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ROIVILLE



NOTES sur ROIVILLE – 61

Ancien fichier ROIVILLE.SPR

28 – Roiville, et. de Vimoutiers, Orne
-Roevilla, 1 141-1182 .(Adigard des Gautries, Nomina Germanica, Lund, 1954.)
En 1924 (J. Adigard des Gautries « Étude sur les noms de lieu d’origine Scandinave
de l’arrondissement d’Argentan
), Adigard voyait dans ce toponyme le nom d’homme
Scandinave (H)rôi mais il l’écartait trente ans plus tard (J. Adigard des Gautries, Nomina…,) au motif que
ce nom « aurait pris [en Normandie] la forme latine *Roo et n’aurait pu donner en composition toponymique que *RoviIla ». Or 197 pages plus loin il écrit que « en composition toponymique, / […] a pris de
bonne heure dans la grande majorité des cas, la forme e », ce qui
contredit exactement l’assertion précédente et conduit à donner raison
à l’ Adigard de 1924 contre celui de 1954 et à considérer que Hrôi est
en effet l’étymon probable de Royville.

1 – Histoire de  Roiville.
2 – Manoir de Roiville
3 – Pièces Justificatives
4 – Notes Bibliographiques
5 – Bibliographie
6 – Carnets de Charles VASSEUR.

1 – Histoire de  Roiville:

Michel COTTIN – 1995

Parmi tous les manoirs du Pays d’Auge, le Mesnil de Roiville mérite pour ses qualités architecturales d’être sérieusement étudié [1] car sa construction, un prodige d’équilibre et de proportion, réclame toute notre admiration si l’on songe qu’elle fut l’œuvre d’au moins trois générations. En cela il réunit tout ce qui constitue la puissance créatrice – innée ou raisonnée – des maîtres d’œuvres de la fin du Moyen Age qui profitant de structures étonnamment modulables transformaient à l’infini les volumes anciens: c’est là toute la force et la faiblesse de notre patrimoine.

Son histoire, comme celle de tous les domaines démembrés, est faite de bribes, d’éléments disparates difficiles à relier les uns aux autres. Et ce n’est pas l’un des moindres mérites du grand chercheur que fut Xavier ROUSSEAU que d’avoir tenté d’ordonner les rares données disponibles.

Enfin sa conservation tient du miracle. Parvenu à l’état de ruines par plus d’un quart de siècle d’abandon, précédé sans doute d’autant de négligence, il nous apparaît aujourd’hui comme une œuvre éternelle et achevée.

HISTORIQUE

Toponymie [2]

Outre cette paroisse de Saint-Saturnin-de-Roiville – appelée aussi Roiville-sur-Vie au XIXe siècle [3] on trouve aussi en Normandie la commune de Royville, Arr. de Dieppe, canton de Bacqueville,  dénommée au XIXe siècle Roiville-sur-Saane [4]

Les formes anciennes de ce toponyme sont nombreuses: tout d’abord, Roieville, qui apparaît dans le Cartulaire de 1237 de Saint-Wandrille; puis nous trouvons la forme Raucavilla dans la charte de 1261 en faveur du Chapitre de Lisieux [5] et enfin Roueville en 1579 [6]. Louis DUVAL reprend les deux premières mentions et y ajoute la forme Roilvilla relevée dans Orderic Vital, [7], mais pour cette dernière, les faits rapportés par le moine-chroniqueur montrent qu’il s’agit de Réville [8]. Enfin, au XVe siècle on trouve la forme Revilla [9] et en 1576, celle de Roueville [10].

Ferdinand LOT, [11] attribue la forme proche de Roevilla à Rouville, Arr. du Havre, canton de Bolbec, comme le fait d’ailleurs François de BEAUREPAIRE [12], mais aussi à Royville (canton de Bacqueville) – « Roeville 1142 (ferme isolée), Roinville, Roiville formes attestées du XIIIe au XVe siècle ».

Concernant le sens et l’évolution du toponyme Roiville, voici ce qu’en écrit Dominique FOURNIER « Marie-Thérèse MORLET [13] « Roiville, Orne (Roevilla 1141-1182 (forme citée par Adigard des GAUTRIES), Roreville (pour  Roievilla) début XIIe siècle (ss. réf.), Il s’agit… de l’emploi adjectival du nom de personne germanique Hrodo (dérivé de hrod-, gloire) préfixé à villa, »domaine rural ».

« Ernest NEGRE [14]: mêmes formes, mêmes sources, même interprétation (renvoi à Marie-Thérèse MORLET), à ceci près qu’il précise que le nom de personne donne lieu à une forme adjectivale en -a (Hroda, accordé avec villa). En effet, un étymon « Hrodovilla aboutirait à Roville.

« Le cheminement est donc le suivant: NP Hrodo + a > « Hroda + villa > (Hrodavilla), « le domaine rural de Hrodo », qui aboutit tout régulièrement, vers le Xe siècle, après la chute de d intervocalique, à Roeville (noté sous la forme latinisée de Roevilla); les voyelles o et e forment un hiatus bientôt résolu par une semi-voyelle de transition – y -, d’où Roieville puis après la chute de l’e muet, Roiville

La forme Raucavilla est étrange; si elle ne correspond pas à une mauvaise latinisation toujours possible, elle correspond probablement à un autre nom de lieu ».

Ce toponyme d’origine romane, formé à l’époque franque [15] est en relation avec ce que nous connaissons de la dédicace des églises à saint Saturnin [16] évêque de Toulouse [17] – ou carolingienne [18] « avant le Xe siècle, pour que le d intervocalique de Hroda puisse tomber, le phénomène est achevé à la fin du IXe siècle [19].

Il existe bien entendu quelques marques ténues d’un peuplement antérieur dans cette zone, marquée entre autres par le passage de voies antiques – celle de Lisieux à Sées par Exmes – passant au Fort-Fresnay – en serait une au dire de Xavier ROUSSEAU, mais surtout celle proche de Vimoutiers à Trun dont le parcours est marqué par un chapelet de toponymes significatifs: Le Perret, Les Perrets, le Perret Maçon, etc. comme l’est également la voie est-ouest servant de limite communale au sud de la paroisse.

Si notre « mesnil » recouvre un peuplement du Xe ou du  XIe siècle, les parties les plus excentrées, au vu du grand nombre de noms de lieux en ière [20]: La Vauvautière, la Cognardière, La Guillardière, La Franchonnière, etc. [21] que l’on trouve abondamment, non seulement dans cette commune, mais aussi dans toute la vallée de la Vie. ne furent conquises qu’à une époque tardive, à la fin des défrichements du Moyen Age opérés dans le grand massif forestier, frontière entre le pays lexovien et l’Hiémois, et qui, jusqu’à la donation des Giroie marquait la limite sud du diocèse de Lisieux.

Reste à déterminer sur quel finage était installée depuis l’époque de Guillaume le Conquérant, la famille Panthou, lignage de la paroisse voisine.

Comme en beaucoup d’autres endroits, l’histoire domaniale est assez confuse car l’on trouve ici, nous l’avons vu, plusieurs d’établissements religieux ou des seigneurs laïcs y possédant des biens, avant 1215 et 1261, le patronage et les dîmes de l’église étaient entre leurs mains, échappant ainsi au contrôle de l’Eglise [22]

Les biens ecclésiastiques

Six établissements ecclésiastiques normands, abbayes ou prieurés, l’évêque et le Chapitre de Lisieux sont possessionnées sur cette paroisse dont nous allons tenter de connaître, pour chacune de ces donations le nom du donataire et la date de la donation.

1.- Abbaye de Saint-Wandrille

Si l’identification du Roieville du Cartulaire de Saint-Wandrille de 1237, comme le suggèrent Auguste Le Prévost et après lui Louis Duval, concerne bien notre Roiville, ce que paraît contredire en partie Ferdinand LOT, [23] l’abbaye haut-normande aurait possédé ici un bien dont nous ne retrouvons pas mention par ailleurs [24]. Cependant, malgré l’opinion négative de LOT et en partie en raison de sa note sur l’origine des biens de Saint-Wandrille dans le diocèse de Lisieux, la proposition de Louis DUVAL mériterait d’être contrôlée car le patronage de la paroisse limitrophe de Ticheville, avait été précisément aumôné par Emma [25] pour la reconstruction du réfectoire [26] vers 1025/1026 et resta dans mense de cette abbaye [27] de même que ceux des paroisses de Saint-Martin-de-Pontchardon et d’Avernes [28] le furent par des seigneurs qui nous restent inconnus. Enfin, la dédicace de l’église à saint Saturnin pourrait renforcer cette opinion puisque l’abbaye possédait dans son enceinte une chapelle romane dédiée à ce saint évêque [29] par ailleurs peu invoqué en Normandie [30]

2.- Abbaye de Belle-Etoile.

L’abbaye de Belle-Etoile possédait ici une propriété dont le souvenir demeure dans le nom de son fief assis sur cette paroisse et bien identifié par Xavier Rousseau.[31]

3.- Abbaye de Saint-Evroul

Les Panthou, nous l’avons dit possédaient certains biens dans cette paroisse et ils en disposèrent d’ailleurs comme d’un bien patrimonial. Ainsi voyons-nous l’un d’eux, Guillaume, donner aux moines de Saint-Evroul la possession du Moulin [32]

4.- Prieuré de Royal-Pré.

Ce prieuré possédait dans la paroisse de biens dont on trouve mention dans le fonds d’archives conservé dans la série H supplément Hôpital d’Honfleur [33], la mense de ce prieuré ayant été réunie à cet établissement.

Son histoire reste à écrire et Fernand Rault [34] dans son article ne mentionne pas les biens en Sud Pays d’Auge.

5.- Prieuré de Vignats

Sainte-Marguerite-de-Vignats [35] y était également possessionnée comme en témoigne la charte publiée par René-Norbert Sauvage, mentionnée ci-dessus.

6.- Prieuré de Saint-Cyr-de-Friardel.

Ce prieuré possédait sans doute quelques droits ou propriétés dans cette paroisse puisque l’évêque de Lisieux, Foulques d’Astin, lors de sa donation de 1261 [36] fait une réserve à leur sujet.

7.- Evêque et Chapitre de Lisieux

Poursuivant la politique déjà ancienne de ses prédécesseurs visant à la réunion à la mense de son Chapitre cathédral des patronages et des dîmes des églises appartenant encore aux seigneurs laïcs,  Jourdain du Hommet, évêque de Lisieux lui fit don en 1215 du patronage de l’église [37], sans que sachions si celle-ci était un bien personnel ou une acquisition [38] et dans ce cas, nous ignorons le nom du vendeur. Des contestations naissant souvent quant au droit de nomination aux cures, le 24 juillet 1444 [39], le Chapitre s’entendit une première fois avec l’évêque Pasquier de Vaux, puis une seconde le 10 décembre 1531 ou 1532 avec Jean Le Veneur sur ce point [40]

En 1261 [41], Foulques d’Astin ajouta à cette donation  la dîme de tous les revenus de l’église [42] qui restera d’ailleurs jusqu’à la Révolution sous la juridiction du Chapitre.

Il existe donc sur ce territoire un certain nombre de fiefs dont l’histoire, semble-t-il, s’entrecroise plusieurs fois, sortant et revenant aux mêmes familles. Faute d’avoir pu reconstituer la carte féodale des XIIe – XIIIe siècles, nous ne pouvons appréhender la situation, et encore approximativement, qu’à partir du XVIIIe siècle où nous trouvons les fiefs suivants:

Belle-Etoile,
Roiville – plein fief de haubert
Mesnil en Roiville – 1/4 [43] ou 1/8 de fief [44].

Histoire de la seigneurie de Roiville

Après leurs donations aux établissements ecclésiastiques, le domaine restant aux Panthou, nous l’avons vu en détaillant les propriétés ecclésiastiques, ne devait comprendre qu’une faible partie du territoire de la paroisse.

Il existe d’autre part une famille de Roilville citée par Orderic Vital, mais elle tient vraisemblablement une seigneurie proche de la paroisse de Ternant [45], puisque Herfroi de Roilville figure parmi les donateurs à l’abbaye d’Ouche en 1050 tandis que Galeran de Roiville, fils de Nicolas, vraisemblablement un de ses descendants,  confirme en 1223 [46] la donation faite par Raoul de Ternant de sa terre de Ternant. Si l’on se réfère au patronage de l’église – Saint-Léger, il s’agit bien entendu de celle de Réville. Par contre on ne sait à laquelle de ces deux paroisses rattacher ce Belot de Royeville figurant au ban de 1274 [47], mais on ne trouve plus trace de cette famille au-delà.

Nous avons ensuite un grand vide documentaire. Au commencement du XVe siècle, Guillaume Larçonneur est dit seigneur de Roiville, de Brével et d’Aubri-le-Panthou [48], comme Marie, sans doute sa fille, appelée dans les actes la Dame de Roiville, qui lui succède aux environs de 1430 [49]. Quelques années auparavant, vers 1415, elle avait épousé en premières noces, Alain de Vieuxville, chevalier, seigneur de la Mothe-Beaussey en Bretagne [50] et nous la retrouvons en 1452 et 1455 plaidant pour faire reconnaître la noblesse de son fief [51]

Puis, la terre de Roiville passe à la famille de Rouxel Médavy,  avant d’échoir à une branche de la famille Gouhier qui habite déjà cette paroisse.

Quant au Mesnil, nous ignorons son possesseur à cette époque. Xavier Rousseau supposait que les Gouhier en auraient été les constructeurs, mais dans le même temps signalait de Pierre Riou qui les aurait précédés en ce lieu. Mais, laissons lui détailler les différents possesseurs:

1°.- Pierre Riou, écuyer, sieur du Val, demeurant à Champosoult, que nous croyons être le procureur du roi en la vicomté d’Argentan, d’une famille anoblie en 1596 [52].
2°.- Pierre Gouhier, écuyer, sieur de Fresnay le Sauxon (le Samson) [53]
3°.- Olivier Le Sec, écuyer, sieur du Parc [54], demeurant à Réveillon, anobli en 1601, qui le 29 septembre 1654, pour le prix de 4727 livres, vendit le Mesnil à:
4°.- Jean et François Des Hayes, écuyers, issus de Jean, anobli 1596, qui avait épousé en 1626, Florence-Anne Bernart, et était seigneur et patron de Fresnay-le-Samson, conseiller du roi, lieutenant général civil et criminel en la viconté d’Exmes. Les deux frères, le 23 octobre 1668, cédèrent le fief du Mesnil à:
5°.- Maitre Philippe Des Hayes, sieur de Bayville (Biéville), conseiller du roi, assesseur au bailliage et vicomté d’Orbec, demeurant en la paroisse de Notre-Dame-de-Courson, qui, en échange leur abandonna le 1/4 de fief de Phisemont, sis à Saint-Martin-de-Mailloc.
« Le lendemain, 24 octobre, le nouveau maître du Mesnil de Roiville vend, crée et constitue à fin d’héritage perpétuel au bénéfice de son gendre, Thomas Le Cornier, sieur de la Toutinière, conseiller du roi, receveur général des Gabelles de la généralité d’Alençon et à demoiselle Marie Des Hayes, son épouse, « la somme de trois cents livres tournois de rente hypothèque, au denier dix-huit, que le sieur de Bayville consent sur luy estre prise, cueillie et levée, chacun an sur ses biens meubles et immeubles. Et fur le constitution ainsy faite par ledit sieur de Bayville au profit du sieur de la Toutinière ».
« Aux Archives de l’Orne, série A, la liasse 180 contient l’aveu que le 16 mars 1679, maistre Philippe Des Hayes rendait au roi pour le fief du Mesnil. On y trouve l’origine de la propriété, les noms des trois premiers seigneurs que nous citons et la désignation du fief « sis en la paroisse de Roiville et environs, auquel il y a domaine fieffé et non fieffé, maisons, édifices, droictures, colombier à pied, garenne et pescheries en la rivière de Vie, droits honoraires en la paroisse de Roiville, jardins, près, herbages, terres labourables et non labourables, d’une contenance de cinquante acres.
6°.- Jean-Baptiste Des Hayes, fils de Philippe [55], et son héritier en partie, recueillit au décès de ce dernier le fief du Mesnil et comme son père connut des embarras d’argent. Aussi, le 17 octobre 1719, vendit-il, moyennant 7.500 livres à Charles-Henry-Guy de Bonnechose, seigneur et patron du Mesnil-Germain, l’herbage du Mesnil, d’une contenance de 10 à 11 acres, borné par le manoir seigneurial du Mesnil, le chemin de Vimoutiers et la rivière de Vie. Cet herbage allait passer par de nombreuses mains; il vient de faire retour aux actuels possesseurs du Mesnil. Jean-Baptiste vivait encore en 1696.
7°.- Les Gouhier convoitaient ce fief qui avait appartenu à leur famille [56] et se trouvait si proche de Fresnay-le-Samson; ils l’acquirent à une date inconnue [57].
« Adrien qui en est pourvu dès 1758, était né en en 1665 et avait épousé Marie-Magdeleine d’Escorches, née en 1702. Celle-ci, veuve en 1736, fit en 1737 profession au monastère des Clairets où elle mourut en 1753.
8°.- Leur enfant unique, une fille, Marie-Magdeleine Gouhier, prit pour mari en 1725, Charles du Merle, né à Lavrigny en 1689, qui en 1710 servait comme cornette au régiment de Rohan Dragons et du fait de sa femme, devint seigneur du Mesnil et de Fresnay-le-Samson. De son propre chef, seigneur de Blancbuisson (Saint-Pierre-du-Mesnil, Eure), où il fixa sa résidence et en 1730 réalisa des travaux considérables; les noms des époux se lisent encore en façade du château. Quatre fils et cinq filles étaient nés de cette union.
9°.- Ce fut le dernier garçon, Charles-Gabriel du Merle [58], baptisé en 1732, qui hérita de Fresnay-le-Samson et sans doute aussi du Mesnil [59].

On le voit, les deux domaines de Roiville et du Mesnil de Roiville changent souvent de propriétaires mais il n’apparaît pas que les deux fiefs aient été entre les mains de la même famille après 1654 et ce sont les frères Des Hayes qui se partagèrent. Ainsi, en 1666 dans sa Recherche de Marle relève l’existence de Jacques Gouhier, sieur de Fresnei-le-Samson, à Fresnei-le-Samson et de Robert Gouhier, sieur de Roiville, à Roiville mais aussi de Jean des Hayes, sieur de Fissemont, à Roiville et de François des Hayes, sieur du Mesnil et après eux ils ne paraissent pas avoir été de nouveau réunis.

C’est Olivier Le Sec, semble-t-il, qui le premier, en 1654, porte le titre de sieur du Mesnil. On le voit, l’histoire est complexe, faite de retours dans la même famille, grâce sans doute au droit ancien de retrait lignager, mais l’absence d’une documentation homogène rend toute attribution très périlleuse et finalement, dans cette incertitude, de peu d’intérêt.

Manoir de Roiville

DESCRIPTION

L’examen du monument lui-même nous en apprendra beaucoup plus.
Dans son état actuel, il s’agit d’un plan assez élaboré avec son grand corps de logis, ses pavillons en retour,  sa tourelle arrière ainsi que son élévation avec son étage et sa haute toiture, présentent des caractères propres à une demeure seigneuriale d’une relative importance.
Mais une étude attentive montre qu’en fait sous une grande unité sa construction s’est étalée sur plus d’un demi-siècle.

A l’origine, nous trouvons un corps de logis sur plan rectangulaire de 6 travées avec deux pièces par niveau. C’est un schéma maintenant bien connu et facilement identifiable par la présence de portes géminées au centre et les nombreuses traces qu’ont laissé derrière elles les transformations ultérieures. Nous ignorons par contre la position du massif de cheminée original et l’emplacement de l’escalier d’accès à l’étage.

Deuxième campagne

Une deuxième campagne – menée aux alentour des années 1550/1570 – vit l’édification des pavillons, celle des cheminées, la mise en place des grandes lucarnes, le remodelage des espaces intérieurs, le décor de tuileaux.
La charpente d’origine paraît avoir partiellement subsisté sur cette partie et la charpente. porte de nombreuses marques d’établissement qu’il serait intéressant de relever pour bien comprendre les transformations et les ajouts.
Lors de cette campagne, il semblerait que l’on ait repris l’ensemble du pan de bois, peut-être en mauvais état, pour l’asseoir sur un haut soubassement de pierres de moyen appareil en oolithe.
Ce fut également l’époque de l’introduction de la décoration sculptée qui s’étendit non seulement aux parties nouvelles greffées mais aussi aux parties existantes.
Il s’agit d’une décoration luxuriante, très décorative, faite de godrons, d’entrelacs, de cuirs, dont l’exécution n’est pas sans intérêt. Les parties en pierre sont pour leur part de très belle qualité et la décoration – inachevée d’ailleurs – révèle un  sculpteur bien au fait de son art.

Troisième campagne :

Enfin, quelques décennies plus tard, entre 1600 et 1605, fut édifiée en arrière, une très belle tour contenant l’escalier. Construite sur plan rectangulaire, dans l’axe de la maison elle termine harmonieusement l’ensemble déjà élevé. Un fort engazonnement nous prive de ses parties basses et sans doute de l’élan que laisse entrevoir les pentes de son soubassement. Le percement de trous à feu, pour des petites pièces à feu est significatif de l’époque encore un peu troublée de la fin XVIe siècles et de ces vieilles rancœurs mal éteintes.
Là aussi, l’œuvre de pierre est remarquable et l’on ne peut qu’admirer la qualité de la modénature de la corniche et le parti élégant adopté pour amortir au niveau du toit la saillie du conduit des latrines.
Les parties hors sols de la tourelle sont en craie glauconnieuse de moyen appareil; la dimension des blocs varie de 0.41 à 1.00, la dimension la plus fréquente étant de 0.75 environ pour des hauteurs de 0.41 m. à 0.50 m.
Les assises inférieures sont en oolithe ferrugineuse de même dimension que les blocs de marne.
C’est à Henri Pellerin, alors Président de l’Association Le Pays d’Auge que l’on doit de pouvoir encore aujourd’hui admirer Roiville. Dans un article vibrant de peine contenue, il décrivit le triste état des lieux, les trous béants dans la toiture, les soubassements effondrés, les pans de bois rongés. En même temps il lançait un appel désespéré pour trouver un homme de goût, suffisamment courageux pour s’attaquer à une telle restauration. Le Docteur Vivien et son épouse, avec foi et passion s’attachèrent à cette tâche immense. Le résultat est à la mesure de leurs peines et ne  saurons jamais suffisamment les remercier de ce merveilleux cadeau qu’ils ont fait au patrimoine augeron.

3 – PIECES JUSTIFICATIVES:

1025 – 1026
Richard II et Richard III souscrivent ensemble la charte par laquelle une certaine IMMA [60] entrant en religion donne à Saint-Wandrilles deux domaines, l’un dit  de Ticheville et du Breuil-en-Auge, situés sur la Touques, avec les moulins et les prés et toutes les autres choses en dépendant, et l’autre la Croisille, sur le Lesme.
= Bibl. nat. ms. amt. 16738, planche 3.¸ FAUROUX Marie, Actes des Ducs de Normandie in MSAN., XXXVI, 1961, pp. 174-176
+ ADIGARD des GAUTRIES Jean, « Les possessions de l’abbaye de Saint-Wandrille dans la région d’Argentan aux XIe, XIIe  et XIIIe siècles », BSHAO, XXIV, 1956, pp. 22 sq.; Ferdinand LOT, Etudes critiques sur l’abbaye de Saint-Wandrille, p. 50; E.-G. LEONARD, « Les plus anciennes chartes originales d’histoire normande ou anglaise de la Bibliothèque Nationale », Normania, 8, 4-1935, pp. 427-493 (mauvaise attribution géographique)

1050
Quand Théodoric eut été par la grâce de Dieu, ordonné abbé du couvent d’Ouche, il acheta d’Ernault, fils de Guillaume Giroie, du consentement p. 29/35 de Robert son oncle et par l’ordre du comte Guillaume, la terre de Beauquencei, comme elle avait été tenue par Baudri, archer du même comte, et la partie de la terre d’Echauffour qui est située entre le Noireau et la Charentonne, et de plus les Essarts de Henri et la dôme du moulin d’Echauffour. Ernauld fit don en outre au couvent d’Ouche de la terre de Haute-Rive et de ses appartenances, avec tous ses moutiers et terres de prêtre et en outre la terre de Dorthmus [61]
Enfin, Guillaume, son frère, fils de Guillaume, dont nous venons de parler, d’accord avec son frère Giroie et ses cousins, Giroie et Foulques, donna tous les moutiers qu’il avait en son pouvoir, moyennant une forte somme d’argent, qu’il reçut de Théodoric. Un de ces moutiers est situé au Ménil-Bénard et érigé en l’honneur de Saint-Sulpice; à autre, à Roiville, en l’honneur de saint-Léger, un autre à Monnai, que tenait Robert, et de son consentement. Parmi les autres donations, on remarquait le moutier de Ternant, et dans les Essarts un moutier en l’honneur de saint-Pierre; un autre aux Augerons avec toute sa ferme, et un autre au Bois-Hébert.
« Tous ces biens furent donnés librement avec toutes leurs dîmes, et les biens des prêtres, pour le rachat des âmes des donateurs, tant par le même Guillaume que par les seigneurs de ces moutiers, savoir, Roger Goulafre de Ménil-Bernard, Herfroi de Roiville, Robert de Monnai, Herfred de Ternant, Guillaume, prêtre des essarts, Guillaume Prévôt des Augerons, Roger Faitel-de Bois-Hébert
Enfin, Guillaume, son frère, fils de Guillaume, dont nous venons de parler, d’accord avec son frère Giroie et ses cousins, Giroie et Foulques, donna tous les moutiers qu’il avait en son pouvoir, moyennant une forte somme d’argent, qu’il reçut de Théodoric. Un de ces moutiers est situé au Ménil-Bénard et érigé en l’honneur de Saint-Sulpice; à autre, à Roiville, en l’honneur de saint-Léger, un autre à Monnai, que tenait Robert, et de son consentement. Parmi les autres donations, on remarquait le moutier de Ternant, et dans les Essarts un moutier en l’honneur de saint-Pierre; un autre aux Augerons avec toute sa ferme, et un autre au Bois-Hébert.
« Tous ces biens furent donnés librement avec toutes leurs dîmes, et les biens des prêtres, pour le rachat des âmes des donateurs, tant par le même Guillaume que par les seigneurs de ces moutiers, savoir, Roger Goulafre de Ménil-Bernard, Herfroi de Roiville, Robert de Monnai, Herfred de Ternant, Guillaume, prêtre des essarts, Guillaume Prévôt des Augerons, Roger Faitel-de Bois-Héber t[62].
« Le même Guillaume donna au même monastère, pour la rédemption de l’âme d’Emma, sa mère, une terre d’une charrue située à Verneusses. Il donna en outre la moitié du revenu des moulins, d’accord avec son frère Ernauld; tout ce qu’il avait dans son domaine, la terre de Varri, et le bois de Landigou [63] ; la terre de Burvand à Verneuces, les deux pêcheries de Ternant et à Montreuil trois fours et un domaine. Ensuite Guillaume, fils de Vauquelin du Pont-Echanfrei donna l’église de Sainte-Marie et tout ce que le prêtre Osbern tenait en sa possession, avec la dîme du droit de péage; la dîme des moulins et des charrues qu’il avait là et ailleurs ou tout ce qu’il pourrait avoir; il y a jouta ce qu’il possédait à Roiville ».
=¸ IND.: VITAL Orderic, Histoire de Normandie par Orderic Vital, moine de Saint-­Evroul, publiée pour la première fois par M. GUIZOT (Traduction de Louis Du Bois), Caen, Mancel, 1826, II, pp. 35-37; VITAL Orderic, Historiae ecclesiasticae libi tredecim… Emandavit Au­gustus Le Prevost, Préface de Léopold Delisle, Parissis, 1840, II, pp. 35-37.

1082
FAUROUX 234  1082
Guillaume, « prince de Normandie », confirme les donations faites au monastère de Saint-Wandrille par ses prédécesseurs, son aïeul Richard II et son père Robert, du temps des abbés Gérard et Gradulphus :
Les églises de Brionne et les dîmes de ses terres données par Guillaume d’Arques… Les églises de Chambois, Courbépine, la dîme de Bosguérard, la moitié de Béthencourt…
Transcription sous forme de notices des libéralités suivantes :
… Ticheville, le Breuil-en-Auge sur la Touques et la Croisille-sur-le-Rou-loir par la moniale IMMA [64]
= A.- Pancarte rédigée probablement entre 1082 et 1087. Bibl. Nat. ms. lat 16738, pl. 6.
= B.- Copie collationnée du 14 janvier 1664 par Lemansel. AD 76. 16 h. non class. provisoirement carton I.
EDIT.: Ferdinand LOT, Etudes critiques sur l’abbaye de saint-Wandrille, p. 90, n° 40 (d’après A.); Marie FAUROUX, Actes des Ducs de Normandie in MSAN., XXXVI, 1961, pp. 450 sq.;
+ ADIGARD des GAUTRIES, « Les prénoms scandinaves en Normandie de 911 à 1066 », Ann. de Norm., p. 385, n° 1. –  E.-G. LEONARD, « Les plus anciennes chartes originales d’histoire normande ou anglaise de la Bibliothèque Nationale », Normannia, 8, 4-1935, pp. 430, n° 9.

1215, sept. – Courson, Bellou, Bellouet, Genneville, Familly, etc.
Jourdain du Hommet, évêque de Lisieux donne au chapitre toute la dîme des blés des deux prébendes de Nonant, deux gerbes dans la paroisse de Lasson, le patronage et les grosses dîmes des deux portions de Notre-Dame-de-Monnay, de Notre-Dame-de-Courson, de Saint-Léger-de-Réville, de Saint-Saturnin-de-Roiville, de Saint-Pierre-de-Bellouet, de saint Sulpice de la Goulafrière, de Saint Ouen de Genneville, de Sainte Marguerite des Loges, de Saint-Jean-de-Familly, de sainte Cecile de Beuvillers et de Notre Dame de Villerville, en se  réservant le droit d’instituer dans ces paroisses les vicaires perpétuels, et oblige le chapitre à donner, sur le revenu de ces bénéfices, 100 livres par an aux dits clercs ou chapelains de la cathédrale, nommés Douze-Livres, sous la condition qu’ils y assisteraient à tout l’office. Il donne au chantre, 10 livres par an en deux termes, sur le revenu de l’église de Saint-Aubin-de-Canapeville, au doyenné de Vimoutiers, avec ce qu’il avait retiré des moines de Jumièges, tant en vassaux qu’en terres, bois et pâturages; et accorde au trésorier le patronage de l’église de Notre-Dame-de-Bellou.
Sancte matris ecclesie filliis universis ad quos presens scriptum pervenerit, Jordannus, Dei gratia Lex. episcopus, salutem in Domino. Cum ecclesie prelatos decceat ad amliandum Dei ministerium et in ecclesiis, quibus presunt Deo ministrantibus cura propiere diligenti, ut habeant unde possent convenienter sustentari et sic possint cum propheta dicere: Domine, dilexi decorem domus tue, ad honorem Dei et ecclesie Lexoviensis, cui voluit quandiu sibi placuerit nos precesse, subscripta beneficia et suscripto modo ministranturis in ea cononicis et per gratiam ministraturis conceda duximous et donanda: videlicet bladum de duabus prebendis de Nonant, duas gerbas ecclesie de Lachon, patronatum mediatis ecclesie Bellarie de Monnay et patronatum alterius medietatis, quam Guillelmus Goulafre mihi elemosinavit et donavit, et patroatum ecclesie Beate Marie de Courson. Et Guillebert Villard, quem Guillermus de Tonnencourt mihi elemosinavit et donavit cim omni servitio et redditu quem eidem Willermo debedat. Et patronatum ecclesie Sancti Leodegarii de Revilla, et patronatum ecclese Sancti Saturnini de Boevilla (sic), et patronatum ecclesie de Bellouet, et patronatum ecclesie Sancti Sulpitii de Goulafriera, et patronatum ecclesie Sancti Audoeni de Quincquevilla, et quinque sextaria avene que Aelina de Maris percipiebat in dicta ecclesia per manum capellani ejusdem ecclesie, et patronatum ecclesie Sancte Margarete de Logiis, et patronatum ecclesie Sancti Johannis de Famileio, et patronatum Sancte Cecile de Beuvillier, et patrobatum ecclesia de Villervilla…Preterea concessimus in augmentum  cantorie decem libras in ecclesie de Canaoevilla in festo Sancti Michaelis et in Ascensione Domini percipiendas annuatim, et ca que recuperavimus ab abbate et monachis Gemeticensibus, tam in hominibus quam in terris, nemoribus et pasturis.- Pretera concessimus thesaurarie patronatum ecclesia Sancte Marie de Bellou, videlicet ad unum cereum perpetuo inveniendum. Que omnia suprascripta et perpetue robur obtincant firmitatis in scriptis redigenda et sigili nostri appositione duximus roboranda. Actum aprud Lexovias, anno verbi incrnati millesimo ducentesimo quinto decimo, mense septembrre ».
=¸ EDIT.: LE PREVOST Auguste, Mémoires et notes de M. Auguste Le Prévost pour servir à l’histoire du département de l’Eure, recueillis et publiés… par MM. Léopold Delisle et Louis Passy, Evreux, Hérissey, t. III, 1869, p. 23.
+ IND.: Cart Lexov. (?) cité par Noël DESHAYES, Mémoire pour servir dans FORMEVILLE, t.II, p.91

1223, Roiville
Charte par laquelle Galeran, fils de Nicolas de Roiville (Roevilla), du consentement de Barthélémy, son frère, confirme à l’abbaye de Silli, la donation que leur a faite Raoul de Ternant, de tout le tènement de Ternant, de celle de Mathilde sa mère et d’Emma, son aïeule, et reçoit en récompense, 30 s.t.
= AD. 61. Abbaye de Silli, H. 1711.

1242 – Royal-Pré
Voir le cartulaire de cette abbaye dont les pièces les plus anciennes semblent remonter à 1242.  Il se trouve dans le fonds des archives de l’Hôpital de Honfleur : Cricqueville, Mesures : perches, pâturages, Angoville, Bastebourg, Dozulé, Clos du Mont-Gargan à Cambremer, Nicolas Jean, sieur de Bellengreville et de Crèvecoeur, Roncheville, Putôt, La Cressonnière, Fief du Mesnil, à Brucourt; famille Bence, Cricqueville et le Breuil; Mardilly, Royville -Roiville; etc.
= Archives Hôpital de Honfleur Série H. Suppl. 1607.- B. 34

1261.
SAUVAGE VIII  1261, octobre
Fouques, évêques de Lisieux, donne au chapitre de Lisieux les dîmes de Roiville, réserve faite des droits de l’abbaye du Bec, du prieuré de Saint-Cyr-de-Friardel, de l’abbaye de Sainte-Marguerite-de-Vignats et de son droit propre à la nomination du vicaire.
Carta F(ulconis), episcopi, super appropriatione decimarum ecclesie Saincti Saturnin de Raucavilla.
Universis Christi fidelibus presente litteras inspecturis, Fulco, divina permissione Lexoviensis episcopus, salutem in Domine Jesu Christo. Noverit universitas vestra non concessisse et appropriasse capitulo Lexoviensi omnes decimas frugum ecclesie Beati Saturini de Raucavilla, un suos usus proprios convertendas, salvis tanem viris religiosis abbati et conventui de Becco Helluyni et canonicis Sancti Circi de Friardel ac monialibus Sancte Margarite portionibus, quas is eisdem decimis percipiunt et percipere consueverunt ab antiquo, toto altalagio cum manzeio et terris elemosine vicario, qui pro tempore fueri in dicta ecclesia, remanente. Nos vero collationem vicarie dicte ecclesie nobis et successoribus nostris in posterum retinemus. In cujus rei testimonium presens scriptum sigilli nostri munimine fecimus roborari. Actum anni Domini m° cc° lxj°, mense octobris.
= B.N. m.s. latin 5288.
EDIT.: SAUVAGE René-Norbert, Fragments d’un cartulaire de Saint-Pierre de Lisieux dans Etudes Lexovienne, III, 1928, p. 336.
+ IND.: Gallia Christiana, t. XI, p. 783 (cité par Louis DUVAL, Rapport sur l’orthographe.., pp. 80-81).

13..
Fragment d’un inventaire du chartrier de l’abbaye de saint-Evroul: Litterae Ricardi Pantoul, de Roevilla et fratris sui; – Guidonis de Gaceyo, de hiis que habet prior de Nione. Item confirmationis ejusdem pro hominibus de Collemer.- Littera domini Philippi de Cohardon, domini de Cohardon, de XX libris annui redditus pro R. de Cohardon, marito suo.- Litterae de Mauritania, de Domo Maugis, Marchenvilla, Montlicent, Loigné, Poilié, Charençai, Aquila, omnes in eodem locule, sive in eâdem thecâ.- Littera Stephani prepositi de Mauritania, super XXV s. de foagio de Mauritania. Littera Willelmi, de Doo-Mangis, Cathalaunensis episcopi, de LX solid in molendino de Domo-Maugis, prioris et fratrum de Kantarabia de quodam virgulto;- Philippi de Castro Gonterii, domini de Domo-Maugis de porta prioratus de Domo-Maugis.-….Aquile. Petri de Logis, de LX solidis in preposittura de de Aquilâ.- Garnevilla. lettre de gaigne de pors pris en la forêt de Breteuil.- Noier, Sap-Andrey, Saint-Martin-le-Heugon, le Doit-Ertu, saint-Nicolas, Hauterive, Bauquençay,Augeron, Goulafrière, Essarz, Auguese, Hamel, Aquilavilla, Altifagum, Novum mercatum, Noion, Arnulfus.- Transcripta privilegiorum et aliarum litterarum sub sigillo episcoporum Sag. Lex. et archiepiscoporum Roth. quere in cofro super almariolum.
= AD. 61. Abbaye de Saint-Evroul, H. 553.

1453
Accord entre Marie L’Arçonneur, dame de Médavy, Roiville et Aubry-le-Panthou, et les abbesse et religieuses d’Almenêches, en présence de Gilles de Vaubourg, écuyer au sujet d’une exécution faite par celle-ci, sur la terre et le moulin de médavy, paiement d’une rente de 24 sous.
= AD. 61. Abbaye d’Almenêches, H. 369.

1455, février (n. st.)
Sentence de Jean Mallet, lieutenant du bailli d’Alençon, qui ordonne que le procès soutenu par les religieux de l’abbaye de Silli contre noble dame Marie Larçonneur, dame de Roiville et d’Auberi, au sujet d’une exécution sur elle requise en vertu d’un titre de vente hérédital de 100 s. ts. sera jugé aux assises d’Argentan parce que « icelle cause touche et regarde noblesse de fieu ».
= AD. 61. Abbaye de Silli, H. 1403.

1654, 29 septembre
Fief du Mesnil en Roiville. Vente dudit fief relevant du Roy, aux charges des rentes de sa majesté, aux termes des aveux du fief de Roiville et du Mesnil de Royville par Olivier le Sec, écuyer, sieur du Parc, aux frères Des Hayes, écuyers, sieurs du Parc, moyennant 4.726 livres
= Arch. Orne. A 180. Transcr. X. Rousseau.

1666
GENERALITE d’ALENCON
Election d’Argentan
259
Jean des Hayes, sieur de Fissemont, à Roiville; François des Hayes, sieur du Mesnil; Jean des Hayes, sieur de Boisbrun, à Saint-Germain de Montgommery; issus de Jean des Hayes,anobli en 1596, portent de… au soleil d’or avec une fleur de souci au-dessous.
261
Jacques Gouhier, sieur de Fresneui-le-Samson, à Fresnei-le-Samson; Alain Gouhier, sieur de Fontenai et Bezion, à Fontenai; Robert Gouhier, sieur de Roiville, à Roiville; Pierre Gouhier, sieur des Champeaux, aux Champeaux; Philippe Gouhier, sieur de la Bonnerie, à Camembert; Louis Gouhier, sieur du Chesnay, à Saint-Léger-des-Arrassis; Jacques Gouhier, sieur de Huberdière, aux Champeaux; tous de la même famille, portent de gueules à trois roses d’argent, 2 et 1; le comte de Caraval-Gouhier, chevalier des Ordres du Roi, demeurant au bout de la Rue des Francs-Bourgeois, à Parois, proche de la place Royale, dont le fils a épousé la fille unique de M. le Provost-de-Château-Thierry, et la demoiselle sa soeur, le fils de M. de Châteauneuf, ministre et secrétaire d’Etat; M. le comte de Vauconcourt-Gouhier, lieutenant -général des armées du roi, demeurant proche Troye, en Champagne; ceci est par M. d’Hozier écrit au bas des armes de M. des Champeaux, en 1697 (maintenus)
= GRAVELLE-DESULIS.- « Recherche de la noblesse d’Alençon faite par de Marle », Annuaire de l’Orne, 1865, pp. 285-296; 1866, pp. 254-309; 1867

1668, 23 octobre
Vente par Jean et François Des Hayes, frères, écuyers, sieurs du Parc, à Pierre Noël, sieur de Grateaux, demeurant à Croustes (Crouttes), de 6 acres en herbage, à prendre dans le Parc des Ferrières, pour 7.100 livres.
= Arch. Orne. A 180. Transcr. X. Rousseau.

1668, 23 octobre
Echange et contre échange par lequel Jean et François Des Hayes, frères, écuyers, sieurs du Parc, donnent ledit fief du Mesnil en Royville, avec charges, s’il s’en trouve, à Philippe Des Hayes, écuyer, qui leur donne en contre-échange celui de Physemont (Phisemont), relevant du baron de Mailloc.
= Arch. Orne. A 180. Transcr. X. Rousseau.

1670
Quittance donnée par Georges Dumesnil, écuyer, sieur de saint-Denis, tuteur des enfats de feu Pierre du Rioult, sieur de Champosoult, aux religieuses de Saint-Antoine de Domfront, de la somme de 300 livres, sans préjudice de ce qui est dû par le sieur de Quincey.
= AD. 61. Prieuré des Bénédictines de Vimoutiers, H. 4765.

1671, 13 février
Reconnaissance par les religieuses de Saint-Antoine de Domfront, comparantes par sœur Renée Le Mercier, supérieure, sœur Catherine Le Blanc, sous-prieure, sœur Françoise de Saint-Germain, dépositaire, sœur Claude Philippe et sœur Marie de Cherencé, discrètes de la rente de 300 livres qu’elles doivent à Pierre de Riouly, écuyer, sieur de Champosoult, héritier de messire François de Sanson, chevalier, seigneur de Saint-Denis, dont elles s’étaient chargées, à l’acquit du comte et de la comtesse de Quincey, lesquels s’étaient obligés de faire cette rente audit seigneur de Saint-Denis, par contrat du 2 novembre 1658.
= AD. 61. Prieuré des Bénédictines de Vimoutiers, H. 4765.

1671
Assemblée de parents, devant Jacques Le Vayer, lieutenant en la sénéchaussée et siège présidial du Mans, pour la nomination de curateurs aux biens de Gilles et Marie de Rioult, enfants mineurs de feu Pierre du Rioult, sieur de Champosoult, et damoiselle Marie Dumesnil sa femme, à savoir, Jacques de Saint-Denis, écuyer, sieur de Verveines, Jean-Antoine de Saint-Denis, écuyer, sieur de la Touche, Charles de Saint-Denis, écuyer, sieur de Vaugoust, Louis du Plessis, écuyer, sieur des Landes, Pierre Dumesnil, curé de la Ferrière, Abel Dumesnil, écuyer, sieur de Coulombel et Georges de Saint-Denis, après avoir fait appeler François Le Maire, écuyer, sieur de Courdelain, oncle desdits mineurs, qui a été nommé curateur.
= AD. 61. Prieuré des Bénédictines de Vimoutiers, H. 4765.

1679, 16 mars
Aveu au Roy par Philippe Des Hayes, écuyer, sieur de Bayville (Biéville) et du Mesnil de Roiville, conseiller du Roi au bailliage et vicomté d’Orbec. du fief du Mesnil en Roiville, relevant par 1/8 de fief. Il le possède par acquêt d’Olivier Le Sec, écuyer, sieur du Parc, représentant le droit par acquêt de Jacques Gouhier, écuyer, sieur de Fresnay-le-Sauxon (Frenay-le-Samson), lequel le possédait au droit de Pierre Riou, écuyer, sieur du Mesnil, et s’étend ledit fief en la paroisse dudit Royville et environs auquel il y a domaine fieffé et non fieffé, maisons et édifices, droictures et coulombier à pied, garennes et pescheries en la rivière de Vie, droits honoraires en la paroisse de Royville.
= Arch. Orne. A 180. Transcr. X. Rousseau.

1681
Sentence de Jacques Paynel, lieutenant général au bailliage d’Alençon pour les vicomtés d’Exmes, Argentan et Trun, qui condamne Jacques Poirier, marchand, à payer à Pierre Cordier, sieur de la Goupillière, fermier du fief de Belle-Etoile, en la paroisse de Roiville, les droits de treizième.
= AD. 61. Abbaye de Belle-Etoile, H. 369.

1734 – Roiville
Copie des pleds et gages plèges du plein fief de haubert, terre et seigneurie de Roiville, appartenant à haut et puissant seigneur messire Jean-René, marquis d’Osmont, chevalier, seigneur et patron de Roiville, Aubri-le-Panthou, la Frénaie-Fayel, le Ménil-Froger, tenue en son manoir seigneurial dudit lieu par André Jouanne, avocat au Parlement de Normandie, sénéchal de ladite seigneurie. Noblement tenants. La terre et seigneurie d’Orval tient un quart de fief de chevalier, possédé par messire Gédéon Aubert, chevalier, seigneur de Beaumont, Beuville et Camembert, par acquêt.- L’aînesse de la Bourdonnière, contenant 18 acres, dont les rentes ont été amorties par contrat du 13 novembre 1658, en sorte qu’elle n’est plus sujette qu’en foi et hommage, reliefs, treizièmes, aides féaux, coutumiers, regards de mariage, service de prévôté, comparance aux plaids et gages-pleiges, cour et usage, ban du moulin, amenage du tournant, curage des bieux, réparation de la motte après la première perche faite par le seigneur, corvées de bêtes aux trois saisons accoutumées, quand il y en a, tirantes et gisantes et à tous autres droits et devoirs. Aîné, J.-B. Pérain, ayant épousé damoiselle Anne-Jacqueline Gravelle, fille de feu Pierre Gravelle, sieur du Chauvin.- L’aînesse Pilet contenant 19 acres, dont sont aînés les héritiers  de jean Cordier, prêtre, sujette payer rente par chacun an à saint-Michel 19 s., à Noël, 4 chapons, 2 gélines à pâques, 40 oeufs, aider à épandre le fumier, émelonner, botteler, emmener et tasser les foins, aider à cueillir les pommes et les poires du domaine non fieffé, avec tous les autres droits ou devoirs.- L’aînesse du Verger, contenant 17 acres; aînés, Claude Duval ayant épousé Françoise le castel;- le tènement guillemette Berthelot ou de Giffard, 14 acres; le tènement des Fermes, 5 acres; le tènement des Gravelles, 22 acres, sujet au droit de rentes envers Antoine Gouhier, sieur du Chauvin; le tènement de la Mare, 7 acres; – le tènement du val-Vauthier; le tènenemnt des Becquis, 5 acres.
= AD. 61. Abbaye de Belle-Etoile, H. 370

1740 Roiville.
Mémoire pour les religieux de Belle-Etoile où il est dit qu’ils sont possesseurs du fief de Roiville en vertu d’une charte de donation de 60 sous de rente, 2 chapons, 4 gélines et 60 oeufs, faite en 1280: « Ils ne voyent point de possession ancienne de ce fief; mais par l’advis qu’un particulier leur donna en 1680, qu’ils auroient ledit fief en ladite paroisse, dont il avoit bonne congnoissance par la copie de ladite donation qu’il avoit et que plusieurs contracts s’estoient passés de sa congnoissance des terres relevant de la dite sieurie de Belle-Etoile, si on luy en vouloit faire un bail pour plusieurs années, il feroit tenir les pleds et restabliroit ledit fief qui s’estoit anéanty; ce qui ayant esté fait, il fit termer et tenir les gages plèges en 1681 et 1685 sans aucun contredit ni opposition d’aucun seigneur, et singulièrement du seigneur de Royville, qui a la grande main en ladite paroisse, lequel estant adjudicataire, par décret, depuis 20 ans du fief et terre de Royville, n’est point fait mention dans son adjudication des fiefs de Fresné-le-Samson, de Ménil-Gonfré ny de celui de Belle-Etoile tous fiefs de ladite paroisse de Royville ».
= AD. 61. Abbaye de Belle-Etoile, H. 369.

1760 – Roiville
Procès: Anne Legrand, femme Saget, contre la dame Andrieu, et Pierre Lambert, sieur de Saint-Mars, pour lui et Thomas de Bardouil, sieur de Soyeuse, l’un et l’autre ayant épousé les filles de Marc Gouhier, sieur de Royville.
= Arch. SHL. BC 603. 15 pièces.

4 – NOTES BIBLIOGRAPHIQUES:

PANTHOU Robert, « Panthou dans la toponymie normande », Cahiers Léopold Delisle, XXVIII, 1979, fasc. 1-2, pp.17-23

Aubry-le-Panthou: Guillaume Pantol (Orderic Vital, liv. V.)
« Au XIIIe siècle le fief d’Aubry-le-Panthou appartient à la famille de Bailleul. Ensuite, au début du XVe siècle (1409), il passe des Larçonneur aux Médavy. En 1588, Françoise Roussel (de Médavy) épouse (le 7 janvier) Antoine Osmont « auquel elle apporta pour toujours Aubry » (DES DIGUERES Victor, Familles illustres de Normandie. Etude historique et généalogique sur les Rouxel de Médavy-Grancey, Paris, 1870, p. 34

ROUSSEAU Xavier, Notes dactyl., s.d.
« A la veille de la révolution, la paroisse de Roiville était partagée en trois fiefs: °.- Roiville, proprement dit. – Belle-Etoile (déjà constitué en 1280). 3°.- Le Mesnil de Roiville, qui était un 1/4 de fief relevant du roi sous Argentan. Voici le nom des possesseurs connus:

1°.- Pierre Riou, écuyer, sieur du Val, demeurant à Champosoult, que nous croyons être le procureur du roi en la vicomté d’Argentan, d’une famille anoblie en 1596.
Armoiries : d’argent à l’aigle à deux têtes éployée de sable.

2°.- Pierre Gouhier, écuyer, sieur de Fresnay le Sauxon (le Samson)
Armoiries : de gueules à 3 roses d’argent, posées 2 et 1.

3°.- Olivier Le Sec, écuyer, sieur du Parc, demeurant à Réveillon, anobli en 1601, qui le 29 septembre 1654, pour le prix de 4727 livres, vendit le Mesnil à:
Armoiries : D’azur à un chevron d’or accompagné de 3 besants d’or, 2 et 1.

4°.- Jean et François Des Hayes, écuyers, issus de Jean, anobli 1596, qui avait épousé en 1626, Florence-Anne Bernart, et était seigneur et patron de Fresnay-le-Samson, conseiller du roi, lieutenant général civil et criminel en la vicomté d’Exmes. Les deux frères, le 23 octobre 1668, cédèrent le fief du Mesnil à:

5°.- Maitre Philippe Des Hayes, sieur de Bayville (Biéville), conseiller du roi, assesseur au bailliage et vicomté d’Orbec, demeurant en la paroisse de Notre-Dame-de-Courson, qui, en échange leur abandonna le 1/4 de fief de Phisemont, sis à Saint-Martin-de-Mailloc.
Le lendemain, 24 octobre, le nouveau maître du Mesnil de Roiville vend, crée et constitue à fin d’héritage perpétuel au bénéfice de son gendre, Thomas Le Cornier, sieur de la Toutinière, conseiller du roi, receveur général des Gabelles de la généralité d’Alençon et à demoiselle Marie Des Hayes, son épouse, la somme de trois cents livres tournois de rente hypothèque, au denier dix-huit, que le sieur de Bayville consent sur luy estre prise, cueillie et levée, chacun an sur ses biens meubles et immeubles. Et fur le constitution ainsy faite par ledit sieur de Bayville au profit du sieur de la Toutinière

Aux Archives de l’Orne, série A, la liasse 180 contient l’aveu que le 16 mars 1679, maistre Philippe Des Hayes rendait au roi pour le fief du Mesnil. On y trouve l’origine de la propriété, les noms des trois premiers seigneurs que nous citons et la désignation du fief « sis en la paroisse de roiville et environs, auquel il y a domaine fieffé et non fieffé, maisons, édifices, droictures, coulombier à pied, garenne et pescheries en la rivière de Vie, droits honoraires en la paroisse de Roiville, jardins, près, herbages, terres labourables et non labourables, d’une contenance de cinquante acres.

6°.- Jean-Baptiste Des Hayes, fils de Philippe, et son héritier en partie, recueillit au décès de ce dernier le fief du Mesnil et comme son père connut des embarras d’argent. Aussi, le 17 octobre 1719, vendit-il, moyennant 7.500 livres à Charles-Henry-Guy de Bonnechose, seigneur et patron du Mesnil-Germain, l’herbage du Mesnil, d’une contenance de 10 à 11 acres, borné par le manoir seigneurial du Mesnil, le chemin de Vimoutiers et la rivière de Vie. Cet herbage allait passer par de nombreuses mains; il vient de faire retour au possesseur du Mesnil.
Jean-Baptiste vivait encore en 1696.
Armoiries : D’azur à un soleil d’or en chef et un souci aussi d’or tigé et feuillé de mesme en pointe.

7°.- Les Gouhier convoitaient ce fief qui avait appartenu à leur famille [65] et se trouvait si proche de Fresnay-le-Samson; ils l’acquirent à une date inconnue [66]
Adrien qui en est pourvu dès 1758, était né en en 1665 et avait épousé Marie-Magdeleine d’Escorches, née en 1702. Celle-ci, veuve en 1736, fit en 1737 profession au monastère des Clairets () où elle mourut en 1753.

8°.- Leur enfant unique, une fille, Marie-Magdeleine Gouhier, prit pour mari en 1725, Charles du Merle, né à Lavrigny en 1689, qui en 1710 servait comme cornette au régiment de Rohan Dragons et du fait de sa femme, devint seigneur du Mesnil et de Fresnay-le-Samson. De son propre chef, seigneur de Blancbuisson (Saint-Pierre-du-Mesnil, Eure), où il fixa sa résidence et en 1730 réalisé des travaux considérables; les noms des époux se lisent encore en façade du château. Quatre fils et cinq filles étaient nés de cette union.

9°.- Ce fut le dernier garçon, Charles-Gabriel du Merle, baptisé en 1732, qui hérita de Fresnay-le-Samson et sans doute aussi du Mesnil.
Armoiries : De gueules à 3 quintes feuilles d’argent posées 2 et 1.

Le manoir, dans son état actuel, présente deux époques de construction.

La tour arrière, bâtie en pierre et ayant vue sur la rivière, paraît antérieure à la guerre de Cent Ans; elle s’accompagnait d’une habitation. Cette tour était un élément défensif, commandant en rive droite de la Vie, le chemin antique de Sées à Lisieux par Exmes; alors qu’en rive gauche, la garde était assurée par le Fort-Fresnay (sur Fresnay-le-Samson) dont il reste des vestiges importants.

Les documents que nous citons n’indiquent jamais lesquels des seigneurs résidèrent ici. On se l’explique. La forteresse, à la libération du territoire (1449), avait perdu son intérêt stratégique; le domaine, modeste (50 acres) était d’un revenu insuffisant, ordinairement son possesseur était nanti de quelque autre fief plus glorieux qu’il habitait; et même il obtenait souvent un office de judicature qui le retenait à la ville. Alors, le Mesnil était déchu en ferme et mis en location.

Cependant, il a été habité noblement, au moins par ses bâtisseurs que nous soupçonnons être les prédécesseurs d’Olivier Riou et peut-être Guillaume et Bonaventure Gouhier, frères et écuyers, dits expressément habitant Roiville, lesquels, en 1522, se permirent de « s’emparer du bénéfice de la seigneurie et paroisse dudit Roiville, d’en chasser maistre Jehan Le Petit, paisible curé. Is furent appelés pour ce fait le 12 novembre de cette dite année aux assises d’Argentan et Exmes, devant noble homme Michel Avesgo, écuyer, licencié en lois, lieutenant particulier de Monsieur le bailli d’Alençon, ès vicomté d’Argentan et Exmes. Le dit Le Petit déclara qu’il avait été nommé à la cure par feu noble et vénérable maître Robert Rouxel et par deffunct messire Rouxel, chevalier, seigneur de Médavy, tous deux frères audit Allain, enfants et héritiers de feu messire Pierre Rouxel, chevalier, possesseur indiscutable de ladite seigneurie de Roiville. En conséquence, le prêtre demandait à être maintenu dans sa cure. Et il obtint satisfaction ».

Autres notes:

« De MAGNY cite Christophe Gouhier qui en 14.2(?), épouse Isabelle de Rouxel de Médavy; il acquit la terre de Roiville de Pierre Rouxel, seigneur de Bretel et de Royville. Il fut inhumé le 4 septembre 1504 dans l’église Saint-Saturnin de Roiville.

L’un de ses fils, Guillaume, est l’auteur de la branche de Roiville.

Le 15 avril 1626, François Gouhier, écuyer, seigneur et patron de Fresnay-le-Samson, conseiller du roi, lieutenant civil e  criminel au bailliage d’Alençon pour les vicomtés d’Exmes et d’Argentan, fils de Charles Gouhier, écuyer, sieur de la Bretonnière, épousait demoiselle Françoise Florence Bernard, fille du seigneur de Courménil.
Ils n’eurent pas d’enfants.

Le fief passa à son neveu, mais resta dans la même maison.

Jacques Gouhier était seigneur du Mesnil en 1696 [67]
Les faibles dimensions du manoir laissent à penser que le seigneur ne l’habitait pas d’une manière constante. Il est cependant certain que ce fut un Gouhier qui le construisit.

La seule mention expresse que je trouve du fief du Mesnil en Roiville concerne François Gouhier, écuyer, seigneur et patron de Fresnay-le-Samson, Conseiller du Roi, lieutenant ancien civil et criminel au bailliage d’Alençon pour les vicomtés d’Exmes et d’Argentan, fils de Charles Gouhier, écuyer, sieur de la Bretonnière, qui le 15 avril 1636 épousait Florence Bernard, fille du seigneur de Courménil. Ils n’eurent pas d’enfants.
Comment le Mesnil était-il venu aux Gouhier ? Il y a deux manières possibles – je ne sais trancher, ne possédant de nobiliaire complet.

Je constate:
1°.-  qu’en 1482 (?), Christophe Gouhier épousait Isabelle de Rouxel de Médavy (voir ci-dessus)…..
2°.- Guillaume Larconneur, écuyer, sgr. de Roiville et de Médavy, capitaine des villes et château d’Argentan, fut tué à la bataille de Verneuil. Sa fille et héritière, Marie, épousa en premières noces, Alain de Vieuville et en deuxièmes noces Jean Rouxel.
Je suis donc incertain sur la manière dont les Gouhier acquirent le Mesnil. Peut-être au moment où le fief fut partagé.

5 – BIBLIOGRAPHIE:

ADIGARD 1956.
ADIGARD des GAUTRIES Jean, « Les possessions de l’abbaye de Saint-Wandrille dans la région d’Argentan aux XIe, XIIe  et XIIIe siècles », BULL. SOC. HISTORIQUE ET ARCH. DE L’ORNE, XXIV, 1956, pp. 22 sq.

BEAUREPAIRE 1979.
BEAUREPAIRE François de, Les noms des communes et des anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, Picard, 1979.

Catalogue 1870.

Catalogue d’un Bibliophile Bourguignon (Claudin, 1870), p. 106, art. 950.
+ IND.: Arch. SHL. NE. 23.2. Vimoutiers, 4. Roiville. (note ms. au crayon de la main de Ch. Vasseur: 64h1)

Château
« Château en bois – Motte entourée de fossés au Sud-ouest de l’église – Xe – XIe siècle », Bull. mon., II, p. 251.

COTTIN Michel, « Le Mesnil de Roiville », PAR, 43, N° 12, Décembre 1993, pp. 21- 26, ill.
COTTIN Michel, « Roiville et le Manoir du Mesnil de Roiville »,  BULL. SOC. HISTORIQUE de VIMOUTIERS n° 23, 1993 (Février 1994), pp. 26-39, ill.

DETERVILLE 1982.

DETERVILLE Philippe, Le Manoir du Mesnil de Roiville dans Grands et Petits Manoirs du Pays d’Auge, Condé-sur-­Poireau,

Corlet, 1982, 25 x 33, 312 p., ill. couv. ill.pp. 156-158
logis modifié,  décor de godrons,  portes jumelées au centre, cheminé aux extrémités du logis, tourelle d’escalier dans l’axe des portes, pavillons en saillie, toits en hache,

DETERVILLE 1993.
DETERVILLE Philippe, « Après vingt ans d’oubli, il a retrouvé son faste d’antan: Le Mesnil de Roiville », Maisons Normandes, N° 16, Avril/Mai 1993, pp. 22-28, ill.

DOUARD 1993.
DOUARD Christel, DUCOURET Jean-Pierre, MENANT Marie-Dominique, RIOULT Jean-Jacques et al., Le Manoir en Bretagne, Paris, Imp. Nationale – Cahiers de l’Inventaire, 1993, 21 x 27, 348 p., 362 ill.

DU BOIS 1828
DU BOIS Louis, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements composant la Normandie, Caen, Mancel, 1828. In-8°, 636 p.,

DUVAL 1903
Louis DUVAL, Préfecture de l’Orne. Rapport sur l’orthographe des noms de communes du département de l’Orne, Alençon, A. Herpin, 1903, p. 10-11:

ETIENNE-STEINER 1990.
ETIENNE-STEINER Claire, « Le manoir d’après les aveux à la Chambre des Comptes de Normandie (XVIe – XVIIe siècles) », Histoire de l’Art, n° 9/10, 1990, pp. 55-61

FAUROUX 1961.
FAUROUX Marie, Actes des Ducs de Normandie in MSAN., XXXVI, 1961
acte de 1025-1026 concernant le domaine d’Imma à Ticheville.

FORMEVILLE 1873.
FORMEVILLE Henry de, Histoire de l’ancien évêché-comté de Lisieux – comprend: Introduction à l’Histoire de l’Evêché-Comté de Lisieux. Les Mémoires de Noël Deshays. Les Huguenots et la Saint-Barthélemy à Lisieux. Quatre appendices comprenant la Table du Cartulaire de l’Evêché, les Rôles des Fiefs de la Vicomté d’Auge, de Pont-Authou et Pont-Audemer, d’Orbec, etc., Lisieux, E. Piel, 1873, 2 vol., In-4°, 11-dcliii et 419 p.

FOURNEE 1973.
FOURNEE Dr Jean, Le culte populaire et l’iconographie des Saints en Normandie. Etude générale, Paris, SPHAN, 1973, 287 p.

LE BOEUF 1990.
LE BOEUF François, « Les manoirs du canton de Sablé (XVe-XVIe siècles », Histoire de l’Art, n° 9/10, 1990, pp. 43-55, ill.

LE HARDY 1869.
LE HARDY Gaston, Un gentilhomme normand au XIe siècle (Guillaume Pantol ou Pantou) dans MSAN, XXVI², Novembre 1869, pp. 735-746
« dîme des moulins de Roiville donnée à l’abbaye de Saint-Evroult pour la fondation du prieuré de Noron. »

LEPELLEY 1993.
LEPELLEY René, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau/Caen, Corlet/Presses Universitaires de Caen, 1993, 140×220, 278 p.

LE PREVOST 1844.
LE PREVOST Auguste, Pouillés du diocèse de Lisieux, recueillis et annotés, Caen, A. Hardel, 1844, In-4°, 100 p.
LE PREVOST 1869.
LE PREVOST Auguste, Mémoires et notes de M. Auguste Le Prévost pour servir à l’histoire du département de l’Eure, recueillis et publiés par MM. Léopold Delisle et Louis Passy – Table des abbayes et des prieurés, des léproseries et des chapelles, des fiefs, des manoirs, des cours d’eau et des noms de lieux anciens, dressée par M. A. Chassant, 3 vol. Evreux Hérissey, 1862-1869-1869, in-8°, XXXV-576, 632, 582
LE PREVOST 1740.

LE PREVOST Jean, Les Vies des Saints Patrons du Diocèse de Lisieux, Lisieux, J. A. Du Ronceray  s.d. (c. 1740), In-16, 275 p.

LOT 1913
LOT Ferdinand, Etudes critiques sur l’abbaye de Saint-Wandrille avec 9 phototypies hors texte, Paris, 1913, p. LXXVIII et 105.

MANNEVY 1989.
MANNEVY Yvonne, « Sortie (des Amis de L’Aigle) du 26 juin 1988 », Les Amis de L’Aigle, bull., n° 15, juin 1989, pp. 17-24, ill.

MORLET 1985.
MORLET Marie-Thérèse, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule, v. III, « Les noms de personnes contenus dans les noms de lieux », Paris, CNRS, p. 369b s.v.

MUSSET 1945.1.
MUSSET Lucien, « Notes pour servir d’introduction à l’histoire foncière de la Normandie. Les domaines de l’époque franque et les destinées du régime domanial du IXe au XIe siècle », BSAN, XLIX, 1942-1945, pp. 7-97
MUSSET 1955.30
MUSSET Lucien, « Contribution à l’étude toponymique de l’habitat dispersé en Normandie », BSAN, LII, 1952-1954 (1955), pp. 297-302
MUSSET 1961.83.
MUSSET Lucien, « Sépultures franques rue Saint-Saturnin, à Avranches », Revue de l’Avranchin, t. XXXIX, n° 228, septembre 1961, pp. 105-108; BSAN, LVI, 1961-1962 (1963, pp. 683
MUSSET 1982.246.
MUSSET Lucien, Signification et destinées des domaines excentriques pour les abbayes de la moitié septentrionale de la Gaule jusqu’au XIe siècle dans Sous le règne de Saint-Benoît, Genêve, Droz, 1982, pp. 167-182.
MUSSET 1982.251.
MUSSET Lucien, Signification et destinées des domaines excentriques pour les abbayes de la moitié septentrionale de la Gaule jusqu’au XIe siècle dans Sous le règne de Saint-Benoît, Genêve, Droz, 1982, pp. 167-182

NEDELEC 1985.
NEDELEC Yves, « Le Mesnil de Roiville », Société d’archéologie et d’histoire de la Manche – Mélanges multigraphiés, 14e série, 1985, pp., 41-42
d’Ecorches; Rioult; Le Sec des Hayes; Gouhier

NEGRE 1991.
NEGRE Ernest, Toponymie Générale de la France, Genève, Droz, 1991.

PANTHOU 1979.
PANTHOU Robert, « Panthou dans la toponymie normande », Cahiers Léopold Delisle, XXVIII, 1979, fasc. 1-2, pp.17-23

PELLERIN 1951
PELLERIN Henri, « Le Mesnil de Roiville », PAR, 1, N° 2, Juillet 1951, p. 8 (art. non signé)
+ IND.: note sur son état d’abandon et rêverie « sur ce que pourrait devenir ce chef-d’œuvre si quelque riche amateur d’art en devenait amoureux. Un miroir d’eau en gradins, animerait un jardin à la française… ».
PELLERIN 1956
PELLERIN Henri, « Le Mesnil de Roiville », PAR, 6, N° 11, Novembre 1956, pp. 1-6, ill. dessins J. Bureau.
PELLERIN 1956
PELLERIN Henri, « Le Manoir de Roiville est sauvé », PAR, 6, N° 12, Décembre 1956, p. 7.

PENAULT 1992.
PENAULT Pierre-Jean, « Le Mesnil de Roiville », PA, 42, N° 12, Décembre 1992, p. 27, ill.

ROUSSEAU s.d.
ROUSSEAU Xavier, Notes dactyl., s.d.

SAUVAGE 1876.
SAUVAGE abbé Eugène-Paul-Marie, Abrégé de la vie et des miracles de Saint Wulfran archevêque de Sens et moine de Fontenelle par Dom Guillaume LA VIEILLE religieux de Saint-Wandrille extrait avec d’autres pièces normandes du registre des chartres, pièces et Escriptures du Prieuré de Marcoussis et publié pour la première fois avec des notes historiques et bibliographiques par…, Rouen, Ch. Métérie, 1876, In-4°, LXI-35 p., ill., (chapelle Saint-Saturnin), 2 pl. h.t.
SAUVAGE 1928.

SAUVAGE René-Norbert, Fragments d’un cartulaire de Saint-Pierre de Lisieux dans Etudes Lexovienne, III, 1928, pp.327-357

6- Carnets de Charles VASSEUR:

Doyenné de VIMOUTIERS.
4 – ROIVILLE – Roevilla, Raucavilla, Roeville, Roueville
Ban de 1272 – Belot de Royeville –  d’Hozier 402
Voir St Evroult Ordéric Vital tome II
Formeville I 472 – II p.103 – 213
Extraits   de la Ste Historique de Lisieux 19
Catalogue d’un bibliophile bourguignon (Claudin 1870) p.106 art.950
Election d’Argentan, sergenterie d’Hiesme – 105 feux.

Sous l’invocation de St Saturnin

Patronage:
XIVe    Episcopus lexoviensis
XVIe    Capitulum lexoviense
XVIIIe ….

Curés:
Fournet 1764-1774
Desplanches 1781-1787

Insinuations:
Recherche de 1666
Jean Deshays, seigneur de Vilemont, issu de Jean, anobli en 1596
François Deshays, seigneur du Mesnil, est de la même famille
Robert Gouhyer, seigneur de Royville, ancien noble.
Roiville – château en bois, motte entourée de fossés au sud-ouest de l’église 10e ou 11e siècle.

[1] A notre connaissance, il existe peu de travaux sur ce domaine et l’essentiel de notre documentation est constitué par les recherches de Charles Vasseur: Arch. SHLisieux. Fonds NE. 23.2 Doyenné de Vimoutiers. 4-Roiville; et les notes remises au Dr VIVIEN et à Madame par Xavier ROUSSEAU. Il existe par contre aux Archives départementale de l’Orne de nombreux documents originaux que nous utiliserons en partie.

[2] Je tiens à remercier tout particulièrement notre ami Dominique FOURNIER qui a repris complètement ce chapitre et y a apporté les corrections et les compléments indispensables.

[3] DU BOIS 1828, p. 550.

[4] DU BOIS 1828, p. 530.

[5] Gallia Christiana , t. XI, p. 783; FORMEVILLE 1873, I, pp. lxxij-lxxiij: DUVAL 1903, pp. 80-81;  SAUVAGE 1928, p. 336.

[6] FORMEVILLE 1873, I, p. lxxiij.

[7] Tome II, p. 35 (dit p. 415, par erreur.)

[8] LE PREVOST 1844, p. 36, avait bien identifié ce lieu, aujourd’hui la Trinité-de-Réville, Arr. de Bernay, canton de Broglie, dit aussi Réville-sur-Charentonne (DU BOIS 1828, p. 530). Sur les autres formes anciennes voir LE PREVOST 1844, pp. 36-37.

[9] Etat des revenus dont les chanoines de Lisieux jouissaient en commun au XV siècle publié par LE PREVOST 1844, p. 64. Cette forme pourrait prêter à confusion avec la première mention attestée de la paroisse de Réville-sur-Mer , Arr. de Valognes, canton de Quettehou. BEAUREPAIRE 1986, p. 182..

[10] FORMEVILLE 1873, i, p. lxxiij.

[11] LOT 1913, p. LXXVIII et 105,

[12] BEAUREPAIRE 1979, p. 131.

[13] MORLET 1985, p 369b. s.v. HRODO .

[14] NEGRE 1961, v. II, p. 955, n° 17157.

[15] Charles ROSTAING, Les noms de lieux , Paris, 1948, p. 73 sq; Dominique FOURNIER.

[16] Voir MUSSET 1963 et FOURNEE 1973, p. 37.

[17] Voir LE PREVOST 1740, p. 91.

[18] François de BEAUREPAIRE, op. cit. , p. 7 sq.

[19] Dominique FOURNIER.

[20] Dominique Fournier préconise une certaine prudence dans les datations d’occupation à partir de cette seule terminaison, l’emploi en ayant été encore courant parfois jusqu’au début du XIXe siècle.

[21] Toponymes relevés sur la Carte IGN au 25.000e – 1714 Vimoutiers Est, 1979.

[22] Selon MUSSET 1946.1., p. 60: « le grand mouvement de restitution des églises, consécutif à la Réforme Grégorienne, n’ayant atteint le Normandie que très tard, vers la fin du XIIe siècle ».

[23] LOT Ferdinand, Etudes critiques sur l’abbaye de Saint-Wandrille avec 9 phototypies hors texte , Paris, 1913, p. LXXVIII et 105 en y reconnaissant Rouville, Arr. du Havre, canton de Bolbec. Pour sa part, François de BEAUREPAIRE, Les noms des communes de la Seine-Maritime , Paris, Picard, 1979, p. 131, attribue également ce Roevilla à Rouville, mais aussi à Royville, canton de Bacqueville.

[24] Sur les propriétés excentrées des abbayes voir MUSSET 1982.246.

[25] Sur ces donations, voir LOT, op. cit. p. LXXVIII . – FAUROUX 1961, p.174 sq; 247-248; 453.

[26] Sur Emma, voir:  SAUVAGE 1876, p. 24.

[27] Voir LONGNON 1903, op. cit. , p. 263.

[28] Mention en 1214 relevée par DUVAL 1903, p. 78-79 dans le Cartulaire de Saint-Wandrille .

[29] Voir SAUVAGE 1876, pp. XX-XXi et le cul-de-lampe, page LXII.

[30] Sur son culte, voir FOURNEE, op. cit .

[31] Voir notes bibliographiques ci-dessous.

[32] LE HARDY.

[33] 1607 B. 34.

[34] RAULT Fernand , « Le Prieuré de  Royal-Pré », PA, 30, N° 4, Avril 1980, pp. 7-14

[35] LONGNON, op. cit. , p. 261,B.

[36] SAUVAGE 1928, VIII, p. 336.

[37] FORMEVILLE, II, p. 103.

[38] Les patronages des deux église de Saint-Léger-de-Réville et de Saint-Saturnin de Roiville furent données à l’église de Lisieux par la même charte de 1215 éditée par LE PREVOST et DELISLE, Notes , III, p. 23. Elle y apparaît sous la forme de Boevilla mais c’est la seule des trois paroisses du diocèse dédiées à saint Saturnin susceptible d’être concernée. Selon CHARPILLON et CARESME, Dictionnaire , II, p. 937-938, celle de Réville aurait été cédée à l’évêque par l’abbé de Saint-Evroult

[39] FORMEVILLE, op. cit. , t I, p. cccclxxij, note 2, et t. II, p. 182.

[40] FORMEVILLE, id° , p. 213.

[41] LE PREVOST 1844, p. 58, repris FORMEVILLE, op. cit. , I, p. lxxij et II, p. 103 donne la date de 1259.

[42] SAUVAGE 1928, VIII – p. 336.

[43] Note de Xavier Rouseau. Cf. ci-dessous

[44] Aveu de 1679. Cf. pièces justificatives..

[45] Orderic VITAL, II, pp. 36-37.

[46] AD 61. H. 1711.

[47] D’HOZIER, cité par Charles VASSEUR, Arch. SHL. NE 2. Vimoutiers 4.

[48] DALLET, dans BSHV , n° 20 .

[49] Victor Des Diguères, Familles illustres de Normandie.

[50] Victor Des Diguères, op. cit. .

[51] AD 61. H. 369.

[52] Armoiries : d’argent à l’aigle à deux têtes éployée de sable.

[53] Armoiries : de gueules à 3 roses d’argent, posées 2 et 1.

[54] Armoiries : D’azur à un chevron d’or accompagné de 3 besants d’or, 2 et 1.

[55] Armoiries : D’azur à un soleil d’or en chef et un souci aussi d’or tigé et feuillé de mesme en pointe.

[56] Note de Xavier ROUSSEAU: « Dans la Généalogie d’Escorches par Godet de Romanet: Marie d’Escorches, épousa par contrat passé à Sainte-Croix-du-Mesnil–Gonfray, le 16 décembre 1576, Tanneguy Gouhier, écuyer, sieur de Launay et de Royville, fils d’Ambroise, écuyer, sieur de Royville, et de Jeanne Le Verrier. Tanneguy Gouhier ayant été fait prisonnier de guerre par les Ligueurs et conduit par eux à Rouen, sa femme, pour payer partie de sa rançon, vendit pour 333 écus d’héritages à Royville, par acte du 19 mai 1591. Elle était veuve et tutrice de deux de ses enfants encore mineurs le 19 avril 1610.

[57] Dans une autre note de X. ROUSSEAU: « Pommereu, Intendant d’Alençon dit qu’en 1696, le fief du Mesnil appartient à Jacques Gouhier.)

[58] Armoiries : De gueules à 3 quintes feuilles d’argent posées 2 et 1.

[59] Notes manuscrites de Xavier ROUSSEAU, coll. Dr Marc VIVIEN et Madame. « .

[60] C’est la même Imma qui contribua à la construction du réfectoire  de sant-Wandrille (Inventio et Miracula S. Vulfrani , par. 26.)

[61] Ce nom n’est pas connu. Peut-être s’agit-il d’Ommoi.

[62] Note de LE PREVOST, Orderic Vital , t. II, p. 36 : « Les églises citées dans ce paragraphe comme ayant été données par Guillaume, fils de Guillaume Giroie, sont celles de la Goulafrière (Saint-Sulpice), Réville (Saint-Léger), Monnai (Notre-Dame), Ternant (Notre-Dame), Les essarts en Ouche (Saint-Pierre); les Augerons (Saint-Aquilin), et le Bosc-hébert, hameau de Verneusses. Cette dernière n’est désignée que comme chapemme dans la charte de Henri Ier « .

[63] Note de LE PREVOST, p.37 : « Probablement les Landelles, hameau de Verneuces » (Verneusse) ».

[64] Voir l’acte de 1025-1025 FAUROUX 55.

[65] Note de Xavier ROUSSEAU: « Dans la Généalogie d’Escorches par Godet de Romanet: Marie d’Escorches, épousa par contrat passé à Sainte-Croix-du-Mesnil–Gonfray, le 16 décembre 1576, Tanneguy Gouhier, écuyer, sieur de Launay et de Royville, fils d’Ambroise, écuyer, sieur de Royville, et de Jeanne Le Verrier. Tanneguy Gouhier ayant été fait prisonnier de guerre par les Ligueurs et conduit par eux à Rouen, sa femme, pour payer partie de sa rançon, vendit pour 333 écus d’héritages à Royville, par acte du 19 mai 1591. Elle était veuve et tutrice de deux de ses enfants encore mineurs le 19 avril 1610.

[66] Dans une autre note de X. ROUSSEAU: « Pommereu, Intendant d’Alençon dit qu’en 1696, le fief du Mesnil appartient à Jacques Gouhier.) .

[67] Ceci ne s’accorde pas bien avec le rapport de Raousset et il faut considérer, une fois de plus, combien il est difficile de rattacher ces seigneurs les uns aux autres. .

PREAUX-Saint-Sébastien


NOTES sur SAINT SEBASTIEN DE PREAUX

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives ShL.

1 – Bibliographie:

BEZIERE,
ALIX abbé Frédéric, Saint-Sébastien, sa vie, son culte, son pèlerinage. Pèlerinage de Préaux, orné de quatre planches hors texte. Deuxième édition, Caen, Chesnel, 1912, In-16, 21 p.
BILLY Jacques, Haras et élevages de Normandie, Condé-sur-Noireau, Corlet, 1984, 319 p., ill.
GODESCART, Description des pèlerinages de Préaux, suivie de la vie de Saint-Sébastien et des hymnes de Saint-Sébastien et de la prose, dédiée aux pèlerins qui font ce voyage, A Lisieux, Chez Hersant, Marchand d’images, faubourg Saint-Désir, 1850, In-32, 35 p.
GUIBLAIS Raymond, Promenades dans le canton d’Orbec-en-Auge (Calvados), Rennes, Imprimerie Bretonne, 1959, In-8ø, pp. 38-42
JOUAN Isabelle dir., Pays d’Auge – Un terroir, un patrimoine – Guide des cantons de: Lisieux II, Saint-Pierre-sur-Dives, Livarot, Orbec,s.l.s.d. Pays d’Accueil Sud-Pays-d’Auge (1989), 110 x 210, 81 p. 6 cartes h.t.
LE CLERC Léon, « Chaumières normandes – Préaux », L’Illustration
rec. factice « Pages de Tourisme de l’Illustration « )
LESAGE Georges, « Retour d’un pèlerinage de Préaux … l’époque révolutionnaire », PAR, 25, N° 2, Février 1975
LETOREY Dominique : des bois de Meulles … la Fontaine du val Ratier
PAR 47e année – n°9 décembre 1997.8
LEVEQUE Jean, Saint-Sébastien-de-Préaux, pèlerinage du Pays d’Auge, Illustrations du Commandant Richard Mouton, Bernay, Claudin, 1958,In-8ø, 38 p.
PANNIER Arthème, dans CAUMONT Arcisse de, Statistique monumentale, t.V, pp. 747 sq.; et la suite d’articles de Henri PELLERIN parus dans cette revue d’Août 1960 … Septembre 1962. Voir également: MAYER Annie, Ministère de la Culture et de la Communication Direction du Patrimoine. Catalogue des Plans et Dessins des Archives de la Commission des Monuments Historiques – Tome I, Basse-Normandie: Calvados, Manche et Orne. Introduction de Françoise Berce, Caen, Lafond, 1980, 167 x 250, VII, 367 p., ill. couv. ill.;
PELLERIN Henri, « Saint-Sébastien-de-Préaux. Eglise de Saint-Sébastien-de-Préaux – PAR, 10, N° 8, Août 1960, pp. 11-15; N°9, Septembre 1960, pp. 4-10: « Intérieur de l’église de Saint-Sébastien »; N° 10, Octobre 1960, pp. 10-16: « Découvertes effectuées dans le chœur de l’église »; N° 114, Novembre 1960, pp.14-19: « Le Patronage de l’église de Préaux »; N° 12, Décembre 1960, pp.14-20: « Histoire de l’église de Préaux »; 11, N° 1, Janvier 1961, pp.13-18: idø; N° 2, Février 1961, pp. 10-16: idø; N° 3, Mars 1961, pp.9-14: idø; N° 4, Avril 1961, pp. 9-16: idø; N° 5, Mai 1961, pp. 7-12: »Vie de Saint-Sébastien »; N° 6, Juin 1961, pp. 12-16: « Le pèlerinage de Saint-Sébastien »; N° 7, Juillet 1961, pp. 9-14, idø; N° 8, Août 1961, pp. 5-12, idø; N° 9, Septembre 1961, pp. 7-14: « Le château de Préaux », ill.; N° 10, Octobre 1961, pp. 9-15,: idø; N° 11 Novembre 1961, pp. 7-14,: « Histoire du château de Préaux », dessins de pavés, cheminée; N° 12, Décembre 1961, pp. 19, idø; 12, N° 1, Janvier 1962,pp. 14-20, « Une attaque de la ferme de Gassart sous la Révolution »; 12, N° 2, Février 1962, pp. 12-17: « Le fief de Hayes-Gassart »; N° 3,Mars 1962, pp. 13-17,: idø; 12, N° 4, Avril 1962, pp. 6-11: « Lachapelle Saint-Gabriel »; PAR, 12, N° 5, Mai 1962, pp. 9-15: »Fatouville-L’Epinay »; 12, N° 6, Juin 1962, pp. 13-20: « Le petit manoir de la Vatterie. Le Manoir de la Besnardière »- cheminée XVIIe ;12, N° 7, Juillet 1962, pp. 17-19: « Noms de lieux de Saint-Sébastien-de-Préaux »; 12, N° 7, Juillet 1962, pp. 17-19: idø; 12, N° 8, Août 1962, pp. 16-20: idø; 12, N° 9, Septembre 1962, pp. 12-15: « Voies anciennes. Maires. Bibliographie. Statistique ».
PERROTTE Vital, Notice historique et statistique sur la commune de Saint-Sébastien-de-Préaux, Vimoutiers, 1892, In-8ø, 24 p.= Arch. Départ. Calv., Br. 3324

2 – Pièces Justificatives:

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT.
Notes par M. Pannier, de la Société française d’archéologie.
Préaux, Ecclesia de Pratellis.
La commune de Préaux est réunie, pour le culte, à celle de Meulles. L’église s’élève dans une plaine, à 2 kilomètres du bourg de Meulles et à 1 kilomètre seulement de la route d’Orbec à Livarot. Cette église, placée sous l’invocation de saint Sébastien, appartient à la dernière époque de l’ogive.
Le mur méridional de la nef est percé de trois fenêtres dont deux, divisées par un seul meneau, présentent dans leur partie supérieure des compartiments flamboyants. La fenêtre du milieu a été refaite. Au nord, il n’y a que deux ouvertures: l’une trilobée, l’autre partagée par un meneau prismatique. Les fenêtres du choeur sont modernes et construites sans goût. Celle du chevet a conservé sa forme primitive et offre une grande ogive qui a été bouchée lorsqu’on a placé le retable du maître-autel. La sacristie, placée au nord, date de la fin du XVIIe siècle, ainsi que l’indique le chiffre 1680 gravé au-dessus de la porte.
Le portail s’élève à l’occident. La fenêtre qui surmonte la porte est cintrée et à moulures prismatiques. La tour, située au nord-ouest, est terminée par une pyramide à quatre pans et à double épi: cette pyramide est couverte en essente et offre sur chacune de ses faces une petite lucarne. La base de la tour était construite en damier; la pierre alternait avec le caillou et la brique vernie (verte). Cette base, qui a été réparée sans aucun goût, doit remonter à la fin du XVIe siècle. Elle supporte une poutre sur laquelle est marqué le chiffre 1599, qui indique l’époque de la construction de tout le clocher. Sur une pièce de bois plus élevée on lit l’inscription suivante qui, sans doute, fait connaître le nom du charpentier :

MAS – IOVIS . CAIONNVI CAISI DE CE LIEV .
La cloche porte l’inscription suivante :
SOVS LA PROTEXTION DE SAINT SÉBASTIEN IAY ÉTÉ BÉNIE DV VEV GÉNÉRAL
ET EN PRÉSENCE DE LA MVNICIPALITÉ ET DE TOVS LES PAROISSIENS DE
PRÉAVX.
LA VILLETTE DE LISIEVX DE PRÉSENT A SAINT MARTIN DE LA LIEVE MA
FAITE AN 1792.

Diamètre : 96 centimètres.
L’intérieur de l’église est bien décoré. Le maître-autel, d’ordre corinthien, a un beau retable orné de quatre colonnes rudentées. Les deux petits autels placés à l’entrée du choeur sont du même style.
Au-dessus de l’arc triomphal est une toile peinte appliquée contre le mur. La partie inférieure de cette toile, qui représente le Jugement dernier, a été déchirée; on nous en a montré les débris qui ont été relégués dans la tour. La partie supérieure, qui seule a été conservée, montre les élus dans le Paradis.
Dans la nef, on remarque une jolie chaire dans le style Louis XIV. Sur cette chaire est gravée, en caractères romains,
l’inscription suivante :

JEAN LEERON TRÉZORIER A FAICT
FERRE LA CHERRE EN L’AN 1669.

Sur un vitrail de la nef se voit un écusson d’azur au soleil d’or sortant d’une fleur … aussi d’or, feuillée de
4 feuilles de sinopie.
On voit, dans le cimetière, un très-bel if qui a 4 mètres 20 centimètres de circonférence.

Château.
— Le château de Préaux, situé en face du portail de l’église, est appelé par les habitants de la commune la Moinerie, ce qui fait supposer que c’était un ancien prieuré.
Ce château appartient à deux époques différentes. Le corps de-logis principal construit en pierre et surmonté d’un fronton, a dû être élevé sous Louis XV. Ce bâtiment est flanqué, au nord, de deux jolies tourelles en pierre percées chacune d’une fenêtre carrée avec nervures prismatiques.
L’une des fenêtres est garnie d’une belle grille en fer dont les barreaux offrent des annelures, alternativement horizontales et verticales, artistement entrelacées même disposition que la grille d’une maison située à Lisieux, à l’angle de la rue du Paradis et de la Grand’Rue). Ces tourelles sont plus anciennes que le corps-de-logis qui doivent remonter au XVIe siècle. Le tout est surmonté de belles cheminées en briques présentant, dans la partie inférieure, une série d’arcatures.
Dans la cour s’élève un beau colombier décoré de pilastres. On remarque dans sa construction des assises alternatives de brique et de pierre.

Promenade dans le canton d’Orbec-en-Auge – R.GUIBLAIS.
Préaux appartenait autrefois au canton de N.D de Courson, rattaché au canton d’Orbec par arrêté du 6 brumaire de l’an X (29-10-1801).
L’église, dont quelques vestiges remontent au XII° siècle, fut en majeur partie construite au XVI° siècle. Retable, redevable à un peintre local nommé Lampérière, en bois sculpté du XVI° siècle.
Ancien château, demeure datant des XVI° et XVII° siècle où habita les Le Bas de Préaux. Colombier du XVI° siècle.

L’ABBAYE ROYALE DE St LEGER DE PRÉAUX. Ordre de St Benoit.
Abbesses. — M.-A. de Gimel de Lentilhac. — G.-M.-A. de Bouille de Créances.
Chapelle N.-D. et St-Léger.— CHAPELAINS.— P. Delauney.— J.-B.Hermier.
Chapelle St-Trinité. — CHAPELAINS. — J.-F. Pottier de Prétreville. — L -A. Lorette. — V. Pupin,
XXXVI. 317. — R. J. Pupin, XXXVI. 317 ; XXXVII. 117 ; XL. 118.
Chapelle St-Laurent.— CHAPELAINS. — J. Moulin – Guersent.
Chapelle de Requiem.— CHAPELAINS.— C Roussel.—J.-B Hermier. — L.-A. Lorette. — C.-N. Maurice. — J.-A. Léger. L.Caulais. — C.-N. Maurice.
Toutes ces chapelles étaient à la nomination de labbesse de St-Léger.

Insinuations

Transaction du lundi après la St Barthelemi (1340) entre Guillaume de Charmont, évêque de Lisieux et Raoul Faron, seigneur de Préaux, au sujet du droit de patronage de l’église de St Sébastien dudit lieu, duquel l’évêque se désiste comme appartenant au seigneur de Préaux.

Description de l’église 1853

Description de la cloche : Sous la protection de St Sébastien J’ai été bénie du … général en présence de la municipalité et de tous les paroissiens de Préaux.
Lavillette de Lisieux, présent à St Martin de la Lieue, m’a faite en 1792.

Description du château et croquis de la grille annelée du château

Autres nobles noblement tenant de ladite Vicomté d’Orbec :
Pierre de Saint Aubin pour le fief de Préaux (monstres générales)

Recherche des nobles de Lisieux par d’Hozier
Charles Le Bas, seigneur de St Sébastien de Préaux

De Noges, seigneur de Rondefougères, d’ Ardene, de Buron et Préaux
Armoiries ; de gueule à trois aigles à deux têtes d’argent

François de Noges, escuyer, sieur de Préaux 8 novembre 1655.

La ferme de Gassart près de St Sébastien mériterait d’être visitée.

Recherches de 1666
Marguerite d’Irlande, veuve de Jean Deshays sieur de Ticheville, tutrice de ses enfants, issus de Jean ennobli en 1596.
Jean le Vellani : R. au conseil

Recherche faite en 1540, parles élus de Lisieux des nobles de leur élection…L’abbé de la Roque.
PREAUX ST-SEBASTIEN.
1. Geffroi de la Roche a baillé une généalogie en papier , et pour toute écriture s’est aidé d’un extrait recueilli, suivant la requête présentée à la Chambre des comptes par Pierre et Guillaume, dits de la Roche, pour avoir ledit extrait, qu’il a dit être mentionné aux registres de la dite Chambre , lequel extrait contient que Macé de la Roche avait été anobli par le Roi en l’an 1454 , moyennant 60 écus d’or par lui solus et payés ; duquel extrait signé le blanc, la copie est demeurée au greffe ; et pource qu’il n’a fourni de sa descente ni fait aucune justification de sa noblesse, le procureur du Roi a requis qu’il soit imposé au profit dudit sieur.

3 – Archives ShL:

Carnets de Charles VASSEUR –
DOYENNE DE ORBEC.
Sous l’invocation de Saint Sébastien

Curés:
Debris 1764
Charlemaine 1772/1787

– L’EGLISE
– LE CHATEAU
Michel COTTIN – Juin 1992

La paroisse de Saint-Sébastien-de-Préaux en raison sans doute de la célébrité de son pèlerinage, a fait l’objet d’un grand nombre de travaux auxquels on ne peut mieux faire que de renvoyer le lecteur [1]. Il faut y ajouter les travaux précis et documentés du marquis Henri de FRONDEVILLE tant sur l’administration en Pays d’Auge aux XIVe et XVe siècle qu’à ses recherches sur les Présidents au Parlement de Normandie.

Nous résumerons pour vous la partie historique de la  monographie d’Henri PELLERIN, dont il vous est loisible de prendre connaissance, nous attachant surtout aux éléments archéologiques qu’il n’avait pas développés.

1 – L’EGLISE

L’église est depuis fort longtemps un lieu de pèlerinage [2] bien connu pour la période moderne grâce aux registres des agrégés qui ont été conservés qui ont permis de retracer son aire d’attraction et l’importance de ce pèlerinage est vraisemblablement à mettre en relation avec les dimensions inaccoutumées de ce sanctuaire rural, sans aucun rapport avec sa population.

Elle présente le plan classique de nos églises rurales avec un chœur en retrait sur la nef. Seul, le clocher construit à l’angle nord-ouest est-il assez inhabituel mais trouve son équivalent dans celui de l’église de Notre-Dame-de-la-Couture, à Bernay, autre grand lieu de pèlerinage. Une vaste sacristie construite à l’angle nord-est complète ce plan [3].

L’examen des maçonneries révèle les multiples avatars du monument. De l’édifice roman, ne subsistent semble-t-il que quelques blocs de roussier, ce poudingue caractéristique des monuments romans de cette époque tels Fervaques et Broglie utilisés en réemploi pour l’édification du chœur. Par contre la présence de massifs contreforts d’angle à ressauts, la pose en lits alternés avec des silex ne peuvent correspondre à une époque aussi reculée. Tout au plus peut-on penser à une campagne remontant à l’extrême fin du XIIe siècle mais plus vraisemblablement au XIIIe siècle, époque à laquelle se rattachent quelques éléments découverts en 1961 à l’occasion de travaux intérieurs: armoire, piscine, etc. et le triplet à large chanfrein. Pour le reste, l’emploi de rognons de silex noyés dans un mortier de chaux, ne présente par de caractère facilement datable.

Les murs gouttereaux nord et sud sont percés de baies qui ont été implantées dans des maçonneries plus anciennes et il paraît hasardeux de les dater.

La nef, en légère saillie sur le chœur, comme nous l’avons dit, est élevée en blocs de craie cénomanienne de moyen appareil, bien taillés, sans contreforts médians, seul, le pignon ouest, étant contreforté. Une porte percée dans l’axe du pignon ouest est lui encadré de deux autres contreforts à ressauts. Quoique les sols soient sains, dans cette partie, comme on le voit au château, ces murs reposent sur deux assises de granit de moyen appareil. Si, comme le chœur, les baies du mur sud présentent aussi peu d’éléments permettant leur datation, le mur nord, en revanche est percé d’une belle baie à la tracerie flamboyante et d’une autre en plein cintre légèrement plus tardive.

La tour, massive, mais cependant gracieuse avec son haut toit en hache, présente une maçonnerie de faux damiers de pierre et brique. Si la partie inférieure utilise surtout des briques plates vernissées vertes, la partie ne comporte que des briques légèrement plus épaisse mais non vernissée. L’étude des comptes de la construction de Saint-Michel de Pont-L’Evêque nous a révélé que ces briques étaient déjà utilisée à la fin du XVe siècles, ce qui se trouve corroboré par l’ensemble des maçonnerie aux profils prismatiques caractéristiques de cette période. L’emploi d’une brique différente et la présence du chronogramme 1599 sur la sole du beffroi correspondant à une restauration peut-être dû à une destruction consécutive aux guerres de Religion où les monuments recelant des reliques furent souvent l’objet de coups de main destructeurs [4] .

L’intérieur comporte un intéressant mobilier cultuel: chaire[5], des statues[6], une cloche[7]  ou des tableaux[8], un ensemble varié, bien décrit par Arthème PANNIER et Henri PELLERIN, facilement datable grâce aux innombrables chronogrammes gravés ou peints, sur lequel il ne paraît pas utile de s’étendre.

2 – LE CHATEAU

HISTORIQUE

Le château de Préaux avec son colombier, ses deux tourelles et ses façades classiques, est assez exceptionnel dans notre région où les grands monuments de pierre sont rares. Ces caractéristiques présentes, il les doit à ces familles dont l’histoire est maintenant bien connue et qui, en raison de leurs attaches rouennaises, entre autres, ont introduit dans notre architecture traditionnelle des éléments étrangers. Il est rare de pouvoir disposer d’une telle documentation, mais nous le verrons la conjonction de l’histoire et de l’analyse archéologique donne de riches moissons.

Les débuts de l’histoire de ce domaine sont intimement liés à la seigneurie de la Lande, sise à Cerqueux. La première mention de la paroisse remonte à 1226 lorsque Robert de la Lande, seigneur de Cerqueux, donna aux religieux de Friardel tous les biens qu’il possédait à Saint-Sébastien-de-Préaux; quelques années plus tard, cette donation fut ratifiée par Guillaume de la Lande, son frère auquel sa succession était échue » [9].

A la fin du XIIIe siècle, la seigneurie de Préaux était entre les mains de Pierre de Montfort qui, selon le moine-historien de l’abbaye de Friardel écrivant au XVIIe siècle, aurait donné le mercredi après la Saint-Martin d’été de l’an 1282 [10] le patronage de cette paroisse à l’abbaye de Friardel. Henri Pellerin met en doute ce don tout en relevant cependant l’autorisation que Pierre de Montfort donna en 1289 aux religieux  » de Friardel d’acquérir librement dans son fief de haubert et dans tout son fief de Préaux [11]. Mais la donation du patronage ayant été faite sans le consentement de son seigneur direct, en l’occurrence le seigneur de Cerqueux, celle-ci était entachée de nullité.

Le patronage, si donation il y eut, ne dut pas rester longtemps entre les mains des moines de Friardel puisque vers 1308, un prêtre nommé Osbert Halbout,, seigneur de Préaux, le remettait entre les mains de l’évêque de Lisieux. Mais pour la même raison, celui-ci ne put le conserver très longtemps bien qu’aux environs de 1350, lorsque le Pouillé du diocèse fut dressé celui-ci en était encore patron.

Il faut ouvrir ici une petite parenthèse sur ces droits de patronages dont l’église de Préaux a conservé des traces avec ces lambeaux de litre que l’on peut remarquer sur le chevet et le mur sud. A l’origine de la fondation des premières église, il fut admis que les constructeurs et leur famille conserveraient quelques prééminences sur ces églises, les dîmes restant la propriété du clergé. Aux VIIIe siècle, dans le but a-t-on dit de créer une cavalerie pour lutter contre l’invasion musulmane, on étendit ces droits à la perception des dîmes. Le danger passé, la pratique perdura en bien des endroits jusqu’à la Révolution de 1789 et tout particulièrement dans le diocèse de Lisieux où plus de 50% des patronages étaient laïques. Dès le XIIe siècle, les évêques tenteront par tous les moyens de faire rentrer ces patronages dans les biens de l’église cathédrale ou de la mense canoniales. Ce mouvement de reconquête est particulièrement visible au XIIIe siècle et au début du XIVe siècle. Le cas de Préaux s’inscrit donc dans cette logique et les intérêts pécuniaires expliquent l’acharnement avec lequel ces droits de patronage pouvaient être revendiqués.

En 1320, le prêtre Halbout tenait encore ce fief mais lorsqu’en 1412, Pierre de La Lande rendit aveu au roi pour son fief de Cerqueux, il porta dans sa déclaration que  Jean de Saint-Aubin[12] détenait le demi-fief de Préaux.

Quelques années plus tard il était possédé par Louis d’Orbec qui devait disparaître à la bataille d’Azincourt. Sa sœur Marie d’Orbec, mariée à Robert Le Sec, entra en possession de son héritage vers 1415, mais, quelques décennies plus tard, vers 1462-1463, il était revenu entre les mains de Geoffroy de Saint-Aubin. Son fils Pierre de Saint-Aubin est cité comme seigneur de Préaux en 1469, 1472 et le 6 janvier 1484.

Sans doute par vente, il entra dans la famille Beaudouin. Cette famille, localement importante, détint pendant près d’un siècle la charge de vicomtes d’Orbec. Au premier possesseur de Préaux, Jean Beaudouin , fils de Jean, vicomte d’Orbec, succéda Jacques Beaudouin , fils de Jean, cité dans la Recherche des Elus de Lisieux , en 1540, puis son fils Jean Beaudouin , qui paraît dans de nombreux actes de l’époque. Le fils de ce dernier, Gaston Beaudouin, lieutenant général du Bailli d’Evreux, conseiller au grand Conseil, seigneur de Préaux, de la Chapelle-Gautier et du Fay mourut avant 1577. Il avait épousé Anne Bigot, d’une famille rouennaise, dont il eut deux filles. La seconde, Marie  Beaudouin , épousa en premières noces le 12 octobre 1595, Scipion de Moges. C’était un personnage important, Conseiller au Parlement de Rouen et seigneur de Buron, du Breuil, de la Haye qui, de surplus avait acheté, la terre de Saint-Georges-d’Aunai qui devait constituer l’héritage de son fils aîné.
C’est à lui, selon toute vraisemblance que nous devons les premiers grands travaux de transformation du manoir d’origine.

Son second fils, François de Moges , né le 24 mai 1603, devint seigneur et patron de Préaux. Conseiller du Roi, maître ordinaire en sa Chambre des Comptes, à Rouen, il épousa le 25 septembre 1646, Marie de Verdelay, dame de Coulonges, en Vendômois et de ce moment, pour un certain temps, vivant sur les terres de sa femme, le domaine fut quelque peu abandonné. Leur fils René de Moges , nommé dans les actes: chevalier, seigneur de Préaux, Le Besneray, Coulonges et Raray, conseiller du Roi au grand Conseil , et avait épousé, en 1677, Elisabeth-Agnès de Marsollier, ne paraît pas non plus avoir résidé beaucoup à Préaux mais plutôt sur sa terre de Raray, canton de Saint-Calais (Sarthe), où naquirent quelques uns de ses enfants. Le 25 octobre 1701, Il était cependant revenu à Préaux, puisqu’il y fit baptiser le second de ses fils qui né quelques années auparavant dans des circonstances difficiles, avait été simplement ondoyé par le chirurgien accoucheur.

L’aîné, Alexandre-René de Moges, né le 5 mai 1679, fut reçu page du Roi dans sa petite écurie, le 20 janvier 1694 et épousa le 25 septembre 1724, damoiselle Marie-Angélique de Coupigny. Il fit carrière dans l’armée, où nous le trouvons avec le grade de capitaine de cavalerie au Régiment de Clermont-Prince [13]. Il habita d’une façon assez constante à Préaux, où naquirent trois de ses enfants. C’est à lui sans doute que nous sommes redevables des façades classiques.

En 1730, il vendait sa terre de Préaux à Charles Le Bas , sieur des Rivalles, conseiller du Roi. Celui-ci était né le 15 octobre 1663, à Saint-Germain-de-Lisieux. Il avait passé la plus grande partie de sa jeunesse à Paris où il se maria, paroisse Saint-Louis, avec Marie-Louise Bégault de la Girardière, fille de Charles Bégault, écuyer, sieur de la Girardière, conseiller du Roi, premier lieutenant de la Prévôté générale de France et de damoiselle Louise Goyet. Il avait alors 43 ans. Il était alors revenu à Lisieux où il exerçait la charge de receveur ancien et alternatif des tailles, en l’élection de Lisieux qui était un emploi très lucratif. Cinq ans après son mariage, en 1712, il se fit construire à Lisieux, un bel hôtel particulier qui devait devenir l’Hôtel-de-Ville, et qu’Arcisse de CAUMONT, dans sa Statistique , qualifie de remarquable. De son union il eut trois enfants: Léonor Le Bas, baptisé à Saint-Jacques-de-Lisieux, le 22 septembre 1710 et qui eut pour parrain l’Evêque de Lisieux et pour marraine, la marquise de Bullion , dame de Fervaques; Marie-Madeleine-Barbe-Charlotte Le Bas, qui devait épouser en 1731, Michel Deslandes de Blanville, demeurant à Pont-L’Evêque; et Charles-Louis Le Bas, qui suit. Charles Le Bas avait acquis la terre de Préaux le 28 juillet 1730 devant les notaires d’Auquainville [14]. Le fief de Préaux est ainsi désigné: « Demi-fief de haubert, comprenant l’intégralité de la paroisse de Saint-Sébastien-de-Préaux et s’étendant sur quelques paroisses voisines auquel est réuni un sixième de fief, ci-devant en relevant, et nommé le fief de Friardel, ou le fief aux Moines[15] « . Il avait de lointaines attaches avec Préaux et y possédait la terre des Rivalles et du Rassay qui lui venait de son arrière-grand-mère Perrine des Hayes, qui avait épousé Jean Le Bas. Il s’intéressa aux affaires maritimes et arma ainsi un navire, La Société à destination de la Martinique [16]. Il mourut à Lisieux, le 11 août 1735, à l’âge de 71 ans. Sa femme mourut plus de vingt ans plus tard , âgée de 79 ans, à Pont-L’Evêque, chez sa fille.

DESCRIPTION

-Environnement – Accès

Construit sur un plateau légèrement mouvementé, le château de Préaux se trouve à quelque distance de l’église. L’examen des photographies aérienne est difficile d’appréciation et l’environnement trop bouleversé au cours des siècles pour permettre de lire avec certitude ses liens avec les voies ou les propriétés environnantes. Tout au plus, mais seule une fouille pourrait le confirmer, il semble que nous nous trouvions en face d’un site fossoyé dont on devine encore les traces çà et là, tout particulièrement au pied du colombier. Cependant, connaissant la propension des architectes de la Renaissance pour les jardins étagés, on peut tout aussi bien y rattacher cette disposition à cette époque.

Plan

Nous avions donc d’une part un long logis rectangulaire cantonné à une extrémité de deux tourelles, et d’autre part, un important colombier accompagné de bâtiments agricoles dont quelques uns sont aujourd’hui disparus.

L’analyse des structures internes du logis révèle qu’à l’origine existait un manoir de bois d’un plan traditionnel avec cheminée centrale, correspondant approximativement aux deux tiers environ de l’édifice actuel, sans doute à la façade classique arrière.

Cette construction de bois est bâtie sur une cave mais l’absence de fouilles interdit de connaître les niveaux anciens et de savoir si une portion n’aurait pas été légèrement surélevée. Tous les murs reposent comme à l’église sur deux assises de maçonnerie de granit de moyen appareil à l’exception d’une petite portion de la façade Nord-Est.

Sur cette demeure, disons primitive, vinrent se greffer des tourelles montant de fond et coiffées de toits en poivrière. La maçonnerie de pierre de taille en calcaire cénomanien. La taille de la pierre et les moulurations, tant de la corniche que des piédroits des fenêtre avec ses larges encadrements caractéristique par leur modénature du troisième quart XVIe siècle, sont fort soignées. A la même campagne de construction doit se rattacher l’emparement du manoir de bois primitif, à l’origine en retrait de la façade actuelle ainsi qu’en témoigne l’arrêt de la mouluration de la corniche de la tourelle Nord reste visible seulement sur le pignon nord sur lequel nous retrouvons une fenêtre décorée du même encadrement que celles des tourelles.

L’articulation de ces tourelles avec le corps de logis s’explique mal, particulièrement dans ses communications. mais peut-être existait-il sur la façade arrière une galerie qui s’étendait au delà du mur actuel.

Quelques années plus tard, on dut entreprendre l’édification du colombier. Celui-ci est construit sur une légère butte. Le corps s’élève sur un haut soubassement et l’ensemble présente une maçonnerie d’arases de pierre et de brique alternées selon une formule assez rare dans la région pour cette époque. Le corps, au-dessus du soubassement, le corps est flanqué de pilastres aux tailloirs moulurés, tandis qu’une frise lisse couvre ces chapiteaux et qu’une corniche moulurée, à la modénature différente de celle des tourelles, couronne le tout. Une lucarne très sobre, à fronton triangulaire surhaussé, est assise sur le toit de tuile qui, ayant perdu son lanterneau d’origine paraît un peu écrasée [17]. Malgré cela, il se dégage de l’ensemble une impression de grand raffinement et d’équilibre. L’intérieur comporte plus d’un millier de cases en forme de logette, à la pierre profondément striée par les pattes des pigeons [18]

A la même campagne il faut sans doute relier la mise en place des massifs de cheminée du logis et des tourelles. Il s’agit, pour les tourelles, celle du logis ne paraissant pas complète, d’élégantes architectures de briques à deux niveaux d’arcatures géminées en plein cintre, cantonnées de pilastres à chapiteau mouluré séparés par une frise à métopes et triglyphes, dans l’esprit de la décoration du colombier.

La famille de Moges qui posséda cette terre et à laquelle nous sommes redevable pour la plus grande part de la physionomie générale du château actuel, avait nous l’avons vu, des attaches avec la région rouennaise et c’est sans doute dans cette direction qu’il nous faut rechercher les sources d’inspiration de ces cheminées fréquemment rencontrées en Pays d’Auge sur d’autres demeures ayant appartenu à des magistrats ou à des officiers de cette ville.

L’extrémité Sud-Est et le pignon Est du logis ont conservé une maçonnerie de silex harpée de pierre qui doit remonter à une campagne se situant vraisemblablement au milieu du XVIIe siècle. Enfin, à la dernière grande campagne de transformations extérieures, se rattachent les deux façades classiques Nord et Sud.

Très dépouillées, elle présentent un avant-corps en très légère saillie et un appareillage de moyen appareil aux joints soulignés par un anglet. Ces façades, plaquées sur les constructions antérieurs sont d’une qualité très médiocre, insuffisamment assises, sans liaison en particulier avec le pignon Est et mal raccordée avec la tourelle.

Elles ont généralement été attribuées à Charles-Louis Le Bas , qui dit-on, sur la fin de sa vie, c’est-à-dire dans les années 1780-1785, aurait entrepris la reconstruction de son château de Préaux. Outre qu’il ne s’agit pas d’une reconstruction puisque l’on conservait le vieux noyau du la fin du XVe siècle, mais simplement d’un « rafistolage », la qualité des travaux et la stylistique de ces façades,  s’accordent mal pour une telle attribution. Les fenêtres aux linteaux droits, l’absence d’encadrements sur les fenêtres sont autant d’éléments qui nous rendent sceptique. Nous y verrions plutôt l’œuvre, un peu bâclée, d’un de Moges, occupant épisodique mais désireux cependant de mettre un peu au goût du jour le château familial.

Reste que toutes ces campagnes malgré leur disparité s’accordent bien et la patine du temps jointe à la magnificence de l’environnement font de Préaux l’une des belles demeures du Pays d’Auge.

[1] Voir entre autres GODESCART, Description des pèlerinages de Préaux, suivie de la vie de Saint-Sébastien et des hymnes de Saint-Sébastien et de la prose, dédiée aux pélerins qui font ce voyage , A Lisieux, Chez Hersan, Marchand d’images, faubourg Saint-Désir, 1850, in-32, 35 p.; Isabelle JOUAN , dir., Pays d’Auge – Un terroir, un patrimoine  – Guide des cantons de: Lisieux II, Saint-Pierre-sur-Dives, Livarot, Orbec , s.l.s.d. Pays d’Accueil Sud-Pays-­d’Auge ( 1989 ) , 110 x 210 , 81 p. 6 cartes h.t.; Jean LEVEQUE, Saint-Sé­bastien-de-Préaux, pèlerinage du Pays d’Auge , Illustrations du Commandant Richard Mouton, Bernay, Claudin, 1958, in-8°, 38 p.; Raymond GUIBLAIS, Pro­menades dans le canton d’Orbec-en-Auge (Calvados) , Rennes, Imprimerie Breton­ne, 1959, in-8°, pp. 38-42 ; la notice d’Arthème PANNIER dans la Statistique monumentale d’Arcisse de CAUMONT, t. V, pp. 747 sq.; les plaquettes de Vital PERROTTE, Notice historique et statistique sur la commune de Saint-Sébastien-­de-Préaux (Calvados) , s.l.s.d. ( fin XIXe siècle), in-8°, 24 p. et de de Jean LEVEQUE, Saint-Sébastien-de-Préaux, pèlerinage du Pays d’Auge , Illustra­tions du Commandant Richard Mouton, Bernay, Claudin, 1958; et la suite d’arti­cles d’Henri PELLERIN parus dans cette revue d’Août 1960 à Septembre 1962. Voir également : Jannie MAYER, Ministère de la Culture et de la Communica­tion Direction du Patrimoine. Catalogue des Plans et Dessins des Archives de la Commission des Monuments Historiques – Tome I, Basse-Normandie: Calvados, Manche et Orne. Introduction de Françoise Berce , Caen, Lafond, 1980, 167×250, VII, 367 p., ill. couv. ill.; qui signale un relevé de l’église.

[2] abbé Frédéric ALIX, Saint-Sébastien, sa vie, son culte, son pèlerinage. Pèlerinage de Préaux , orné de quatre planches hors texte. Deuxième édition , Caen, Chesnel, 1912, in-16, 21 p.; Georges LESAGE, « Retour d’un pèlerinage de Préaux à l’époque révolutionnaire », PA , 25, N° 2, Février 1975.
[3] On voit sur le claveau de la porte extérieure de la sacristie la date de 1680 tracée d’une manière malhabile. Quoique la corniche, lourde et molle, soit assez typique de cette époque, on peut se demander si les murs ne seraient pas plus anciens. La différence d’épaisseur des assises laisse cependant présumer, quoique la pierre paraisse identique, que ces murs ne sont pas contemporains des murs de la nef.
[4] Selon Henri PELLERIN, qui conteste la lecture de PANNIER, se trouve, un peu plus haut, une autre pièce de bois, sur laquelle  PERROTTE aurait lu: MAS . LOUIS GALOPIN . VICAIRE . DE CE LIEU .
[5] Entre autres une chaire avec inscription: IEAN LEFRONT TREZORIER A FAICT FERRE LA CHERRE EN L’AN 1669 .
[6] Vierge XVIIe siècle. et de saint Sébastien, XVIe siècle.
[7] Cloche de 1951 remplaçant une cloche fondue pendant la Révolution, par La Villette de Lisieux, demeurant alors à Saint-Martin-de-la-Lieue.
[8] Dont une Crucifixion de Gaspar de Crayer ( 1584-1669), offert par la famille Brègi, en 1917.
[9] D’après l’Histoire manuscrite de l’abbaye de Friardel , f° 15 r°. AD 14, fonds de l’abbaye de Friardel; cité par Henri PELLERIN, op. cit. , Novembre 1960, p. 14.
[10] id° , Histoire manuscrite de l’abbaye de Friardel, loc. cit. f° 28, r°.
[11] F° 32 v° et f° 39 r°.
[12] = AN P. 308, LXXIX
[13] LA CHESNAYE-DESBOIS, Dictionnaire de la noblesse , tome X, pp. 160-161, contient une généalogie assez complète de la famille de Moges.
[14] Histoire manuscrite de la famille Le Bas , par Pierre Le Verdier.
[15] Ibid.
[16] « Comptes tenus par Charles Le Bas , de Lisieux, pour l’expédition du navire La Société , capitaine Odièvre, parti d’Honfleur pour la Martinique. 1732-1733. Arch. SHL. Ms. Fonds anc. FK 350 .
[17] Sur le type de couronnement habituel des colombiers de cette époque, voir celui du château d’O reproduit dans Philippe DETERVILLE, « Elégant et racé: le château d’O », Maisons normandes , N° 19, Octobre-Novembre 1993, p. 29, qui présente la même ordonnance de pilastres et de frise.
[18] Sur l’édification des ces colombiers nous renvoyons à notre travail Michel COTTIN, Colombiers de Normandie dans Histoire et tradition populaires – Foyer rural du Billot. Catalogue de l’exposition : L’élevage en Pays d’Auge , N° 25, Mars 1989, pp. 73-76.

Voir le site: j.y.merienne.pagesperso Villes et villages du Calvados

OUVILLE la BIEN TOURNEE



NOTES sur OUVILLE-la-BIEN-TOURNEE – 14489

Ouville la Bien Tournée – Vicaria de Ouvilla – Ulwilla – Olvilla.

  • Le fief d’Ouville, Adrien de Brucourt, escuyer.
  • Le fief d’Ouville, François d’Ouville, escuyer.
  • Le fief d’Ouville, les héritiers (sic) de Jacques d’Ouville.
  • Le fief led. sieur des Ostieux (Le Prévost).
  • Le fief les abbés et relligieux de Sainte-Barbe.

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives ShL.

1 – Bibliographie:

Voir :
Annuaire Normand 1853 p.44 et 1866 p.518.
Histoire de St Pierre sur Dive par l’Abbé Denis p.173 – 181 – 183.
L’EXPLOITATION ANCIENNE DES ROCHES DANS LE CALVADOS : HISTOIRE ET ARCHEOLOGIE. Serv. dep. d’Archéologie 1999. page 166.

MANEUVRIER Christophe : La ferme de la Croix … OUVILLE LA BIENTOURNEE, une exceptionnelle construction rurale du XIIIe siècle. Bull.du Foyer rural du Billot, décembre 1996, n°56

VASSEUR Charles : l’église d’OUVILLE LA BIEN TOURNEE.Bull. du Foyer rural du Billot, Décembre 1996, n° 56.

FOURNIER Dominique : Toponymie d’Ouville la bien Tournée
Bulletin du Foyer rural du Billot n°57 Mars 1997

BULLETIN du FOYER RURAL du BILLOT n°59 Sept. 1997 – Petite chronique judiciaire année 1897.

DORANLO Dr R., « Note sur des sarcophages découverts en novembre 1921,… Percy-en-Auge », BSAN, XXXV, 1925; et t. … p.

Voir le site: j.y.merienne.pagesperso Villes et villages du Calvados

2 – Pièces Justificatives:

Insinuations

Un cahier comprenant le relevé au crayon de l’inscription de la cloche.

Description de l’église datée du 5 novembre 1857

Ouville est une localité ancienne possédée à l’origine par des familles riches et puissantes. Aux XIIe et XIIIe siècle, on voit figurer parmi les donataires du Prieuré de Ste Barbe :
Etienne d’Ouville,
Guillaume d’Ouville,
Foulques d’Ouville,
Hélie d’Ouville.
Ouville passa plus tard dans la Maison de Hottot florissante au XIIe et qui portait à la fasce d’argent accompagnée de quatre aiglettes de sable.
En 1463, Montfaut trouva noble à Ouville : Jean de Bailleul.
Au XVIIIe siècle, la terre d’Ouville fut portée à Antoine Louis Camille d’Orglandes, comte de Briouze par Marie Hélène Gautier de Montreuil, qualifiée Dame de Montreuil, Ouville, Doux marais, Beaumais, Bernières etc … fille de Jacques François seigneur de Montreuil et de feue Françoise Gabrielle Geneviève le Verrier, dame de Trezesants, le Désert, Ouville, Doux Marais, Hauteville etc…
d’Orglandes porte d’hermines à six losanges de gueules, une tête de levrette en cimier – supports deux griffons au deux anges. Devise : Candore et Ardore
La Dame d’Orglandes mourut en 1766.

L’église d’Ouville et toutes ses dépendances, donnée à Ste Barbe par Guillaume d’Ouville au commencement du XIIe siècle.
Etienne d’Ouville confirme la donation faite à Ste Barbe par Guillaume, son père, du patronage de Notre Dame d’Ouville.
Foulques d’Ouville, fils de Hélie d’Ouville donne à Ste Barbe diverses terres à Ouville.

Robert d’Ouville, sieur d’Ouville régent au conseil,
Jacques le Maignen régent au conseil,
Gabrielle Lemoulinet, veuve d’Augustin Lemouton et Joseph le Mouton, sieur de Morcent, son fils, régent au conseil,
Thomas le Maignen, sieur de St Clément, régent au conseil.

Relevé d’une inscription

Ouville la Bien Tournée
Robert de Douville, seigneur d’Ouville
Jacques le Maignen
Gabrielle Lemoulinnet veuve de Augustin Lemouton
Joseph le Mouton, sieur de Morcent son fils
Thomas le Maignen, sieur de St Clément

Origines et Familles d’Ouville
Etienne d’Ouville
Guillaume d’Ouville
Foulque d’Ouville
Hélis d’Ouville

Maison de Hottot et ses armoiries

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT

Ouville-la-bien-Tournée, Ouvilla, Olvilla, Ulvilla.
En suivant,à partir de Vieux-Pont, la rive droite de la rivière d’Oudon jusqu’au confluent de cette rivière avec la Dive, on arrive sur le territoire d’Ouville-la-bien-Tounée ainsi appelée, dit-on, parce qu’elle n’est pas parfaitement
orientée. Effectivement, le coteau qui borde, à l’est, la rive droite de la Dive, là où se trouve l’église, présente une pente rapide qui a fait dévier de l’orientation normale.
De là la dénomination de la bien tournée. D’autres pensent que la dénomination la bien tournée fait allusion à l’élégance et à la beauté de l’oeuvre.
Quoi qu’il en soit, celle église, assez vaste, dans laquelle le style le ogival primitif porte encore les moulures caractéristiques de l’architecture romane qui l’avait précédé, est une des plus belles et des plus intéressantes du canton. Une vue générale, dessinée du côté du sud-est par M. Pépin. On voit qu’elle est déforme rectangulaire et qu’au centre, entre choeur et nef, s’élève une tour massive rappelant celle d’Airan (canton de Bourguébus), et quelques autres.
Le chevet est ajouré par deux fenêtres-lancettes très élégantes surmontées d’un oculus; les fenêtres latérales du choeur sont de même forme, accolées deux à deux dans chaque travée et ont la tête ornée de zig-zag légers.
Une porte ogivale aujourd’hui bouchée s’ouvrait, du côté du sud, dans la première travée du choeur. Le bandeau de cette porte est couvert d’étoiles et porte à son centre un écusson sans armoiries. Les archivoltes sont finement sculptées et ornées de cannelures, sur lesquelles se détachent des fleurons -et des zig-zag. J’ai figuré cette jolie porte dans le t.X du Bulletin monumental.
En 1842, j’avais déterminé M. Target, préfet du Calvados, à accorder à l’église d’Ouville 500 francs sur les 2,000 francs votés annuellement par le Conseil général, pour aider à l’entretien des églises monumentales du département
(V. mon Rapport à ce préfet, dans le 1. VIII du Bulletin monumental, p. 464).
Alors on voyait des dislocations considérables provenant de la poussée des voûtes ou de la charpente ; elles s’étaient manifestées il y avait, disait-on, plus de quatre-vingts ans, et on y avait porté remède au moyen d’un tirant en fer qui s’attachait à une poutre traversière et reliait l’un à l’autre les deux murs latéraux. Ce moyen , tout en modérant les progrès du mal, n’avait pu y remédier entièrement, et l’écartement avait fait des progrès considérables.
Mais ce n’est pas là que je priais Mr.Target de faire employer les 500 fr. accordés : « Cette somme, disais-je dans mon Rapport, suffira à peine au rempiétement des murs et des contreforts. Un maçon intelligent peut faire convenablement ces rempiétements; il suffira de surveiller l’emploi de la somme, de peur qu’elle ne soit employée à décorer l’intérieur de l’église; car c’est là que toutes les ressources de la paroisse paraissent avoir reçu jusqu’ici leur application.
Je ne suis pas retourné à Ouville, je sais seulement que les 500 fr. accordés sur ma demande ont été employés en travaux utiles. Le pourtour de l’édifice a été dégagé des terres qui s’y étaient amoncelées; niais il reste toujours des réparations urgentes à exécuter.
Les rempiétements n’ont pas encore été faits, et les dislocations du choeur sont toujours affligeantes. La restauration ne devrait être entreprise que par un architecte habile ; elle entraînerait des dépenses assez considérables : aucune église, du reste, n’est plus digne d’intérêt et ne mérite mieux les sacrifices d’argent qui pourraient être faits par l’Administration.
Une charmante garniture de feuilles entablées supporte la corniche et décore l’entablement du choeur : on voit sortir de ces feuillages des têtes d’hommes et d’animaux sculptées avec beaucoup de délicatesse; j’en ai fait mouler quelques
parties.
La nef est moins ornée que le choeur (Voir la planche). Pourtant elle montre aussi de belles fenêtres, disposées deux à deux dans chaque travée. La porte occidentale a été refaite.
Trois fenêtres en lancettes : celle du milieu, plus élevée que les deux autres, occupe la façade au-dessus de cette porte.
La disposition binaire des belles fenêtres en lancettes de la nef et du choeur mérite une mention spéciale : on ne la rencontre pas ordinairement. Or, en voyant l’élégance et l’élévation de cette remarquable église, on se demande quels motifs ont pu déterminer à élever une pareille construction dans une paroisse qui n’est pas plus peuplée que bien d’autres.
Je ne connais pas d’église du XIIIe siècle aussi élégante que belle d’Ouville, dans la contrée et même assez loin à la ronde.
La cloche d’Ouville porte une inscription en lettres gothiques qui commence ainsi :
L’an mil Ve VIII (1508) je fus faicte pour Nostre-Dame d’Ouville.
Le reste de l’inscription n’a pu être complètement déchiffré.
L’église d’Ouville est sous l’invocation de Notre-Dame. Le prieur de Ste-Barbe nommait à la cure.

Fermes de la Croix et de Brucourt.
-Sur la rive opposée de la Dive (rive gauche), la ferme de la Croix montre un bâtiment bien construit avec deux ouvertures en ogive, qui paraît avoir été une grange dîmière.
J’ai pensé que cette ferme qui, aujourd’hui, appartient M. le marquis d’Eyragues, avait pu appartenir à l’abbaye de Ste-Barbe, patronne d’Ouville, ou à une autre maison religieuse: c’est ce que je me propose d’éclaircir. La porte principale de la ferme de la Croix paraît du temps de Louis XIII.
M. d’Eyragues possède aussi, sur la rive droite de la Dive, la ferme de Brucourt qui doit être un ancien fief.

3 – Archives ShL:

Carnets de Charles VASSEUR –
DOYENNE DE MONTREUIL.

Election de Falaise, sergenterie de St Pierre dus Dive
78 feux.

Sous l’invocation de Notre Dame

Patronage:
XIVe, XVIe et XVIIIe : Prior de S. Barbara
Curés:
Massuë 1764
Hubert 1771/1787.

1 – EGLISE

Michel COTTIN.
 
Arcisse de Caumont, très impressionné par la qualité architecture de l’église d’Ouville la Bien-Tournée, nous a en a laissé une fort bonne description à laquelle il est toujours utile de se reporter et que je me contenterai de vous conseiller de lire…..
&nbhsp;
HISTORIQUE
 
On peut cependant y ajouter quelques remarques complémentaires et en premier lieu, comme lui, s’étonner de la richesse d’un tel monument dans une paroisse au demeurant de peu d’importance si l’on s’en rapporte au montant des décimes versés à l’évêque au milieu du XIVe siècle [1] 16 sous, ce qui la place parmi les quatre paroisses les moins imposées du doyenné de Mesnil-Mauger. Mais s’agit-il d’un bon critère ? Certes elle se trouve au même rang que la petite paroisse du Tilleul, mais aussi en compagnie de Saint-Julien-le-Faucon, chef-lieu de baronnie, Mesnil-Mauger, siège théorique du doyen.
 
Au XIIe  siècle, il s’agit d’un patronage laïque qui appartient à une famille portant le nom de la paroisse. A une date indéterminée, sans doute vers la fin du siècle, nous apprenons que Guillaume d’Ouville à fait don au prieuré de Sainte-Barbe du droit de présentation. Quelques années plus tard, un membre de la même famille, Foulques d’Ouville, fils de Hélie d’Ouville, accroit le patrimoine du prieuré dans cette paroisse.
 
L’édification s’inscrit donc dans un contexte de prospérité économique pour le prieuré où les dons affluent et à l’époque du rattachement du duché au royaume de France et qui est une période de calme [2].

Dans son inventaire des Archives communales, Georges BESNIER [3] signalait la découverte dans un des murs de l’église à l’occasion de travaux, d’une cédule d’indulgence pour la réédification de l’église abbatiale de l’abbaye de Cordillon à Lingèvres, datée des années 1261-1264.
 
DESCRIPTION
 
Au delà des remarques toujours pertinentes de de CAUMONT, il nous faut apporter une grande attention à son appareillage. Nous avons eu l’occasion de souligner la présence dans cette région de quelques petites églises, telle celle toute proche de Sainte-Marie-aux-Anglais, offrant des similitudes quant à l’emploi de blocs de pierre à grain fin, de moyen appareil,  aux arêtes franches et à la taille très soignée. La construction de ce monument dut s’étaler sur quelques décennies ainsi qu’en témoignent à la fois des différences dans le format de ses pierres que la modification du parti architectural.
 
Le mur du chœur, comme à Sainte-Marie, comporte au deux tiers de sa hauteur un cordon mouluré sur lequel reposent les baies en lancettes. Le mur sud-Ouest est raidi d’un contrefort plat sur lequel s’appuie un autre contrefort à ressaut terminé en bâtière.
 
La porte d’accès au chœur, percée dans ce mur, bouchée à l’époque de de CAUMONT, présente une décoration mêlant à la fois des motifs empruntés au vocabulaire roman: étoiles et bâtons brisés et au gothique naissant: marguerites, tores dégagés de cavets, sourcil terminé par des têtes dans l’esprit de celle sculptées sur les piles du narthex de la cathédrale saint-Pierre.. La conjonction de ces éléments permet donc bien de situer ce monument dans le dernier quart de XIIe siècle mais plus vraisemblablement aux premières années du XIIIe . Certes il cet emploi de bâtons brisés peut paraître archaïque, mais on le retrouve sur la porte Nord de l’abbatiale de saint-Pierre, associée avec des chapiteaux typiques de la seconde moitié du XIIIe siècle.
 
Quant à la corniche, qui couronne le mur gouttereau de ce côté, elle nous paraît se rattacher à un mode décoratif courant à l’extrême fin du XIIe dans la décoration intérieure de monuments où nous retrouvons, comme à Saint-Pierre-de-Lisieux ces petites têtes sortant des feuillages.
 
La construction du chœur et du clocher sont plus tardives et ne doivent pas remonter au delà du milieu du XIIIe siècle. On peut s’interroger également sur la présence dans le murs sud d’une grande baie bouchée. S’agit-il d’un projet de collatéral comme on en trouve également la trace à Saint-Hymer ? Seule une fouille pourrait nous renseigner avec certitude sur ce point.
 
De telles constructions doivent être étudiées par comparaison avec les grands monuments qui leur sont contemporains et, parmi les premiers, il nous faut classer la cathédrale de Lisieux [4], l’abbatiale de Saint-Pierre-sur-­Dives [5] et les abbayes caennaises, tout en faisant l’impasse sur les grands monuments monastiques totalement disparus: Sainte-Barbe-en-Auge [6] , Saint-Désir-de-Lisieux [7], Troarn, Le Val-Richer, Fontenay, Barbery, etc. qui n’ont pu être sans influencer ces petites oeuvres rurales aussi.
 
Nous trouvons donc des oeuvres variées, parfois très curieuses, mais mal répertoriées à ce jour car se rattachant à de multiples types et sous-types. Contemporaines les unes des autres, pour la plupart, elles accusent de notables différences révélatrices d’ateliers distincts, les uns oeuvrant sous la direction de l’évêque ou des abbés, les autres, sans doute itinérants travaillant à la commande dans une zone comprise d’Ouest en Est, entre le Bessin et les avant-buttes d’Auge; et du Nord au Sud, de la Manche, au Sud de la Plaine de Caen.
 
Notre connaissance de la gestion de ces petits chantiers dus à des patrons, généralement laïques [8], est inexistante. Les seuls documents dont nous disposions concernant les grands chantiers ecclésiastiques [9]. La lettre d’Haimon nous montre dans le détail la gestion d’un chantier de construction depuis l’extraction de la pierre jusqu’à sa mise en place. Et s’il n’était pas fréquent de pouvoir mobiliser de grandes foules de bénévoles pour la construction d’une basilique lieu de pèlerinage, rien n’interdit de penser que, l’émulation aidant, des groupes de paroissiens ne se soient mobilisés pour amener les matériaux à pied d’oeuvre.
 
A notre avis, si l’influence lexovienne n’est nullement avérée et peu vraisemblable au delà de la Dives, les liens entre ces deux églises rurales et l’œuvre de Saint-Pierre-de-Lisieux sont peut-être plus évidents.
 
Les constructeurs – ici Arnoult, là Haimon – des grands monuments étaient entourés sans doute d’une « loge » et rien ne s’oppose à ce que celles-ci aient participé à des petites oeuvres. Tout au plus, la comparaison par Georges HUARD des bases de Lisieux au boudin aplati avec celles de Saint-Pierre-sur-Dives au boudin épais, fort proches de celles de Sainte-Marie, laisse à supposer sur ce point à Sainte-Marie aux-)Anglais, une influence plus pétruvienne que lexovienne.
 
En l’absence d’une recherche d’ensemble [10], on peut proposer l’hypothèse de l’existence d’un certain nombre de courants qui parfois s’interpénètrent :
 
– Type à clochers à pyramides de pierre et hautes baies, simples ou géminées (Cuverville, Demouville,  Norrey-en-Bessin, Rouvres, Saint-Sylvain, Fierville, Condé-sur-Laison, Mézières)[11].
 
– Type à décoration d’arcatures [12] extérieures (Putot-en-Auge, Cintheaux, Moult, Ouézy, Ouville-­la-Bien-Tournée, Saint-Laurent-de-Condel, etc.)
 
– Type à clocher-porche ou sans clocher de pierre: Cabourg, Lieury, Mittois, Sainte-Marie-aux-Anglais, Valsemé, Branville, Grainville-la-Campagne, etc.
 
L’église de Sainte-Marie-aux-Anglais se rattache à ce dernier type, dont la décoration fort discrète, mais révélatrice de la transition de l’architecture romane à l’architecture gothique, est parfois d’ailleurs classée avec les premières. Parfois, mais ce n’est pas la règle, ces églises possèdent un chœur voûté sur croisée d’ogives et n’offrent aucune décoration d’arcatures, conservant la tradition pré-romane des petites fenêtres en meurtrières.

[1] Auguste LONGNON , Pouiillés de la province de Rouen , Paris, 1903, p. 257 c . FIN NOTEB,

[2] Sur les liens entre le prieuré et l’église d’Ouville, voir René-Norbert SAUVAGE .- Archives départementales du Calvados. Répertoire numé­rique de la série D (Université de Caen (fin), Prieuré de Sainte-Barbe-en-­Auge , Collège des Jésuites de Caen, de Beaumont-en-Auge, etc. Académie des belles–lettres de Caen ) , Caen, Bigot, 1942, In-4°, 52 p.; 2D 138, 139, 140..

[3] Georges BESNIER .- Répertoire sommaire des documents antérieurs à 1800 con­servés dans les archives communales, département du Calvados , Caen, Delesques, 1912, In-8°, XCIX-657 p.; p. 460.

[4] Voir entre autres l’étude Alain ERLANDE-­BRANDEBOURG .- « La cathédrale de Lisieux, les campagnes de construction », CAF , 135, 1974.

[5] Outre la notice de Arcisse de CAUMONT dans sa Statistique monumentale , voir : Elisabeth GAUTIER-DESVAUX –  » Saint-Pierre-sur-Dives « , CAF , 132, 1974, pp. 188-214.

[6] Sur cette église dont la trace se lit très nettement sur les photographies aériennes, voir les travaux en cours de M. FOUQUES.

[7] Voir les travaux de Georges-Abel SIMON et de François COTTIN .- « L’abbaye bénédictine de Notre-Dame-du-Pré-lès-Lisieux d’après les dernières fouilles » BSHLx., 1930-1940, pp. 16-26; et t. à p.: Caen, Ozanne, s.d., 11 p., 1 pl. h.t.

[8] L’ouvrage de Bernard BECK Bernard .- Quand les Normands bâtissaient leurs églises , 15 siècles de vie des hommes, d’histoire et d’architecture religieuse dans la Manche , Coutances, OCEP , 1981 , 185 x 230 , 204 p. ill. couv. ill. , comme son titre l’indique concerne surtout la Manche et les mentions de constructions par des patrons laïques ne remontent pas au delà du XVe siècle.

[9] Sur la cathédrale de Lisieux, voir les documents analysés par George HUARD .- La cathédrale de Lisieux aux XIe ey XIIe siècles in Etudes lexoviennes , II, 1919, pp. 1-36.; sur l’abbatiale de Saint-Pierre-sur-Di­ve, voir les différentes éditions de la lettre d’Haimon et la traduction de l’abbé J. DENIS .- L’église de l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives en 1148. Lettre de l’abbé Haimon sur les circonstances merveilleuses qui ont accompagné la construction de cet édifice, précédée d’une notice historique sur l’abbaye , Caen, Chénel, 1867, plan.

[10] Il serait intéressant de cartographier ces divers types de constructions et de rechercher leurs liens avec les grands établissements monastiques de la région: Saint-Pierre-sur-Di­ves, Sainte-Barbe-en-Auge, Troarn, Barbery, Saint-Martin-de-Fontenay et les abbayes caennaises.F

[11] Les travaux de E. LEFEVRE-PONTALIS sur « Les clochers du Calvados » , CAF, 1908, pp. 652-684, ill. – ont été repris par Denise JALABERT .- Clochers de France , Paris, Picard, 1968, ix-101 p. mais certaines de ses analyses ne doivent être acceptées qu’avec la plus extrême réserve..

[12] Cf. Pierre HELIOT .- « Les arcatures décoratives sur les murs des églises romanes en Normandie et leur influence », Annales de Normandie , XVII , 3-1967, pp. 187-222.

MESNIL SIMON Le

NOTES  sur MESNIL-SIMON – 14425

Archives du Calvados
Le Mesnil-Simon (Calvados)
Canton actuel : Mézidon-Canon
Arrondissement actuel :Lisieux

Collection De Répertoires Sommaires Des Documents Antérieurs A 1800 Conservés Dans Les Archives Communales.

LE MESNIL – SIMON
I. Dioc. de Lisieux. – Baill. et maîtrise de Pont- l’Évêque. – Gr. å sel de Lisieux . Gén . et int. de Rouen ; él . et subd . de Pont- l’Évêque.
II. Distr. de Lisieux ; canton de Saint- Julien- le-Faucon (Arrêté du 1er mars 1790) .
III. 4 arr. communal (Arr. de Lisieux) ; canton de Saint-Julien- le- Faucon (Loi du 28 pluviôse an VIII) ; canton de Lisieux (2 section) (Arrêté du 6 brumaire an X) . Pop.: 205 hab. (1911) . Sup.: 959 hect . 40 a . 53 c .
– ADMon Gale. Délibérations, depuis 1838 . Un registre antérieur remontant au 30 prairial an VIII , mentionné par l’inventaire arrêté le 29 novembre 1859, n’a pu être retrouvé.
ÉTAT- CIVIL ( ) . Baptêmes, depuis 1606. – Sépultures , depuis
octobre 1613.- Mariages . 1654-1654 et depuis 1668 .
Lacunes : sépultures de 1647-1650, actes de 1675-1678. Note sur la confrérie de Saint- Antoine. 1658-1663 . Voir les délibérations du Comité de surveillance de Mesnil-Simon. 5 nivôse- 18 prairial an II (Reg . ) ; tableau des citoyens et enregistrement des lois ( Reg . )

Dictionnaire Topographique Du Département Du Calvados C. Hippeau.
Mesnil.-Simon (Le), canton de Lisieux (2° section).-Mesnil-Simont, 1148 (ch. de Sainte-Barbe, p. 7). – Mesnillum Symonis, XIV° s° (pouillé de Lisieux, p. 46).
Par. de Notre-Dame, patr. l’abbé du Bec.
Chapelle de Saint-Jean et de Saint-Marc.
Dioc. de Lisieux, doy. du Mesnil-Mauger. Génér. de Rouen, élect. de
Pont-l’Évêque , sergent, de Saint-Julien-le-Faucon.
Fief de la Maison-des-Douaires.

Chaule (Le), f. – Cour (La), h. – Cour-de-la-Croix-Blanche (La), h. – Croix-Blanche (La), h. – Douaires (Les), h. – Halottes (Les), h. – Héricourt (Le), h. – Lieu-Febgaud (Le), m. – Lieu-Lucas (Le), f.- Lieu-Morin (Le), h. – Lieu-Roulier (Le), h. – Maison-des-Douaires (La), f.-

1 – Bibliographie
2 – Notes Sur La Varende
3 – Pieces Justificatives
4 – Archives ShL.

1 – Bibliographie.

Arcisse de CAUMONT, Statistique monumentale du Calvados .
Georges BESNIER, Répertoire sommaire des documents antérieurs à 1800 – département du Calvados.
Jean-Michel BOUVRIS, « Une famille de barons de la Normandie moyenne au XIe sièclr »Annales de Normandie.
Philippe DETERVILLE, Le Mesnil-Simon, Le Manoir des Boves ou de Mesnil-Violaine – Le charme discret des manoirs du Pays d’Auge.
Editions Flohic: le patrimoine des communes du Pays d’Auge.
HIPPEAU, Dictionnaire topographique du département du Calvados.
Pierre LE FERON de LONGCAMP, « Une énigme éclaircie » – Bulletin des Amis de La Varende, n 18, Juin 1981.
Chanoine André POREE, Histoire de l’abbaye du Bec.
PANNIER Arthème: voir Archives SHL, NE12, 2e carton.
PAUMIER S. et H.: Le moulin de Rocques à Mesnil-Simon, Bulletin Du Foyer Rural Du Billot.
Henri Pellerin Le manoir des Boves [commune du Mesnil-Simon]
H. et S. Paumier Le Mesnil-Simon : le moulin de Rocques.
Revue Le pays d’Auge
– Floraine Poilleux-Guérin Promenade d’automne – Le Mesnil-Simon 1991-11-nov
– L. Leroy Le Mesnil Simon en 1790, 1952 10-déc

2 – Notes Sur La Varende.
Le Manoir de la Varenne [1], de La Varende[2] ou de la Varanne [3], est situé sur le territoire de la commune du Mesnil-Simon, en bordure d’un ruisseau dont il a tiré son nom. Cet hydronyme constitué sur le radical italo-celtique var a été identifié par M. BERTHOUD puis étudié par Albert DAUZAT [4] et selon cet auteur signifierait produit de l’eau, délaissé par l’eau.

Les fiefs du Mesnil-Simon
Sur cette paroisse existaient un certain nombre de fiefs ou de grandes propriétés, dont subsistent, outre celle-ci, les intéressantes constructions des Douaires, des Boves et le manoir situé à quelque distance de l’église [5]
Ceci peut s’expliquer par l’étude des mouvances féodales décelables dans les paroisses du Mesnil-Simon et avoisinantes où plusieurs grands seigneurs sont possessionnés: en premier lieu, le duc de Normandie, les Montfort, représentés par l’abbaye du Bec-Hellouin, mais aussi vraisemblablement les Stigand dont le prieuré de Sainte-Barbe-en-Auge dut recueillir quelques propriétés.
La baronnie de Saint Julien-le-Faucon
Par le contrat de vente de 1755 [6], nous savons que le fief de la Varende relevait de la seigneurie de Saint-Julien-le-Faucon [7]. Le premier possesseur connu Foulque d’Aunou (est-ce de lui que la paroisse tiendrait son nom ?) puis, par succession, cette terre passa aux du Merle. dont l’un, Foulque, donna son nom, selon la tradition, au bourg de Saint-Julien-sur-Vie.
Après eux, la baronnie passa aux d’Hallenvillers, aux d’Anisy, aux Baratte, et enfin aux Le Prévost dans la famille desquels elle resta jusqu’à la Révolution [8]

L’abbaye du Bec-Hellouin.
D’autre part, le patronage du Mesnil-Simon, de temps immémorial, appartenait à l’abbaye du Bec-Hellouin. La donation par Robert de Montfort de toutes ses églises d’Auge à cette abbaye[9] , est sans doute à l’origine de la présence de cet établissement dans notre région[10]. Aux XIIe et XIIIe siècles, les moines continuaient d’ailleurs à agrandir leur domaine, au dépens soit de particuliers[11] ou d’un établissement religieux.
Les biens de Sainte-Barbe-en-Auge
En troisième lieu, le prieuré de Sainte-Barbe-en-Auge fondé par Odon Stigand qui démembra une notable partie de son domaine, y est également possessionné. Si la charte de fondation du prieuré [12] est muette sur des donations dans la paroisse qui nous intéresse [13], une transaction passée au XIIe siècle avec l’abbaye du Bec au sujet des dîmes du fief de Turouff de Magny [14] suffirait pour témoigner de leur présence, d’autant qu’une charte de 1148 [15] la confirme. Au demeurant, cette paroisse se trouve située pratiquement au cœur du domaine concédé par Odon Stigand à Sainte-Barbe qui comprend entre autres : Saint-Pierre-ds-Ifs, La Motte, La Boissière, Lécaude, Les Monceaux, etc. [16]

Le plein fief de la Varenne.
C’est d’ailleurs dans la charte de confirmation des donations d’Odon Stigand par Henri Ier roi d’Angleterre que paraît pour la première fois le nom de la Varenne avec le signum de Guillaume de La Varenne.
Ce nom, sous cette forme ou celle de Guarenne, revient fort souvent, entre 1066 et 1141, dans l’Histoire ecclésiastique d’Orderic Vital [17]. Le berceau de la famille des deux premiers personnages de ce nom, paraît être Bellencombre [18], près de Saint-Saëns [19] mais les liens de Guillaumme III avec Galeran de Meulan, successeur d’Odon Stigand à Mézidon – Orderic Vital en fait le frère de Galeran de Meulan [20] fils de Robert de Meulan, lui-même fils de Robert de Beaumont [21] – nous rapprochent du Pays d’Auge où nous trouvons une famille de ce nom au XIVe siècle en la personne de Thibaut de La Varende, mentionné en 1393. Pour sa part, une Jeanne de La Varende est citée entre 1400 et 1490 [22]
Il faut bien entendu être fort prudent dans ce genre d’attributions, puisque, nous le savons par la présence du gisant qui se trouve dans l’église des Authieux-Papion – bien identifié par la longue inscription qui orne son enfeu.: « Cy devant repose le corps de noble homme Jean de la Varende escuier en son vivant seigneur dudit lieu de la Varende de Sassie et Bonneauville, patron de cette église lequel a eu la conduyte et faictz de guerre dont a eu charge continuelle en son vivant soubz nostre sire le Roy Charle septième lequel trespassa lan mil iiij lxiiij le xe jour de juillet. Priez Dieu pour luy pater nr. ave maria »- une famille de ce nom vivait dans cette paroisse [23]
Ce personnage, dont la fonction militaire ne fait pas de doute, peut vraisemblablement être confondu avec ce Jean de La Varende dont les biens, confisqués par l’occupant anglais furent donnés à Pierre Surreau, Receveur général de Normandie qui, entre 1423 et 1434 se fit confirmer par lettres royaulx à de multiples occasions, son envoi en possession [24]. Cette précaution n’était pas inutile, car il semblerait que les femmes des possesseurs spoliés aient tenté de récupérer les biens de leurs époux tandis que des groupes de brigands cachés dans les bois environnants mettaient en péril la vie et les biens des nouveaux propriétaires, qu’ils soient anglais ou ralliés[25]

Propriétaires du fief de La Varende.
En ce qui concerne ce fief de La Varende au Mesnil-Simon, il faut attendre le XVe siècle pour pouvoir établir avec certitude les premières filiations. et, à partir des documents qu’il avait pu étudier, M. FERON de LONGCAMP avait dressé la liste suivante des possesseurs du domaine :
– 1491 : Jean de Coursery
– 1534-1530 : Jean de la Fresnay époux de N. de Coursery
– 1531-1577 : Jean de Soubzmont à cause de sa femme
– 1577-1585 : Jean de La Luthumière à cause de Jeanne de Soubzmont, sa femme
– 1611 : Jean Lambert, Vicomte d’Auge et Robert Lambert, seigneur de Formentin, en vertu d’échange.
– 1658 : Charles Lambert.
– 1684 : Robert Lambert.
– 1734 : Adrien Lambert.
– 1755 Gabriel-Auguste de Lyée de Belleau et M.-Ch. Labbey de la Roque,
– 1775-1806 : Jean-Baptiste-Louis-Auguste de Lyée de Belleau.
– 1806 : Challemel de La Rivière.
– 1859 : Marie-Théodore Lasne des Hayes, à cause de sa femme.
– 1890-1906 : Joseph Lasne des Hayes.
– 1906 : Georges Lasne des Hayes.
– 1931 : Pierre de Longcamp, héritier de Georges Lasne des Hayes, son oncle.

Cette liste ne nous paraît pas devoir être remise en question. Tout au plus, en l’absence de la connaissance des sources de M. FERON de LONGCHAMP, doit-on reconstituer, et peut-être compléter, les notices concernant les différents possesseurs. Voyons donc cette liste dans le détail.

Famille de La Varende
Un aveu rendu à l’évêque de Lisieux, en 1452, par Jean de Heudreville [26] précise qu’il tenait un fief situé à Mesnil-Eudes qui avait appartenu à Jehan Osmond et à la veuve de Thibault de La Varende [27]. C’est la seule mention que nous connaissions de ce personnage, mais nous pouvons penser qu’il s’agit peut-être de la famille qui nous intéresse.
Nous ne pouvons par contre établir aucun lien entre ce Thibault et Jeanne de La Varende mentionnée comme femme de Jean de Coursery: est-elle sa fille ou une parente, nous ne pouvons le dire mais en raison des relations ayant existé ultérieurement entre les Courséry et Mesnil-Simon, nous nous trouvons probablement ici devant le premier jalon en rapport avec notre manoir.

Famille de Courséry
La famille de Courséry est la première dont nous sachions avec certitude qu’elle posséda ce manoir, mais les grands ouvrages de recherches généalogiques[28] sont muets à son sujet. Il ne fait de doute cependant qu’il s’agisse d’une famille bien implantée dans notre région. Ainsi, Montfaut, en 1463 lors de sa Recherche des nobles, Montfaut releva dans la paroisse du Chesneun, un Michaut de Coursery, qui fut d’ailleurs renvoyé [29]
La première date rapportée par M. FERRON de LONGCAMP concerne Jean de Courséry signalé en 1491. Dans sa notice généalogique sur la famille Lambert, Henri de Frondeville[30] mentionne l’union de Pierre LAMBERT, fils de Guillaume, avocat au bailliage d’Orbec en 1503, élu de Lisieux, « ménager »de cette ville en 1516, 1517 et 1521 et receveur des deniers communs, assesseur des tailles en 1522, échevin de 1504 à 1530, avec Jeanne de Courséry, dont il eut trois fils. Là aussi, nous ignorons les liens entre ce Jean et cette Jeanne, mais c’est aussi la première fois que le nom des Lambert se trouve associé au Mesnil-Simon.
Le jalon suivant – 1534-1530 – est représenté par Jean de la Fresnay époux de N. de Coursery.

Famille de Soubzmont.
1531-1577 : Jean de Soubzmont à cause de sa femme
La famille de Soubmont nous est connue dans la région de Saint-Pierre-sur-Dives où elle possédait l’important fief de Mittois – il est taxé pour 800 livres – et semble-t-il une partie de l’honneur d’Ecajeul, un 1/4 de fief à Callevile.
Pour sa part, le fief du Mesnil-Simon est estimé à 100 livres. [31]
.- Jean de Soubmons, sieur de Mittoys, est tenant du dict fief et du fief appelé le Pontollain vallant huict cens livres tournois de rente, pour ce VIIIc l.t.
Item, d’un autre fief nommé l’Honneur d’Escageul, assis en ladicte paroisse, valant quarante cinq livre tournois de rente XLV l.t.
Item, du fief du Mesnil-Symon, en la vicomté d’Auge, vallant C l.t.
Item, d’un quart de fief appelé le fief de Saheurs, assis à Calleville, comté d’Harcourt, valant trente livres tournois de rente, pour ce XXX l.t.
Item, du fief de la Boullengière, paroisse de Couvrigny, bailliage d’Allençon, valant vingt livres tournois de rente XX l.t.
Item, est tenant du fief de Cricqueville, assis en la paroisse du (sic) Thaon, vicomté de Caen, vallant VII l.t.
Les dictz fiefs vallant ensemble mille deux livres.
Le dict de soubmons a été excusé par pierre Rozé, lequel a dict qu’il estoit mallade en ceste dicte ville où il estoit venu pour faire sa monstre et à luy commandé faire scavoir au dict de Soubmons de soy tenir pest pour faire le service en personne.

Famille de La Luthumière.
1577-1585 : Jean de La Luthumière à cause de Jeanne de Soubzmont, sa femme

Famille Lambert.
– Pierre LAMBERT, avocat au bailliage d’Orbec en 1503, élu de Lisieux, « ménager »de cette ville en 1516, 1517 et 1521 et receveur des deniers communs, assesseur des tailles en 1522, échevin de 1504 à 1530, marié à Jeanne de Courséry, dont il eut trois fils.
En fait, depuis fort longtemps, la famille de Lambert a des liens avec le Mesnil-Simon.

Famille de de Lyée de Belleau
1755 Gabriel-Auguste de Lyée de Belleau.
1755 Gabriel-Auguste de Lyée de Belleau et Marie Charlotte Labbey de la Roque, fille et héritière en partie de Catherine Lambert de La Janville, femme de Pierre-Elie Labbey de la Roque.
1775-1806 : Jean-Baptiste-Louis-Auguste de Lyée de Belleau.
1806 : Challemel de La Rivière.
1859 : Marie-Théodore Lasne des Hayes, à cause de sa femme.
1890-1906 : Joseph Lasne des Hayes.
1906 : Georges Lasne des Hayes.
1931 : Pierre de Longcamp, héritier de Georges Lasne des Hayes, son oncle.

Description Manoir de la Varende.
La maison manable
Manoir de pierre du même type que le soubassement du manoir de Malicorne
Partie de bois de l’école lexovienne à guettes entrecroisées fin XVe – début XVIe
Logis XVIIIe siècle avec panneaux d’allège à Y entrecroisés
Une grande campagne de transformation a considérablement modifié l’allure générale de cette partie du manoir

Bâtiments d’exploitation, colombier
Grâce au contrat de vente du 1756, nous avons quelques renseignements sur le colombier. celui-ci porte tous les caractères de l’extrême fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle : tablette de couronnement portant sur des consoles, lucarnes à fronton triangulaire, typologie de la sculpture. Nous savons aussi par le contrat précité, qu’il possédait originairement un lanterneau dont le manque d’entretien entraînant la chute avait provoqué de grands désordres dans la toiture même. Il fut donc convenu que le nouveau propriétaire aurait la faculté, s’il le désirait, de ne pas le rétablir. Il laissa donc les choses en l’état, aveuglé, selon la terminologie ancienne Voir notre article sur la question, condamnant de ce fait son utilisation comme colombier. Débarrassé de ses boulins il fut transformé, vraisemblablement, en grenier [32]

Essais de datation
Au vu des différents éléments rassemblés pour tenter de reconstituer l’histoire de ce site, on constate qu’à certaines périodes, il ne fut nullement le lieu d’habitat de ses propriétaires: c’est le cas au XVIIIe siècle pour les Lambert qui, occupant d’importantes charges de judicature à Rouen, y demeuraient, passant la belle saison dans leur château de Formentin ou des Lyée de Belleau qui habitaient leur château de Notre-Dame de Courson.
Ceci explique les hiatus constatés dans l’ensemble de ces constructions.
La partie centrale est peut-être due à ce Jean de La Fresnay qui avait épousé une demoiselle de Coursery. Pour autant que la date de 1504 soit certaine, rien ne s’oppose à une telle datation.

Il existe sur le territoire de la paroisse du Mesnil-Simon, un lieu-dit la Cour Saint-Nicolas sur lequel se trouvait un manoir qui fut détruit lors des combats de la Libération en 1944. S’agissait-il d’un fief noble ? nous ne saurions provisoirement le dire. Les seuls personnages que nous ayons trouvé portant ce titre sont un membre de la famille de Brossard [33], un de la famille Le François [34] mais l’un et l’autre n’ont aucun rapport avec la paroisse du Mesnil-Simon.

Maladrerie du Mesnil-Simon – chapelle de St Jean et St Marc
Il y avait dans cette paroisse une chapelle de St Jean et St Marc qui probablement n’existait plus au moins comme bénéfice au XVIIIe siècle, peut-être était-ce celle de l’ancienne maladrerie de Mesnil Simon, touchant laquelle il existe des titres aux archives de l’Hôtel Dieu de Lisieux.
Messire Louis Armand de Scudéry, diacre du diocèse de Coutances, titulaire de la chapelle St Jean, dans le Mesnil Simon diocèse de Lisieux, député du Clergé en 1702.
Curé du Mesnil Simon: d’or à 3 cœurs enflammés de gueules (d’Hozier 336)

Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie.
Le Mesnil- Simon ( Maladrerie de ) . -L’ancienne maladrerie du Mesnil-Simon, sous le vocable de S. Jean et de S. Laurent , était assise dans le doyenné du Mesnil- Mauger , ancien diocèse de Lisieux , aujourd’hui diocèse de Bayeux . En 1698 , elle fut réunie à l’hôpital général de Lisieux . D’après un acte de 1724 , la chapelle n’existait déjà plus alors ,
et le terrain sur lequel elle avait été bâtie , après être resté longtemps en friche , fut fieffé , le 14 août 1756 , moyennant 12 livres de rente perpétuelle . De Caumont , Statistique monumentale du Calvados, t . V.

Collection de Répertoires Sommaires des Documents Antérieurs à 1800 Conservés dans les Archives Communales – Ministère de L’instruction Publique.

1556-1687 . Maladrerie De La Cande . Vente devant Michel Lailler et Yves Delaunay , tabellions royaux à Lisieux , par Jean Le Roullier, fils Christophe, du Mesnil- Simon , à Hamon Le Roullier , son frère , d’une pièce de terre nommée les Buttes des Castelets , assise en la paroisse du Mesnil- Simon , et bornée d’un côté par le chemin tendant à la maladrerie de la Cande (1556) Copie de 1687.

Le plus ancien texte où je la trouve mentionnée est l’Arrêt du Parlement de Normandie du 1er décembre 1698 qui enregistre l’édit de réunion des 11 maladreries ou léproseries à l’hôpital général de Lisieux.
Dans la déclaration des biens de cet établissement fourni à la Chambre des Comptes le 20 avril 1721, on lit cette seule mention :
Une déclaration des administrateurs au marquis de Saint-Julien, seigneur du Mesnil-Simon, nous apprend que la chapelle était sous l’invocation de Saint-Jean et Saint-Laurent. Elle dût disparaître peu de temps après le réunion. Le terrain resté longtemps inculte fut donné à fieffe, le 14 août 1756 à un nommé Martin
Par devant Jacques Louis Daufresne, acte donnant à fieffe au Sr Martin laboureur au Mesnil Simon une pièce de terre inculte dite la Maladrerie (Une pièce de terre en pâturage sur laquelle était une chapelle sur le chemin de Lisieux à Saint-Julien Il n’en restait plus rien alors.) à charge d’une rente perpétuelle de 12 livres et de charges et faisance seigneuriales, à savoir : en mouvance de la seigneurie de Saint-Julien : 12 deniers chaque année à la Saint-Michel de chaque année avec foi hommage, reliefs, treizièmes, service de prévôté, aides coutumières, comparance aux plaids et gage-plège, cours et usages de ladite Baronie, réparer la motte une fois pendant la vie du seigneur après qu’il en aura fait faire la première perche, corvées de bêtes tirantes à harnois; régissantes sur les fiefs deux fois l’an aux saisons accoutumées; aider à mener le tournant de la meule du moulin de ladite baronnie, suivre la banalité d’icelui, aider à réparer les deux grands ponts de la rivière de Vie. Témoins Pierre Guerniel huissier du Grenier à Sel Jacques Le Singlais praticien.
= Arch. SHL – Dossier Ch. Vasseur, Doyenné du Mesnil-Mauger

Un texte en latin extrait d’un feuillet d’un cartulaire du Bec retrouvé par Monsieur L. Metayer, servant de couverture à un livre en décembre 1859 (lu par M. Bordeaux)
Acte du 14 août 1756 donnant à fief au sieur Martin, laboureur à Mesnil Simon, une pièce de terre inculte, dite Maladrerie de Mesnil Simon, appartenant aux Hospices de Lisieux, représentés par les administrateurs:
Messire J.B Lambert, chevalier seigneur de Feauville et de Bellouet,
Monsieur François Mignot, écuyer, conseiller du Roy, auditeur en sa cour des Comptes, Aides et Finances de Normandie, a charge d’une rente perpétuelle de 12 livres et des charges et faisances seigneuriales, à savoir, en mouvance de la seigneurie de St Julien: 12 deniers à la St Michel de chaque année, avec foi, hommage, reliefs, treizième, service de prévôté, aides coutumiers, comparence aux plaids et gage plèges, cours et usages de ladite Baronie, réparer les mottes une fois pendant la vie du seigneur, après qu’il en aura fait faire la première perche, corvées de bêtes tirantes à harnois, régissantes sur les fiefs deux fois l’an aux saisons accoutumées, aider à mener la meule tournante du moulin à la dite Baronie, suivre la banalité d’icellui, aider à réparer les deux grands ponts de la rivière de Vie.
Par devant Jacques Louis Daufresne, notaire royal à Lisieux ; témoins: Pierre Guerniel, huissier du grenier à sel, Jacques le Singlois, praticien.
Accord fait entre les chanoines de Sainte Barbe et les moines du Bec au sujet des dîmes du fief de Turould de Magny dans la paroisse de Mesnil Simon, réglant que les moines percevront la dîme à charge de donner aux chanoines un septier de blé et deux d’avoine (XIIe siècle).
Il y avait dans cette paroisse une chapelle de St Jean et St Marc qui probablement n’existait plus au moins comme bénéfice au XVIIIe siècle, peut-être était-ce celle de l’ancienne maladrerie de Mesnil Simon, touchant laquelle il existe des titres aux archives de l’Hôtel Dieu de Lisieux.
Messire Louis Armand de Scudéry, diacre du diocèse de Coutances, titulaire de la chapelle St-Jean, dans le Mesnil Simon diocèse de Lisieux, député du Clergé en 17O2.

A peu de distance de l’église dans la vallée est une maison en bois du XVIe siècle construite en encorbellement et éclairée encore par une fenêtre cruciforme. Le toit est surmonté d’une grande lucarne festonnée. Cette vieille maison n’est pas sans intérêt; elle appartenait avant le Révolution à un ancien chanoine de Lisieux.

Il existe sur le territoire de la paroisse du Mesnil-Simon, un lieu-dit la Cour Saint-Nicolas sur lequel se trouvait un manoir qui fut détruit lors des combats de la Libération en 1944. S’agissait-il d’un fief noble ? nous ne saurions provisoirement le dire. Les seuls personnages que nous ayons trouvé portant ce titre sont un membre de la famille de Brossard [33], un de la famille Le François [34]  mais l’un et l’autre n’ont aucun rapport avec la paroisse du Mesnil-Simon.

3 -PIECES JUSTIFICATIVES

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT.
Notes de M. Pannier

Le Mesnil-Simon, Mesnillum Symonis.
L’église Notre-Dame du Mesnil-Simon s’élève sur le penchant d’une colline qui domine un charmant vallon, traversé par le chemin de grande communication de Lisieux à St-Pierre-sur-Dive.
La partie la plus ancienne de cette église est la nef, qui appartient au style roman. Le mur méridional est flanqué, vers l’extrémité orientale, de deux contreforts plats; à l’extrémité opposée s’élèvent deux contreforts saillants qui datent du XVe ou XVIe siècle. On remarque, de ce côté, une petite fenêtre romane sans moulures qui a été bouchée.
Une fenêtre en forme de lancette, à moulures rudimentaires, du XIIIe ou XIVe siècle, et une autre fenêtre sans caractère éclairent la nef.
Le mur septentrional ne présente qu’un seul contrefort plat. Deux autres contreforts, du XVI, ou XVIe siècle, sont placés vers l’extrémité occidentale. Ce mur est percé de deux fenêtres sans caractère. Il n’y avait primitivement aucune ouverture de ce côté.
Un porche en bois, du XVI, siècle, précède le portail occidental, soutenu par quatre contreforts dont les glacis sont très-inclinés. La porte qui donne accès dans la nef présente une ogive obtuse formée d’une moulure torique reposant sur une colonnette, dont le chapiteau simplement épannelé et la base indiquent les premières années du XVe siècle. Cette porte est surmontée d’un oculus du même temps.
Au-dessus du gable s’élève un clocher en charpente, recouvert en essente. Ce clocher renferme une cloche qui porte la date de 1805. Voici son inscription :
L’AN 1805 IAI ÉTÉ BENITE PAR Mr FRANÇOIS HUE DESSERVANT DU
MESNIL-SIMON, NOMMÉE LOUISE AIMÉE PAR Mr IEAN FRANÇOIS AMABLE
BARDEL LANOS ET Me LOUISE MARGtte SEVESTRE PIERRE AMABLE DUVAL
FRANÇOIS THERIOT FONDEUR.
Les murs de la nef offrent les vestiges d’une litre funèbre.
Le choeur est faiblement en retraite sur la nef. Deux contreforts saillants, du XVe ou XVI, siècle, soutiennent le mur méridional qui est percé de deux fenêtres ogivales dont l’une affecte la forme d’une lancette. Celle fenêtre, étroite
par rapport à sa hauteur, a probablement remplacé une autre fenêtre, du XIIIe siècle, ou peut-être cette dernière aura-t-elle été seulement retouchée. L’autre ouverture date de la dernière période ogivale.
Au mur septentrional du choeur est accolée une chapelle seigneuriale, dont la construction remonte au XVII, ou XVIIIe siècle. Plusieurs pierres, formant saillie, portent les traces d’un écusson armorié appartenant au seigneur qui a fait ériger cette chapelle. Le mur septentrional est percé de deux fenêtres cintrées. On remarque à l’intérieur de cette chapelle, qui sert actuellement de sacristie, une fenêtre carrée à tracerie flamboyante qui éclairait autrefois le choeur.
Le chevet est droit et percé d’une fenêtre ogivale trilobée, du XVe ou XVIe siècle. Deux contreforts du même temps sont placés aux extrémités.
L’arc triomphal qui sépare, à l’intérieur, le choeur de la nef est dans le style ogival tertiaire.
Les voûtes sont en merrain.
On remarque dans le choeur, du côté de l’épître, une piscine surmontée d’une accolade, qui date de la dernière période de l’ogive.
Le maître-autel est accompagné d’un beau retable et d’un élégant tabernacle dans le style Louis XIII.
A l’entrée du choeur s’élèvent deux petits autels dans le style Louis XIV.
Nous signalerons aussi une belle lampe, du XVIIe siècle (1ère moitié).
Et parmi les vases sacrés, un calice en argent massif, du siècle dernier.
On a relégué dans la sacristie un très-beau siège seigneurial à haut dossier, qui date de la fin du XVe siècle ou des premières années du XVII. Le dossier est formé de deux panneaux ornés de dessins flamboyants. Les montants du fauteuil se terminent par des espèces de clochetons.
Le patronage de l’église appartenait, au XIVe siècle, à l’abbé du Bec (abbas de Becco).
Sous le rapport administratif, le Mesnil-Simon faisait partie, avant la Révolution, de l’élection de Pont-l’Évêque.
On y comptait 4 feux privilégiés et 42 feux taillables.
La terre ainsi que le patronage de l’église appartenaient à l’abbaye du Bec, qui en avait été gratifiée par Foulques d’Aulney(…. Ex dono Fulconis de Alneto et hominum suorum , manerium de Mesnillo Simonis cum ecclesia et omnibus ecclesioe et manerii pertinentiis ). Aussi, pendant tout le cours du moyen-âge, ne trouve-t-on aucun seigneur du Mesnil-Simon.
Les moines finirent par aliéner, au moins en partie, leur domaine.
Au commencement du XVIIe siècle, la terre du Mesnil-Simon était possédée par le baron de La Luthumière, qui la vendit, par contrat passé devant les notaires de Valognes, le 28 novembre 1606, à M. Le Sens de Rucqueville.
Celui-ci n’en jouit pas un an. Par contrat du 25 novembre a 1607, il la revendit à Jacques Dunot, seigneur de Campigny-Berville. On ne voit point dans la généalogie de cette famille, ajoute M. Charles Vasseur, qu’il l’ait transmise à ses enfants.
Vers le milieu du XVIIIe siècle, continue M. Vasseur, Charles de Margeot était seigneur de St-Ouen-le-Hoult et du Mesnil-Simon. Il avait pour femme Françoise Le Normand, la septième des enfants de Gabriel Le Nomand, sieur du Buchet, et de Marie du Pommeret.
Quelques années après, Gabriel-Auguste de Lyée prenait le titre de seigneur de Belleau, du Mesnil-Simon, Cropus et la Crétinière. Il épousa en secondes noces, le 18 septembre 1749, Marie-Charlotte Labbey de La Rocque, qui lui donna quatre enfants. L’aîné, seul fils, Jean-Baptiste-Louis-Auguste de Lyée, chevalier mousquetaire du roi, fut seigneur de Belleau, Mesnil-Simon, la Crétinière et autres lieux. Il habitait ordinairement son château de Courson.

Maison des Douaires.
L’Armorial de d’Hozier mentionne Adrian Fréard, écuyer seigneur des Douayres: de gueules à un chevron d’or surmonté d’une étoile d’argent et accompagné de 3 fers de flèche de même 2.1. Il descendait probablement de Pierre Fréard, receveur des tailles au Pont-l’Évêque, anobli en 1597.
Adrian Fréard, écuyer, sieur des Douaires.

— Tout près de la route de St- Julien s’élève une maison, appelée dans le pays la Maison des Douaires.
La façade principale, qui regarde l’orient, est construite en pierre et brique et date de la fin du XVIII, siècle. Elle
est flanquée, à l’une de ses extrémités, d’un pavillon carré. Les arêtes du toit sont couvertes de corniers émaillés, jaunes et verts. L’autre pavillon a été détruit.
– La façade occidentale, construite en bois, paraît plus ancienne. M. Charles Vasseur ne pense pas que la maison des
Douaires ait été un fief noble. Elle a appartenu à des personnages assez notables.
Les registres de la paroisse de Lécaude font mention de honorable homme Jehan Mallet, sieur des Douayres, à la date du 20 décembre 1586. Il était procureur fiscal au bailliage vicomtal de Lisieux, ce qui lui valut plus tard des lettres de noblesse.
II paraît, dit M. Charles Vasseur, avoir laissé trois fils, dont l’aîné, nommé Jean comme son père, fut aussi sieur des Douaires. Le second fut sieur de Neufville et s’allia à la famille de La Reue; le troisième entra dans les ordres et devint chanoine de Lisieux.
Jean Mallet eut un fils, nommé Jean-Baptiste-Adrien, qualifié escuyer, sieur des Douaires, dans les actes de 1685. Jean Baptiste Adrien Mallet, sieur des Douaires, ci-devant conseiller en la cour des Aides, fut confirmé dans sa noblesse en 1700 (Farin)
Jehan Mallet était procureur fiscal du bailliage vicomtal de Lisieux et fut anobli. Il était décédé le 6 août 1647.Il paraît avoir laissé 3 fils.
Le premier Jehan Mallet sieur des Douayres
Le deuxième Jean Baptiste Mallet Seigneur de Neufville qui épousa Damoiselle Françoise de la Reue, veuve de Jacques Carrey seigneur de Firfol, président de l’élection de Lisieux.
Le troisième Messire Adrien Mallet, chanoine de Lisieux.
Jean Mallet, deuxième seigneur des Douaires, eut un fils nommé Jean Baptiste Adrien, écuyer, aussi seigneur des Douayres, qui vivait en 1685.

Au 18e siècle, la maison des Douayres vint en la possession de la famille Jamot. Jean Jamot seigneur des Douayres vivait entre 1745 et 1750. Il était tuteur de la fille de Guillaume de la Vigne et la mit en pension au couvent de Pont l’Evêque 4 juillet 1746. Il demeurait sur la paroisse d’Estrees. On ne le voit nulle part qualifié de noble homme ou d’écuyer. Il vivait encore en 175O.
On trouve dans l’Armorial de d’Hozier:
François Jamot, écuyer de la Garde du Roy, – d’azur à 3 fleurs de lys d’argent malordonnées au pied( ?) nourri et 1 épée de même en pointe couronnée d’or.

Ferme de la Varanne.
— Au fond d’un étroit vallon que domine la route de Lisieux à St-Julien, est située l’ancienne ferme féodale de la Varanne. Cette ferme appartenait, lorsque nous l’avons visitée, à M. Deshayes., alors conseiller à la Cour impériale de Caen.
La maison, construite en bois avec encorbellement, remonte au XVIe siècle.
A l’entrée de la cour s’élève un très beau colombier en pierre, dont le toit offre trois jolies lucarnes décorées de
sculptures variées.
A peu de distance de la maison se développe un magnifique étang. L’eau qui s’échappe de cet étang forme plusieurs cascades et fait mouvoir, un peu plus loin, la roue d’un moulin qui dépend aussi de la ferme.

Maladrerie.
– Le Mesnil-Simon possédait une maladrerie qui fut réunie, en 1698, à l’hôpital général de Lisieux. La chapelle était sous l’invocation de saint Jean et de saint Laurent. D’après un acte de 1721, elle n’existait déjà plus alors.
Le terrain sur lequel cette chapelle était bâtie, après être resté longtemps en friche, fut fieffé, le 1 4 août 1756,
à un sieur Martin, laboureur, moyennant 12 liv. de rente perpétuelle, outre les charges féodales parmi lesquelles figure celle de réparer les mottes, du château de St-Julien une fois pendant la vie du seigneur, après qu’il en aura fait faire la première perche.

Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations ecclésiastiques de l’ancien Diocèse de Lisieux – PIEL L.F.D.
En 1302, l’église de Notre-Dame du Mesnil-Simon devint vacante par la mort de son titulaire Robert Pagan. Le droit de présentation appartenait au chapitre du monastère de Notre-Dame du Bec. Le choix de celui-ci se porta sur un prêtre nommé Jean d’Aviron. On voit alors l’évêque de Lisieux accepter le prêtre proposé c’est-à-dire l’instituer canoniquement, et ensuite l’investir par l’anneau. Puis, il écrit au doyen rural du Mesnil-Mauger pour le prier de se conformer aux usages et de mettre le nouveau titulaire en possession effective de l’église, ses dépendances et de ses droits. (Le droit de propriété des laïques sur les églises et le patronage laïque au …- Paul Thomas).

388. – Le 28 décembre 1694. la nomination a la cure du Mesnil-Simon appartenant au seigr abbé du Bec, Messire Jacques-Nicolas Colbert, archevêque de Rouen et abbé commendataire de lad. abbaye du Bec, nomme à cette cure, vacante par la mort du sr Thomas Desgenestez), dernier titulaire, la personne de Me Jean-Baptiste Moullin diacre du diocèse de Lx.
Le 31 décembre 1694, led. sr Moullin ayant requis la collation dud. bénéfice, Mre Audran, vic. gl, refuse de la lui donner avant qu’il n’ait présenté ses lettres d’ordre « pour ensuite juger de ses capacité et suffisance. »
Le 30 mars 1695, le sr Moullin, diacre, présentement au séminaire de Lx, résigne tous les droits qu’il peut avoir sur la cure du Mesnil-Simon. Le 1 er avril 1695, led. seigr abbé du Bec nomme à lad. cure, ainsi vacante, la personne de Mc François Hue, pbrë, de la parr, de Tordouet. Le lendemain, le seigr évêque donne aud. sr Hue la collation dud. bénéfice.
Le 7 avril 1695, le sr Hue prend possession de la cure du Mesnil-Simon, en présence de MM Michel Poplu, pbfë, curé de Mailloc; Robert Pollin, pbfë, desservant la parr, du Mesnil-Simon, et autres témoins.

341 . – Le 25 juillet 1695, la nomination à la chapelle simple de St-Jean, en la parr, du Mesnil-Simon, appartenant au seigr du lieu, Mesre Tanneguy Le Prévost, chevr, marquis de St-Julian, Grandchamp, Mesnil-Simon et autres lieux, étant -présentement en son château de Grandchamp, nomme à lad. chapelle, vacante par la mort de Me Guillaume Nicolle, dernier titulaire, la personne de Me Pierre de Jort, pbfë, licencié en droit canon de la faculté de Paris, originaire de la parr. d’Estrées.

24. – Le 18 oct. 1695, vu l’attestation du sr Le Michaut, curé de Lacaulde (Lécaude), et celle de Me Isaïe Pôllin, vicaire duMesnil-Simon, dispense de bans pour le mariage entre Robert de Lespiney, Escr, sr de Creveuil, fils de Thomas de Lespiney, vivant Esc., sr des Garennes, et de damlle Marie de Mahiet, de lad. parr, de Lacaulde, d’une part, et damlle Magdeleine Lecavellier, fille de feu François Lecavellier, sr du Breuilj et de damlle Jacqueline Le Grand, de la parr, du Mesnil-Simon.

69. – Le 17 janv. 1695, Me Léonor-François Frérot, pbrë, du diocèse du Bayeux, obtient en cour de Rome des lettres de provision de la cure de Mesnil-Simon, vacante par la mort de Me Thomas Desgenestez, pbrë, dernier titulaire.
Le 30 décembre 1695, led. sr Frérot requiert du seig r évêque le visa desd. lettres de provision. Mre Pierre Audran, vic. gl, lui répond qu’il ne peut donner le visa, attendu que sa Sainteté n’a pas envoyé au seigr évêque de lettres de provision pour le sr Frérot. Le 11 janv. 1696, celui-ci expose à la cour de parlement de Rouen qu’il a été pourvu par le pape de la cure du Mesnil-Simon ; qu’il s’est présenté au seigr évoque pour obtenir la collation; qu’il a été examiné et trouvé capable ; mais que, pendant qu’on écrivait le visa, les srs grands vicaires trouvèrent de la difficulté à lui en donner l’expédition, parce que les lettres apostoliques avaient été adressées par erreur au seigr archevêque de Rouen, ce qui peut être arrivé à cause que led. bénéfice est à la nomination de l’abbé du Bec et que led. seigr archevêque est abbé du Bec. Comme il n’est pas juste que le sr exposant soit privé de sa cure pour une erreur de cette qualité, il prie la cour de l’autoriser à prendre possession ad conservationem jaris : ce qui lui est accordé.
Le 13 janvier 1090, en vertu de l’arrêt du parlement, le sr Frérot prend possession de la cure du Mesnil-Simon, en présence de Mre Guillaume de Courseulle, Esc., et de plusieurs autres témoins.
Le 10 janv. 1696, Mr. François Hue, pbrë, curé du Mesnil-Simon, déclare par devant le notoire apostolique « qu’il a appris que le nommé Me François Frérot, pbrë, se seroit fait mettre en possession duel, bénéfice cure de Mesnil Simon, le 13 de ce mois, fondé sur un prétendu arrest obtenu sur requeste au parlement de Rouen, ayant affecté de prendre l’occasion de l’absence duel . sr Hue qui est le véritable possesseur dicelluy bénéfice. » C’est pourquoi le sr Hue forme opposition à la prétendue prise de possession duel. sr Frérot: ce que le notaire signifie immédiatement « aud. sr Frérot trouvey sur le pavey de Lx. »

102. – Le 21 août 1697, Me Nicolas Madelaine, pbfë, curé de S’ Michel de Soquence, donne sa procuration pour résigner led. Bénéfice entre les mains de N.-S.-P. le pape en faveur de M Léonor-François Frérot, pbfë du diocèse de Baveux, prétendant droit à la cure du Mesnil-Simon.

173.- Le 19 sept. 1697, Me Léonor-François Frérot, pbrë du diocèse de Bayeux, prétendant droit à la cure du Mesnil-Simon, obtient en cour de Rome des lettres de provision de la cure de St-Michel de Soquence, vacante par la résignation faite en sa faveur par Me Nicolas Magdeleine, pbrë, dernier titulaire.

360. – Le 9 juillet 1700, vu l’attestation du sr Hue, pbrë, curé du Mesnil-Simon, dispense de bans pour le mariage entre Mesr Jean-Baptiste-Adrien de Collet, Escr, sr des Boves, fils de Jean de Collet, Escr, sr des Boves , et de damUe Hélène de Sevrey, demeurant au Mesnil-Simon, d’une part, et damlle Magdeleine de Mauduit, Vve de noble homme Pierre Merieult, vivant bourgeois de Lx, et fille de Guillaume de Mauduit, Escr, sr de la Rosière, conser du roy, maître ordinaire de la chambre des Comptes de Rouen, et de noble dame Marie de Fautereau, de la parr de St-Maclou de Rouen.
Le même jour, vu l’attestation du sr de Courseulles, pbrë, desservant la parr. d’Ouilly-le-Vicomte , le haut-doyen de la Cathédrale de Lx, juge ordinaire en la ville et banlieue de lad. ville de Lx, accorde aussi dispense de bans pour led. mariage entre Jean-Baptiste-Adrien Collet, el Madeleine de Mauduit

Le Mesnil-Simon – Notre-Dame
Curés. – T. des Genestestz – L. -F. Frérot – J.-B. Moulin – F. Hue
Vicaire. – I. Pollin.
Prêtre desservant. – R Pollin.
Patron. L’abbé du Bec. – J.-N. Colbert.
Seigneurs et notables. – P. Lecavellier du Breuil – Jean de Collet des Boves –
J.-B. -A Collet des Boves.
Chapelle Saint-Jean. – Chapelains : G. Nicole – P. de Jores – Patron. Le seigneur du lieu. – T. Le Prévost.

338. – Le 23 sept. 1710, vu l’attestation du sr Hue, curé du Mesnil-Simon, dispense de bans pour le mariage entre Robert-Louis Mallet de la Pennetierre, Escr,. sr des Douaires, fils de feu Jean-Baptiste Adrian Mallet, aussi Escr, et de noble dame Louise-Elisabeth Dufey, de la parr, du Mesnil-Simon d’une part, et damlle Marie-Anne-Thérèse Cauvin, fille de Guillaume, sr de Longchamp, et de feue damlle Marie de Chantelou, de la parr, de St-Pierre de Caen.

176. – Le 13 nov. 1712, Ambroise de Lespiney, fils de Meste Robert de Lespiney, chevr, et de Madeleine Le Cavelier, de la parr, du Mesnil-Simon, reçoit la tonsure.

278. – Le 2 sept. 1713, Jacques Hurel, marchand, de la parr, du Mesnil-Simon, constitue 150 livres de rente en faveur de son fils, Me Gabriel Hurel, acolyte, natif de Ste-Marie-aux-Anglais, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. Fait en l’étude de Me Nicolas Formage, notaire à St-Julien-le-Foulcon (Faucon), en présence de Me Jacques Gervais, pbrë, curé de St-Julien.

302. – Le 3 mai 1715, dispense de parenté au 4e degré pour le mariage entre Charles de Margeot, Escr, sr de S’Ouen, demeurant au Mesnil-Simon, et damlle Françoise Le Normand, demeurant à Orbec.
Le 1 mai 1715, dispense de bans pour le mariage entre led. sr de Margeot, lils de Charles de Margeot, Escr, sr de S’Ouen, et de noble dame Marie des Acres, de la parr, du Mesnil-Simon, d’une part, et lad. damlle Le Normand, fille de Gabriel Le Normand, Escr, sr du Buchet, conser du roy et subdélégué au bailliage d’Orbec, et de noble dame Marie du Pommeret, de la parr. d’Orbec.

233. – Le 13 déc. 1715, Jacques Hurel, marchand, de la parr, du Mesnil-Simon, constitue 150 livres de rente en faveur de son fils, Me Nicolas Hurel, acolyte, natif de Ste Marie-aux-Anglais, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés.

182. Le 17 mars 1717, Me Gabriel Hurel, diacre, demeurant au Mesnil-Simon, Me ès-arts en l’Université de Caen, fait signifier ses noms et grades au seigr évêque et au Chapitre de Lx.

Le Mesnil-Simon – Notre-Dame
Curé. – (F.) Hue.
Clercs. – A. de Lespiney – G. Hurel – N. Hurel.
Seigneurs. -J.-B. -A. Mallet -R.-L. Mallet de la Pennetière des Douaires – R. de Lespinay,-C. de Margeot de Saint-Ouen – C. de Margeot de Saint-Ouen, fils.

31 . – Le 26 février 1726, dispense de bans pour le mariage entre Paul de Grieu, Escr, sr d’Estimauville, fils de Pierre de Grieu, aussi Escr, et de noble dame Marie-Magdeleine de Graindorge, de la parr, de Sainte-Croix de Cormeilles, d’une part, et damlle Marguerite-Françoise de Margeot, fille de Charles de Margeot, Esc1, seigr de Saint-Ouen, et de noble dame Anne-Marie des Acres, de la parr, du Mesnil-Simon.

139. – Le 15 juin 1726, dispense de bans pour le mariage entre Claude de Lambert, Escr, seigr de Potigny, fils de Gabriel de Lambert, Esc, seigr de Potigny, et de noble dame Jacqueline de Collet, de la parr. de Manerbe, d’une part, et damlle Geneviève de Margeot, fille de Charles de Margeot, Escr, seigr de St-Ouen, et de noble dame Anne des Acres, de la parr, du Mesnil-Simon.

967. -Le 2 juin 1730, Me François Hue, pbfë, curé du Mesnil-Simon, donne sa procuration pour résigner led. bénéfice entre les mains de N.-S.-P. le pape en faveur de son neveu, Me François Hue, pbrë du diocèse de Lx. Fait au manoir presbytéral du Mesnil-Simon, en présence de Me Pierre Questier, pbrë, curé de Lessard, et Me François Froment, pbrë, prieur curé de St-Michel des Monceaux. Le 16 juillet 1730, led. sr François Hue, le jeune, obtient en cour de Rome des lettres de provision de lad. cure. Le 30 oct. 1730, le seigr évêque donne son visa auxd. lettres de provision.
Le 19 déc. 1730, le sr Hue prend possession de la cure du Mesnil-Simon, en présence de son oncle, dernier titulaire ; Me Pierre Questier, curé de Lessard ; Antoine-Alexandre de Collet, Escr, sr des Boves, et autres témoins.

1553. – Le 17 mai 1734, dispense de bans pour le mariage entre Mre Jean-François-Alexandre de Collet, Escr, seigr de Grainville, fils de Mre Charles de Collet, aussi Escr, en son vivant seigr de Grainville, et de noble dame Aimée-Louise de Blancard, de la parr, de Grainville et de présent demeurant en celle du Mesnil-Simon, d’une part, et damll°
Marie-Anne-Françoise de Collet, fille de Mre Antoine-Alexandre de Collet, Escr, sr des Boves, et de noble dame Marie-Anne de Margeot, aussi de la parf. du Mesnil-Simon.

-489. – Le 17 juillet 1743, vu l’attestation du sr Rosey, pbre, vicaire et desservant la pafr. du Mesnil-Simon, et du sr Le Prévost, pbrë, vicaire du Mesnil-Durand, dispense de bans pour le mariage de Pierre Desamaison et d’Anne Morel.

267. – Le 10 mars 1745, dame Anne Hurel, Vve de Guillaume Bardel, et Louis Bardel, son fils, demeurant au Mesnil-Simon, constituent 150 livres de rente en faveur de Me Jean Bardel, autre fils de lad. veuve, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. Cette rente est garantie par Nicolas-Aimable Hurel, officier de Madame douairière, duchesse d’Orléans, demeurant au Mesnil-Simon.

Le Mesnil-Simon – Notre-Dame
Curés. – F. Hue, oncle – F. Hue, neveu.
Vicaires. – F. Hue – Rosey (D).
Prêtre de la paroisse. – Jn Bardel.
Clerc. – Jn Bardel.
Seigneurs et notables. – A.-A. de Collet des Boves – C. de Collet de Grainville – J.-F.-A. de Collet de Grainville – N.-A. Hurel -C. de Margeot de Saint-Ouen.

135. – Le 13 nov. 1775, dispense de bans pour le mariage entre Robert-René de Huldebert, fils de feu Robert et de feue Marie-Elisabeth Deshayes, de la parf . de Ste Croix de Bernay, d’une part, et Madeleine Lecavellier, fille de feu Louis, originaire de la parr, du Mesnil-Simon et demeurant en celle de St-Germain de Lx.

Le 9 juillet 1788, le sr Louis-François Le Rebours. prend possession de la cure du Tilleul. Mr Le Rebours, né à Lécaude le 10 avril 1737, fut ordonné prêtre en 1764 et nommé curé de N.-D. du Tilleul peu d’années avant la Révolution. Il y prêta le serment constitutionnel, ainsi que tous les autres serments qu’on lui demanda. Après le Concordat, il revint au Mesnil-Simon où il avait passé une partie de sa jeunesse. 11 est noté bien sévèrement dans les archives de l’évêché de Bayeux et ne rentra jamais dans l’état ecclésiastique. (Archives de l’Orne. – Archives de l’évêché de Bayeux.)

Recherches faite en 1540, par les élus de Lisieux des nobles de leur élection – Labbey de La Roque, Pierre Élie Marie.
MESNIL-SIMON.
188. Guillaume et Pierre, dits de Cordey , pour justifier leur noblesse ancienne, ont produit une sentence des commissaires des francsfiefs, du 12 avril après Pâques 1472 , par laquelle Pierre et Jean, dits de Cordey, fils de Eustache, leur oncle, sont déchargés, comme nobles de toute ancienneté, du payement des dits francs-fiefs, avec plusieurs autres lettres anciennes et écritures. Le procureur du Roi, après les avoir vues, a requis qu’ils vérifiassent qu’ils sont fils de Jean de Cordey , frere du dit Eustache, ou, à leur refus ; qu’ils soyent assis.
189. Geoffroi Collet, Sr. des Bofves, a dit être noble d’ancienneté, et, pour le prouver, a produit plusieurs lettres sur le nom de Thomas, son pere, et de Guillaume, son ayeul, et la copie d’une information faite par les Elus de Lisieux à l’instance du dit Guillaume, sur sa noblesse. Mais parceque de la dite information ne s’étoit ensuivi aucune vuide ou sentence , et que par les autres lettres la noblesse du dit Collet n’étoit suffisamment fournie, le procureur du Roi à requis qu’il soit assis.

Recherches de Monfaut.
Montfaut trouva deux gentilshommes au Mesnil-Simon : Jacques de la Ceaule (ou de la Chaule) et Guillot Collet. Ce Guillot ou Guillaume Collet eut un fils du nom de Thomas, qui à son tour eut un fils nommé Geoffroy qualifié sieur des Boves, qui fut assis à la tailles par les Elus de Lisieux en 1540 faute de production suffisante.
Les Boves, marquées sur Cassini avec chapelle, doivent offrir de l’intérêt. En 1540 vivaient aussi noblement au Mesnil-Simon Guillaume et Pierre de Cordey fils de Jean de Cordey. Ils n’ont aucune qualification de terre.
Au commencement du XVIIe siècle, la terre du Mesnil-Simon appartenait au baron de la Luthumière qui la vendit par devant les notaires de Valognes, le 22 novembre 1608 à M. Le Sens de Rucqueville, qui n’en jouit pas un an, car par contrat du 25 septembre 1607, il la revendit à Jacques Dunot, seigneur de Campigny-Berville (69 g 2 )
On trouve vers le milieu du XVIIIe siècle Charles de Margeot, écuyer, seigneur de Saint-Ouen-Le Haut et du Mesnil-Simon. Il épousa Françoise le Normand, la 7e des enfants de Gabriel Le Normand, sr du Buchet, et de Marie du Pommeret (48 g 1 ).
Quelques années après, Gabriel-Auguste de Lyée (18 septembre 1749 ), mari de et de la Roque, prenait le titre de Seigneur de Belleau et du Mesnil-Simon, Cropus et lz Crétinière (76 g1 ). De son mariage sortirent sept enfants. L’aîné; seul fils; Jean-Baptiste-Louis-Auguste, chevalier, mousquetaire du Roi, fut seigneur de Belleau, Mesnil-Simon, la Crétinière et autres lieux (87 h ). Voir archives ShL – Charles VASSEUR.- Notes et documents – Portefeuille « Doyenné du Mesnil-Mauger )

Histoire de l’abbaye du Bec – Porée, Adolphe André, abbé.
Foulques d’Aunou, de Alneto avait donné en pure aumône à l’abbaye la dime de toutes les récoltes, proventuum, provenant des essarts de son parc de Saint-Julien-le-Faucon, et des autres essarts faits ou a faire sur retendue de la paroisse du Mesnil-Simon.(1) Mais bientôt une querelle s’éleva au sujet de ces novales entre Foulques d’Aunou, poussé par le curé de Saint-Georges de Saint-JuIien-le-Faucon, qui trouvait sans doute sa part trop amoindrie, et l’abbé du Bec auquel s’adjoignit le curé du Mesnil-Simon ; on sait que les religieux avaient le patronage de cette cure. Les parties convinrent, sons peine de 100 livres tournois de dédit, de s’en rapporter à l’arbitrage de G. de Saint-Aubin, chanoine de Lisieux, et de Guillaume de Rouvres, officiai de Séez. Il fut jugé par les arbitres que l’abbaye et le curé du Mesnil-Simon jouiraient dorénavant de toutes les dîmes des essarts ou novales du parc du seigneur Foulques, aussi bien que des autres essarts faits ou à faire dans l’étendue de la paroisse du Mesnil-Simon ; les religieux auraient Ies deux tiers de la dime, et le curé et ses successeurs un tiers. L’abbé et le couvent du Bec paieraient chaque année au curé de Saint-Georges de Saint-Julien-le-Faucon et à ses successeurs quatre setiers de blé terceil, tertionarii, et le curé du Mesnil-Simon deux setiers. Les arbitres et les parties scellèrent cet acte au mois de juillet 1250, en s*engageant à le faire confirmer par l’Evêque diocésain(2).
(1) Bibl. Niat., lat. 12884, f° 352. D. Thibault place cette donation an mois de juillet 1250; elle put bien être renouvelée à cette date, mais elle doit être antérieure, puisqu’elle donna lieu à un arbitrage qui eut précisément lieu en juillet 1250. L’abbaye présentait à la cure du Mesnil-Simon, canton de Lisieux, 2° section. Saint-Julien-le-Faucon, canton de Mézidon (Calvados). Au mois de juillet 1241, les religieux avaient acheté à Foulques d’Aunou, moyennant la somme de 60 livres tournois, les services, precarias, et la justice appartenant au manoir du Mesnil-Simon. (Bibl. nat, lat. 12884, f° 338 v°),
(2) Bibl. nat., lat. 12884, f° 352. L’Inventaire des titres du Bec fait mention de cet arbitrage en ces termes : « Traité fait entre l’abbaye du Bec et le curé du Mesnil-Simon, d’une part, et le curé de Saint-Julien-le-Faulcon de l’autre, par lequel il est dit que la dixme des bois essartés dans le parc du seigneur d’AInou appartiendra à ladite abbaye et audit curé du Mesnil-Simon qui percevront la dixme des grains et fruits qui croistront sur lesdits essarts, 1250 ». P. 1646.
De Foulque II d’Aunou nous savons assez peu de choses. Il est cité au nombre des bienfaiteurs du Bec, qu’énumère la grande charte confirmative délivrée par le Conquérant vraisemblablement en 1077. Foulque effectua quelques donations à ce monastère dans le Pays d’Auge : une charruée de terre et un moulin situés près de Saint- Julien [-le-Faucon], ainsi que l’église du Mesnil-Simon, avec une terre sise en ce domaine.

3 – Archives ShL.

Cartulaire Shl avec inventaires ShL et sources bibliographiques diverses du Xe siècle à 1940:
XIIe siècle – Mesnil-Simon
Accord fait entre les chanoines de Sainte-Barbe et les moines du Bec au sujet des dîmes du fief de Turouff de Magny, dans la paroisse du Mesnil-Simon réglant que les moines recevront les dîmes à charge de donner aux chanoines un septier de blé et deux d’avoine. = Arch. SHL – Charles VASSEUR, Notes et documents – Portefeuille « Doyenné du Mesnil-Mauger )

1134. « L »abbaye (du Bec-Hellouin) possédait de nombreux biens dans le diocèse de Lisieux, provenant en grande partie des dons de la famille Crespin. L’évêque Jean, dans une mettre donnée en 1134, du consentement de ses archidiacres et de son chapitre, les confirma solennellement. On remarque les églises suivantes: Saint-Philbert près Montfort, Saint-Etienne-l’Allier, Saint-Ouen-du-Bosc-Turstin [35], la chapelle Saint-Pierre [36], Saint-Georges-du-Vièvre, Beuvron, Blangy, Clermont-en-Auge, Livarot, Le Mesnil-Simon, Cernay, Drucourt, Bournainville, Folleville, Theuil-Nolent, Duranville, avec toutes les dîmes qui leur appartiennent, l’église du Bosc-Regnoult avec deux traits de dîme; la moitié de l’église du Feugueret, de Feuguereto [37], l’église de Cheffreville, avec la moitié de la dîme. Toutes ces églises étaient à la présentation de l’abbé et des religieux; la dîme du tonlieu d’Orbec [38], de Livarot, de Beuvron, de Blangy, du pont de l’évêque d’Avranches, de ponte Episcopus Abricensis, etc. L’évêque de Lisieux accorda en outre aux religieux le libre passage à Lisieux et sur la Touque de toutes les marchandises destinées tant à la nourriture qu’aux vêtement, quae ad victulm et vestitum pertinent . En reconnaissance de cette concession, Boson et sa communauté, s’engagèrent, à la mort des évêques de Lisieux, à faire le service funèbre comme à la mort d’un religieux; pour chacun des chanoines, un obit, et pour tous en général, un office complet, le deux janvier de chaque année. Les noms des évêques seront inscrits parmi les noms des frères afin que leur service soit fait à perpétuité [39].
Voluntate et assensu fratrum nostrorum archidiaconorum et canonicorum, placuit praesenti pagina notificare ecclesiae catholicae fidelibus cinctis praesentibus et futuris, quod ego Joannes, dei gratia Lexoviensis episcopus, rogatus a reverendo patre Beccensis coenobii Bosone et fratribus ejusdem loce, concedo quidquid Beccense coenobium habet in eleemosyna in episcopatu Lexoviensi, in ecclesiis et decimis et aliis rebus videlicet, … = B.N. lat. 12884, f° 188. Selon D. Jouvelin, cette charte serait de 1136 (lat. 13905, f° 18, v°)
EDIT.: partielle: POREE André, Histoire de l’abbaye du Bec-Hellouin, I, p. 353. + id°, pp. 352-354.

1260, 1er décembre – Mesnil-Simon. Guillaume dict Quesnel, de la paroisse du Mesnil-Simon vend aux religieux, abbé et couvent de Sainte-Marie du Bec-Hellouin, neuf sous et IIIIxx deniers (?) ts. sur le ténement qu’il a et tient par 8 deniers de rente annuelle avec les services dus en cette paroisse sur une masagio terra arabili et gardino contigu de cette masure contenant deux acres de terre bornée d’un côté le chemin et d’autre le doito qui dirinatur a molinendo eorum deum sitii ex utroque latera inter terras feodi domini de hotot pro quator libris turonensium
= Arch. SHL – Charles VASSEUR, Notes et documents – Portefeuille « Doyenné du Mesnil-Mauger « Extrait d’un feuillet 26e d’un cartulaire du Bec retrouvé par M. Z. Métayer servant de reliure à un livre en décembre 1859 – Lu par M. R. BORDEAUX  »

1260, 1er décembre – Mesnil-Simon
Richard, dit Le Carre de la paroisse du Mesnil-Simon vend concède à l’abbé, religieux et couvent du Bec-Hellouin la maison et jardin contigu contenant une vergée entre le chemin et le douet du Moulin. Pour cette vente il reçoit six livres tournois. = Arch. SHL – Charles VASSEUR, Notes et documents – Portefeuille « Doyenné du Mesnil-Mauger « Extrait d’un feuillet 26e d’un cartulaire du Bec retrouvé par M. Z. Métayer servant de reliure à un livre en décembre 1859 – Lu par M. R. BORDEAUX  »

1423, juin – « Item, une lettre royaulx, en double queue et cire jaune, données à Paris, le xxije jour de juing, l’an mil ccccxxiij, contenant que le Roy, nostre sire, avoit donné aud. feu Surreau, les terres desd. Jehan de la Varende, Colin le Viconte et Bouteiller, à la valeur de iijc l.t. = J. FELIX, Inventaire de Pierre Sureau, p. 142.

1423, juin – « Item, un vidimus, fait soubz le seel de la prévosté de Paris, l’an mil ccccxxiij, d’une lettres royaulx, donnée le xxxe jour de juing, l’an mil ccccxxiij, par lesquelles apparoit que le Roy, nostre sire, avoit donné aud. feu Surreau, les héritaiges desdits la Varende, le Viconte et Le Bouteiller, jusques à la valeur de iijc l.t. avec l’expédition de messieurs des comptes et finances, donnée le xxvije jour de juin et un mandement donné de Jehan Salvain, bailli de Rouen, le xe jour d’aoust ». = J. FELIX, Inventaire de Pierre Sureau, p. 142.

1424, 10 juillet – Les Authieux-Papion. Item, unes lettres certificatoires de messieurs des comptes du Roy, nostre sire, lors à Caen, données le xe jour de juillet mil cccxxxiiij, par lesquelles appert que iceulx srs certiffient que ilz ont fait chercher et quérir ès registres des chartes de restitucions et dons faiz par feu le, nostre sire et cellui qui à présent est, savoir se il y avoit aucunes restitucions faiz des héritaiges Roy qui furent à feue damoiselle Agnès de la Varende, Agnès de la Planque et à Marguerite de la Planque dont aucune chose n’avoit este trouvé. = FELIX J., Inventaire de Pierre Sureau, p. 144.

1424, 28 may – Ouilly-le-Vicomte, Authieux-Papion. Item ung vidimus, fait sous le seel de la viconté de Rouen, l’an mil ccccxxiiije jour de may, faisans mencion que le Roy, nostre d. sire avoit donné temps aud. deffunt Pierre Surreau de bailler son dénombrement et faire son aveu des héritages qui furent aud. de la Varende, le Vicomte et Bouteiller, avec l’expedicion des seigneurs des comptes attachée à icelles. = FELIX J., Inventaire de Pierre Sureau, p. 145.

1430, 28 décembre – « Item, un vidimus, fait soubz le seel de la viconté de Rouen, le xxviije jour de décembre ccccxxx, d’une lettres royaulx, faisans mencion que le Roy, nostre sire, avoit donné aud. feu Surreau, les héritaiges qui furent Jehan de la Varende, Colin le Vicomte et Jehan Le Bouteiller, en la valeur de vijc l.t. avec une attache à icellui, donné à messieurs des comptes et finances, l’an mil CCCCXXX, le xxije jour de février ». = J. FELIX, Inventaire de Pierre Sureau, p. 142.

1433, 23 septembre – « Item, un vidimus d’unes lettres royaulx, soubz le seel de la viconté de l’eau de Rouen, le xxiije jour de sept. mil ccccxxxiij, icelles lettrers royaulx données le xxiiije jour d’octobre ccccxxij, par lesquelles le roi avoit donné aud. Surreau temps et terme de faire sa prisée des terres d’Ouillie le Viconte, la Varende, la Bouteillerie, Sassie, Olendon, Beneauville, Bartoncelles, Montysembert  [40] et Chereperigne jusques à ung an ensuivant avec une expédicion des srs des comptes et trésoriers. = FELIX J., Inventaire de Pierre Sureau, p. 142.

1458, 28 décembre – Mesnil-Simon. Bail à fieffe d’une pièce de terre sise en la paroisse du Mesnil-Simon, nommée loes Grands-Clos, consentie par l’abbaye du Bes-Hellouin à Jean Campion, de lad. paroisse de Mesnil-Simon, moyennant une redevance de 40 sols. rournois. = Arch. SHL. 9F Deville. Dossier Le Bec-Hellouin – Analyse Et. Deville.

1452, 24 octobre – Lisieux. « Cy ensuivent les fieux, baronnies, haultes justices que l’évêque de Lisieux tient du Roi notre sire et les arrières fieux qui dudit évêque sont tenus (Cart. lexov., f° 12, verso ) :
« Ledit Jehan de Heudreville tient en ladite paroisse de Mesnil-Eudes ung autre tiers de fieu de chevallier que soulloient tenir Jehan Osmont et la déguerpie Thibault de La Varende « . = Publié par H. de FORMEVILLE, Histoire de l’Evêché-Comté de Lisieux, t. I, pp. 453-458

1456, 28 décembre – Mesnil-Simon. Contrat de fieffe consenti par l’abbé et les religieuses (?) du Bec-Hellouin à un sieur Campion, du Mesnil-Simon = BSHL, 5, p. 57 « Document communiqué par M. Ch. BESNOU »

1458, 28 décembre – Mesnil-Simon. Bail à fieffe d’une pièce de terre sise en la paroisse du Mesnil-Simon, nommée les Grands-Clos, consentie par l’abbaye du Bec-Hellouin à Jean Campion, de lad. paroisse de Mesnil-Simon, moyennant une redevance de 40 sols. tournois. = Arch. SHL 9 FA. Fonds Et. Deville. Dossier Le Bec-Hellouin – Analyse Et. Deville.

1463, 10 juillet – Les Authieux-Papion. Inscription lapidaire sur l’enfeu de Jean de La Varende – Eglise
« Cy devant repose le corps de noble homme Jean de la Varende escuier en son vivant seigneur dudit lieu de la Varende de Sassie et Bonneauville, patron de cette église lequel a eu la conduiyte et faictz de guerre dont a eu charge continuelle en son vivant soubz nostre sire le Roy Charle septième lequel trespassa lan mil iiij lxiiij le xe jour de juillet. Priez Dieu pour luy pater nr. ave maria = Arcisse de CAUMONT, Statistique monumentale, t. V, p. 503

1517 – Mesnil-Simon Dans un acte de 1552, on trouve que Jacques Fleury était administrateur de la Malladrerie de Saint-Jean en 1517. = Tab. de Lisieux. Etude Delarue. Analyse Et. Deville.

1544, lundi 29 décembre – Mesnil-Simon. Inventaire des biens meubles appartenant à Geoffroy Collet, escuier, demeurant en la paroisse de Mesnil-Simon, estant en sa garde et saisine sur ses héritages et maisons scituez aud. lieu, et vente de ces biens à noble homme François de Defedebry, seigneur du Buchet, demeurant en la paroisse du Chesne.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Minute papier, 2 ff. – Analyse Et. Deville.

1548 – Mesnil-Simon. Noble homme Jehan de la Chaulle, sieur du lieu, demeurant à Mesnil-Simon – Notes de Et. Deville extraites du Tab. de Lisieux

1552 – Mesnil-Simon. Dans un acte de cette date, on trouve mention  que Jacques Fleury était administrateur de la Malladrerie de Saint-Jean en 1517.= Notes de Et. Deville extraites du Tab. de Lisieux.

1554 – Mesnil-Simon. Mention de Germain Amyot, curé. = Notes de Et. Deville extraites du Tab. de Lisieux.

1571 – Mesnil-Simon. Mention de Michel Piperey, curé. = Notes de Et. Deville extraites du Tab. de Lisieux.

1578 – Mesnil-Simon. Mention de Michel Piperey, curé, chanoine et pénitencier de la Cathédrale de Lisieux.
= Notes de Et. Deville extraites du Tab. de Lisieux.

1580 – Mesnil-Simon. Noble homme Me Guillaume Lusson, docteur régent en la Faculté de médecine en l’Université de Paris, conseiller et médecin ordinaire de Monseigneur, frère unique du Roi et Me Jehan Lusson, notaire du roi en son Châtelet de Paris, son frère, vendant à Lambert Hurel, de Saint-Julien-le-Faucon, tous les biens et héritages provenant de la succession de leur père Jehan Lusson, aux paroisses de Mesnil-Simon, Lessart et Grandchamp, moyennant 633 écus d’or sol. Passé aud. Lisieux, en la maison du Cheval Blanc. = Tab. de Lisieux – Analyse Et. Deville

1581, vendredi 23 juin – Mesnil-Simon. Vénérable personne Me Georges Leproulx, prêtre, curé du Chesne, demeurant aud. lieu, remet ès mains de Guillaume Huchon, du mestier de brouderye, et Nicolle Bourg, sa femme, de la paroisse de Saint-Germain-de-Lisieux, deux pièces de terre en un tenant, l’une nommée la Court et l’autre la Pepinière, assises en la paroisse de Mesnil-Simon, au Hameau ès Huchons, que led. curé avait acquise desd. mariés, par le prix de 80 livres, le 30 décembre 1574. = Tab. de Lisieux – Analyse Et. Deville.

1599, 30 juin – Mesnil-Simon. Jehan de Cordey, sieur de la Rocque, de Magny, demeurant au Mesnil-Simon, vend à Jacques Pipperey, chanoine pénitencier, la somme de 80 livres tournois de rente. = Arch. M.C. Fonds Et. Deville – Minute, 2 ff. papier – Analyse Et. Deville.

1601, 16 juillet – Mesnil-Simon. Michel Leproulx, du Mesnil-Simon, ayant acquis de Jacques Ricquier, deux pièces ou portions de terre aud. lie, s’engage à payer les rentes attachées à ces terres. = Tab. de Lisieux – Minutier 29 – Analyse Et. Deville.

1601, 18 septembre – Mesnil-Simon. Accord entre Guillaume Patey et Eustache Macquerel, bourgeois de Lisieux, au sujet d’un emparquement sur une pièce de terre au Mesnil-Simon. = Arch. M.C. – Fonds Et. Deville – Minute papier – Analyse Et. Deville.

1602, 14 novembre – Mesnil-Simon. Nicolas Pierre, marchand, bourgeois demeurant paroisse Saint-Jacques à Lisieuxvend à Denis Le Candemier, du Mesnil-Simon, trois pièces de terre aud. lieu. = Arch. M.C. – Fonds Et. Deville – Minute papier – Dossier Abbaye Notre-Dame-du-Pré – Analyse Et. Deville.

1607, 15 janvier – Mesnil-Simon. Accord entre Jacques Canu, Louis Ler Veneur, Michel Campion et Jacques Huard, tous de la paroisse du Mesnil-Simon, au sujet de la perception de la taille dans cette paroisse . = Arch. M.C. – Fonds Et. Deville – Minute papier – Analyse Et. Deville.

1607, 21 septembre – Mesnil-Simon. Richard Le Cavellier, sieur du Mesnil-Simon, et damoiselle Anne de Serres, sa femme, constituent leur procureur. = Arch. M.C. – Fonds Et. Deville – Minute papier – Analyse Et. Deville.

1609,  24 mars – Mesnil-Simon. Succession de Pierre Poullart, entre Marguerion Leprévost et Martin Nicolle, à cause de leurs femmes Marguerite et Héléne Poullart. = Arch. M.C. – Analyse Et. Deville

1611, 16 septembre – Mesnil-Simon. Accord entre Geoffroy Huard, receveur de la terre et sieurie du Mesnil-Simon, Jean Lambert, écuyer, Robert Lambert, sieur de Formentin, François Leproulx et Guillaume Huchon, au sujet des biens et aînesses au Mesnil-Simon = Arch. E.D. 2 ff. papier

1634, 8 mars – Mesnil-Simon
Henri et François Le Roullier, frères, de la paroisse des Monceaux, héritiers de feu Gilles Le Routier, leur père, vendent à damoiselle Charlotte de Mogères, veuve de Me Jehan Carrey, en son vivant conseiller du Roi, lieutenant en la vicomté d’Orbec, demeurant  en la paroisse de Saint-Jacques de Lisieux, en qualité et comme tuteur et gardien de Antoinette Carrey, sa fille, unique héritière dud. défunt, plusieurs biens et héritages au Mesnil-Simon, tenus de la sieurie dud. lieu. = Arch. M.C. – Fonds Et. Deville – Minute papier 2 ff.- Analyse Et. Deville.

1655, juin – Mesnil-Simon. Jeanne Baptiste Dubois, veuve de François Pipperey, remet à François Collet, écuiyer, du Mesnil-Simon, une pièce de terre aud. lieu. = Tab. de Lisieux – Minutier n° 813 – Analyse Et. Deville.

1668-1676 – Mesnil-Simon. Généalogie des COLLET des BOVES présentée pour l’enquête de noblesse en 1676 . = AD14 – Fonds LE COURT. F 5065 (2 pièces )

1677-1683 – Mesnil-Simon. Plaids et gages-pleiges du fief du Mesnil-Simon, appartenant à l’abbé du Bec, tenus sous la porte du presbytère de Mesnil-Simon par le sénéchal de ladite seigneurie. Tenanciers: Jean-Baptiste Lambert, écuyer, sieur d’Argence et Robert Lambert, écuyer, sieur de Formentin, frères et héritiers de feu Charles Lambert, écuyer, sieur du Mesnil-Simon; François Le Cavelier, sieur du Breuil et Jean Le Cavelier, sieur de Launey; Thomas Desgenetz, curé du Mesnil-Simon; les héritiers de feu Richard Le Picard, sieur de Saint-Cosme, les représentants de Jean-Baptiste Mallet, écuyer, sieur de Neuville; Robert Mallet, écuyer, sieur des Douaires  » = A.D. Eure . Fonds de l’abbaye du Bec-Hellouin – H. 57 – Analyse G. BOURDON in Inv. sommaire … série H, p. 11

1745, 31 janvier – Mesnil-Simon. Marc-Antoine Bertaut, chanoine de Rouen, remet à Louis Pommeraye, écuyer, la ferme de la Tosterie, sise à Grandchamp et Mesnil-Simon. = Arch. M.C. Fonds Et. Deville – Minute papier 2 ff.- Analyse Et. Deville.

1755, 8 janvier – Le Mesnil-Simon. Par devant Louis Questel Notaire, tabellion royal au Bailliage d’Auge pour le siège de Cambremer Crévecoeur.
Fut présent Messire Adrien Lambert Chevalier, Seigneur de Formentin et autres Lieux, Conseiller au Parlement de Normandie, demeurant à Rouen, Paroisse Saint Patrice, maintenant en son Château de Formentin.
Lequel a par ces Présentes Vendu et Promis GarantirA Messire Gabriel Auguste de Lyée, Chevalier Seigneur de Belleau, Cropus et la Christinière, demeurant En sa terre de Belleau, paroisse de Notre-Dame de Courson, acquéreur pour luy, ses hoirs ou ayant cause.
La terre Noble Du Mesnil-Simon qui Est un plein fief de haubert Entier, nommé le fief du Mesnil-Simon et S’étend ledit fief Tant en ladite Paroisse qu’en celle du Chesne De Lessard et des Monceaux, et Consiste tant en domaine fieffé, Rentes, Seigneuriales et droits seigneuriaux, qu’en domaine non fieffé, Sur lequel il y a Manoir Seigneurial, plusieurs autres maisons un Colombier et un Moulin à Bled.
La dite Terre Du Mesnil Simon en toutes Circonstances et Dépendances et et sans par ledit Seigneur vendeur S’en Rien Réserver ny Retenir. A la Charge par ledit Seigneur acquéreur De tenir ledit fief du Mesnil Simon a foy et hommage siuriaux de la Baronnie de saint Julien le Faucon et de Payer au Chapitre de Lisieux chaque année Six Livres et Trois Chapons de Rente en Deux Parties de la nature de quatre Sous, desquelles Rentes ledit seigneur acquéreur déchargera a l’avenir et dès les Premiers Termes à Echoir ledit Seigneur Vendeur En Sorte qu’il n’en soit Inquiété, et au surplus Ledit fief  et Terre du Mesnil Simon franc et quitte de toutes autres Rentes.
Et Comme Ledit Seigneur Vendeur n’entend se Retenir aucune des Terres qu’il Possède dans ces dites Paroisses, si quelques Parties d’Icelles Se Trouvoient ne pas faire Partie du Domaine non fieffé dudit fief du Mesnil Simon, elles seroient également comprises dans la Présente vente.
Comme aussy sont Compris dans La Présente Vente Toutes les Tonnes et Tonneaux Etant dans les maisons de la dite Terre – Et même les meubles et matériaux actuellement repostés sur Icelle qui se Trouveront être de l’appartenance dudit Seigneur Vendeur a la Charge Par ledit Seigneur acquéreur de la tenir Relevante des Seigneurs qui Justifieront par titres Valables En avoir La Tenure.
Cette vente aux charges Cy dessus Est faite en outre par le Prix de quarante Cinq Mille Livres, francs, deniers Venant aux mains dudit Seigneur Vendeur.
Sur et en diminution de laquelle Somme ledit Seigneur acquéreur a Présentement Payé audit Seigneur Vendeur, à vue de mondit Tabellion et Tesmoins Cy après nommés en Espèces d’or et d’argent Et autres monnayes ayant Cours Celle de Vingt deux mille Livres.
Et S’oblige ledit Seigneur acquéreur de Payer les Vingt Trois mille livres Restant audit Seigneur Vendeur au plus tard dans un an de ce jour, avec l’intérêt au denier Vingt du jour de noël dernier Jusqu’au jour du Payement, à Ce moyen ledit Seigneur acquéreur Joüira des objets vendus Comme du jour de noël dernier, ledit Seigneur Vendeur devant Toucher les fermages, arrérages Treizièmes et autres Revenus des objets Vendus Jusques et Compris L’année Echue – Ledit jour de noël dernier et Mêmes les Rentes Reculées d’Icelle qui ne Seroient par alors exigibles.
Ledit Seigneur acquéreur Entrertiendra les Conventions faites avec les fermiers des Biens Vendus en sorte que ledit Seigneur Vendeur n’en soit Inquiété.
Convenu que la Clause de Garantie Cy-dessus Stipulée ne S’étend pas aux Rentes Seigneuriales, aux droits Seigneuriaux, ni à l’étendue dudit fief des quels Trois objets Seulement ledit Seigneur Vendeur ne Sera Point Garant.
Ledit Seigneur de Belleau a déclaré que la Somme de Vingt deux mille Livres par luy Cy dessus Payée provient des deniers qu’il a reçus pour la Dot de Noble dame Marie Charlotte Labbey de la Boissière Son Epouse par quittance Papier Devant les notaires de Cambremer Le Vingt avril mil Sept Cents Cinquante et le jour d’hier.
Et a pareillement ledit Seigneur acquéreur déclaré qu’en Considération du droit de Retrait qui appartient a ladite Dame Sa femme Sur lesdits Biens vendus à titre de Parenté avec ledit Seigneur Vendeur il Entend Retenir lesdits Biens en vertu du Droit de Retrait appartenant à la dite Dame son Epouse au Cas Seulement que la dite Terre fut Clamée par toutes autres Personnes dont le droit de Retrait ne Seroit pas Preferable à Celuy de Sa ditte femme,, Par ce quand i Cas Seulement, que Sa ditte femme Devienne Propriétaire de La dite Terre elle Confondra les deniers de Sa dot Employée à L’acquisition d’icelle.
Au moyen de tout Ce que dessus Leidt Seigneur Vendeur a Transporté audit Seigneur acquéreur Tous les droits de Propriété, qu’il avoit ou Pouroit avoir Sur lesdits Biens Vendus, dont il s’est en Sa faveur dessaisi, Le Subrogeant à tous ses droits, noms, Raisons et actions
Pour par lui En joüir, et Disposer a l’avenir comme Vray Propriétaire et a cet Effet il luy Remettra Toutes fois et quantesd Les Titres et Papiers Concernant les dits Biens
Et D’autant qu’il y a plusieurs réparations à faire aux maisons de ladite Terre et Notamment au Toît du Colombier dont ledit Seigneur Vendeur a fait démolir La Lanterne dans l’Intention de ne la pas faire Retablir attendu qu’elle Est Inutile et que C’est elle qui a Occasionné La Ruine dudit Toît, Ledit Seigneur acquéreur Est autorisé a faire faire lesdittes Reparzation et même à Retablir le Toît dudit Colombier Sans Replacer La ditte Lanterne et d’Employer aux dites Reparations Jusqu’à la Somme de Deux mille Livres Prendra pour Cet Effet Ledit Seigneur acquereur les Bois necessaires Sur le lieu au moins de dommage que faire Ce Pourra, parce qu’en Cas de Clameur, Icellui acquereur Seroit du tout Remboursé Sur mles quittances et mémoires qu’il Representeroit Tant d’achat de materiaux, que Du Travail des ouvriers, lesquelles Seroient Crues Sur Sa Simple affirmation, Sans quil Sois obligé de faire faire aucun devis, ni Procès Verbal pour Constater Letat actuel des dittes maisons et Colombier.
Sera Expedition du Present Dellivré par ledit Seigneur acquéreur a Ses frais et Depens En forme Executoire audit Seigneur Vendeur Toutes fois Et quantes.
Ainsi Sont les dittes Parties Convenues et Demeurés D’accord, Promettant Icelles Respectivement Tout le Contenu Cy dessus Tenir et Entretenir Sous L’obligation de tous leurs Biens meubles et Immeubles Presents Et avenir. Ce fut fait et Passé au Chateau de Formentin le dix huit janvier avant midi Lan mil sept Cens CinquanteCinqPresence de Pierre Vaullard demeurant Parroise de Glaus (sic) Sur Risle et farci Le Roy menuisier demeurant à Beaumont maintenant en ce lieu Tesmoins qui ont avec les Parties Et Ledit Me Quetel, Lecture faitte Signé La minute des Présentes, en marge de laquelle Est Ecrit Controlé et Insinué a Cambremer au folio Vingt Trois Verso article Premier et deux Ce vingt Trois Janvier mil Sept Cens Cinquante Cinq Recu Six Cens quarante Six livres sept Sols Sept deniers Signé fouquet avec Trait.
La Présente Expédition qui Seroit Parfaitement Conforme à Sa minute Sans les qualifications Nobiliaires En Matières féodales que nous avons Barrés au terme de la Loy du mois de Pluviose an huit a Eté Délivrée a Monsieur de la Rivière Propriétaire demeurant à Falaize qui La ainsu Requise, Par nous henry Noël notaire Impérial à Cambremer, arrondissement de Pont L’Evêque, département du Calvados Soussigné Ce Dix Juin mil huit cens neuf
Noël
Reçu de M Gosset Sept francs soixante six centimes
Pour Tous les droits de la Présente Exped.
= Arch. M. de Longcamp – MC photocopie.

1756, 14 août – Mesnil-Simon. Par devant Jacques Louis Daufresne, acte donnant à fieffe au Sr Martin laboureur au Mesnil Simon une pièce de terre inculte dite la Maladrerie … à charge d’une rente perpétuelle de 12 livres et de charges et faisance seigneuriales, à savoir : en mouvance de la seigneurie de Saint-Julien : 12 deniers chaque année à la Saint-Michel de chaque année avec foi hommage, reliefs, treizièmes, service de prévôté, aides coutumières, comparance aux plaids et gage-plège, cours et usages de ladite Baronie, réparer la motte une fois pendant la vie du seigneur après qu’il en aura fait faire la première perche, corvées de bêtes tirantes à harnois; régissantes sur les fiefs deux fois l’an aux saisons accoutumées; aider à mener le tournant de la meule du moulin de ladite baronnie, suivre la banalité d’icelui, aider à réparer les deux grands ponts de la rivière de Vie. Témoins Pierre Guerniel huissier du Grenier à Sel Jacques Le Singlais praticien. = Arch. SHL – Dossier Ch. VASSEUR, Doyenné du Mesnil-Mauger

1780, 29 juin – Mesnil-Simon. Nicolas Le Boucher, fils de feu Eustache et de Marie Leproux, demeurant à Beuvillers, donne en fieffe à rente à Thomas Le Boucher, son frère, demeurant à Mesnil-Simon, le quart à lui appartenant de la succession de ses. père et mère, consistant en quatre pièces de terre sises à Mesnil-Simon = Arch. M.C. Fonds Et. Deville – Parch. 2 ff.- Analyse Et. Deville.

1780, 29 juin – Mesnil-Simon. Jean Le Boucher, fils et héritier pour un quart de feu Eustache et de Marie Leproux, demeurant en la paroisse de Saint-Ymer (Saint-Hymer ), fieffe à rente à Thomas Le Boucher, son frère, demeurant à Mesnil-Simon, le quart à lui appartenant de la succession immobilière de ses. père et mère, moyennant une rente de 26 livres 2 sols 11 deniers à Noël = Arch. M.C. Fonds Et. Deville – Parch. 2 ff.- Analyse Et. Deville.

1783, 4 février – Mesnil-Simon. Charles et Joseph Perette, frères, demeurant tous deux en la paroisse de Mesnil-Simon, constituent une rente pour se libérer envers Gilles Guillaume Descretes, maître tailleur d’habits demeurant au Havre, paroisse Notre-Dame, époux de Marie-Madeleine Perette. = Arch. M.C. Fonds Et. Deville – Parchemin 2 ff. – Analyse Et. Deville

1792, Etat des biens séquestrés révolutionnairement dans les communes de Moyaux, Boutemont, la Chapelle-Hareng, Courtonnel, Courtonne-la-Meurdrac, Cordebugle, le Pin, Marolles, Saint-Michel-des-Monceaux, Mesnil-Simon, Ouilly-le-Vicomte, Saint-Germain-de-Livet, Saint-Hippolyte-de-Cantelou. = Arch. SHL. Ms. J 96
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FONDS CAILLAU SOUS-SÉRIE 2F
2F A 116-122 1737-1805
– Mesnil-Simon, Grandchamp, Nouards, Moyaux, Clérey-sur-Brevets : Séparation de biens, sentence, succession, affaires, lettres, acquisition, bail, revente, enquête, association, comptes, rentes: SIMON Françoise – BOUDARD Jacques – LENORMND jacqueline, veuve Maurice Boudard – BOUDARD Toinette – VASTEL Antoine époux Marie Boudard – BOUDARD Maurice fils jacques, frère Guillaume – LAMIDEY Philippe, prêtre, frère Marguerite épouse Boudard SAINT CYR (de) – VAUDICHON de LISLE – VUILLAUME, abbé – BRUNET de la TOUR – PIENCOURT (de) – JULLIENNE – FRAPPIER – NIARD Jean – VERGE Jean Baptiste
DAVID – BERNIERE (de) – CORDEY (de) – NEUVILLE (de)

Fonds Cartes Et Plans.
270 Lécaude & le Mesnil-Simon, extrait du plan parcellaire 1888 Cadastre 1/2.500
318 Mesnil-Simon (le), tableau d’assemblage 1955 Cadastre 1/10.000 3

Archives Famille COTTIN.
Boite archives couleur bleue. – 43
Études De F.Cottin
Société de Protection des vieux logis, monuments et sites lexoviens
château XVIé, Mesnil-Simon – [manoir]

Fonds Michel COTTIN Série 11F A1
11 FA – 34 – Divers – Roisrenoult, Delamare, à Beaumont-le-Roger. Imprimés.; Mesnil-Simon, Poussin, bouilleur de cru; Prospectus inauguration route du cidre, 1975.

Archives NEDELEC Communes.
com.50.2.1 Mesnil-Simon Le Eglise et vie de la paroisse
com.50.2.2 Mesnil-Simon Le Vie de la commune 1842-2008
com.50.2.3 Mesnil-Simon Le Manoir de la Valette
com.50.2.4 Mesnil-Simon Le Manoir de la Varende
com.50.2.5 Mesnil-Simon Le Presbytère (ancien)
com.50.2.6.1 Mesnil-Simon Le Notes historiques
com.50.2.6.2 Mesnil-Simon Le Registre du tabellionnage de Lisieux
com.50.2.7 Mesnil-Simon Le Le Vieux Moulin

2FA121 – 1786-1791 – terres des Douanes à Mesnil-Simon ayant appartenu à Monsieur de Saint Cyr1745 , 31 janvier – Mesnil-Simon
Marc-Antoine Bertaut, chanoine de Rouen, remet à Louis Pommeraye, écuyer, la ferme de la Tosterie, sise à Grandchamp et Mesnil-Simon.
= Arch. SHL. 9 FA – Minute papier 2 ff.- Analyse Et. Deville.

[1] Il s’agit là d’un toponyme assez courant dans le Calvados. On le rencontre sous cette forme à Bellou; sous celle de Varannes à Bourgeauville; sous celle de Varende, à Clécy, Saint-Lambert, Saint-Vigor-des-Mézerets, C. HIPPEAU .- Dictionnaire topographique du Calvados, Paris, Imp. Nationale, 1883, p. 291.
[2] Sur cet hydronyme devenu patronyme, voir : Albert DAUZAT .- Dictionnaire des noms de famille et prénoms de France, Paris, Larousse, 3e éd., 1951, p. 586.
[3] Arcisse de CAUMONT .- Statistique monumentale du Calvados – Arrondissement de Lisieux, t. V, Caen, 1867, pp. 396-397
[4] Albert DAUZAT .- La Toponymie française, Paris, Payot, 1946, pp. 155-156; François de Beaurepaire.- Les noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, Picard, 1979, p. 3.
[5] Il est plausible, au vu des chartes de 1261, que celui-ci était assis sur le fonds de l’abbaye du Bec. Voir ci-dessous.
[6] Cf. pièces justificatives.
[7] D’après Auguste GUILMETH .- Bourg de Livarot, s.l., s.d., pp. 10-11. au Xe siècle ce territoire aurait appartenu en propre au duc Richard Ier qui, en vue de doter sa nièce lors de son mariage avec Osmont de Centvilles, aurait détaché cette terre de son domaine avec celles d’Aunou et de Livarot. Cette assertion reprise par Camille Asse est formellement démentie par Stéphane LE TORTOREC, L’occupation du sol dans l’est du canton de Mézidon au Moyen Age à travers la toponymie et diverses sources anciennes Mémoire de Maîtrise sous la direction de M. André DEBORD, Université de Caen, 1987-1988.
[8] Camille ASSE .- En Pays d’Auge – Saint-Julien-le-Faucon et ses environs , rééd., s.l.s.d. (Saint-Pierre-sur-Dives, Bescond, 1981) ..
[9] Marie FAUROUX, Recueil des actes des ducs de Normandie – 911-1066, in MSAN, XXXVI, 1961, pp. 364-365.
[10] Selon la table de Henri de Formeville, Histoire de l’ancien évêché-comté de Lisieux, I, p. civ – cette abbaye aurait aussi possédé en Pays d’Auge, les cures de Beuvron, Hôtot-en-Auge, Druval, Saint-Ymer, Livarot, Les Mesnil-Germain, Cheffreville et les Bosc-Renoult. Reste à vérifier que toutes ces églises aient appartenu aux Montfort.
[11] Voir entre autres deux actes mentionnés dans un fragment de Cartulaire conservé aux A.D. de l’Eure – H. 91 cité par G. BOURDON, Inv. sommaire … série H, p. 15.
[12] Marie FAUROUX, op. cit., pp. 421-425.
[13] Dans le Répertoire numérique de la Série D. (Université de caen) – Prieuré de Sainte-Barbe-en-Auge, Collège des Jésuites de Caen, de Beaumont-en-Auge, etc. Académies des belles-lettres de Caen, Caen, Bigot, 1942, in-4°, 52 p., publié par R.N. SAUVAGE, il n’est fait aucune mention des biens du prieuré dans cette paroisse.
[14] = Arch. SHL – Charles VASSEUR, – Portefeuille « Doyenné du Mesnil-Mauger )
[15] Citée par C. HIPPEAU, op. cit.
[16] Henri de Formeville, op. cit. p. cv.
[17] Ed. Le Prévost
[18] Voir entre autres l’article de Melle Marie-Josêphe LECACHEUX, « Histoire de l’abbaye de Saint-Amand de Rouen – Des origines à la fin du XVIe siècle », BSAN, XLIV, 1936 (1937 ), pp. 5-289; pp. 23 .
[19] Ce Guillaume Ier est cité parmi les premiers personnages du duché, dans l’ordre laïc, entre le dapifer et le grand échanson, dans le cercle des familiers conseillant le duc Guillaume à l’occasion des préparatifs de la conquête – Orderic VITAL, op. cit., II, p. 121 – ou après Hugues de Grentemesnil, lors de la bataille d’Hasting – id°, p. 148 – Guillaume ayant confié le royaume nouvellement conquis à Guillaume fils d’Osberne et la ville de Douvres et tout le pays de Kent à son frère… le roi leur adjoignit Hugues de Grandmesnil, Hugues de Montfort, Guillaume de Varenne et d’autres braves soldats « – id°, 167 . Ce Guillaume de la Varende ayant épousé Gondrède soeur de Gherbod, se vit confier le comté de Surrey – id°, p. 221 – au temps de Guillaume le Roux – III, p. 317 note. Selon cette note, Gondrée ou Gondrède, son épouse aurait été la fille de la reine Mathilde.
[20] Orderic VITAL, id°, V, 128 .
[21] id°. op. cit. . III, 338, 427.
[22] Pierre LE FERON de LONGCAMP – « Une énigme éclaircie « , in Bulletin des Amis de La Varende, n° 18, Juin 1981, pp. 71-73, auquel nous ferons un certain nombre d’emprunts
[23] En novembre 1988, Madame O. GALLIER a présenté à ses collègues de la Société Historique de Lisieux, une communication – restée inédite à ce jour – sur cette famille
[24] Inventaire de Pierre SUREAU Publié par J. FELIX, Rouen-Paris, 1892, p. 142.
[25] Voir à ce sujet l’intéressant travail concernant tout particulièrement notre région dû à Louis de NEUVILLE.- « De la résistance à l’occupation anglaise dans le pays de Lisieux de 1424 à 1444 « , BSAN, t. XVI et t. à p. Caen, Delesques, 1893, in-4°, 48 p. et l’ouvrage de Henri de FRONDEVILLE, La Vicomté d’Orbec pendant l’occupation anglaise (1417-1449) – Compte de Jean Le Muet, vicomte d’Orbec, pour la Saint-Michel 1444 . Préface de M. le Chanoine Simon in Etudes lexoviennes, t. IV, 1936, Gr. in-8°, XIV-328 p., carte. .
[26] Celui-ci possédait également un fief à Formentin qui reviendra aux Lambert. Sur ce personnage voir notre article sur « Le Château de Formentin », à paraître. (note 12/2001: voir Formentin.doc)
[27]  – 1452, 24 octobre – Lisieux:
« Cy ensuivent les fieux, baronnies, haultes justices que l’évêque de Lisieux tient du Roi notre sire et les arrières fieux qui dudit évêque sont tenus (Cart. lexov., f° 12, verso ) :
« Ledit Jehan de Heudreville tient en ladite paroisse de Mesnil-Eudes ung autre tiers de fieu de chevallier que soulloient tenir Jehan Osmont et la déguerpie Thibault de La Varende « .
= Publié de FORMEVILLE, Histoire de l’Evêché-Comté de Lisieux, t. I, pp. 453-458.
[28] DE LA CHESNAYE-DESBOIS ou, plus près de nous ARNAUD.
[29] Deux nobles sont signalés au Mesnil-Simon: Jean de la Ceaule – sans doute de la Chaule – et Guillot Collet. .
[30] Henri de FRONDEVILLE, Les Présidents du Parlement de Normandie 1499-1790,, Rouen-Paris, Lestringant-Picard, 1953.
[31] Cf. Emile TRAVERS, Rôle du ban et de l’arrière-ban du bailliage de Caen en 1552, Rouen-Paris, Lestringant-Picard, 1901, in-8°, xvij-399 p.; pp. 18-19:
[32] D’autres à la même époque, tel celui du Manoir du Bais, à Cambremer furent aménagés en demeure.
[33] 1666 – Montpinçon: Nicolas de Brossard, sr de Saint Nicolas; Olivier de Brossard, sieur de Rouval; Renvoyés au Conseil. = Recherche de de Marle.
[34] Jacques, sieur de Saint-Nicolas, à Echauffour, et Nicolas Le François, sieur de la Plesse, à Saint-Germain-de-Montgommery, portent d’argent à trois palmes de gueules (maintenus).
= GRAVELLE-DESULIS, « Recherche de la noblesse d’Alençon faite par de Marle », Annuaire de l’Orne, 1865, pp. 285-296; 1866, pp. 254-309; 1867
[35] C’est le nom ancien de la Noë-Poulain, canton de Saint-Georges-du-Vièvre.
[36] Sans doute la chapelle de Saint-Pierre-du-Vièvre. Nous n’avons pas retrouvé la trace de cette chapelle en l’église Saint-Pierre-du-Vièvre mentionnée dans la lettre d’Arnoul, en 1147.
[37] Est-ce la chapelle de la Feugerie, canton de Gacé (Orne) qui faisait autrefois partie du diocèse de Lisieux?
[37] Jacques, sieur de Saint-Nicolas, à Echauffour, et Nicolas Le François, sieur de la Plesse, à Saint-Germain-de-Montgommery, portent d’argent à trois palmes de gueules (maintenus).
= GRAVELLE-DESULIS, « Recherche de la noblesse d’Alençon faite par de Marle », Annuaire de l’Orne, 1865, pp. 285-296; 1866, pp. 254-309; 1867
[37] C’est le nom ancien de la Noë-Poulain, canton de Saint-Georges-du-Vièvre.
[37] Sans doute la chapelle de Saint-Pierre-du-Vièvre. Nous n’avons pas retrouvé la trace de cette chapelle en l’église Saint-Pierre-du-Vièvre mentionnée dans la lettre d’Arnoul, en 1147.
[37] Est-ce la chapelle de la Feugerie, canton de Gacé (Orne) qui faisait autrefois partie du diocèse de Lisieux?
[38] Il est à remarquer que d’après cette confirmation de 1134, l’abbaye n’a plus que 10 sols à recevoir sur l’église de Bienfaite et autant sur celle d’Orbec; cependantt, le patronage et la dîme entière lui avaient été donnés par Richard de Bienfaite, fils de Gilbert, comte de Brionne (lat. 13905, f° 11115). L’abbaye recouvra plus tard son droit de patronage sur l’église d’Orbec.
[39] Cette fondation est reprise par D. Jouvelin, B.N. lat. 1208, f° 108 v°..
[40] Bretonncelles, Montisembert.