Archives de catégorie : Communes

MOUTIERS HUBERT Les



NOTES  sur LES MOUTIERS-HUBERT – 14459

les Houlettes, N.-D., prieuré bénédictin de Hambye, diocèse et arrond. Lisieux, doyenné et cant. Livarot, comm. Moutiers-Hubert, Calvados.
BEAUNTER-BESSE, VII, 207. — LONGNON, II, 261, comm. StEvroult-N.-D.-du-Bois, cant. la Ferté-Fresnel, Orne. — Pouillé, 204.

Michel COTTIN

1 – BIBLIOGRAPHIE.
2 – PIECES JUSTIFICATIVES.
3 – ARCHIVES SHL.

1 – BIBLIOGRAPHIE:

CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, réédition FLOCH Tome III, page 740.

CYPRIEN Philippe : Ancienne et nouvelle église des Moutiers-Hubert – Bulletin de la Société Historique du Canton de Livarot. N°9, juin 2003
CYPRIEN Philippe : Les Paynel  seigneurs des Moutiers-Hubert. Bulletin de la Société Historique du Canton de Livarot. N°12, décembre 2004.
CYPRIEN Philippe : Eloge au poète disparu. (Raoul Le Front) Bulletin de la Société Historique du Canton de Livarot. N°9, juin 2005

DETERVILLE Philippe : Moutiers-Hubert, Manoir de Chiffretot, PGMPA, pp. 78-79; manoir élargi, tourelle octogonale d’angle à 3 niveaux de pan de bois sur soubassement de pierre, cheminées sur pignons

Editions  FLOHIC : le patrimoine des Communes du Calvados page 1117.

Henri de FRONDEVILLE.- La Vicomté d’Orbec pendant l’occupation anglaise (1417-1449) – Compte de Jean Le Muet, vicomte d’Orbec, pour la Saint-Michel 1444. Préface de M. le Chanoine Simon in Etudes lexoviennes, t. IV, 1936, Gr. in-8°, XIV-328 p., carte.
Henri de FRONDEVILLE.-« Le Comté de Beaumont-le-Roger apanage de Robert d’Artois(1310-1331) », BSAN, t. XLV, 1937 (1938), pp. 41-136, carte; et t.à p. : Caen, 1938, 99 p. et carte h.t.
BSAN
Henri de FRONDEVILLE, Recherches sur la vicomté d’Orbec au XIVe siècle, Bernay, Claudin et Bull.Soc. Hist. d’Orbec, II, 1938, p. 8, 13, 14.

Auguste GUILMETH, Bourg de Livarot, s.l. s.d., in-8°, 72 p. (8 cahiers de 8 p. et 2 cah. de 4 p.)
= M.C. E.D. Br. 1170 – pp. 60-72 : Canton de Livarot

Jean LE MELLETIER, De la Manche vers l’Angleterre au temps de la Conquête, Saint-Lô, Office Départemental d’Action Culturelle de la Manche, 1989, in-8°, 157 p.

Paynel, Pesnel, du Hommet, Roncheville, du Hommet, Percy, Meurdrac, Moutiers-Hubert, Tesson, Taisson, du Tilleul,

L’EXPLOITATION ANCIENNE DES ROCHES DANS LE CALVADOS : HISTOIRE ET ARCHEOLOGIE. Serv. dep. d’Archéologie 1999. page 169.

Yves NEDELEC, « Le Manoir de Courson « , Société d’archéologie et d’histoire de la Manche- Mélanges multigraphiés, 14e série, 1985, pp.,39-40
de Courtonne ; de Belleau ; de Neufville ; du Houlley ; Rioult de Neuville –  » Assez proche de la route, l’église des Moutiers-Hubert, reconstruite après sa destruction en 1944 (les Painel y avaient fondé un prieuré donné à Hambye – Prieuré de Notre-Dame des Houlettes – aux Moutiers-Hubert)  »

Michel NORTIER, Contribution à l’étude de la population en Normandie au bas moyen âge (XIVe-XVIe siècles). Inventaire des rôles de fouage et d’aide. Sixième série: Rôles de fouage paroissiaux de 1518 à 1533 dans Répertoire périodique de documentation normande, N° 14; « , Cahiers Léopold Delisle, XXXIX, 1990, pp. 1-127
Moutiers-Hubert, 530 (férons);

PAUMIER Henri : Pour l’histoire du papier. Les moulins des papetiers du Pays d’Auge. Bulletin du Foyer rural du Billot, n°82, juin 2003.

PERROTE J., Notice historique et statistique sur la commune des Moutiers-Hubert, s.l.s.d., multig., 33 p.
= Arch. Départ. du Calvados, Br. 3325

VEUCLIN, « Glane de Notes historiques – (18 janvier 1718 – Léonor Deshays, chever, sgr et châtelain de Forval, baron des Moutiers-Hubert…) N° 17, 1er décembre 1892, p. 76

Henri VUAGNEUX, A travers le Pays d’Auge, Paris, Dentu, 1889, In-8°, 243 p.

Charles VASSEUR, Notes, Arch. SHL. Dossiers bleus.
MOUTIERS-HUBERTMSAN, XXIII, p. 179, n° 1009
AAN, 1868, p. 534
CAF, 1870, p. 102

HIPPEAU, Gouvernement de Normandie, VIII, pp. 260-263
(notes au crayon :)13, 22, 26, hi – 20 B

Orderic Vital: éd. GUIZOT, Livre XIII, t. IV, p. 475
sur le château, cf. BM, II, p. 247

Léopold DELISLE, Catalogue des actes de Philippe-Auguste, n° 887

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Notes de M. Charles Vasseur.

Les Moutiers-Huhert, Monasterium Huberci.
Le nom de cette paroisse indique une origine monastique; et peut-être faut-il regarder comme le continuateur du monastère mérovingien ou carlovingien, l’humble prieuré de Notre-Dame-des-Houlettes, dépendant de l’abbaye de Hambie, qui subsistait encore à la fin du dernier siècle sur la lisière du Buisson-Pesnel, autrement forêt de Moutiers-Hubert.
Le prieur des Houlettes avait droit d’herbage pour douze vaches et un taureau, dans la forêt.
L’église paroissiale, sous l’invocation de saint Martin, remonte à la période romane pour tout le gros oeuvre. Au sud comme au nord, au choeur comme à la nef, on constate parfaitement les caractères de cette époque: appareil en feuilles de fougère, contreforts plats. Toutefois, aucune des ouvertures ne date de la construction primitive. La fenêtre du chevet est à lancette. Les fenêtres latérales du choeur sont modernes. Pour la nef, au nord, l’unique fenêtre est une baie carrée du XVI, siècle. Les ouvertures pratiquées dans le mur du sud sont ogivales flamboyantes. Les contreforts ont été ajoutés en même temps. La partie supérieure du portail, à l’ouest, est revêtue d’essente. La base seule est en pierre, et tous les caractères accusent le XVI, siècle. Le clocher est assis à l’extrémité orientale de la nef. Il doit dater du XVe ou XVIe siècle. On le voit, cette église est petite et fort ordinaire à l’extérieur; mais l’intérieur présente un grand intérêt. Elle est la seule que nous connaissions jusqu’à présent dans l’arrondissement de Lisieux, où l’on trouve des vestiges bien conservés de peintures murales anciennes.
Ces peintures occupent le tympan qui surmonte l’arc triomphal et représentent le Christ sortant triomphant du tombeau, la tête entourée du nimbe crucifère et la main droite bénissant, tandis que la gauche soutient la croix de Résurrection. Cette peinture a du style. Malheureusement elle est, en grande partie, masquée par les dais des deux petits autels.
Ces dais, eux-mêmes, méritent l’attention. Avec celui qui ombrage le crucifix, ils forment un ensemble bien entendu et qu’on rencontre rarement. Leur exécution ne remonte qu’au XVIe siècle.
Chacun de ces baldaquins offre la forme d’un quart de cercle, terminé par une petite galerie flamboyante évidée à jour, reliée par de petits pinacles que supportent des têtes d’anges. Il s’appuie sur un lambris qui forme retable. Cette surface curviligne a été couverte de peintures. L’autel du sud n’en laisse plus voir que des vestiges inappréciables. Le sujet en était sans doute tiré de la Vie de saint Martin, patron de l’église, auquel il devait être consacré selon l’usage.
L’autel du nord est encore assez bien conservé. Il représente le couronnement de la Vierge. Les franges des vêtements des trois personnages (le Christ, Marie et le Père-Éternel) sont chargées d’inscriptions tirées de l’Écriture et en rapport avec le sujet. Le dais qui abrite le crucifix, la Vierge et saint Jean, au-dessus de l’arc triomphal, est garni des instruments de la Passion et de quelques scènes corrélatives ; mais la conservation laisse beaucoup à désirer.
Je n’ai pas la prétention de donner une idée suffisante de l’effet et de la valeur de cette décoration par la description qui précède: il faudrait des dessins à une assez grande échelle. Alors, on pourrait se convaincre que les décorations adoptées par nos ancêtres parlaient plus à l’esprit et à l’imagination que les misérables pastiches dont on est si engoué aujourd’hui.
L’église de Moutiers-Hubert n’a plus de desservant. C’est certainement à cette circonstance qu’on doit la conservation des précieux objets d’art qu’elle renferme.
La table primitive de l’autel de la Vierge subsiste encore, emprisonnée sous la charpente de l’autel moderne. C’est un cube de pierre, autour duquel court une riche garniture de feuilles frisées. On y constate aussi des traces de peinture à la cire. Tous les caractères sont ceux du XVIe siècle.
Le maître-autel du choeur porte la date de 1668, et il a tous les caractères des hauts-retables de cette époque, sans être un travail hors ligne. Les sièges du choeur sont anciens, c’est-à-dire du XVIe siècle. Ce sont des bancs à panneaux plissés ou à balustres, avec un simple fauteuil de bois pour le célébrant; point de stalles. On peut voir là encore un modèle pour disposer liturgiquement un choeur d’église rurale; mais il pourrait se faire que les curés actuels n’y trouvassent pas assez d’effet.
On doit signaler encore, dans une des fenêtres flamboyantes du sud, quelques fragments de vitraux : une Crucifixion et un Agnus Dei; et dans le choeur une statue gothique de saint Agapit, vulgairement saint Accroupi, objet d’un pèlerinage encore suivi.
La cure était divisée en deux portions, à la nomination du roi. Elle dépendait du doyenné de Livarot. Au civil, la paroisse était comprise dans l’élection de Lisieux, sergenterie d’Orbec, et comptait 61 feux, ou 300 habitants. Ce nombre est réduit aujourd’hui à 101.

Faits historiques.
Château. — Cette commune, dit M. de Neuville, aujourd’hui peu importante, l’a été beaucoup plus au moyen-âge. Elle était alors le siège d’une importante baronnie ; il s’y trouvait aussi un bourg et un tabellionage royal.
La baronnie de Moutiers-Hubert appartenait, au XIe siècle, à la puissante famille Paynel, qui possédait dans le Cotentin les baronnies de Hambye, Moyen, Bréhal, la Haye-Paynel et autres. La terre de Moutiers-Hubert paraît avoir été son berceau, et son nom s’est conservé dans celui du Buisson-Paynel, sous lequel on connaît la forêt qui couvre une partie considérable du territoire de cette commune. Guillaume Paynel était contemporain de Guillaume-le-Conquérant: il fut l’auteur de deux branches dont l’une, fixée en Cotentin, subsista avec honneur jusqu’à la fin du XVe siècle; l’autre, que l’on croit l’aînée, eut, avec la baronnie de Moutiers-Hubert, de vastes domaines en Angleterre, où elle fonda les prieurés de Dundley et de Tickford et donna son nom à la ville de Newport-Paynell.
En 1136, le seigneur de Moutiers-Hubert, ayant suivi le parti du roi Étienne, fut assiégé dans ce château par l’armée de Geoffroy, comte d’Anjou, qui s’empara de la place et mit à rançon le baron vaincu et trente chevaliers, compagnons de son infortune. Un de ses successeurs, ayant embrassé la cause de Jean-sans-Terre, fut encore plus malheureux : il vit confisquer par le roi Philippe-Auguste sa baronnie de Moutiers-Hubert qui, réunie au domaine royal, n’a pas cessé d’en faire partie jusqu’à la Révolution. La branche aînée des Paynel, définitivement fixée en Angleterre, s’y est éteinte au commencement du XIVe siècle.
L’emplacement de l’ancien château-fort des Paynel est encore reconnaissable. Un monticule, de forme circulaire, situé sur le bord de la Touque et élevé de 3 mètres environ au-dessus du sol voisin, en dessine l’enceinte; mais il n’y reste aucune trace de maçonnerie ni de fossés. Cette vieille motte est aujourd’hui vouée à la destruction, les terres qui la composent ayant été jugées utiles à des remblais voisins, et dans peu d’années on cherchera en vain le lieu où s’élevait cette antique forteresse.
Sur le territoire de Moutiers-Hubert se voyait encore, il y a peu d’années, le manoir des Maignans, un des plus intéressants du voisinage : il a été démoli il y a environ vingt ans.
Philippot Hardy possédait ce fief en 1469. Il a appartenu depuis à la famille Georges, puis à celle de Malart au XVIIe siècle.
Le manoir de Launay-Chiffretot subsiste encore, c’est une construction en bois à laquelle une tourelle ronde donne un aspect pittoresque; elle est d’ailleurs peu ancienne : cette terre a appartenu, pendant les XVIIe et XVIIIe siècles à une branche de la famille Deshayes. Jean-Baptiste , Deshaves, sieur de Launay, fit preuve de noblesse à Moutiers- Hubert dans la recherche de 1666.
La paroisse de Moutiers-Hubert possédait autrefois, sur son territoire, le prieuré de Notre-Dame-des-Houlettes, dépendance de l abbaye de Hambye , et comme elle fondé par un Paynel. Ce prieuré occupait l’extrémité solitaire d’un petit vallon qu entoure la forêt ; aucun lieu ne pouvait offrir un séjour plus retiré et plus digne d’être la demeure d’un ermite.
La chapelle des Houlettes a été détruite, de même que le prieuré, pendant la Révolution ; mais le sol qu’elle occupait est encore l’objet de la vénération du peuple des campagnes voisines.
Il a existé aussi, dans la paroisse de Moutiers-Hubert, une chapelle dite de ST-Clair, dont les anciens pouillés du diocèse de Lisieux ne font d’ailleurs aucune mention.

LES MOUTIERS-HUBERT. – L’ancienne motte du château-fort des Paynel, aujourd’hui détruit, se trouvait. sur la Touques, au S.-O. de l’église (2).
(2) Caumont, Cours, V. p. 114 ; Stat, num., V, p, 745 ; C.A.F 1870 p. 102. – Doranlo, Camps, p. 807
Voir le site: j.y.merienne.pagesperso Villes et villages du Calvados

2 – PIECES JUSTIFICATIVES :

Le coutumier des forêts de Normandie précise pour la forêt des Moutiers-Hubert « …se aucun des bourgeois d’icelle veult faire aucune maison en la bourgeoisie d’icelle ville… » : donc, apparition furtive de ce bourg des Moutiers-Hubert au début du XIVe siècle. L’absence totale de documentation sur la région immédiate des Moutiers-Hubert nous a contraint à avoir recours à l’oeuvre de A. de Caumont dans laquelle il est dit que la baronnie des Moutiers-Hubert appartenait, aux XIe et XIIe siècles, à la famille Paynel et qu’elle passa ensuite, après la conquête de la Normandie, dans le domaine royal, le seigneur des Moutiers-Hubert ayant embrassé la cause de Jean Sans Terre. Ce bourg existait vraisemblablement dans les premiers temps, sous les Paynel ; il est peut-être, lui aussi, lié au château des Moutiers-Hubert qui fut construit sur les bords de la Touques avant le milieu du XIIe siècle, car nous savons qu’il fut assiégé en 1136 par l’armée du comte d’Anjou.

1204 – Moutiers-Hubert
Philippe-Auguste déclare qu’il a réuni à son domaine la baronnie de Gravenchon qui avait appartenu au comte d’Evreux, la terre du comte de Varenne, la terre du comte d’Arundel, la terre du comte de Leicester, la terre de Geffroi de Clare, la terre du comte de Meulan, la baronnie de Montfort, qui avait appartenu à Hugue de Montfort, la terre de Robert Bertran, la baronnie des Moutiers-Hubert, la terre de Guillaume de Saint-Jean, les terres des chevaliers qui sont en Angleterre.
A 90, B 95, C 74, D 96, E 179 v°, F 146, G n. 82 – Ed La Roque, Hist. de Harcourt, IV, 2175 ; cf. III, 56, Léchaudé, Grands rôles, 167 (d’après G). Cartulaire normand, p. 20 n. 113.
= Léopold DELISLE, Catalogue des actes de Philippe-Auguste avec une introduction sur les sources et l’importance historique de ces documents, Paris, Durand, 1856, In-8, CXXIII-654,  p. 204-205

1256 – Royal-Pré, Mesnil-Hubert
Reconnaissance de Guillaume, prêtre, d’être obligé de donner un homme pour faire les services du fief Seri qu’il a donné en franche aumône aux prieurs et religieux des Astelles, led. fief situé  paroisse du Mesnil-Hubert.
= Archives Hôpital de Honfleur Série H. Suppl. 1607.- B. 34

1288 – Mesnil-Hubert, Royal-Pré
Concession à l’église des Astelles, par Guy, seigneur de Gacé, de cens et rentes en fief dans les paroisses de Mesnil-Hubert et Montfort.
= Archives Hôpital de Honfleur Série H. Suppl. 1607.- B. 34

1349  19 décembre (samedi avant Noël) à 1350, 26 janvier (mardi avant la Chandeleur)
–  » Esgrevreul  »
Travaux faits aux moulins des Moutiers-Hubert et de Neuville-sur-Touques sur l’ordre d’Yves de Cleder, receveur de Beaumont, par Jehan du Bois-Bernard, fermier.

1444
144
(40) – D’une pièce de terre assise en la verderie des Moutiers Hubert, par Noël Gambedorge. Pour moictié à ce termeij s. vj d. [1]
(41) – D’une pièce de terre fieffée à Blaize Hardy, que tient Jehan Branche. Pour moictié: iiij s. vj d. [2]
(47) – De la fiefferme, terre et seigneurie de Saint-Ouen-le-Lohoult qui fut Jean Cardonnel, que soulloit tenir Robert Berengier par xl s. t. de rente par an et depuis fut fieffée à Guillot Regnoult par xl L. t. de rente par an moictié à Pasques et moictié à la saint-michel, comme il appert par le décret sur ce fait en l’assise d’Orbec, rendu à court sur le terme Saint-Mihiel IIIc IIIIxx et XII, et de présent laditte terre est en la main du Roy nostre sir avec tout l’héritage dudit Guillaume que baillé en avoit en contre pleige, parce  que icelui Guillaume c’est absenté par povretté et ne peult l’en trouver personne qui l’ait voulu prendre pour lesdites xl L. t.  de rente par an, mais est icelle terre baillée afferme à Jehan Hamelin, comme il est dit sur le compte du terme de Pasque mil IIIIcXLI par xj L. t. de ferme par an qui est pour moictié lx s. et l’outreplus de la dite somme de vj L. t. est reprins en deniers rendus et non receuz en la despence de ce présent compte et, ce nonobstant, est cy rendu. Pour moictié desdites xl L. t.xx L. t. [3]
145
145 (49) – De la rente que doit Jehan de Friardel, escuier, hoir de feu Robert de Friardel, jadis chevalier. Pour ce pour moictié. vj L. t. [4]
150 (72) – De xxvj s. t. de rente, venus et escheus à Jourdain Louvet, bastart, lequel alla de vie à trespassement sans hoirs yssans de lui, laquelle rente est faicte et paiée par Estienne Durant, de la paroisse des Moustiers-Hubert. Pour moictié à ce terme xiij s.
151 (79) – De Robin de La Fosse, pour xx s.t. de rente qu’il soulloit faire à Jehan Cappet, bastart à cause d’une masure assise en la paroisse des Moustiers -Hubert, qui fut audit Cappet, comme il est dit ès compte précédent. Pour ce à ce terme x s.
183 (196) – De la ferme des Moustiers Hubert par Guillaume Le grain. Pour les deux pars à ce terme, ije derrain paiement xxi L vj s. viij d. [5]
Plusieurs fractions de l’ancienne baronnie des Moustiers-Hubert ont été mentionnées au domaine fieffé de la sergenterie d’Orbec. Elle avait été incorporée au domaine royal par la confiscation que Philippe-Auguste en fit sur Hugues Paynel; les diverses terres qui la composaient en 1320 sont mentionnées dans le dénombrement du Comté de Beaumont que nous avons souvent cité; on trouvera le détail de ces parcelles dans l’état des rotures du domaine d’Orbec (Aides chev. 1608)
217 (294) – Des amendes et explois du verdier d’Orbec et des Moutiers-Hubert, tauxées à ce présent terme Saint Michiel par Jehan des Planches, lieutenant de GJehan Puillois, verdier desdits lieux, comme par le rolle cy rendu appert lxxvij s. t. [6]
268 (370) – Au prieur des Houllettes, pour moictié à ce terme lxx s.[7]= Henri de FRONDEVILLE, Le compte de la vicomté d’Orbec pour la saint-Michel 1444. Jehan Le Muet, vicomte et Receveur dans Etudes lexoviennes, IV, 1936,

1474, 21 novembre
Nicolas de Fréville, lieutenant de Jean de Saint-Mard, vicomte de Blosseville, enquêteur des eaux et forêts, mande au vicomte d’Orbec de faire de nouvelles enchères, pour une vente de « menu boys à faucillon » à Abenon, précédemment adjugée à Robin Durant (mention de Robert de la Mondière, lieutenant général du verdier d’Orbec et des « Monstiers Aubery » (Moutiers-Hubert)
Signé et scellé, ancienne cote L 19, n° 8.
= Bibl. mun. de Rouen. Y 29, t. II, n° 52.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 3-4, 1967, p. 25, n° 705.

1629.
105 -20 février 1629
Echange entre Guillaume MESNIL et Messire Guillaume de la PALLU, chevalier sieur du lieu et de NEUVILLE, d’une condition de retrait, réservée dans la vente faite par le premier à Jean COUDET, escuyer, sieur du PARC, par contrat du 7 avril 1627 d’une pièce de terre située à SANT-GERMAIN-DE-CLAIREFEUILLE, et en contre-échange 2 pièces de terre au MESNIL-HUBERT.

VASSEUR Charles : carnet « Analyses et transcriptions … »
Parchemins destinés à la destruction, provenant de chez CHATELET père, paraissant provenir de chez Monsieur BOUDARD, receveur de l’Evêque (février 1860)

1655-1656
Partage de la succession de Jean Le Prévost, sieur de Vaugueroult, entre ses fils (1655). Reconnaissance devant les tabellions de Moutiers-Hubert à Courson (1656); signification en 1731.
= AD. Calvados – Série H. Suppl. Honfleur 1862, H. 144

1668 – 21 avril
Archives SHL : 1F614 : 21 avril 1668 : dépôt de contrat de mariage : Paul­ Cordier (Meulles) et Marguerite Chevreul; (Moutiers Hubert ?)

1696
I.- p. 30
253.- Marie-Henriette Françoise de Grave, femme de Charles de La Pallu, seigneur de Gisnay et du Mesnil-Hubert :
D’azur à trois faces ondées d’argent; écartelées d’or à cinq merlettes de sable posées en sautoir.
= G.A. PREVOST -. Armorial général…1696.. Généralité de Rouen – Paris-Rouen, Lestringant-Picard, 2 vol., 1910

1793, 25 juillet – Mesnil-Hubert
Requête des enfants de feu Leonors Jacques Deshayes Forval au sujet des bruyères de Mesnil-Hubert aux citoyens administrateurs du Département du Calvados et du District de Lisieux.
 » Dès l’instant de la révolution, les habitant de la paroisse de Moutiers-Hubert se sont permis d’empescher le soufieffataire ainsi que le père des exposants de jouir des mesme bruillaires et s’en sont emparés et y ont envoyé leurs Bestiaux…
 » Le père du fieffataire persuadé qu’après les premiers moments les troubles qui lui étoit Aporté dans la jouissance cesseroit a payé la rente pendant les deux premières années… »  (avec copie de l’acte de concession des bruyères – 1780 – par Monsieur : 120 arpents moyennant 360 # à raison de 3 # par arpent)

1796.8..An IV, 21 messidor (1796, 7 août) – Courson
Procès-verbaux des visites des moulins du canton de Courson :
Belleau-Belleau
Liée
Courson Moutiers-Hubert
= (A.D. Calvados – L Administration IV Police 41)

3 – ARCHIVES SHL:

NOTES DE Charles VASSEUR :
Doyenné de Vimoutiers :
15 – MOUTIERS HUBERT – Monasterium Hubert

voir :
Mémoires des Antiquaires de Normandie tome XXIII p.79 n°1009
Annuaire normand 1868 p.534
Congrès Archéologique 1870 p.102
Hippeau Gouvernement de Normandie VIII p.260 à 263
Delisle Catalogue des Actes de Philippe-Auguste n°887
Election de Lisieux, sergenterie d’Orbec 61 feux

Sous l’invocation de St Martin
La cure était en deux portions

Patronage:
14e et 16e : dominus Rex
18e  : le seigneur

Curé :
Guillotin 1752-1787

Insinuations
Description de l’église de avril 1853
Description de la cloche :
L’an XII bénie par Messire François, Alexis, Daniel le Feron, curé de ce lieu et nommée Anne par Messire Léonor Deshayes de Ferval, paroisse des Moutiers et Damme Anne de Louis Deshayes.
La Villette de Lisieux m’a faite en 1804
Pierre Le Front, maire

On trouve un Pauwel de Mouthiers-Hubert qui prit part à la Conquête d’Angleterre en 1066.

Cette baronnie appartint ensuite aux Paynel

En 1136, Geoffroy Plantagenet, qui avait envahi la Normandie, y fut arrêté pendant une année.

Château de Bois
Emplacement de l’ancien château, au sud-ouest de l’église, sur le rive droite de la Touques – 10e ou 11e siècle (de Caumont –Bulletin tome II p.247)
« de là les Angevins marchèrent au château qu’on appelle Moutier-Hubert (Monasterium Heberti) ayant vaincu Painel, commandant de la garnison, et qui dans cette année avait commis beaucoup de crimes, ils s’emparèrent de la place et grevèrent d’une forte rançon ce châtelain avec trente chevaliers » vers 1136 (Orderic  Vital Livre XIII  – T : Guizot Tome IV p.475)

Autres nobles noblement tenans et officiers du Roy notre Sire en ladite Vicomté d’Orbec :
Jehan Fatmant, verdier d’Orbec et des Moustiers-Hubert (Monstres du Bailliage d’Evreux)
François Deshayes, curé de Mouthiers-Hubert :  d’azur à la croix d’argent chargée de quatre oiseaux posés dans les bras de la croix et en cœur d’un croissant, le tout de sable(d’Hozier 61)

Recherche des nobles de l’élection de Lisieux
Marie , veuve de Henri Georges , soi portant damoiselle, n’a rien fourni pour justifier sa noblesse, et s’est arrêtée à dire que le dit Georges étoit gentilhomme ; pourquoi , vû son refus de montrer, le procureur du Roi a requis qu’elle soit assise.

Recherche de 1666
Jean Baptiste Deshayes, seigneur de Lonney (ou Launey) ancien noble.
Dans la forêt de Moutiers-Hubert, des droits d’herbage pour 12 vaches et un taureau, appartenaient au Prieur des Houllettes, au sergent fieffé de la grande ferme de Meules, à celui de la ferme de Pontchardon, à un troisième sergent fieffé ainsi qu’à Jacques de Neuville. – Aveu rendu en 1423 Archives nationales p.306 (p.234  L de Lisle – Agriculture)
Prioratus de Houllet  in parochia de Monasteriis Huberti
Patron Abbas de Ambeya
Monachi de Houlletis – sous l’invocation de Notre-Dame
Patron : Abbé de Hambie

[1] Sur la verderie des Moutiers-Hubert, cf. l’art. 294

[2] En 1320, Blaise Hardy et ses parchonniers tenaient aux Moutiers-Hubert une pièce de terre nommée La Héroudière , contenant 48 acres.

[3] Voir les articles 3 et 201. – Sur la fiefferme de Saint-Ouen-le-Hoult ancienne dépendance de la baronnie des Moutiers-Hubert, on peut consulter: de Caumont, Statistique monumentale du Calvados , T. V, p. 662. En avril 1415, Guillaume Regnoult fut autorisé à abandonner cette fiefferme sans être inquiété, à condition de payer tous les arréragées arriérés qu’il devait et laisser au roi les héritages qu’il avait affectés à son contrepleige (A. N. P. 19132, n° 23125). On trouvera aussi d’intéressants détails sur cette ferme au registre P 19121 de la chambre des Comptes aux Archives nationales (14 janvier 1473/4).
Elle était tenue en 1608 par Pierre Rioult, procureur du roi en la vicomté d’Argentan, et par Euxtache de la Haie (Aides chev.).F

[4] Cf. les arts. 31 et 357. Guillaume de Friardel, devait au comte de Beaumont une rente annuelle de 12 livres pour la fiefferme qu’il tenait à Bellou et Bellouet. Cette fiefferme dépendait de l’ancienne baronnie des Moutiers-Hubert et, comme elle, avait été incorporée au domaine royal lors de la confiscation des biens de Hugues Paynel par Philippe-Auguste. A Bellouet, comme à friardel, on trouve les de Cintray, successeurs de la famille de Friardel après la libération de la Normandie.

[5] En février 1432 (n.st.) avait eu lieu une information sur la valeur de cette ferme à la requête de Pierre Loret, de Meulles, pleige de Jehan du Mesnil, naguère fermier. Elle conclut à la modération du fermage qui était alors de 120 l. t. (A.N. P. 19102 et 19141, n° 24794).
Le 3 septembre 1444 cette ferme fut adjugée à Robert Le Sec, écuyer pour 9 ans au prix de 50 l. par an et à charge d’en reconstruire le moulin. (A.N., P. 19142, n° 28.703).
En 1524, elle avait été prise à bail pour 267 livres 10 sols l’an. En 1542, le bail fut pris pour trois ans par Guillaume Le Marchand au prix de 222 livrers, « non compris le fief du Quesnay, engagé ».
En 1575, un certain nombre de parcelles étaient affermées à part et l’ensemble des rentes qui subsistait était pris à bail pour 232 livres 10 sols par Claude du Bosc.

[6] Au XVe siècle les recettes de l’administration des eaux et forêts étaient prises en compte par les vicomtes receveurs suivant des états qui devaient être remis par les verdiers cinq semaines avant chacun des termes de Pâques et de la Saint-Michel. Tout le fonctionnement de l’exploitation et de la surveillance des forêts à la fin du Moyen Age est décrit dans l’étude de S. Beck, L’administration des forêts dans le domaine royal en France au XIVe et au XVe siècle (Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, année 1922).
Il y avait deux verderies dans la sergenterie d’Orbec, l’une pour le massif boisé de Meulles et des Moutiers-Hubert, et l’autre pour celui qui s’étendait au Nord-Ouest d’Orbec. ces forêts ont eu tantôt deux verdiers différents, tantôt un seul verdier. Au dénombrement du Comté de Beaumont en 1320, les bois d’Orbec sont évalués à 209 livres de revenu annuel et ceux des Moutiers-Hubert à 120 livres, non compris les amendes et exploits estimés à 100 sols par an pour les premiers et à 50 sols pour les seconds. En 1335, Pierre de Gascourt était verdier des Moustiers-Hubert et Hennequin de Holingres, verdier d’Orbec; leurs appointements étaient de 2 sols par jour plus 100 sols par an pour la robe (L. Delisle, Actes normands de la Chambre des Comptes , p. 121). En 1379, le verdier des Moutiers-Hubert, Jehan Le Boulenger , et celui d’Orbec, Pierre de La Rue , ayant pris le parti du roi de Navarre, leurs offices leur furent enlevés et le roi Charles V les donna tous deux à son sommelier, Jean Vaillant (L. Delisle, Mandements de Charles V , n° 1831). Pierre de Paissy , chevalier lui succéda en 1384 (Caen, Coll. Mancel, n° 1, 104). Pendant le XVe siècle, les verdiers dont les noms nous sont parvenus, furent: Raoul Mellin (B.N. F. fr. 26.041, n° 5.172, avril 1417), Colin Raison (Coll. Bréquigny, n° 1.009, Lettres de provision du 7 août 1421), Pierre de la Mondière , (Coll. Bréquigny, n° 1.085, Lettres de provision du 23 février 1422.- En fonctions le 2 janvier 1426: Arch. du Calvados. Coll. Danquin, n° 251), Jean Puillois (en fonctions au moins de 1444 à 1447) (B.N. F. fr, 26.077, n° 5.867, 22 décembre 1447 et P. O 2.138, Oldhalle, 20 juin 1445). Les gages de Jean Puillois sont les mêmes que ceux des verdiers de 1335.
Il existe encore des comptes des verdiers d’Orbec: Pâques 1397, B.N., F. fr, 26.022, n° 1.012. – Pâques 1408, B.N. F. fr. 26.036, n° 4.083. – Amendes de la verderie d’Orbec: Pâques 1384. Bibl. de Caen, Coll. Mancel, n° 1, pièce 104). Pâques 1417 (B.N. F. fr. 26.042, n° 5.172).
Jehan Puillois avait été clerc tabellion à Orbec au moins de 1409 à 1416 (B.N. P. O. 2.465, Le Renvoisié; P.O. 339, Bienfaite, et A.N., P. 308, aveu du fief du Vivier). Il possédait en 1448 le fief de la Fosse, voisin de celui de Gouvisq à Marolles (B.N. P.O. 1380, Gouvis). En compensation de la perte qu’il avait subie à cause de la démolition de maisons lui appartenant à Conches et à Orbec, maisons qu’il avait dû raser pour établir des fortifications, Jean Puillois obtint en octobre 1449 de fieffer la sergenterie d’Orbec au prix de 20 livres par an. Il fut mis en possession de son office le 17 novembre (A.N., P. 19151 , nos 30.732 et 30.733).
Jehan des Planches était tabellion à Vimoutiers (cf. l’art. 262). On trouve en 1455 un lieutenant du bailli d’Evreux en la vicomté d’Orbec, du même nom (A.N., P. 308, Aveu de La Lande).

[7] Le prieuré de Notre-Dame-des-Houllettes, qui relevait de l’abbaye d’Hambie, était au Moutiers-Hubert, en lisière de la forêt où il avait droit de laisser paître 12 vaches et un taureau. Il avait été fondé par un Paynel. Le prieuré et sa chapelle ont été détruits à la Révolution (Caumont, Statistique monumentale du calvados , T. V, p. 740).

MONTREUIL en AUGE



NOTES  sur MONTREUIL-en-AUGE – 14412

1 – BIBLIOGRAPHIE.
2 – AUTRES ARCHIVES SHL.
3 – MANOIR DE LA MORINIERE.

1 – BIBLIOGRAPHIE

CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, réédition FLOCH Tome IV, page 174.
Editions FLOHIC : le patrimoine des Communes du Calvados page 531.
Montreuil-en-Auge, Manoir de la Morinière, CDMPA, pp. 253-254; famille Chantelou, Labbey de la Roque
PANNIER Arthème : voir Archives SHL, NE12, 2e carton.
RAULT Fernand, « Montreuil-en-Auge a-t-il volé la cloche de Léaupartie ? », PAR, 25, N° 9, Septembre 1975, pp. 24-30

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Montreuil, Monasteriolum.
L’église de Montreuil se compose d’une nef et d’un choeur à chevet droit sur lequel on a appliqué, dans les temps modernes, une sacristie à pans coupés.
L’appareil des murs de la nef est disposé en arêtes de poisson. Une fenêtre primitive en forme de meurtrière existe encore du côté du nord. De ce côté, le choeur est également construit, en partie, en arêtes de poisson, mais il paraît avoir été allongé postérieurement.
Quelques grandes pierres de taille ont été employées dans les murs de la nef.
La façade occidentale est peu ancienne ; la porte, précédée d’un porche en bois, est de forme carrée.
Autrefois on y entrait par une porte latérale, au sud, qui a été bouchée, mais dont on voit la place : toutes les fenêtres de la nef et du choeur sont refaites et modernes, arrondies au sommet.
Le grand-autel est orné de colonnes corinthiennes ; le tabernacle annonce l’époque de Louis XV.
Le confessionnal, également en chêne, porte la date 1707.
Le choeur est garni de boiseries en chêne à panneaux sculptés du XVIIIe. siècle.
Deux autels en regard se voient entre choeur et nef ; l’un est dédié à la Sainte Vierge, l’autre à saint Roch.
Le choeur et la nef sont voûtés en bardeaux.
Les entrais ont été coupés.
La charpente qui supporte la tour, établie au centre du toit sur la nef, près du choeur, forme une espèce de barrage horizontal qui masque désagréablement le choeur. Cette disposition se retrouve dans un très-grand nombre d’églises de la contrée. On a dissimulé ce diaphragme en le tapissant de tableaux, en y appliquant la croix triomphale ; mais l’effet n’en est pas moins très-mauvais. Sur le plancher horizontal on a établi ordinairement une chambre d’où l’on monte à la tour avec des échelles; c’est là qu’est placée l’horloge quand il en existe.
Quelques tableaux intéressants se voient dans l’église de Montreuil; probablement ils proviennent de l’abbaye du Val-Richer.
Cette église est sous l’invocation de Notre-Dame. Le seigneur du lieu nommait à la cure (Au XIV. siècle, le seigneur était Philippe de Monstreuil, d’après le Pouillé de Bayeux. Le fief était un fief de chevalier avec extension à Cambremer, St.-Ouen-le-Paingt et ailleurs, et relevait noblement par loi et hommage de la baronnie de Cambremer. Il passa, dans la suite, à la famille de Matharel..
L’abbaye du Val-Richer percevait les dîmes.
On comptait dans la paroisse 2 feux privilégiés et 36 feux taillables.

MONTREUIL-EN-AUGE. – Au lieu dit « Les Mottes de Montreuil », vestiges d’une enceinte circulaire dont le fossés, en partie comblés aujourd’hui, sont encore très marqués vers le Nord, où leur profondeur atteint 6 mètres. Cette motte est aujourd’hui couverte de bâtiments de diverses époques, dont une maison du XVIe siècle, appelée « Vieux Manoir ». Cette motte est inédite (2). Au sud de la commune, sur un plateau élevé, se trouve un triage du  » Catillon » qui s’étend sur le territoire de Cambremer (3).
(2) D’après lettre et croquis de M. l’abbé Simon.
(3) Cf l’art. CAMBREMER.

Pièces Justificatives.

Mémoires pour servir à l’état historique et géographique du diocèse de Bayeux – Michel Béziers , Gaston Le Hardy.
Montreuil (Notre-Dame-d’Annonciation). 2 feux privilégiés, 36 taillables, 130 communiants.
Les abbé, prieur et religieux du Val-Richer sont gros décimateurs, et présentateurs de la cure. La fête patronale, qui était ci-devant la Nativité de la Sainte-Vierge fut, sur la requête du curé et des paroissiens, en date du 4 avril 1666, commuée en celle de l’Annonciation par feu M. de Nesmond. La seigneurie de Montreuil, fief entier de chevalier, avec extension à Cambremer, Saint-Ouen-le-Paing et ailleurs, relève noblement par foi et hommage de la baronie de Cambremer. Elle était tenue, en 1453, par les hoirs ou ayant cause de Jean de Montreuil, écuyer. Antoine Augustin de Matharel, seigneur et patron de Cesny et de Montreuîl, gouverneur pour le roi, des villes et châteaux d’Honfleur, Pont l’Évêque, et Pays d’Auge, mourut le 12 mars 1722. Marie-Joseph de Matharel, sou fils, né en 1720, seigneur et gouverneur des mêmes lieux, épousa, le 25 mai 1752, Adélaïde-Félicité de Fiennes, sœur de la comtesse de Maulévrier.
Elle est à 8 lieues de Caen, 4 lieues du Pont-l’Evêque, et 3 lieues de Lisieux.

2 – AUTRES ARCHIVES SHL:

1F376 : 4 décembre 1708 : François Fosse sieur du Parcq de Cambremer a fieffé à Jean Lecourt demeurant à Montreuil 5 pièces de terre.
1F379 : 23 mai 1739 : Jean, François, Guillaume et Jacques Le Court partagent la succession de Guillaume leur père de Montreuil.

Carnets de Charles Vasseur ; voir « paroisses hors Evêché de Lisieux »

1751-1858 – Saint-Martin-de-Mailloc
Pièces diverses: constitutions de procureurs; bail; inventaire de meubles; quittances, etc. se rapportant à la famille de Philippe.
Y sont cités: Charlotte de Philippe de Beaumont, demeurant à Lisieux, porte de la Chaussée, Charles de Philippe, écuyer, sieur de Phisemont, Catherine Dufour, dame de Montreuil, veuve de Christophe de Guerpel.
= Arch. SHL. 3F Cailliau. 191. 2 p. parch. et 14 p. pap.

Carnets de Charles Vasseur : « paroisses hors Evêché » de Lisieux » (HORS EVECHE.DOC)
1- Montreuil
– Voir :
Montfaut p.25
Recherche des Nobles de Lisieux p.71
D’Hozier 66-218
Normand 6 février 1869
Formeville Tome 1
– Diocèse de Bayeux – Election de Pont l’Evêque, sergenterie de Cambremer
2 feux privilégiés – 36 feux taillables
– Description de l’église par A. Pannier en septembre 1860
– Description des cloches
La première la plus petite
J’ay été nommée Anne par Dame Anne Clotilde de Lepiney épouse de Messire Louis Thillaye de Carouge, chevalier, seigneur et patron de Léaupartie, le Chapitre et autres lieux, assistée de Maistre Paul Jean Jacques Philippe, chevalier de Marigny, ancien capitaine de dragons, chevalier de l’ordre royal militaire de St Louis.
Rectore Petro de la Vigne et capellano G. Lerebours. Sit nomen domini benedictum.
Lavillette de Lisieux nous a faite en 1780

La plus grosse fondue en 1806 par le même fondeur, est l’ancienne cloche de Léaupartie.
Elle a été bénite par Messire Lemaître, curé de Cambremer et Monsieur Jacques Pierre Drieu, desservant dudit lieu …..Guillaume, François Moutier, maire de Léaupartie réunie à Montreuil, Adrien Tranquille de La vigne, maire

Labbey de La Roque, Pierre Élie Marie
Recherche faite en 1540, par les élus de Lisieux des nobles de leur élection…
MONSTEREUIL.
187. Raoul de Chantelou a dit être procréé de noblesse ancienne ; et, pour le fournir, il a produit plusieurs lettres, l’une desquelles, est un vidisse des tabellions de Torigny, de juin 1528 , comme ils avoient vû un rôle où il y a plusieurs aveux rendus à Mre. Eustache de Chantelou , cher., au bas duquel rôle étoit écrit icelui être fait, lû et accordé en la presence de Mre. Eustache de Chantelou , cher., le jeudi après la St.-Aubin 1333 ; duquel chevalier il a dit être descendu ; et, pourcequ’il ne l’a suffisamment fourni, le procureur du Roi a requis qu’il soit assis.

– Recherche de 1666
La veuve de feu Regné Sauquet condamné.

(les autres pièces historiques trouvées concernant Montreuil ne semblent pas concerner Montreuil en Auge.)

3 – MANOIR DE LA MORINIERE :

Le Manoir de la Morinière à Montreuil en Auge-14
Nous nous proposons, dans une série d’articles, de promener nos lecteurs dans ces vieux manoirs dont est semée notre région. Ils les connaissent sans doute de vue et de nom, mais ils n’ont pas eu l’occasion de leur demander leurs secrets. Ils ont pourtant tous, quelque chose à nous dire. Leur humble histoire est inséparable de notre histoire locale, religieuse ou civile. Ils ont abrité sous leurs hautes toitures, des lignées de petits gentilshommes, de bourgeois, de cultivateurs encore représentés aujourd’hui, soit en ligne masculine, soit en ligne féminine. De sorte qu’en racontant leurs humbles fastes, nous évoquerons pour beaucoup de nos lecteurs et nous éclaircirons souvent de précieux souvenirs de famille.

Le manoir de la Morinière n’est pas des plus importants. Situé à l’extrémité de la vallée de Montreuil, à quelques centaines de mètres du château de la Roque-Baignard, à flanc de coteau, sur la lisière des bois de Montreuil, il se présente sous la forme d’une bâtisse trapue, moitié pierre, moitié colombage. A l’examen, il semble que le corps de logis a été notablement diminué. L’un des gables est d’une construction frustre et peu soignée. A l’intérieur, une vaste et belle cheminée, faite pour quelque grande salle, ne donne de ce coté que sur un local étroit comme un couloir. Cette cheminée et celle qui lui fait pendant dans la chambre voisine offrent de grands manteaux supportés par des colonnes à chapiteaux certainement antérieurs au XVème siècle. Dans cette dernière chambre, les poutres du plafond sont encore ornées de peintures en camaïeu qui semblent du XVIIème siècle. Au dehors, des restes de douves, jadis alimentées par le ruisseau de Montreuil, où poussent à l’envi les roseaux.

Le nom de la Morinière évoque la possession d’une famille Morin. Mais, sur cette famille nous n’avons rien.

La famille que nous y trouvons citée le plus anciennement est de Chantelou, en la personne de Raoul de Chantelou.
Raoul de Chantelou vivait au début du XVIème siècle. Il avait épousé Catherine de Bonenfant, dont il était veuf aux environs de 1504. Il épousa par la suite Catherine de Courseulles, veuve de Jean Baignard, seigneur de la Roque. Celle-ci avait eu, de son premier mariage, quatre enfants: 1° Gilles Baignard, qui devint seigneur de la Roque; 2° Catherine Baignard, qui épousa, en 1511, Jean Labbey, sieur de Lombelon, fils d’autre Jean Belley, seigneur d’Héroussart; 3° Margueritte Baignard, mariée à Guillaume de Malfillastre, écuyer, sieur de la Haulle, dont le neveu, Olivier de Malfillastre devait devenir le premier seigneur de Montreuil de cette famille; 4° une fille mariée à Barnabé de Sainte-Marie, écuyer. Raoul de Chantelou se disait, et sans doute non sans raison, issu de messire Eustache de Chantelou, chevalier, qui vivait en 1333. Ces Chantelou, vieille famille chevaleresque, portaient: d’argent au loup de sable armé de gueules, c’est à dire au loup noir avec des griffes rouges.
Représentant d’une branche cadette, il modifiait ces armes en y ajoutant quelque détail. On appelait cela « briser » les armes. Un manuscrit de la « Recherche de la Noblesse », faite par La Galissonnière en 1668, nous dit que lui et sa branche portaient: d’argent au loup courant de sable accompagné de 3 têtes de loup de même, 2 et 1, oeillées, lampassées et armées de gueules, c.a.d. avec les yeux, la langue et les griffes rouges. Très vraisemblablement, ces armoiries étaient, selon la coutume, peintes sur le manteau des hautes cheminées du manoir. L’écusson était supporté par deux lévriers et surmonté d’un casque au-dessus duquel apparaissaient à mi-corps un troisième lévrier formant cimier.
En l’an 1540, Raoul de Chantelou vivait encore à Montreuil. Le 21 avril de cette même année, Maîtres Nicolas Le Vallois, François Le Roy et Jean Hédiard, écuyers, Elus de Lisieux, reçurent commission du Roi leur mandant de faire des chevauchées « par les villes, bourgades et étendue de l’Election de Lisieux » afin d’y examiner les titres des gens d’Eglise, des nobles et des privilégiés qui n’étaient pas astreints à l’impôt de la taille. Ceux-ci voyaient d’abord les collecteurs d’impôts de chaque paroisse qui leur fournissait la liste des exemptés, puis ces derniers devaient venir, là où siégeaient les commissaires, avec leurs titres de noblesse ou d’exemption d’impôts. C’était un moment assez dur pour certains petits gentilshommes campagnards, dont les papiers n’étaient pas toujours en règle et qui devaient prouver, pièces en mains, au moins quatre degrés de noblesse.
Le sieur de la Morinière se présenta donc. Il avait un certain nombre de papiers, mais qui n’étaient que des copies d’actes anciens, copies cependant attestant qu’elles avaient été faites sur l’original, ce que l’on appelait des « vidisse ». Laissons parler le vieux texte de la Recherche des Elus de Lisieux de 1540.
« Monstereuil: Raoul de Chantelou a dit être procréé de noblesse ancienne; et, pour le fournir, il a produit plusieurs lettres, l’une desquelles est un « vidisse » des tabellions de Torigny, de juin 1528, comme ils avaient vu un rôle où il y a plusieurs aveux rendus à Mre Eustache de Chantelou, chevalier, au bas duquel rôle était écrit lui être fait, lu et
accordé en la présence de Mre Eustache de Chantelou, chevalier, le jeudi après la St Aubin 1333; duquel chevalier il a dit être descendu; et, pour ce qu’il ne l’a suffisamment fourni, le procureur du Roi a requis qu’il soit assis ».
On l’aura compris: « être assis », s’est figurer à l’assiette de la taille, autrement dit être condamné à payer cet impôt comme les non-nobles. Les preuves de Raoul de Chantelou avaient été reconnues insuffisantes. Il convient de dire que les commissaires se montraient souvent fort sévères, parfois injustes, pour la petite noblesse, qui n’était pas en mesure d’aider leur bienveillance avec quelques pots de vin.
Fort de son droit, il n’en continua pas moins à prendre le titre d’écuyer. Et il est probable qu’il finit par obtenir justice, puisqu’en 1668, ses descendants seront appelés à comparaître à nouveau devant les commissaires, ce qui suppose qu’ils passaient pour nobles.
De Catherine de Bonenfant; il avait eu au moins deux fils: 1° Pierre de Chantelou, qui épousa, en 1554, Anne de Sainte Marie, et dont la descendance, reconnue noble, habitait en 1666, la paroisse de Saint-Loup-Hors, près de Bayeux, et 2° Nicolas de Chantelou, auquel semble être échue la terre de la Morinière. De Nicolas, nous ne savons rien, sinon qu’il épousa demoiselle Anne de Hesbert.
Nous pensons qu’il en eut au moins deux fils: 1° Julien de Chantelou, écuyer, seigneur de la Morinière, qui remplit les fonctions de vicomte de Torigny, ce qui suppose qu’il n’habitait guère son manoir. Il se maria d’ailleurs du côté de Bayeux, en épousant Renée Hélyes, fille de Pierre Hélyes, écuyer, seigneur de Lyserne et de Barbe de Montailly. Il ne semble pas avoir laissé de descendance, car, après lui, la Morinière échut à son frère.
2° François de Chantelou. Celui-ci fut fidèle à notre région. Son mariage l’y fixa, car il épousa, par contrat du 5 janvier 1597, demoiselle Marguerite de Malfillastre, fille d’Olivier de Malfillastre, écuyer, seigneur et patron de Montreuil et de dame Marguerite Le Marchand. Les Malfillastres portaient: d’argent à 3 merlettes de sable. Ils habitaient le manoir seigneurial de Montreuil, occupé aujourd’hui par la famille Cholet. Elle-même se trouve descendre par les femmes d’Olivier de Malfillastre, et qui plus est, des Chantelou de la Morinière.
François de Chantelou, écuyer, sieur de la Morinière, eut au moins deux enfants de son union avec Marguerite de Malfillastre: un fils, Charles, dont nous allons parler, et, une fille, Marguerite de Chantelou, que les registres de la Roque-Baignard et de Cambremer mentionnent en 1647, 1648 et 1650, et qui ne paraît pas s’être mariée.
Charles de Chantelou, écuyer, sieur de Launay, puis de la Morinière, semble avoir mené une vie assez dissipée, et il ne dut pas contribuer beaucoup à la prospérité de la famille. Il se maria sur le tard avec demoiselle Catherine de la Haye. Mais auparavant, il avait eu au moins (six) sept* enfants naturels de Guillemette Le Vigneur. Conformément à la législation du temps, ces enfants ne pouvaient porter le nom de leur père. Quand il s’agissait d’une famille un peu notable, on leur donnait le nom de l’une des terres ou sieuries de la famille. Les enfants de Charles de Chantelou et de Guillemette Le Vigneur portèrent le nom de « de la Morinière ».
Ce fut d’abord une fille: Marguerite de la Morinière, née un peu avant 1630, qui épousa Guillaume Durey et se fixa à Cambremer. Puis quatre* garçons: 1° Olivier de la Morinière, marié, à la Roque-Baignard, le 14 février 1668 à Marie Varin, fille de Jeanne Varin et d’Anne Doublet, de Cambremer. Il exerça la profession de Charron. 2° Jacques de la Morinière, qui épousa à la Roque-Baignard, le 3 février 1676, Marguerite Estard. Il fut charpentier et habita Montreuil, puis La Roque-Baignard. 3° François* de la Morinière, né vers 1646, marié au Pré-d’Auge-14 le 14 Septembre 1673 à Jacqueline Le Héribel, 4° Jean de la Morinière, né vers 1647, marié le 7 septembre 1675, à Jeanne Cosnard. Il était charron comme son aîné. Ces quatre frères sont les ancêtres de toutes les familles de la Morinière, puis Delamorinière (ou Lamorinière)* si nombreuses dans notre région (ou vivant en France)*, (et des « De » Lamorinière habitant le Havre depuis 1857)* ainsi que de la famille Morinier de Barentin-76. On mentionne encore deux filles dont nous ne saurons fixer la date de naissance: Françoise et Anne, qui épousa Jean Le Rémois.
Cette descendance, malgré la médiocrité de sa situation, fut toujours en bons termes avec la famille de Chantelou. Marguerite de Chantelou, soeur de Charles, Catherine de la Haye, sa femme et ses enfants nomment souvent au baptême, les enfants qui en sont issus.
C’est certainement après 1647 que Charles de Chantelou épousa Mlle Catherine de la Haye, dont il devait avoir trois enfants. Elle fut marraine, à la Roque, le 27 mars 1670, de Pierre de la Morinière, fils d’Olivier et de Marie Varin. Elle mourut sur cette dernière paroisse, où sans doute elle s’était retirée après la mort de son mari, le 8 septembre 1683. Sa dépouille mortelle fut transférée à Montreuil le lendemain et inhumée dans l’église. Nous lisons en effet dans les registres de la paroisse, l’acte qui suit:
« Le jeudy 9 septembre 1683, vis à vis de l’autel Saint Roch, contre la muraille, fut inhumé le corps de déffuncte damoiselle Catherine de la Haye, vivante veufve de Monsieur de Launey-Chantelou, laquelle décéda sur la paroisse de la Roque le jour précédent ». Assistaient à l’inhumation « Monsieur de Montalery, prêtre, chapelain de la Charité de Manerbe » et M. Regnault, vicaire de la Roque.
Cet acte demande quelques explications:
D’abord le qualificatif de « damoiselle » donné à Catherine de la Haye. Rappelons qu’à cette époque, ce terme ne désignait pas nécessairement une personne non mariée, mais une personne appartenant à la bourgeoisie ou à la petite noblesse, autrement dit une « dame » de second rang.
Notons la présence de la Charité de Manerbe. Il n’y avait pas encore alors de confréries de Charité dans toutes les paroisses. On faisait appel à celle de Manerbe ou de Notre-Dame-d’Estrée, qui étaient fort importantes et avaient leur prêtre chapelain particulier.
Une troisième remarque, la plus importante, concerne la situation de la tombe de Catherine de la Haye. Elle est « vis à vis de l’autel Saint Roch contre la muraille ». Avec la position actuelle des petits autels dans l’église de Montreuil, cette description ne s’explique pas. Ce qui en ressort, c’est qu’alors les deux petits autels étaient placés comme ceux de l’église de Léaupartie, face à la nef, leur fronton s’appuyant sur les poutres du grenier de la tour. L’entre-deux formait l’entrée du choeur et était surmonté de l’arc triomphal. Il en était de même d’après certains indices, dans l’église de Grandouet et dans beaucoup d’autres.
François* de la Morinière n’avait pas été cité par G-A Simon, c’est Mr Lebeurier (descendant des De la Morinière par sa mère) du Pays d’Auge-14 qui a réparé cet oubli.
()*: mots ajoutés par Mr Daniel Cailloux, suites à ses recherches sur l’origine de tous les Delamorinière, les Lamorinière et les « De » Lamorinière vivant en France en 1994.
²Charles de Chantelou, écuyer, sieur de la Morinière, était décédé, lui, dès avant 1668. Il est présenté comme tel dans un manuscrit que nous possédons, de la Recherche de la Noblesse faite à cette date. Il laissait de son mariage avec Catherine de la Haye: un fils, François, et deux filles, Catherine et Marie.
Avant de nous occuper de François, qui gardera la Morinière, quelques mots de ses soeurs:
Catherine de Chantelou, fut marraine avec son frère François, à Montreuil, en mai 1677, de Joseph de la Morinière. Le 18 novembre 1683, elle nomma également à Cambremer, sa petite cousine Marie-Françoise de Malfillastre, fille de Jean-François de Malfillastre, écuyer, sieur du Bais, et de demoiselle Françoise de Malfillastre. Notons en passant que c’est par une soeur de cette Marie-Françoise de Malfillastre que le château du Bais passa à la chevaleresque famille des du Bois, qui l’a conservé jusqu’aujourd’hui, son propriétaire actuel, M. de Monts de Savasse étant issu de la dernière des du Bois du Bais.
Catherine de Chantelou épousa, à la Roque-Baignard, le 19 février 1686, Jean-François de la Vigne, sieur des Douaires, troisième fils de Guillaume de la Vigne, sieur de la Croix et de la Madeleine de Jort, de la Paroisse de Montreuil. Ces de la Vigne étaient, comme l’indique leur surnom, possesseurs du manoir des Douaires, possédé aujourd’hui par M. Malvina Martin.
De leur mariage est issu, entre autres enfants, Pierre-François de la Vigne, sieur des Douaires, qui, de Marie-Geneviève Fergant eut au moins six enfants. Nous n’en retiendrons que deux: Jean-François, sieur des Douaires et Françoise, mariée à Pierre-Joseph Le Rat de la Prairie. Jean-François épousa Marie-Anne Picard de Grandpray. La croix, qui abritait la tombe de cette dernière se voit encore, dans le cimetière de Montreuil, le long du choeur.
On y peut lire: ci gist le corps de Marie-Anne Picard, épouse de Jean-François de la Vigne, laquelle décéda le 11 janvier 1770, âgée de 43 ans. Priez Dieu pour le repos de son âme.
Françoise de la Vigne et Pierre-Joseph Le Rat de la Prairie eurent pour arrière-petite fille Marie-Aimée le Rat qui épousa Jean-Honoré Gondouin, dont trois enfants: 1° Ernestine-Marie Gondouin, mariée à Léon-Adolphe Cholet, grand-père de Mme Louis Guérin et de Mr Léon Cholet, propriétaire de la terre de Montreuil, 2° Marie-Aimée Gondouin, mariée à Louis Martin de la Couture, 3° Honoré Gondouin, père de feu M. Honoré Gondouin, de Saint-Ouen-le Pin et de M. Arsène Gondouin, de Cambremer et grand-père de M. Charles Gondouin, de Rumesnil.
De cette descendance des Chantelou, il suit que M. Léon Cholet de Montreuil habite actuellement le vieux manoir seigneurial de Montreuil, possédé jadis par son onzième aïeul Olivier de Malfillastre, père comme on l’a vu, de Margueritte de Malfillastre, mariée à François de Chantelou de la Morinière.
Marie de Chantelou, soeur de Catherine, fut elle aussi marraine à Cambremer, le 28 mai 1676, d’une fille de Jean-François de Malfillastre, sieur du Bais, nommée Marie-Madeleine. Elle épousa, à la Roque-Baignard, le 23 septembre 1686, étant âgée de 30 ans, Guillaume Cauvin, sieur de Longchamps, âgé de 37 ans, fils de feu François Cauvin, de la paroisse Saint-Jean de Caen. Ces Cauvin étaient originaires de Saint-Georges-de-Montcoq, près de Saint-Lô et François Cauvin était proche parent d’une certaine Catherine Cauvin, fille de Guillaume et de Marie du Bois, qui épousa en 1701 à Saint-Georges-de-Montcoq, honorable homme François Simon, cousin germain de mon quintaïeul Jean Simon, sieur de la Guerre.
De Marie de Chantelou et de Guillaume Cauvin de Longchamps est issue Marie-Anne-Thérèse Cauvin de Longchamps, qui épousa successivement Robert-Louis Mallet, sieur des Douaires, Guillaume-Anne Clérel de la Roullière, fils du seigneur de Rampan, à Saint-Georges-de-Montcoq, et Paul de Bernières, seigneur de Sainte-Honorine.
Après avoir indiqué la descendance des deux filles de Charles de Chantelou et de Catherine de la Haye, dont l’une, celle de Marie est encore représentée par les familles Cholet, Gondouin, Guérin, Camu, ect., il nous faut parler de leur frère François, à qui revint le domaine de la Morinière.
Nous avons sur lui bien peu de renseignements.
Nous avons vu qu’en 1677, il fut, à Montreuil, parrain de Joseph de la Morinière. La même année, le 13 mai, il était parrain à Cambremer, de Catherine de Malfillastre, fille de Jean-François de Malfillastre, écuyer. Il épousa demoiselle Catherine Brunet, sur laquelle nous ne savons rien. Il vivait encore en 1696, époque, où conformément à l’édit de Louis XIV prescrivant aux nobles et bourgeois de faire enregistrer leurs armoiries, il présenta les siennes au bureau de Falaise: d’argent à un loup courant de sable armé de gueules. Dans cet acte, il est qualifié « écuyer », c’est à dire que sa noblesse était dûment reconnue. Il n’en avait pas toujours été ainsi. Lorsque son père était décédé, avant 1668, et, qu’il n’était qu’un enfant, il avait eu maille à partir avec les commissaires chargés de vérifier les preuves de noblesse. Ceux-ci, par acte du 28 juillet 1668, l’avaient déclaré usurpateur et condamné à 500 livres d’amendes. Dans la suite, il parvint à faire reconnaître son bon droit et fut rétabli dans ses prérogatives au Conseil du Roi.
Ces « Recherches de la Noblesse » avaient leur raison d’être. Certains bourgeois essayaient de se faire passer pour nobles afin de ne pas payer l’impôt de la taille. Le résultat, c’était que la part qu’ils ne payaient pas était à la charge du commun des habitants. Une stricte recherche des nobles était donc une mesure éminemment favorable au peuple.
Nous ne connaissons à François de Chantelou qu’un fils, Adrien de Chantelou. Celui-ci naquit à la Morinière en 1680, et fut baptisé à Montreuil. Voici son acte de baptême: « Le dimanche 22 septembre de l’an 1680, par nous soussigné prêtre, curé de ce lieu, fut baptisé un fils issu du légitime mariage d’entre François de Chantelou, escuyer, et damoiselle Catherine (Brunet), de cette paroisse, lequel fut nommé Adrien, par noble et vénérable personne Adrien Le Gentil, curé de la première portion d’Estrées, assisté de damoiselle Catherine de la Haye, mère du dit sieur de Chantelou, ses parrain et marraine, qui ont signé à la minute ».
Adrien de Chantelou épousa Catherine-Michelle Le Harivel de Maizet, fille de Messire Nicolas de Harivel, seigneur et patron de Maizet, et de Françoise de Chantelou, cette dernière issue d’une autre branche des Chantelou. Ces Le Harivel, connus depuis le XIVème siècle, portaient: de gueules à 3 roses d’or.
Catherine-Michelle avait été baptisée à Maizet, le 24 juillet 1690, et elle avait eu pour marraine Catherine Maillard de Léaupartie, fille de René Maillard, seigneur de Léaupartie et de Charlotte Simon, laquelle était mariée depuis 1678, à Jacques Le Vaillant, seigneur de Vaucelles, près de Bayeux, devenu par cette alliance, seigneur de Léaupartie.
Le mariage d’Adrien de Chantelou avait eu lieu avant 1716, car il figure, le 2 avril de cette même année, à Ste-Honorine-du-Fay, au mariage de son beau-frère Georges Le Harivel, écuyer, avec noble demoiselle Françoise Guéroult. Notons en passant que Georges Le Harivel fut l’ancêtre des Le Harivel de Gonneville, dont est issue, par sa mère, Marie Le Harivel de Gonneville, femme du Comte de Mirabeau, la Comtesse de Martel, connue par ses romans, sous le pseudonyme de Gyp.
On trouve encore Adrien de Chantelou à Maizet en 1732.
Nous pensons qu’il fut le père de Charles-Adrien de Chantelou, qui, d’après les minutes du notariat de Cambremer, vivait à Montreuil en 1743 et 1753. Il fut sans aucun doute le dernier de son nom à posséder la Morinière, car, en 1771, le Vieux Manoir et ses terres passèrent aux mains de Jean Gosset.
() François de Chantelou et Catherine (Le) Brunet se sont mariés le 28 Novembre 1678 à Urville-14. Leur acte de mariage a été retrouvé par Mr et Mme Guy Marsault de l’Entraide Généalogique Bretagne-Maine-Normandie.
Jean Gosset qui, en 1771, fit l’acquisition de la terre de la Morinière, appartenait à une vieille famille de Coquainvilliers. Pierre Gosset figure à l’Armorial de 1696, avec le blason: d’azur à un pal d’or. La branche la plus célèbre, celle des Gosset des Aulnais et de la Rousserie a donné des magistrats et s’est alliée à la meilleure noblesse. Ceux qui vinrent s’établir à Montreuil étaient de riches cultivateurs; on disait alors des « laboureurs », ce terme n’était pas ordinairement employé pour désigner les ouvriers occupés au labour. La « classe des laboureurs » vivait sur le même pied que les gentilshommes campagnards, s’alliât à l’occasion à leurs familles et faisait parfois souche de noblesse.
Jean Gosset était lui-même fils d’un autre Jean Gosset. Il devait être né vers 1735. Il avait épousé Marie-Madeleine Mariolle, née vers 1737, si l’on en juge par l’âge qui lui est donné par son décès. Lors de son arrivée dans le vieux manoir des Chantelou, il avait au moins un fils, encore tout enfant, nommé Jean-Pierre. Celui-ci nous intéressera tout particulièrement, car il jouera un rôle aux jours sombres de la Révolution.
Au moment où celle-ci commençait, Jean-Pierre Gosset venait de se marier avec Marie-Anne-Catherine Héroult, fille d’un cultivateur de la Roque-Baignard. Il était intelligent et jouissait de l’estime générale. Comme beaucoup, il accueillit les réformes avec de grandes espérances, ne pensant nullement qu’on en put venir à la chute du roi et à la lutte antireligieuse. Dès le début, il fit partie du « conseil général » de la commune, qui devait remplacer les antiques « assemblées du commun ». Le premier maire fut Jean-Pierre Jouenne, cultivateur très estimé pour ses capacités professionnelles, mais un peu trop lancé dans le mouvement. Celui-ci ayant été nommé membre de l’Administration du département, où il figura sous le nom de « Jouenne de Montreuil », on le remplaça par le curé, Maître Pierre Drieu. Le 24 octobre 1790, Jean-Pierre Gosset assista à la prestation du serment de l’abbé Drieu. Ce serment sur la légitimité duquel on hésita beaucoup, devait être condamné par le pape, car la nouvelle Constitution comportait une nouvelle organisation de l’Eglise peu conforme à la doctrine catholique. M. Drieu devait le regretter dans la suite. L’année suivante, la mairie passe à un parent de Jouenne de Montreuil, cultivateur aussi, Nicolas Jouenne. La Révolution progresse; le Roi est arrêté, le clergé persécuté. Nicolas Jouenne cherche à ne pas trop se compromettre. La crainte de ne pas paraître assez avancé lui fait faire quelques sottises; et il cède aussi trop volontiers à des inimitiés personnelles. Le 8 décembre 1792, on avait décidé que la nef de l’église servirait désormais aux réunions municipales, le choeur seul était réservé au culte. M. Drieu proteste et le lendemain, donne sa démission d’officier municipal. Jean-Pierre Gosset est de l’avis du curé. Il est désormais classé « aristocrate », et en butte aux mauvais procédés de Nicolas Jouenne, auquel il répond par des réflexions mordantes.
Le 11 avril 1793. – Nous sommes alors en pleine Terreur, Jouenne envoie la garde nationale de Montreuil commandée par le sergent Laurent Massinot, désarmer Jean-Pierre Gosset et plusieurs autres habitants de Montreuil et de la Roque-Baignard, considérés comme suspects. On lui enlève un fusil et une broche à rôtir. Même prise chez les autres suspects. Naturellement, Gosset proteste avec énergie. Le lendemain, il y a réunion du conseil. La majorité donne tort au maire, qui a agi de lui-même, sans avoir consulté personne. Et on enjoint à Massinot de reporter à leurs propriétaires fusils et broches à rôtir. Massinot s’exécute et se rend d’abord à la Morinière. Là il est bousculé par deux citoyens quelque peu excités, qui pourtant sont au service de Gosset, mais qui prétendent que les propriétaires n’ont qu’à aller chercher eux-même leurs armes et qu’on leur présentera « par le bon bout ». Ces deux excités se nomment Le Chevalier et Lelion.
Dans la nuit du 21 au 23, Nicolas Jouenne qui ne se tient pas pour battu, envoie en secret deux individus – sans doute nos deux excités – chez le citoyen Graverand, capitaine de la garde nationale de Cambremer, pour lui demander d’assembler sa compagnie et d’aller, dès le matin, « tomber sur un rassemblement d’aristocrates, qui faisaient un ravage épouvantable dans les paroisse de la Rocque et de Montreuil ». Graverand est un dur. Il se fait appeler « le citoyen Marat ». Mais cette nuit là, il a sans doute besoin de repos et il envoie promener les deux émissaires. Cela lui vaudra, de la part des suspects, la qualification d’ « ami des lois de l’Humanité ».
Jouenne n’est pas satisfait, et c’est sans doute à son instigation que, le 14 mai, les citoyens Jean Beaumais, sous-lieutenant de la garde nationale de Montreuil, Jean Lelion et Jacques Le Chevalier simples soldats, adressent une protestation aux « citoyens administrateurs » composant le directoire du Département du Calvados:
« Nous sommes disaient-ils, trois citoyens, vrais patriotes, zélés observateurs des lois, jaloux de notre réputation et animés du désir de bien servir la République dans la garde nationale de Montreuil, canton de Cambremer, dont voici les noms: Jean Beaumais, sous-lieutenant de la dite garde nationale, Jean Lelion et Jacques Le Chevalier, simples soldats, mais tous reconnus bons, pacifiques, amis du bon ordre, ce qu’ils offrent de prouver. Nous avons l’honneur de vous présenter que nous ne pouvons souffrir de sang froid les traits envenimés et calomnieux que le citoyen Jean-Pierre Gosset s’est permis de lancer contre nous dans la (sic) libelle diffamatoire malicieusement fabriquée contre le maire de Montreuil, en nous traitant comme des voleurs, de furieux, de dévoués aux troubles et à l’anarchie et fauteurs d’un abominable complot, d’instigateurs, d’infâmes perfides et de perturbateurs du repos public, tandis que dans le premier et le second désarmement du dit Gosset, nous avons agi prudemment, conformément aux lois, puisque, non seulement il est suspect, mais reconnu comme rebelle à la Loy. Il l’a prouvé lui-même, en plusieurs occasions, entres autres en retirant chez lui un aristocrate, ses meubles et son chien sous le nom de « Mirabeau » par dérision; autre, en soldant un enfant, pour lors domestique chez lui, pour avertir un curé réfractaire à la Loy du moment qu’on devait le chasser; autre, en voulant arracher brusquement, dans un lieu public, l’épaulette d’un brave citoyen de la garde nationale de la Roque; dernièrement en le désarmant, lui demandant s’il n’avait point de munitions, il a déclaré hautement qu’il n’en avait aucune que peut-être deux ou trois balles, et on lui a trouvé environ quatre onces de poudre et environ une livre de plomb et balles, que les exposants offrent prouver si le cas l’exige. C’est pourquoy, que nous avons recours à votre tribunal à ce qu’il vous plaise, citoyens, condamner le dit Gosset à des intérêts proportionnés à sa malignité et à une amende en faveur des pauvres et à authoriser les citoyens calomniés à faire imprimer cent exemplaires en affiches pour réparer notre honneur, dont vous ferez justice ».
Jean Beaumais seul apposa sa signature, Lelion et Le Chevalier ayant déclaré ne pas savoir signer. En postscriptum, ils se déclaraient prêts à se rendre à Caen pour adresser eux-mêmes leurs plaintes au Directoire du département. (Arch. du Calvados, L.M.)
Durant quelques semaines, tout ne marcha pas droit au conseil municipal de Montreuil, où les partisans de Gosset étaient en majorité. N’avait-on pas voté des félicitations à Graverand, ce citoyen « aussi sage que vertueux », parce qu’il avait refusé de répondre aux injonctions de Nicolas Jouenne !
Toutefois tout finit par s’arranger. On nomma une sorte de commission pour rétablir la paix. Elle se composait de citoyens étrangers à la commune: Le Dannois, curé assermenté de Rumesnil, Perrier, receveur de l’Enregistrement de Cambremer, Graverand, capitaine de la garde nationale, François Sénécal et Régnier, de Saint-Laurent-du-Mont, Leperchey, sergent de Cambremer. Après exposé des doléances de chacun, il fut convenu que Jean-Pierre Gosset rentrerait en possession de ses armes, qu’on oublierait les torts du maire, qu’on en reparlerait plus et que copie de ces décisions serait envoyée au Directoire du département. En fait, c’était le maître de la Morinière qui avait le dessus.
La Terreur poursuivait son oeuvre. Les prisons regorgeaient de suspects, et la guillotine ne chômait pas. Non seulement les nobles et les prêtres étaient frappés, mais des hommes et des femmes de toutes classes sociales. L’un des maîtres du jour, Collot, estimait que, sur vingt-six millions de français, il en faudrait bien en guillotiner quinze millions, et Robespierre, était d’avis qu’il fallait faire disparaître tous ceux qui avaient connu la royauté et qui seraient tentés de la regretter. On a pu noter, sur douze mille dossiers de condamnés à mort, que huit mille étaient ceux de paysans, de laboureurs, d’ouvriers, de domestiques, de femmes d’artisans, de servantes, etc.. C’était en somme l’élite de toutes les classes qui montait à l’échafaud derrière Louis XVI, la reine Marie-Antoinette et la Sainte princesse Elisabeth, soeur du Roi.
A Montreuil, M. Drieu, qui s’était mis en rapport avec l’autorité religieuse légitime, continuait son ministère, non seulement sur la paroisse, mais dans toutes les paroisses des environs dont les curés étaient exilés ou emprisonnés. Nous avons tout un paquet d’actes de baptêmes et de mariages administrés par lui. Les actes de mariage portent que, vu les circonstances, il n’y a pas eu de publications de bans. Les églises étaient fermées, et on ne pouvait célébrer les offices que la nuit, en secret, dans les granges ou dans les maisons autour desquelles on montait la garde.
Jean-Pierre Gosset faisait partie du groupe des fidèles. Il est vrai que presque tous l’étaient au fond, mais beaucoup n’osaient pas se compromettre. Le 9 mars 1793, il fit baptiser par l’abbé Drieu un petit garçon qui reçut les prénoms de Jean-Pierre. Il eut pour parrain Jean Gosset, de la paroisse de Manerbe et pour marraine Marie-Anne-Catherine Olivier, femme de Pierre-François Corneille, de Cambremer.
L’année suivante, vers la même époque M. Drieu était arrêté, au presbytère de Saint-Pair-du-Mont, où il se trouvait de passage, en même temps que le curé du lieu. L’ordre émanait du représentant en mission, le citoyen Frémanger. Ils étaient l’un et l’autre écroués au Bon-Sauveur de Caen, qui se trouvait alors rue d’Auge, à l’endroit même où s’établirent plus tard les franciscains de N.D. de Sainte-Paix. La Révolution avait chassé les religieuses de l’établissement et en avait fait un lieu de détention pour les prêtres âgés. On sait, par de multiples documents, que ceux-ci étaient privés du nécessaire et recevaient une nourriture très insuffisante.
Le 18 avril 1794, le Conseil Général et le Comité de Surveillance de Montreuil se réunissaient pour délibérer au sujet de cette arrestation. On décida de nommer « deux commissaires aux fins de présenter une réclamation au citoyen Frémenger, représentant du peuple dans les départements de la Manche et du Calvados, pour solliciter l’élargissement du citoyen Jean-Pierre Drieu, ministre de notre culte dont le civisme est très connu ». Les deux commissaires furent Jean-Pierre Gosset, officier municipal et Robert-André Massinot, président du Comité de Surveillance.
Nous ne savons pas grand chose de leurs démarches. Une note du Registre du Comité de Surveillance de Lisieux, conservé aux Archives du Calvados, et datée du 4 fructidor an II (21 août 1794), nous apprend que « sur la lettre du Comité de Surveillance de la Commune de Montreuil, district de Pont-Lévêque, relative au nommé Drieu, ex-curé de cette commune », il est arrêté « qu’il sera répondu que Drieu étant incarcéré par ordre du représentant du peuple, le Comité ne peut connaître les motifs de cette arrestation et qu’il ne peut rien opérer à cet égard ».
Il est probable que la chute de Robespierre fut plus efficace que toutes les démarches des deux délégués. Le dictateur sanguinaire était tombé le 9 thermidor (27 juillet). Ceux qui l’avaient renversé ne valaient guère mieux que lui. Mais l’opinion publique s’était manifestée si vigoureusement qu’il avait bien fallu ouvrir les prisons.
Les années qui suivirent furent un peu moins mouvementées. Le 9 avril 1796, Jean-Pierre Gosset présenta au baptême un autre fils, né l’avant-veille, qui reçut les prénoms de Louis-Constant. Il eut pour parrain Gilles-Jean-Baptiste Héroult, de la Roque-Baignard et pour marraine Marie-Madeleine Capelle, femme de Gabriel Gosset de Manerbe.
Depuis 1795, les élections avaient envoyé aux deux Chambres, Conseil des Cinq-Cents et Conseil des Anciens, une majorité modérée et même monarchiste. Des élections, qui eurent lieu en avril 1797, accentuèrent encore ce mouvement.
Les Directeurs qui gouvernaient le pays et qui, tous, étaient des régicides, prirent peur pour leur situation. Le coup d’état du 18 fructidor (4 septembre 1797) leur permit d’épurer les Chambres. Ce fut de nouveau le régime de la Terreur, avec cette différence que la déportation remplaça la guillotine. Jusqu’en juin 1798, l’épuration fit fureur, même dans nos plus humbles communes. Le propriétaire de la Morinière était « agent » de la Commune de Montreuil. Ses opinions étaient connues. En mars 1797, lors des élections primaires en vue des élections générales, il avait été choisi pour représenter le canton de Cambremer, en compagnie des sieurs Moutier de la Brière, Pierre des Clozets, et Halley, ancien maire de Saint-Ouen-le-Pin. Les jacobins du cru avaient été consternés: « Les aristocrates ont triomphé, écrivait l’un d’eux, en mentionnant les quatre élus. Si les nominations sont partout de même, tant pis! ». On comprend qu’il ne devait pas échapper à l’épuration.
Un arrêté du 29 septembre 1797, l’envoyait en effet devant le tribunal « compétent » en compagnie des citoyens Boucherot, agent de Manerbe, Lefèvre, agent de Grandouet et Leperchey, agent de Rumesnil. « Ils n’ont, disait l’arrêté, donné aucune preuve de patriotisme ni d’attachement à leurs devoirs qui puisse leur mériter la confiance du gouvernement ». Entendons bien que « patriotisme », ici, signifie opinions révolutionnaires. Le 30 octobre, tous les quatre étaient destitués. Motif: ils étaient « connus pour partisans de la monarchie ». On avait destitué aussi pour les mêmes raisons, le citoyen De La Vigne, adjoint de Montreuil, et le citoyen Larcher, adjoint de Saint-Ouen-le-Pin.
La destitution de Jean-Pierre Gosset et sa comparution devant le « tribunal compétent » en septembre et en octobre 1797, ne paraissent pas avoir eu de conséquences bien graves. Un an plus tard, il fait baptiser par M. Drieu un enfant auquel il donne les prénoms de Gabriel-Magloire. Le baptême a eu lieu en l’église de Montreuil, le 25 novembre 1798. L’enfant a pour parrain et marraine Gabriel Gosset de la paroisse de Manerbe et Marie-Madeleine Héroult, femme de Pierre Debrey, de St-Vigor-de- Crèvecoeur.
Le vieux Jean Gosset et sa femme Marie-Madeleine Mariolle vivaient encore. Ils s’étaient retirés à Grandouet, au manoir habité actuellement par la famille Lesuffleur. Le 15 germinal an XIII (5 avril 1805), ils firent leur testament devant Maître Noël, notaire. Le document fut enregistré à Cambremer le 18 vendémiaire an XIV (10 octobre 1805). Ils léguaient la Morinière à Jean-Pierre Gosset.
Celui-ci devait avoir de Marie-Anne-Catherine Héroult, trois enfants: 1° Louis-Constant Gosset, qui fut d’abord marchand drapier à Lisieux, puis vint habiter Montreuil; 2° Marie-Victoire Gosset, qui épousera Jean-François Moutier, et enfin Gabriel-Magloire, dont nous venons de signaler le baptême, qui fut d’abord entrepreneur de voitures publiques à Lisieux, puis marchand drapier à Lisieux et au Havre.
Le 16 novembre 1829, Jean-Pierre Gosset et sa femme firent à leur tour leurs partages. La Morinière échut à Louis-Constant. Voici la description de la propriété d’après l’acte qui fut rédigé par devant Charles-François Le Breton, notaire à Bonnebosq: « La ferme de la Morinière, située à Montreuil, se compose de onze pièces de terre. La première en cour et plan, nommée la cour de la Morinière, sur laquelle sont les différents corps de maisons à usage de demeure, pressoir, grange, four à pain, écurie, bouillerie, étables et caves, dans lesquelles sont des tonnes et tonneaux au nombre de onze, un jardin légumier enclavé dans ladite cour, ainsi qu’un petit enclos nommé Chanvrerie, le tout contenant environ deux hectares quarante-cinq ares seize centiares, borné vers le nord par la rivière de Montreuil et un chemin qui donne entrée dans ladite cour et qui va joindre celui tendant de la Roque à Cambremer; vers le levant, M. Labbey de la Roque, pour ses propriétés de la Roque-Baignard; vers le midi, le bois de Montreuil, appartenant au même et vers le couchant les deux premiers articles qui suivent ».
Nous ferons grâce au lecteur de la description des neuf autres pièces.
En 1837, c’est Louis-Constant qui règne sur le petit domaine. Il est en même temps maire de Montreuil et il le sera jusqu’à sa mort.
En 1829, lors des partages, sa sœur Marie-Victoire habitait le manoir avec son mari Jean-François Moutier. Ceux-ci s’étaient mariés à Montreuil le 27 avril 1813. Jean-François était fils de François-Pierre Moutier et de Marie-Anne de la Morinière. Par cette dernière, ils se rattachaient aux Chantelou, les anciens maîtres du domaine. De leur mariage étaient nés: 1° en janvier 1814 une fille prénommée Marie-Anne-Victoire; 2° en mars 1816, un fils, Louis-Frédéric-Désiré.
Marie-Anne-Victoire épousa Parfait-Casimir Férey. Leur descendance est aujourd’hui représentée par M. Ernest Férey, de Montreuil; M. l’abbé Lanier, curé-doyen de Cambremer, et sa sœur Marguerite Lanier, religieuse au Bon-Sauveur de Caen; M. Pierre Varin, de Montreuil, et ses frères et soeur: MM. Gaston et Joseph Varin, et Mme Lenain, née Thérèse Varin.
Louis-Constant Gosset était fort estimé, mais, ancien drapier, il semble avoir été médiocre cultivateur. Il hypothéqua fortement le domaine. Il y mourut à la fin décembre 1842, et la terre de la Morinière passa à sa sœur Mme Moutier. Peu après, celle-ci fut acquise par le vicomte Louis Labbey de la Roque, fils de feu Pierre-Hélie-Marie Labbey, comte de la Roque. M. Louis de la Roque possédait le Château de la Roque, mais il habitait d’ordinaire celui de Formentin.
En février 1848, une révolution avait renversé Louis-Philippe. Voici une lettre de M. de la Roque qui concerne précisément la Morinière. Elle est du 28 avril 1848. Elle est adressée à son notaire: « Je vous envoie une lettre d’un créancier de Mme Moutier, maintenant devenu le mien par suite de ma malheureuse acquisition de la Morinière. Je dis malheureuse, car par le temps qui court, on est bien à plaindre d’avoir des charges à acquitter. Les impôts de toute nature écrasent les propriétaires; les plus riches sont pauvres maintenant. Espérons que Dieu aura pitié de la France et que notre belle patrie n’est pas encore arrivée au moment de sa désorganisation totale ».
Après l’acquisition de M. de la Roque, l’histoire de la Morinière se confond avec celle du Château de la Roque-Baignard, dont elle devient une dépendance. M. de la Roque ne devait la garder que quelques années, après quoi le vieux manoir passera par acquêt, à la famille Rondeaux, de Rouen, et, par héritage des Rondeaux, à la famille Gide. C’est ce qui lui vaudra de figurer, comme cadre, dans l’un des romans d’André Gide.
Le Château et le Manoir sont ainsi devenus « un lieu gidien ».
Pour ceux qui aimeraient en savoir plus sur André Gide et « les lieux gidiens » visitez l’excellent site de l’Université-Paris X. enrichi par Mr Daniel DUROSAY, universitaire spécialiste de l’œuvre de Gide.

Fait par l’abbé G-A SIMON de Montreuil en Auge-14 en 1946-1947.
Paru dans les n° 445, 446, 447, 448, 450, 452, 453 et 454 de « La Bonne Semence », le Bulletin Inter paroissial de la Vallée d’Auge.

Voir le site: j.y.merienne.pagesperso Villes et villages du Calvados

MONTEILLE



NOTES  sur MONTEILLE – 14444

Mouteilles, Monticelloe, ecclesia de Monticellis, de Moutellis.

1 – BIBLIOGRAPHIE :
2 – REFERENCES HISTORIQUES :
3 – AUTRES ARCHIVES SHL:

1 – BIBLIOGRAPHIE

CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, réédition FLOCH Tome III, page 405.

CHAPPET Alain : Avec ceux de Lisieux et alentours dans les Armées de premier Empire ; BSHL N°55, Décembre 2003 (Jean-Pierre LEVASSEUR)
Editions FLOHIC : le patrimoine des Communes du Calvados page 1169.

MANEUVRIER Jack : L’église de Monteilles. Bulletin du Foyer rural du Billot, N° 84, décembre 2003.

Monteille, Le Manoir du Mont-de-la-Vigne, CDMPA , pp. 217-220

Monteille – Le Manoir (XVIe siècle) (Curieux manoir avec un corps central d’allure XVIIIe siècle, ouvertures à entourage de brique. Aux extrémités, 3 pavillons carrés avec toitures mansardées surmontées d’épis de faîtage, dont l’un avec girouette). (303 A.G. N.D. Phot.)
= in A. LANGLOIS, Mézidon-Canon et ses environs, p. 134

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT

L’église de Mouteilles plaît par son ensemble et par ses proportions modestes, mais harmonieuses.
Elle appartient, en grande partie, au style roman de la fin du XIIe siècle ou de transition; elle a conservé, presque intacte, sa corniche garnie de modillons à figures.
Ses fenêtres étaient primitivement très-étroites et cintrées; il n’en reste plus qu’une, qui montre ce qu’étaient les autres.
Aujourd’hui, presque toutes les ouvertures appartiennent au style flamboyant Une fenêtre de ce style, beaucoup plus large que les autres et divisée en plusieurs baies, a été ouverte à l’extrémité de la nef. du côté du nord, pour éclairer un des petits autels qui accompagnent l’arc triomphal; c’est la plus remarquable par ses grandes dimensions, mais ce n’est pas la plus élégante.
Le choeur et la nef sont de la même largeur; six contreforts garnissent, de chaque côté, les murs latéraux.
Le portail occidental a été refait et n’est pas ancien; il est précédé d’un porche en bois ; on y voit les traces d’une litre ornée de deux écussons coloriés.
La tour, en bois, de forme carrée avec toit pyramidal octogone, surmonte l’extrémité occidentale de la nef; elle est, comme dans beaucoup d’autres églises du pays, portée sur une charpente dont les poteaux sont apparents à l’intérieur de l’église. Elle renferme deux cloches : l’une fondue en 1804, par Lavillelle, de Lisieux, Louis Turquetil étant maire de la commune; l’autre fondue en 1856.
La voûte en bois de cette nef est parfaitement conservée et d’une grande élégance. Les douves qui forment le contour apparent de la voûte ont reçu, près des lignes de jonction, des peintures noires exécutées, selon toute apparence, à l’aide d’un canon ou planchette découpée, comme on le fait encore aujourd’hui pour certains dessins. Les lignes de jonction ont été dissimulées par des tringles sculptées. J’ai expliqué ce système de décoration dans mon Abécédaire d’archéologie, p. 657 de la fil édition. Dans l’église de Mouteilles les tirants ou poutres, traversières qui portent les poinçons ont été revêtus de planches qui donnent à la poutre une forme plus régulière ; ils sont décorés de caissons dans le style de la deuxième Renaissance.
Ce système de voûtes en bois n’est nulle part mieux conservé qu’à Mouilles ; dans le choeur, on les a malheureusement peintes en blanc.

Il paraît que la Fabrique est aussi dans l’intention de faire disparaître les beaux lambris de la nef, pour leur substituer une voûte en plâtre. Ce serait un acte de vandalisme et de mauvais goût, contre lequel je me suis élevé très-vivement; mais il est probable que la chose se fera plus tard, car on m’a affirmé que le défaut d’argent a seul arrêté jusqu’ici.
On doit désirer que les Fabriques restent toujours dans la plus grande pauvreté, quand on voit comment elles emploient partout leurs richesses. Je désire, pour le salut des lambris de Mouteilles, que les coffres du trésor restent toujours vides
Un autel moderne, à colonnes, garnit le fond du sanctuaire et produit un bon effet. Une fenêtre a été bouchée, par suite de l’établissement de cet autel à grand retable; elle se trouve d’ailleurs cachée par la sacristie, qui est appliquée sur le chevet; deux petits autels existent à l’extrémité de la nef, des deux côtés de l’arc triomphal.

L’église de Mouteilles est sous l’invocation de saint Ouen; le seigneur nommait à la cure. Une famille de Malnouri a été en possession de ce privilège, du XIVe au XVI, siècle et probablement plus tard.
Il existe dans le cimetière un certain nombre d’inscriptions tumulaires, qui toutes ont été relevées par M. le docteur
Pépin. La plupart se rapportent à des membres de la famille de Tesson, à la famille Paterelle de Touvoye et aux curés qui ont desservi la paroisse.

Château de Mont-à-la-Vigne. — Ce château s’élève sur une éminence arrondie, au milieu des prairies qui occupent la vallée de la Vie. Il n’a plus sa sévérité d’autrefois. Une tourelle et quelques détails montrent seulement ce qu’il fut, et les annales des guerres de religion attestent qu’il a joué un rôle au XVIe siècle.
Un plan montre la disposition des bâtiments autour de la cour actuelle, les fossés, les tours qui défendaient l’enceinte ; la plupart doivent dater du XVIe siècle ou du XVI.
Ce château appartient, depuis long-temps déjà, à la famille de Tesson.

MONTEILLES. – Par sa situation naturellement fortifiée, le « Mont-à-la-Vigne », avec les restes de retranchements qui l’environnent,
mérite d’être examiné de près (7). Notons encore un nom de lieu intéressant: « Le Parc » , à un kil. à l’Ouest de l’église (8).
(8) Carte E. M., Falaise, N-E

Voir : Château Mont à la Vigne

Voir le site: j.y.merienne.pagesperso Villes et villages du Calvados

2 – REFERENCES HISTORIQUES :

Ancien fichier MONTEILL.SPR :
Sur les Mannoury seigneurs du Mont-de-la Vigne, cf BASIN Thomas, Apologie ou plaidoyer pour moi-même éditée et traduite par Charles Samaran et Georgette de Groër, Paris, 1974, in-8°, xij-285 p. (Coll. Les Classiques de l’Histoire de France),

VASSEUR Charles : voir « Doy. de Mesnil-Mauger.doc »
MONTEILLE (32)
Election de Pont l’Evêque, sergenterie de St Julien le Faucon
2 feux privilégiés
16 feux taillables

Sous l’invocation de St Ouen
Patronage:
XIVe : G.Malnourry
XVIe : Guillemus Manourry
XVIIIe : le seigneur

Curés:
Copie 1754/1774
Nicolas 174/1787

Curé de Monteille : d’or à 3 monts de sable (d’Hozier 352)

Description de l’Eglise par A.Panier.

Robert Becherel, curé de Monteilles 20 juin 1708, assiste à la prise de possession du curé de Notre Dame de Livaye

Le 28 février 1709, Messire Guy du Val, chevalier, seigneur de Bonneval, patron de Cerqueux, Monteil, chastelain du Mont de la Vigne, demeurant au lieu dit Terre de Cerqueux, présente pour la cure de Monteil, Messire Robert Paysant, prêtre vicaire de St Pierre de Caen, qui obtient collation le 11 mars et prend possession le 14.

Par suite du décès de Robert Paysant, Messire Guillaume de la Rocque, seigneur et patron de la paroisse de Monteille, châtelain des fiefs, terre et chatellerie de Montfort dit le Mont de la Vigne, autres lieux etc. … présenta Jacques Coppie, prêtre habitué de St Germain de Lisieux – le 17 février 1749.
Collation 18 février.
Prise de possession 24 mars

Jacques Copie, obtint le 16 février 1753 la chapelle St Clair de Lisieux, de l’abbesse de St Désir.
Collation 19 février

Au décès de Jacques Copie, présentation fut faite le 26 août 1774 par Messire Jullien Jean Tesson, chevalier, seigneur et patron de Monteilles, châtelain de Montfort et Mont de la Vigne, la Tillaye, la Vieilville, Bois-Hébert etc. … de Julien Nicolas, prêtre, vicaire de Monteilles. Il obtint collation le 31 août et prit possession le 1er septembre

Damoiselle Marie Françoise Du Vey, fille de Charles Du Vey, écuyer, officier de feu Monsieur Frère unique du Roy, et Dame Marie du Rosey, de la paroisse de Monteilles, obtient le 4 juillet 1713 dispense de bans pour épouser Monsieur Charles de Fontereau de Strossy.

Lettre de tonsure de Guy Pierre de Fontereau de Strozzy fils de Charles et Françoise Duvey de la paroisse de Monteille – 28 août 1743.

Dispense de bans pour Monsieur Charles François du Vay, écuyer ; sieur de Pommerenil, officier de la maison militaire du Roy, originaire de la paroisse de Monteille, y demeurant, fils de Nicolas Charles Duvay, officier dans la Grande Vénerie, et de Catherine de Lepincey de Beaumanoir, et Demoiselle Jeanne Fouques d’Orville, fille de Charlemagne (ou Charlemaigne) officier ordinaire de la Maison du Roy, et Dame Marie Anne Desprez de St Jacques de Lisieux le 14 août 1772

Charles de Jort, officier chez le Roy, seigneur des Parts, et Dame Louise Charlotte Loriot, de la paroisse de Monteilles, marient leur fille Mademoiselle Marie Magdeleine de Jort avec Charles Adrien Thibout d’Anisy, écuyer, sieur de Villeneuve ; Bans du 4 août 1764.

Une autre fille Julie Victoire de Jort épouse d’après les bans du 29 avril 1766, François Jacques Ricquier, écuyer, sieur de la Bonnevallière. Etant parents au 4° degré par la mère de M. Riquier, qui était une Le Normand, il fallut dispense de mariage qui fut accordée par l’Evêque de Lisieux le 26 avril 1766, pour éviter les délais d’un recours au Pape.

Description du Mont-à-la-Vigne par Arcisse de Caumont – De Caen à Bernay par monts et par vaux (Annuaire Normand 1864 p.113)
« Mont à la Vigne – L’éminence que nous apercevons devant nous est celle du Mont à la Vigne ; dirigeons nous de ce côté. Le château du Mont-à-la-Vigne n’a plus sa sévérité d’autrefois. Une tourelle et quelques détails montrent seulement ce qu’il fut et les annales des guerres de religion attestent qu’il a joué un rôle au XVIe siècle.
J’au lu quelque part que le seigneur auquel il appartenait alors faisait des prisonniers pour les rendre, moyennant rançon, à leurs familles. Ce petit commerce était malheureusement trop usité à cette époque et les guerres de religion n’avaient rien de religieux dans leurs procédés.
Aujourd’hui, le château du Mont-à-la Vigne est habité par des hôtes les plus aimables et dont chacun voudrait être le prisonnier.
Notre temps vaut un peu mieux que XVIe siècle comme vous le voyez. »

St Nicolas du Mont de la Vigne, chapelle à Monteilles.

On trouve déjà un Guillaume de Malnorry comme tenant de deux vavassories dépendant du Mesnil Mauger dans le registre de Pierre de Thillaye, bailli de Philippe Auguste 1205/1225
La terre du Mesnil Mauger appartenait du temps des Ducs de Normandie, avant la Conquête, au chambellan de Tanquarville comme Mézidon et Ecajeul. (Fragments de l’Histoire de Gonesse par L. Delisle 1859)

Le Mont de la Vigne, patrimoine d’un chevalier de mauvaise réputation, appelé Guillaume de Mannoury, qui n’ayant que peu de fortune instruisit ses fils dans l’art de s’enrichir aux dépends d’autrui : deux furent gens d’armes du Corps du Roy, Robert et Jean, et un autre fut ordonné prêtre par Thomas Bazin.
Robert devint capitaine de Lisieux après la guerre du Bien Public. Il résolut de mettre sur la tête de son frère la mitre de Thomas Bazin. Il commença par faire saisir une seconde fois le temporel à son profit. (Acte du 1er octobre 1469)
Malgré les plus atroces machinations, ils ne purent réussir.
Robert, voyageant avec le Roy, mourut à Niort d’un accès de fièvre chaude.
Avec lui finit la prospérité des siens. Jean, son frère qui lui avait succédé, fut évincé, leur père poursuivi en justice, et l’abbé périt dans l’obscurité. (Thomas Basin)

En 1419 Jean Mannoury et Perette de Mailloc, sa femme, furent maintenus dans leurs biens par le Roi d’Angleterre (Vautier – Registre des Dons p.51)

Famille de Mannoury

Le premier auteur connu est Etienne de Mannoury dit le Chevalier du Tremblay, vivant en 1395, seigneur du Mont de la Vigne, Monteil, Fribois etc. Il a épousé en 1417 Austreberte de Dreux de la Maison Royale de France. (De Magny – Nobiliaire de Normandie Tome II p.487)
Ce renseignement est pris par de Magny dans La Chesnaye (tome XIII p.460) qui ajoute que cette dame était fille de Robert seigneur d’Esneval et Guillemette de Ségrie. De cette alliance sortirent un fils et trois filles. Le premier n’eut qu’un fils nommé Louis, seigneur des mêmes terres, marié à Marguerite le Venneur qui ne lui donna pas d’enfants. Il aurait eu ses tantes pour héritières ; l’une mariée au Sire de Bréauté, l’autre au Baron de Mailloc et la dernière successivement au sieur de la Bretonnière d’Ecajeul et au sieur des Varinières.
En 1460, Montfaut trouve à Monteille Henri Mannoury sans doute le père du précédent. Henry de Mannoury, chevalier, noble d’ancienneté, probablement le même, fut trouvé à Monteille en 1524 par les élus de Lisieux. Lors de sa recherche de 1540, aucun gentilhomme n’habitait plus dans cette paroisse.

Dans les Echiquiers de 1463 et 1464, Guillaume Mannoury du Trenblay, bâtard du Mont de la Vigne, ayant été approché en 1450 par le Général des Finances de la Province et par les Elus de Lisieux il fut déclaré noble en présence du procureur du Roy. (Houard – Dictionnaire de Droit normand III p.350)

Messire Jehan Mannoury, chevalier, capitaine de Lisieux, seigneur du Mont de la Vigne, figure dans les registres de l’Hôtel de Ville à la date du 11 février 1493.

François de Montmorency, lige des seigneurs de Hallot, comtes souverains de Lusse, possédait Crévecoeur et Monteille. Il épousa, 1ere : Jeanne de Montdragon, d’où trois fils et une fille, et 2e : Louise de Gebert, d’où une fille seulement, que sa mère veuve, maria en 1589 à René de Rouxelle, baron de Sache. (Duchesne – Histoire Générale de la Maison de Montmorency p.295)

Dans un aveu du 6 août 1601, figure comme seigneur, Messire Hamon de Mailloc, seigneur de Saint Denis, Monteilles et Mezeré.

Messire Jean d’Aisy, seigneur de Monteille 18 janvier 1660. (IIIe Registre de l’Ecaude)

Le fief du Mont de la Vigne –
La seigneurie, fieffée en 1708, à Monsieur de Bonneval et le domaine utile vendu à Monsieur de la Roque-Desnoyers, qui bientôt en fit la réunion. Il mourut en 1730 et ses enfants la vendirent en 1769 à Mademoiselle Harel qui épousa Monsieur Tesson.
On plaida pour les treizièmes montant à 16695 livres avec Messire Fergant, seigneur du fief dominant -1775- (Houard – Dictionnaire de Droit Normand II p.402)

Gilles de la Roque-des-Noyers seigneur, patron de Monteille, châtelain du Mont de la Vigne écuyer, conseiller secrétaire du Roi, maison et couronne de France et de ses Finances ; il avait épousé Dame Charlotte de Jort.

Messire Guillaume de la Roque, écuyer et seigneur de Monteille, châtelain des fiefs et terre et chastellerie du Mont de la Vigne et autres lieux, ayant épousé Noble Dame Catherine le Normand de la paroisse de Monteille, marie sa fille Jeanne Catherine de la Roque à Monsieur Thomas Hélie Harel, fils de M. du Mesnil Aumont de Barbery, diocèse de Bayeux. Dispense de mariage comme parents au 3e degré, le 7 janvier 1746, et de bans 5 janvier 1746.

Son fils Jacques Charles de la Roque, écuyer, seigneur et patron dudit lieu, seigneurs des fiefs, terres et chastellerie de Montfort, Mesnil Mauger en partie, demeurant au Mont de la Vigne, paroisse de Monteille, épouse après le décès de son père le 18 août 1757, damoiselle Marie Magdelaine Legrand de Chaloutières, fille de Maistre Bazille François Legrand de Chaloutière, avocat au Parlement et de Marie Magdelaine Leginzier de la ville de Laigle.

Noble dame Marie Madeleine Legrand de Chalouzière veuve et non héritière de Messire Charles Jacques Guillaume de Larocque, seigneur et patron de Monteille et du Mont de la Vigne, fille de Maître Bazille François Legrand de Chalousière 4 juin 1468
Maître Bazille François Legrand de Chalouzière, avocat, tuteur des nobles enfants mineurs de Messire Jacques Charles Guillaume de Larocques, escuyer seigneur et patron de Monteille. 1762.

Messire Jean Julien Tesson chevalier, seigneur de la Vieville, Boishébert et la Taillaye, seigneur et patron de Monteille et châtelain du Mont de la Vigne ayant épousé feue Damoiselle Marguerite Françoise Harel, adjudicataire de la terre et seigneurie de Monteille et du Mont de la Ville, contre Monsieur Fergant seigneur et patron de Querville et seigneur suzerain du fief et châtellenie de Montfort dit le Mont de la Vigne.(19 avril 1773)

Dispense de bans pour Messire Julien Jean comte de Tesson, écuyer ordinaire du Roy, seigneur et patron de Monteille, domicilié de fait à Saint Paul de Paris auparavant à Versailles et Monteille, et pour Damoiselle Anne Agnès Catherine Thérèze d’Aquin de la Launac, fille mineure de Messire Charles Jean d’Aquin de la Launac, chevalier, conseiller du roi en la cour des Comptes de ¨Paris et de Dame Anne Henriette Legrand de Vaux de Saint Paul de Paris 8 Mai 1780.

Références historiques :
1492, mars
Jean Mannoury, chevalier, seigneur du Mont-de-la-Vigne (à Monteille), capitaine du château de Bayeux, concède à Jean de Pattey, l’office de receveur des gages, pensions ordinaires et deniers de guet des villes et château de Bayeux.
= Bibl. mun. de Rouen. Martainville, Y 102, carton 52 (de Mannoury)
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 3-4, 1967, p. 44, n° 868.

1549
Aveux de la vicomté d’Auge
F° 192. – Monteilles, tenu du Mont de la Vigne…
= AD 14. A 281. Registre 517 ff.

1846. – archives SHL. 1F642:
22 juin 1846 : affiche pour adjudication de biens, ¬ succession Gannel (Drucourt et Thiberville, Monteille, Lécaude, ¬ St Jacques de Lisieux)

3 – AUTRES ARCHIVES SHL:

Archives SHL : Fonds Michel COTTIN :
15FA – 20 – Divers IV – Plans lignes de chemin de fer Mesnil-Mauger /Sainte-Gauburge; Lisieux / Trouville-Deauville. Documents divers sur les églises de Monteille etc.

MITTOIS



NOTES  sur MITTOIS – 14433

Ancien fichier MITTOIS.SPR.

Mithois. Les fiefs de Mithois et de Pontblain Henry Georges, escuyer.

1 – Notes sur le Manoir du Vivier.
2 – Bibliographie.
3 – Pièces historiques.

1 – Notes sur le Manoir du Vivier:

Traitant de l’abbaye fortifiée de Saint-Pierre-sur-Dives, pendant la Guerre de Cent ans, Victor HUNGER a consacré au Manoir du Vivier, à Mittois des notes illustrant parfaitement son rôle à cette époque. Reprenant ce travail, M. Jean-Pierre PFLIEGER a pu heureusement le compléter en retraçant son destin au-delà de cette période, mais l’analyse architecturale du monument en lui-même n’a pas encore été menée.
Antérieurement à la Guerre de Cent ans, il existe en ce lieu un manoir construit sur un site fossoyé.

Le plus ancien document graphique qui nous soit parvenu [1] nous montre une construction de pierre accolée à gauche d’un logis en retraite et à droite ai-delà d’une tour saillante d’un bâtiment couronné d’une mansarde.

Si ce croquis est fidèle, il nous faut reconnaître que l’ensemble a bien changé: la construction ouest a disparu et à l’est, il en est de même pour la partie mansardée.

L’histoire très mouvementée de ce domaine explique parfaitement ces constantes transformations. Ancien domaine de l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives, sa situation isolée en plat pays, a conduit ses propriétaires, lors de la guerre de Cent ans, à réclamer de l’autorité royale française l’autorisation de fortifier leur maison du Vivier, sans doute l’un des fleurons de leurs possessions et une source importante de subsistance, dont la position déjà fossoyée ne nécessitait que peu de travaux supplémentaires pour constituer une petite forteresse facile à défendre. Les textes concernant cette demande et l’autorisation donnée, montrent bien qu’il ne s’agissait là que d’un renforcement et sans doute dut-on compléter le dispositif par la construction d’une tour, tour qui fut peut-être même renforcée par l’un de ses occupants [2]  qui dut disparaître vers 1434 ou 1435 [3].

Ce qui subsiste du Vivier est assez hétérogène et se rattache à de multiples campagnes de construction.

Le logis principal, paraît la partie la plus an­cienne. C’est une construction de pierre terminée au sommet des murs goutte­reaux par une corniche à modillons. D’importantes restaurations postérieures se remarquent dans une grande partie des murs et nombre de pierres en réemploi portent les traces d’un feu violent qui les a rubéfiées. Des ouvertures remon­tant au XVe siècle ont été percées dans ces maçonneries primitives.
Le pignon Ouest, également notablement remanié est épaulé d’un large contrefort à ressauts contenant le conduit de la cheminée.
Dans le cadre d’une visite rapide, il est loisible d’en dégager cependant les caractères principaux et de lancer des pistes de recherches plus larges.
Sur la face vers douves et sur le pignon ouest,  l’angle des murs est épaule de contreforts à ressaut avec larmier prismatique, tandis que la façade sur cour, dont le mur gouttereau est couronné d’une corniche à modillons n’en possède aucun
Un bâtiment du XIIe siècle transformé, exhaussé, remparé et réaménagé intérieurement.

2 – Bibliographie:

BULLETIN du FOYER RURAL du BILLOT n°59  Sept. 1997 – Petite chronique judiciaire année 1897.

CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, Caen, t.V, 1867, pp. 578-579, ill.;
CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, réédition FLOCH Tome III, page 575

DARTHENAY Jean-Jacques : Découvertes de quelques sites de hauteur en Pays d’Auge Bulletin du Foyer rural du Billot n°59 – Sept. 1997

DENIS Jean : l’école de Mittois pendant la guerre ;  Bull. du Foyer Rural du Billot n°51

Editions  FLOHIC : le patrimoine des Communes du Calvados page 1371.

FOURNIER Dominique : Quelques traces franciques, anglo-saxonnes et scandinaves dans la toponymie augeronne. BSHL N°55, Décembre 2003.
FOURNIER Dominique : Notes de toponymie normande : Le mystère de Mittois. ;  Bull. du Foyer Rural du Billot n°100, décembre 2007

Victor HUNGER.- L’abbaye fortifiée de Saint-Pierre-sur-Dives pendant la guerre de cent Ans, Caen, et BSAN, XXIX, pp. 43-150

Isabelle JOUAN, dir..- Pays d’Auge – Un terroir, un patrimoine  – Guide des cantons de : Lisieux II, Saint-Pierre-sur-Dives, Livarot, Orbec, s.l.s.d. Pays d’Accueil Sud-Pays-d’Auge (1989), 110 x 210, 81 p. 6 cartes h.t.

L’EXPLOITATION ANCIENNE DES ROCHES DANS LE CALVADOS : HISTOIRE ET ARCHEOLOGIE. Serv. dep. D’Archéologie 1999. pages 144, 149.

MANEUVRIER Jack : « Le Vieux-Château de Mittois »,  Bull. du Foyer Rural du Billot n°14, Juin 1986, pp. 62-66, ill.
MANEUVRIER Jack : Testament de Benoît Hervieu 1524 – Bull. Foyer  Le Billot n°53
mars 1996
MANEUVRIER Jacky : « Le Vieux-Château de Mittois-Berville », BULLETIN DU FOYER RURAL DU BILLOT, N° 14, juin 1986, pp. 62-66, ill.

PEPIN J. : histoire de la commune de Mittois Bull. Foyer Le Billot n°51(ou N° 52 page 33 ?)

PFLIEGER Jean-Pierre: « Le Vieux-Château de Mittois », Bull. du Foyer Rural du Billot, Décembre 1984, n° 8., pp. 5-23
PFLIEGER Jean-Pierre: L’été 1944 à Mittois. Bull. du Foyer Rural du Billot n° 6 page 73.
PFLIEGER Jean-Pierre: L’ostel du Vivier à Mittois. Bulletin du foyer rural du Billot, N° 92 décembre 2005

Le clocher de Mittois ; Bulletin du foyer rural du Billot, 4. décembre 1983.

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT

Milhois, Mittois.
L’église de Mithois se compose d’un choeur et d’une nef rectangulaires, qui me paraissent remonter, le premier au
XIIe siècle, la seconde au XIIIe. Les modillons bizarres et variés qui garnissent l’entablement du choeur, du côté du
nord, paraissent en effet annoncer le XIIe siècle ; je crois que la première moitié du XIIIe est l’époque à laquelle la
nef a été bâtie. Si l’ensemble de l’édifice remonte aux époques indiquées, il a, comme presque tous, subi des changements. La porte occidentale avec archivoltes à cannelures portées sur deux colonnes, et les fenêtres-lancettes de
la nef (côté nord) offrent bien les caractères du XIIIe siècle; mais les fenêtres ont toutes été refaites au siècle
dernier, du côté du sud. Les contreforts du choeur ont été doublés, probablement pour résister à la poussée du mur.
Beaucoup plus anciennement, au XVe ou au XVIe siècle, une grande fenêtre à plusieurs baies et à compartiments flamboyants avait été établie dans le chevet.
Ce qui est aujourd’hui le plus intéressant, c’est le porte-cloche à deux baies qui s’élève, comme à Lieurey, entre choeur et nef, sur l’arc triomphal. Je l’avais signalé et décrit dès l’année 1827; en 1848, j’ai eu la bonne fortune de le revoir, en compagnie de M. Victor Petit auquel j’en dois un dessin. Ce clocher-arcade est de transition, c’est le plus ancien de ce genre que j’aie trouvé dans le département.
L’arc triomphal qui porte ce clocher est du même style, c’est-à-dire de transition ; l’archivolte n’offre pas de moulures, mais il repose de chaque côté sur trois colonnes romanes engagées, dont la plus saillante est plus forte que
les deux autres.
J’ai relevé, non sans peine en 1848 et non sans laisser encore plusieurs lacunes, l’inscription de la cloche que
l’on voit dans ce clocher-arcade ; la voici :


HAUT ET PUISSANT SEIGNEUR ABDON THOMAS FRANÇOIS LE SENS CHer
SEIGNEUR MARQUIS DE MITHOIS ET PATRON DE MORSAN ÉPINE MITHOIS
ET AUTRES LIEUX, LIEUTENANT AU RÉGIMENT DES •
CHEVALIER DE L’ORDRE ROYAL ET MILITAIRE DE St LOUIS, COLONEL D’INFANTERIE
ET PAR FRANÇOISE ELISABETH DE FRENELLE
VEUVE DE MESSIRE CHARLES BERNARDIN DE MESNIL MARQUIS DE MERVILLE
ET DAME DE PONTOLIN
Mr ADRIEN BEAUMESNIL CURÉ
JEAN DUBOIS TRÉSORIER EN CHARGE
ALEXIS LA VILLETTE M’A FAITE EN 1776.

Il existe, dans le choeur, des tombes illisibles par suite des mutilations qu’on a fait subir aux inscriptions à l’aide d’un marteau, probablement pendant la Révolution.
Une crédence à deux baies, du XIII » siècle, se voit dans le sanctuaire, du côté de l’épître.
L’église de Mithois est sous l’invocation de saint Gervais.
L’abbé de St-Pierre-sur-Dive nommait à la cure.
Mithois faisait partie de l’élection de Falaise, sergenterie de St-Pierre-sur-Dive. On y comptait 59 feux.

Manoir.
— Le manoir de Mithois se compose d’un corps de logis dont voici un croquis. Il est entouré de fossés.
Une tourelle carrée en saillie doit renfermer l’escalier.
Un château plus moderne existe à Mithois, à 600 mètres environ à l’ouest de l’église.
L’inscription de la cloche nous indique quels étaient, au XVIIIe siècle, les seigneurs de Mithois.

Léproserie.
— Une léproserie avait existé à Mithois et les revenus en avaient été appliqués à l’hospice de St-Pierre-sur-Dive ; elle était située à l’est-sud-est de l’église, sur le bord d’un chemin allant vers St-Georges et montant la butte de
Queverue.

Bois de Queverue.
— Le bois de Queverue est compris tout entier dans le territoire de Mithois. Ce bois renferme deux enceintes qui ont été regardées comme romaines.
J’ai décrit en 1830, dans mon Cours d’antiquités monumentales, l’un de ces camps que j’avais visité dans le bois, à quelques centaines de mètres du pavillon de M. Duchesne.
Ce camp est à peu près carré, entouré d’un vallum et de fossés peu profonds (d’environ 4 à 5 pieds), mais bien conservés et tracés sans interruption, (pl. XXXI de l’atlas de mon Cours d’antiquités monumentales). M. Duchesne m’a affirmé, il y a trente ans, qu’on avait trouvé dans l’enceinte des fragments de pierres taillées (M. Duchesne, propriétaire du bois de Queverue, avait recueilli, il y a trente ans, dans le fossé du camp le plus voisin de son château, des débris de poteries faites au tour. Mais, comme les fossés ont du être remplis d’eau pendant longtemps et qu’on a dû y venir puiser de l’eau après l’occupation romaine, rien ne prouve que ces débris soient antiques, et j’ignore s’il en a été conservé quelques-uns qui puissent être examiné).
La dimension du camp est indiquée par le plan que j’ai levé et publié dans mon Cours.
D’autres retranchements existent dans le bois de Queverue, à 1 kilomètre de ceux-ci. La hauteur du plateau de Queverue, au-dessus du niveau de la mer, est de 188 mètres.
De l’extrémité de ce plateau la vue s’étend, au loin, sur les vallées du Pays-d’Auge et sur les campagnes de Caen et de
Falaise ; on distingue, de là, les monts d’Éraines, Montabar, St-Clair-la-Pommeraye et, je crois, la butte de Campaudré, également couronnée par un camp retranché de la même forme.
Le camp , figuré dans mon Cours, a été marqué sur la Carte de l’état-major. Les autres retranchements que j’indiquais
ont été marqués également sur cette carte. Cette seconde enceinte est à l’ouest sud-ouest de celle dont je viens de présenter la description. (Voir la Carte de l’état-major. )
J’ai interrogé dernièrement les ouvriers qui exploitent les silex pour l’entretien des routes, à l’intérieur du camp ; ils m’ont dit n’avoir rien trouvé dans les excavations qu’ils ont faites depuis quelque temps.
Le bois de Queverue mériterait d’être exploré quand on y fait des coupes. Le chemin qui vient à Mithois de St- Pierre-sur-Dive, passe près de la Maladrerie et se dirige vers St-Georges, paraît très-ancien.

Cours d’Antiquités Tome II p.321 – 336.

Le camp de Quévrue est situé dans le bois du même nom à l’est de St Pierre sur Dives, arrondissement de Lisieux, au sommet d’une éminence d’où le vue s’étend fort loin sur plusieurs riches vallées du Pays d’Auge et sur la campagne de Caen et de Falaise. On distingue de Quevrue les Monts d’Eraines, la Butte St Clair, la Pommeraie et je crois celle de Campaudré, également couronnée par un camp retranché.
Celui de Quévrue est à peu près carré entouré d’un vallum et de fossés peu profonds (d’environ 4 à 5 pieds), mais bien conservés et racés sans interruption (voir la figure 6 pl.XXXI)
Monsieur Duchesne, qui en est propriétaire, a trouvé dans cette enceinte des poteries, des pavés, des fragments de pierres taillées etc. … et l’on peut croire qu’une habitation existait vers le milieu.
On m’a assuré qu’il se trouve un autre camp dans le bois de Quévrue et que des fossés allant du nord au sud se prolongent dans la forêt sur une longueur de plus d’un quart de lieue

Les camps de … Quevrue … etc., etc., qui ont plus de 300 pieds de longueur et une largeur proportionnée, étaient suffisamment grands pour une cohorte (la cohorte complète formait un corps de 756 piétons et de 90 chevaux, elle comprenait quelquefois seulement 396 hommes)

Suspicion des emplacements.

Images Géoportail

MITTOIS. – Le camp quadrangulaire de Quévrue est encore bien conservé, bien que les fossés soient en partie comblés. Il se trouve au voisinage immédiat du hameau de la Fontaine Saint-Julien. Il est marqué sur la carte de l’état-major. On y trouve également mention d’une seconde enceinte indiquée aussi comme « Camp Romain» dans la partie Ouest des Bois de Quévrue. De Caumont parle en outre de longs retranchements qui parcourent ces même bois (6). Enfin, l’on doit à M.V. Hunger la publication de textes concernant la forteresse féodale du Vivier (7).
(6) Caumont, Cours, II, p. 321 ; A.N, 1849, p. 158 ; Stat . mon., V p 579-580. – Doranlo, Camps, p. 807. – L’Inv. S. P. F., p. 283, I’appelle «Queverue » ou « Chueverue ».Cf aussi Legrand, Mém. S.A.N VI, 1831-33. p. XLIV.
(7) Hunger, Loc. cit., n. 66, 72 et 102.

Voir le site: j.y.merienne.pagesperso Villes et villages du Calvados

3 – Pièces historiques :

1384, 24 avril
Information de Regnault Bigaut, vicomte de Falaise sur la valeur des biens qui appartinrent à Colin Agnelley, dit Taquet, écuyer, condamné vers 1358 pour crime de lèse-majesté, sis à Ecots, Vieux-Pont, Mittois, Boissey, Saint-Pierre-sur-Dives et Courcy.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 7, p. 183.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 19.

1469, 31 mai
Fieffe de terres par Guillaume de Courcy, chevalier, baron du lieu, Jean Santon, de Mittois.
Acte de Guilbert Charles, garde du sceau des obligations de la vicomté de Saint-Sylvain, passé devant Guillaume Troterel et Jean Guerpin, tabellions à Saint-Pierre-sur-Dives.
= Bibl. mun. de Rouen. g 209 (2)
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle

Archives SHL, dossier « Lieux M à Z » : 20- Hôtel du Vivier, à Mittois-Berville.

VASSEUR Charles : carnets, « Doyenné de Mesnil-Mauger ».

MITOIS (13)

Voir :
d’Hozier 65
Annuaire Normand 1849 p.157
Journal le Normand du 26 octobre 1868
Normand des 13 février, 10 avril, 24 et 31 juillet, 4 septembre 1869.
Almanach de Lisieux 1870 p.187 à 189.
Mémoires des Antiquaires de Normandie Tome XXVIII p.135.

Sous l’invocation de St Gervais

Patronage:
XIVe : abbas de ST Petri super Dyvam.

Curés :
Beaumesnil 1764/1744
Alliot 1777/1787

Insinuations
Clocher de transition
Tourillon porte-cloche à 2 baies orné de colonnes romanes ; la nef du XIIIe.
Près de là est le bois de Quiévrue (Statistique routière e Caumont)
Maladrerie de la Madeleine à Mittois qui jouissait d’une foire à St Pierre sur Dives dès l’an 1152 le 22 juillet.
Il ne faut pas confondre avec l’hospice de St Pierre, fondé au commencement du XIIIe siècle.
(Guilmeth)
Georges des Marets de Mitois, de St.Gilles en Normandie
Famille maintenue le 7 janvier 1669 dans la noblesse postérieure à la recherche de Montfaut
Fait en 1463 : de gueules à 3 besants d’or (de Courcelles Tome III)

Recherche de 1666
Henry de Grimouville sieur du lieu, ancien noble.

[1] Arcisse de CAUMONT, op. cit, p. 578.
[2] Voir la déclaration de Richard de Vyette, escuier, de la paroisse de Vieux-Pont du 7 novembre 1450 reproduite par Victor HUNGER: « ung nommé Mandonnet de Vuade et messire Robert James, l’un après l’autre, se mistrent de leur autorité en ladite tour du Vivier de Mytois et la firent emparer… », op. cit., p. 104.
[3] Voir la déclaration de Jean Osmont, de la paroisse de Lieury dans Victor HUNGER, op. cit., pp. 102-103.