du Pré-dauge;
M. du Bois du Bais, celle de Cambremer, etc. Je cite ce fait, qui me paraît remarquable. Il fallait qu’ils eussent été bien tyranniques, lorsqu’ils jouissaient de leurs droits, ces seigneurs de paroisse, pour que leurs anciens vassaux, devenus libres, n’aient rien trouvé de mieux à faire que de les mettre à la tête de la force publique par une élection spontanée.

2 – Pièces Justificatives:
1160
Robert Ier comte de Montfort, fait don au prieur et aux moines de Saint-Ymer (Saint-Hymer), de l’église de Watertot et de la chapelle Saint-Nicolas du château de Montfort. Témoins: Roger, prieur de Conflans; Valdericus, secretarius, Gaufridus d’Asnières; Matrieu et Richard de Bonnebosq (note sur la seigneurie de Bonnebosq, et des fiefs en relevant: Betteville, le Torquesne et Gassart); Richard Charpentier, Roger Crassius ; Henri, fils Robert.
= BN. ms. nouv. acq. lat. 2097, p. 15 –
¸ Charles BREARD, Les cartulaires de Bricquebecq et de Saint-Ymer-en-Auge, Rouen-Paris, 1908, pp. 11-12

12.. – Hôpital de Lisieux. (après 1299 dans le fichier)
Hugues de Torquesne fait une donation à l’Hôtel Dieu, confirmée par Hugues de Montfort son suzerain. Témoins: Guillaume de Montfort, Raoul de Bailleul, Guillaume de Bonnebosc, Hugues chapelain de St Hymer, Robert Bertran et alii.
= Charles VASSEUR, 1864. p.15 ; (voir Fonds Vasseur à SHL)

1312.
p. 38
(36) De la terre du Torquesne que Robert Trihan tien fe, pour tout l’an………………………………………………….V s. Le Torquesne, paroisse de la Sergenterie de Beuvron, au Nord de la route de Lisieux à Annebaut. Cette ferme fut ensuite tenue par Colin de Grainville, Colin Le Vicomte, puis, en 1461 par Thomas Moulin.- Les Trihan possédaient à Douville un fief mouvant de la Baronnie de Roncheville. Dans l’aveu que Colin Le Vicomte fit au roi le 15 juin 1395 du fief entier du Torquesne, il est mentionné que l’hommage en est réclamé par Pierre Trihan à cause de sa seigneurie de Douville et qu’il y a procès (A.N. P19221, n° 46.229).
= Henri de FRONDEVILLE, Le Compte de Gautier du Bois, vicomte d’Auge pour la Saint-Michel 1312 in Mélanges publiés par la Société de l’Histoire de Normandie, 15e série, p. 35.

1395, 17 mars
Information de Jean Le Lieur, vicomte de Pont-Authou et Pont-Audemer, pour la mise hors de garde noble de Colinet Le Vicomte, écuyer, qui était en garde la garde du roi à cause de la terre du Torquesne; il possédait aussi celle d’Ouilly-le-Vicomte.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 7, p. 107.

1549
Aveux de la vicomté d’Auge
….
Sergenterie de Beaumont
……
F° 60 Jehan Amyot curé de morvoin avoue tenir de mond. seigneur à cause de sa dite vicomte et chestellenye de Touques le fief et seigneurye de Torquesne par ung fief de haubert noblement et franchement tenu a court et usaige en basse justice en lad. viconté dud. lieu d’Aulge Auquel fief y a notre et herchouage. (?) sur laquelle soulloit avoir manoir et maison place de coullombier qui de pnt. sont en ruyneet non valleur Reserve une ou deux maisons nouvellem. ediffiez… et en icelle fief est et appartient le patronnaige et droit de presenter à l’eglise parroissial dudit lieu du Torquesne
= AD 14. A 281. Registre 517 ff.

1600, 22 mai – Lisieux
Laurent Héroult, fils Kehan, de la paroisse du Torquesne, du métier de boucher, demeurant en la paroisse et bourg de Pont-L’Evêque, confesse avoir vendu à Gilles Le Guay, du métier de bourlier, demeurant Saint-Germain de Lisieux, une maison conssistant en une petite cave ou cellier, une boutique, chambre et grenier l’un sur l’autre, située en la ville de Lisieux, devant la Halle à blé dudit lieu, appartenant aud. vendeur par droit du retrait par lui ci-devant fait au droit de lignage de Alexis Barbas, tenue de la Comté de Lisieux, par la faisance de demi-livre de poivre de rente, moyennant 200 écus d’or.
Passé à Lisieux, avant midi, en la maison dud. Leguay, en présence de Colas Le Cousteur, de la Paroisse du Fournet, et Pierre Pains, d’Hermival.
= = Arch. SHL. 9F Deville. A. Minute, 2 ff.

1707-1710 – Caen, Chicheboville, Le Torquesne
Famille Le Liepvre,),
AD 14 2E 551 (3 p.)

1767, 7 janvier – Le Torquesne
Messire Charles Jean Gaspard de Nopcey (de Nocey – Nossy – Nocy) chevalier, seigneur et patron du Torquesne, lieutenant de nos seigneurs les maréchaux de France, garde du corps du roi, avec la commission de capitaine de cavalerie, étant de présent en son château seigneurial du Torquesne, reconnaît avoir reçu de François Barbey, demeurant à Saint-Philbert des Champs, le rachat d’une rente seigneuriale.
= = Arch. SHL. 9F Deville. A. Dossier Le Torquesne – 2 ff.
(pas trouvé trace dans les papiers référencés du FONDS DEVILLE à revoir…ce Fonds devant être réinventorié avec plus de précision)

1789.- Le Torquesne
Acte concernant la famille de Nocey du Torquesne
= AD14, Don Le Male. F 6076

3 – Archives ShL: :

Carnets de Charles VASSEUR –
DOYENNE DE BEAUMONT – 14

Sous l’invocation de Notre Dame.

Patronage:
14e Dominus loci
16e et 18e néant

Curés:
Sauvage 1764/1774
de Nocey 1786/1787.

Documents placés dans le FONDS 1F :

TORQUESNE (LE) :
1F68 – 1611 -Fragment d’un aveu rendu par l’abbaye du Val-Richer ଠMademoiselle de Montpensier…. » quant aux fiefs terres et¬ domaines situés à Sorbon, Astres, Le Torquesne et autres lieux en la Vicomté d’Auge.

1F452 : 6 prairial an 10 : vente entre Desperiers du Torquesne et Adam du Torquesne.

1F453 : 28 floréals an XI : Desperiers époux de Nocey propriétaire ¬au Torquesne vend la ferme de la friche de la Rigaudière située au ¬Besneray avec extension sur saint Julien de Mailloc et St Paul de Courtonne.

1F736 : 1566 à 1745 : St Aubin sur Gaillon, St Jean de Livet, Le¬ Torquesne : Jehan de Bigars et autres familles.

Documents placés dans le FONDS BOUDARD.
-2FA186 : an VI : accord au sujet d’un pressoir au Torquesne. (Famille David- Le Grip.)
-2FA201 : 1778 : David : Le Torquesne succession de Marie Gosset veuve Simon Le Grip.
-2FA221 : 1770 : Thomas Grip trésorier de la paroisse du Torquesne donne quittance à Pierre David de ses versements.

Achat du 11-02-2003. Lot n° 14 n° 200
216 / Lisieux et le Torquesne (Calvados). Acte coupé en deux, incomplet. 1 pièce parchemin, 60 x 46 cm. 21 juillet 1551.150€

Carnets de Charles VASSEUR :

1 – « Analyses et transcriptions … »
– : Liste des notaires :
1704 12 septembre Robert Drieu
tabellion royal aux sièges de Bonnebosq et du Torquesne
– ANALYSE DES TITRES CONCERNANT DES PROPRIETES ET PRINCIPALEMENT DES FAMILLES DE L’ARRONDISSEMENT DE PONT-L’EVEQUE ET LISIEUX :
– P.10 – 1710 23 mars
Vente faite par Charles Verger, ayant épousé Marie Delafosse de la ville de Pont-l’Evêque, à Honnête Homme Anthoine Lepetit, demeurant au Torquesne
D’une petite portion de terre en cour et plans contenant 10 perches, située en ladite paroisse du Torquesne, relevant de la sieurie du Torquesne.
En marge est écrit:
Nous Charles de Nocey, chevalier seigneur et patron du Torquesne, certifions avoir reçu le treizième du présent contrat de Gabrielle Toustain, veuve d’Anthoine Lepetit, ce qu’elle employait dans son compte.
Au Torquesne le 30 novembre 1725 Signé Denocey
– PIECES DE PROCEDURE DES XVII ET XVIII SIECLE ACQUISES PAR M. PANNIER CHEZ HUCHON (bailliage de Pont-l’Evêque)
– Page 210 – 1623 3 novembre
Fondation perpétuelle et obituaire faite à la paroisse du Torquesne de 14 livres 5 sols 8 deniers, par Nicolas Grys, à charge de dire à perpétuité une messe basse avec Libera et Oraison sur sa tombe tous les vendredis et le jour de son décès. Ladite messe sera sonnée par la grosse cloche pendant un demi-quart d’heure
– REGISTRE PLUMITIF DU GREFFE DE LA VICOMTE DE PONT-L’EVESQUE ET BARONNIE DE RONCHEVILLE COMMENCANT LE 5 JANVIER 1739 CONTENANT 80 FEUILLETS
– 1739 9 novembre
Messire Charles de Nocey, chevalier seigneur du Torquesne

2- « Doyenné de Beaumont.doc »
2 – LE TORQUESNE Torta queren Voir : Bulletin Monumental 1853 p.538 Formeville II p.150, 316 n°9 Bulletin des Antiquaires de Normandie Tome VII 1874 p.151. Sous l’invocation de Notre Dame Patronage:
14e Dominus loci 16e et 18e néant Curés:
Sauvage 1764/1774 de Nocey 1786/1787. Insinuations: Le Torquesne eut pour seigneur au commencement du 13e siècle Hugues de Torquêne (Hugo de Tostaqueren) qui fit des donations considérables à l’Hôtel Dieu de Lisieux. Ces donations furent confirmées par Hugues de Montfort, son seigneur suzerain. Henri de Saint Aubin, fils et héritier de Hugues de Torquesne, compléta les donations de son père, en faisant remise aux Frères et Pauvres de la Maison-Dieu de 5 sols de rente qui avaient été stipulées lors des donations précédentes.. Sa charte est datée de juin 1250.
Je ne sais combien de temps cette famille resta en possession de la terre dont elle avait le nom. Je n’ai pu retrouver aucun document depuis cette époque jusqu’à la fin du 16e siècle.
Alors j’ai trouvé en possession une famille nouvelle : la famille de Nocey. J’ai un reçu du 16e siècle du 25 mars 1599, signé Nocey. C’est probablement la signature de Roland de Nocey, écuyer, seigneur de Boincey, qui avait épousé sa parente Marie de Nocey, dame du Torquesne, c’est à dire héritière. Vers la fin du siècle suivant, c’est à dire au 17e siècle, Charles de Nocey, chevalier, était seigneur du Torquesne. Il avait épousé Madeine Labbey, fille de Pierre Labbey, seigneur d’Ecajeul et de la Roque Baignard. Il vivait encore en 1725 suivant des reçus de treizièmes.
Gaspard de Nocey ou de Nossy, écuyer, seigneur du Torquesne, l’un des Messieurs les Maréchaux de France, figure dans l’Armorial MS de d’Hozier. C’était probablement le père du précédent. Il portait d’argent à trois fasces de sable accompagnées de dix merlettes de même, posées 4,3,2,1.
La famille de Nocey a possédé la terre du Torquesne jusqu’à l’époque de la Révolution. On voit dans les registres de la municipalité de Saint de Désir de Lisieux de 1790, que lors de la Fédération des Gardes Nationales, qui eut lieu le 29 août, Monsieur Roland de Nocey, commandait celles du Torquesne, comme Monsieur le Comte de la Rivière Prédauge, celles du Prédauge, Monsieur du Bois du Bais, celles de Cambremer etc.…
Il fallait qu’ils aient été bien tyranniques ces seigneurs de paroisse pour que leurs anciens vassaux devenus libres, n’aient rien trouvé de mieux à faire que de les maintenir à leur tête par une élection libre.

TORDOUET


NOTES sur TORDOUET – 14693

Ancien fichier: TORDOUET.SPR

1 – L’Eglise.
2 – Le Manoir.
3 – Bibliographie.
4 – Pièces Justificatives.
5 – Archives ShL.

1 – L’Eglise:

1 – a Historique.

L’église de Tordouet dépendait de l’archidiaconé du Lieuvin, au doyenné d’Orbec.
Le plus ancien document concernant la cure de Tordouet reste, jusqu’à plus ample informé, le pouillé rédigé vers 1350[1] par lequel nous apprenons sa titulature, saint Michel, la taxe des décimes, 40 livres, ce qui la place dans la moyenne habituelle. Par contre, il ne nous livre pas le nom du patron.
A partir du début du XVe siècle, on peut appréhender son histoire grâce à une série assez exceptionnelle de documents concernant justement la collation de la cure et à la faveur desquelles les patrons présentateurs nous apparaissent. L’église dépend directement du seigneur laïc,
La collation du bénéfice relève bien entendu des évêques de Lisieux, mais ce sont généralement leurs vicaires généraux qui les représentent, souscrivant en leur nom l’acte de collation, car, au travers des titres parvenus, on perçoit la fréquence de leurs absences.
Jusqu’à la Révolution, ce patronage restera laïc et les possesseurs successifs du manoir proche continueront à nommer à la cure.
Aux environs des années 1850, le chœur de cette antique église fut irrémédiablement détruit et remplacé par une sorte de grange hideuse en brique rouges, selon le jugement du Professeur MUSSET [2] . Quant à sa partie moderne, elle fut dotée dans le troisième quart du XIXe siècle et au début du XXe siècle, d’une série de vitraux dont l’intérêt essentiel réside dans les inscriptions quoique l’ensemble, assez homogène méritait sans doute d’être étudié.
De nos jours, ce sanctuaire connaît une activité soutenue avec la présence d’une communauté orientée vers l’introduction de la musique moderne dans la liturgie. L’initiateur de ce renouveau, le Père Lecointre, qui accompagna Jean-Paul II dans la célébration de la messe célébrée à l’occasion de son passage à Lisieux en 1983, vient de décéder.

1 – b Description.

L’église de Tordouet, placée sous le vocable de Saint-Michel, couronne le sommet d’un coteau au pied duquel p. 809 coule un ruisseau, ou douet, dont le cours sinueux (tortus ductus) a donné son nom à la paroisse.
Nous nous trouvons actuellement en face de deux églises accolées, dont seuls le chœur et la tour ne subsistent de la plus ancienne. Cette partie romane est particulièrement remarquable par son voûtement, rare en Pays d’Auge et l’élévation de sa tour.

1 – c Le chœur roman.

Transformé en sacristie après la construction de la grande église de brique au XIXe siècle, le chœur et la partie basse de la tour, avaient été miraculeusement épargnés et, depuis quelques années, des travaux de restauration les ont rendus au culte, faisant réapparaître des éléments invisibles à l’époque d’Arcisse de Caumont.
Le sanctuaire était, semble-t-il très petit, puisqu’il ne comportait qu’une travée voûte d’arête sans nervures tandis que l’abside semi-circulaire est en cul-de-four. L’ensemble est éclairé par trois petites fenêtres en forme de meurtrières, ayant environ 90 centimètres de haut sur 16 de large.
A la base de l’intrados de l’arc doubleau – où il est fréquent en Normandie de rencontrer une décoration sculptée- on peut voir la figure d’une sorte de cheval fantastique crachant des végétaux ou des palmettes… aux contours simplement cernés [3] . Il s’agit d’un modèle assez fréquent en Normandie [4] . Maylis BAYLE insiste tout particulièrement sur le caractère local de ce type de sculpture qui s’inscrit dans la mode des bestiaires sculptés [5] mais exécutée par des sculpteurs peu qualifiés ou habitués à produire en série des œuvres un peu secondaires.
En avant de cette travée, la base de la tour prolonge le chœur.
A droite du chœur, est pratiquée une belle piscine ogivale trilobée, à double cuvette qui date du XIIIe siècle.
A l’extérieur, le chœur se termine par trois pans coupés, et la corniche, composée d’un gros tore, est supportée par des modillons en forme de consoles.

1 – d La tour.

La tour, était primitivement implantée entre chœur le chœur et la nef. Au-dessus de la base carrée intégrée dans le chœur nous trouvons deux étages octogonaux couronnés d’une pyramide essentée.
Le bas de la tour, autrefois flanqué de contreforts plats, est éclairé, du côté nord, par une fenêtre cintrée, moderne. Elle est supportée par quatre arcades en plein cintre, avec retraite, qui reposent sur des colonnes dont les chapiteaux, grossièrement sculptés, sont formés de larges feuilles recourbées en volutes. Au-dessus règne une arcature composée de deux arcades simulées, reçues de chaque côté par une colonnette. La transition du carré à l’octogone est ménagée par des trompes, et le formant à l’extérieur, une saillie triangulaire et s’amortissant, à l’intérieur, de la tour en forme de coquille dont le bord ou cintre externe est formé de claveaux extradossés, coquille, dans laquelle Maylis BAYLE a vu comme à TOUQUES et à DRUBEC l’amorce d’un voûtement assimilable à celui d’une tentative de coupole [6] . Le milieu de l’arc, au lieu d’être fermé d’une clé, présente un joint rempli de mortier. Les deux étages supérieurs de la tour offrent, sur chaque face, deux baies étroites séparées par une colonnette et dans un grand cintre dont l’archivolte repose, de chaque côté, sur une colonnette (voir page suivante). La base de ces colonnettes est une base attique; elle est composée de deux tores séparés par une scotie garnie d’un petit listel. Il n’y manque que le congé qui ordinairement, réunit la base au fût de la colonne. Les tailloirs forment damier. Le cintre qui surmonte les baies du premier étage retombe d’un côté sur une colonnette et de l’autre sur le tailloir qui termine les pieds-droits et relie les baies entre elles. L’archivolte des fenêtres de l’étage supérieur repose, de chaque côté, sur une colonnette dont les chapiteaux sont formés de feuilles recourbées en volute. La surface de plusieurs pierres, formant les claveaux des fenêtres, est couverte de rosaces et de losanges de différentes grandeurs. Plusieurs pierres portent également la marque de l’appareilleur.
La tour renferme deux cloches. La plus grosse, fondue par M. Bollée, du Mans, a 1 mètre 23 centimètres de diamètre; l’autre, fondue par Lemaire, a 1 mètre 04 centimètre.
Cette tour remarquable n’était pas isolée et cette forme octogonale se rencontre encore à TOUQUES [7] à DRUBEC [8] .
Maylis BAYLE, dans sa remarquable étude nous propose de rattacher cette oeuvre à l’école caennaise à laquelle nous devons les grandes abbatiales et quelques églises de moindre importance, telles Saint-Nicolas et Sainte-Paix.
Enfin, si nous poussons l’analyse au-delà de celle de nos devanciers, il reste à souligner quelques petits points de détail. En premier lieu la multiplicité des reprises de maçonnerie laissant à supposer une édification de la tour postérieure à celle du chœur. Nous nous trouverions ainsi dans un cas de figure identique à celui de VIEUX-PONT, ou selon toute vraisemblance, le mur sud a été éventré pour implanter après coup la tour que nous voyons actuellement et dans laquelle on retrouve un certain nombre d’éléments décoratifs identiques.
En second lieu, la partie haute des murs avec son tore et ses modillons se rattache à une campagne de transformations ultérieures. Il en résulte que l’on peut proposer une datation s’étageant entre les années 1080/1085 pour le chœur, 1090 pour la tour et la seconde moitié du XIIe siècle pour la partie haute des murs.

1 – e Eglise moderne.

Le chœur et la nef de l’église moderne ont été élevés dans un style aux environs des années 1850

1 – f Mobilier.

Du mobilier ancien peu de chose subsistent: les stalles du chœur d’un style habituel au XVIIIe siècle, dans la région [9] . Celles-ci, selon la note de de Caumont, proviendraient du couvent des Mathurins de Lisieux.
Selon la note d’Arcisse de CAUMONT le maître-autel accompagné d’un grand retable à colonnes torses, p. 812. (ill.) p. 813. dans le style Louis XIV, a été composé et habilement sculpté par M. Léonard, sculpteur, à Lisieux. Jacques POUGHEOL reprend cette information [10] , mais pense que ce Léonard ait utilisé des éléments provenant d’autels anciens. Cela nous paraît fort plausible car il se dégage de l’ensemble une raideur et une sécheresse auxquels le XVIIIe siècle ne nous a pas laissé beaucoup d’exemples. Ces caractères se retrouvent dans les deux statues de saint Michel et du saint évêque qui lui fait pendant.
Au fond des bas-côtés de la nef, on remarque deux autels secondaires avec retables dans le style Louis XIV dont l’exécution est particulièrement soignée Retables latéraux d’un style courant à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe. Peut-être ont-ils bénéficié des soins experts de Léonard. Les toiles représentent l’Assomption et saint Mathurin (celle-ci moderne); colonnes corinthiennes cannelées et rudentées. Fronton brisé avec attique découpé [11] .
L’intérieur de l’église est décoré avec goût. Le maître-autel accompagné de d’un grand retable à colonnes torses, p. 812. (ill.) p. 813. dans le style Louis XIV, a été composé et habilement sculpté par M. Léonard, sculpteur, à Lisieux.
Cette église a pour premier patron saint Michel. On a fait la remarque que presque toutes les églises et chapelles dédiées à saint Michel, sont placées sur un monticule et dominent une certaine étendue de pays.

2 – Le Manoir:

2 – a Historique.

Le fief de Tordouet était un plein fief de haubert s’étendant sur quelques communes environnantes.
Les documents les plus anciens font mention d’une famille du Buisson qui tient le fief dès la fin du XIVe siècle, mais peut-être même très antérieurement, et nomme à la cure.

2 – b Description.

Le manoir est situé sur une butte, sans doute naturelle, aménagée.
En plan, il représente sous la forme de deux rectangles accolés et l’ensemble est orienté Est-Ouest.
L’étude des maçonneries et des charpentes révèle trois principales campagnes de construction.
Tout d’abord, une construction de quatre travées de pans de bois sur un haut rez-de-chaussée de pierre constitué d’une maçonnerie de cailloutis entre quelques arases de pierre de taille. L’étage est particulièrement représentatif de cette charpenterie lexovienne qui a largement rayonné et donné des oeuvres de haute technicité. Il s’agit de portiques composés de poteaux verticaux assemblés en partie basse par des sommiers assis sur de puissants sommiers débordant de l’aplomb de la maçonnerie du rez-de-chaussée tandis qu’en partie haute ils sont assemblés dans les entraits des fermes. Ces portiques sont reliés entre eux par des sablières hautes et basses, ces dernières formant encorbellement. Des colombages intermédiaires, d’une section plus fine que les poteaux rythment l’ensemble selon un espacement qui se retrouve avec peu de différence dans toutes les oeuvres de ce type.
A la partie inférieure des ouvertures, coure une longue filière d’appui chevillée dans chaque poteau, assurant la liaison médiane.
En partie de ces mêmes ouvertures une traverse moulurée relie poteaux et colombages, ménageaient au-dessus un vide qui est clos par un petit volet pivotant.
Enfin pour assurer la stabilité transversale, des guettes, sortes de petites écharpes obliques, sont assemblées dans les poteaux et les potelets. Leur croisement donne des croix de Saint-André qui, au-delà de leur fonction décorative certaine, servent essentiellement à éviter tout roulement de la charpente. A chacune de ces croix correspondait à l’origine, une ouverte fermée par un volet qui, glissant de bas en haut, assurait l’obturation des ouvertures.
Les bois utilisés pour toutes les charpentes de cette époque sont généralement parfaitement épurés, bien dolés, c’est-à-dire bien dressés, et les assemblages sont d’une grande précision. La qualité de l’ensemble est telle, que malgré les innombrables transformations qui ont affecté ces façades: ouvertures de grandes baies, suppressions des croix de Saint-André, amputation des meneaux, etc., dans la majorité des cas, ces charpentes ont conservé toute leur stabilité.
Dans un second temps, on a curieusement allongé l’ensemble selon un plan en navette que seule une implantation ancienne de plan semi-circulaire paraît susceptible d’expliquer. Cette partie fut élevée sur un mur présentant un appareillage avec des arases de pierre plus serrée offrant un damier oblong.
Le rez-de-chaussée du manoir est construit en pierre et silex ce qui, quoiqu’on ait pu en dire [12] , n’est pas rare dans la contrée puisqu’on retrouve le même parti à l’église de Préaux, etc.

3 – Bibliographie:

Maylis BAYLE, Maylis BAYLE, Les origines et les premier développements de la sculpture romane dans Art de Basse-Normandie, N° 100 bis; pp. 39 b, 97 a, 98, 99, 100, 131, 137 a et b, 158, Pl. 296, 519, 520
1090
137 Le clocher octogonal de Saint-Michel de Tordouet est un peu plus récent que les précédents. La modénature des baies à gorges et à tores, les bases constituées de lourds talus ou de forme bulbeuses, à l’exception de quelques petits profils attiques qui résultent f(une restauration, indiquent plutôt les années 1090…
Arcisse de CAUMONT, Statistique monumentale du Calvados, t. V, pp. 808-813
808

TORDOUET [13]
Tordouet, ecclesia de Torto Ductu.
L’église de Tordouet, placée sous le vocable de Saint-Michel, couronne le sommet d’un coteau au pied duquel p. 809 coule un ruisseau, ou douet, dont le cours sinueux (tortus ductus) a donné son nom à la paroisse. Sa belle tour romane p. 810. octogone qui date du XIe siècle, domine d’une manière pittoresque les maisons du village et tous les vallons d’alentour.
Le chœur et la nef ont été bâtis dans le style classique, il y a environ quinze ans, l’ancienne église étant devenue, dit-on, insuffisante pour les besoins du culte. On remarque à l’entrée du chœur, six belles stalles dans le style du XVIIIe siècle, provenant du couvent des Mathurins de Lisieux.
La nef est accompagnée de bas-côtés à l’extrémité desquels s’élèvent deux jolis autels avec retables dans le style Louis XIV.
L’ancien chœur roman, qui sert aujourd’hui de sacristie, est très petit. Il offre une voûte d’arête sans nervures. Celle du sanctuaire est en forme de cul-de-four. A droite, est pratiquée une belle piscine ogivale trilobée, à double cuvette qui date du XIIIe siècle. A l’extérieur, le chœur se termine par trois pans coupés, autrefois percés de petites fenêtres en forme de meurtrières, ayant environ 90 centimètres de haut sur 16 de large. On voit encore, du côté nord, l’une de ces fenêtres qui a conservé sa forme primitive. La corniche, composée d’un gros tore, est supportée par des modillons en forme de consoles.
La tour, placée entre chœur et nef, offre deux étages éclairés par de nombreuses baies. Carrée à la base, elle devient octogone dans la partie supérieure et se termine par un toit en charpente recouvert en ardoise. Elle est supportée par quatre arcades en plein cintre, avec retraite, qui reposent sur des colonnes dont les chapiteaux, grossièrement sculptés, sont formés de larges feuilles recourbées en volutes. Sur l’un des claveaux de l’arcade qui sépare le chœur du transept, est représenté un animal chimérique, ressemblant à un cheval.
811
811. Le bas de la tour, autrefois flanqué de contreforts plats, est éclairé, du côté nord, par une fenêtre cintrée, moderne. Au-dessus règne une arcature composée de deux arcades simulées, reçues de chaque côté par une colonnette. La transition du carré à l’octogone est ménagée par des trompes, formant à l’extérieur, une saillie triangulaire et s’amortissant, à l’intérieur, de la tour en forme de coquille dont le bord ou cintre externe est formé de claveaux extradossés. Le milieu de l’arc, au lieu d’être fermé d’une clé, présente un joint rempli de mortier. Les deux étages supérieurs de la tour offrent, sur chaque face, deux baies étroites séparées par une colonnette et dans un grand cintre dont l’archivolte repose, de chaque côté, sur une colonnette (voir page suivante). La base de ces colonnettes est une base attique; elle est composée de deux tores séparés par une scotie garnie d’un petit listel. Il n’y manque que le congé qui ordinairement, réunit la base au fût de la colonne. Les tailloirs forment damier. Le cintre qui surmonte les baies du premier étage retombe d’un côté sur une colonnette et de l’autre sur le tailloir qui termine les pieds-droits et relie les baies entre elles. L’archivolte des fenêtres de l’étage supérieur repose, de chaque côté, sur une colonnette dont les chapiteaux sont formés de feuilles recourbées en volute. La surface de plusieurs pierres, formant les claveaux des fenêtres, est couverte de rosaces et de losanges de différentes grandeurs. Plusieurs pierres portent également la marque de l’appareilleur.

La tour renferme deux cloches. La plus grosse, fondue par M. Bollée, du Mans, a 1 mètre 23 centimètres de diamètre; l’autre, fondue par Lemaire, a 1 mètre 04 centimètre.
L’intérieur de l’église est décoré avec goût. Le maître-autel accompagné de d’un grand retable à colonnes torses, p. 812. (ill.) p. 813. dans le style Louis XIV, a été composé et habilement sculpté par M. Léonard, sculpteur, à Lisieux.
Cette église a pour premier patron saint Michel. On a fait la remarque que presque toutes les églises et chapelles dédiées à saint Michel, sont placées sur un monticule et dominent une certaine étendue de pays.
La commune de Tordouet, qui comptait autrefois 1.400 habitants, n’en a plus aujourd’hui que 900. Le nombre des métiers à tisser s’élève à 150 environ.
Manoir. Le manoir se trouve au-dessous de l’église, à l’extrême pointe du coteau. Bâti sur une motte importante, dont les fossés étaient alimentés par le petit ruisseau qui serpente au fond du vallon, il a le caractère des constructions du XVIe siècle: rez-de-chaussée en échiquier de pierre et de silex taillé; partie supérieure en bois. Les sablières des encorbellements sont moulurées; du reste, pas de sculptures. Les combles sont d’une dimension exagérée. Au milieu du paysage boisé qui l’environne, avec son pignon garni d’un lierre vigoureux et l’eau qui baigne ses bases, ce manoir produit un effet pittoresque, presque grandiose.
CAUMONT Arcisse de: Statistique monumentale du Calvados réédition Floch, tome III, page 808.
Hélène COUZY, Les châteaux de Cricqueville et de Victot et l’architec­ture polychrome en Normandie orientale, CAF, 132, 1974 (1978), pp. 118-138 (p. 130 ill.)
ill. : Querville, p. 119; Tordouet, p. 120; Verneuil, p. 121; Blanc-Buisson à Saint-Pierre-du-Mesnil, p. 123; Manoir de Calletot à Lanquetot, p. 125; Pigeonnier du manoir de Cauville, p. 125; Cricqueville, p. 127, 128, 129, Bellou, p. 130; Victot, pp.131-135
Philippe DETERVILLE, Tordouet (Manoir) dans Charme discret des manoirs du Pays d’Auge, pp. 76-78 ; filière d’allège, guettes
Roland ENGERAND, En Pays d’Auge, ouvrage orné de 44 gravures, Tours, Arrault, 193, In-8°, 182 p.; A Lisieux, bonne vie et belle vie – Au Val-Richer: François Guizot, ou la dictature du juste milieu – A Saint-Hymer: Port-Royal en Normandie – Sur les bords de la Touques: la Dame de Fervaques – Sur les bords de l’Orbec et de la Dives – Adieux au Pays d’Auge (Tordouet; Saint-Martin-de-Mailloc; Saint-Pierre-de-Mailloc; Saint-Pierre-sur-Dives; Saint-Martin-de-Bienfaite; la Cressonnière)
Editions FLOHIC: Le Patrimoine des communes du Calvados page1251.

GUIBLAIS, Promenades dans le canton d’Orbec-en-Auge, 1973

Jean LESQUIER, Les plus anciens textes de la Société Historique de Lisieux – 1208-1450, BSHL., N° 22, 1914-1915, pp. 27-55; t. à p., Caen, Domin, 1915, In-8°, 31 p. (Orbec, Mesnil-Gonfrey, Neuville-sur-Touques, Bienfaite, Beau­mont-en-Auge, Bonneville-sur-Touques, Blonville, Heullant, Blonville, Vauvil­le, Tordouet).
Isabelle JOUAN, dir., Pays d’Auge – Un terroir, un patrimoine – Guide des cantons de : Lisieux II, Saint-Pierre-sur-Dives, Livarot, Orbec, s.l.s.d. Pays d’Accueil Sud-Pays-d’Auge (1989), 110 x 210, 81 p. 6 cartes h.t.
Paul LE CACHEUX, Actes de la chancellerie d’Henri VI concernant la Normandie sous la domination anglaise (1422-1435), Rouen-Paris, Lestringant-Picard, 1907, 2 vol., In-8°.
Tordouet, II, 301 –
Léon LE CLERC, Manoirs normands, L’Illustration
(Grandchamp, Canapville, Manoir des Trois Diables de Lilambert, Lieu-Binet, Manoir du Désert, Manoir du Breuil-Blangy) Manoir d’Argentelles, Prestre­val à Barneville, Crèvecoeur, Tordouet, Vitenval), L’Aumône à Saint-Hymer, La Vallée à Barneville, Le Mesnil) la Croix-Sonnet)
rec. factice Pages de Tourisme de l’Illustration)
MANEUVRIER Christophe: Marques de plomb des textiles au XVIIIe siècle:. Bulletin du Foyer rural du Billot n°42, page 37.
Jannie MAYER, Ministère de la Culture et de la Communication Direction du Patrimoine. Catalogue des Plans et Dessins des Archives de la Commission des Monuments Historiques – Tome I, Basse-Normandie: Calvados, Manche et Orne. Introduction de Françoise Berce, Caen, Lafond, 1980, 167 x 250, VII, 367 p., ill. couv. ill.; Tordouet : église, p.
PANNIER Arthème: voir Archives SHL, NE12, 2e carton.
Henri PELLERIN, La découverte d’une lettre de l’époque révolutionnaire au manoir de Tordouet, PA, 22, N° 10, Octobre 1972, pp. 17-27, ill.
Henri PELLERIN, Architecture romane , 20, N° 12, Décembre 1970; 21, N° 1, Janvier 1971; N° Février 1971
Edmond SPALIKOWSKI, Au pays des Manoirs. Quelques gentilhommières du Calvados, Revue du Touring Club de France, août 1937, pp. 235-245
Classeur Construction Normandie – Tordouet – Saint-Christophe – Le Lieu-Bi­net – Vasouy – Glatigny, à Tourgville – Les Dominicaines, à Pont-l’Evêque – Le Breuil-en-Auge – Malou, à Norolles – La Cauvinière – Le Manoir du Désert – Englesqueville – Saint-Hymer, Manoir du Fresnay – Fort-Basseville, à Ecajeul – Sainte-Marie-aux-Anglais – Grandchamp – Coupesarte – Bellou – Auquainville – Cambremer – Bouttemont, à Ouilly-le-Vicomte – Saint-Germain-de-Livet – Mesnil-Mauger – Auquainville (Clichés abbé BRETOCQ et ESTEVE)

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Notes de MM. Billon, Vasseur et Palmier.
Tordouet, ecclesia de Torto-Ductu.
L’église de Tordouet, placée sous le vocable de saint Michel, couronne le sommet d’un coteau au pied duquel coule un ruisseau, ou douet, dont le cours sinueux (tortus ductus) a donné son nom à la paroisse. Sa belle tour romane, octogone, qui date du XI* siècle, domine d’une manière pittoresque les maisons du village et tous les vallons d’alentour.
Le choeur et la nef ont été bâtis dans le style classique, il y a environ quinze ans, l’ancienne église étant devenue, dit-on, insuffisante pour les besoins du culte. On remarque, à l’entrée du choeur, six belles stalles, dans le style du XVIIIe siècle, provenant du couvent des Mathurins de Lisieux.
La nef est accompagnée de bas-côtés, à l’extrémité desquels s’élèvent deux jolis autels avec retable dans le style Louis XIV.
L’ancienne nef ne dépassait pas la chaire actuelle et mesurait à peu près la longueur de l’ancien choeur.
L’ancien choeur roman, qui sert aujourd’hui de sacristie, est très-petit. Il offre une voûte d’arête sans nervures.
Celle du sanctuaire est en forme de cul-de-four. A droite est pratiquée une belle piscine ogivale, trilobée, à double cuvette, qui date du XIIIe siècle. A l’extérieur, le choeur se termine par trois pans coupés, autrefois percés de petites fenêtres en forme de meurtrières, ayant environ 90 centimètres de haut sur 16 de large. On voit encore, du côté nord, l’une de ces fenêtres qui a conservé sa forme primitive.
La corniche, composée d’un gros tore, est supportée par des modillons en forme de consoles.
La tour, placée entre choeur et nef, offre deux étages éclairés par de nombreuses baies. Carrée a sa base, elle devient octogone dans la partie supérieure et se termine par un toit en charpente recouvert en ardoise. Elle est supportée par quatre arcades à plein-cintre, avec retraite, qui reposent sur des colonnes dont les chapiteaux, grossièrement sculptés, sont formés de larges feuilles recourbées en volutes.
Sur l’un des claveaux de l’arcade qui sépare le choeur du transept, est représenté un animal chimérique, ressemblant à un cheval.
Le bas de la tour, autrefois flanqué de contreforts plats, est éclairé, du côté du nord, par une fenêtre cintrée, moderne.
Au-dessus règne une arcature composée de deux arcades simulées, reçues de chaque côté par une colonnette.
La transition du carré à l’octogone est ménagée par des trompes formant, à l’extérieur, une saillie triangulaire et s’amortissant, à l’intérieur, de la tour en forme de coquille dont le bord ou cintre externe est formé de claveaux extradossés. Le milieu de l’arc, au lieu d’être fermé par une clef, présente un joint rempli de mortier. Les deux étages supérieurs de la tour offrent, sur chaque face, deux baies étroites séparées par une colonnette et dans un grand cintre dont l’archivolte repose, de chaque côté, sur une colonnette (V. la page suivante). La base de ces colonnettes est une base attique; elle est composée de deux tores séparés par une scotie garnie, de chaque côté, d’un petit listel. Il n’y manque que le congé qui, ordinairement, réunit la base au fût de la colonne. Les tailloirs forment damier. Le cintre qui surmonte les baies du premier étage retombe, d’un côté, sur une colonnette, et de l’autre sur le tailloir qui termine les pieds-droits et relie les baies entre elles. L’archivolte des fenêtres de l’étage supérieur repose, de chaque côté, sur une colonnette dont les chapiteaux sont formés de feuilles recourbées en volute. La surface de plusieurs pierres, formant les claveaux des fenêtres, est couverte de rosaces et de losanges de différentes grandeurs. Plusieurs pierres portent également les marques de l’appareilleur.
La tour renferme deux cloches. La plus grosse, fondue par M. Bollée, du Mans, a 1 mètre 23 centimètres de diamètre; l’autre, fondue par Lemaire, a 1 mètre 04 centimètres.
L’intérieur de l’église est décoré avec goût. Le maître autel, accompagné d’un grand retable à colonnes torses dans le style Louis XIV, a été composé et habilement exécuté, par M. Léonard, sculpteur à Lisieux.
Cette église a pour premier patron saint Michel. On a fait la remarque que presque toutes les églises et chapelles dédiées à saint Michel, sont placées sur un monticule et dominent une certaine étendue de pays.
La commune de Tordouet, qui comptait autrefois 1,400 habitants, n’en n’a plus aujourd’hui que 900. Le nombre des métiers à tisser s’élève à 150 environ.

Manoir.
Le manoir se trouve au-dessous de l’église, à l’extrême pointe du coteau. Bâti sur une motte importante, dont les fossés étaient alimentés par le petit ruisseau qui serpente au fond du vallon, il a le caractère des constructions du XVIe siècle : rez-de-chaussée en échiquier de pierre et de silex taillé ; partie supérieure en bois. Les sablières des encorbellements sont moulurées; du reste, pas de sculptures.
Les combles sont d’une dimension exagérée. Au milieu du paysage boisé qui l’environne, avec son pignon garni d’un lierre vigoureux et l’eau qui baigne ses bases, ce manoir produit un effet pittoresque presque grandiose.

TORDOUET. – Le manoir de Tordouet a été bâti sur une ancienne motte féodale (2),
(2) Caumout , Stat . Mon, V, p. 813. – Doranlo, Camps, p. 811

Tordouet. – Sur la limite de Cernay existe le hameau des « Catelets».

4 – Pièces Justificatives:

Promenade dans le canton d’Orbec-en-Auge – R.GUIBLAIS.
Le nom de Tordouet, au dire des étymologistes, pourrait avoir deux sens. Il signifiait, selon les uns, les « trois Drouets » c’est à dire les Trois Ruisseaux, désignant ainsi les petits cours d’eau qui arrose le territoire de la commune; selon les autres, il signifierait le « Douet Tordu », c’est à dire qui fait des méandres. Cette dernière opinion a pour elle, la forme ancienne en latin qui est « Torto Ductu ».
Important industrie du Froc. Dans presque toutes les fermes, l’atelier refermé un métier à tisser. Les Froctiers de Tordouet avaient des privilèges corporatifs, reconnus par ordonnance royale.
Vers 185, on dénombré encore 150 métiers à tisser en activité.

1320
Fiefs de la Vicomté d’Orbec en 1320 :
SERGENTERIE d’ORBEC
Arrières-fiefs de la Sergenterie d’Orbec

390 N° 12 Tordouet – Robert de Monnay y tient un sixième de fief;

= Fiefs de la Vicomté d’Orbec en l’année 1320 in H. de Formeville, t. II, p. 388 (Extrait du Ms. suppl. f° 4, 2797, Comté de Beaumont, à la B.N.)
1403, 22 décembre – Tordouet
Collation pour Guillaume du Buisson, clerc, de la cure de Tordouet, vacante par le décès de Symon Harel, prêtre, dernier possesseur, sur la présentation de noble dame Isabelle Cardonnel, dame dudit lieu. Délivrée par les vicaires généraux, l’évêque Guillaume d’Estouteville étant a suis civitate et dioc notorie nunc absentis.
= Original parchemin aux archives de la baronnie d’Orbec acquis en février 1858. Sceau arrachécité (?)dans BSHL, N° 1-2, 1869, p. 6.

1407, mars – Saint-Cyr-du-Ronceray – Tordouet
Lettres de présentation par Odon de Saint-Ouen, écuyer, seigneur de Tordoit et de Sainct Sir des Roncherez, au droit de sa femme – de maistre Olivier du mont, pour la cure dudit lieu de S. Cir, vacante par le trépas de mestre Jehan Legrix, prêtre, Derrain curé
= Original en parchemin. Des Archives de la Baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1869.

1407, juin – Saint-Cyr-du-Ronceray
Collation pour Guillaume Le Cesne, prêtre, de la cure de St. Cir des (Roncerez) vacante par le décès de Guill. du Bosc, prêtre, dernier possesseur, sur la présentation de noble dame Ysabelle Cardonnel, veuve de feu Henry (du Bysson) (du Buisson), chevalier.
Délivrée par les vicaires généraux, l’évêque Guillaume d’Estouteville, étant a suis civitate et dioci notorie nunc absentis
= Original en parchemin d’une bonne écriture. Sceau arraché. Des Archives de la Baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1869.

1432, 5 septembre – Tordouet
Rémission à un gentilhomme de la paroisse de Tordouet employé en la garde du château de Courtonne, lequel étant allé trouvé un certain Massot Hébert, rebelle pour l’engager à faire soumission, s’est pris de querelle avec lui au sujet d’une petite rivière, où ledit Massot prétendait avoir le droit de pêche, et l’a frappé mortellement de plusieurs coups de dague.
= Paul LE CACHEUX, Actes de la chancellerie d’Henri VI concernant la Normandie sous la domination anglaise (1422-1435), Rouen-Paris, Lestringant-Picard, 1907, 2 vol., In-8°.; Tordouet, II, 201.; d’après AN. JJ 175, n 143, fol. 44 verso.

1435, 26 juillet – Tordouet
Le vicaire général de Lisieux confère la cure de Tordouet à Robert du Buisson, vacante après le décès de Guillaume du Buisson (Guillelmi de Dumo) sur présentation de noble homme Henrico de Dumo scutifero, seigneur temporel du fief terre et seigneurie dudit lieu de Tordouet
= Arch. SHL GC 152. Publié par Jean LESQUIER, Les plus anciens textes de la Société Historique, BSHL, 1914-1915, N° 22, pp. 49-50.

1435, 30 novembre – Tordouet
Collation pour Robert du Buisson, clerc acolyte, de la cure de Saint-Michel de Tordouet, en tant que besoin, par suite du jugement rendu aux Assises de Rouen, relativement au patronage entre le Procureur du Roi et Henri du Buisson, écuyer qui l’avait présenté, et qui reconnaît le droit de ce dernier. Délivré par les vicaires généraux, l’évêque Pierre Cauchon a suis civitate et dioci lexovien. notorie nunc absentis et in remotis partibus agentos.
= Original parchemin, sans sceau, des Archives de la baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1859cité dans BSHL, N° 1-2, 1869, p. 6. (Ce document ne figure pas parmi ceux analysés par Jean LESQUIER)

1439, mai – Tordouet
Le doyen d’Orbec certifie avoir installé Pierre Bouquet dans la cure de Tordouet.
= Arch. SHL GC 152. Publié par Jean LESQUIER, Les plus anciens textes de la Société Historique, BSHL, 1914-1915, N° 22, pp. 51-52.

1440, 16 juillet – Saint-Cyr-du-Ronceray
Collation par Jean Legris, prêtre de la cure de St. Cir de Roncherez, vacante par décès de Guill. le Cesne, sur la présentation du Roi de France et d’Angleterre, à cause de la garde des enfants de feu Henry du Bysson (du Buisson). Délivrée par le vicaire général de Pierre Cauchon, absent.
= Original en parchemin, le sceau arraché. Des Archives de la Baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1869.

1444 – Tordouet
Compte de Jean Le Muet
129
128-129. (10) – De rente achetée sur le tènement au seigneur de Tordoit par Henry du Buisson pro toto annoxxiij l.
Tordouet était un fief entier dont le chef se trouvait dans la paroisse du même nom et qui s’étendait sur celle de la Chapelle-Yvon et des Roncerets. Henri du Buisson, écuyer, rendit aveu au roi pour ce fief le 8 octobre 1413. Il était fils de Henri du Buisson, chevalier et d’Ysabeau Cardonnel, qui était veuve dès 1397; son frère Thomas devint seigneur de Friardel (à Préaux) par son mariage avec Jacqueline Le Breton. Henri du Buisson dut solliciter du roi Henry VI des lettres de rémission à la suite d’une rixe qu’il eut en mars 1432 avec un dénommé Massot Hébert, habitant de Tordouet, qui mourut sous ses coups; elles lui furent accordées le 5 septembre 1432 (A.N. JJ, 175, N° 143. Chancel. Henry VI, t. II, p. 201) Il mourut vers 1440, laissant des mineurs. Sa fille devint dame de Tordouet et épousa Odon de Saint-Ouen, écuyer, qui rendit aveu au roi pour ce fief le 8 juin 1452. Leur postérité possédait encore ce fief au milieu du XVIe siècle.
212 (284).- De la garde des enfants soubaigés (?)de feu Henri du Buisson, en son vivant écuyer, et de la demoiselle sa femme, venus en la garde du Roy, nostre sire par le trespas de leurs dits père et mère, par Jean de Vippart le jeune. Pour moitié à ce terme…… Cv s.
291-292 (424).- A Jehan Vippart le jeune, tenant à titre de garde les héritages appartenant aux enfants soubzaaigés de feu Henri du Buisson, en son vivant écuyer, et la demoiselle sa femme, subjets chacun an à ceste recepte, c’est assavoir au terme Saint-Michiel pro toto anno en la viije partie de la sergenterie d’Orbec xxiij L.t. de rente à cause de ladite garde aux termes de Pasques et à la Saint Michiel par moictié comme il est dit cy devant en recepte ou chappitre de gardes en x L. X s. t. Pour deniers à lui déduitz par ledit viconte en obtempérant aux lettres patentes du Roy nostre sire et expédition d’icelles rendues sur le compte du terme de Pasques derrain passé, par lesquelles icelui seigneur a quitté audit Vippart la moictié de tout ce qu’il doit, tantr à cause desdites rentes que de ladite garde pour les termes Saint Michiel CCCXLI et Pasques CCCCXLII et oultre pour trois ans ensuivans par paiant pour chacun d’iceulx trois ans c’est assavoir pour ladite rente xxiij L. x S. Pour ce, pour ce présent terme dudit rabais au regart de ladite rente……xiij L. x s.
Et Pour cedit présent terme au regart de ladite garde pour moitié iii° vj) terme dudit rabaislv s.
= Henri de FRONDEVILLE, Le Compte de la Vicomté d’Orbec pour la Saint-Michel 1444. Lean Le Muet, Vicomte et receveur dans Etudes lexoviennes, IV.

1463 Recherche de Montfaut
André de Saint-Ouen, Tordouet
= P.A.M. LABBEY de LA ROQUE, Recherche de Montfaut, Caen, 1818, in-8°.

1496, 24 février – Saint-Cyr-du-Ronceray – Tordouet
Collation pour Guillaume de Saint-Pierre, clerc, de la cure de St. Cir de Roncerez vacante par décès d’Olivier du Mont. Sur présentation de noble homme René de Saint-Ouen, écuyer, seigneur de Tordouet et du Roncherey. Délivré par le vicaire général de Etienne de Blosset de Carrouges.
= Original en parchemin. Des Archives de la Baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1869.dans BSHL, N° 1-2, 1869, pp. 8-9

1528 – Tordouet
Sentence rendue ès assises de la vicomté d’Orbec entre Loys d’Orbec, chevalier, seigneur et baron dud. lieu et de Bienfaite et noble homme Ollivier de Saint-Ouen, sieur de Tordouet, héritier de deffunct Ollivier de Saint-Ouen, en son vivant écuyer et patron de Tordouet.
= Arch. SHL. Notes de Charles VASSEUR, Archives détruites de la baronnie d’Orbec compulsées en 1858.

1528 – Tordouet
Vente par Jacques Duval et Béatrice sa femme, de Tordouet, à noble homme Ollivier de Saint-Ouen, sieur de Tordouet et e Maigny, d’une portion d’héritage sise à Tordouet, par le prix et somme de 35 sols tournois.
= Arch. SHL. Notes de Charles VASSEUR, Archives détruites de la baronnie d’Orbec compulsées en 1858.

1533, jeudi 30 janvier – Courtonne-la-Meurdrac
Noble dame Guillemette Le Prévost, dame de Hermival, veuve de feu Christophe Dubosc (du Bosch), en son vivant écuyer, confesse avoir vendu à Jehan Le Valloys, écuyer, seigneur de Putôt, une pièce de terre labourable contenant dix à onze acres sise en la paroisse de Courtonne-la-Meurdrac, jouxte d’un côté le sieur Duclos, d’autre côte le seigneur de Tordouet, d’un bout le chemin tendant à Bernay, d’autre bout, le chemin tendant à l’Hôtellerie, moyennant deux cents livres tournois.
= Tab. de Lisieux – Analyse Et. Deville

1538, mardi 2 juillet – Lisieux
Nobles et discrètes personnes, maître Robert de La Reue, Jehan Osmont et Richard Denocy, prêtres, chanoines en la cathédrale, députés par les autres chanoines, confessent avoir reçu de noble homme Olivier de Saint-Ouen, seigneur de Tordouet, le racquit et franchissement de 21 livres tournois de rente.
= Tab. de lisieux – Analyse Et. Deville.

1540 RECHERCHE DES NOBLES DE L’ELECTION de LISIEUX
Faite en 1540…
Tordouet
20
20. Dérogeans nuls
Olivier de Saint-Ouen, Sr. du lieu, pour justifier sa noblesse, a produit plusieurs lettes et écritures par lesquelles il a dit justifier, qu’il étoit descendu au 7e ou 8e degré de Mre Gaston de Saint-Ouen, cher vivant en 1265.
= LABBEY de LA ROQUE.- Recherche faite en 1540, par les Elus de Lisieux des nobles de leur Election, Caen, Poisson, 1827, In-8°, 170 p.

1562 – Tordouet
68 13 – Olivier de Saint-Ouen, écuyer, seigneur de Tordouet et de Courdoville (La Courdouville, fief à La Chapelle-Yvon. Note de M. Rioult de NeuvilleLVI l.
= LEBEURIER (P.-F.), Rôle des taxes de l’arrière-ban du bailliage d’Evreux en 1562 avec une Introduction sur l’histoire et l’organisation du ban et de l’arrière-ban, Evreux – Rouen, Huet – Lebrument, 1861, p. 68.

1565, jeudi 26 avril – Tordouet
Noble personne Me Loys Duboys, chanoine de Lisieux et curé de Cambernon, demeurant à Lisieux, rend et remet ès mains de noble homme Olivier de Saint-Ouen, seigneur de Tordouet, le fief, terre et seigneurie de Monnay, assis et situé aux paroisses ded. lieu de Tordouet, Saint-Cyr-du-Ronceray, La Chapelle-Yvon et environs et en état que led. Duboys l’a eu et acquis de noble personne Me Guy de Saint-Ouen, curé de Saint-Martin-de-l’Espinay-Tesson, de présent demeurant à Lisieux, lors seigneur dud. fief et seigneurie de Monnay, oncle dud. seigneur de Tordouet, duquel ledit fief est tenu. Selon les lettres du 18 août dernier led. Duboys avait acquis led. fief moyennant la somme de 500 livres.
= Tabell. de Lisieux – Analyse Et. Deville.

1587, 11 avril – Tordouet
Par devant Robert Prestot et Etienne Fromyn, tabellions au siège d’Auquainville, Pierre Leprévost, receveur de la paroisse et seigneur de La Croupte, vend et transporte à François Lescurey, de Tordouet, 1 écu 5 sols ts. de rente. Témoins: Claude Cudorge, bourgeois de Fervaques et Bonaventure Vastine, de Courson.
= Arch. SHL, Parchemin.

1596, 6 avril 1596 Fervaques
Archives SHL:1F429 : 6 avril 1596 : Jehan Gallopin de Tordouet à l’instance et ­requête de Jehan Cullier de Fervaques reconnaît qu’il appartient à Cullier le droit à l’acquisition d’une pièce de terre à ­Fervaques.

1610, 5 décembre -Tordouet
Par devant Pierre Vastine et Gabriel Rioult, tabellions royaux au siège d’Auquainville, Nicolas Lescurey, écuyer, de la paroisse de Tordouet tient et clame quitte Ollivier et Philippe dits Roussel, de Fervaques, de tous les arrérages échus de 65 sols tournois de rente. Témoins: Michel Quesnie, de Saint-Germain-de-Livet, et Nicolas Le Front, de Tordouet.
= Arch. SHL.

1635, 17 juin – Tordouet
Par devant Michel Quesnée et Jehan Raullin, tabellions au siège d’Auquainville, Jean Corbel, de Lisieux, s’oblige envers Guillaume Rougey, Etienne Hue, Jacques Amyot, Guillaume Germain, fils Yves, Marin Hue, Louis Amyot, Guillaume Delmaigne, Roulland Aupoix, se faisant fort pour Louis Gallopin, leur consort, absent, pour la collecte de la taille dans la paroisse de Tordouet.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Dossier Tordouet.

1638-1643 – Tordouet
Documents relatifs à la perception de la taille dans la paroisse de Tordouet.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Dossier Tordouet. 3 p. papier

1659, 9 novembre – Tordouet
Par devant Guillaume Piperel et Charles Dunel, tabellions à Orbec, François Lescurey, sieur de Lajourie, paroisse de Tordouet, cède et transporte à Pasques Cullier, de Fervaques, la somme de 65 sols tournois de rentes hypothécaires, moyennant 32 livres 10 sols. Témoins: Jean Courthonne et Jean Dandelot, de Tordouet.
= Arch. SHL. Parch. 2 ff.

1667-1682 – Tordouet
Pièces de procédure concernant Jean Le Vavasseur, sieur du Buisson, demeurant à Tordouet, à propos de la succession des enfants mineurs de Anne Regnoult, veuve en premières noces de Me Louis Corbel.
= Arch. SHL. Papier, 9 pièces.

1674, 27 avril – Tordouet
Sursis accordé à Guy de Chaumont, baron d’Orbec pour bailler son aveu de la seigneurie de Tordouet.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Dossier Tordouet

1734, 1er février – Tordouet
Aveu rendu à Jacques-Antoine de Chaumont, marquis de Guitry, baron d’Orbec et Bienfaite, seigneur et patron de Tordouet, le Ronceray, la Chapelle-Yvon, baron de Lesques, etc., au nom des Pères Capucins d’Orbec, pour leur maison en cette ville.
= Arch. SHL. FF 328.

1760, 6 septembre – Tordouet
Par devant Louis Horlaville, notaire pour le siège de Glos-sur-Lisieux, noble dame Marie-Anne de Bonnechose, veuve de Robert Hardy, sieur de la Roche, demeurant en la paroisse de Tordouet, donne à Pierre Faguet, de lad. paroisse de Tordouet, la somme de 220 livres de rente foncière perpétuelle et non rachetable pour le récompenser de ses services. Témoins: Jacques Mourier, praticien, demeurant en la paroisse de Saint-Jean-de-Livet, Jacques et Pierre Drouet, père et fils, laboureurs demeurant à Saint-Martin-de-Mailloc.
= Arch. SHL. Parch. 2 ff.

1760
Archives SHL.1F546

1760 : donation à Pierre Faguet de Tordouet (devant notaire de Glos sur Lisieux) moyennant rente foncière ­perpétuelle.
1780, 27 janvier – Tordouet
Jean Bauche, de la paroisse de Tordouet, vend à Pierre Cullier, de la paroisse du Ronceray, deux pièces de terre sises à Tordouet.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Parch. 2 ff.
1780, 12 février – Tordouet
Procès-verbal d’arpentage, par François Le Franc, arpenteur du bailliage d’Orbec, y demeurant, de deux pièces de terre en labour, sises à Tordouet, triège du Clos Montier, appartenant à Pierre Cullier, suivant contrat de vente du 27 janvier 1780.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Parch. 2 ff.

5 – Archives de la ShL:

Carnets de Charles Vasseur:
Doyenné d’Orbec:
19 – TORDOUET (de Torto Ductu)
Sous l’invocation de St Michel

Curés:
Tulou 1764
Berardel ou Bernardel 1767/1787
Guy de Saint Ouen, curé de Tordouet (v; charité de Surville)

Insinuations:
14 juillet 1454: acte d’information au sujet de la cure vacante de Tordouet par la mort de Pierre Bouquet et sur le patronage.
Le bénéfice.
La cure de St Michel de Tordouet, en patronage laïque, ayant vaqué le 3 octobre 1672, et le patron qui faisait profession de la religion prétendue réformée, ayant supplié Monseigneur l’Evêque de Lisieux de le conférer à Me Olivier Vimont, cet évêque le refusa à cause des mauvaises mœurs de ce prêtre, qui avait scandale dans la province; mais en même temps il lui promit de le conférer à tout autre personne capable qu’il lui voudrait présenter. Le patron qui voulait absolument faire tomber ce bénéfice entre les mains de Vimont, se voyant frustré eut recours à la ruse. Dans ce dessein, il part de la province pour se rendre à Paris et sur le chemin il écrit une lettre à Monseigneur l’Evêque de Lisieux par laquelle il mande son voyage, l’assure qu’il ne sera pas long et le prie de vouloir attendre son retour pour conférer le bénéfice. Cependant étant à Paris il charge un banquier en Cour de Rome pour impétrer le bénéfice au nom de Vimont. C’était là le sujet de son voyage, et il ne prenait cette précaution qu’afin que s’il arrivait dans la suite que celui auquel il ferait conférer ce bénéfice lors de son retour, ne voulut pas le remettre entre les mains de Vimont, ce prêtre … tout au moins prétendre sur une signature de la Cour de Rome.
Le Patron étant de retour dans la province de Normandie, fait conférer le bénéfice à Maître Martin Burel, mais Burel n’ayant pas voulu s’en désister comme l’espérait le patron, Vimont fit paraître sa provision en Cour de Rome. En conséquence il présenta requête en la Chambre des vacations, à ce qu’il lui fut permis de prendre possession pour la conservation de son droit et qu’il lui fut décerné un mandement pour faire assigner Burel en la Cour en cas d’opposition, ce qui lui ayant été accordé et sur la prise de possession, Burel s’étant opposé, Vimont en vertu de l’ordonnance de la Cour, le fit ajourner au Parlement où Burel ayant volontairement comparu, la cause fut agitée en l’audience de la Grande Chambre…….
….. la cour faisant droit sur le mandement à maintenir et maintient Burel en pleine possession du bénéfice de la cure de St Michel de Tordouet avec dépens.
Prononcé en l’audience de le Grande Chambre le 20 juillet 1674, plaidant le Bourgeois, pour Vimont et Lyould Lejeune pour Burel. (Mémoires du Clergé Tome 10 p.941 à 958)
Description de l’église 18 mai 1865
Description du Manoir de Tordouet
Montfaut 1463: André de Saint Ouen de Tordouet

Montres du bailliage d’Evreux:
1469 Odon de Saint Ouen, escuyer, seigneur de Tordouet se présenta audit habillement d’homme d’armes, vingt archiers et vingt paiges (?) avec lui montés et armés suffisamment.
Ce sont les noms des tenants fiefs nobles en la Vicomté d’Orbec 1559, plain fief de Tordouet?
Recherche des élus en 1524, paroisse de Tordouet: Olivier de Saint Ouen, noble
Recherche de 1540
Olivier de Saint Ouen, seigneur du lieu, pour justifier sa noblesse, a produit plusieurs lettres et écritures par lesquelles il a dit justifier qu’il était descendu au 7e ou 8e degré de Messire Gaston de Saint Ouen, chevalier, vivant en 1265.
Olivier de Saint Ouen, escuyer, seigneur de Tordouet et Damoiselle Magdalaine de Mannoury, sa femme, se rendirent à la Charité de Saint Martin de Surville le 5e jour d’août l’an 1519 et donnèrent 5 sous.
Maître Guy de Saint Ouen, curé de Tordouet, se rendit à la Charité le 5e jour d’août l’an 1519 et donna 5 sous (Registre de la Charité de Surville)
Recherches de 1666: Gabriel de Bonnechose, seigneur de Braval.
Collation pour Guillaume du Buisson, clerc de la cure de Tordouet et vacante par le décès de Symon Harel, prêtre, dernier possesseur, sur la présentation de Noble Dame Isabelle Cardonnel, dame dudit lieu 22 décembre 1403, délivrée par les vicaires généraux, l’Evêque Guillaume d’Estouville étant a suis civitate et dioc (?) notorié nunc absentis(original en parchemin des archives de la Baronnie d’Orbec, sceau arraché)
Communiqué par Charles Vasseur le 7 septembre1869
Collation pour Robert du Buisson, clerc acolyte de la cure de Saint Michel de Tordouet, en tant que besoin, par suite du jugement rendu aux assises de Rouen, relativement au patronage entre le procureur du Roy et Henri du Buisson qui l’avait présenté et qui reconnaît le droit de ce dernier; 30 novembre 1435
Délivrée par les vicaires généraux l’Evêque Pierre Cauchon …
Originaux en parchemin, sans sceaux, des archives de la Baronnie d’Orbec.
Procès-verbal de prise de possession par Davy, doyen d’Orbec le 2 …1435.
Communiqué par Charles Vasseur le 7 septembre1869.
Texte en latin

[1] Auguste LONGNON , Pouillés de la province de Rouen , Paris, 1903, p. 253 A.
[2] Lucien MUSSET , Normandie romane 1 , La Pierre-qui-Vire, 3 e éd. , 1987, p. 42
[3] Voir sur ce motif, Maylis BAYLE , Les origines et les premier développements de la sculpture romane dans Art de Basse-Normandie , n° 100bis, 1992, p. 97, 98 A, ill.
[4] Il se retrouve entre autres à Montivilliers id° , p. 99 A.
[5] Voir les références au Bestiaires de Philippe de Thaon.
[6] Maylis BAYLE , op. cit. , p. 39.
[7] Henry LE COURT , L’église Saint-Pierre , à Touques in La Normandie Monumentale et Pittores­que , Le Havre , Le Male et Cie. réédit. Corlet , t. II , pp. 229-232; Lucien MUSSET , L’Eglise Saint-Pierre de Touques , in Normandie romane , I , p. 43 ; id° , L’Eglise Saint-Pierre de Touques , in Dictionnaire des Eglises de France , IV D. ; Maylise BAYLE ,  » L’Eglise Saint-­Pierre de Touques  » , Art de Basse-Normandie , N° 93bis 1986 , 16 p ; id° .-  » L’Eglise Saint-Pierre de Touques  » , A.A.N., 145, 1987 (1988), pp. 30-33; Martine TREUIL-DEMARS , « L’église Saint-Pierre de Touques », Le Pays d’Auge – Novembre 1989. Voir notre note Michel COTTIN , Bulletin de la Société Historique de Vimoutiers , n° 18, Novembre 1989.
[8] Lucien MUSSET , op. cit , p. 33.
[9] Elles mériteraient d’être rapprochées de celles provenant de l’ancienne abbaye du Val-Richer et conservées dans l’église Saint-Jacques et de celles qui garnissent le chœur de l’église de la Pommeraye.
[10] Jacques POUGHEOL , Répertoire des autels et retables du Calvados, XVIIe , XVIIIe s. dans Art de Basse-Normandie , nos 46, 47, 48, 49, 50, 1973; p. 112.
[11] Jacques POUGHEOL , Répertoire des autels et retables du Calvados, XVIIe , VIIIe s. dans Art de Basse-Normandie , nos 46, 47, 48, 49, 50, 1973; p. 112.
[12] Hélène COUZY , « Les châteaux de Cricqueville et de Victot et l’architec­ture polychrome en Normandie orientale », CAF , 132, 1974 (1978), p. 120, ill.
[13] Notes de MM. Billon, Vasseur et Pannier.