Archives de catégorie : Communes

ROCQUES



NOTES sur ROCQUES – 14540

Roques canton de Lisieux, (1° section ).
Roquoe, XIV° se;
Roquioe, XVI se (pouillé de Lisieux, p. 18).
Les Rocques (ibid. p. 23).

Ancien fichier ROCQUES.SPR complété.

1 – Eglise XIIIe – XVIe siècles.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives ShL.
4 – Bibliographie.

Michel COTTIN
1993.

1 – Eglise XIIIe – XVIe siècles

– Beau mobilier cultuel
– Tableaux
– Statues
– Charité fondée 1503
– « misérable retable dans le fonds du chœur 1854. »
– inscription 1664 Pollin curé.
– porches c. 1515-1525
– prébende de la Pluyère
– Saint-Ouen,

2 – PIECES JUSTIFICATIVES:

La prébende de la Pluyère consistait en un pré sis à Ouilly, et autres terres situées, l’une à Saint-Désir, près le chemin du Mesnil-Asselin ; une autre près le chemin des Belles-Croix ; et enfin en un domaine fieffé avec droits seigneuriaux, situé sur Saint-Jacques, Saint-Désir et Roques. Le prébende était seigneur d’Ouilly et de Roques et avait droit de haute, moyenne et basse justice.

ROCQUES Saint Ouen.
Curés — Jn. Rebut – J.-P. Delamare.
Vicaires.— J. Bunel – J. P. Delamare.
Prêtre de la paroisse: J.-B.-F. Jumel –
Clercs.— J. B. F. Busnel – J.-B -F. Jumel – P.-J -A. Daubichon –
Notable — O.-F.-J.-B Jumel.

1020-1218.
BUON XV 1202-1218
Christian de Rocques vend aux Lépreux de Lisieux divers biens à Rocques.
(voir à 1020)
= AD. 14. Maladrerie, Hsuppl.III.B.1

1226 mai.
BUON XXXV 1226 , mai
Simon du Mont vend à l’Hôtel-Dieu plusieurs revenus à Rocques.
Voir à 1226.
= AD. 14. Hôtel-Dieu, Hnc.319/1

1294 19 septembre.
BUON CX 1294 , 19 septembre
Drouet Jozienne vend au prêtre et aux Lépreux des rentes sur diverses propriétés situées à Rocques et aux Vaux. (rentes payables à la Foire du Pré)
= AD 14. Maladrerie, H suppl III.B.2

1349 , 24 janvier – Rocques
Jehan Durant, demeurant en la paroisse de Roques confesse que Richier de Biéville lui avait laissé afin d’héritage 70 soulz d’annuel rente, dus et rabattus sur six livres qu’il devait pour les héritages dont il est tenant.
= Arch. SHL 9F Dossier Rocques. Parch.

1390 , 26 août – Rocques
Guillaume Le Potier, de Rocques, gage à Messire Raoul Descamps, curé de Rocques, une somme de 72 sols tournois
= Tabell. de Lisieux. Analyse Et. DEVILLE

1390 , 16 octobre – Rocques
Guillaume Le Potier, et Guilette sa femme, de la paroisse de Rocques, vendent à Messire Raoul Descamps, curé de Rocques, une pièce de terre à Rocques, moyennant VIII livres tournois
= Tabell. de Lisieux. Analyse Et. DEVILLE

1391 , 12 octobre – Rocques
Messire Raoul Descamps, curé de Rocques, baille à rente à Robert Maseline, une pièce de terre à Rocques.
= Tabell. de Lisieux. Analyse Et. DEVILLE

1392 , 16 juin – Rocques
Jehan Le Petit, dit Godin, de la paroisse de Rocques, qui congnut que pour la somme de 60 sols ts. il avait vendu à Messire Raoul Descamps, prestre, curé de Rocques, 5 sols ts. une gueline de rente par chacun an, les 6 sols à la Saint Jehan et la gueline à Noël sur une pièce de terre à Rocques.
= Tabell. de Lisieux. Analyse Et. DEVILLE

1416 , 20 mars – Rocques
Robert Osmont, escuier, vend et transporte à Robert de Boessay, écuyer et à ses hoirs, les rentes qui ensuivent: 50 sous sur Richart Durant de la paroisse de Rocques; item 30 sous sur les cabocles d’icelle paroisse; item les deux pars d’une livre de poivre, sur Guillaume de Chirieul, de Lisieux, sur la maison où il demeure; item 7 sous ts. sur Robert Pinchon, sur la maison où il demeure, lesquelles rentes estre assise en fieu nommé Bonne Orme. La venter faite par 30 livres tournois.
= Arch. SHL. 9f Dossier Rocques. Parch.

1452 , 20 janvier – Rocques
Robin Gobie et Colette sa femme, confessent avoir pris à fieffe de Guillaume Legrant une pièce de terre sise à Rocques, jouxte d’un côté les hoirs Thomas de caumont, d’autre côté la voie tendant de Caumont à la Maroserie, et d’autre bout plusieurs. Cette vente faite par 10 sous tournois et ung cappon de rente par an, l’argent au terme Saint Michel, le chapon à Noël, un boisseau d’avoine, un chapon, dix oeufs de rente allans à Monseigneur de Lisieux.
Témoins Pierre Dupont, Guillaume Durant et Michel Lepelletier.
= Arch. SHL. 9F Dossier Rocques. Parch.

1477 , 4 juin – Rocques
Guillaume Legrant, de la paroisse de Rocques, vend à Guillaume Le Prévost, avocat et conseiller en court laie, dix sols tournois et un capon de rente que icelui vendeur disoit avoir droit de prendre sur Robin Gobie et sa femme à cause de la prise par eux faicte dud. Legrand d’une pièce de terre à Roques. La vente faite par 110 sols 7 deniers. Témoins Charlet Fortin et Guillaume Legrant fils dudit vendeur.
= Arch. SHL. 9FDossier Rocques. Parch.

1517 , 8 février – Rocques
Testament de Guillaume Gobie, de la paroisse de Rocques. Il donne 10 sols à l’église de Rocques; deux au trésor; deux à la confrérie Notre-Dame, deux à la confrérie de Monsieur Saint Ouen, deux à la confrérie Monsieur Saint Fiacre et deux à la confrérie Monsieur Saint Gourgon. Item, 12 deniers à l’église d’Ouilly-le-Vicomte; 12 deniers à l’église de Norolles, 12 deniers à l’église des Vaux; quarante sols à Robert Levavasseur et Jehan Gruchet.
= Arch. SHL. 9F Dossier Rocques. Parch.

1528 – Prêtreville
Cosme de Querville, curé de Rocques, frère de Jacques de Querville, écuyer
= Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville

Labbey de La Roque, Pierre Élie Marie
Recherche faite en 1540, par les élus de Lisieux des nobles de leur élection…
ROCQUES.
124. Jean de Goustimesnil a dit estre issu de la maison de Goustimesnil au pays de Caux , noble de toute ancienneté, et que les chartes et écritures d’icelle maison étoient aux mains de Nicolas, son frere ainé , Sgr. du dit lieu de Goustimesnil et de Bully ; et néantmoins, pour justifier sa généalogie , il a produit 4 traités de mariage, dont l’a copie est demeurée au greffe ; le 1er. desquels, de l’an 1402 , est celui de damoiselle Marie de Bully avec Pierre de Goustimesnil

1565 , mercredi 2 mai – Rocques
Me Thomas Trinité, chanoine prébendé de la prébende de Rocques, vend, tant pour lui que pour ses successeurs prébendés de lad. prébende de Rocques, à Christophe Merieult sergent hérédital en lad. vicomté de Lisieux, six boisseaux de blé froment de rente seigneuriale et foncière, à prendre sur Guillaume et Nicolas Trouppelin, de Rocques, à cause de certains héritages par eux possédés dépendant de lad. prébende de Rocques. La dicte vente faite par 18 livres.
= Tabell. de Lisieux (détruit). Analyse Et. Deville.

1587 , mardi 24 mars – Rocques
Thomas Delafosse boulanger à Rocques, Catherine Drugeon, sa femme, vendent et transportent à Pierre Lespée marchand bourgeois de lad. paroisse, une pièce de terre en court et plant, une maison à usage de four, sise à Rocques, jouxte d’un côté le chemin tendant de l’église à la Marescallerye, d’autre côté les héritiers Jehan Pollin, d’un bout ledit Lespée et d’autre bout ledit chemin, tenue du comté de Lisieux par deux boisseaux d’avoine. La vente faite moyennant six écus sol.
= Arch. SHL. 9F Dossier Rocques. Parch. 2 ff..

1588 , 13 avril – Rocques
Révérend père en Dieu, messire Anne de Givry, évêque et comte de Lisieux, baille à ferme, pour six ans, à Jehan Racqueray, demeurant en la paroisse de Rocques, le moulin à bled. dudit lieu de Rocques, moyennant 12 boisseaux de blé, mesure de Lisieux que le preneur s’engage à livrer chaque année au palais épiscopal.
= Tabell. de Lisieux (détruit). Analyse et copie Et. Deville.

1667 , 24 octobre – Rocques
Jehan Lepetit, à l’intention de Jehanne Morisset, veuve de Me Jean Baptiste Bonnan, avocat, fonde à la charité de l’église de Rocques douze messes basses à célébrer par les chapelains de lad. charité, à perpétuité, aux jours et fêtes de Saint Martin, Saint André, Saint Thomas, Saint Etienne, Saint Jean l’Evangéliste, Saint Mathias, les mardis de Pâques et Pentecôte, Saint Jacques le Grans, Sainte Anne, Saint Lambert, et Saint Mathieu apôtre, à huit heures du matin, et sonnées à plain vol par l’une des cloches de l’église l’espace d’un quart d’heure. Elle lègue à cet effet une somme de cent livres tournois.
= Arch. SHL. 9FA. Paroisse. Dossier Rocques. Pap.

1687 , 13 mai – Rocques
Gilles Doisnard, prévost, Pierre Grouard, eschevin, Robert Pollin, Pierre Boudard, Hélie Dunot, François Lebrosessois, Jehan Deschaufour, Eustache Bougon, Guillaume Le Roy, Mathieu Pinchon, Pierre Bounots, Guillaume Prevost tous frères servants en la charité de l’église de Rocques, et autres paroissiens, baillent et fieffent à rente foncière, à Charles Vimont, sieur de la Valette, bourgeois de Lisieux, deux aistres de maison faisant partie d’un plus grand corps de logis sis à Rocques, dans la cour de Charles et Guillaume Trouplin moyennant 23 livres de rente foncière. Copie collationnée le 19 octobre 1687.
= Arch. SHL. 9FA. Paroisses dossier Rocques. Parch. 2 ff.

1698 , 21 novembre – Rocques
Enregistrement en la Cour des Aides de Normandie des provisions de la charge de piqueur au vol pour corneilles en la grande fauconnerie du roi, données à Olivier Vimont, demeurant à Rocques.
= Arch. SHL. A 236.

1719 – Rocques
Brevet du roi Louis XV nommant Olivier Vimont piqueur en la grande fauconnerie.
= Arch. SHL. A 128.

1768 , 28 avril – Rocques
Messire François Gallot, chanoine prébendé en la haute justice et prébende de Rocques, et curé d’Hollendon, baille à ferme à Guillaume Coudrey, laboureur à Rocques, la ferme et haute justice de la prébende dudit lieu, consistant en trois pièces de terre, moyennant 350 livres de fermage par an.
= Arch. SHL. 9FA. Lisieux. Dossier chanoines. Pap. 4 ff.

3 – Archives ShL :

Par. de Saint-Ouen,
patr. le chanoine de la Pluyère.
Dioc. de Lisieux,
doy. de la ville et banlieue.
Génér. d’Alençon,
élect. et sergent. de Lisieux.

Carnets de Charles Vasseur
Carnet « Banlieue de Lisieux » :
IV – ROQUES
Différents dessins et croquis :
1 pavé du Pré d’Auge
2 paysages
1 détail d’une étole de chariton
1 dessin d’une encoignure en cuivre
1 dessin de l’église et détails
1 plan de l’église

Sous le patronage de Saint Ouen

Insinuations

Curés:
Nicole Polin 1574 1587
Jehan Maillet 16O5
Guillaume Dubois 1633
Antoine Pottier
Louis Henri Troussevache Duclos 19 août 1694
Bourdon 14 avril 1696
Jacques Vimont
Michel Sonnet 1711
André Morin 1713 qui refuse
Jean Lefebvre 3 juillet 1713
Jean Leprévost 1722
Jacques Daufresne 1724
Michel Groult 1741
Raoul Brière 1743
François Le Saulnier 6 août 1715
Jean Baptiste Paulmier
Rebut 1764/1774
Lamarie 1784/1787

CAUMONT Arcisse de, Statistique monumentale du Calvados,1867, t. V

Rocques,ecclesia de Roquiis.

L’église de Rocques est située dans un vallon sauvage, au milieu de collines boisées. Deux chapelles en transept donnent à son plan la forme d’une croix. Les parties les plus anciennes remontent au XIII ». siècle ; ce sont les murs en blocage du chœur, tant au nord qu’au midi, les murs de la nef, seulement du côté du nord, et la tour carrée qui forme avant-corps à l’occident. Cette tour est fort massive et peu élevée ; elle est couronnée par un clocher en ardoise qui date, du XVIe siècle. Les autres parties, comme toutes les ouvertures, datent aussi de ce dernier siècle. Cependant on peut les diviser en deux catégories : le style gothique et la Renaissance. A la première appartiennent les deux grandes et belles fenêtres flamboyantes qui éclairent les pignons du transept.

Toutes les autres fenêtres sont cintrées, avec moulures en forme de doucine, et rentrent dans la seconde période,
la Renaissance, excepté les ouvertures du chœur que leur forme et leur laideur font bien reconnaître pour modernes. Ces fenêtres étaient primitivement carrée, avec linteau en bois; M. le Curé a cherche à les rendre moins laides en leur donnant une forme arrondie. Ce travail est tout récent.

Deux porches juxtaposés d’une manière singulière, précèdent la porte d’entrée. Cette position s`explique difficilement. Le premier, qui est le moins orné, a dû occuper primitivement la porte du cimetière. L’autre, qui adhère à la construction, a ses principales pièces sculptées de délicates torsades, d’imbrications avec rageurs ou engoulements aux extrémités.
Les deux pieds-droits portaient des écussons, dont un montre encore une bande avec une crosse posée en pal derrière l’écu. On reconnaît parla les armoiries du cardinal Le Veneur, qui portait d’argent à la bande d’azur chargée de trois croisettes d’or. Le cardinal Le Veneur occupa le siège de Lisieux entre les années 1505 et 15113. Combinant ce blason avec l’énorme salamandre qui se détache du poinçon au milieu du gable, on ne trouve plus que 28 ans de latitude pour fixer la date de la construction de ce porche. Ou sait que la Salamandre est l’emblème adopté par François 1°, qui commença in régner en 1515.

L’inventaire de l’intérieur est rapidement fait : deux autels du XVIII°. siècle dans les chapelles ; un misérable retable sans intérêt, au fond du chœur: voilà l’ameublement. Ce dernier retable n’a été posé qu’en septembre 18511. Celui dont il a pris la place, sans être une œuvre d’art, datait du règne de Louis XIII. Le centre était occupé par un tableau, dont le cadre était orné, aux angles, de légers rinceaux dorés, dus certainement ä une main habile. Au bas on lisait : CE TABLEAU A ESTÉ FAICT FAIRE DES DESPENS DE LA CHARITE DE CEANS. 1639. le tableau a été relégué dans un coin obscur. La première marche de l’autel était formée de fragments d’une pierre tumulaire, où l’on voyait deux grands écussons accolés sous une couronne de comte et entourés d’une cordelière et d’un ruban rappelant le cordon de la Jarretière. Le premier est chargé de trois croissants, posés 2 et 1; le second, d’une croix cantonnée de quatre étoiles ou molettes. A qui attribuer ces armoiries? 0u ne connaît point de résidence seigneuriale sur le territoire de la paroisse, dont le domaine temporel, acquis en 1267 par l’évêque Foulques d’Astin, est toujours resté depuis dans la mense épiscopale. Cette pierre, d’après la forme des écussons, date du XVII’. ou du XVIII°. siècle. Je serais porté à croire que ce fragment vient d’une autre église.

Dans le mur sud du chœur est pratiquée une piscine ogivale assez grossière, garnie d’un tore. Elle a deux cuvettes, dont
La voûte du chœur est plâtrée; celle du transept septentrional est ogivale, à lambris; le sous-faîte est garni d’une série de rosaces. On a conservé dans le mur méridional de la nef une pierre sur laquelle est gravée la fondation suivante :

Cy) DEUANT REPOSE LE CORPS DE VÉNÉR(able et)
DISCRETTt: PERSONE Me. MARIN PO(llin. pbre)
(curé) Dit CESTE PAROISSE LEQUEL A (fondé)

(à per)PÉTUITÉ AU TRÉSOR DE CETTE ÉGLISE 14 MESSES
C’EST ASÇAVOIR LE JOUR DE SO DÉCÈS 15 JUIN…
(le jou) R S. MARIN 4 SEPTEMBRE ET LES 12 AUTRES LES
…NIÉS VEDIS DE CHAQUE MOIS A LA FIN DESQLS
(on) DIRA LE LIBERA DEPFUDIS ET LES ORAISOS INCLIA
(Deus; VENIAE ET FIDELIU SUR SA SÉPULTURE. ITEM
LE JOUR DE PETECOSTE LES LITANIES DE N.- DAME ET AU
RETOUR UN DEPFUDIS SUR SA SÉPULTURE AUEC LES
ORAISOS SUSDZ EN SUITE DE QUOY 0 DISTRIRUERA CIQ
SOLS AUX PAUURES QUI DIROT PATER ET AUE. ITE
LE Sr CURÉ RECOMEDERA LAME DU FUDATEUR
AUX PRIERES DU PEUPLE TOUS LES DIMACHES
APRES LEAU BENITTE. ITE LE JOUR S. OUE ON
CHATERA APRES LES VESPRES LA SEQUECE DU JOUR
ALA COHORS ETC. LE VERS ET L’ORAISO DEPFUDIS
ET LES ORAOS CYDZ JOUXTE LE COTRAT PASSÉ
DEUAT LES TABELLIOS ROYAUX DE LISIEUX LE
4 AOUST 1664.
PRIEZ DIEU POUR SON AME.

Rocques possède encore une confrérie de charité qui fut érigée en 1503. Cette Société a conservé, malgré le torrent des révolutions, un petit trésor qui ne manque pas d’intérêt. Il consiste en une paix d’argent massif dans le style de la Renaissance, en dix-huit méreaux ou jetons d’assistance, aussi en argent; en douze torchères ou porte-cierges en bois sculpté datant de la fin du règne de Louis XIII, dont l’exécution ne laisse rien à désirer et dont la composition est vraiment artistique. Enfin nous signalons aux généalogistes un registre volumineux appartenant à la même Charité ; c’est le registre d’inscription des confrères, entre les années 1616 et 1758. On y voit figurer la plupart des ecclésiastiques de la ville épiscopale, beaucoup de curés des paroisses environnantes et une foule de gentilshommes. Toutes ces richesses indiquent assez l’importance qu’avait cette Charité : aussi n’y a-t-il point à s’étonner de la voir en possession d’un blason en bonne forme qu’elle conserve religieusement sur les chaperons des frères servants, où j’en ai pris un calque.

Dans le mobilier de sacristie il faut citer une chasuble qui ne remonte pas, dans son ensemble, au-delà du règne de Louis XIV, mais dans la confection de laquelle on a fait entrer une bande de broderie, du moyen-âge, représentant deux évêques dans le costume antique.

La cloche est du XVIII°. siècle. En voici l’inscription :

Mgr Jacques Marie de CARITAT DE CONDORCET
Evêque et comte de LISIEUX. IAY ETE BENIE
PAR Me
F.HEBERT BACHELIER EN LUNIVERSITE
DE CEAN (Caen) CVRE N.DAME RT DE ST LEONARD DE HONFLEUR ET ANCIEN
CURE DE CE LIEV ET Me JEAN REVT CVRE DE ROCQVES ET Me JEAN BUNEL VICAIRE
DE CE LIUV ET NOMMEE
ST OVEN PAR Me PIERRE LOVIS DE NEVVILLE
NEGOTIANT A LISIEVX ET DEMOISELLE JEANNE RICQVIER FILLE
DE Mr JACQVES RICQVIER MARCHAND A LISIEVX. FRANCOIS LAMY TRESORIER.
I DES MOVSSEAUX AGEE DE 88 ANS DESPVTTEE A VV FONDRE CETTE CLOCHE.
A LA VILLETTE DE LISIEVX MA FAITE EN 1767. F.LAVILLETTE.

On a déjà vu que l’église de Rocques est sous l’invocation de saint Ouen ; c’était au prébendé de La Pluyère qu’appartenait le patronage, cependant c’était le titre d’une prébende du Chapitre.
Je ne connais point de fief sur le territoire de cette paroisse, bien que quelques gentilshommes y aient fait leur résidence.
On trouve, en 1540, Jean de Goustimesnil, de la maison de Goustimesnil, au pays de Caux ;
En 1616, damoiselle Marguerite Ainfray ;
En 1623, noble dame Françoise de La Vigne, dame de Fleurimont ;

En 1687, Gaspard Le Petit, sieur de Campront, et maistre Jean Le Petit.

2 Descriptions de l’église et du mobilier de 1853

Description de la cloche
Bénie par Mgr Jacques Marie de Caritat de Condorcet évêque et comte de Lisieux.
Pierre Louis de Neuville, négociant à Lisieux et Damoiselle Jeanne Ricquier , fille de Monsieur Jacques Riquier à Lisieux, parrain et marraine
I. des Mousseaux âgée de 88 ans …. a vu fondre cette cloche
Fondue par Lavillette de Lisieux qui m’a faite en 1767
REGISTRE DES FRERES DE LA CHARITE (1613 – 1785)

Bien que l’on connaisse point sur le territoire de Roques de terres considérables ou de manoirs qui aient pu devenir une résidence seigneuriale on trouve dans la recherche de la noblesse de 1540 que Jean de Goustimesnil, de la maison de Goustimesnil du Pays de Caux y faisait alors sa résidence. C’était un cadet.

Un ancien registre de la Charité qui date de 1616, mentionne le nom de Dame Marguerite Ainfrey.

Un acte original de 1623 mentionne le nom de Noble Dame Françoise de la Vigne dame de Fleurimont demeurant en la paroisse de Roques.

Il y a des pièces à reprendre au chapitre les litres funèbres.

Fonds Boudard :
2FA89 : 2 août 1767 : lettre concernant l’exploitation du bois de Roques.
2FB50: 1784, fragment de lettre (affermages)
2FB59 : Bois des Loges, d’Assemont et de Rocques et état de Paiements divers.
2FB80 : Prébende de Rocques.

4 – BIBLIOGRAPHIE :

BEZIERE, Monographies communales d’Ouilly-le-Vicomte; Rocques et Norolles, Ms. c. 1885, 12 p.,

= Arch. Départ. du Calvados, Br. 9457.
= Archives SHL – Dossier NE 000 (NE 44), photocopie.

Arcisse de CAUMONT, Statistique monumentale du Calvados. T. V. Arrondissement de Lisieux , Caen, Le Blanc-Hardel, 1867, pp. 16 sq.
CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, réédition Floch, tome III, page 16.

Me DELARUE, (don d’archives: Corbin, à Bernay et Thiberville; Chauvel, La Pommeraye; du Houlley et Mottey; Herier et Fauquet, N.D.-des-Vaux; Augustines, N.D. de Bernay; déport de Prêtreville, 1774; construction de la route de Livarot; comptes des charités de Saint-Jacques et d’Orbec, XVIIIe siècle; prébende de Roques et sa vente comme bien national), BSHL, N° 23, 1918, p. 25

DESCOURS-DESACRES, Ouilly-le-Vicomte et Rocques in La Normandie Monumentale et Pittoresque , Le Havre , Le Male et Cie. , réédit. Corlet, t. II , pp. 91-102
(charité , méreaux d’argent, paix Renaissance)

Editions FLOHIC : Le Patrimoine des Communes du Calvados page 1071.

PANNIER Arthème : voir Archives SHL, NE12, 2e carton.

Voir le site: j.y.merienne.pagesperso Villes et villages du Calvados

REUX



NOTES sur REUX – 14534

de Rotis – de Ratis

1 – Bibliographie
2 – Pièces Justificatives
3 – Fonds ShL
4 – Historique.

1 – Bibliographie :

BILLY Jacques, Haras et élevages de Normandie, Condé-sur-Noireau, Corlet, 1984, 319 p., ill.

BUREAU Dr Jean, « L’histoire monumentale de Pont-L’Evêque et de ses environs », Art de Basse-Normandie, n° spécial 10, Eté,pp. 3-29
Les Monuments Religieux, les maisons à pans de bois et les Hôtels de pierre. Les Prieurés: Beaumont-en-Auge, Saint-Himer. Châteaux des environs: Hébertot, Gassart, Reux, Le Breuil-en-Auge, Glatigny. à Tourgéville.

CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, réédition Floch, tome IV, page 217.
CHAPPET Alain : Avec ceux de Lisieux et alentours dans les Armées de premier Empire ; BSHL N°55, Décembre 2003 ( Jean-Charles DUBOIS )
Editions FLOHIC : Le Patrimoine des Communes du Calvados page 1301.

DANDURANT Michel, Reux dans 145e Congrès de l’Association normande… », AAN, 1987 ( 1988), pp. 3-54.

DETERVILLE Philippe, Reux. Le château de Reux dans Richesse des châteaux du Pays d’Auge, Condé-sur-Noireau, 1989, pp. 142-147

FOURNEE Dr Jean, « Reux, église », AAN, 145, 1987 (1988), pp. 44
FOURNEE Dr Jean, « Eglise du prieuré de Beaumont-en-Auge; Saint-André-d’Hébertot; Eglise de Gonneville-sur-Honfleur; Eglise de Saint-Martin-aux-Chartrains; Eglise de Saint-Pierre-Azif; Eglise de Reux; L’église de Saint-Etienne-la-Thillaye; Eglise de Pierrefitte-en-Auge; Formentin: églises de Saint-Martin et de Sainte-Eugène ».

FORMEVILLE Henri de, Histoire de l’ancien évêché-comté de Lisieux, I, lxvj-lxvij.
= dans le Pouillé du XVIe siècle: « capella fundata in castro de Rotis »
p. lxiij
Au XIIe siècle, Rob. de ROTIS (cartulaire de Troarn, nø 322). En 1309, Richard de Ratis, armiger, filius seu heres Hervei Ratis, militis. Dans le même acte, la paroisse est appelée S. Stephanus de ROTIS. (Voyez le cartulaire de Saint-Ymer, ch. XLVI). Il y avait alors dans la commune, un moulin de RICINEVYELLE (Richefontaine). Decimas… et de Rotis … (charte de 1221, vidimée en 1302)
De Radulfus de Rotis XL s. pro concordis ³ – X s. pro diffortiato ³ 96.

Tome II
ROLE DES FIEFS de la VICOMTE D’AUGE
1620-1640
p. 359
Sergenterie de HONFLEUR
Pour le traict de Touques
Le fief de Reux, quart de fief assis en la paroisse de Reux, possédé par Messire Laurence Marc, écuyer, conseiller du Roi en sa cour des aides de Normandie.
= Henri de FORMEVILLE, Rôle des fiefs de la Vicomté d’Auge. 1620 1640 dans Histoire de l’ancien évêché-comté de Lisieux, t. II.

GUIDECOQ Paul, « Les baillis de Bonneville-sur-Touques et la forêt », PAR ? 43, N° 3, mars 1993, pp. 3-17.
p. 4
 » … Roesia Troussebout épousa Everard de Ros. Lui-même mourut peu avant 1184, elle en 1185. Deux fils leur sont connus dont Robert, l’aîné, auquel nous nous intéresserons sous le nom moderne de Robert de Reux.

p. 6
 » En 1195, donc, Robert de Reux, le petit-fils de Guillaume Troussebout, est bailli de Bonneville-sur Touques et tient de plus pour 160 livres de ferme annuelle, la vicomté du lieu.
« Il vient de succéder au premier bailli de Bonneville signalé, Guillaume de Blosseville. Depuis quatre ans il est entré en possession des biens anglais hérités de ses parents et recueilli comme aîné, la majeure partie des terres de son oncle, décédé, Robert Troussebout.
« Un événement bien connu va soudain briser cette ascension prometteuse.
Le Roi de France, Philippe-Auguste envahit la Normandie en 1196. Richard Cœur-de-Lion réussit à le repousser et fait prisonnier Hugues de Chaumont, chevalier favori du roi de France. Le captif est remis à Robert de Reux, lequel le confie à la garde de Guillaume de l’Epinay, au château de Bonneville-sur-Touques.
« Or, une nuit, par dessus le mur, le prisonnier s’échappa. Colère de Richard Cœur-de-Lion ! Le roi fit pendre Guillaume de l’Epinay, qu’aurait soudoyé le captif, fit incarcérer le bailli, Robert de Reux jusqu’au paiement d’une rançon de mille deux cents marcs tandis que les biens de ce dernier étaient saisis temporairement et de hauts barons, tels le chambellan de Tancarville et Robert Mallet, tenus à garantir le règlement. La baillie de Bonneville fut mise en la garde d’un « forestier », Philippe Mimican.
« Mais voici qu’au printemps 1199, Richard Cœur-de-Lion disparaît, tué à la bataille de Chalus, en Limousin en assiégeant le château d’un vassal rebelle, le vicomte de Limoges.
« Le dernier fils d’Henri Plantagenêt, Jean sans Terre, monte sur le trône.
« Le bailli de Bonneville rentra en grâce près du nouveau souverain qui rendit visite au château de Bonneville dès le 5 juillet 1199.
« … En mai 1203, Hugues de Gournay et Pierre de Meulan livrent aux français la haute vallée de la Risle. Dès lors, assiégé, méfiant comme l’animal qui soupçonne la poursuite, le roi d’Angleterre erre dans notre région.  » Mais ne croyez pas qu’il suivit le droit chemin: il avait trop peur des « tournées »(partisans de Philippe-Auguste) .Quand il quittait Verneuil, il passait par Laigle, ou Breteuil, par Lisieux, par Caen, par Bonneville, pour aller à Rouen » (Guillaume Le Maréchal, traduction de Paul Meyer, tome III.).
« Il songe à fortifier un réduit défensif en Basse-Normandie où la baillie forestière de Bonneville lui semble offrit=r un site possible de résistance. Robert de Reux apparaît dans ses mandements: dès juin 1202 il lui a demandé de saisir et d’incorporer dans sa baillie les biens de Notre-Dame de Chartres à Roncheville (Saint-Martin-aux-Chartrains), Englesqueville et alentours. Il fait fortifier l’année suivante Trianon, que nous nommons Malmains dont les ruines se dressent toujours dans la forêt (Dans les murs faits de moellons noyés dans le mortier on relève la trace profonde de poutres de bois, posées longitudinalement, poutres disparues qui assuraient la rigidité: technique courante à l’époque.). Il eut mieux fait de fortifier Beaumont-le-Roger, Brionne ou Montfort » pense son brave Guillaume le Maréchal.
« Jean sans Terre séjourne à Trianon le 22 août; le lendemain il est en son manoir d’Hébertot, revient quelques jours plus tard à Bonneville, fait don à « son estimé et fidèle Robert de Reux (Dedimus dilecto et fideli nostro Roberto de Ros » ,MSAN, XV, p. 125.) d’un domaine agricole.Il revient le 9 octobre et y commande sans doute de nouveaux travaux défensifs en ses bois puisqu’il s’inquiète le 29 du même mois du règlement de ceux-ci ( idem, p. 127.) Quinze jours plus tard, le voici de nouveau à Bonneville où, dit Guillaume le Maréchal  » il alla coucher dans le château non pas dans le village, car il redoutait une trahison. On l’avait en effet averti que la plupart de ses barons s’étaient engagés par serment à le livrer au roi de France ».
« Ce fut son dernier séjour. N’ayant plus ni subsides, ni troupes, le roi d’Angleterre, à Domfront, ordonne que soient confiées à son toujours fidèle Robert de Reux, bailli de Bonneville, les demeures royales d’Hébertot et Trianon ainsi que la forêt (Idem, p. 128). Il séjourne quelques jours encore vers Cherbourg puis, en compagnie de sa chère Isabelle d’Angoulême, le 5 décembre 1203, s’embarque à Harfleur pour l’Angleterre.
Trois mois encore le château gaillard résista, puis Philippe-Auguste put achever sa conquête.

p. 13
a) Le « Clos de Beauvoir », au lieu-dit « les Beauvais », à l’est de la chapelle Saint-Philbert: le voyageur venant de Touques par Bonneville, sortant du bois à la chapelle, découvrait soudain sur sa droite l’étendue claire des blés et herbages, paysage désencombré, un « beauvoir » ou « beauvais ». Point de passage oblige, Saint-Philbert marquait le mi-parcours forestier (Le chapelain de Saint-Philbert, d’après le règlement de 1350 ‘Arch. nat. R4 1108.) devait faire sonner la cloche « chacune nuit suffisamment pour ceux qui se pouvaient égarer en la forêt ».)

b) Le  » Clos au baillif », le nom précise bien la dépendance primitive envers le bailli. La vois de service subsiste toujours en impasse.
 » Ces deux clos formèrent la « Fieffe de Mellemont », la famille de Mellemont ayant succédé à celle de Reux (Roes) dans ses possessions sur la basse-Risle (CHARPILLON,Dictionnaire, , I, p. 147; POREE,Histoire de l’abbaye du Bec, p. 344. Robert de Reux confirma en 1194 la donation de l’église de Neuville-sur-Authou, dont Guillaume Troussebout eut la présentation, nous l’avons vu. Registre du Trésor des Chartes nø 1345. juin 1331, Jean de Mellemont est autorisé à unir à son « fief Roies » des moulins situés au-dessus de Pont-Audemer, etc.) Les deux essarts devaient au duc chaque année « un chapeau de roses, redevance symbolique que complétaient des obligations dont nous découvrons l’existence dans le rôle de l’échiquier de 1198: à cause de son fief, Robert de Reux était tenu de faire et entretenir le pont sur le douet Lambert. Il s’agit là du ruisselet naissant au Vi-Lambert, lieu dit que nous avons déjà mentionné. Ce pont permettait donc, dès cette époque le passage du chemin de Pont-l’Evêque – Honfleur.

c) La  » Terre de Reux » appelée au XVe siècle « terre à l’oir de Reux »; située à l’est du clos au baillif, ses tenants en furent une autre branche de la même famille, les seigneurs de Reux près Pont-l’Evêque: Geoffroy de Roes puis Renault de Reux à la fin du XIVe siècle (Au XVe siècle Hélix Muldrac, prêtre, seigneur de Reux est leur successeur (Arch. Calvados A 280)).

LE COURT Henry, Le Château de Reux in La Normandie monumentale et pittoresque – Calvados, Le Havre, 1895, t. II, p. 198
LE COURT Henry, « Reux en Auge et ses seigneurs », BSHL, N° 17, 1909, pp. 27-33

MANCEL Georges, Arrondissement de Pont-L’Evêque dans La Normandie Illustrée. Monuments, sites et costumes… du Calvados, Nantes, Charpentier, 2 vol. 1852, 340 x 475; t. II, pp. 52-58
Honfleur, Criquebeuf, Pennedepie, Saint-Gatien,
« Tout près de Pont-L’Evêque, on voit encore le château de Reux, construction de la fin du XVIe siècle, dont les solides murailles entourées de fossés et l’aspect sombre rappellent l’esprit méfiant des vieilles races féodales… »

A. de M. (Amable de Montaiglon), Palissy est-il venu en Normandie et y-a-t-il séjourné ? dans Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, 1886, 19e année, col. 432.
copie texte
PALISSY Bernard, Oeuvres publiées par GOBET, Paris, 1777, p. LXIII,
= Signale la présence selon une information de M. de LAURAGAIS, d’une oeuvre de Palissy au Château de Reux.

RIDEL, Palissy est-il venu en Normandie ? dans L’Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, 1886, 19e année, col. 326.
copie
Palissy est-il venu en Normandie et y a-t-il séjourné ?
 » Le passage de Bernard Palissy en Normandie ne peut être mis en doute. Il y vint quand il parcourut, ouvrier du Tour de France, la plus grande partie du royaume, notamment les Ardennes, la Bourgogne, la Picardie. Il signale en Normandie le mauvais état des citernes, et raconte l’industrieuse prévoyance d’un père de famille normand qui, trouvant un jour dans un fossé une matière blanche dont la coloration lui parut singulière, en emplit son chapeau, l’apporta dans son champ et s’aperçut qu’à l’endroit où il l’avait répandue, le blé poussait plus dru qu’ailleurs. La marne était reconnue en Normandie (Voir Palissy, par M. Louis Audiat, p. 299.). Quand à son séjour, quant aux établissements qu’il y aurait pu faire, ou même ceux qu’il y aurait pu voir, c’est autre chose. Les érudits locaux sont plus compétents pour répondre à cette question

 » Gobet dit bien dans son édition de Palissy, 1777, p. LXIII, d’après un renseignement verbal de M. de Lauragais que le « château de Reux, en Normandie, près de la ville de Pont-l’Evêque, était orné de la belle faïence de Palissy; mais pour établir que l’artiste ait été en Normandie, il faudrait des preuves formelles et documentaires qui n’ont pas encore été produites. Dans ses œuvres, Palissy parle d’un certain nombre de noms de lieu; en dehors de ceux des provinces de l’Ouest, il n’est question que du Midi, des environs de Paris, de la Lorraine et des Ardennes. Ce n’est qu’une raison négative; mais jusqu’à preuve du contraire, elle est fort considérable d’autant plus qu’on a fréquemment tort de tout mettre sur le compte d’un seul homme. Il y a eu au seizième siècle d’autres centres de poterie que la Saintonge et d’autres potiers que Palissy, avant lui et de son temps. Les potiers et poteries de la Vallée d’Auge doivent plus naturellement sortir, comme élèves ou comme émules, du centre rouennais, teinté d’imitation italienne.

« Quelques uns des collaborateurs de l’ Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, pourraient-ils me donner quelques notes basées sur des documents établissant la présence en Normandie de Palissy, notamment dans le Pays situé entre Pont-l’Evêque et Lisieux, que l’on nomme la Vallée d’Auge, et où existait autrefois une grande quantité de fours de potiers situés communes de Manerbe et du Pré-d’Auge.
« Depuis trente ans, ayant pu recueillir une des plus complètes et des plus rares collections d’objets en terre émaillée de cette région, j’ai toujours pensé que ce grand céramiste n’avait pas été sans venir visiter notre pays qui déjà aux XIIIe et XIVe siècles produisait des poteries artistiques, ce qui appui fortement mon hypothèse de la venue de Bernard Palissy dans nos contrées, c’est non seulement la richesse d’ornementation en beauté des émaux et la diversité des couleurs dont ces poteries étaient dotées et qui arrivèrent à leur apogée vers le milieu du XVIe siècle, alors que ce grand potier était en plein talent; mais encore une légende qui dit que cet artiste est venu avec ses fils aux château de Reus près Pont-l’Evêque pendant un certain temps, et qu’il orna de ses figulines et la cour d’honneur et le parc.
RIDEL
(Vimoutiers-en-Auge)
=Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, 1886, 19e année, col. 326.

A. de M.
(Amable de Montaignon).
=Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, 1886, 19e année, col. 432.

Bernard PALISSY, Oeuvres publiées par GOBET, Paris, 1777, p. LXIII,
= Signale la présence selon une information de M. de LAURAGAIS, d’une œuvre de Palissy au Château de Reux.

Madame de STAAL de LAUNAY, Mémoires, 1755

Cf. dans les Archives Le COURT (aux A.D. 14 ?) L’Etat du décret de la terre et châtellenie de Reux, en 1641

Voir le site: j.y.merienne.pagesperso Villes et villages du Calvados

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Reux, Rotoe, ecclesia de Rôtis.

L église de Reux doit appartenir, en grande partie, à la fin du XVe. siècle et au XVIe.
La nef montre d’abord un portail du XVIe. siècle ( probablement de la seconde moitié) décoré de colonnes, et une porte dont les panneaux accusent aussi le style de la Renaissance.
La nef est éclairée, du côté du sud, par deux fenêtres ogivales à deux baies, à moulures prismatiques. Du côté du nord, un collatéral autrefois éclairé par de petites fenêtres du XVIe. siècle qui ont été bouchées, communique avec la nef au moyen de quatre arcades portées sur des colonnes monocylindriques.
Le choeur, en retrait sur la nef, appartient au XVIe. siècle et est éclairé, du côté du sud, par deux fenêtres assez grandes, en regard desquelles, du côté du nord, on ne trouve que d’étroites ouvertures carrées, longues, tréflées au sommet.
Le choeur, qui se termine en pans coupés, est voûté en pierre avec arceaux prismatiques, au lieu que la nef n’a qu’un lambris en bois.
La partie la plus ancienne de l’église est la tour, appliquée contre le mur méridional, à raz de la façade : elle est carrée, et les ouvertures qu’on y voit, aussi bien que les modillons qui décorent la corniche, annoncent l’époque de transition ; c’est une tour qui a des rapports de forme et de style avec d’autres tours que nous avons précédemment décrites ; elle se termine par une pyramide en charpente.
L’escalier forme une espèce de tour cylindrique accolée au carré de la tour.
Deux autels sont placés entre le choeur et la nef, près de l’arc triomphal. Le tableau qui orne le retable de l’autel du nord est regardé comme une bonne peinture : c’est une figure de la Vierge et de l’Enfant-Jésus.
Les fonts baptismaux sont de forme cylindrique, d’une seule pierre.
L’église de Reux est sous l’invocation de saint Étienne, le seigneur nommait à la cure.
Nous voyons par le pouillé que, du XIVe. au XVIe. siècle, la seigneurie de Reux appartenait à une famille de Chambellenc.
Il a existé à Reux un temple protestant dont on montre la place.

Château.
— Le château de Reux se trouve à 1 kilomètre au nord-ouest de l’église.
11 y avait 3 feux privilégiés et 60 feux taillables à Reux.

2 – Pièces Justificatives.

1221
Robert Bertran confirme à l’abbaye Saint-Ouen de Rouen les donations que Robert le Tort et Suzanne, femme de celui-ci, avaient faites pour doter le prieuré de Notre-Dame-de-Beaumont-en-Auge.
dont Reux.
=¸ EDIT. Charles BREARD, Cartulaire de la baronnie de Bricquebec, n°19, pp. 205-207
+ IND. AD 76 14 H 797 (1680) A revoir !!!!!

1255
Confirmation par Robert Bertran des biens appartenant à l’abbaye Saint-Ouen de Rouen. (ce qui n’apparaît pas dans celle de 1221 est souligné)
=¸ EDIT. Charles BREARD, Cartulaire de la baronnie de Bricquebec, n°33, pp. 220-224,
+ Léopold DELISLE, Cartulaires de Briquebec, (n° 6 et 127)

1312 :
(43) D’uns esperons de fer délessiés au rey par Gieffroy de Roes que Jehan Le Flament tient, pour tout l’an. viij d (La famille noble de Reux a possédé un fief noble de ce nom, dans la sergenterie de Pont-L’Evêque jusqu’à la fin du XVIe siècle (Aveux au roi par Renaut de Reux en 1375 et 1386. Arch. nat. P 2771 ).
= Henri de FRONDEVILLE, Le Compte de Gautier du Bois, vicomte d’Auge pour la Saint-Michel 1312 in Mélanges publiés par la Société de l’Histoire de Normandie, 15e série, p. 35.

1412, 10 mars – Lisieux
Information de Côme de Bavery, lieutenant de Jacques Poingnant, vicomte d’Orbec, pour la mise hors de garde noble de Jean de Bellemare, écuyer, né en mai 1391, et de Jeanne de la Quèze, qui est en la garde du roi à cause des fiefs de Bosguérard (Bosguérard-de-Marcouville), de Conches, au Thuit-Signol, de la Quèze et de Reux, à Duranville.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 6, p. 61
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVIII, fasc. 3-4, 1969, p. 33.

1465, 29 février
Eliz de Murdrac, prêtre, seigneur de Reux, pour lui et son frère Jean de « Murdrac » donne quittance à Gilles Grieu, naguères commis de la vic. d’Auge de la somme de 200 l. t. représentant les revenus de la terre de Reux lorsqu’elle fut mise en la main du Roi. Sur ces 200 l.t. 100 sont imputées sur le compte de Saint-Michel 1457 de Pierre Courtois, vic. d’Auge et les 100 autres sur le compte de Saint-Michel 1458 de Pierre Feularde, son successeur.
Acte de Colin Rogeron, tab. à l’Hôtellerie pour la sergenterie de Moyaux et de son adjoint, Ernoult de Bavery.
= Bibl. mun. de Rouen. Y 29, t. II, n° 25
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, 3-4, p. 18, n° 660

1515-1768.- Reux
Chartrier de Reux

Famille
Carbonnel de Reux ( 1515, 3 pièces )
du Saussey de Reux (1577-1681, 5 pièces )
Ventes des du Saussey ( 1590-1641, 23 pièces : de Gillain de Boisguillaume, de Bouquetot ; de Longaunay de Franqueville )
Décret de la chatellenie de Reux ( 1631-1643, 9 pièces )
Marc de la Ferté. Titres d’acquêts et de propriété à Reux (1638-1742, 21 pièces )
Divers : épaves, 1544, 1770, 15 pièces
= AD 14 – Legs Engelhard. F 5561 ( liasse 102 pièces )

1620 – 1640
ROLE des FIEFS de la VICOMTE d’AUGE
Sergenterie de HONFLEUR
Pour le traict de Touques

Le fief de Reux, quart de fief assis en la paroisse de Reux, possédé par Messire Laurence Marc, écuyer, conseiller du Roi en sa cour des aides de Normandie.
= Henri de FORMEVILLE, Rôle des fiefs de la Vicomté d’Auge. 1620-1640 dans Histoire de l’ancien évêché-comté de Lisieux, t. II

1622 – 1725.- Reux
Chartrier de Reux
Famille Marc de la Ferté. Titres d’acquêts et de propriété à Reux
AD 14 – Legs Engelhard. F 5560

1626-1699 – Reux
Titres de propriété de fonds réunis au domaine du château de Reux ayant appartenu à la famille Roussel-Lepré.
= Arch. SHL. FL 694.

1629-1657 – Reux
Titres de propriété de fonds à Reux ayant appartenu aux familles du Sollier, Le Barbier, Coquet de Beuvrigny, Marc de La Ferté, et autres.
= Arch. SHL. FL 700. 9 pièces.

1629-1765 – Reux
Fief et seigneurie de Reux. Famille Marc de la Ferté.
Décret de la terre et châtellenie de Reux sur les du Saulcey ( 1641 , 1 reg. 234 p. )
Annonce de vente ( c. 1782, 3 p. + 1 impr. )
Gage-plège ( 1667, 1 reg. )
Service de prévôté ( s.d., début XVIIIe 1 cahier )
Déclaration seigneuriale Robert ( s.d. XVe, 1 pièce )
Registre des rentes seigneuriales ( 1666, 1 pièce )
Procédures seigneuriales ( saisies et ventes, 1675-1728, 10 pièces )
Recette du domaine seigneurial ( 1641-1772, 3 pièces et 1 cahier )
Famille Brière de Bretteville ( 1710, 2 pièces )
Reux, église de.- 1675-1704 : rôle de répartition paroissiale de la Réparation du presbytère et fonte d’une cloche )
= AD14 – Fonds LE COURT – F 5077

1641 – Reux
Extrait de la mise en décret de la terre et seigneurie de Reux.
= Arch. SHL. FL 69. 28 feuillets.

1644, 25 novembre – Reux
Vente par Etienne Houbard à noble seigneur Laurent-Marc de La Ferté, chastelain de Reux, d’un pré à Reux.
= Arch. SHL. FL 689.

1645, 28 novembre – Reux
Aveu rendu à Laurent-Marc de la Ferté, chastelain de Reux, par Jean Gamare, pour fonds à Reux en la châtellenie du lieu.
= Arch. SHL. FL 251.

1650, 9 mars – Reux
Franchissement de rente.
= Arch. SHL. FL 689.

1674, 3 juillet
extrait d’un rôle d’amortissement du droit de tiers et danger, concernant Charles Marc de La Ferté, seigneur de Reux.
= Arch. SHL. CB 698

1683 – Reux
Pièce de procès; noble dame Catherine Lucas, femme de Pierre Le Gouez, écuyer, sieur de Saint-Vaast, fils de Philippe Le Gouez, écuyer et de damoiselle Catherine Gosse, contre Charles -Marc de La Ferté, chevalier, seigneur de Frainville, châtelain de Reux, conseiller au Grand Conseil, poursuivant en décret.
= Arch. SHL. BC 565

1701, 12 mars – Reux
Le 12 mars 1701, la nomination à la cure de Saint-Etienne de Reux appartenant au seigneur du lieu, Messire Charles Marc de La Ferté, chevalier seigneur, châtelain et patron de Reux, la Salle, Canouville et autres Lieux, demeurant à Paris, nomme à la dite cure, vacante par la mort de Me Marguerin Thiron, dernier titulaire, la personne de Me Jean-Baptiste Hurel, prêtre, actuellement vicaire de ladite paroisse.
Le 23 mars 1701, le seigneur évêque donne aud. sr Hurel la collation dudit bénéfice.
Le 5 avril 1701, le sr Hurel prend possession de la cure de Reux, en présence de Me Adrien Letellier, notaire à Beaumont, et de plusieurs autres témoins.
= abbé PIEL, Inventaire historique, t. I, p. 434, N° 70.

1715, 28 mars – Pont-L’Evêque, Reux
Vente par Louis-Gabriel Galliot d’Aigremont, subdélégué à Pont-L’Evêque, à François-Jacques Le Court, écuyer, sieur des Tourailles, d’une pièce de terre à Reux.
= Arch. SHL. FL 581.

c. 1770 – Reux
Tableaux des terres, d’une contenance quatre cent vingt acres, formant le domaine du château de Reux, avec indication d’origine et de tenure.

Doc. 1

Nø plan:3;
Nom des pièces de terre: Bosquets canal
Quantité:5 acres 1 vergée 28 perches 1/2
Qualité des terres: En bois herbu et eaux

Nø plan:4
Nom des pièces de terre: Le parterre où est la Pyramide au midi
Quantité:2 vergées 20 perches 1/4
Qualité des terres: En herbe et les eaux qui viennent du canal

Nø plan:5
Nom des pièces de terre: Château, fossés, parterre au nord Et potagers, cours
Quantité:1 acre 1 perche 15 vergées
Qualité des terres: Bastimens, Eaux, herbu, jardins.

Nø plan:6
Nom des pièces de terre: La basse cour, l’avant court du château, court, potager Bastimens du fermier
Quantité:12 acres 1 vergée 26 perches 1/4
Qualité des terres: Cours et bastimens.
Etc.

Doc. 2

Nø plan:5
Nom des pièces de terre: Le Château
Nature des pièces de terre: avec deux tours, La cour d’honneur, les fossés, le parterre et deux jardins potagers
Quantité en domaine non fieffé:1a. 2v. 15p 3/4
Quantité acquests réunis au domaine:
Totalité de chaque pièce:1a. 2v. 15p 3/4
Liasse des contrats:
Datte contrats:
Nom des vendeurs:
Observations:

Nø plan:4
Nom des pièces de terre: La pyramide
Nature des pièces de terre: En parterre où se trouve la cascade
Quantité en domaine non fieffé:2v. 39p. 1/4 p
Quantité acquests réunis au domaine:
Totalité de chaque pièce:2v. 39p. 1/4 p
Liasse des contrats:
Datte contrats:
Nom des vendeurs:
Observations:

Nø plan:3
Nom des pièces de terre: Le petit bois
Nature des pièces de terre: en bois et un grand canal
Quantité en domaine non fieffé:4a. 1v. 34p.
Quantité acquests réunis au domaine: 2a.
Totalité de chaque pièce: 6a. 1v. 34p.
Liasse des contrats:54
Datte contrats: 1644
Nom des vendeurs: richard Trihon
Liasse des contrats: 44
Datte contrats: 1688
Nom des vendeurs: M. de martinbos
Observations: pour deux acres représentant David Lecerf.

Nø plan:6
Nom des pièces de terre: La basse cour
Nature des pièces de terre: En cour herbage et plant, un colombier, La chapelle, écuries, remises, une maison de fermier, des Ecuries, bergerie, pressoir, caves, tasseries et fourny dessus Etant.
Quantité en domaine non fieffé:14 acres 3 vergée 3 perches 3/4
Quantité acquests réunis au domaine:
Totalité de chaque pièce:
Liasse des contrats:
Datte contrats:
Nom des vendeurs:
Observations:

Contenance totale du domaine:
Doc. 2. = c. 1763: env. 495 acres.
Doc. 3 = 420 a, 2v, 13p. 1/4
Du domaine du duc d’Orléans, de la seigneurie de Roncheville, religieux de Beaumont = 52 acres 2v. 21 perches 3/4.
= Arch. SHL. FL 692

1773, 27 août – Reux
Le 27 août 1773, la nomination à la cure de Saint-Etienne de Reux appartenant au seigneur du lieu, Messire François-Jean de la Myre, comte de Mory, d’Honneingheim, chevalier honoraire de l’Ordre de Malte, seigneur haut-justicier de Congis, Villers, Burignault, la Tourterelle, Monjay, Hinaucourt, Latrix, seigneur et patron de la châtellenie de Reux, la Salle, Canouville et autres Lieux, demeurant à Paris, en l’hôtel de S.A.Mgr le comte de la Marche, prince du sang, rue de Grenelle, paroisse Saint-Sulpice, et représenté par Me Jean-Charles Herval, Escuier, procureur général domanial de Mgr le duc d’Orléans en sa vicomté d’Auge, demeurant à Pont-L’Evêque, nomme à la dite cure, vacante par la mort de Me Jacques Gisey, prêtre, dernier titulaire, décédé le 9 mars de la présente année, la personne de Me Pierre Lemercier, prêtre du diocèse de Lisieux, habitué en la paroisse de Pont-L’Evêque. Fait et passé en ladite ville, au logis du sr Herval, en présence de Me François Delataille, avocat, et de Me Louis-Guillaume Train, bourgeois de Pont-L’Evêque, tous deux y demeurant.
Le lendemain, Mr Mery, vicaire-général donne aud. sr Lemercier la collation dudit bénéfice.
Le 31 août 1773, le sr Lemercier (M. Lemercier, originaire de Pont-L’Evêque, refusa de prêter le serment schismatique en 1791. L’année suivante il partit en exil et se réfugia d’abord à Portsmouth, puis à Portsea où il logea rue Glowcester, 20. Nous ne retrouvons plus son nom nulle part après la Révolution; il paraît certain qu’il mourut en Angleterre. (Archives du Calvados.- Mss. de Reux.)) prend possession de la cure de Reux, présence de Me Julien Morel, curé de Pont-L’Evêque, Me Jean-Baptiste Lalouette, curé de Valsemey, demeurant encore en ladite ville; Me Pierre Bottey, curé de Saint-Melaine et autres témoins.
= abbé PIEL, Inventaire historique, t. V, p. 150, N° 221.

1778, 4 février – Reux
Echange de fonds à Reux entre Jean de La Myre, comte de Mory, seigneur et patron de Reux, et Charles-François Le Carpentier des Jonquets, lieutenant particulier des Eaux et Forêts à Pont-L’Evêque.
= Arch. SHL. FL 687.

1780 – Reux
Aveu rendu à François-Jean de La Myre, comte de Mory, seigneur de Reux, par Simon Corneille, pour le tènement des Castelets à Reux.
= Arch. SHL. FL 688.

3 – Archives ShL :

11 FA – 37 – Divers. Région de Pont-L’Evêque, Bonnebosq, Clarbec, Reux,
Drubec, Beaumont, Villers, Manneville-la-Pipard, Manoir de
Pommereul à Sainte-Marthe (Eure) etc.

Imprimés :
II J 13 : Arrêt de la Cour d’Appel de Caen du 21 juillet 1807 réformant un jugement du tribunal de Pont-L’Evêque dans le procès opposant M. Desjardins au sieur A._J. Delamyre fermier à Reux ;

Carnets de Charles VASSEUR : « Doyenné de Beaumont ».
4 – REUX – de Rotis – de Ratis Voir : Bulletin de la Ste Historique n°5 p.56 Id 1874 p.17 n°52
Château Henry IV
Eglise chœur roman, nef du 13e
Charité de Surville
Charles de Bonnet, seigneur de Reux
A.Pottier Histoire de la Faïence de Rouen p.57
Normand 23 octobre 1869
Bulletin des Antiquaires 2e trimestre 1863 p.500 et 501.

Sous l’invocation de St Etienne
Patronage:
14e: Henricus de Chambellon
16e id 18e le seigneur

Curés:
Gisey 1764 le Mercier
1773/1787 Jehan Gringues (Charité de Surville p.33)

Capella fundata in castro de Rotis : patron le seigneur du lieu
En 1309, Richard de Ratis, écuyer Il y avait dans la paroisse un moulin de Richefontaine (Rienewelle ?)

La Roque : Ensuite du différent pendant tant à la cour qu’aux Assises de Pont l’Evêque entre Jean de Boileau, écuyer d’une part et Jean Murdrac dit Bobois, écuyer d’autre, touchant la succession de la terre de Reux, qui fut adjugée l’an 1459 audit Jean Murdrac comme issu en droite ligne de Marie de Reux, mariée Nicolas Grosparmy ( ?) duquel mariage était sorti une fille, mariée à Nicolas Murdrac, père et mère de Messire Robert Murdrac, chevalier, seigneur de Tubehon, dont était descendu ledit Jean et Maistre Helye Murdrac. Ledit Jean de Boileau, âgé de 22 ans, fut conseillé d’accommoder ce différent par l’avis de Jean de Betheville, écuyer, seigneur de Betheville, Richard d’Auge, seigneur de St Martin de la Lieue, Jean Vipart l’aisné, seigneur de Launay, Jean Vipard le jeune, seigneur du Val, Guillaume Vipart, seigneur d’Aubeuf, Taupin Vipart, seigneur de Fontaine, écuyer, Estienne du Fossé et Maistre Jasques le Corps, tous des parents ou amis par l’avis de Jean de Cordey, seigneur de Basoches, Ancelot de Neufville, seigneur de Courson, écuyer, et Nicolas Sandret, ses tuteurs.

En 1386 il n’était bruit devers Lisieux que de menaces, de rencontres sanglantes entre les seigneurs de Reux et les Du Mesnil. La famille de Reux ayant obtenu de la Reine des lettres de rémission (de joyeux avènement) l’Echiquier malgré tout ce qu’ont pu dire les plaignants pour faire ordonner le combat judiciaire, décide que, au cas présent, il n’y aura aucun gage Mais ce n’est point assez. A un jour fixé, tous ces gentilshommes irréconciliables, ennemis, comparaissent devant Messeigneurs de l’Echiquier, en l’Hostel de Monseigneur le Président. Là défense leur est intimée à tous qu’ils ne fassent faict de guerre … l’un contre l’autre. Et dit le registre, ainsi l’ont promis et juré sur peine de confiscation de corps et biens, en la main de Monseigneur le Président. Du reste les lettres de rémission ayant laissé entier le droit des parties plaignantes à une réparation civile, les de Reux (l’Echiquier le règle ainsi) devront payer aux Du Mesnil 600 livres tournoi, dont 200 livres à mectre en prières pour l’âme du mort, à l’ordonnance de Monseigneur l’Evêque de Lisieux. C’était une trêve comme parlait notre ancien coustumier ou mieux encore une paix conclue entre ces familles qui ainsi liées devant les juges, devant le Roy, devant Dieu, ne pouvaient sans parjure se faire mal, de s’en faire faire, ni par elles ni par d’autres.. Floquet – Echiquier I p. 160 etc.)

4 – Historique:

Au XIVe siècle le patron de l’église Saint-Etienne de Reux est le seigneur du lieu, Henricus Chambellenc; au XVI e: Henricus de Chambellan (Henri de FORMEVILLE, Histoire de l’évêché-comté de Lisieux, I, lxvij-lxviij.)

Nom des différents propriétaires:

Famille de Reux

Marie de Reux, veuve de Nicolas de Grosparmy

c. 1459: – Jean I er de Murdrac dit Bobois

1523 – François de Murdrac, issu au troisième degré de Jean I er

1551 – Jacques de Carbonel

Fin XVI e- Jacques du Saulcey, fils de Jean et de Marie de Thieuville; épousa Antoinette Le Marquetel, fille de Jean, écuyer, seigneur de Saint-Denis-du-Gast et de Marguerite Martel. Celle-ci, après la mort de son époux, convola une seconde fois avec Jean Le Thenneur, sieur de Quartemont, puis avec François de Borel, seigneur de la Vyparderye.

– Josué de Saulcey, fut décrété en 1641

– Marc de la Ferté

– 1668 Charles Marc de la Ferté

– famille La Myre-Mory

– 1868 vente par Madame de Wissel, née la Myre-Mory à M. BOREL d’une partie du domaine, l’autre étant aux mains à la fin du XIXe siècle du comte de Laurencin-Beaufort

c. 1894: Mme BOREL, fille de Henry de FORMEVILLE, épouse de M. BOREL, Ingénieur du Canal de Suez

D’après Henry LE COURT, Le Château de Reuxin La Normandie monumentale et pittoresque – Calvados, Le Havre, 1895, t. II, p. 198

DESCRIPTIF

L’Etat dressé vers 1770 donne une idée assez précise du domaine vers cette époque. Une première zone concerne les deux tours du château qui paraissent constituer le seul ensemble bâti. Au Nord se trouvent un parterre, une cour et le potager. Le tout est ceinturé d’un fossé, Au-delà, au midi l’on trouve un parterre où se trouvent les cascades et la pyramide ou obélisque

Dans la vaste basse cour, sont implantés la chapelle qui a été semble-t-il en grande partie reconstruite dans la seconde moitié du XVIe siècle. Un long bâtiment, occupé à l’époque par le fermier est accolé au chevet de la chapelle.

PRETREVILLE



NOTES sur PRETREVILLE – 14522

Ancien fichier PRETRQUE.SPR

1 – Querville.
2 – Pièces justificatives.
3 – Bibliographie.
4 – Notes de Charles VASSEUR. (doyenné de Livarot

1 – QUERVILLE

Michel COTTIN
Juin 1992

La paroisse de Prêtreville dépendait pour partie de la sergenterie d’Orbec et de la sergenterie de Moyaux et, selon Henri de Frondeville, il y avait au moins quatre fiefs à Prêtreville : le fief de Prestrevile, les fiefs de Querville et du Couldray, tenus de la baronnie de Ferrières par la famille de Querville, et le fief de Poix [1].
Parmi tous ces fiefs, celui de Querville nous intéresse tout particulièrement puisqu’il a conservé la majeure partie de ses bâtiments anciens et que nous possédons un certain nombre de documents illustrant son histoire.
Le toponyme Querville n’est pas rare dans la contrée. Outre une paroisse de ce nom, nous le trouvons également semble-t-il à Norolles [2]  mais aussi à Equemauville.
Le manoir qui nous intéresse ici, fut longtemps, sans doute depuis le milieu du XIVe siècle – au moins jusqu’au milieu du XVIIe siècle, dans les mains d’une famille de Querville [3]
Les deux plus anciens documents relatifs à ce domaine, sont en relation justement avec cette famille dont les possessions, situées pour l’essentiel dans la paroisse de ce nom ou aux environs, à Bièville etc., s’étendaient semble-t-il jusqu’à Merville [4]. Leur installation à Prêtreville où ils durent amener leur patronyme remonte sans doute aux dernières années du XIVe siècle [5].
Un autre document, fort curieux offre des éclairages intéressant sur la vie en milieu rural pendant l’occupation anglaise [6], au cours de laquelle, un nommé Henry de Querville, partisan de l’occupant anglais, tenait taverne » en son « ostel » qui se trouvait proche du bois de Glos dans lequel venaient s’ébattre et chasser quelques uns des habitants de la contrée satisfaisant aux obligations de guet au château de Courtonne [7]
Il reste à étudier un certain nombre de documents concernant tout particulièrement quelques membres de cette famille qui éclairent les difficultés financières résultant de la dernière grande campagne de construction [8]
En 1624, cette terre était encore dans les mains des de Querville, mais selon VASSEUR, « avant la Révolution de 1790 cette terre appartenait à M. Davy de Boislaurans, aussi seigneur de Saint-Jean-de-Livet. Après lui la terre est passée à l’une de ses filles mariée à M. de Vauvert dont la fille unique qui a épousé M. de Marguerye, frère de l’évêque d’Autun, l’a vendue à M. Gardin qui la possède actuellement (c. 1860).

DESCRIPTION

A la description d’Arcisse de CAUMONT [9] nous pouvons ajouter que ce manoir est le résultat d’un certain nombre de campagnes de construction et de transformations qui, dans le premier quart du XVIIe siècle, lui donnèrent la physionomie que nous lui connaissons.
Nous ne savons rien de « l’ostel » dans lequel Henry de Querville « tenoit taverne » pendant la guerre de Cent Ans [10] mais la configuration générale du terrain environnant et l’assise de la maison manable laissent à penser qu’il se dressait sur un petit tertre isolé – comme à Tordouet par exemple. Les aménagements des XVIe et XVIIe siècles ont amené la création vers l’ouest d’une plate-forme sur laquelle furent construits les bâtiments agricoles et la poterne. Cette transformation s’inscrit dans un schéma chaque jour un peu plus documenté et correspond à de multiples facteurs économiques mais aussi à une nouvelle vision de l’espace et à une gestion du domaine plus conforme aux traditions anciennes [11]. Dans leurs ouvrages, Olivier de Serres et Charles Estienne conçoivent la disposition idéale de l’exploitation agricole sur un plan logique mettant en permanence le maître à même de tout voir. Cette théorisation de l’occupation de l’espace n’est pas toujours patent en Pays d’Auge en raison de l’existence d’un bâti parfois très ancien et difficilement adaptable mais elle témoigne du nouvel état d’esprit des seigneurs [12] qui vivant au cœur de leur domaine une grande partie de l’année suivent le déroulement des travaux agraires et la vie de leur maison avec une grande attention [13]. A Querville, le schéma de Charles Estienne [14] est parfaitement respecté, à cela près que l’on dut peut-être retourner les façades pour orienter la façade principale vers la poterne.
La maison manable
La maison manable reste donc la partie la plus ancienne de cet ensemble et ses maçonneries et son pan de bois portent les traces d’au moins quatre grandes campagnes de transformation.
La première de ces campagnes demeure visible sur la façade est où nous pouvons voir les restes de soubassement dont il impossible de fixer l’époque mais qui par ses matériaux et leur emploi pourraient en partie remonter aux XIIIe ou au XIVe siècle.
Au-dessus s’élève une construction en pan de bois construite dans la première moitié du XVI eme siècle qui par l’emploi de ses briquettes à tenons [15] et sa décoration, se rattache à l’ancien manoir de la Salamandre, à Lisieux, élevé vraisemblablement aux alentours des années 1530/1540. La ressemblance ne s’arrête pas là d’ailleurs puisque nous pouvons encore apercevoir une partie du décor sculpté avec ses masques plats de vieillard et ses pilastres à torsades d’écailles. Les deux murs gouttereaux devaient portaient la même décoration luxuriante [16] comme en témoignent encore les quelques traces subsistantes sur le cornier de la façade ouest. Il est par contre vraisemblable que l’accès à cette maison se soit fait par une porte (deux peut-être car nous ne possédons plus de témoins de la partie Nord de cette façade) ouverte à l’extrémité sud du mur goutterot sur la vallée. Reste qu’il nous est impossible de reconstituer le type d’escalier permettant d’y accéder [17].
La qualité de la construction s’étend à la décoration intérieure où les sablières hautes d’étage des murs gouttereaux sont sculptées d’entrelacs puissamment modelés.
Lors de la troisième campagne, cette façade sur la vallée fut transformée, pour être dotée d’une grande fenêtre à meneau et croisillon dont la modénature avec ses élégies et ses quarts-de-rond est typique de la seconde moitié du XVIe siècle. Elle est courante dans les remaniements apportés aux façades de manoirs parfois plus anciens tel celui de Saint-Germain-de-Livet où, comme le veut la tradition, elle était destinée à éclairer la grande fresque de la « Salle des Gardes » illustrant la bataille de Marignan à laquelle avait participé le seigneur du lieu.
A l’extrême fin du XVIe siècle ou dans les premières années du siècle suivant, une transformation assez radicale de la façade sur cour amena le remplacement du pan de bois de cette partie, l’allongement de l’ensemble et la reprise en sous-œuvre de la partie ancienne.
Enfin, au XVIIIe siècle, le haut toit de tuile fut agrémenté de lucarnes à fronton en chapeau de gendarme.
Les bâtiments d’exploitation
Comme la maison manable, les bâtiments d’exploitation furent élevés en plusieurs fois et les traces de ces campagnes sont discernables dans les reprises de maçonnerie et l’emploi différencié des matériaux. Il est à remarquer que la charpente de l’appentis en retour est constituée d’un certain nombre de pièces de bois provenant de la façade de la maison manable et devenus inutiles après les grandes reprises du début du XVIIe siècle.
Michel COTTIN
Juillet 1993

2 – PIECES JUSTIFICATIVES

1320
Fiefs de la Vicomté d’Orbec en 1320 :
N° 13 Prestreville – F. de Pois y tient de Henri de Corthonne un quart de fief;
= Fiefs de la Vicomté d’Orbec en l’année 1320 in H. de Formeville, t. II, p. 388 (Extrait du Ms. suppl. f° 4, 2797, Comté de Beaumont, à la B.N.)

1399, 11-17 juillet
Information de Guillaume Le Diacre, vicomte de Falaise pour la mise hors de garde noble d’Henri de Querville, écuyer, né à Querville (commune de Biéville-­en-Auge), le 19 juin 1378, fils de Guillaume de Querville, écuyer, mort à Querville le 5 décembre 1391, et pour évaluer ses biens sis à Airan, Estrées-­en-Auge, Hérouville, Ranville, Beuzeville-sur-le-Vey, Auvers et Saint-Pellerin (Manche), Fortmoville, Angerville-l’Orcher et Gonneville-la-­Martel (S.-Mme.).
= Arch. nat. Dom Lenoir, 6, pp. 373-374.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 41
(cette information semble concerner Querville près de Mézidon).

1400
b) les fiefs de Querville et du Couldray, tenus de la baronnie de Ferrières par la famille de Querville…
= FRONDEVILLE Henri de, Le Compte de la Vicomté d’Orbec pour la Saint-Michel 1444. Jean Le Muet, Vicomte et receveur dans Etudes lexoviennes, IV, p. 139.

1411, 30 août
Information sur l’âge de Jean de Bigars, écuyer, pour la mise hors de garde noble de sa femme Isabelle de Poix, née à Prêtreville le 26 février 1398, fille d’Henri de Poix et d’Agnès morts en juillet 1404 et héritière de sa sœur aînée feue Jeannette de Poix; fiefs de Poix et de la Rivière, à Prêtreville, fiefs d’Auge et de Fisemont (Phisemont).
= Arch. nat. Dom Lenoir, 6, pp. 51-52
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVIII, fasc. 3-4, 1969, p. 32.

1427, 25 janvier n. s.) – Prêtreville. Paris
Rémission à Jehan de Bienfaite, chevalier, de la garnison du château de Courtonne, pour avoir frappé mortellement de son épée, dans le bois de Glos, un certain nommé Guillaume Morel, avec lequel il s’était pris de querelle en revenant de l’hôtel d’Henri de Querville, écuyer, où l’on tenait taverne… »
= AN JJ 173, p 586, fol. 290 v°. Edit.: Paul LE CACHEUX, Actes de la chancellerie d’Henri VI concernant la Normandie sous la domination anglaise (1422-1435), Rouen-Paris, Lestringant-Picard, 1907, 2 vol., In-8°.; Prêtreville, II, 16 – Querville, I, 28; II, 14.1411, 30 août
Information sur l’âge de Jean de Bigars, écuyer, pour la mise hors de garde noble de sa femme Isabelle de Poix, née à Prêtreville le 26 février 1398, fille d’Henri de Poix et d’Agnès morts en juillet 1404 et héritière de sa sœur aînée feue Jeannette de Poix; fiefs de Poix et de la Rivière, à Prêtreville, fiefs d’Auge et de Fisemont (Phisemont).
= Arch. nat. Dom Lenoir, 6, pp. 51-52
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVIII, fasc. 3-4, 1969, p. 32.

1444
Compte de Jean Le Muet

139 (18) – Du fief de Prestreville, par Guillaume Davoust. Pour moictié……xviij d. (Il y avait au moins quatre fiefs à Prêtreville:
a) – le fief dit de Prêtreville, dont Pierre de Neuville, écuyer fit aveu au roi les 2 octobre 1408 et 3 novembre 1453 (A.N. P. 308) et pour lequel il obtint souffrance d’un an du roi d’Angleterre, le 6 novembre 1425 (B.N. F. fr. 26.048, n° 502) et décembre 1436 (B.N. p.0 2101, Neufville n° 11.)
b) les fiefs de Querville et du Couldray, tenus de la baronnie de Ferrières par la famille de Querville, et
c).- le fief de Poix, qui dépendait autrefois du fief Henri de Courtonne (cf. l’article 6) et qui était en 1444 dans la main du roi (cf. l’article 135) Il semble bien que la rente dont il est ici question est due sur ce dernier fief ».
= FRONDEVILLE Henri de, Le Compte de la Vicomté d’Orbec pour la Saint-Michel 1444. Jean Le Muet, Vicomte et receveur dans Etudes lexoviennes, IV, p. 139.
1463, 5 décembre – Rouen
Louis, seigneur d’Estouteville, gouverneur général pour le roi en Normandie, grand sénéchal de Normandie, et capitaine de Rouen, informe les baillis de Rouen et d’Evreux et le vicomte d’Orbec qu’il a reçu foi et hommage de Guillaume de Neufville, écuyer, pour les 2/3 d’un fief à Prêtreville.
Par mondit seigneur d’Estouteville, lieutenant, gouverneur et grand seneschal de Normandie, signé Picart.
= Bibl. mun. de Rouen. Y 29, t. IV, n° 26
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, 3-4, p. 16, n° 645.

1463
Sergenterie de Moyaux
… p. 23
44
Jean du Quesney, Prestreville (Prêtreville)
Henry de Querville
Richard de Querville
= P.A.M. LABBEY de LA ROQUE, Recherche de Montfaut, Caen, 1818, in-8°.

Labbey de La Roque, Pierre Élie Marie
Recherche faite en 1540, par les élus de Lisieux des nobles de leur élection…
PRESTREVILLE.
322. Hector de Querville, et ses freres puînés , Guillaume et Pierre, pour justifier leur noblesse, qu’ils ont dit être d’ancienneté, ont produit plusieurs lettres et écritures ; la première est du samedi après la Pentecôte 1345 , sur le nom de Henri de Querville , marié à damoiselle Jeanne du Busc ; la derniere, du 2 mars 1517 , contient les lots entre les dits freres de la succession de feu Jean, leur pere. Il ont dit justifier par les autres leur descente de pere à fils , depuis leur bisayeul, Henri de Querville, marié à damoiselle Jeanne du Rosey.
125. Robert, Louis, Jean et Jacques, dits Lois , freres , pour justifier leur noblesse ancienne , ont produit une lettre de Pierre, comte d’Alençon et du Perche , du 19 septembre 1387 , par laquelle il mande de délivrer à Etienne Loïs , Sr. du Mesnil et de la Tourisy, comme personne noble , la dite terre du Mesnil , non-obstant la prise qui en avoit été faite en sa main : duquel Etienne il a dit fournir sa descente, jusqu’au 5e. dégré par lui représenté, par autres lettres et escriptures dont la copie est demeurée au greffe.

1463 (n.st.), 24 janvier – Prêtreville
Jacques Labbé, écuyer, donne assiette à Richard de Querville, seigneur du Couldray, trente livres tournois de rente, conformément au contrat de mariage dud. écuyer avec damoiselle Jehanne Labbé.
= Arch. SHL. 9F Fonds Et. Deville. minute papier 2 ff.

1471 – Tonnencourt
 » En 1471, Anne de Lyée, fille de Robert de Lyée, seigneur de Belleau, de la Fosse-du-Bois et de Tonnancourt, et de Catherine de Querville, épousa Guillaume de Guerpel, sieur des  Loges, Montchauvel et Avernes, lieutenant à Exmes ».
= DUBOURG, Les Guerpel. Cité par Henri PELLERIN, PA, 12, N° 5, Mai 1962, pp. 10-11

1480, 5 juillet – Prêtreville
Jehan Deshaies, de Saint-Germain-la-Campagne, vend à Laurent Le Normand, fils de Jean, de la paroisse du Besneray, une pièce de terre, sise à Prêtreville, près le chemin tendant à Glos et Saint-Jean-de-Livet, moyennant 30 livres tournois.
= Notes extraites du tab. de Lisieux. Analyse Et.

1525 – Prêtreville
Guillaume de Querville, écuyer, fils de Richard et de Jeanne Labbé.
= Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville

1528 – Prêtreville
Cosme de Querville, curé de Rocques, frère de Jacques de Querville, écuyer
= Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville

1529 – Prêtreville
Hector de Querville, seigneur du lieu et de la Rivière
= Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville

1534, mercredi 6 mai – Prêtreville
Noble homme Henri Filleul, seigneur de Saint-Martin-de-la-Lieue et Christophe Filleul, son frère, vendent à noble, vénérable et discrète personne Me Pierre de Haultemer, prêtre, curé de Prêtreville et du Fournet, demeurant à Lisieux, cinquante livres tournois de rente à prendre tous les ans, en deux termes sur leurs biens, à la Toussaint et à la Saint-Jean, moyennant, cinq cents livres tournois.
= Notes extraites du tab. de Lisieux. Analyse Et. Deville.

1535 – Prêtreville
Hector de Querville, seigneur du lieu.
= Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville

1537, 21 avril – Prêtreville
Vente par Guillaume de Boucquetot, seigneur du Breuil, à Maître Henri Macquefer, avocat en cour laye et bourgeois de Lisieux, du fief, terre et seigneurie d’Auge, à Prêtreville et Saint-Germain-de-Livet, moyennant 250 livres tournois et 12 livres de vin.
Passé audit Lisieux, en l’Hôtellerie du Cheval Blanc.
= Notes extraites du tab. de Lisieux. Analyse Et. Deville. Copie.

1537 – Prêtreville
Hector de Querville, seigneur du lieu, fils et héritier de Jehan de Querville.
= Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville

1540 – Prêtreville
Guillaume de Querville, écuyer, seigneur de l’Escaudière et damoiselle Marguerite de Malhortie, veuve de feu Henry de Querville, en son vivant écuyer, sieur du Couldray, demeurant à Querville.
= Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville

1542, 22 décembre – Prêtreville
Partage de biens entre Messire Henri Maillet, prêtre, Jacques et Jehan dits Maillet. frères.
= Arch. SHL. 9F Fonds Et. Deville. Dossier Prêtreville. minute papier, 2 ff.

1543 – Norolles
Philippe Paisant, écuyer, sieur de Boutemont et de Querville, demeurant à Norolles
Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville

1543 – Prêtreville
Guillaume de Querville, écuyer, seigneur de l’Escaudière et damoiselle Marguerite de Malhortie, veuve de feu Henry de Querville, en son vivant écuyer, sieur du Couldray, demeurant à Querville.
= Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville

1545, samedi 29 août – Prêtreville
Noble homme Robert de Neufville, seigneur des Loges et de Prêtreville, demeurant en la paroisse dudit lieu des Loges, vend à Jehan Le Licquerre, l’aîné, bourgeois de Lisieux, demeurant paroisse Saint-Jacques, une pièce de terre en prey ou héritage nommée la demye acre, sise en la paroisse de Prestreville, jouxte des deux côtés l’acquisiteur, Olivier de Neufville et la rivière de Toucque, d’un bout led. acquisiteur, d’autre bout le chemin, moyennant 60 livres tournois.
= Notes extraites du tab. de Lisieux. Analyse Et. Deville.

1547 – Prêtreville
Hector de Querville, écuyer, sieur du lieu et de la Rivière.
= Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville

1551 – Prêtreville
Jehan de Querville, curé de Saint-Pierre-du-But, demeure à Querville.
= Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville

1552, 17 mai – Prêtreville
Colin Buisson, l’aîné, de la paroisse de Prêtreville, quitte et délaisse à honneste homme David Grouard, tout et tel droit, part et portion à lui appartenant en une petite pièce de terre nommée le jardin de la marnière dont led. Grouart est alors tenant, moyennant la somme de sept livres tournois.
= Arch. SHL. 9F Fonds Et. Deville. Dossier Prêtreville. Papier.

1553 – Prêtreville.
Hector de Querville, sieur du lieu, demeure à Querville.
= Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville

1556, 18 novembre – Prêtreville
Contrat de mariage de noble homme Hector de Querville, fils de deffunt Jehan de Querville, en son vivant écuyer, seigneur dud. lieu, et de Magdelaine Labbé, fille de feu noble homme Robert Labbé, en son vivant seigneur de Saint-Germain-de-Livet et de Saint-Martin-de-la-Lieue, d’une part et damoiselle Avoye Le Roy fille aînée de noble homme Robert Le Roy, seigneur du Boys, Heudreville et de Beaufay et de damoiselle Barbe Moignet.
= Arch. SHL. 9F Fonds Et. Deville. Dossier Prêtreville. 2 ff. papier.

1557, mardi 4 mai – Prêtreville
Colas Vallée et Guillemette Esnault, sa femme vendent et transportent à noble et circonspecte personne Maistre Jehan de Querville, curé de Saint-Samson, une pièce ou portion de terre nommée la Vallée Esnault, sise à Prêtreville, jouxte d’un côté Guillaume Esnault, d’un bout la sente tendant à la maison des Bosquets et d’autre bout, une autre sente tendant à la fontaine de la Rivière, moyennant quinze livres tournois.
= Notes extraites du tab. de Lisieux. Analyse Et. Deville.

1562 – Prêtreville
« 54.- Hector de Quierville, écuyer, seigneur du lieu et de la Rivière, Yreville et fief d’Auge,  xl L. »
= P,F. LEBEURIER, Rôle des taxes de l’arrière-ban du bailliage d’Evreux en 1562 avec une Introduction sur l’histoire et l’organisation du ban et de l’arrière-ban, Evreux-Rouen, Huet-Lebrument, 1861, In-12, 167 p.; 73.

1564 – Prêtreville
Michel Paisant, écuyer, demeurant à Querville, fils de feu Philippe Paisant, en son vivant écuyer, sieur de Boutemont et de Querville. François Paisant, sieur de Querville, frère dudit Michel
= Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville

1570, jeudi 29 juin – La Chapelle-Haute-Grue
Noble homme Jehan Aubert, seigneur de Caudemonne et de Querville, demeurant audit lieu de Caudemonne, paroisse de la Chapelle Haulte Gru, vend à Jehan Costard, bourgeois, marchand drapier, demeurant paroisse saint Jacques de Lisieux, une pièce de terre nommée les grands preys, assise en lad. paroisse de la Chapelle Haulte Gru, près du chemin tendant au moulin dud. seigneur, moyennant 600 livres. Passé à Lisieux, en la maison du Cisne (Cygne), du faubourg de la Porte de Caen.
= Tabel. de Lisieux – Analyse Et. Deville

1575, samedi 10 septembre – Prêtreville
Noble homme Gabriel Duquesnel, seigneur de Coupigny, gentilhomme ordinaire de la chambre de monseigneur frère du Roi, guidon de la compagnie de Monsieur de l’Héricourt capitaine de cinquante hommes d’armes, vend à maistre Jehan Desperroys, licencié ès droits, sieur de la Pinterie, bailli vicomtal et Elu de Lisieux, les fiefs, terres et seigneurie de Poys assis et situés aux paroisses de Prêtreville et Saint-Mards-de-Fresne, consistant en manoir fieffé et non fieffé, terres, manoir, colombier, droit de présentation à la cure de Prêtreville, moyennant 5.000 livres tournois. Passé à Lisieux, en la maison dudit acquéreur, présents Me Michel Deschamps, prêtre et Jehan Davoust, de Lisieux.
= Notes extraites du tab. de Lisieux. Analyse Et. Deville.

1584, Samedi 16 mai – Prêtreville
Noble homme Etienne de Neuville, seigneur de Prêtreville, y demeurant, vend à François Le Licquerre, bourgeois de Lisieux, une pièce de terre en pré contenant cinq vergées, nommée le pré Violette.
= Notes extraites du tab. de Lisieux. Analyse Et. Deville

1593 – Prêtreville
Etienne Vandon, de la paroisse de Bellou, vend à damoiselle Isabeau Le Gentil, veuve de Christophe Poullain, demeurant à Auquainville tout et tel droit de condition héréditaire sur une pièce de terre à Prêtreville.
= Arch. SHL. 9F. Fonds Et. Deville. Dossier Prêtreville. Papier, 2 ff.

1596, vendredi 1er mars- Prêtreville
Accord et transaction entre noble damoiselle Isabeau Le Gentil, veuve de Christophe Poullain, sieur de la Pommeraye, de la paroisse d’Auquainville et Robert Hardouyn, de la paroisse de Prêtreville., au sujet d’une pièce de terre nommée le jardin de la Vaudynière, à Prêtreville. Passé à Lisieux en la maison et hostellerie de la Vache. Témoins, Pierre Fourmage, demeurant à Auquainvile et Jehan Burgault, de la Paroisse de Piencourt.
= Arch. SHL. 9F. Fonds Et. Deville. Dossier Prêtreville. Parchemin, 8 ff.

1597, 6 juillet – Prêtreville
Jacques de La Reue, sieur de Saint-Martin, vend à Jehan de Querville, demeurant à Prêtreville, une condition de trois ans sur une vente.
= Arch. SHL. 9F. Fonds Et. Deville. Dossier famille De La Reue. Papier 2 ff.

1600, 8 juillet – Prêtreville
Bail pour le chapitre, à Me Jacques Bortel, chanoine, trésorier de la Cathédrale, de la dîme en grains de Prêtreville.
= Arch. SHL. 9F. Fonds Et. Deville. Dossier Chapitre. Papier.

1601, 13 janvier – Prêtreville
Noble homme Jehan de Querville vend et transporte à Jean Pierre, bourgeois de Saint-Jacques, une pièce de terre en herbage.
= Arch. SHL. 9F. Fonds Et. Deville. Dossier Prêtreville. Papier 2ff.

1601, 14 janvier – Prêtreville
Jehan Pierres baille à ferme à Jehan Lebourgeoys, de Prêtreville, tous ses biens et héritages, sis à Saint-Jean-de-Livet et Prêtreville.
= Arch. SHL. 9F. Fonds Et. Deville. Dossier Prêtreville. Papier 4ff.

1601, 6 octobre – Prêtreville
Noble homme Jehan de Querville, reconnaît avoir reçu de Robert Leroulx de la paroisse de Saint-Ouen-le-Houx, la somme de 80 écus.
= Arch. SHL. 9F. Fonds Et. Deville. Dossier Prêtreville. Papier.

1602, 9 mars – Prêtreville
Damoiselle Madeleine de Bonnechose, dame du Breuil, vend à Michel Le Mire, sieur Delannoy, maître des grosses forges de Putanges, une pièce de terre en pré, à Prêtreville.
= Arch. SHL. 9F. Fonds Et. Deville. Dossier Prêtreville. Papier.

1602, 17 mai – Prêtreville
Jehan de Querville, demeurant au manoir de Querville, vend à Robin Morin, bourgeois de Lisieux, une pièce de terre labourable, dépendant du domaine non fieffé de Querville.
= Arch. SHL. 9F. Fonds Et. Deville. Dossier Prêtreville. Papier.

1602, 23 septembre – Prêtreville
Accord entre Jacques de La Reue et Jehan de Querville, au sujet de rentes.
= Arch. SHL. 9F. Fonds Et. Deville. Dossier famille De La Reue.

1604, 25 juin
Aveu par Charlotte des Ursins, de la baronnie de Ferrières…

84
« D’icelle ma baronnie il y a un membre dépendant appelé terre et seigneurie d’Auquinville, scitué et assis en ladicte vicomté d’Orbec, audit bailliage d’Evreux, lequel fief est dépendant et du corps d’icelle baronnie, qui s’estend en la paroisse dudit lieu d’Auquainville, Saint-Aubin-sur-Auquainville, Notre-Dame-de-Courson, Fervaques, le Croutte, Saint-Pierre-de-Courson, Thonnencourt, le Mesnil-Germain, Prestreville, Saint-Jehan-de-Livet, Bellouet, Notre-Dame-des-Loges, et autres paroisses illec aux environs…
« Tenures nobles en la branche d’Aucquainville »
« Messire Guillaume de haultemer, chevalier des ordres du roi, mareschal de France,
« Tient de moy, par foy et hommaige de ma dicte baronnie de Ferrières, sous l’étendue de ladicte branche et membre d’Aucquainville, le fief, terre et seigneurie de Farvacques, par un plain fief de haubert, qui s’estend en ladicte paroisse de Farvacques, Aucquainville, Saint-Aubin-la-Croulte et aux environs, auquel fief il y a court, usaige, justice, jurisdiction, hommes, hommaiges, relliefs, XIIIemes, aydes coustumières, corvez de bestes, droit de fennaiges, prévosté et toutes aultres droictures, libertez et privillèges à fief de haubert appartenant.
« Auquel fief il y a manoir, maison, moullin à bleyd faisant de bleyd farine, auquel il y a moultes vertes et seiches, avec un moullin à pappier de présent en ruyne et à fondz, rentes et deniers, grains,oeufs, oyseaulz, cire, poyvre, pallettes à jouer à la paulme, et autres espèces de rentes et dignitez comme à plain fief appartiennent.
« Il consiste aussy en doumaine fieffé et non fieffé, en grand nombre d’héritages, tant en terres labourables que non labourables, preys, boys, tant de fustays que taillis, que pasturaiges.
« Du quel fief de Farvacques dépendent plusieurs fiefs et arrières-fiefz, scavoir:
Le fief de Saint-Aubin, tenu par les héritiers et représentants le droict de damoiselle Maguerite Coullomp, héritière (?) de feu Robert Coullomp, en son vyvant écuyer, pour un plain fief.
 » Les fiefs de Querville et la Rivière, assis à Prêtreville, tenu par un demy fief de haubert, par Hector de Querville, escuyer.
= Auguste LE PREVOST, Mémoires et notes, t. II, p. 83 sq.

1604, 28 décembre – Fervaques
Elisabeth Delois, femme de Fleury de Saint Michel, écuyer, demeurant à Prêtreville, prend pour trois ans à Anne d’Allègre, dame de Fervaques, le nombre de 30 bêtes à laine et s’engage à les soigner pendant ce temps et à en partager le profit.
= Arch. SHL. Analyse Et. Deville

1608, 24 juillet – Fervaques
Jehan du Bosc, écuyer, sieur de Hermival, à l’instance de haut et puissant seigneur Guillaume de Hautemer, maréchal de Fervaques, reconnaît avoir été payé par led. seigneur de la somme de 2.OOO livres tournois à l’acquisition par lui faite à Etienne de Neufville, sieur de Folleval et Anne Le Carton, son épouse, de deux pièces de terre à Prêtreville.
= Arch. SHL. Analyse Et. Deville

1609, 25 novembre – Fervaques
Du. mercredy vingt cinq lour de novembre 1609,
Fut présent  en sa personne hault et puissant seigneur Messire Guillaume de Haultemer, comte de Grancey, baron de Mauny, seigneur de Fervaques, et mareschal de France, gouverneur et Lieutenant pour le Roy en ses païs et duché de Normandie, à présent estant en ceste ville de Lisieux gisant en son lit mallade sain d’entendement, sachant quil n’est rien plus certain que la mort, ne riens plus incertain que l’heure pour n’en estre prévenu advant que de faire ce ui est du debvoir dun vray chrestien, ordonne et déclare que pour sa dernière vollonté qu’il désire  et entend estre effectué ce qui ensuit. Premièrement il recommande son âme à Dieu, le créateur, luy priant et requérant par la mort et passion de Jésus Christ et par l’intercession de la très glorieuse Vierge Marie, la voulloir collocquer en son paradis avec ses bienheureux, et son décedz advenant veut et entend son corps estre inhummé honorablement à l’assistance de ses amys au plus qu’il sera et pourra trouver, en l’église cathédralle de Lisieux, Et de ses biens il en donne et délaisse aux pauvres de ceste ville de Lisieux la somme de deux mille quatre centz livres tournois pour estre emploiez en l’augmentation du bureau des pauvres de cested. ville A Madame la Mareschale sa compagne et espouze pour ses grands debvoyrs d’amittié luy a aussi donné  et délaisse de ses biens aultant et comme il peut faire par les coustumes, Item à la damoiselle de Médavy sa présente fille pour aider à la pourvoir à mariage la somme de douze mil livres tournois en attendant le mariage led. seigneur prie lad. dame son espouse la tenir et garder près d’elle. A Françoise, fille naturelle dudit seigneur, la somme de mille livres tournois. Au sieur Dramard, son secrétaire en considération de sa fidellité et des grands et très agréables services qu’il lui a renduz, la somme de trois mil livres tournois luy recommandant de servir fidellement et assister lad. dame sa femme. A Renée, fille de Nicollas Adam, argentier dudit seigneur en considération des services que sond. père a rendus aud. seigneur la soe. de mil livres tournois pour ayder à la pourvoyr en mariage. A chacun de ses gentilhommes et serviteurs domesticques, deulx années de leurs gaiges et appoinctementz Et a iceulx n’aiant point d’appoinctement est remis par ledit seigneur à la volonté et estimation. de lad. damees  Aux damoiselles Desbois, De La Reue et de La Vallée chacune la somme de trois centz livres. Aux veuve et enffans de deffunt Jean Davy, mercier, la somme de trois centz livres tournois. Et pour l’exécution et accomplissement de tout le contenu aud. testament, ledit seigneur a nommé et elleu pour exécuteur la personne de lad. dame son espouze, la priant requérant en tant que faire se peut de vouloir bien prendre la charge promettant led. seigneur son testament tenirn parfaire et à quoy pour ce à tenir et garantir en a obligé et oblige tous ses biens et héritages présens et advenir.
Passé avant midy en l’hostel dudit seigneur, aud. Lisieux. Plus ledit seigneur donne en l’église cathédralle pour fonder ung obit la somme de six mille livres tournois, aux frères prescheurs des Jacobins de cested. ville pour participper aux prières suffrages et oraisons qui seront faitz, dictz et cellebrez en leur eglise la somme de trois centz livres tournois, pour estre lad. somme emploiée à la repparation d’icelle. Aux sieurs de La Regnauldière, Delafontaine, Delareue et Racine, ses médecins chacun la somme de cent cinquante livres tournois, oultre le sallaire de leurs vaccacions. A monsieur de La Ronce la somme de trois centz livres tournois. A Me Robert Guérard, son chirurgien, la somme de troys centz livres tournois, aussy oultre ses vaccacions.
Présens nobles personnes Me Claude Parizot, archidiacre, chanoine prébendé en icelle église cathédralle, noble homme Jean Dubosc, seigneur d’Hermival, prévost dud. seigneur, Jean de Querville, escuier, sieur du lieu, demeurant à Prêtreville. Plus donne à Laurens, Charles et Jehan Parizot, dudit Lisieux la somme de trois centz livres.
Signé :FarvaquesDe Querville
DuboscParizot
Et depuis led. seigneur a desclaré que lesd. six mil livres tournois par luy donnéz aà lad. église cathédralle pour estre fondé led. obit ainsy qu’il sera advisé pour lr salut de son âme et affin qu’il soit fait prières pour luy, ses parens et amis
signé: FarvaquesDe Querville
DuboscHaynCarrey
= Arch. SHL 9 FB – 6 – Familles. Copie prise par Et. Deville sur l’original papier, le 24 juillet 1924.

1617, 3 décembre – Prêtreville
Me Eustache Pierres, chapelain en la Cathédrale de Lisieux, vend à Martin Oriolt, bourgeois de Lisieux, tous les arbres de chêne plantés sur une pièce de terre à Prêtreville, nommée les acres, excepté ceux qui sont dans les haies dépendant de ladite pièce, moyennant la somme de 36 livres.
= Arch. SHL. 9F. Fonds Et. Deville. Dossier Chapelains.

1623
Aveu a Emar de Prye (Aymar de Prie), chevalier, marquis de Toussy, au droit de Louise de Haultemer, son époux, marquis de Plasne, seigneur de Fervaques, Prêtreville, Cheffreville, etc. par Guillaume de Resville, pour lui et Pierre son frère, pour terre paroisse de la Croupte, tenue de la seigneurie de Fervaques.
= AD. Calvados. Série H. Suppl. Hôpital de Honfleur 1867.- H. 149

1624, 29 octobre – Prêtreville
Aveu de Guillaume Jardin au droit de Robert Bretault à noble homme Jehan de Querville, sieur du lieu, pour une pièce de terre en pré contenant 6 vergées nommée le Préde la Mare, moyennant une rente de trois sols au terme Saint Michel0
= Arch. SHL. 9F. Fonds Et. Deville. Dossier Prêtreville. Parch.

1632, 29 mars – Fervaques
Par devant Roger Hélie et Guillaume Le Front, tabellions à Orbec, Jean Roussel, fils Jean de la paroisse de Fervaques, reconnaît une obligation de 25 livres, souscrite par lui, au profit de Gabriel Rioult, tabellion. Témoins : Hector Buisson et Richard Gernyer, de Prêtreville.
= Arch. SHL.- Analyse Et. Deville

1634, 2 mars – Prêtreville
Par devant Pierre Vastine et Michel Quesnie, Tabellions pour le siège d’Auquainville, Marin et Nicolas dit Cullier, père et fils de Fervaques, vendent à jean Corbel, bourgeois de Lisieux, deux pièces de terre en labour, nommées « La Rocque », sises à Fervaques, moyennant 40 livres tournois. Témoins Guillaume Sieur et Pierre Surlement demeurant à Prêtreville.
= Arch. SHL. – Analyse Et. Deville.

1650, lundi dernier jour de février – Saint-Martin-de-Mailloc
Jehan Bellouin fils de Thollomey et de Margueritte Eustache ses père et mère de ceste parr. a espoulsé Anthoinette Détourné fille de Gabriel de pbreville (Prêtreville) le mariage célébré en la parr. de pbreville le lundy dernier jour de février mil six cents cinquante aud. présence
= Reg. parr. Saint-Martin-de-Mailloc

1654, 26 septembre – Moyaux
Charles Duval, fils de Guillaume, originaire de Moyaux, demeurant à Prêtreville, vend à Robert Desvergers, demeurant à Saint-Philbert-des-Champs, une pièce de terre à Moyaux.
= Tabell. Lisieux. Minutier N° 232, Analyse Et. Deville.

1695 – Prêtreville, Coquainvilliers
Décret sur Marc-Antoine de Mauduit de la Rosière, du Pontifet de Querville. Mauduit du Renouard; Houssaye des Longschamps; Raoul de Vigneral.
= Arch. SHL. 11 FA – 34

1723 – Cernay
Déclaration à Auguste-Léon de Bullion, chevalier, marquis de Bonnelles, colonel d’un régiment de dragons, seigneur de Fervaques, Prêtreville, Cheffreville, La Croupte, Saint-Aubin, etc., par Philippe Le Prévost, fils Jean, bourgeois de Honfleur en sa noble seigneurie des Castelets, de terres à Cernay, affermée devant Pierre Hébert, procureur fiscal en la haute-justice de Fauguernon, sénéchal, assisté de François Le Front, greffier.
= AD. Calvados – Série H. Suppl. Honfleur 1862, H. 144

1723 – 1843 – Prêtreville
Pièces diverses concernant la ferme de la Berthée dépendant de la seigneurie de Prêtreville, relevant du marquis de Bullion de Bonnelles. Familles de Mauduit de la Rosière et du Pontif; Neuville, Sautereau
= Arch. SHL. 11 FA – 34

1781 – Saint-Jean-de-Livet
+ JAY ETE BENITEPAR Me ROBERT PROVOST CVRE DE CE LIEV ET NOMMEE MARIE JEANNE PAR MONSIEUR JEAN BAPTISTE DAVY BOIS LAURANS SEIGNEUR ET PATRON HONORAIRE DE CETTE PAROISSE ET DES FIEFS DE QUERVILLE LA RIVIERE DAUGE DOUVILLE ET PATRON PRESENTATEUR DE LA CHAPELLE DE Ste BARBE DES BOIS ET NOBLE DAME MARIE ANGELIQUE DE MAUDUIT DE BOIS LAURANS: JACQUES LE FEVRE TRESORIER.
= Inscription de la cloche, dans Arcisse de CAUMONT, Statistique monumentale, t. V, p.319.

1789 : voir Archives SHL « Lieux M à Z »
28 – Prêtreville   – Doléances et Remontrances 1789 (copie informatisée)
AN 7   Archives SHL.1F243 :
12 frimaire an 7 : Prêtreville : Photocopie d’un laisser-passer à Jean Le Frère.

1999 :
INCENDIE au Manoir de QUERVILLE  : (poterne et bâtiments adjacents), voir OUEST-FRANCE du mercredi 4 août 1999.

THESE Emilie CAVANNA : Spatialisation des élites rurales médiévales et modernes
dans le Bassin parisien. Pour une approche archéogéographique des pratiques sociales de distinction. le 15 Septembre 2016

Manoir de PRETREVILLE – à Prêtreville

Compte Le Muet, 1444 (H. de Frondeville, 1936)
[pas de mention du fief de Prêtreville, mais de Guillaume de Neufville à Neufville, certifié noble et d’Ancelot de Neufville à Courson (sergenterie de Moyaux), certifié noble ]

Monstres Évreux, 1469
(T. Bonnin, 1853)
[ pas de mention du fief de Prêtreville, mais de Jean de Neufville : « escuier, seigneur d’un quart de fief des Loges, se présenta en abillement d’archier, monté et armé sufffisamment, à deulx chevaulx »]

Recherche Lisieux, 1540 (P-E-M Labbey de la Roque, 1827)
François Feron : « seigneur de Prestreville, a baillé sa généalogie, et état de sa noblesse, depuis Jean Feron, écuyer, seigneur du dit lieu de Prestreville, qui épousa damoiselle Robine de la Boillye, fille de Marc de la Boillye, suivant le traité de leur mariage de l’an 1392, qu’il a baillé avec plusieurs autres lettres et écritures, dont la copie est demeurée au greffe. Et le procureur du Roi a requis, que le dit Feron vérifie plus amplement sa descente, ou qu’il soit assis »

Rôle des taxes Évreux, 1562 (P-F Lebeurier 1861)

« Maistre Guillaume de Neufville, escuyer, seigneur de Prestreville (L l.) »

Synthèse des données disponibles (cf. Fiche-Inventaire):
Beaucoup de mentions dans les archives évoquent la famille de Neufville, tenante du fief de Prêtreville. Si le celui-ci n’apparait dans directement dans la recherche de Montfaut, la famille prouve sa noblesse à Neufville et Courson. On sait ainsi qu’en 1408, puis 1453, Pierre de Neuville fit aveu au roi (de France) pour le fief de Prestreville – pour lequel il avait obtenu souffrance d’un an du roi d’Angleterre en 1425 et 1436, pendant l’occupation. En 1463, c’est Guillaume de Neufville, écuyer (le même cité dans la recherche de Montfaut, 2 ans plus tard) qui donne foi et hommage au grand sénéchal de Normandie, pour les 2/3 d’un fief à Prêtreville.
Deux actes de vente signalent des descendants, toujours seigneurs du fief : l’un en 1545, avec « noble homme Robert de Neufville, seigneur des Loges et de Prestreville, demeurant en la paroisse dudit lieu des Loges », l’autre en 1584, avec « noble homme Etienne de Neufville, seigneur de Prestreville, y demeurant ». Il semblerait que le fief soit partagé entre plusieurs membres de la famille, et vraisemblablement aussi avec un certain Jean Feron, qui n’arrive pas à prouver sa noblesse (cf. Recherche de Lisieux). Sur le plan archéologique, on ne dispose d’aucune information de datation – si ce n’est que le manoir et le moulin qui y est associé (mentionné au XVIIIe s.) sont toujours existants.

Homme d’armes – Hommes: 2 – Chevaux: 2
Archer manoir de Prêtreville – Hommes: 2 – Chevaux: 2

Famille de Querville :
Hector de Querville pour justfication de sa noblesse quil adit estre d’ancienneté et commencé à Henry de Querville son bisaieul marié à Damoiselle Jeanne du Busc a fourny plusieurs lettres et escriptures dont la Jre [première] est sur le nom de Henri et Damoiselle du Busc en l’an 1345 le sabmedy apres la Pentecoste desquels il adit fournir la descente de pere en fils jusques a Jean de Querville qu’il adit estre son pere et luy mis en affirmation.
Guillaume et Pierre dits de Querville freres se sont aidés de semblable généalogie lettres et escriptures que ledit seigneur de Querville et pour fournir qu’ils en sont descendus ont produict lots et partages faict entre eux et la sucecstion de leur defunct père du deux mars 1517

Manoir du COUDRAY – Prêtreville

Compte Le Muet, 1444 (H. de Frondeville, 1936)
[ fief non mentionné, mais « dans la main du Roi » à cause de la baronnie de Ferrières dont il dépend = compris dans les revenus du domaine royal ]

Recherche de Montfaut, 1465 (P-E-M Labbey de la Roque, 1818)
Henri et Richard de Querville de Prestreville, certifiés nobles.

Monstres Évreux, 1469 (T. Bonnin, 1853)
Richart de Quierville : « escuier, seigneur du Couldray assis à Prestreville, en abillement de vougier, à deulx chevaulx  »

Synthèse des données disponibles (cf. Fiche-Inventaire):
Les fiefs du Coudray et de Querville ne sont pas cités directement dans les compte de J. Le Muet, mais l’on sait qu’en 1444 ils sont tenus de la baronnie de Ferrière par la famille de Querville. Richard de Querville (le cadet ?), seigneur du Coudray, au moment de justifier de sa noblesse avec son frère est l’époux de Jehanne Labbé, fille de Jacques Labbé (cf. manoir de St-Jean-de-Livet). Nous ne disposons d’aucune information sur la datation du manoir actuel du Coudray, il fait cependant peu de doute qu’un manoir ait existé au moins au XVe s.

Brigandiniers: Hommes: 2 – Chevaux: 2

Manoir de QUERVILLE – à Prêtreville.

Compte Le Muet, 1444 (H. de Frondeville, 1936)
[fief non mentionné, mais « dans la main du Roi » à cause de la baronnie de Ferrières dont il dépend =compris dans les revenus du domaine royal]

Recherche de Montfaut, 1465 (P-E-M Labbey de la Roque, 1818)
Henri et Richard de Querville de Prestreville, certifiés nobles

Monstres Évreux, 1469 (T. Bonnin, 1853)
Henri de Quierville :  » seigneur du lieu, en abillement d’omme d’armes, à deulx chevaulx  »

Recherche Lisieux, 1540 (P-E-M Labbey de la Roque, 1827)
Hector de Querville, et ses frères puînés, Guillaume et Pierre : « pour justifier leur noblesse, qu’ils ont dit être d’ancienneté, ont produit plusieurs lettres et écritures ; la première est du samedi après la Pentecôte 1345, sur le nom de Henri de Querville, marié à damoiselle Jeanne du Busc ; la dernière, du 2 mars 1517, contient les lots entre les dits frères de la succession de feu Jean, leur père. Ils ont dit justifier par les autres leur descente de père à fils, depuis leur bisayeul, Henri de Querville, marié à damoiselle Jeanne du Rosey.  »

Synthèse des données disponibles (cf. Fiche-Inventaire):
Fief éponyme de la famille de Querville, également détentrice du fief du Coudray jusqu’au début du XVIe s., il se transmet jusqu’au milieu du XVIIe s. On peut raisonnablement poser l’hypothèse que ce sont les ainés qui en héritent (tel Henri, cité dans la recherche de Montfaut et les Montres d’Évreux). La première campagne de construction du manoir actuel date de la seconde moitié du XVIe s., et serait l’oeuvre d’Hector de Querville, lieutenant du gouverneur de Lisieux pendant les troubles religieux. Néanmoins, depuis le XVe s., le fief est régulièrement mentionné (cf. manoir du Coudray) comme faisant partie de la baronnie de Ferrières et un acte de 1345, concernant Henri de Querville et son épouse Jeanne du Busc, permet à leurs descendants de prouver leur ancienne noblesse (cf. Recherche de Lisieux). Un manoir antérieur a vraisemblablement précédé l’actuel.

Manoir de la SUHARDIERE – Prêtreville
Famille Lois :
Robert, Louis, Jean, et Jacques dits Lois frère pour justifier leur noblesse ancienne ont fourny et montré qu’Estienne Lois l’un de leurs predecesseurs lorsqu’il vivoist seigneur du Mesnil et de la Tourisy avoit esté trouvé et declaré noble par une vieille et ancienne lettre du 19 7bre [septembre] 1387 par laquelle donnée de Pierre Conte d’Alençon et du Perche estoit mandé luy delivrer ladite terre du Mesnil comme noble personne non obstant la prise qui faitte avoir esté en la main dudict Duc et duquel Estienne dit de Lois il a dit pareillement fournir estre descendu de pere afils jusques au 5. degrés par luy représenté par autres lettres et escriptures dont la coppie est demeurée au greffe.

Brigandiniers: Hommes:1 – Chevaux: 1
[Brigandiniers : Soldat vêtu d’une brigandine (Cuirasse formée de plaques de métal fixées sur du tissu ou du cuir.)]

Manoir de POIX.
Javelines et demie-lance – Hommes: 2 – Chevaux: 2

3 – BIBLIOGRAPHIE:

Archives SHL, dossier « Lieux M à Z » : Manoir de Querville
CAUMONT Arcisse de, Statistique monumentale du Calvados, t. V, pp. 345-348 ou réédition Floch tome III page 341.
 » Quatre fiefs se partageaient le territoire de Prêtreville: Querville, Le Couldray, Poix et Prêtreville.
Querville est le seul dont les constructions offrent quelques intérêts. Il est situé à la naissance d’un petit vallon au milieu duquel serpente un petit ruisseau. Les sources de ce ruisseau étaient dirigées de manière à remplir les fossés du manoir dont les bâtiments sont disposés en carré, à peu près régulier, avec cour au centre.
 » L’entrée est pratiquée dans un pavillon, construit en échiquier de pierres et briques, élevé d’un étage, avec toit surmonté de deux épis en terre émaillée. Les tuiles sont aussi vernissées de différentes couleurs [18]. Une sorte de petite tourelle [19], qui contient l’escalier, donne du mouvement à la partie haute, sans faire de saillie sur le mur de façade. La porte est cintrée et les deux côtés sont composés de bâtiments partie en échiquier [20], partie en bois, sans aucun intérêt [21]
 » Le corps de logis fait face à l’entrée. C’est une grosse maison, construite au rez-de-chaussée en chaînage de brique et de pierre, dans les parties hautes, en bois n’offrent ni sculpture ni moulures caractéristiques. La cheminée est ornée d’arcatures cintrées.
 » La porte est accompagnée de pilastres qui portent un fronton cintré [22].
 » La face qui donnait autrefois sur le fossé, est plus ornée et mieux caractérisée. On peut la diviser verticalement en deux sections d’époques distinctes. La première, en pierre de taille au rez-de-chaussée, est, au premier étage, bâtie en bois avec encorbellements. Les colombages sont garnis de potelets. Les ouvertures consistent en deux fenêtres: l’une largement ouverte, accompagnée de pilastres avec chapiteaux de fantaisie; l’autre plus étroite, en accolade avec choux frisés, panaches et pinacles. Le poteau cornier est sculpté d’une grosse tête grimaçante se perdant dans des feuillages; les sablières de l’encorbellement ont des rageurs. Ces détails indiquent le commencement du XVIe siècle. La seconde partie est plus moderne et n’accuse guère que le règne de Louis XIII. Elle est éclairée par deux grandes fenêtres cruciformes.
 » Il n’y a point d’ouverture au rez-de-chaussée.
 » L’intérieur habité depuis longtemps par des fermiers ne donne à mentionner que quelques pavés émaillés. Cependant, la chambre haute du pavillon d’entrée a conservé sur ses murs quelques traces de peinture qui n’ont pas l’air bien anciennes. On prétend que cet appartement était une chapelle: la cheminée qui s’y trouve et le reste de ses dispositions doivent faire repousser cette attribution.
 » Le colombier se trouve dans la première cour, en dehors de l’enceinte. Il est octogone, d’un diamètre considérable et remonte aussi au XVIe siècle. Il a malheureusement subi des réparations maladroites.
Le manoir de Querville tire son nom d’une famille ancienne, qui n’a pas été sans importance au moye-âge.
Montfaut inscrit dans sa Recherche, Henri et Richard de Querville.
 » Le premier occupait le fief dont nous nous occupons; le second était seigneur du Couldray.
 » En 1540, Hector de Querville et ses frères puinés, Guillaume et Pierre produisirent devant les Elus de Lisieux.
« Hector joua un rôle dans les guerres civiles de la fin du XVIe siècle; il fut lieutenant du gouverneur de Lisieux.
 » En 1616, Querville appartenait à noble homme Jehan de Querville, sieur du lieu, la Rivière, les fiefs d’Auge et Douville. Il fut je pense le denier mâle de sa famille, car un rôle de taille de 1683, mentionne parmi les exempts damoiselle Anne de Querville. En 1747, tous ces étaient passés aux mains de haut et puissant seigneur messire Louis-Marc-Antoine de Fauteveau, et, en 1779, dans celles de M. Jean-Baptiste Davy de Boislaurent. après lui, la terre est échue à l’une de ses filles, Mme de Vauvert, dont la fille unique, mariée à M. de Marguerye, l’a vendue il y a quelques années.
 » Il y a dans les limites du fief de Querville une autre construction qui mérite une mention. C’est le Lieu Seney dont voici le dessin. On ne peut fixer sa date au-delà du règne de Louis XII. C’était la maison de campagne d’un élu de Lisieux.
 » La population de Prêtreville est de 531 habitants. Au XVIIIe siècle, elle était de 895 habitants, 179 feux, et à la fin du XVIIe siècle, d 165 feux ou 825 habitants. Cette paroisse était comprise dans l’élection de Lisieux, sergenterie de Moyaux.
CAVANNA Émilie : Spatialisation de la petite élite rurale dans la vallée de la Touques – Xve-XIXe siècles. Mémoire de maîtrise d’Archéologie  médiévale. Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Juin 2005. Archives SHL. BSHL n°59, décembre 2006. p 45.
DETERVILLE Philippe :
– Prêtreville, Manoir de Querville,  PGMPA, pp. 96-97; rez-de-chaussée de brique harpé de pierre,  porte  de pierre à fronton arrondi,  étage à pan de bois de 2 campagnes de  construction,  celle de droite à colombes verticales avec une écharpe à chaque extrémité; partie de gauche avec filière formant allège
– Prêtreville, Manoir du Lieu Seney,  CDMPA, pp. 79-80; tourelle d’escalier en arrière
Editions FLOHIC : Le Patrimoine des Communes du Calvados, page 1068.
FORMEVILLE Henri de, Histoire… I, ccxij
II, p. 347, n° 50
FOURNIER Dominique : les références à la justice dans la toponymie et l’anthroponymie normandes ; BSHL n°61, décembre 2006. p.52
HIPPEAU C., Le Gouvernement de Normandie, VIII, pp. 278-281
CAF, 1870, p. 26
Extraits de la Soc. Hist. , 20, 38
HAUTECOEUR Louis, Histoire de l’architecture classique en France, Paris, Picard, 1963-1967. In-4°. T. I, III ; p. 631
mentionne les croix de brique noire.
LE CACHEUX Paul, Actes de la chancellerie d’Henri VI concernant la Normandie sous la domination anglaise (1422-1435), Rouen-Paris, Lestringant-Picard, 1907, 2 vol., In-8°.
Prêtreville, II, 16 – Querville, I, 28; II, 14.
MANEUVRIER Jack : Le mariage sous l’ancien régime. – Bulletin du Foyer rural du Billot n° 98, Juin 2007…
NEDELEC Yves, « Le Manoir de Querville, à Prêtreville (canton de Lisieux, Calvados) », Société d’archéologie et d’histoire de la Manche – Mélanges multigraphiés, 14e série, 1985, pp. 33-34
fiefs d’Auge et de Douville (voir
PELLERIN Henri, « Le Manoir de Querville », PA, 8, N° 7, Juillet 1955, pp. 8-10
reprend la note de CAUMONT, conteste l’identification de la chapelle.
PELLERIN Henri, « Un beau manoir à vendre – Querville « , PA, 8, N° 11, Novembre 1958, pp. 3-5, ill.littéraire

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Notes de M. Charles Vasseur.

Prêtreville, Woylleimn, Presbyterivilla, Prestreville.

L’église de Prêtreville n’est pas’sans importance:, mais elle a perdu tout son intérêt par suite des changements qu’on lui a fait subir depuis une vingtaine d’années. Elle est sous l’invocation de saint Pierre : elle était comprise dans le doyenné de Livarot. Les pouillés du XVIe siècle attribuent le patronage au Chapitre. C’est probablement une erreur, car avant et après on trouve indiqué comme patron le seigneur du lieu.
Comme le fait voir le plan, cette église ne comprend qu’un choeur et une nef, mais dans d’assez vastes proportions.
Les parties les plus anciennes me paraissent remonter au XIIIe siècle. Les murs sont en blocage et en partie recrépis.
L’irrégularité des membres principaux de l’architecture prouve que des retouches nombreuses ont été successivement
exécutées. Ainsi, à la nef, on ne trouve pas de contreforts du côté du midi ; au nord, il y en avait quatre. Les deux du centre ont été arrachés, on en trouve encore les amorces. Celui qui est près de l’angle occidental me paraît du XIII° siècle. L’autre, au contraire, refait en brique dans sa majeure partie, ne devait remonter qu’au XVII siècle.

La même irrégularité se retrouve dans les ouvertures. La porte, pratiquée maintenant à l’ouest, et le mur du pignon tout entier ne datent que du commencement de ce siècle.
La porte primitive était percée dans le mur du sud; on l’a transformée en fenêtre. C’est une ogive sans caractère; la partie de mur qui l’entoure n’accuse non plus aucune époque. Le reste de ce mur du sud date du XVI° siècle et se trouve éclairé par deux belles fenêtres ogivales à tracerie flamboyante avec un meneau.
Au nord, on ne voit qu’une seule fenêtre primitive, et il ne paraît pas qu’il y en ait eu d’autres supprimées postérieurement. Cette fenêtre placée tout-à-fait à l’orient, est une lancette du XIII° siècle, de 18 pouces seulement d’ouverture; elle a subi des retouches.
La grande ogive qui occupe le centre est moderne; elle est d’une exécution passable.
Le choeur, un peu long pour sa largeur, est en retraite sur la nef, suivant l’usage. Il n’a de contreforts que près des angles, deux contre le mur droit du chevet, et deux en retour : un au nord, l’autre au sud. Ces contreforts datent du XIIIe siècle, et il doit en être de même des murs, qui sont en blocage, tout entiers recrépis. Une sacristie cache le chevet. Six fenêtres sont percées dans les murs latéraux.
Trois sont du XVIII, siècle ; une, au midi, est du XVe, comme celles de la nef de ce même côté; enfin, près de l’autel sont deux petites lancettes conservées de la disposition primitive.
A l’intérieur, le plâtre règne sans partage. Les murs sont plâtrés, les voûtes sont plâtrées. A la place de l’arc triomphal, qui n’existe plus, on voit un cintre en plâtre, garni de petites têtes bouffies, et deux colonnes corinthiennes moulées en plâtre, qui ne portent rien. Une corniche en plâtre court au pourtour. Les voûtes étaient en merrain avec charpentes apparentes ; on a coupé ces charpentes, et, pour éviter l’écartement qui suit ordinairement cette opération, on a mis, de place en place, des tirants de fer.
Les trois autels étaient d’une bonne exécution.
L’un d’eux, celui du sud, provenait d’une chapelle dédiée à sainte Anne, qui se trouvait à quelques pas de l’église, au levant. Je crois qu’on peut le faire remonter jusqu’au règne de Louis XIII. Les colonnes torses, ou plutôt tordues en vis, étaient garnies au tiers inférieur de rinceaux qu’arrêtait une couronne fleurdelisée ; les chapiteaux étaient un compromis entre le corinthien et le roman du moyen-âge. Sur la corniche se trouvait un fronton coupé, avec une niche centrale couronnée par deux petits anges soutenant un cartouche cordiforme, qui pourrait bien avoir porté des armoiries.
Le tableau représentant sainte Anne enseignant la Vierge,était sans valeur. Le tombeau était droit avec parement d’étoffe.
Le petit autel du nord, dédié à la Vierge, datait du règne de Louis XIV. Deux colonnes torses, à chapiteau composite, autour desquelles s’enroulent des guirlandes de roses, portent un entablement surmonté d’un fronton coupé sur lequel sont assis deux anges. Le tableau, qui n’était pas sans valeur, représentait la Vierge soutenant son Fils sur ses genoux, après la descente de Croix.
On a d’abord remplacé les tableaux par des statues de plâtre; puis, plus récemment, comme par suite de la destruction de l’arc triomphal les autels faisaient une légère saillie sur le choeur, on les a rétrécis au moyen de la scie et du rabot, sans avoir égard à la difformité qui en résulterait, puisque toutes les proportions sont changées.
L’autel de Ste-Anne a souffert encore davantage: on a enveloppé ses colonnes dans des douves de barriques en bois blanc. Enfin, pour compléter l’harmonie du travail, les tombeaux, qui avec leurs étoffes pouvaient produire un effet grandiose, ont été revêtus de découpures figurant une série d’arcades en ogives impossibles. Le maître-autel datait aussi du règne de Louis XIV. Les premiers changements qu’on lui a fait subir remontent à 1834. Ils consistèrent dans la suppression du tabernacle hexagonal et de quelques accessoires, entr’autres un cartel qui surmontait l’entablement, et surlequel on lisait :
EX DONO D…… DE LA CAUVINIERE Cj.
1704.
Il offre un type bien des fois décrit. Des colonnes torses entourées de ceps de vigne, au milieu desquels jouent des
oiseaux, des escargots, etc., portent un entablement surélevé en forme de trapèze. Des vases surmontent les colonnes. Pour accompagnement, deux niches, au-dessous desquelles s’ouvrent des portes qui conduisent à la sacristie. Le tableau, avec cadre sculpté de feuilles de chêne, représente l’Ascension.La fenêtre ogivale du choeur a conservé des restes de vitraux: un Christ en croix avec la Vierge et saint Jean en grisaille, et un blason de gueules à la bande d’or, accompagnée de six merlettes de même posées en orle. La chaire à prêcher, de grande dimension, date de Louis XV. Sa base forme confessionnal, ce qui lui donne un aspect singulier.

La cloche avait une inscription assez intéressante pour être
transcrite ici :
JE SUIS NOMMÉE LEONTINE PAR MESSIRE ASTOLPHE LOUIS LEONORE
MARQUIS DE CUSTINE ASSISTE DE NOBLE DAME AIMÉE LEONTINE DE St
SIMON DE COURTOMER MARQUISE DE CUSTINE ET BENITE EN PRESENCE DE
Mre JEAN BAPTISTE MARIN BORDEAUX MAIRE DE PRÊTREVILLE ET JEAN
LE FRERE CAISSIER.
JEAN BAPTISTE ANTOINE DROUET MA APPORTÉE A LAVILLETTE DE
LISIEUX QUI MA FAITE EN 1821.

Cette cloche, s’étant cassée, vient d’être refondue; on n’a pas jugé à propos de reproduire cette inscription.
J’ai déjà mentionné la chapelle Ste-Anne. Elle a été démolie il y a une vingtaine d’années. Je n’ai pu me procurer de renseignements positifs sur sa structure et ses dimensions.
La place qu’elle occupait est indiquée par un petit oratoire, qui sert d’abri à une statue de la Patronne.

Quatre fiefs se partageaient le territoire de Prêtreville :
Querville, le Coudray, Poix et Prêtreville.
Querville est le seul dont les constructions offrent quelqu’intérêt.
Il est situé à la naissance d’un petit vallon au milieu duquel serpente un ruisseau. Les sources de ce ruisseau
étaient dirigées de manière à remplir les fossés du manoir, dont les bâtiments sont disposés en carré à peu près
régulier, avec cour au centre.
L’entrée est pratiquée dans un pavillon, construit en échiquier de pierres et briques, élevé d’un étage, avec toit
surmonté de deux épis en terre émaillée. Les tuiles sont aussi vernissées de différentes couleurs. Une sorte de petite tourelle, qui contient l’escalier, donne du mouvement à la partie haute, sans faire de saillie sur le mur, de façade. La porte est cintrée, accompagnée d’une poterne carrée. Le reste de la façade et les deux côtés sont composés de bâtiments, partie en échiquier, partie en bois, sans aucun intérêt.
Le corps-de-logisfait face à l’entrée. C’est une grosse maison, construite au rez-de-chaussée en chaînages de brique et de pierre, dont les parties hautes, en bois, n’offrent ni sculptures ni moulures caractéristiques. La cheminée est ornée d’arcatures cintrées.
La porte est accompagnée de pilastres qui portent un fronton cintré.
La face qui donnait autrefois sur le fossé est plus ornée et mieux caractérisée. On peut la diviser verticalement en
deux sections, d’époques distinctes. La première, en pierre de taille au rez-de-chaussée, est, au premier étage, bâtie en bois avec encorbellements. Les colombages sont garnis de potelets. Les ouvertures consistent en deux fenêtres : l’une, largement ouverte, accompagnée de pilastres avec chapiteaux de fantaisie; l’autre, plus étroite, en accolade avec choux frisés, panaches et pinacles. Le poteau cornier est sculpté d’une grosse tête grimaçante se perdant dans des feuillages; les sablières de l’encorbellement ont des rageurs. Ces détails indiquent le commencement du XVIe siècle. La seconde partie est plus moderne et n’accuse guère que le règne de Louis XIII. Elle est éclairée de deux grandes fenêtres cruciformes.
Il n’y a point d’ouverture au rez-de-chaussée.
L’intérieur, depuis longtemps habité par des fermiers, ne donne à mentionner que quelques pavés émaillés. Cependant
la chambre haute du pavillon d’entrée a conservé, sur ses murs, quelques traces de peinture qui ne paraissent pas
bien anciennes. On prétend que cet appartement était une chapelle : la cheminée qui s’y trouve et le reste de ses
dispositions doivent faire repousser cette attribution.
Le colombier se trouve dans la première cour, en dehors de l’enceinte; il est octogone, d’un diamètre considérable et
remonte aussi au XVI, siècle. Il a malheureusement subi des réparations maladroites.

Le manoir de Querville tire son nom d’une famille ancienne, qui n’a pas été sans importance au moyen-âge.
Montfaut inscrit dans sa Recherche : Henri et Richard de Querville.
Le premier possédait le fief dont nous nous occupons ; le second était seigneur du Coudray.
En 1540, Hector de Querville et ses frères puînés, Guillaume et Pierre, produisirent devant les élus de Lisieux.
Hector joua un certain rôle dans les guerres civiles de la fin du XVIe siècle; il fut lieutenant du gouverneur de
Lisieux.
En 1616, Querville appartenait à noble homme Jehan de Querville, sieur du lieu, la Rivière, les fiefs d’Auge et
Douville. Il fut, je pense, le dernier mâle de sa famille ; car un rôle de taille, de 1683, mentionne parmi les exempts damoiselle Anne de Quierville. En 1747, tous ces fiefs étaient passés aux mains de haut et puissant seigneur messire Louis-Marc Antoine de Fauteveau, et, en 1779, dans celles de M. Jean-Baptiste Davy de Boislaurens. Après lui, la terre est échue à l’une de ses filles, Mme de Vauvert, dont la fille unique, mariée à M. de Marguerye, l’a vendue il y a quelques années.
Il y a dans les limites du fief de Querville une autre construction qui mérite une mention. C est le Lieu-Seney,
dont voici le dessin. On ne peut fixer sa daté au-delà du règne de Louis XIII. C’était la maison de campagne d’un Elu
de Lisieux.
La population de Prêtreville est de 531 habitants. Au XVIIIe siècle, elle était de 895 habitants, 179 feux, et à la
fin du XVIIe, de 165 feux ou 825 habitants. Cette paroisse était comprise dans l’élection de- Lisieux) sergenterie de
Moyaux.

4 – Notes de Charles VASSEUR

Carnet «  Doyenné de Livarot ».
10 – PRETREVILLE  – Presteville – Presbyterivilla  – Woylleio

QUERVILLE
Voir :
Etymologie – E. Le Herricher  Avranchin Histoire … Tome I p.617
Ferrières
Formeville I et II p.347 n°50
Hippeau Gouvernement de Normandie VIII p.278 à 281
Congrès Archéologique 1870 p.26
Extraits de la Ste Historique de Lisieux –20.38
Prêtreville fief sur le territoire de Vouilly (canton d’Isigny) Stat. Monumental.tome III p.727.
Election de Lisieux, sergenterie de Moyaux 79 feux
Sous l’invocation de St Pierre
Patronage:
14e  Cilonus de Poix
16e  Capitulum lexiviense
18e le Seigneur

Curés:
le Baron   1764-1774
De Launey 1782  prêta serment en 1789 puis se rétracta peu après. Il
Reprit sa cure après la révolution et mourut vers la fin de l’Empire. Il
Avait succédé à N. de Matharel.

Insinuations:
Presteville
Woylleium In parochia de Prestevilla alias de Woylleio
(Charte de Galeban de Meulan mars 1293)
Thomas de Neuville, seigneur de Presteville
Jacques de Neufville, seigneur de Presteville et des Loges
Christine de Neuville fille du seigneur de Presteville (voir Charité de Surville)
Le Couldray,  fief à Presteville (voir Monstres du Bailliage d’Evreux 24)
Descriptions de l’église du 2 septembre 1859 et 27 juin 1862
Description de la cloche
Je suis nommée Léontine par Messire Astolphe  Louis Léonor, marquis de Custine, assisté de Noble Dame Aimée Léontine de St Simon de Courtemer, marquise de Custine et bénite en présence de Messieurs Jean Baptiste Marin Bordeaux, maire de Presteville et Jean le Frère, caissier.
Jean Baptiste Antoine Drouet m’a apportée à Lavillette de Lisieux qui m’a faite en 1821.
L’inscription est surmontée d’une bande fleurdelysée.
Recherche des Nobles de l’Election de Lisieux de 1540
Robert, Louis, Jean et Jacques dits Loïs, frères, pour justifier leur noblesse ancienne ont produit une lettre de Pierre, comte d’ Alençon et du Perche du 19 septembre 1387 par lequel il mande de délivrer à Etienne Loïs, seigneur du Mesnil et de la Tourisy (?), comme personne noble ladite terre du Mesnil.
Paroisse de Gonneville-Sur-Honfleur
François Féron, seigneur de Presteville a baillé sa généalogie depuis Jean Féron, écuyer, seigneur dudit lieu de Presteville qui épousa en l ‘an 1392 Damoiselle Robine de la Boillye fille de Marc de la Boillye.
Ceux qui tiennent de l’Evêque de Bayeux par fief de haubert ou par membres : Thomas de Presteville.
Extrait d’un registre des archives de la Charité de Presteville du 9 germinal  3e année de la République Française une et indivisible.
Statuts et listes des frères
En faisant la restauration du tableau de l’un des autels de l’église de Presteville on a trouvé derrière une toile détendue, fort détériorée par l’humidité mais portant encore cependant de magnifiques restes de peinture représentant deux personnages de grandeur naturelle : Démocrite et Heraclite.
(cette œuvre semble être de l’école flamande et remonter au règne de Louis XIII.)
Quatre fiefs se partageaient le territoire de Presteville : Querville, Le Coudray, Poix, et Presteville.

QUERVILLE
Description du Manoir de Querville
Le Manoir de Querville tire son nom d’une famille ancienne qui n’a pas été sans importance au Moyen-Age.
Montfaut inscrit dans sa recherche Henri et Richard de Querville.
Le premier possédait le fief dont nous nous occupons, le second était seigneur de Coudray.
En 1540 Hector de Querville et ses frères puînés Guillaume et Pierre produisirent devant les élus de Lisieux. Pour Justifier leur noblesse qu’ils ont dit être d’ancienneté, ils ont produit plusieurs lettres, la première est du samedi après la Pencôte 1345 sur le nom de Henri de Querville, marié à Damoiselle Jeanne du Busc. Ils ont dit justifier leur descente de père à fils depuis leur bisaïeul Henri de Querville, marié à Damoiselle du Rosey.
Hector joua un certain rôle dans les guerres civiles de la fin du 16e siècle. Il fut lieutenant du gouverneur de Lisieux.
E, 1616 Querville appartenait à Noble Homme Jehan de Querville, sieur du lieu, La Rivière, les fiefs d’Auge et Douville. Il fut, je pense, le dernier mâle de sa   famille, car un rôle de taille de 1683 mentionne parmi les exemples Damoiselle Anne de Quierville.
En 1747 tous ces fiefs étaient passés aux mains de Haut et Puissant Seigneur Messire Louis Marc-Antoine de Fauteveau, et en 1779 dans celles de Monsieur Jean-Baptiste Davy de Boislaurens, seigneur de St Jean de Livet etc…. Après lui la terre est échue à l’une de ses filles mariée à Monsieur de Vauvert dont la fille unique qui a épousé Monsieur de Marguerye, frère de l’Evêque d’ Autun, l’a vendue à Monsieur Gardin qui la possède actuellement.
Richard de Querville, écuyer, seigneur du Coudray, assis à Presteville en habillement de vougier à deux chevaux.
Guillaume Quesnel, éscuyer, seigneur d’un quart du fief nommé le Fief de Poix se présenta armé d’un cornet et d’une lance, à deux chevaux  (Monstres du Bailliage d’Evreux)
Recherche de Montfaut 1463
Jean du Quesney de Presteville
Henri de Querville
Richard de Querville
D’Hozier  – 222
curé de Presteville : d’argent à trois chevrons de gueules.
D’Hozier – 48
De Louis, seigneur de Livet : d’azur à la croix d’argent cantonnée de quatre aiglettes de même.
Autres archives SHL :
Achat du 11-02-2003.
Lot n°  14 document n° 200
6) Fondation pieuse en l’église de Saint-Germain de Lisieux, par Me Pierre de Haultemer, prêtre, curé de Prêtreville, et nobles demoiselles Françoise et Guillemette de Vielpont, sœurs, demeurant à Lisieux, 2 mai 1537 ;
Lot n°18
98 / Lisieux et Prêtreville (Calvados). Famille Enault. Pièces de procédure contre Guillaume Mouroult à propos de l’usage de bâtiments, notamment d’un pressoir. 11 pièces papier, 1 parchemin, 57 p. 1713-1740.
LOT n° 71 :
8) PRÊTREVILLE ET SAINT CYR DU RONCERAY, 1/ 1463, papier, assiette de 30 livres et de 50 livres ; 2/ 1605, papier, vente de terre à Saint Cyr du Ronceray.
[1] Il y avait au moins quatre fiefs à Prêtreville:
26″>
a) – le fief dit de Prêtreville , dont Pierre de Neuville, écuyer fit aveu au roi les 2 octobre 1408 et 3 novembre 1453 (A.N. P. 308) et pour lequel il obtint souffrance d’un an du roi d’Angleterre, le 6 novembre 1425 ( B.N. F. fr. 26.048, n° 502) et décembre 1436 ( B.N. p.0 2101, Neufville n° 11.)
b) les fiefs de Querville et du Couldray , tenus de la baronnie de Ferrières par la famille de Querville, et
c) .- le fief de Poix, qui dépendait autrefois du fief Henri de Courtonne ( cf. l’article 6) et qui était en 1444 dans la main du roi (cf. l’article 135) Il semble bien que la rente dont il est ici question est due sur ce dernier fief ».
= Henri de FRONDEVILLE , Le Compte de la Vicomté d’Orbec pour la Saint-Michel 1444. Jean Le Muet, Vicomte et receveur dans Etudes lexoviennes , IV, p. 139.

[2] 1543 – Norolles
Philippe Paisant, écuyer, sieur de Boutemont et de Querville, demeurant à Norolles
Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville.
1564 – Prêtreville
Michel Paisant, écuyer, demeurant à Querville, fils de feu Philippe Paisant, en son vivant écuyer, sieur de Boutemont et de Querville. François Paisant, sieur de Querville, frère dudit Michel
= Notes extraites du tab. de Lisieux par Et. Deville
[3] A moins qu’il ne soit sorti de ses mains pendant quelque temps comme laisse à le supposer l’acte suivant:
1570 , jeudi 29 juin – La Chapelle-Haute-Grue
Noble homme Jehan Aubert, seigneur de Caudemonne et de Querville, demeurant audit lieu de Caudemonne, paroisse de la Chapelle Haulte Gru, vend à Jehan Costard, bourgeois, marchand drapier, demeurant paroisse Saint Jacques de Lisieux, une pièce de terre nommée les grands preys, assise en lad. paroisse de la Chapelle Haulte Gru, près du chemin tendant au moulin dud. seigneur, moyennant 600 livres. Passé à Lisieux, en la maison du Cisne ( Cygne ) , du faubourg de la Porte de Caen.
= Tabel. de Lisieux – Analyse Et. Deville .

Des lieux fortifiés peuvent avoir existé aux « Fortiers » et à la « Hogue ». (Cad. A, 397-401 et C, 265-266). (6).

Voir le site: j.y.merienne.pagesperso Villes et villages du Calvados

[4] 1399 , 11-17 juillet
Information de Guillaume Le Diacre, vicomte de Falaise pour la mise hors de garde noble d’Henri de Querville, écuyer, né à Querville (commune de Biéville-­en-Auge), le 19 juin 1378, fils de Guillaume de Querville, écuyer, mort à Querville le 5 décembre 1391, et pour évaluer ses biens sis à Airan, Estrées-­en-Auge, Hérouville, Ranville, Beuzeville-sur-le-Vey, Auvers et Saint-Pellerin (Manche), Fortmoville, Angerville-l’Orcher et Gonneville-la-­Martel (S.-Mme.).= Arch. nat. Dom Lenoir, 6, pp. 373-374.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle , XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 41.FIN NOTEB
[5] c. 1400
b) les fiefs de Querville et du Couldray , tenus de la baronnie de Ferrières par la famille de Querville…
= FRONDEVILLE Henri de, Le Compte de la Vicomté d’Orbec pour la Saint-Michel 1444. Jean Le Muet, Vicomte et receveur dans Etudes lexoviennes , IV, p. 139.
[6] Paul LE CACHEUX , Actes de la chancellerie d’Henri VI concernant la Normandie sous la domination anglaise (1422-1435) , Rouen-Paris, Lestringant-Picard, 1907, 2 vol., In-8°. Prêtreville, II, 16 – Querville, I, 28; II, 14.
[7] Sur cette question, voir Henry de FORMEVILLE , Histoire de l’ancien évêché-comté de Lisieux – comprend: Introduction à l’Histoire de l’Evêché-Comté de Lisieux. Les Mémoires de Noël Deshays. Les Huguenots et la Saint-Barthélémy à Lisieux. Quatre appendices comprenant la Table du Cartulaire de l’Evêché, les Rôles des Fiefs de la Vicomté d’Auge, de Pont-Authou et Pont-Audemer, d’Orbec, etc., Lisieux, E. Piel, 1873, 2 vol., In-4°, 11-dcliii et 419 p.; pp. ccccxxiij-ccccxxiv..
[8] Voir les notes que nous avons rassemblé sur cette sur cette famille..
[9] Voir ci-dessous dans la BIBLIOGRAPHIE.
[10] Voir Paul LE CACHEUX , op. cit. , p. 14.
[11] Sur ce point voir Jean CUISENIER, La maison rustique: logique sociale et composition architecturale , Paris, PUF, 1991.
[12] Dans sa bibliothèque Guillaume de Hautemer, le maréchal de Fervaques, possède les oeuvres d’Olivier de Serres. Michel COTTIN, Notes sur l’inventaire du maréchal de Fervaques , à paraître.
[13] On ne peut mieux en juger qu’au travers des journaux de Gilles de Gouberville Voir Madeleine FOISIL, Le Sire de Gouberville. Préface de Pierre Chaunu , Paris, Aubier, 1981; et en dernier lieu Madeleine FOISIL dir., Le Cotentin au temps de Gilles de Gouberville Rencontre de Cerisy dans Revue de la Manche , Tome 28, nos 109-111, 1986.
[14] Voir le plan reproduit dans CUISENIER, p. 42.
[15] Sur l’origine et l’emploi de ces briquettes, voir Michel COTTIN, La maison traditionnelle en Pays d’Auge. Matériaux et techniques , Catalogue exposition, Saint-Désir-de-­Lisieux, Octobre 1985, s.l.n.d., (1985).
[16] Sur cette décoration voir l’état primitif du Manoir de la Salamandre, à Lisieux dans l’ouvrage d’Henry de FORMEVILLE, Etudes d’une maison du XVIe siècle à Liieux, dessinées d’après nature par Challamel, avec une notice par H*** Henri de Formeville), Lisieux, Imp. Pigeon  In-4°, 4 p., 8 pl. (sur le titre de la couverture on lit: »Avec une notice par Bruno Gambacio », A Paris, chez Janet, rue St-Jacques, 59, Lith. de Kaepellin, r. du Croissant, N° 20.).
[17] Cette disposition est celle du Manoir des Pavements ou du Manoir d’Aubichon, à Lisieux.
[18] Charles VASSEUR ._ Notes , SHL, Portefeuille Prêtreville :  » tuiles vernissées jaune et vert ».
[19] Charles VASSEUR , id° , « … à droite est une sorte de petite guérite en bois primitivement, que l’on a fait dernièrement reconstruire en brique en sous oeuvre ».
[20] VASSEUR , id° , « Il est à remarquer que les carreaux de l’échiquier qui compose la construction du mur de ce pavillon, ne sont pas d’égale dimension: la brique ne semble y avoir été employée que timidement et comme tentative d’innovation. Un autre bâtiment également en échiquier mais à compartiments réguliers, compose le reste de la façade, à gauche de cette entrée ».
[21] Charles VASSEUR, id°   » Les bâtiments à gauche de l’entrée n’ont aucun intérêt. Une partie même, vient de subir une restauration en briques. Le premier bâtiment à droite est en bois; mais sans plus d’intérêt; le suivant également en bois a conservé des petits culs-de-lampe sculptés sur les poutres verticales, et des poutres horizontales imbriquées avec rageurs. Ces poutres sont en filière, les sablières en encorbellement n’ont pour tout ornement que des moulures ».
[22] Charles VASSEUR ._ id°  » le tout de pierre »..

PREAUX  27



NOTES sur PREAUX  – 27.
(réunion de Notre-Dame de Préaux et Saint Michel de Préaux en 1963)

1 – Bibliographie.
2 – Archives SHL :
3 – Références historiques :
4 – Carnets de Charles VASSEUR : Doyenné de Pont-Audemer.
5 – Extrait de « Tabularia » : Cartulaire de l’Abbaye de Saint- Pierre de Préaux.

1 – Bibliographie.

(Sur les chartes de l’abbaye de Préaux, voir aux AD 14, les copies effectuées par Gaston de BEAUSSE F. 1926. selon CARABIE, La propriété foncière normande, p. 15: la « copie du Cartulaire de Préaux, H 711, en dépôt aux archives de l’Eure… a été effectuée d’une façon déplorable »).
Consultation  (au sujet de la perception des treizièmes appartenant à l’abbaye de Saint-Léger-de-Préaux), s.l., 1789, In-4, 18 p.
(B.M. Pont-Audemer)
Louis DU BOIS.- Histoire de Lisieux, Lisieux, Durand, 1848, t. II, pp. 52-70; 137-143
DUBUISSON-AUBENAY, Itinéraire de Normandie publié par le chanoine Porée, avec la collaboration de MM. Louis Régnier et Joseph Depoin, Rouen-Paris, Lestringant-Picard, 1911. In-8°,  XXII-293 p. (Société de l’Histoire de Normandie),
FAUROUX Marie, Actes des Ducs de Normandie in MSAN., XXXVI, 1961
Détail des biens des abbayes dans le Pays d’Auge, l’Hiémois et le Lieuvin
– Saint-Pierre-de-Préaux : Bonneville-sur-Touques, champs et salines, pp. 362
= 1035-1066
GAZEAU Véronique, Monarchisme et aristocratie au XIe siècle: l’exemple de la famille de Beaumont, Thèse de 3e cycle (Pr. Le Marignier ?)
GAZEAU Véronique, « Le domaine continental de l’abbaye de Notre-Dame et Saint-Léger-­de-Préaux au XI° siècle « , Ann. de Norm., 36, 4-1986, p. 347 sq.
GAZEAU Véronique, « Le rôle de Raoul dit « de Beaumont » dans la formation du patrimoine d’Onfroy de Vieilles, seigneur de la basse vallée de la Risle, dans la première moitié du XIe siècle », Ann. de Norm., 38, oct. 1988, p. 339 (résumé de communication)
GAZEAU Véronique, Le temporel de l’abbaye de Saint-Pierre-de-Préaux au XIe siècle in Recueil d’études en hommage à Lucien Musset, Cahiers des Annales de Normandie, N° 23, 1990, pp. 237-255
LAPORTE dom Jean, Inventio et miracula Sancti Vulfranni, étude critique par… dans Mélanges publiés par la Société de l’Histoire de Normandie, Quatorzième série, 1938, pp. 9-87
miracle abbesse de Saint-Désir-de-Lisieux, p.87; Le Breuil-en-Auge, Ponchardon, Ticheville,  Grestain, abbayes de Préaux.
LESQUIER Jean, « Les Etudes de M. Haskins sur les institutions normandes, de Guillaume le Conquérant au XIIIe siècle, BSAN, XXXII, 1917, pp. 93-95
Annexes:. III.- Liste des Chartes de Geoffroy Plantagenêt… (Almenêches, Le Bec, prieuré de Saint-Hymer, Préaux, Rouen, corporation des cordonniers. Séjour à Lisieux; Saint-André-en-Gouffern; Saint-Evroul;
HENRY Jacques, Les Abbayes de Préaux La Normandie Bénédictine au temps de Guillaume le Conquérant (XIe siècle), Lille, 1967, pp. 191-228

GAZEAU : »L’article… comporte de nombreuses erreurs… »

HENRY Jacques.- L’ancienne abbaye de Saint-Pierre de Préaux, des origines à la Révolution, Communication SHL, 29 novembre 1966; 31 janvier 1967; 28 février 1967; 30 mai 1967
MUSSET Lucien, « Comment on vivait au Moyen Age dans la région de Pont-Au­demer d’après les chartes des abbayes de Préaux (XIe-XIIIe siècle) », Connaissance de l’Eure, N° 31, Printemps 1979.
Lucien MUSSET, « Autour de la basse Dives: le prieuré de Saint-Pierre-de-Rou­ville et ses dépendances d’après ses plus anciennes chartes », BSAN, LIX, 1969-1989 (I), (1990), pp. 246-258
abbaye de Préaux,
ROSTAND André, « L’œuvre architecturale des Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur en Normandie (1616-1789) », BSAN, XLVII, 1939 (1940), pp. 82-224, XVII pl. h.t.
Saint-Pierre de Préaux

2 – Archives SHL :

FONDS 1F
1F672 : 1712 : lettre adressée à l’abbé de Préaux. (quel Préaux ?)
1F758 : mars 1768 : M. de Préaux à Préaux, différent. (quel Préaux ?)
FONDS BOUDARD :
2FK10- abbayes diverses : Thiberville, Lonlay, La Lyre, Saint Thaurin d’Evreux, Saint Sauveur le Vicomte, Villiers, Silly, Cerisy, Préaux, La Trappe, Sainte Barbe, Saint André de Gouffern, Jumièges. (1 carton)
2FK131 : Abbaye de Préaux.
FOND DEVILLE
9 FB -1 – LISIEUX
1 – Généralités  – 1 – Analyse d’un Missel du XII° siècle ayant appartenu à un moine de Préaux Ms. 16 Bibl. mun. de Lisieux. Nombreuses notes manuscrites sur la vie de l’abbaye et des habitants de la région.

3 – Références historiques :

L’ABBAY ROYALE DE SAINT LEGER DE PRÉAUX – Ordre de St Benoit.
Abbesses. — M.-A. de Gimel de Lentilhac – G.-M.-A. de Bouille de Créances.
Chapelle N.-D. et St-Léger.— CHAPELAINS.— P. Delauney – L.-A.Lorette – J.-B. Hermier
Chapelle Ste- Trinité. — CHAPELAINS. — J.-F. Pottier de Prétreville. — L -A. Lorette. — V. Pupin. — R. J. Pupin.
Chapelle St-Laurent.— CHAPELAINS. — J. Moulin. – C.R Guersent.
Chapelle de Requiem.— CHAPELAINS.— C Roussel.-B. Hermier. — L.-A. Lorette. — C.-N. Maurice. — J.-A. Léger. — L. Caulais — C.-N. Maurice.
(Toutes ces chapelles étaient à la nomination de l’abbesse de St-Léger.)

1034-1035 – Daubeuf
Pierre, moine de Fécamp, richement pourvu, après avoir été profès à Fécamp, et après avoir vécu avec des frères dans la forêt de Bonneville à l’église St Martin de Flavile se rendit à Préaux pour y vivre reclus.
« … in silva de Bonevile in ecclesia Sancti Martini Flaviville (sic), cum quibusdam fratribus habitavit. Inde vero ut reclusus sicut dictum est efficeretur, Pratellum venit ».
= FAUROUX, n°88, p. 230
1613, 23 août
Partage entre Jacques de Carel, écuyer, sieur des Préaux et de Blosseville, et François de Coursy, écuyer, sieur de Ferrières, et Noël Mahiel, écuyer, sieur de Bonnebos (Bonnebosq) pour la succession de feue Louise de Morainville.
= Catalogue des Archives du Collège héraldique de France – Normandie – N° 133
1787, 29 octobre – Préaux
Lettres de garde-chasse données à François Moutier, par noble dame Antoinette-Catherine Le Vasseur, dame et patronne de Préaux et de la Nolard.
= Arch. SHL. FF 385.

4 – Carnets de Charles VASSEUR : Doyenné de Pont-Audemer.

18 – Préaux
Voir
Mémoires des Antiquaires de Normandie Tome 23 p.229 n°1307
Fondation des deux abbayes – Histoire de la Maison d’Harcourt Tome III p.20
Formeville II 19-25-32-68-78-79-99-124-198-200-206-211-214-244-262-272
« 553 »
Delisle – Catalogue des Actes de Philippe Auguste n°2024 p.553.

Maladrerie de Préaux
Patron : le Roy
Revenu 200 livres
Restes du château XIe siècle, au nouveau moulin, route d’Epaigne (A. de Caumont)
Fontaine St Pantaléon où l’on vient pour l’hydropisie ‘A. de Caumont)
Préaux c’est le nom de deux paroisses et deux abbayes, l’une de Bénédictins, l’autre de Bénédictines, situées dans le diocèse de Lisieux.
L’abbaye de St Pierre est possédée par les Bénédictins et reconnaît pour fondateur Onfroy de Vieilles, baron de Préaux, seigneur de Pont Audemer, comte de Meulan et de Beaumont le Roger.
L’église construite en croix est belle, complète et a dix piliers de chaque côté dans la longueur avec des bas côtés, un bon orgue et un gros clocher en façon de dôme. Le chœur dont les chaises sont neuves, et d’une riche menuiserie, est entièrement couvert de plomb. Le grand autel est assez bien doré ; il y a deux châsses posées aux deux côtés, qui renferment diverses reliques. Elle fut réformée en 1650 par les Bénédictins de la Congrégation de St Maur.
Ce fut la femme du même Onfroy de Vieilles qui fonda l’abbaye des Bénédictines sous le titre de St Léger. Leur église est assez grande et son autel, isolé, beau et fort dégagé. Six colonnes de marbre y portent une demi-couronne impériale dont les branches ouvertes sont dorées, ornées et accompagnées de plusieurs ouvrages de sculpture. Le Tabernacle est aussi de marbre. (Thomas Corneille)
S’il faut en croire les auteurs de la Gallia Christiana, le monastère de St Pierre de Préaux aurait existé dès le temps de Louis le Débonnaire, et le normand Onfroy de Vieilles et sa femme Alberede n’auraient fait que procéder à une restauration en 1035.
Cependant Ordéric Vital paraît leur accorder tous les honneurs dus à des fondateurs ; «  Onfroy de Veulles (Vieilles),fils de Turold de Pont Audemer, commença à Préaux la construction de deux couvents, l’un de moines et l’autre de religieuses. Roger de Beaumont, son fils, aima beaucoup ces établissements ; il les enrichit avec joie sur ses propres revenus » (Livre III ; trad. Guizot tome II p.12)
Voici suivant les historiens de Normandie, les événements qui donnèrent lieu à cette fondation.
Pendant la minorité du Duc Guillaume, un grand nombre de seigneurs normands prirent prétexte de son illégitimité pour lever l’étendard de la révolte.
Parmi eux se trouva Roger de Toëni, homme puissant et superbe. Honfroy de Vieilles (de Vetulis) qui était resté fidèle à son souverain, fut un de ceux qui éprouvèrent sa rage ; il promena les ravages et l’incendie sur ses terres. Ce voyant, Honfroy et ses deux fils, Roger de Beaumont et Robert, réunissent leurs amis et leurs gens et vont à la recherche des dévastateurs. Roger de Beaumont parvient à les joindre et après un combat sanglant, où Roger de Toëni fut tué, il reste victorieux. C’est en reconnaissance de ce succès que vers l’an 1048 Honfroy et ses fils auraient construit un monastère en l’honneur de St Pierre, auquel il donna toute sa terre de Préaux, Selles, Campigny et St Martin le Vieux ; Il construisit aussi, probablement à la prière de sa femme (fille du seigneur de la Haye, Auberle (Alberede ?) un monastère de filles en l’honneur de St Léger, dans ce même lieu de Préaux.
Cependant il n’acheva pas entièrement son œuvre, il laissa ce soin à son fils Roger, qui s’y appliqua avec zèle.
Odon Rigault :
19 des kalendes de février 1249, le lendemain de l’octave de l’Epiphanie, il arrive à préaux où il passe la nuit à l’abbaye de St Pierre. Il y avait 30 moines, 1100 livres de revenu, 300 livres de dettes et 400 livres empruntées à usure à un juif.
18 des kalendes de février, visite du monastère de St Léger. Il y avait 45 religieuses, 700 livres de revenu, 300 livres de dettes.
Le jour des nones de janvier 1254, visite de l’abbaye de St Léger, 45 nonnes.
Le 8e jour des ides de janvier, visite de St Pierre, 30 moines, tous prêtres excepté 5.
Le 3 des kalendes de janvier 1257 à St Pierre de Préaux 30 moines.
Le 2 à St Léger, 45 religieuses (habent duos parvos canes, tres escuriolas)
4 des Kalendes de janvier 1269 St Pierre de Préaux 32 moines tous prêtres et 2 novices.
3 des kalendes de janvier 1267 St Léger de Préaux 45 nonnes.
En 1463 Montfaut trouva noble à Préaux Geoffroy de St Aubin
En 1469 fut sommés de comparaître aux Montres du Baillage d’Evreux Pierre de St Aubin pour le fief de Préaux, qui fit défaut, estant en l’ordonnance et service du Roy notre sire.
Notre Dame de Préaux  – B.M de Pratellis
Voir :
Mémoires des Antiquaires de Normandie IX p.368
Election de Pont Audemer, sergenterie de Préaux
1 feu privilégié
42 feux taillables
Sous l’invocation de Notre Dame
Patronage:
XIVe, XVIe et XVIII : abbas de Pratellis
Chapelle de la Trinité
Patronage:
XIVe : abbas de Pratéllis
XVIe abbatissa loci
XVIIIe l’abbesse du lieu
Chapelle en l’église de Notre Dame de Préaux
Patron : l’abbé de Préaux
Insinuations:
Il existait très anciennement un monastère auquel Ansegise, abbé de Fontenelles ; légua du temps de Louis le Débonnaire, la somme de 15 sols. Onfroy de Vieilles, fils de Touroude, le reconstruisit vers 1034. Roger de Beaumont, son fils aîné, acheva la fondation commencée par son père.
Trente deux paroisses étaient soumises à l’abbaye de Préaux.
Elle eut 49 abbés
L’église était romane ; les bâtiments avaient été reconstruits en 1726
L’enclos contenait 18 acres.
En 1844 Notre Dame et St Michel de Préaux ont été réunis.
(A. Le Prevost)
Notre Dame de Préaux : l’église paroissiale date du XIe siècle
C’est la patrie de Guillaume de Poitiers, traduit pas Mr Guizot à la suite de Guillaume de Jumièges, dans ses mémoires sur l’Histoire de France. (Voir Guillaume de Poitiers p.321)
On a trouvé sur ce territoire des tuiles et des fondations romaines.
St Michel de Préaux
Voir
Mémoires des Antiquaires de Normandie IX p.368
Sous l’invocation de St Michel
3 portions
Patronage:
XVIe et XVIIIe : abbatissa de Pratellis

Curés:
1ere portion
Roussel 1764
Hermier 1774
Hermier 1783-1787

2e portion
Moulin 1764
Crosville 1774
Léger 1780-1787
3e portion
Moulin 1753-1787

Insinuations
Description de l’église de St Michel du 18 juillet 1867 qui à cette date n’avait plus desservant
Dans notre contrée comme partout, il y eut des vins de différentes qualités. Par exemple, celui de St Michel de Préaux, près de Pont Audemer, était, dès le XIe siècle, si peu digne des palais délicats, que les religieuses de St Léger l’abandonnaient à leurs domestiques. Ce sont les vignobles produisant des vins de cette espèce, qui durent, en général, disparaître les premiers.
(Canel – Blason populaire de la Normandie I-132)
Abbaye de St Pierre de Préaux
Voir :

Delisle – Rouleaux des Morts :

p.206 – Rouleau de Mathilde, abbesse de Cane – 1113
p.288 – Rouleau de Vital de Savigny – 1122
p.473 – Rouleau de Montivilliers – 1398.
p.488 – Rouleau de Jumièges – 1462
p.360 – Rouleau de Préaux XIIe siècle.
Bulletin des Antiquaires de Normandie 1875/1876 Tome VIII p.68., comte de Meulent et Henry comte de
Mémoires des Antiquaires de Normandie X p.463.
Histoire de la fondation de l’abbaye de Préaux, au diocèse de Lisieux, unie à la congrégation de St Maur, de sa restauration et de ses principaux bienfaiteurs (Bibliothèque de St Germain des Prés, citée par La Roque – Histoire d’Harcourt I-20)
Extraits d’une chronique 1115
La fondation des abbayes de St Pierre et de St Léger de Préaux faite l’an 1048 par Honfroy, seigneur de Veules et Roger, seigneur de Beaumont et Robert, sénéchal de Normandie, enfants dudit Honfroy qui était fils de Touroude, seigneur du Pontaudemer, de Brotonne, de Beaumont, de Préaux et plusieurs lieux – laquelle fondation fut augmentée par Robert comte de Warvinie enfant dudit Roger comte de Beaumont et par Valeran comte de Meulan et Robert son frère, comte de Leicester, enfant dudit Robert comte de Meulan.
Suit le latin de la chronique écrit par un moine de l’abbaye, nommé Guillaume, il prend occasion d’écrire parque que pendant les guerres qui avaient ravagés le pays les monastères et les églises de Préaux avoient été détruites, les murs renversés, les chartes, les livres et les vêtements brûlés.
L’abbaye a pour armoiries un eschiquier et au deysous est escrit Honfroy de Veule, premier fondateur de Préaux.
On voit dans le chapitre cinq représentations de cinq personnages élevés en bosse de pied et demi de terre dont il y en a trois côte à côte l’un de l’autre couchés de leur long, celuy du mitan porte longue barbe celui du côté droit barbe rasée celui du côté gauche semble n’en avoir point, tiennent en main droite chacun un coutelan la pointe desquels donne sur le soulier reserné celuy du côté droit qui à la main sur le poitrine la pointe de son épée allant sur son épaule entre les pieds de celuy du mitan  paroit visage d’homme et entre les pieds des deux autres paraissent figures d’hommes.
Au pied de ces trois il y a une autre tombe élevée aussi en bosse vu il y a représentation de deux autres personnages tenans chacun en main droite figure de coutelan et en senestre figure de bâton qui sont au pied des autres vers le soleil levant et au pied desquels paraissent être des chiens on m’a dit que ce sont les représentations des cinq fils de Honfroy de Veule ; sur le bâton de celui du costé gauche est écrit en lettre nouvelle Robert, sénéchal de Normandie fils de Honfroy.
En laditte abbaye au costé gauche au destour du grand autel de l’église dans une chapelle entre deux piliers est portrait d’homme qui l’on dit être Honfroy de Veullen représenté avoir une tête de religieux élevé de terre de deux pieds, l’épée au côté, botté, éperonné, les mains jointes sur l’estomac au dessous un livre ouvert, à son côté gauche un échéquier ou damier ceint d’une ceinture façon baudrier fort large prennant de la gauche à droite descendant sur la cuisse gauche, à côté droit de la tête il y a représentation d’enfant ; lequel Honfroy est sur une table de pierre soutenue et portée par quatre mâtiens et autour de ses pieds figures de chiens, paroit être vêtu d’un corcelet qui va bien bas et qui paroit être émaillé.
Dans le chœur de l’église des dames au côté gauche il y a une représentation de femmes élevée en basse de deux pieds, couchée sur uen table de marbre ou pierre aux côtés de ladite table est écrit ; ci-gist Noble Dame Auberée vivant femme de noble homme Messire Honfroy de Veulen laquelle fut fondatrice de l’abbaye de céans et mourut l’an de grâce 1045 le 28 décembre il y a à ses pieds un mâtin.
A la muraille de l’église du prieuré de St Gilles de Pontaudemer il y a figures de plusieurs personnages entr’autres de deux où sur leurs têtes est écrit sur l’une Galeran et sur l’autre Robert.
Même chronique  (Laroque)
Fondation de l’abbaye de Préaux
En l’an de l’incarnation mil trente huit par dévotion, furent deux abbayes fondées aux vals de Préaux scituées, l’une  est le monastère fondé en l’honneur de St Pierre, moynes y prient dévotement pour leur fondeur  bien humblement Humfray de Vieilles avoit nom bon en recommandition, la première pierre fust mise audit lieu par lui fust  assise au temps de Philippe cinquième Roy, après l’an mil trente trois, pour lors régnoit Duc Guillaume, là on prioit pour son âme pour et afin que ses péchés lui fussent par Dieu effacées considérant quand nous mourons autre chose n’importeront si non le bien et le mal fait que au monde avons attrait.
Derechief  firent dévotion  tost (?) après la perfection de St Pierre la belle église il  l’est très noble entreprise par moyen et ayde de Dieu qui a bien voulu fonder en ce lieu en la requeste de sa femme d’Alberée, sa bonne dame, en l’honneur de Dieu et Marie la vierge mère et …… ainsi qu’il voulut besougner fonder en ce lieu de St Léger, dames de grande charité y vivent en humilité de cœur aussi d’intention ils gardent leur religion priant Dieu leur créateur pour elles et leur fondateur lequel leur élargit pardon des biens, Dieu leur face pardon.
Le jour de son obit  veut rendre c’est le vincgtiesme de septembre avec neuf il faut le mettre ce jour le faict qui yveut être le cinquiesme diceluy mois l’obit d’Alberée  … (signé Wale)
Prions Dieu aussi pour la noble Alberée laquelle fust cy enterrée car la représentation fut mise par dévotion  soutenis (?) que je vous en diray c’est le septiesme jour de may mil avec cents soixante et dix adjoutés huit pour le vrai le dis, tout fut parfait c’en que voyés par charité Dieu priez une oraison en soi dite belle pour une marguerite (?) affin que sen péchés defface à nos bienfaicteurs pardon face ; Amen.
Grâces des biens son redempteur
Au triomphant au paradis
Louanges, bons mots et beux dicts,
Rendons toutes pour le fondeur
Jettons pleurs, cris au créateur
Pour Alberée et ….
Grâces des biens au triomphant
De long, de lé et de grandeur
Par Marguerite cy just mis
Ce cercleu ainsi entrepris
elle feist … de bon coeur
grâces des biens.
Epitaphe
Nostre vrai Dieu et Nostre Dame
Devons prier de corps et d’âmes
Bien humblement
Pour Alberée dignement
Qui fust fonder dévotement
Cette église belle sans blasme
Devant vous en forme de femme
Se représente sans diffame
Les mains jointes bien doucement.
Notre vrai Dieu
Prier devons
Bien humblement
Qui mal en dict, il est infame
Et en requiet mauvais fame
D’amphement
Pour une more l’enterrement
Cy-gist son corps Dieu en ayt l’âme
Nostre vrai Dieu – Amen.
Signe Wale
Pour Abbaye de St Pierre de Préaux
Voir encore :
Académie de Rouen 1832 p.250
Delisle – Echiquier p.77 n°306 – p.113 n°457 – p.193 n°830
Mémoires des Antiquaires e Normandie Tome 23 p.271 n°1487
Mémoires des Antiquaires de Normandie Tome XXVI p.183
Bulletin Monumental 1855 p.563 note 2 – 1854 p.431.
Corde – Pierres tombales planche 43.
Archives Normandes I p.132-p.235-236.
Catalogue de la Ste Historique de Lisieux 1872 p.20 n°41 et Extraits p.20 n°44.
Archives de l’Eure – Abbaye de St Pierre de Préaux de 1250 à 1789 – 1 liasse -61 pièces
St Pierre de Préaux – Vue signée F.G de la Trembalye dans le Monasticon Gallicanum – Bibliothèque Ste Geneviève de Paris Tome II (37)
Abas de Pratellis pro omnibus bonis
Décimes 1810 livres
Revenu   15000 livres
Chapelles Notre Dame
St Nicolas
St André en l’abbaye de Préaux.
St Michel
Ste Catherine
C’est sur Notre Dame que se trouve l’abbaye des Bénédictins.
L’église fit consacrée en 1101 sous le troisième abbé et longtemps après la fondation et même la mort du fondateur qui eut lieu vers 1173.
En 1208, Thomas, onzième abbé, restaura le dortoir.
Dans les guerres du XIVe siècle, le monastère, avec son enceinte de tours et de murailles, fut entièrement détruit. Tout le mobilier fut livré aux flammes. Il ne resta debout que l’église. Robert II Houel qui gouverna de 1320 à 1331, orna le monastère de nouveaux édifices ; où il eut soin de faire mettre ses armoiries, puis il transféra le tombeau du fondateur de la nef qu’il occupait humblement, jusque dans le chœur, où l’on voyait aussi la sépulture de Guillaume, 2e abbé, placée sous enfeu dans le mur à droite du sanctuaire.
En 1418 l’invasion anglaise, força les moines à émigrer et comme toujours l’envahisseur mit le temporel sous le séquestre. L’abbé ne put reprendre possession que le 16 février de l’année suivant 1419.
Il va s’en dire que l’abbaye eut beaucoup à souffrir de la part des Huguenots pendant les luttes du XVIè siècle.
Rien d’étonnant qu’elle soit restée depuis lors languissante.
En 1650 Guillaume de l’Aubespine touché de sa triste situation y introduisit la Réforme avec la Congrégation de St Maur.
En 1726 les religieux de Préaux avaient remplacé par un édifice plus vaste la maison qu’ils avaient élevée à la hâte après la destruction de leur ancien monastère au XIVe siècle. Cette nouvelle construction communiquait à leur église. Ils réédifièrent en même temps leurs autres bâtiments ; il n’en reste plus actuellement qu’une petite maison d’habitation et l’Abbatiale qui vient d’être changée en moulin à blé.
L’église est rasée ; elle avait la forme d’une croix et mesurait 64 pieds de large sur 160 de longueur. Elle avait conservé des vestiges de sa première construction en style roman, mais elle avait été plusieurs fois restaurée.
Abbés de Préaux
Ansfred mort en 1078
Guillaume Ie mort en 1096
Gaufred mort en 1101
Richard I de Journeaux mort en 1131
Richard I de Conteville mort en 1146
Regnald ou Renaud mort en 1152
Michel de Tourville 152/1168
Henri Ie 1168/1182
Osbern
Guillaume II, abdique vers 1205
Thomas mort en 1216
Adam élu en 1216
Bernard de Combon
Anfred Ie
Barthélemy
Anfred II mort en 1266
Guillaume III du Hamel 1266/1284
Robert Ie Houel
Radulfe Morel
Robert II Lionnel, mort après 1331
Hneri II mort en 1337
Jean Ie de Carretot mort en 1353
Guidon mort vers 1362
Guillaume IV Binet mort vers 1369
Jean de Dormans Cardinal mort en 1373
Vincent le Lieur mort en 1418
Guillaume V le Roy
Roger Sorel
Jean II Moret
Etienne Bertaut mort en 1438
Jean III Halluin mort en 1458 ou 1459
Jean IV Agasse mort en 1476
Antoine Raguier, évêque de Lisieux mort en 1482
Olivier de Pontbriant
Jean V Leveneur, cardinal, évêque de Lisieux 1506/1535
Jacques d’Annebaut, cardinal, évêque de Lisieux
Guillaume VI de Vieux Pont 1554/1559
Charles Ie, cardinal de Lorraine jusqu’en 1566
Guillaume VII de l’Aubespine jusqu’en 1572
Nicolas Jacoppin, mort en 1584
Guillaume VIII de l’Aubespine vers 1600
Charles II de l’Aubespine 1611/1653
Jules, cardinal Mazarin 1656/1661
François Marie, cardinal Mancini 1663
Melchior de Harod de Senevas 1673/1694
Jean VI d’Estrées 1694/1718
Thomas François Marie de Strickland de Sozerghe 1718/1740
Henri Constant de Lort de Serignan de Valras 1743
de St Aubin 1745
Charles III Antoine Gabriel d’Osmond de Médavi 1785
Epistolas Abbatis Pratellensis  texte en latin
Mabillon – texte en latin
Itinéraire de Jean sans Peur – Abbaye de Préaux 22 mai 1202
Richard, abbé de Préaux, dédia à St Anselme un commentaire sur la Genèse, qui commençait à l’endroit où St Augustin avait fini le sien, c’est-à-dire à la sortie d’Adam et d’Eve du Paradis terrestre ; cet abbé n’ayant pas voulu par respect pour St Augustin, donner une autre explication que la sienne des premiers chapitres de ce livre (Lettres de St Anselme Epistre 102) D.Remy Ceillier XXI p.327.
Extrait des registres du Grand Conseil
Louis par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre : A tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut : Savoir faisons, comme par arrêt ce jourd’hui donné en notre grand conseil, entre notre ainé Anne Mauduit, écuyer, sieur de Fatouville et de la Bataille, seigneur haut, moyen et bas justicier de la paroisse d’Estreville, demandeur suivant l’exploit d’assignation du Châtelet de Paris du 12 janvier 1705, con trôlé à Paris ledit jour, à ce qu’il soit dit qu’il jouira des droits honorifiques de ladite paroisse d’Etreville après le patron et à l’exclusion de tous autres, et qu’il aura son banc du côté de l’évangile qui est la seconde place ; à l’effet de quoi, Messire Jean d’Estrées, abbé de l’abbaye de Préaux, et en cette qualité patron de ladite église paroissiale d’Estreville, sera tenu d’ôter son banc dudit côté de l’évangile et de le mettre du côté de l’épître qui est la première et plus honorable place du chœur, laquelle appartient au patron, si mieux n’aime le patron consentir que ledit seigneur haut justicier, mette et place son banc du côté de l’épître où le curé a entrepris de mettre son lutrin et à cet effet sera tenir ledit seigneur et patron d’obliger le curé de retirer son lutrin, en telle sorte sur ledit seigneur haut justicier puisse placer son banc dudit côté de l’épître, vis-à-vis et sur le même alignement de celui dudit seigneur patron ; et pour le trouble qu’il soit condamné aux dommages et intérêts aux dépens, évoqué à notre conseil d’une part et Messire Jean d’Estreés, notre conseiller en nos conseils, ci-devant notre ambassadeur en Portugal et en Espagne, commandeur de nos ordres, abbé de l’abbaye de St Pierre de Préaux, défendeur et évoquant ladite demande à notre exploit du 15 janvier dernier d’autre part ; et entre ledit sieur Mauduit de Fatouville, demandeur en requête du 7 du présent mois de février, à ce qu’en conséquence des trois lettres missives de Maître Michel Ferra, curé d’Estreville des 26novembre, 7 décembre 1704 et 4 février 1705 par lesquelles il consent d’ôter don banc et lutrin et le placer en telle sorte que le banc du patron puisse être placé au même endroit du côté de l’épître joignant la balustrade du sanctuaire de ladite église. Les fins et conclusions prises par le demandeur par son exploit du 12 janvier dernier lui soit adjugé avec dépens d’une part, ledit sieur abbé d’Estrées défendeur d’autre, après que Mahieu, pour ledit sieur Mauduit de Fatouville a conclu de ses demandes et requêtes, Cochain, pour ledit sieur abbé d’Rstrées, a été oui et conclu à la maintenue dans les droits honorifiques sans ladite église d’Estreville et de Benoît de St Porc (Pore) pour notre procureur général a aussi été oui ? Icelui  notredit grand conseil a maintenu et  gardé, maintient et garde la partie de Cochain en qualité de seigneur patron en la possession et jouissance des droits honorifiques dans l’église paroissiale d’Estreville et d’avoir son banc dans la première place du chœur de ladite église, a pareillement maintenu et gardé, maintient et garde la partie du Mahieu en qualité de seigneur haut justicier en la possession et jouissance des droits honorifiques dans ladite église après la partie de Cochain, et à l’exclusion des tous autres et d’avoir son banc à la seconde place du chœur de ladite église. Ordonne que le banc de la partie Cochain sera mis du côté de épître et celui de la partie Mahieu du côté de l’évangile, l’un et l’autre attenant la balustrade du sanctuaire ; et à cet effet ordonne que la partie ôtera et fera ôter et retirera le lutrin et banc qui sont à la place où doit être mis le banc de la partie de Cochain, pour être ensuite le banc de la partie de Mahieu mis du côté de l’évangile, dépens compensés. Si donnons en mandement, au premier des huissiers de notredit conseil….
Donné « en notredit conseil à Paris le 19e jour de février l’an de grâce 1705 et de notre règne le 62e.
Collationné avec paraphe et au dos : par le Roi, à la relation des gens de son grand conseil.
Signe : Soufflot (avec paraphe)
(Mémoires du clergé Tome III p.1401-1402-1403)
Au XIVe siècle les religieux de Ste Barbe de Préaux et de St Imer consommaient du cidre (Delisle – Classe agricole p.474)
1074-Octobre
Tombeau de Himfridus de Vetulis, fondateur et moine de l’abbaye de Préaux en Normandie dans cette église. Pl. in 8° en hauteur – Mabillon – Annales ordinis Sancti Benedicti – Tome V p.83 dans le texte.   – (Heumin III p.17)
1165
Tombeaux de cinq moines de l’abbaye de Préaux en Normandie, bienfaiteurs de ce monastère et descendant de Himfridus de Vetulis, son fondateur, dont le dernier mourut en 1165
Pl in f° en hauteur – Mabillon – Annales ordinis Sancti Benedicti Tome V p.329 dans le texte.
(Heumin III p.119)
Robert, comte de Meulan et de Beaumont le Roger meurt en 118 ; grand conseiller du Roi Henri Ie un des plus sages et mieux versés aux affaires de l’Etat. Il est inhumé à Préaux.
HenriV supprime en Angleterre les prieurés appartenant à l’abbaye de (Monasticon Anglicanim)
Un cahier énonçant les annales bénédictines de Mabillon ainsi que les insinuations concernant l’abbaye de St Pierre de Préaux.
Richard – abbé de Préaux (Histoire Littéraire de La France Tome XI)
Journal de Pont Audemer – un article dur l’état temporel de l’abbaye de St Pierre de Préaux en 1770 d’après le document original par Alfred Reautey.
Abbaye de St Léger de Préaux
Voir :
Mémoires des Antiquaires de Normandie Tome 23 p.223 n°84 et Tome 26 p.186
Bibliothèque de l’Ecole des Chartes B.III 383 1ere table p.78 col.1

Delisle – Rouleaux des Morts

p.207 – rouleau de Mathilde abbesse de Caen 1113 ;
p.289 – Rouleau de Vital de Savigny 1122
p.360 – Rouleau de Préaux XIIe siècle
p.473 – Rouleau Montivilliers 1462
p.161 – Rouleau de St Bruno 1101
Archives de l’Eure de 1227 à 1747 – 1 liasse 26 pièces et de 1499 à 1785 1 liasse 15 chartes
Insinuations
Abbatissa monialium de Pratellis
Chapelle St Laurent en ladite abbaye
Raoul de Varneville, évâque de Lisieux consecravit anno eodem (1183) altare in honorem SS Thomae et Leodegarii  martyrum in ecclesia Pratellensis
L’abbaye de St Léger, occupée par des Bénédictines, était sur le territoire de la paroisse de St Michel de Préaux. Il n’en reste absolument aucun vestige. Du reste elle avait été réparée et augmentée, c’est-à-dire considérablement défigurée par Madame Marie de la Fontaine, qui tenait la crosse abbatiale de 1647 à 1654.
On a trouvé à St Michel de Préaux des constructions romaines, des médailles et quelques objets d’argent.
Prieures de St Léger de Préaux
Emma, sœur de Guillaume le Poitevin
Ansfride
Cécile
Mathilde Ie
Elisabeth
Françoise Ie Martel
Prichilde
Isabelle de Montfort
Mathilde II morte en 1221
Georgette morte 1256
Nicole de Cordelon démise 1294
Emma de Quinquerbourg morte 1345
Aelis ou Aalips
Pétronille Ie le Brehro
Jeanne
Pétronille II du Bosc morte 5 mai 1462
Marguerite Ie du Bosc 1462/1503
Marguerite II Suhart morte 1513
Guillemette du Quesne morte 1535
Jacqueline du Quesne morte vers 1580
Marguerite III de Souvré morte 1620
Anne de Souvré
Marie de la Fontaine 1633/1654
Antoinette de la Fontaine 1654/1656
Claudine de la Fontaine démise 1676
Françoise II Olivier de Leuville morte 1685
Anne Thérèse de Rohan Guéméné 1713/1729
Louise de Vaudetur de Persan 1685/1713
Angélique Eléonaore de Rohan de Guéméné 1729/1731
Marguerite Candide de Brancas 1732
Madame de Bouillé 1789
Chanceliers de France – 82-François Olivier de Leuville, président au parlement, démis en 1580 puis rétabli et mort en 1560 (de Barthelemy – La Noblesse avant et depuis 1789 p.219)
Chapelle de Requiem
Neustria Pia – liste des reliques
Mémoires des Antiquaires de Normandie Tome XXIII p.223 col.2 commencement 12 octobre 1419 texte en latin
Au XVIe siècle, les choses, hélas, n’y allaient pas mieux qu’au XIIe. Les conflits d’élections étant fréquents alors, souvent des filles nobles vinrent à Rouen, au palais, se disputer la crosse abbatiale et là, poussées par leurs partis, toujours prêts à les exciter sans mesure, elles oubliaient toute retenue et souvent on les avait vues s’imputer mutuellement en pleine audience, de honteux désordres, qui, hélas, n’étaient que trop véritables. Les registres de rapports civils de l’Echiquier devenu sédentaire et perpétuel … sous Louis XII, plusieurs procès de ce genre, l’un, entre autres, fort curieux, où il s’agit de l’abbaye des religieuses de Préaux, près de Pont Audemer.(Floquet – Parlement V p.624)
1286 – 613-Le Roi, à son nouvel avènement peult mettre en l’abbaye de Presles (St Léger de Préaux) comme ès autres de son royaume, une religieuse (D.34 V)(Restitution d’un volume des Olim par M. L. Delisle – Archives de l’Empire Actes du Parlement Tome i p.402)

5 – Extrait de « Tabularia » :

Le cartulaire de l’abbaye Saint-Pierre de Préaux : présentation du manuscrit.
Dominique ROUET
Bibliothèque municipale du Havre. 17rue Jules Lecesne 76600 Le Havre.
Résumé :
L’abbaye bénédictine de Saint-Pierre de Préaux était située dans l’ancien diocèse de Lisieux, au sud-est de Pont-Audemer. Elle fut le monastère patrimonial des comtes de Meulan et a laissé un cartulaire copié au XIIIe siècle. La copie de cet important manuscrit, conservé aux Archives départementales de l’Eure, sous la cote H 711, a été entreprise durant l’année 1227, puis poursuivie jusqu’au XIVe siècle. Ce cartulaire regroupe un ensemble de notices datant des XIe et XIIe siècles, transcrites d’après un cartulaire plus ancien, auxquelles ont été ajoutées des chartes plus récentes.
Mots-clés : Saint-Pierre de Préaux, cartulaire, charte, notice.

1. L’abbaye Saint-Pierre de Préaux.

Aujourd’hui totalement disparue, l’abbaye Saint-Pierre de Préaux se situait en lisière de l’ancien diocèse de Lisieux, à quelques kilomètres au sud-est de Pont-Audemer [1] .Les origines de ce monastère remontent à l’époque des « saints pères de Fontenelle », avant l’arrivée des Normands, puisqu’on possède une mention de son existence dans le testament d’Anségise abbé de Fontenelle [2] . Préaux se trouve fondée à un endroit stratégique, à proximité d’un fisc de Saint-Germain-des-Prés, la Villa supra mare identifiée à l’actuel Saint-Germain-Village [3] .
Détruite par les Normands puis restaurée en 1034, Préaux bénéficie à nouveau de sa situation, à proximité d’un pont sur la Risle, lieu de passage obligé, où se développe un important marché qui devient au début du XIe siècle Pont-Audemer. C’est à Onfroi de Vieilles, secondé par l’abbé Gradulfe de Fontenelle, que l’on doit cette restauration : Saint-Pierre de Préaux devient ainsi fille de Fontenelle qui lui donne ses premiers moines et ses trois premiers abbés. Onfroi, à l’origine de la famille des Beaumont-Meulan, fait de Saint-Pierre de Préaux une abbaye familiale qui deviendra la nécropole des comtes de Meulan.
Au XIIe siècle, sous le gouvernement de sages et doctes abbés venus, à partir de la seconde moitié du siècle, du Bec, Préaux étend ses dépendances fruits de la générosité des comtes de Meulan notamment : du Bessin au pays de Bray [4] , de la vallée de la Risle aux coteaux de la Seine dominant Meulan et outre-Manche du Dorset au Norfolk.
Du chartrier, qui eut à subir très tôt de graves dommages, il ne demeure plus aujourd’hui que quelques vestiges conservés aux Archives départementales de l’Eure, mais il subsiste également deux importants cartulaires. Celui qui retient notre attention date du début du XIIIe siècle ; un second manuscrit copié au XVe siècle reprend une partie du cartulaire précédent qu’il enrichit de nombreux actes de la seconde moitié du XVe siècle [5] .

2. Présentation du manuscrit

Le premier cartulaire [6]  de Saint-Pierre de Préaux, conservé aux Archives départementales de l’Eure, sous la cote H 711, présente les dimensions d’un petit in-folio [7] . On recense dans ce volume 640 chartes dont les dates s’échelonnent de 1034 à 1494 ; il est relié sur ais de bois, de veau estampé à froid, par une reliure du XIXe siècle en bon état [8]

Foliotation

Le manuscrit compte 239 feuillets foliotés dès le XIVe siècle [9] , quoique cette foliotation ne recouvre pas tout le volume – elle concerne les feuillets 1 à 96 et 173 à 180. Au XVe siècle, une autre foliotation s’y est surimposée, conséquence probable de la confection d’une nouvelle reliure : on la trouve à partir du feuillet 97 jusqu’à la fin du volume, elle double celle du XIVe siècle, en la corrigeant, du feuillet 173 au folio 175 [10]

– L’agencement des cahiers

L’examen de la foliotation du manuscrit indique que l’ordre primitif des cahiers constituant le cartulaire a été modifié, vraisemblablement au XVe siècle. Le volume comporte vingt-huit cahiers de parchemin : les vingt premiers cahiers correspondent au noyau primitif du cartulaire rédigé au XIIIe siècle.
Parmi ces vingt cahiers, les dix premiers appartiennent à la première campagne de copie, viennent alors deux cahiers prévus à cette même époque pour poursuivre la rédaction du manuscrit, ce qui fut fait. Dès cette époque, on avait prévu de laisser des feuillets vierges pour poursuivre, à l’avenir, la rédaction du cartulaire, considéré alors comme un instrument évolutif. Suivait encore, au XIIIe siècle, un cahier supplémentaire prévu pour suivre les deux précédents, mais aujourd’hui rejeté plus loin dans le manuscrit. Enfin, les sept autres cahiers qui suivent correspondent à la campagne originelle de copie.
Parmi les huit cahiers suivants, six ont été ajoutés au début du XIVe siècle [11]  et deux l’ont été au XVe siècle.

Les rubrications

Le noyau originel du cartulaire se compose de chartes et de notices qui ont en commun d’être présentées de la même manière : elles ont été écrites par une seule main, sur une seule colonne qui occupe toute la largeur du feuillet [12]  Le copiste du cartulaire a peint certaines rubrications, mais c’est à un second moine que l’on doit la majeure partie d’entre elles. Ce dernier travailla après que le cartulariste eut terminé la copie des actes : il dut être actif durant la période 1229-1239. Sa graphie et ses habitudes d’écriture sont caractéristiques : peut-être d’origine anglaise, il substitue presque systématiquement aux V des W, ce qui est particulièrement remarquable dans les noms de villages se terminant la plupart du temps par le suffixe –villa  [13] .
Le cartulaire a été copié, on le verra, en 1227, mais diverses mains se sont ensuite relayées pour le compléter durant les XIIIe et XIVe siècles. Le contenu du cartulaire tel qu’il se présentait en 1227 se présente de la façon suivante : il est clairement divisé en deux parties. La première comporte les transcriptions de chartes, bulles pontificales, actes épiscopaux, chartes royales, chartes des comtes de Meulan et de leur famille. La seconde partie du manuscrit est un enchaînement de notices relatant les acquisitions faites par les moines depuis la fondation de l’abbaye. Ces deux parties du cartulaire suivent deux logiques différentes quant à leur contenu et à la présentation des actes.

3. Les conditions de la rédaction : le cartulaire dans son contexte historique.

L’entreprise de rédaction du premier cartulaire de Préaux a débuté sous l’abbatiat et, sans doute, sur l’ordre de l’abbé Bernard, appelé aussi Bernard de Combon par les auteurs de la Neustria pia et du Gallia christiana, bien que dans le cartulaire lui-même il ne soit jamais désigné par ce nom [14]  Le contexte de la rédaction du cartulaire correspond pour Saint-Pierre de Préaux à une phase de réorganisation du temporel après la période agitée du rattachement de la Normandie au domaine royal.
Le doute plane, en outre, sur les conditions dans lesquelles un des prédécesseurs de Bernard a dirigé l’abbaye. L’abbé Guillaume II (1200-1206) est mis en cause par les auteurs du Gallia christiana. D’ailleurs, dès le début de l’abbatiat de Bernard, en 1221, les rôles de l’Échiquier prévoient un examen des chartes produites par l’abbaye, afin de déterminer celles qui l’ont été au détriment de la communauté, preuve d’une gestion hasardeuse du temporel sous le précédent abbatiat [15]
L’abbé Bernard paraît, d’après les sources dont on dispose, s’être beaucoup investi en faveur de la gestion du temporel de l’abbaye : il effectua, en 1227, un voyage en Angleterre pour visiter les prieurés que l’abbaye y possédait, démarche qui n’a pas été réitérée systématiquement par ses successeurs, en dépit des injonctions faites en 1249 par l’archevêque de Rouen Eudes Rigaud en visite à Préaux [16]  L’abbé Bernard est aussi mentionné dans une rubrication du cartulaire pour s’être particulièrement investi dans la gestion des biens que le monastère possédait à Rouen [17]

– Le copiste

Le cartulaire de Préaux, tel qu’il se présentait dans son état originel, fut l’œuvre d’un seul copiste, même si celui-ci délégua une partie des rubrications à un autre moine. On laisse de côté ici les diverses mains qui ont continué d’étoffer le manuscrit au cours des XIIIe, XIVe et XVe siècles.
Le moine copiste chargé de ce travail est un certain frère Guillaume, moine claustral de Saint-Pierre de Préaux, ainsi qu’il se qualifie lui-même : son nom ne nous serait jamais parvenu s’il ne l’avait inséré entre deux actes. Il mena à bien son oeuvre à la fin de l’année 1227, voire au début de 1228. Sa première intervention dans le cartulaire est placée au folio 48v : introduite par un titre inséré après coup par le second rubricateur [18]  elle se place à la suite d’une confirmation du comte Roger de Warwick concernant les biens que l’abbaye possédait en Angleterre, à Warmington [19]  Cette mention est datée du 17 juin 1227, en l’absence de l’abbé Bernard dépêché en Angleterre pour visiter les prieurés que l’abbaye de Préaux y possédait.
La seconde intervention du copiste, datée du 9 août 1227 et située au folio 63v, à la suite d’une donation de Geoffroi Ferrant [20]  annonce la fin du périple anglais de l’abbé Bernard et son retour à l’abbaye accompagné du moine de Préaux Adam de Cormeilles, ancien prieur de Toft Monks, prieuré que Préaux possédait en Angleterre, dans le Norfolk, d’où il rapporte une patène.

– Date de la copie

De l’analyse des deux interventions directes du copiste où il rend, malgré lui, compte de l’avancée de son travail, on peut déduire la vitesse moyenne de copie du frère Guillaume : entre le 17 juin et le 9 août 1227, soit en 54 jours, 49 actes ou 30 pages ont été copiées. Cela paraît certes très peu, mais on doit, à la décharge du copiste, tenir compte du temps variable passé à trier et classer les chartes qu’il avait sous la main, des dimanches et des fêtes, jours pendant lesquels le copiste devait assurément suspendre son ouvrage, enfin, de la faible plage horaire que le moine pouvait consacrer à la copie.
Guillaume n’a pas copié d’acte postérieur au 11 juin 1227 [21]   : on peut se demander pourquoi il s’est arrêté ici. En effet, on sait par ailleurs que le 9 août il était encore loin d’avoir terminé et qu’il n’y a pas de raison pour que la production de chartes de donation se soit arrêtée pendant l’été. En fait, il semble bien qu’il ait été occupé à copier la partie consacrée aux actes anciens : l’ordre des cahiers du manuscrit originel semble rendre compte du déroulement de la copie ; après avoir commencé par transcrire les actes les plus importants, Guillaume a dû recopier la partie consacrée aux notices plus anciennes.
On peut avoir une idée approximative de la durée du labeur de Guillaume, si l’on suppose ce travail comme ayant été continu : rien dans le manuscrit ne laisse croire l’inverse, bien au contraire, l’unité de la graphie incite à penser que la rédaction eut lieu d’un seul trait.
94 pages ont été copiées avant le 17 juin : il aurait donc fallu 169 jours environ à notre moine pour le faire, la copie a pu alors commencer au début de janvier 1227. De même, 101 pages ont été copiées après le 9 août 1227, ce qui lui ferait terminer son ouvrage vers le 5 janvier 1228. On peut alors considérer sans trop de risque que la première campagne de rédaction du cartulaire occupa globalement l’année 1227.

4. Le contenu du cartulaire tel qu’il se présentait en 1227

L’organisation interne du cartulaire se divise en deux parties (on laisse ici de côté les continuations des XIIIe-XVe siècles) : la première, compilée par Guillaume, est consacrée à des chartes datant pour la plupart de la seconde moitié du XIIe siècle et du début du XIIIe siècle, jusqu’en 1227, en tout 202 actes. Le classement des chartes y est thématique, globalement rigoureux, mais souffre quelques exceptions : viennent en tête les bulles pontificales (Alexandre III, Lucius III, Célestin III, Innocent III et Honorius III), les actes des évêques de Lisieux (Arnoul, Raoul de Varneville, Guillaume, Jourdain du Hommet, Guillaume II), d’Evreux et des archevêques de Rouen (Hugues d’Amiens, Rotrou de Warwick, Robert Poulain, Thibaud d’Amiens), entrecoupés par des règlements d’affaires obtenus devant des juges délégués pontificaux. Après les actes d’autorités ecclésiastiques sont transcrites les chartes royales de Henri II et de ses fils (Henri le jeune, Richard Cœur-de-lion), enfin les actes des comtes de Meulan : Galeran II et son fils Robert IV ; suivent enfin les chartes de bienfaiteurs laïcs divers.
La seconde partie, également rédigée par Guillaume, commençant au feuillet 97, constitue la part la plus intéressante du cartulaire de Préaux : on y compte 200 actes, des notices pour la majorité d’entre eux, retraçant les acquisitions faites par les moines depuis la fondation de l’abbaye en 1034 jusqu’à l’abbatiat de Michel du Bec (1152-1167). Ces notices suivent un classement globalement géographique, qui met en évidence plusieurs dossiers concernant chacune un même lieu, à l’intérieur desquelles le classement est globalement chronologique ; nombreuses cependant sont les exceptions, les notices inclassables, ou copiées plusieurs fois, ce qui trahit un remaniement en partie attribuable au cartulariste.
L’originalité de ce cartulaire réside dans cette seconde partie du manuscrit constituant un recueil de notices des XIe et XIIe siècles, vestige d’un ancien rouleau [22] , dont la teneur sans doute largement remaniée, n’est pas sans rappeler celle du rouleau de Saint-Évroult, conservé à la Bibliothèque nationale de France [23] . Le cartulaire de Préaux confectionné en 1227 réalise ainsi la synthèse d’un ancien cartulaire chronique du XIIe siècle, où la conception du cartulaire comme outil historiographique est manifeste, et chartes nouvelles compilées au XIIIe siècle dans une optique plus gestionnaire.

5. Exemples d’actes extraits du cartulaire

Parmi les 403 actes que comprenait le cartulaire en 1227, près de 200 sont des notices datant des XIe et XIIe siècles : rédigées sous un mode narratif, avec parfois des apartés dus au scripteur, elles s’enchaînent les unes aux autres comme le feraient les articles d’une chronique relatant l’évolution et l’histoire de la constitution du patrimoine de l’abbaye depuis sa fondation (voir A59). L’ordre de classement n’est pas strictement chronologique ni même toujours cohérent, il trahit des réécritures, des reclassements effectués avant même le travail du cartulariste.
Les notices du recueil comportent rarement une date millésimée (celles-ci apparaissent au XIIe siècle, voir A31), au contraire, l’époque de l’action qu’elles rapportent est bien souvent située par l’évocation d’un événement (voir actes A59, A61), par la mention du duc régnant, ou de l’époque d’un abbé. Les listes de témoins, parfois abondantes, et mettant souvent en scène des familiers de l’abbaye permettent également, par recoupement, de dater ces actes. Autre caractéristique, ces notices comportent des localisations bien souvent vagues et laconiques ; elles mettent plutôt l’accent sur l’identité des donateurs, leur motivation, la tradition, les témoins de la cérémonie.
Les quatre notices ici éditées sont précédées de leur numérotation d’ordre dans la thèse citée plus haut [24] [24]

Quelques notices extraites du cartulaire de Saint-Pierre de Préaux

N° A59
[…1066 – 1094]

Geoffroi [Ier], fils d’Osberne de Tourville, confirme avec l’accord de Roger de Beaumont et de ses fils Robert et Henri, les dons faits à l’abbaye Saint-Pierre de Préaux par son père Osberne, fils de Duveline : ce dernier avait donné la dîme et la mouture d’un vavasseur nommé Rainaud, du consentement de Roger de Beaumont et de ses fils.
B : Cartulaire Arch. dép. Eure, H 711, fol.112v, n°336. En rubrique : « Ex dono Osberni de Turwilla decimam et molturam cujusdam wawassoris ». [Copie Delisle, BnF, nouv. acq. lat.1025, fol.142-143, n°336].
C : Cartulaire du XVe siècle, BnF nouv. acq. lat.1929, fol.73, n°242.
Geoffroi Ier de Tourville, fils d’Osberne de Tourville est mort vers 1124 après avoir eu les deux yeux crevés sur l’ordre du roi Henri Ier. Son père est attesté vers 1050 (Dumonstier, A., Neustria pia…, p. 522), mais est mort avant 1094, date du décès de Roger de Beaumont qui préside à la confirmation relatée dans cette notice ; une autre version de cet acte est transcrite dans le cartulaire (n°A39 de notre édition). Le souverain dont il est question dès le début de l’acte est Guillaume le Conquérant, d’après les notices qui précèdent celle-ci dans le cartulaire.
Eodem (a) iterum principe regnante, Osbernus de Turvilla, filius Duveline, dedit Sancto Petro de Pratellis decimam et molturam cujus sui vavasoris, nomine Rainaldi, pro anima patris sui et matris sue, teste (b) Heleboldo, fratre suo, et Roberto, dapifero, et Gisleberto filio Audomeri. Testes Sancti Petri : Gislebertus Chiderun ; Robertus, portarius.
Mortuo vero predicto Osberno, Gaufridus, filius ejus, concessit et confirmavit donum patris sui signo crucis et posuit super altare per unum candelabrum, teste (c) Walterio, granceario ; Moyse ; Burnulfo, bubulco. Hec dona duo predicta, assistente et concedente Rogerio Belli Montis cum filiis suis, Roberto et Henrico, firmata sunt.
(a). eodem suivi de tempore biffé dans B. — (b). Sic B, C. — (c). Sic B, C.

N° A64
1091

Geoffroi et Roger, fils de Gilbert, tous deux chevaliers, donnent à l’abbaye Saint-Pierre de Préaux une acre de terre sise en leur domaine de Campigny1, pour l’âme de leur frère Robert Belet récemment tué à Evreux. Ils ajoutent sept autres acres que leur père avait depuis longtemps engagé auprès des moines contre cinquante sous de roumois qu’il avait reçus de son vivant.
B : Cartulaire Arch. dép. Eure, H 711, fol.113v, n°341. En rubrique : « Ex dono Gaufridi et Rogerii pro anima Roberti Beleit primum unum agrum postea VII, apud Campiniacum ». [Copie Delisle, BnF, nouv. acq. lat.1025, fol.145-146-, n°341].
C : Cartulaire du XVe siècle, BnF nouv. acq. lat.1929, fol.73v, n°247.
Henri Ier fut assiégé au Mont-Saint-Michel par ses frères Guillaume II, roi d’Angleterre, et Robert Courte-Heuse pendant tout le Carême 1091 (du 26 février au 13 avril 1091) ; la réconciliation entre les frères intervint avant l’été (David, Charles Wendel, Robert Curthose Duke of Normandy, Cambridge, Harvard University Press, 1920, p.62-64-65).
Anno quo Willelmus Rufus, rex Anglorum, et Robertus, comes Normannorum, obsederunt suum fratrem Henricum in Monte Sancti Michaelis, duo fratres, scilicet Gaufridus (a) et Rogerius, filii Gisleberti, venerunt in capitulum monachorum Pratellensium et pro anima Roberti Beleth, fratris eorum recenter interfecti apud Ebroicas, et pro animabus suorum parentum per unum cutellum portantes atque ponentes super altare sancti Petri, astante omni conventu et multis laicis, dederunt perpetualiter sancto Petro et monachis agrum terre quem in suo dominio habebant in Campiniaco et illos septem alios agros terre quos pater eorumdem militum abbati Pratellensi et monachis posuerat jamque diu in vadimonium tenuerant pro quinquaginta solidis romeisinorum. Hos autem denarios predictus Gislebertus ab abbate et a monachis receperat cum adviveret. Hujus donationis testes affuerunt ex parte ipsorum : Willelmus, nepos et armiger eorum (b) ; Ricardus Wanescrot ; ex parte abbatis : Willelmus Maledoctus ; Radulfus Cocus ; Hunfridus, hospitator ; Gaufridus Polardus ; Rogerius filius Christiani ; Ascelinus ; Postellus Parvulus.
(a). Gaufriduns B, corrigé dans C. — (b). La ponctuation du cartulaire, pour fiable qu’elle soit, invite à rapprocher nepos et armiger eorum de Guillaume plutôt que de Richard Wanescrot.

Campigny, Eure, cant. Pont-Audemer.

N° A31
1120 (ou 1130 ?)

Osberne de Saint-Samson1 donne en aumône à l’abbaye Saint-Pierre de Préaux, avec l’accord de son épouse Havoise et en présence d’une foule de moines, clercs et laïcs, six acres de terre et le paysan y demeurant. Il fait ce don parce que Robert, moine de Préaux, a construit l’église paroissiale de Saint-Samson [-sur-Risle]. Il ajoute aussi une autre église, située non loin du village, [dédiée à saint Bérenger].
B : Cartulaire Arch. dép. Eure, H 711, fol.106, n°312. En rubrique : « De Roca. Quomodo Sanson dedit nobis sex acras terre et unum rusticum supermanentem ». [Copie Delisle, BnF, nouv. acq. lat., 1025, fol.127-128, n°312].
C : Cartulaire du XVe siècle, BnF nouv. acq. lat., 1929, fol.68, n°215. Dans la marge : « Brothonne » barré et corrigé en « La Roqueou etoit la chapelle de saint Berenger ».
Une inscription qui se trouvait dans l’église de Saint-Samson-sur-Risle (voir Le Prévost, Auguste, Mémoires (…) pour servir à l’histoire du département de l’Eure, 1862-1869, t. III, p.203), mentionnait la date de la dédicace de l’église qui eut lieu le 6 décembre 1129, célébrée par l’archevêque de Dol Baudri de Bourgueil ; Saint-Samson faisait en effet partie de l’exemption de Dol. Quelques mois après, le 5 janvier 1130, Baudri mourut et fut inhumé dans l’abbatiale de Préaux.
On peut se demander pourquoi près de dix ans ont séparé l’achèvement de cette église, ici sous-entendu, et la cérémonie de dédicace. Faut-il soupçonner une erreur de transcription du copiste du cartulaire qui aurait oublié un X en recopiant la date ? Le paysan donné ici en aumône est-il le même que celui évoqué dans la notice suivante, auquel cas, cette donation aurait effectivement eu lieu en 1130 ?
Anno ab Incarnatione Domini M° C° XX°, Osbernus Sancti Sansonis cum uxore sua Hatvidis venerunt Pratellum et coram magna multitudine monachorum et clericorum et laicorum dedit sancto Petro super altare in elemosina sex acras terre et unum rusticum desuper manentem. Ideo enim ita egit, quia Robertus, noster monachus, ecclesiam parrochie totam a fundamento construxit, et aliam ecclesiam, que (a) longiuscule a villa aberat, similiter in elemosinam tribuit (b). Testes ex parte monachorum (c) : Willelmus Albe Vie ; Osbernus filius Hunfridi et Herluinus filius Radulfi Coci et Ricardus filius Hatvidis ; Willelmus filius Caveller (d) ; Tustinus Male doctus ; ex parte Osberni : Fulco, presbiter ; Radulfus Rufus ; Alnaricus(e), nepos Osberni ; Robertus Brito.
(crux) Signum Osberni de Sancto Sansone. (crux) Signum Amalrici (f). (crux) Signum Hatvidis, uxoris ejus. Signum (crux) Radulfi, filii eorum. (crux) Signum Ricardi filii Herberti.
(a). qua corrigé en qui dans B ; corrigé dans C en que. — (b). Sancti Berengerii, ajout du XIVe siècle dans la marge de droite de B. — (c). monachus B, corrigé dans C en monachorum. — (d). Sic B, Cavelier C. — (e). Sic B, C. — (f). Almarici C.

Saint-Samson-sur-Risle, Eure, cant. Quillebeuf-sur-Seine, comm. Saint-Samson-de-La-Roque

N° A32
[1130 – 1131/1144]

Robert, prieur de l’abbaye Saint-Pierre de Préaux, reçoit Osberne [de Saint-Sanson] de la main de Robert le Breton : avec l’accord de son seigneur l’archevêque de Dol Geoffroi1, Osberne devient moine. Pendant sa maladie, cause de sa mort, sur les conseils de l’archevêque, Osberne avait donné à l’abbaye un hôte nommé Durand Malpuint et toute sa terre, dont les moines avaient été investis par son prévôt Rainfroi ; Havoise, épouse d’Osberne, et Raoul son fils avaient donné leur accord.
B : Cartulaire Arch. dép. Eure, H 711, fol.106v, n°312 bis. En rubrique : « Item de Roca. De Durando Malpuint ». [Copie Delisle, BnF, nouv. acq. lat., 1025, fol.128, n°312].
C : Cartulaire du XVe siècle, BnF, nouv. acq. lat., 1929, fol.68, n°216. Dans la marge : « Brothonne » barré et surmonté de « La Roque ».
La datation de cette notice est déterminée par l’épiscopat de Geoffroi, l’archevêque de Dol entre 1130 et 1144. Il succéda à Baudri de Bourgueil qui se fit enterrer dans l’abbatiale de Saint-Pierre de Préaux, devant le crucifix du chœur (Cf. A. N, M725, fol.17 et Le Prévost, Auguste, Mémoires (…) pour servir à l’histoire du département de l’Eure, 1862-1869, t. III, p. 203).
L’entrée d’Osberne de Saint-Samson dans la communauté monastique de Préaux eut lieu avant 1135: entre 1135 et 1150, son fils Raoul de Saint-Samson apparaît comme ayant déjà hérité des terres de son père, donnant son accord à la concession de terres sises à Saint-Samson par Richard Broc en faveur des lépreux de Pont-Audemer (Mesmin, Simone, « Du comte à la Commune : La léproserie de Saint-Gilles de Pont-Audemer », dans Annales de Normandie, mai 1987, p. 257-258).
Raoul le Roux, témoin de cette charte et de la précédente, est neveu de l’archevêque de Dol Baudri de Bourgueil et frère de l’archevêque Geoffroi. Il atteste en 1141 un acte de son frère en faveur de Saint-Sauveur de La Vieuville (D.H. Morice, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire (…) de Bretagne…, t. I, coll. 582).
Supradictus Osbernus, infirmitate cogente qua et mortuus est et Goisfredo, archiepiscopo Dolensi, domino ejus dante consilium, donavit sancto Petro et monachis ejus unum hospitem et totam terram suam, nomine Durandum Malpuint, jure elemosine, tenente unam virgam ex una parte et Hatvide, ejus uxore, ex altera parte et concedente et donante pariter istud et filio eorum Rodulfo. In eo die fecerunt nos saisire de hoc homine per Rainfredum suum prepositum.
Mox denique, jussu archiepiscopi, Robertus Brito Roberto priori liberavit Osbernum per manum, ut faceret monachum. Hoc factum est concessu et admonitione jam dicti archiepiscopi G[oisfredi]. Testes ex parte Osberni : Amlricus (a) ; Ricardus filius Herberti ; Fulco, presbiter ; Robertus Hait ; Hatvidis ; Agnes, filia ejus. Testes Sancti Petri : Radulfus Rufus, nepos Baldrici episcopi ; Ricardus Nanus ; Herluinus, camerarius ; Goisfredus de Mara cum aliis multis.
Signum (crux) archiepiscopi. (crux) Signum Osberni. Signum (crux) Rodulfi, filii ejus. (crux) Signum Amalrici (b). Signum (crux) Hatvidis.

(a). Sic B, C. — (b). Almrici C.

L’ABBAYE DE SAINT PIERRE DE PREAUX
Ordre de Saint Benoît, Congrégation de Saint Maur
Abbés commenditaires: G.-C de .Saint-Aubin de Saligny – C.-A.-G. d’Osmont de Médavy
Grand vicaire.—J.-J. Rougeau-.
Prieurs claustraux. — J.-A. Chahau – G. Lechevalier.
Sous-prieur. — A.-L Ruault.
Procureur.— J.-F. Daspres.
Religieux. — J.-F. Boisard. — A.-S. Cadet – L.-J. Cotté – A. Crespin – G. Deslonchamps – P.-J. Gonart – A. Le Bel – P.-J. Leguay – H.-A. Néry – P.-F. de Saint-Ange.
Chapelles Saint-Michel, Sainte-Catherine,Saint-André et N.-D. J.-A. Chahau
Chapelle Saint-Nicolas. — H. Ratery

[1] Geoffroi, archevêque de Dol, 1130 – 1144.
[2] Gesta Sanctorum Patrum Fontanellensis coenobii, éd. Fernand Lohier et Dom Jean Laporte, Paris/Rouen, Société de l’Histoire de Normandie, 1936, chap. VIII, par.7 ; voir aussi Laporte, Jean « Une variété de rouleaux des morts monastiques. Le testament d’Anségise (833) », Revue Mabillon, 1952, p.45-55. Sur la fondation de l’abbaye par Onfroi de Vieilles et Gradulfe de Fontenelle, voir l’Inventio et miracula sancti Vulfranni, éd. Dom Jean Laporte, Rouen/Paris, Société de l’Histoire de Normadie (Mélanges, vol. 14) 1938, p.51-52.
[3] Voir Lohrmann, Dietrich, « Le moulin à eau dans la cadre de l’économie rurale de la Neustrie (VIIIe-IXe siècles) », in La Neustrie : les pays au nord de la Loire de 650 à 850. Colloque historique international, Sigmaringen, 1989, t. I, p. 380-381.
[4] Sur le temporel de Saint-Pierre de Préaux, voir Gazeau, Véronique, « Le temporel de l’abbaye Saint-Pierre des Préaux au XIe siècle », in Recueil d’études en hommage à Lucien Musset (Cahier des annales de Normandie, n°23), Caen, 1990, p. 237-253 ; Musset, Lucien, « Autour de la Basse-Dive, le prieuré de Saint-Pierre de Rouville et ses dépendances d’après ses plus anciennes chartes », Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, t. 59, 1990, p. 247-258 ; Rouet, Dominique, « Une dépendance de l’abbaye Saint-Pierre de Préaux : le prieuré Sainte-Radegonde de Neufchâtel-en-Bray d’après les sources de l’abbaye de Préaux », Annales de Normandie, 1999, n° 5, p.515-538.
[5] Il s’agit respectivement des manuscrits H711, Arch. dép. Eure, et nouv. acq. lat.1929 de la Bibliothèque nationale de France.
[6] Cette description du cartulaire de Préaux reprend la substance des conclusions tirées dans le cadre de ma thèse d’École des chartes, Le cartulaire de Saint-Pierre de Préaux : étude et édition du manuscrit dans son état de 1227, Paris, 1999 (thèse dactylographiée, projet de publication en cours) ; voir aussi Rouet, Dominique, « Le cartulaire de Saint-Pierre de Préaux : étude et édition du manuscrit dans son état de 1227 », Positions des thèses soutenues par les élèves de la promotion de 1999 pour obtenir le diplôme d’archiviste paléographe, Paris, 1999, p. 341-347.
[7] . 20,5cm de largeur sur 28,5cm de hauteur.
[8] Cette reliure fut exécutée en 1859 par le relieur Guignard, comme l’indique une discrète dorure placée au bas du premier plat intérieur. Elle a remplacé celle qui, au XVe siècle, était ornée de fermoirs d’argent à lacs de soie (voir thèse citée note 6, t. I, p.122).
[9] La graphie employée est très proche de celle d’une série de chartes copiées dans le cartulaire au XIVe siècle.
[10] On doit rapprocher l’écriture employée à celle présente dans la première partie du second cartulaire de Préaux datable de la fin de la première moitié du XVe siècle et, de ce fait, on peut situer sans grand risque cette seconde campagne de foliotation autour de 1450 (BnF, nouv. acq. lat. 1929).
[11] . Leur rédaction et insertion dans le cartulaire à cet endroit doivent être datées du tout début du XIVe siècle : le moine qui les a transcrits a aussi copié à la fin du troisième cahier trois actes datés de 1302.
[12] 21cm environ de hauteur ; largeur : 14,5 cm.
[13] Par exemple le n°A144 de notre édition dont la rubrique est : « Ex dono Osberni de Magniwilla, terram duorum virorum unum in portaria super willam, alterum in Magna Willa ».
[14] Dumonstier, A., Neustria pia, p.512 ; Gallia christiana, t. XI,. col. 839.
[15] Pâques 1221, échiquier de Caen : « Preceptum est quod omnes illi qui habent cartas de abbate et conventu de Pratellis cartas illas afferant ad instans scacarium de termino Sancti Michaelis instantis, ut per eas possit cognosci coram mandato domini regis que illarum facte sunt ad dampnum ecclesie et que non » (Delisle, Léopold., Recueil des jugements de l’Echiquier…, n° 306, p. 77).
[16] Registrum visitationum archiepiscopi Rothomagensis. Journal des visites pastorales d’Eudes Rigaud, archevêque de Rouen, 1248-1269, éd. Théodore Bonnin, Rouen, 1852, p. 295.
[17] H 711, fol. 80, n° 209/n°B184 : « Re vera, Bernardus, tunc temporis abbas de Pratellis, multum laboravit pro terra et domibus quas quondam tenuit magister Osmundus phisicus. Quas domos postea predictus B [ernardus] donavit magistro Seobaldo pro suo servicio, ita scilicet quod predicte domus post mortem predicti Seobaldi revertentur cum omni sua melioratione ad monachos de Pratellis ».
[18] « Somnium magistri Willelmi scriptoris hujus libri ».
[19] H711, fol. 48v, n° 107. Warmington, Angleterre, co. Warwickshire. Voir ma thèse, t. I, p.127-128.
[20] H711, fol. 63v, n°156. Dans le cartulaire nouv. acq. lat., 1929, cette intervention du copiste est glosée dans l’index des chartes par la mention : Ibi fit inventio de vasa in quo servatur S[anctissimum] sacramentum (fol. V).
[21] L’acte le plus récent copié dans ce cartulaire est daté de la veille de la Saint-Barnabé 1227, soit le 11juin 1227 (H 711, fol.68-v, n°171/n°B188 de notre édition).
[22] Deux notices du cartulaire citent explicitement l’existence du rouleau (n°A42 et A44 de notre édition).
[23] BnF, nouv. acq. lat. 2527.
[24] Voir note n°6.