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SOTTEVILLE – 76 PRIEURE DE GRANDMONT




NOTES sur SOTTEVILLE – 76 PRIEURE DE GRANDMONT

SOTTEVILLE – Sotevilla – Soldevilla – Subtus-Villam

Grandmont-lès-Rouen, ou N.-D. du Parc, Grandmontains, diocèse de Lisieux, auj. Rouen, au faubourg St-Sever, enclave du diocèse de Lisieux.
DE BLOSSEVTLLE, Dict., 100. — LECESTRE, en 1768, * 9 religieux, 8000. — LÉON X, 2482.

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives ShL.

1 – Bibliographie:

Voir :
Procès-verbal 1784 p.143
Rapports – Abbé Cochet 1864 p.64
Bulletin des Antiquaires de Normandie Tome II p.562
Catalogue du Musée de Rouen 1868 p.36 n°19

2 – Pièces Justificatives:

SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN (N-D.)
Vicaires.— F. De Labarre. — J.-E. David.
Notables.— F. Mustel. — J.-A.-L. Duhamel.

Insinuations

8 juin 1860 – description de l’église qui va être démolie, ainsi que de la cloche antérieure à la Révolution et qui provient d’une des églises détruites de la ville de Rouen.

Au nord de l’église de Sotteville est un assez vaste enclos, qui tend malheureusement à se diviser, mais dont on peut suivre encore au nord et à l’ouest la plus grande partie du périmètre. Sa clôture consiste dans ces parties en un mur de moellons crénelé par le haut, non point pour la défense mais plutôt pour indiquer une origine féodale. Car les merlons ne résisteraient pas à une arquebusade.
Est-ce un ancien domaine des évêques de Lisieux, patrons et gros décimateurs de la paroisse ? Est-ce la maison curiale ? le procès-verbal de 1784 ne parle que du chœur de l’église.

PRIEURE DE GRANDMONT

Voir :
Revue de Normandie décembre 1862 – Notice étendue Bulletin des Antiquaires de Normandie 1862 p.38
De Beaurepaire – Agriculture p.66 – 78- 408 – 330
Congrès scientifique de Rouen 1865 p.476
L. Delisle – Catalogue des Actes de Philippe Auguste

Insinuations

Guignier, religieux de Grandmont détenu en 1795 – Magasin normand janvier 1868 p.131

Fonds du Prieuré de Grammont ou de Notre-Dame du Parc dépendant du collège des Jésuites (près Rouen) Archives – deux registres, 16 liasses, 310 pièces ou chartes isolés de 1192 à 1773 (Seine Inférieure)

Bibliothèque Royale – Latin – 10070
Grandmont – Fragment de la Charte de fondation 1156

Prieuré de Grandmont – Prioratus de Grandimonte

Patron l’abbé de Grandmont.

Ce prieuré fut fondé en 1156 par Henry II dans la forêt de Rouvray, puis il fut transféré par le prince dans son parc sur le bord de la Seine ce qui lui valut le nom de Notre-Dame du Parc.
Sous Henry IV la manse priorale fut réunie au collège des Jésuites.
La manse conventuelle fut conservée.
L’église détruite par les Navarrais à la fin du 14e siècle fut encore brûlée à peine reconstruite.
Le monastère souffrit beaucoup de la Ligue et ce n’est qu’ ‘en 1652 qu’il fut rétabli dans son état actuel. On y voit le tombeau de Geoffroy, archevêque d’York, fils naturel du Roi Henry II, mort en 1212 (Toussaint Duplessis)

Prieuré de Grandmont – Sur le territoire de Sotteville était situé un prieuré de l’ordre de Grandmont, nommé Notre-Dame du Parc, parce que, dit Farin, le Duc de Normandie lui avait donné une partie de son parc pour l’établir. Le Roi Henry l’avait d’abord fondé vers 1156 dans la forêt de Rouvray pour des ermites. Mais le tapage des chasses royales étant peu en rapport qu’il faut pour la méditation, il fut transféré dans les prairies proches Rouen.
En 1317 les ermites furent remplacés par des chanoines réguliers.
Le cloître avait été rebâti en 1547 par Etienne Bouchier, évêque de Bayeux qui jouissait alors du prieuré.
Ruiné de nouveau à la fin de la Ligue il fut encore rebâti en 1652.
Il est actuellement en grande partie démoli, l’église sert de poudrière il est donc impossible d’en approcher.
Elle avait des collatéraux ainsi que le témoignent trois arcades ogivales assez évasées qui garnissent chacun des murs latéraux de la nef. Elles sont maintenant remplies avec des pierres anciennes qui sont sorties des démolitions.
Le chevet couvert maintenant de toits à la Mansard se trouve rasé à peu près au niveau des courbes des fenêtres de son clerestory ( ?) car on voit leurs linteaux se continuer perpendiculairement jusque sous le comble.
La nef devait avoir aussi un clerestory au-dessus des ses bas côtés.
Le tout est en pierre de taille calcaire d’assez grand appareil et devait dater du 15e ou du 16e siècle.
Un grand bâtiment, partie en pierre partie en bois, s’étend à l’ouest de l’église dans la même orientation, il est repercé à la moderne, mais il doit être de fondation au moins contemporaine du reste.
L’ancienne porte est encore en place. C’est une grille de fer forgé du 18e siècle avec enroulements ayant pour amortissement un grand cintre surmonté du bâton c…..
Ce prieuré avait le privilège de Haute, Moyenne et Basse Justice. (Farin)

Suppression du Prieuré de Grandmont – Mémoires des Antiquaires de Normandie Tome XXVI p.408 – 409 – 414.

Les Capucins établis en 1582 près Mortainville furent transférés à Sotteville en 1600. Le Duc de Montpensier posa la première pierre des bâtiments et François de Pericard, évêque d’Avranches dédia l’église sous le titre de l’Annonciation de la Vierge le 30 avril 1601.
Le Père Ange de Joyeuse en fut le premier gardien
(Toussaint Duplessis)

3 – Archives ShL:

Carnets de Charles VASSEUR –
DIOCESE DE LISIEUX
DOYENNE DE.
Exemption de St CANDE

Sous l’invocation de Notre-Dame
Patron : l’évêque
Curé : Le Monnier 1757/1787

Du Bailliage, Vicomté, Généralité et Election de Rouen.
L’Evêque de Lisieux confère la cure de plein droit.
Sur ce territoire est le Prieuré de Grandmont et des Capucins y furent établis en 1582
(Toussaint Duplessis)

ETREPAGNY – 27




NOTES sur ETREPAGNY – 27

ESTREPAGNY – Esterpinacus, Sterpiniacus, Stirpinictus, Strepeneium, Estrapagniacus

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives ShL.

1 – Bibliographie:

Voir :
Procès-verbal 1784 p.136
Exposition d’Evreux 1864 p.68
Manoirs des Rois Mérovingiens – Annuaire Normande 1835 p.10

Voir Duranville
Mémoires des Antiquaires de Normandie tome XXIII p.47 n°283, p 249 n° 1359
Bulletin Mon. De 1868 n°4 p 417 et suivantes
Notes de M. Leprévost pour servir à l’Histoire du département de l’Eure tome II p 54
Bulletin Mon 1854 p 436
MSS 13905 p.38
Catalogue du Musée d’Artillerie p 34 n°30, p 36 n° 40, p 131 n°18.
Abrégé historique des Seigneurs et Dames d’Estrepagny depuis l’an 1100 jusqu’en 1772
Ms du 18e siècle petit in-4° (Bibliothèque de Rouen)

Lettre écrite le 19 décembre 1591 par Henry IV au Duc du Nivernois, pair de France lieutenant général en Champagne et Brie, datée de Trépaigny (Estrepagny) tome III p 530.

2 – Pièces Justificatives:

ETREPAGNY Saint Gervais et Maint Protais.
Curés.— N. Le Flammant, XXXV.302. — P.-C. Dupré.
Clerc. — J.-B.-P. Dupré, XLI. 191 .Y
Patron. — L’Evêque de Lx.
Notable.— F.-A. Pinchon

Estrepagny – baronnie du diocèse de Lisieux, élection de Gisors
11 feux privilégiés – 250 feux taillables

Elle passa vers 1334 des Crespin aux Melun par l’alliance de Jeanne Crespin avec Jean de Melun. Marguerite, leur petite fille et héritière la porta dans la maison d’Harcourt, d’où elle passa aux Orléans-Longueville. Marie, héritière de sa maison, mariée à Henry de Savoye, duc de Neumours, la donna en échange à N. le Bailly de Bayres, maître des Comptes, mort en 1726, dont la veuve l’eut pour ses reprises et la laissa à son neveu Pierre Edme Galland, seigneur de Chanzy aussi maître des Comptes, mort en avril 1753, laissant de sa femme Elisabeth Boullet une fille unique Gabrielle Elisabeth Galland, née en 1731, mariée le 17 mars 1752 à Michel Jacques Turgot, marquis de Sousmont, président du Parlement de Paris. (Expelly)

Estrepagny fut au 7e siècle un manoir des rois mérovingiens qu’habita Dagobert, puis sous Clovis II son fils, un des deux maires du palais, enfin Ste Bathilde, mère de
Clotaire III. Dagobert en 630 avait donné ce domaine à l’abbaye de St Denis. Elle n’en prit possession que vers la fin du siècle, mais elle l’avait encore en 862.
En 1149, Henry II d’Angleterre releva le château détruit peu auparavant par le Roi de France, que l’on expulsa aussitôt, mais il revint le brûler en 1151 dans le ravage qu’il fit de tout le Vexin normand. En 1429 tour à tour occupé par les partisans français et repris par les anglais.
Le Duc de Mayenne étant venu camper à Estrepagny en 1589 les habitants embrassèrent avec enthousiasme le parti de la Ligue.
La terre d’Estrepagny appartenait dans le 15e siècle à la Maison des Comtes de Melun puis dans le 16e aux Ducs de Longueville, enfin dans le 18e à l’illustre famille des Turgot. Catherine d’Orléans y résidait en commencement du 17e siècle : un prieuré des Bénédictines y fut fondé par ses soins ; elle avait introduit dans le pays la fabrication des dentelles.
Le château fut saccagé en 1656 par 600 hommes de recrues qu’on y avait enfermés par ordre du Gouverneur de la Province. Estrepagny était fermé de murailles.
Quoiqu’enclavé dans l’ancien diocèse de Rouen il dépendait par une extension particulière de l’évêque de Lisieux à l’égard du spirituel.

Lieu de naissance de Picard, célèbre auteur comique mort en 1829.
(Gadebled)

Estrepagny – bourg considérable du Vexin Normand, situé au milieu d’une belle campagne sur une petite rivière qui tombe dans l’Epte à Neaufle. Il est fermé de murailles. Son église paroissiale a pour patrons St Jean et les saints martyrs Gervais et Protais. Il y a un prieuré de bénédictines, les filles y travaillent à la dentelle.
Il a 19 paroisses qui relèvent de la seigneurie d’Estrepagny qui a longtemps appartenu à des princes et qui n’est éloignée que d’une lieue de la forêt de Lions. Quoique Estrapagny soit enclavé dans le diocèse de Rouen il dépend néanmoins de l’évêque de Lisieux pour ce qui regarde le spirituel par une exemption particulière, de même que l’église collégiale et paroissiale de St Candé le Vieil dans Rouen même.
(T.Corneille)

Note en latin de Don Rigault

Olim tome II p.252 An 1286 Textes en latin

Mémoires de la Ste des Antiquaires tome XXIII p. 47
1er février 1419 – Capitulation d’Estrepagny – Cy ensuite l’appointement fait
Item que toutes vitailles artilleries, et habillements de guerre quelxconques appartenant au dit chastel d’Estrepagny seront gardés au dit Très excellent Roy et à luy délivrés ou à son certain commis sans les mucher et ouvrer emparer et degaster ainsy comme ils en veullent autres fois respondre par son serement et par enquisition faite de bonnes gens et voisins.
En tesmoing desquelles choses a iceste partie du dit appointement demeurant envers ledit très hault et puissant prince les dits capitaines et bailly ont mis leurs sceaulx et signes manuels le jour et au dessus dit.
C’est assavoir le dit capitaine son scel et le dit bailly son signe manuel.
(voir Rymer Tome IV part 3 p.87)

7 septembre 1589 Le Duc de Mayenne étant venu camper à Estrepagny les habitants embrassèrent le parti de la Ligue avec un enthousiasme général. Le Duc de Longueville, gouverneur de Normandie, attaché au parti du Roy nouvellement réuni à celui du Roy de Navarre était accouru avec des forces redoutables. Mayenne se retira. Le gouverneur voulait punir les habitants en brûlant leur bourg mais son frère sollicita leur grâce et ne l’obtint pas sans peine.

Chapelle St Nicolas de Mardrillet à Estrepagny

Il y avait à Estrepagny une maladrerie d’un revenu de 200 livres dont le patronage appartenait au Roi.

1264 – Arrêt défendant à Guillaume Crespin, chevalier seigneur d’Etrepagny (de Estrepangniaco) et à la communauté des habitants d’Etrepagny de vendre entre eux le bois provenant de leur droit d’usage de la forêt de Lions (Olim I folio 36 Archives de l’Empire – Actes du Parlement tome I p.81 n° 888)

1283 – Record d’un arrêt accordant à Messire Guillaume Crespin la justice du sang et plaie sans mort et mehaing avec ou sans clameur de haro dans sa baronnie d’Estrepagny. Mandement au bailly de Gisors de faire une enquête sur les limites de cette baronnie (Olim II folio 67 – Archives de l’Empire – Actes du Parlement tome I p 236)

1292 – Arrêt ordonnant que le Roi gardera la saisine de la justice du sang et des blessures sans mort et mehaing avec ou sans clameur de haro qui avait été accordée par des arrêts précédents à Guillaume Crespin à sa terre d’Etrepagny et de Dangut. La Cour est prête à faire droit audit Crespin. (Olim II folio 96 – archives de l’Empire – Actes du Parlement tome I p.276)

9 avril 1326 – Arrêt rendu en vertu de lettres du Roi pour autoriser Mahaut de Beaunez, dame d’Etrepagny, à plaider sans être autorisée de son mari. (l’acte est donné in extenso) (Greffe I folio 278 –Archives impériales – Actes du Parlement tome II p.616)

On voit figurer dans les Olim à l’année 1264 (tome I p.195 n°2)
Dominus Guillelmus Crispine … dominus de Estrepengniaco.

Voir aussi Dans l’Histoire des Grands Officiers de la Couronne tome II in 4°
Maréchaux p.118
Chambellans p.446
Bouteillers p.491
Grands Maîtres des Eaux et Forêts p.571.

3 – Archives ShL:

Carnets de Charles VASSEUR –
DOYENNE DE.
Exemption de St CANDE

Sous l’invocation de St Jean et St Gervais

La cure était divisée en deux portions.
1e portion:
patronage au 18e siècle l’évêque

2e portion

Curés:
Duprey 1700-1787
Le Flament 1764-1774

Capella St Martin in ecclesia de Estrepagny : patron l’évêque

JUAYE

NOTES sur JUAYE

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JUAIE – Prioratus de Joues –Jues – Juctum
Aujourdh’ui Juaye-Mondaye

Dictionnaire Topographique du Département du Calvados – C. Hippeau.
C’est dans la paroisse de Juaye qu’avait été fondée l’abbaye de Mondaye.
L’évêque de Bayeux était en outre seigneur tréfoncier de Juaye.

Juaye, cant. de Balleroy; les communes de Bernières-Bocage et de Couvert lui ayant été réunies en 1867, il a pris le nom de Juaye-Mondaye. – Mont de Jua, 1115 (cart. de Mondaye, p. 362). – Juays, 1215 (ibid. ).- S. Vigor de Jues, 1215 (ibid.).
Juez, 1218 (ibid.). – Juetum, 1220 (ibid..).- Jueiz, 1238 (Delisle, classes agricoles en Normandie, p. 556). – Juay, Juey (chap. de l’abb. De Cordillon). – Jueyum, 1349 (chap. de Bayeux, 388). – Jouays, XIV° s; Joues, XVI° s (pouillé de Lisieux, p. 21). – Juouee, .Juées, 1460 (dénomb. De l’évêché de Bayeux, p. 20 et 21, note 5).
Par. de Saint-Vigor, patr. l’abbé de Mondaye.
Dioc. de Lisieux, exemption de Nonant. Génér. De Caen, élect. de Bayeux, sergent, de Briquessart. – Léproserie mentionnée en 1213 (ch. de l’abb. de Mondaye). Deux chapelles dédiées l’une à saint André, l’autre à saint Barthélémy.
Le quart de fief nommé la Haye d’Aiguillon, sis à Juaye, dépendait de Saint-Vigor-le-Grand; il s’étendait à Ellon, Bernières, Longraye et Lingèvres, et relevait de la baronnie de Saint- -Vigor-de-Bayeux.

Mondaye, vill. Commune de Juaye-Mondaye. – Abbaye de l’ordre de Prémontré, fondée en 1212 par Jourdain Du Hommet, évêque de Lisieux.- Mons d’Ae, 1202 (annal, ord. Prem 1212 p. 186). -Sanctus Martinus de Ae, 1215 (ibid.). – Ecclesia de Ae, 1216 (ch.de Gervais, abbé de Prémontré). – Mondée, 1212 (cart. de l’abb. t. I, n° 551). – Conventus Sancti Martini de Monte Dei, 1277 (cart. norm. n° 902, p. 215). – Mont d’Aïde, 1820 (tableau des abb. de Normandie). – Mondaé, 1332 (cart. de l’abb. de Cordillon ). – Saint Martin de Mont d’Aé, 1410 (ch. de l’abb. de Mondaye, n° 13). – Saint Martin de Mondaie, 1198 (arch. nat. P. 271, n° 148).- Saint Martin de Mondée, 1653 (carte de Tassin).- Mont dée, 1673 (Neustria pia, p, 3). – Abbaye de Mon Deu, 1723 (d’Anville, dioc. De Lisieux).
Les propriétés de l’abbaye étaient situées à Juaye, Lingèvres, Ellon, Trungy, Condé, Noron,
Guéron, Audrieu, Carcagny, Rucqueville, Livry, Sainte-Croix-sur-Mer.
Une noble tenure, même paroisse, relevait de la baronnie de Saint-Vaast; un autre fief nommé le fief Basset, sur la terre dite des Postels, était au centre de la paroisse, 1503 (fiefs de la vic. de Bayeux).
Aiguillon, fief dont le chef était assis à Juaye, 1663 – (ch. de l’abb. de Mondaye, n° 15).- Akelles – Anelhe, 1198 (magni rotuli, p. 87).- André, f. – Avenue (L’), h. – Baigneux (Le), h. Ie Bagneur, 1262 (ch. de Mondaye). – Bas-de-Bernières (Le), h. – Bernières, chât. et mais. – Bloquet (Le), f. – Bout-Pelcoq (Le), h. – Campagne (La), m°° isolée – Chapelle (La), h. – Fieffes (Les), h.- Fiefs-Lago (Les), h.- Folliots (Les), h.- Fosse (La), h.- Fosse-d’Allemagne (La), h.- Fossé-Pichon (Le), h.- Froide-Rue (La), f. – Galetet (Le), h. La Galette 1848 (état-major).- Hauberaye (La), f. – Haut-De-La-Roche; (La), – Haut-Vent (Le), h. – Helbert (Le), h. Helbat, 1867 (stat. post.). – Jardin-Guesdon (Le), h.- Javois (Le), h. – Lieu-Bord (Le), h.- Maison-Duval (La), h.- Ouf, mine. – Perconerie (La), h.- Roche (La), h. Molendinum de Roca, 1234 (charte del’abb. De Mondaye).- Saint-André, h.- Sainte-Bazile, h Sancta
Basilia, 1208 (cartul. de Mondaye). Sainte-Bazlre, 1868 (état-major). – Senodière (La), h.- Verallier, h.-

Archives du Calvados.
Juaye-Mondaye (Calvados)
Canton actuel : Bayeux
Arrondissement actuel :Bayeux
Code INSEE : 14346
Histoire administrative : Juaye intègre les communes de Bernières-Bocage et de Couvert et prend alors le nom de Juaye-Mondaye par la loi du 3juin 1857.
TA Couvert (Calvados; jusqu’en 1857) Bernières-Bocage(Calvados; jusqu’en 1857)
EP Juaye (Calvados; jusqu’en 1857) Juaye-Mondaye (Calvados) — Abbaye
Description : Abbaye de l’ordre des Prémontrés fondée en 1200.

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives ShL.

1 – Bibliographie:

– Delacampagne Florence – Archéologie médiévale Année 1985: JUAYE-MONDAYE (Calvados). Sainte-Bazile. (Coord. Lambert : 1170,750 x 382,500). — Lors de travaux pour la pose d’une canalisation d’acheminement de gaz, douze sépultures (3 en sarcophage, 9 en pleine terre) ont été mises au jour à 1 m sous le niveau du sol actuel. Toutes sont orientées O.-E., tête à l’Ouest. Seules, deux sépultures en sarcophage ont pu être intégralement fouillées. Les squelettes, en bon état de conservation, étaient couchés sur le dos, mains placées sur le pubis.
La sépulture n° 1 contenait des objets (boucle de ceinture enfer, anneau de suspension et maillon de chaîne également en fer) à hauteur de la taille et, sur une phalange de la main gauche, une bague en bronze au chaton gravé d’un dessin en forme de soleil.
La découverte de ces sépultures et le mobilier mis au jour confirment l’existence d’une nécropole mérovingienne déjà signalée au xixe s. et la situent plus précisément. (Responsable de la fouille : Florence Delacampagne).

– L. Doucet, Notice sur une découverte faite à Juaye-Mondaye, en 1870, de monnaies carolingiennes, dans Mém. soc. d’agriculture, se. arts et belles lettres de Bayeux, IX, 1879-1882.
Le trésor de Juaye-Mondaye contient des monnaies de Paris et Saint-Denis, sur lesquelles le nom de l’atelier est écrit en deux lignes horizontales, dont l’attribution à Charles le Simple est certaine. C’est vraisemblablement vers la fin de son règne que Charles le Simple reprit ce type de revers inauguré par Louis le Pieux et abandonné depuis Charles le Chauve, car ses successeurs, Raoul, Louis IV, Lothaire, Louis V, Hugues Capet l’utiliseront encore dans plusieurs ateliers1.

– CAPPE (Frère Adrien). Un pasteur à Juaye au XVII siècle [B.P. Martin Marc, prémontré, 1609-1676]. Le Courrier de Mondaye, fév. 1957, n° 49, pp. 11-13.

– DECAENS (Joseph). Informations archéologiques : circonscription de Basse-Normandie. Gallia, 1984, fasc. 2, pp. 369-388, ill. Calvados : Caen, Cully, Ifs, Juaye-Mondaye, Lisieux, Mandeville-en-Bessin, Mondeville, Ouezy, Périers-en-Auge, Saint-Contest, Saint-Désir-de-Lisieux, Sannerville, Vieux.

– Chronique des fouilles médiévales en France. Archéol. médiévale, t. XV, 1985, pp. 211-313. – Voir : Sépultures et nécropoles : Colombiers. Le grand cimetière (p. 294) ; Gisay-la-Coudre (p. 295) ; Juaye-Mondaye. Sainte-Bazile (p. 295).

– Bulletin de la Société normande d’études préhistoriques: JUAYE – Une petite hache polie en serpentine, trouvée dans cette localité, se voit aujourd’hui à l’Hôtel de Ville de Bayeux. (Coll.Doucet).

– Archives départementales du Calvados – Cartulaire de l’abbaye de Mondaye

2 – Pièces Justificatives:

Statistique Monumentale du Calvados – Arcisse de Caumont.
JUAYE. Juaye, Juelum.
L’église de Juaye ne sert plus au culte, l’église abbatiale de Mondaye étant devenue paroissiale.
L’église de Juaye se compose d’une nef avec deux bas côtés, d’un choeur à chevet rectangulaire et d’une tour accolée au choeur, du côté du Nord. La façade occidentale et les murs latéraux de la nef sont modernes. Les colonnes qui, à l’intérieur, portent les arcades ogivales séparant les bas-côtés de la grande nef, paraissent du XIVe. siècle.
Le choeur devait remonter au XIIe. siècle; il conserve encore de la maçonnerie en arête de poisson et des modillons à figures grimaçantes, du côté du Sud ; mais les fenêtres ont été refaites. On y voit, à l’intérieur, quelques restes de peintures murales et un autel du XVIlle. siècle. Le chevet avait été éclairé par une fenêtre ogivale à trois baies en forme de lancette, qui avait été bouchée lors de l’établissement de l’autel.
La tour, carrée, terminée en bâlière, peut remonter au XIIIe. siècle.
L’église de Juaye est sous l’invocation de saint Vigor.
L’abbé de Mondaye présentait à la cure et la faisait desservir par un de ses religieux ; l’abbaye percevait toutes les dîmes. Juaye faisait partie de la sergenterie de Briquessart, élection de Bayeux. On y comptait, au siècle dernier, 140 feux.
Il y avait plusieurs fiefs à Juaye ; on lit ce qui suit dans l’aveu rendu, en 1453, par Zanon de Castillon, évêque de Bayeux : Jean Gosselin tient de la baronnie de St.-Vigor, par foi et hommage, un quart de fief de chevalier, nommé le fief de la Haye d’Aiguillon, dont le chef est assis à Juaye et s’étend ès paroisses d’Ellon, Bernières, Longraye, et Lingèvres, vicomté de Bayeux, duquel il est tenu faire « à l’évêque de Bayeux 5 sols tournois de trois en trois ans.
« Defunt Rolland de Vassy, escuyer, soulait tenir de la même baronnie demi-fief de chevalier à la Haye d’Aiguillon, dont il vint jà pour, en la main du roi, quart de fief par forfaiture, que tiennent en fiefferme les religieux, abbé et a couvent de Mondaye par certaine rente allant au roi notre seigneur comme l’on dit, et l’autre quart de fief du nombre d’icelui demi-fief de chevalier, Jéhan Lescelin, escuyer, tient de nous, duquel quart de fief que tiennent de présent les dits religieux par raison d’icelle forfaiture, nous faisant réservations et retenue d’avoir et poursuivre les droiture et dignités. »

Château. Au centre de la commune de Juaye se trouvait le fief Bâsset, sur la terre des Pollets; le manoir, entouré de fossés pleins d’eau et alimentés par la rivière, devait être très-solidement construit, si l’on en juge par les profondes et longues fondations que l’on rencontre encore à cet endroit (Renseignements communiqués par M. le comte Du Manoir, déjà cité). Depuis très-long-temps, l’ancien château était en ruines ; il n’en reste plus qu’un colombier.
Le seigneur de Juaye, ainsi qu’on le voit par un aveu au, propriétaire actuel du château de Juaye, membre de la Société pour la conservation des monuments, chapelle, où les religieux de Mondaye étaient tenus de dire la messe Le seigneur avait le droit de prendre son bois de chauffage dans la forêt du Vernay, appartenant alors au roi, droit de chasse et d’autres droits (Notes tirées des archives du château de Juaye, communiquées par M. le comte Du Manoir.). Entr’autres rentes, le seigneur devait recevoir, chaque année, un chapeau de roses et cinq deniers, des héritiers du sieur Toustain, seigneur de Fontenelle, sieur de Varennes, fief situé à Juaye. Une autre rente était due par des Avonde, dont le nom se trouve dans les contrats depuis le XIVe. siècle. Cette famille d’Avonde existe encore à Juaye.
Le château actuel de Juaye a été construit sur l’emplacement d’un ancien castel, occupé par noble homme Gilles Le Chanoine, sieur Du Manoir, conseiller du roi, lequel fut vicomte de Bayeux en 1712. Il avait épousé demoiselle Marie Louise, fille de Pierre Le Mayeu Tinant, seigneur de Condé.
Ce château fut commencé, vers 1740, par Charles-Louis Le Chanoine, écuyer, sieur Du Manoir, seigneur et patron de Juaye, conseiller du roi, lequel avait épousé demoiselle Françoise Thérèse, fille de messire Joseph-Hector de Montault de St.-Civier, marquis de Montbérault. Il fut achevé par Jean-Louis Le Chanoine, comte Du Manoir, seigneur et patron de Juaye, seigneur de Trungy, Vesley, La Londe, maréchal de camp, colonel commandant le régiment de mestre de camp-cavalerie, chevalier de l’ordre royal et militaire de saint Louis.
Son petit-fils, le comte Du Manoir de Juaye, propriétaire actuel de la terre de Juaye, inspecteur de l’Association normande, maire de Juaye depuis 27 ans, a fait, autour du château, un parc anglais, après d’assez grands travaux ; il a réuni de grands herbages, au milieu desquels sont de magnifiques ormes et chênes plus que séculaires, et qui font le plus bel ornement de ce parc.
Dans les terrassements, on a trouvé plusieurs haches gauloise sen silex: les unes ont évidemment servi, d’autres sont à peine ébauchées; elles sont de formes variées.

Abbaye de Mondaye. M. l’abbé Laffetay, membre de la Société française, qui doit nous donner bientôt une nouvelle histoire des établissements religieux du diocèse de Bayeux, nous a fourni sur Mondaye des notes que nous allons reproduire:
Cette abbaye appartenait à l’ordre des Prémontrés. Suivant le Neustria pia, elle fut fondée, vers 1214, par Jourdain de Hommet, évêque de Lisieux. Elle eut Roger pour premier abbé, et fut placée sous le patronage de saint Martin. Le fondateur, qui l’avait établie sur ses domaines héréditaires, la fit déclarer exempte de la juridiction de l’évêque de Bayeux, ainsi que toute la baronnie de Nonant, qui s’étendait entre Bayeux et Caen et comprenait les églises paroissiales de Nonant, de Verson, de Mouent et celle de Juaye, près de laquelle l’abbaye avait été construite. C’est ce que nous apprend aussi M. de Bras, dans ses Antiquités caennaises: Mondaye, dit-il, est proche de Bayeux et néanmoins soubs l’évesché de Lisieux. » M. Léchaudé-d’Anisy a fait observer que cette date assignée par les auteurs du Neustria pia à la fondation de l’abbaye de Mondaye, ne s’accorde pas avec la Chronique de Normandie, qui place en 1214 la mort du fondateur, Jourdain de Hommet. Une charte de 1213, citée par lui, fait remonter la fondation de l’abbaye à la même année.
Quoi qu’il en soit, si l’abbaye n’existait pas à cette époque, la commune de Juaye possédait au moins une léproserie. On lit, dans une charte de 1213, qu’Eudes de Vassy, chevalier seigneur, permet au chapelain de la léproserie de Juaye de prélever, tous les ans, huit setiers d’orge sur son moulin de Juaye ; lesquels setiers devaient être affectés aux besoins des lépreux ; mais en cas que la maladie vînt à cesser, ladite redevance devait être perçue au profit du chapelain, pour son usage personnel.
Les successeurs de Jourdain enrichirent l’abbaye de leurs libéralités. Le Nécrologe du monastère cite entr’autres l’évêque Fouques, qui avait donné les dixmes de la paroisse d’Ellon ; Guy du Merle et Guy de Harcourt. Le Nécrologe place également au nombre des bienfaiteurs Thomas de Fréauville et Nicolas Du Bosq, évêques de Bayeux, pour lesquels
on célébrait un obit, chaque année.
En 1220, Enguerrand du Hommet confirma les donations que son frère Jourdain avait faites à l’abbaye; en 1228, la comtesse de Salisbury la choisit pour lieu de sa sépulture.
Le plus illustre bienfaiteur de Mondaye fut saint Louis, roi de France. Par une charte donnée à Paris, en 1247, il assura aux religieux la jouissance paisible des biens qu’ils possédèrent dans ses fiefs ou arrière-fiefs, à condition qu’ils prieraient pour son salut et celui de la reine: « ut pro nostrae et inclytae reginae, consortis nostrae, animarum remedio et salute devotas ad Dominum preces effundere teneantur. » Une seconde charte, donnée à Pont-Audemer, au mois de juillet de l’année 1269, met à la disposition des religieux le bois mort qu’ils pourront recueillir dans la forêt royale du Vernay, jusqu’à concurrence de la double charge d’un âne par jour, quantum unus asinus poterit deferre bis in die. »
En 1639, l’autel principal du monastère fut reconstruit avec plus de magnificence et dédié de nouveau à saint Martin, par François Fouquet, évêque de Bayonne. Il y avait, à celte époque, dans l’église deux autres autels : l’un à droite en l’honneur de la Sainte Vierge, l’autre à gauche en l’honneur de saint Etienne, premier martyr.

NOMENCLATURE DES ABBÉS
( extraite du Neustria pia ).
Roger de Juez, premier abbé, mort en l’année 1215
Richard – 1225
Roger Il – 1242
Gabriel du Fay – 1276
Gaufride – 1280
Gaufride II – 1312
Gaufride 111 – 1318
Radulphe – 1327
Richard II – 1349
Robert Garet – 1360
Gaufride IV – ?
Robert de Bacilly – ?
Ranulphe – ?
Guillaume, nommé commissaire par le pape Eugène IV, pour terminer le différend qui s’était élevé entre le Chapitre de Bayeux et l’évêque Zanon, en 1440.
Pierre, – ?
Thomas – ?
Guillaume II – 1479
Jean Le Barberel – ?
Samson – ?
Laurent de Cussy – ?
Nicolas de La Boysaine – ?
Gilles l’Ours assiste, en l’année 1497, à l’Echiquier de Normandie.
Jean II (Ferey), – 1557
Gilles II de ValoInes – 1562
Guillaume III (Poulleau) – 1564
Julien Guichard – ?
Guy II a bel – ?
Jean III (Bourdon) – ?

François du Bouillonney, mort en 1631. -D’après l’obituaire, cet abbé rétablit la discipline dans le monastère, en restaura les bâtiments, fit reconstruire le dortoir, plaça dans l’église un autel de marbre, au pied duquel il fut inhumé. On lisait sur son tombeau l’épitaphe suivante :
EN QUI CONGESSIT , DICANT ALTARIA, COELO
QUAS FRANCISCUS OPES EGERAT ANTE NECEM ?
BDLLISSE IPSIUS DIVINO APPARET AMORE
PECTIS , BULLONII VOX BENE NAMQUE CANIT :
NUMQUID TANTUS AMOR TANTUMQUE ALTARE TULERUNT
FRANCISCUS COELIS ? ID MERUERE SATIS.

J’ai trouvé la pierre tombale que voici dans l’église actuelle, bâtie depuis sa mort.
Son père et sa mère, M. et Mme. de Suresne avaient été inhumés dans le choeur de l’église, qu’ils avaient restaurée en 1570 ; leurs armoiries furent alors placées sur les vitraux, en mémoire de leurs bienfaits (Notes de M. l’abbé Laffelay, membre de la Société Française).
Le dernier abbé cité dans le Neustria pia est Claude-Philippe Leclerc du Tremblay, qui vivait en 1654.
Les dalles tumulaires indiquent aussi comme prieur Thomas Chainaret, dont voici l’inscription:
HIC JACET
R. P. THOMAS CHAMARET
HUJUSCE DOMUS OLIM PROVISOR
FACTUS DEINDE PBIOR
PAR UTRIQUE OFFICIO
PARCE SIBI FRATRIBUS SOLLICITE
UTILITERQUE DOMUI CONSULUIT.
BIS QUATUOR DUOBUS ADDITIS
TEMPORIBUS LUSTRA VIDISSET
PLURA SORS NEGAVIT
AT SORTEM NE CULPES AMICAM
LECTOR NON VIVERE
DESIIT ILLE MORI.
HOC TUMULO CONDITUS
IBI DUM JACET CORPUS
LETHI NESCIA MENS
CELESTIBUS EXULTET GAUDIIS.
AMEN.

La belle église moderne que l’on cite avec raison comme remarquable, fut commencée par l’abbé Philippe l’Hermite, qui gouverna la maison depuis 1704 jusqu’en 1723 , et terminée par son successeur. Eustache Retout, architecte, peintre et sculpteur, travailla à la décoration et peignit une suite de tableaux, dont une partie a été transférée à Bayeux, à l’époque de la suppression des maisons religieuses.
On voit dans la nef les tombes de ces deux hommes, qui ont tenu une grande place dans l’histoire des derniers temps de l’abbaye.
Celle de Philippe l’Hermite est ainsi conçue :
HIC JACET
REVERENDUS ADMODUM PATER
D. D. PHILIPPUS L’ERMITE
HUJUSCE MONASTERII
ABBAS REGULARIS
QUI HOC TEMPLUM
PIETATIS SUAE MONUMENTUM
AB IMIS CONSTRUXIT
MAGNAQUE EX PARTE DECORAVIT
PLENUS MERITIS ET VIRTUTIBUS
DIEM CLAUSIT EXTREMUM
DIE DECIMA SEPTIMA JUNII
ANNO 1725
AETATIS VERO SUAE ANNO 73.
REQUIESCAT IN PACE.

Voici celle d’Eustache Restout :

HIC JACET
R. EUSTACHIUS RESTOUT
HUJUS DOMI PRIOR MULTO TEMPORE
UNICO SIBI NECESSARIO
TOTA VITA CONTENTUS
NE MINIMIS UNQUAM
REULAE SUIE OMISSIS
IN OMNIBUS OBEDIENTIA DUCTUS
TEMPLUM HOC AB IMIS
AD ALTA CONDUXIT
VIX CONSTRUCTUM
ILLICO SOLUS DITAVIT PICTURIS
FUNERI SUPERSTES
VIXIT IN MULTIS
QUAS DECORAVIT ECCLESIIS
PICTORES SCULPTORES ARCHITECTI
AB EO FORMATI
FRUCTUM CAPIUNT IN TERRA
IPSI SIT MERCES IN COELIS
SIC VOVEANT ET PRECENTUR LECTORES
OBIIT SDPPRIOR DIE I NOVEMBRIS
ANNO DOMINI MDCCXXXXIIl
Æ TATIS SU-Æ LXXXVIII.

Eustache Restout n’était que sous-prieur à -l’époque de sa mort. Olivier Jahouel, prieur de l’abbaye d’Ardennes, devint coadjuteur de l’abbé de Mondaye en 1719 et abbé en 1725. Il mourut en 1738, et eut pour successeur Louis Reusse.
Je présente seulement une vue générale de l’abside et des bâtiments claustraux, qui se développent au sud de l’église : Les bâtiments des moines étaient., comme à St-Etienne de Caen, accolés au transept sud et d’un style à peu près semblable : ce style avait été adopté au XVIIe. et au XVIIIe. siècles, pour la plupart des maisons religieuses importantes qui ont voulu quitter leurs vieilles demeures pour se loger dans des maisons de style moderne.
Il n’y a rien d’ancien dans ces constructions. L’église et les bâtiments de l’abbaye avaient été reconstruits au XVIIIe. siècle, sans qu’on eût laissé subsister aucune partie des anciens murs.
L’église de Mondaye est, selon nous, d’un meilleur style que beaucoup d’autres églises modernes du même temps. Eustache Restout ( Voir, sur cet artiste éminent et sur sa famille, les recherches de M. le marquis de Chennevières, membre de l’Institut des provinces, dans son intéressante Histoire des peintres provinciaux de l’ancienne France.) avait eu le bon goût de conserver dans la disposition des voûtes, dans les fenêtres allongées de la nef et du
choeur, dans les proportions générales, des combinaisons qui accusent le désir de faire profiter l’architecture moderne, alors consacrée pour tous les monuments, des formes et des proportions de l’architecture précédente, si belle et si élégante; il y a réussi. L’église de Mondaye sera toujours un de nos plus beaux monuments religieux de l’époque moderne.
On y voit encore un assez bon nombre de peintures de Restout, quoique plusieurs grands tableaux aient été transportés à Bayeux et placés dans la cathédrale.
Les petits autels, dans les bas-côtés, devant les arcades de la grande nef, ont, au-dessous des fenêtres des murs latéraux, des rétables en pierre peu élevés, au centre desquels on remarque de petits tableaux qui nous ont paru remarquables.
Il y a dans la chapelle du transept nord un rétable offrant le groupe de l’Assomption de la Vierge, en terre cuite. Ce morceau , de grande proportion, est d’un bel effet et mérite d’être mentionné.
La façade occidentale, comme dans la plupart des églises du temps, est ornée de deux ordres superposés : quatre colonnes ioniques décorent le premier ordre et accompagnent l’entrée principale ; quatre colonnes corinthiennes décorent le second ordre et portent l’entablement du fronton.
L’abbaye de Mondaye est située sur une éminence dont elle avait tiré son nom : abbacia de monte Dei. La tour de l’église se voit de très-loin, soit que l’on parcoure les plaines entre Caen et Bayeux, soit que l’on aille sur certains points élevés à l’ouest et au nord de cette ville.
Antiquités gallo-romaine. – Dans une prairie peu éloignée de l’abbaye, se trouve une fontaine appelée fontaine St.-Barthélemy, à cause d’une ancienne chapelle du même nom qui se trouvait près de là. Elle fournissait de l’eau à l’abbaye, au moyen de canaux. On a trouvé, dans le siècle dernier, des canaux en maçonnerie qui avaient reçu l’eau de cette fontaine et la conduisaient à Bayeux par Juaye, Ellon, Caenchy et Monceaux. D’après les renseignements consignés à ce sujet dans les notes manuscrites de Béziers, MM. de Villers et de Bonnechose, archéologues de Bayeux, ont fait dernièrement pratiquer des fouilles et ont retrouvé cet aquéduc sur plusieurs points, dans la direction qui avait été indiquée : il est demeuré hors de doute que ce canal souterrain est de construction romaine et qu’il correspondait à l’aqueduc découvert, il y a vingt ans , en reconstruisant la halle de Bayeux, dans le faubourg St.-Jean. J’ai décrit cet aquéduc dans le Ille. volume de mon Cours d’antiquités et j’avais alors supposé que la prise d’eau se faisait plus près de Bayeux, vers la source du ruisseau de Belle-Fontaine; le document fourni par le manuscrit de Béziers et les recherches confirmatives de MM. de Villers et de Bonnechose indiquent le véritable
point de départ des eaux.

Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations ecclésiastiques de l’ancien Diocèse de Lisieux – PIEL L.F.D.
438. – Le 17 juillet 1698, la nomination au prieuré-cure de St Vigor de Juais (Juaye) appartenant au seigr abbé de Mondaye, Mesre Claude-Philippe Leclerc du Tremblay, chanoine de la cathédrale de Paris, abbé commendataire de Mondaye, nomme aud. bénéfice, vacant par la démission de Fr. Jean-Baptiste Philippes, dernier titulaire, la
personne de Fr. Thomas Roucamp, pbre – chanoine régulier de l’Ordre de Prémontré. Le 23 juillet 1698, le seigr évêque donne aud. Fr. Roucamp la collation de ce bénéfice.

493. – Le 19 oct. 1696, Me André Fournereau, pbrë, prieur claustral de l’abbaye d’Ardennes, de l’ordre de Prémontré, au diocèse de Bayeux, ayant été pourvu des chapelles simples de St-Joseph, St-André et St-Barthélémy, sises dans les limites de la parr, de St-Vigor de Juaye, vacantes par la résignation faite en sa faveur par Me Norbert Villey, pbrë, religieux dud. ordre, prend possession de ces chapelles par la libre entrée dans chacune d’elles et autres cérémonies accoutumées. Le visa avait été donné par l’archevêque de Rouen. Après la prise de possession « s’est présenté Me Jacques Mauger, procureur-receveur de Messire Philippe Le Clerc du Tremblay, abbé de Mondaye, lequel déclare, au nom dud. seigr abbé, qu’il s’oppose à la présente prise de possession, disant que ces chapelles n’ont jamais été titrées ny possédées en cette qualité par aucun chapelain, et pour autres raisons à déclarer en temps et lieu. Se sont pareillement présentés Dom Philippe Lhermitte, pbrë, prieur de lad. abbaye de Mondaye, et Louis Lepailleur, procureur d’icelle abbaye, lesquels, au nom et pour la conservation des droits de leur communauté se sont aussy opposés à lad. prise de possession tant pour les raisons susdites qu’autres qu’ils entendent dire pour leur fait et regard; desquelles oppositions led. sr Fournereau proteste de nullité et persiste à prise de possession.»

438. – Le 17 juillet 1698, la nomination au prieuré-cure de St-Vigor de Juais (Juaye) appartenant au seigr abbé de Mondaye, Mesre Claude-Philippe Leclerc du Tremblay, chanoine de la cathédrale de Paris, abbé commendataire de Mondaye, nomme aud. bénéfice, vacant par la démission de Fr. Jean-Baptiste Philippes, dernier titulaire, la
personne de Fr. Thomas Roucamp, pbre/chanoine régulier de l’Ordre de Prémontré. Le 23 juillet 1698, le seigr évêque donne aud. Fr. Roucamp la collation.

642. – Le 13 oct. 1705, dom Philippe Lhermitte, abbé régulier de l’abbaye de St-Martin de Mondaye, et, en cette qualité, patron présentateur de la cure de St-Vigor de Juaye, nomme à cette cure, vacante par la démission de Fr. Thomas Roucamp, dernier titulaire, pourvu du prieuré-cure de Trungy, la personne de Fr. Richard Scelles, chanoine régulier de lad. abbaye. Le 16 oct. 1705, le seigr évêque donne aud. sr Richard Scelles la collation dud. bénéfice.

664. – Le 21 oct, 1705, R. P. Richard Scelles, pbre., religieux de Mondaye, pourvu du prieuré-cure de St-Vigor de Juaye, prend possession dud. bénéfice, présence de R. P. Ambroise Binette, pbfë, religieux et prieur de lad. abbaye; Le P. Thomas Roucamp, pbrë, prieur de Trungy : Me François Sallen, pbrë; Guillaume Viel, huissier, et autres témoins.

JUAYE (Saint vigor). – Prieuré-cure.
Prieurs-curés. – J.-B. Philippes -T. Roucamp – R. Scelles.
Patron. – L’abbé de Mondaye. – C.-P. Leclerc du Tremblay – P. Lhermitte.
Chapelles St-Joseph, St-André et St-Barthélémy. – Chapelains : N. Villey – A. Fournereau.

509. – Le 12 juillet 1721, la nomination à la cure de St-Vigor de Juaye appartenant au seigr abbé de Mondaye, R. P. Philippe Lhermitte, abbé régulier de St-Martin de Mondaye, donne à Monsr l’abbé Dumesnil, grand vicaire de Lx, le pouvoir de nommer aud. bénéfice, vacant par la mort de Dom Richard Selles, pbrë, dernier titulaire, telle personne de l’ordre de Prémontré qu’il jugera capable. Fait et passé en lad. abbaye. Le 15 juillet 1721, le seigr évêque de Lx donne à Dora Jean-Baptiste Fortin de la Hoguette, pure, religx de l’ordre de Prémontré, la collation de la cure de St-Vigor de Juaye, en conséquence de la présentation faite par le vénérable abbé de Mondaye. Le 30 juillet 1721, led. sr Fortin, religieux de l’abbaye de Mondaye, prend possession dud. bénéfice de Juaye, en présence de Me Jean
Mateley, pbrë obitier de lad. parr. ., et plusieurs autres témoins de Juaye ou des environs.

JUAYE (Saint Vigror). — Prieuré-cure
Curés. – R. Scelles – J.-B. Fortin de la Hoguette – J. Pelvey.
Prêtre de la paroisse. – J. Mateley.
Patron. – L’abbé de Mondaye. – P. Lhermite.

567. – Le 24 août 1728, Me Louis Mannoury, de la parr, de Juaye, constitue 150 livres de rente en faveur de son fils, Me Charles-Thomas Mannoury, acolyte de lad. parr., afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. – Led. acolyte, fils dud. sr Louis et de Françoise Hache, était représenté dans cette affaire par son frère, Me Jean Mannoury.

920. – Le 31 août 1630, Me Thomas Hardy, acolyte, demeurant à Juaye, fils de feu Me Mathieu Hardy, notaire, et de Catherine Hardy, constitue en sa faveur 150 livres de rente, afin de parvenir aux ordres sacrés. Cette rente est garantie par Me François Hardy, frère aîné dud. acolyte, demeurant en la parr. de Couvert.

174. – Le 19 sept. 1733, Me Charles-Thomas Mannoury, diacre de St-Vigor de Juaye, est ordonné prêtre à Lx.

184. – Le 27 oct. 1726, Charles-Thomas Mannoury, fils de Louis et de Françoise Lachey, de la parr. St-Vigor de Juaye, reçoit à Lx la tonsure et les ordres mineurs.

56. – Le 27 oct. 1726, Thomas Hardy, fils de Mathieu et de Catherine Hardy, de la parr. de Juaye, exemption de Nonant, reçoit à Lx la tonsure et les ordres mineurs.

85. – Le 3 juin 1735, Fr. Gabriel Favrel, fils de Charles et de Françoise Giot, chanoine régulier de l’Ordre de Prémontré, de l’abbaye de La Luzerne au diocèse d’Avranches, reçoit la tonsure dans la cathédrale d’Avranches. Le 15 févr. 1744, la nomination au prieuré-cure de St-Vigor de Juaye appartenant au seigr abbé de Mondaye, Dom Louis-Joseph Reusse, pbfë, abbé régulier dud. monastère, nomme à lad. cure, vacante par la mort de Dom Jean- Baptiste Fortin de la Hoguette, dernier titulaire, la personne de Dom Gabriel Favrel, pbfê, chanoine régulier dud. Ordre. Le 2 mars 1744, les vicaires généraux du seigr évêque de Lx donnent aud. sr Favrel la collation dud. bénéfice. Le 8 mars 1744, le sr Favrel prend possession de la cure de Juaye en présence de Me Charles-Thomas Mannoury, pbfê habitué en lad. parr., et autres témoins.

140. – Le 5 avril 1744, la nomination à la cure de Juaye appartenant au R. P. abbé de Mondaye, Dora Louis-Joseph Reusse, abbé régulier de lad. abbaye, nomme à lad. cure, vacante par la mort de Fr. Gabriel Favrel, pbre, dernier titulaire, la personne de Fr. Nicolas Morel, pbrë, chanoine régulier de l’Ordre de Prémontré. Fait et passé en l’abbaye de St-Jean de Falaise où se trouvait alors led. seig r abbé de Mondaye. Le 7 avril 1744, le seigr évêque donne aud. sr Morel la collation dud. bénéfice. Le 9 avril 1744, le sr Morel prend possession de la cure de Juaye, en présence de Me Charles Mannoury, pbrë; Pierre La Gohanne, écolier étudiant, tous deux de lad. parr., et autres témoins.

167. – Le 9 juillet 1744, la nomination à la cure de Juaye appartenant au R. P. abbé de Mondaye, Dom Louis-Joseph Reusse, abbé régulier de lad. abbaye nomme à cette cure, vacante par la mort de Fr. Nicolas Morvel, pbrë, chanoine régulier de l’Ordre de Prémontré, et dernier titulaire, la personne de Fr. Philippe-Nicolas Lemarchand, pbfë et aussi chanoine régulier dud. Ordre. Le 12 juillet 1744, Mre Jean-Jacques Lebourg, pbë, chanoine scolaste de la Cathédrale et vicaire général du seigr évêque de Lx, donne aud. sr Lemarchand la collation bénéfice. Le 14 juillet 1744, le sr Lemarchand prend possession du prieuré-cure de Juaye, en présence de Pierre Bérard, huissier; Jean Léger, chirurgien; François Serard, custos, demeurant tous en lad. parr., et autres témoins.

430. – Le 24 déc. 1746, Charles-Louis Le Chanoine, seigr de Juaye, conser du roy, président en l’élection et grenier à sel de la ville de Bayeux, y demeurant parr. St-Sauveur, de présent à sa terre de Juaye, constitue 150 livres de rente en faveur de Me Pierre de la Gohanne, acolyte de lad. parr., de Juaye, afin qu’il puisse parvenir aux sacrés. Cette rente est garantie par Me Pierre-François de la Gohanne, procureur en l’élection de Bayeux, y demeurant, parr. Et faubourg St-Exupère.

JUAYE (Saint Vigror). – Prieuré-cure
Curés. – J.-B. Fortin de la Hoguette – G. Favrel – N. Morel – P.-N. Lemarchand.
Prêtre de la paroisse. – C.-A. Mannoury.
Clerc. – C.-T. Mannoury – T. Hardy – P. de la Gohanne.
Patron. – L’abbé de Mondaye. – L.-J. Reusse.
Seigneurs et notables. – P. Bérard – G.-L. Le Chanoine de Juaye – M. Hardy- F. Hardy – – J. Léger – J. Mannoury.

311. – Le 3 juin 1758, la nomination à la cure de St-Vigor de Juaye appartenant au seigr abbé de Mondaye, Dom Louis-Joseph Reuss, chanoine de l’Ordre de Prémontré, abbé régulier de l’abbaye de Mondaye, nomme à lad. cure vacante par la mort de Frère Philippe pbrë, chanoine régulier et dernier titulaire, la personne de Fr. François Le Bas,
pbfë, chanoine régulier dud. Ordre. Fait et passé au presbytère de Trungy, diocèse de Bayeux, par devant le notaire apostolique dud. diocèse,

Le 16 juin 1758, led. sr Le Bas ayant requis du seigr évêque de Lx les provisions de la cure de Juaye, Sa Grandeur lui répond qu’elle ne peut les lui accorder avant « qu’il n’ait fait apparoir des lettres testimoniales de vie et moeurs du supérieur de la Communauté où il demeure actuellement, avec lesquelles il se présentera pour subir l’examen ordinaire.» Signé : Gérard, vic. gl. Le 22 juin 1758, le seigr évêque donne aud. sr Le Bas la collation dud. bénéfice. Le 25 juin 1758. Fr. Le Bas prend possession de la cure de Juaye.

77. -Le 4 févr. 1763, Dom François Guillot, religx de l’Ordre de Promontré, prieur-curé de Greuville, doyenné de Brachy, diocèse de Rouen, étant loge à Rouen, en l’auberge du Pas de Jaux, rue St-Hilaire, parr. St-Vivien, donne sa procuration pour résigner sad. curé entre … procuration pour résigner sad. cure de Juaye entre les mains du seigr évêque de Lx en faveur dud. sr Guillot, le tout pour cause de mutuelle permutation. Fait et passé à Rouen, en l’étude du notaire apostolique. Le 10 févr. 1703, Mr Le Sueur des Fresnes, vicaire général du seigr évêque de Lisieux pour l’exemption de Nonant, demeurant à Bayeux, donne aud. sr Guillot la collation dud. bénéfice de Juaye. Le 14 févr. 1763, le sr Guillot prend possession de lad. cure par le ministère du notaire apostolique de Bayeux qui fait toutes ses réserves pour ne pas être inquiété par le notaire apostolique de Lx. Fait et passé en présence de Fr. Louis-Charles Gontier (2), prieur de Mondaye; Etienne Amiot, procureur de l’abbaye; Jacques Le Chevalier (3), professeur de lad. abbaye; Me Richard-François Hardy, notaire royal, demeurant à Juaye; Me Jean-Baptiste-Jacques-Gabriel de la Londe, avocat en parlement, demeurant à Bayeux, parr. St-Sauveur, et autres témoins.
(1) Le P. Le Bas, curé de Greuville, prêta le serment schismatique en 1791. Quand le culte constitutionnel lui-même eut cessé pour faire place au culte de la Raison, François Le Bas revint a Juaye ou il passa le reste de la Révolution. En l’an V il prêta le serment de haine à la royauté. Il n’avait rien refusé à la Révolution; celle-ci en retour lui servit la maigre pension. qu’elle faisait aux prêtres assermentés. Après le Concordat, M. Le Bas ne reprit pas de fonctions ecclésiastiques : il se retira à Ellon où il mourut en 1808. [Archives du Calvados, – Ordo de Bx).
(2) Le P. Louis Gontier avait émis ses voeux en 1739 à. l’abbaye d’Ardenne. Il mourut plus tard curé du Tronquay-les-Loques au diocèse de Rouen. (L’abbaye de Mondaye, par le P. Godefroy Madelaine, prieur de ce monastère. Nouvelle biographie normande – N.-N. Oursel. MADELAINE (Godefroy.) Le Tourneur (Calvados), 14 Novembre 1842.
Relig. Prémontré, 1861, Prieur de l’Abbaye de Mondaye, 1880. Essai hist. sur l’abbaye de Mondaye, Caen, 1874, gd in-8, ̃– Manuel dit Tiers-Ordre de Saint-Norbert, Caen, 1876. – 2e Edit.. 1887. Saint Bernard et Saint Norbert. Etude hist. sur l’amitié de ces deux Saints, Caen. 1878. Prémontré en 1882, Caen, 1882. de Saint Norbert, Bruges, 1886, gr. in-8. Nomb. Articles hist. ou nécrol. dans la Sem. de Bayeux.
(3) P. Jacques Le Chevalier âgé de 19 ans, fit sa profession à l’abbaye d’Ardenne, le 2 juillet 1756. Ses rares qualités le firent nommer de bonne heure professeur, puis procureur de Mondaye. Il fut prieur de celte abbaye de 1767 à 1770. Ensuite il fut transféré successivement à St-Jean de Falaise, Silly et Ardenne. Il mourut le 29 août 1783, à l’âge de 46 ans. (Abbaye de Mondaye; page 354.)

149. – Le 22 août 1763 sur la présentation du roy, Sa Sainteté Clément XIII nomme à l’abbaye de St-Martin de Mondaye, vacante par la mort de Dom Louis-Joseph Reusse, chanoine régulier dud. monastère, la personne de Mesre Charles-François Raffin, (1) pbre du diocèse d’Auxerre, licencié en théologie de la faculté de Paris.
Le pape consent par cette bulle à établir dans le monastère de Mondaye la commende «qui n’y avait jamais existé (2) » et que le roy impose à cette abbaye d’après le droit que lui donne le concordat passé entre la cour de Rome et François Ier.
Le 7 oct. 1763, Mesre Eustache-Philippe-Alexandre Le Sueur des Fresnes, pbre, docteur de Sorbonne, chanoine et grand chantre de la cathédrale de Bayeux, vicaire général et officiai du seigr évêque de Lx pour l’exemption de Nonant et commissaire de Sa Sainteté en cette partie, reçoit le serment et la profession de foi dud. sr Raffin et fulmine les bulles qui l’autorisent à posséder en commende l’abbaye de Mondaye.
Donné à Bayeux avec le contre-seing de Me Ollivier, greffier en l’officialité de Nonant.
Le 11 oct. 1763, le sr Raffin prend possession de l’abbaye de Mondaye avec toutes les séance en la chaire abbatiale au choeur, son des cloches et des orgues, entrée au Chapitre, au réfectoire, dortoir, maison abbatiale, enclos et jardins où led. seigr abbé a fait émotion de terre et effraction d’arbres, etc. Fait en présence du R. P. Louis Gontier, prieur; R. P. Mathieu Bunot (3), sous-prieur; des R.R. P.P. Heudier, Amiot, procureur, Moulinet, tous pbfês, profès d’icelle abbaye; Jean Grouet, organiste, demeurant à Juaye, et autres témoins.

(1) Il était chanoine, chancelier et vicaire général de Bayeux et archidiacre de Caen.
(2) La commende avait déjà existé à Mondaye de 1631 à 1705, sous Claude du Tremblay. Il est vrai qu’en 1705, cette abbaye avait été remise en règle.
(3) Le P. Bunot avait fait profession à l’abbaye d’Ardenne le 13 novembre 1724. Il devint titulaire du prieuré simple de l’Ermitage sans quitter son monastère. Ce prieuré se trouvait sur le territoire de la paroisse de St-Martin-des-Besaces, diocèse de Bayeux. En 1754, on le nomma prieur de Mondaye et il gouverna cette abbaye jusqu’en 1769. A partir de cette date, il n’est plus que sous-prieur : il conserve cette fonction jusqu’à sa mort arrivée en 1794, (Le P. G. Madelaine. Abbaye de Mondaye. Caen, 1874).

311. – Le 3 juin 1758, la nomination à la cure de St-Vigor de Juaye appartenant au seigr abbé de Mondaye, Dom Louis-Joseph Reuss, chanoine de l’Ordre de Prémontré, abbé régulier de l’abbaye de Mondaye, nomme à lad. cure vacante par la mort de Frère Philippe Lemarchand, pbrë, chanoine régulier et dernier titulaire, la personne de Fr. François Le Bas, pbfë, chanoine régulier dud. Ordre. Fait et passé au presbytère de Trungy, diocèse de Bayeux, par devant le notaire apostolique dud. diocèse, Le 16 juin 1758, led. sr Le Bas ayant requis du seigr évêque de Lx les provisions de la cure de Juaye, Sa Grandeur lui répond qu’elle ne peut les lui accorder avant « qu’il n’ait fait apparoir des lettres testimoniales de vie et moeurs du supérieur de la Communauté où il demeure actuellement, avec lesquelles il se présentera pour subir l’examen ordinaire.» Signé : Gérard, vic. gl. Le 22 juin 1758, le seigr évêque donne aud. sr Le Bas la collation dud. bénéfice.

2. – Le 25 juillet 1766, Me Richard-François Hardy, notaire royal aux sièges de Trungy et de Lingèvres, bailliage de Bayeux, demeurant à Juaye, constitue 150 livres de rente en faveur de son frère, Me Marc-François-Henry Hardy, acolyte de lad. parr, de Juaye, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. Cette rente est hypothéquée sur un lieu et entretenant, situés sur lad. parr. et bornés de toutes parts par la rivière d’Aure et la Morte-Eau, Mr de Juaye et plusieurs, les religx de Mondaye, le chemin de Bayeux à Caumont et le chemin tendant du moulin de Juaye au bois du Vernay. Fait et passé à Noron. – Led. sr acolyte était fils dud. sr constituant et de Marie-Françoise Le Marchand.

303. – Le 13 août 1767, Jean Gousseaume, laboureur, demeurant à Juave, constitue 150 livres de rente en faveur de son fils, Me Jean- François Gousseaume (1), acolyte, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. Fait et passé à Juaye. Led. sr acolyte était fils dud. sr Jean et de Marie Lefort.
(1) Lorsque la Révolution demanda à M. Gousseaume le serment schismatique, il refusa de le prêter et l’année suivante, en 1792, il lui fallut partir pour l’Angleterre. Il ne revint que le 24 mai 1802. Il fut nommé vicaire d’Ellon en 1803, puis curé de Ste-Honorine-du-Fay, où il mourut en 1824, à l’âge de 78 ans. (Archives du Calvados et Ordo de Bx.)

JUAYE (Salnt-Vigor). – Prieuré-cure
Curés. – P.-X. Lemarchand – F. Le Bas – F. Guillot.
Clercs. – M. -F. II Hardy -J.-F. Gosscaume.
Patron. – L’abbé de Mondaye. L.-J. Reusse.
Notables. – R.-F. Hardy – J. Groult.

390. – Le 18 août 1774, Robert Longuet, de la parr., de Maisy, diocèse de Bayeux, constitue 150 livres de rente en faveur de Me Jacques Guérin, acolyte de la parr., de Juaye, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. Cette rente est hypothéquée sur un herbage sis à Maisy nommé la Petite-Perruque.

368. – Le 23 août 1776, Jean Pigny, laboureur, demeurant à Juaye, constitue 150 livres de rente en faveur de son fils, Me Charles Pigny, acolyte, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. Fait et passé en l’étude de Me Jacques-François Hardy, notaire pour le siège de Nonant, résidant à Couvert.

16. – Le 16 août 1782, dame Marie-Françoise Le Barrier, Vve de Robert Sallen, demeurant en sa terre sise à Trungy, diocèse de Bayeux, constitue 150 livres de rente en faveur de Me Jean-Baptiste Dujardin, acolyte, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. Fait et passé par le ministère du notaire de Tilly-sur-Seulle, en présence de M. Jean-François Davy, prieur-curé de Trungy, et de Me Michel-Félix Leclerc, son vicaire. Led. sr acolyte, originaire de Juaye, demeurait alors en lad. parr. de Trungy.

95. – Le 8 sept. 1785, François Bailleul, marchand et laboureur, demeurant à Briqueville, diocèse de Bayeux, constitue 150 livres de rente en faveur de Me Pierre-Jacques-Olivier-Léonor Dilaye, acolyte de la parr. de Juaye, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. Fait et passé à Bernay, eu l’étude de Me Dufay, notaire.

177. – Le 15 avril 1786, furent ordonnés sous-diacres : Me Pierre-Jacques-Olivier-Eléonor Dilaye, acolyte de la parr, de Juaye – Le 7 avril 1787, furent ordonnés diacres : Pierre-Jacques-Olivier-Eléonor Dilaye, sous-diacre de Juaye .

163. – Le 13 Févr. 1787, Fr. François Guillot, pbre, chanoine régulier de l’Ordre de Prémontré, profès de la maison d’Ardennes, diocèse de Baveux, prieur-curé de St-Vigor de Juaye, étant devenu infirme et paralysé, donne sa procuration pour résigner sa cure entre les mains de N.-S.-P. le pape en faveur de Fr. Charles-Gaspard Paynel, pbrê, chanoine profès de lad. abbaye d’Ardennes et prieur claustral de l’abbaye de Cérisy-Belle-Etoile, diocèse de Bayeux, titulaire du prieuré simple de N -D. de la Mancellière, diocèse du Mans, et pourvu de l’office claustral de sacristain en l’église de St-Gorges-des-Bois au même diocèse du Mans. Le sr Guillot se réserve une pension viagère de 400 livres sur les revenus de la cure de Juaye, ainsi qu’une partie du presbytère. Le 5 mars 1787, Ied. sr Paynel obtient des lettres de provision en cour de Rome dud. bénéfice. Le 11 juin 1787, M. de Gruel, vic. gl., donne son visa auxd. Lettres de provision. Le 20 juin 1787, le sr Paynel (1) prend possession du prieuré-cure de Juaye par le ministère du notaire royal-apostolique de Bayeux, à ce dûment délégué par son confrère de Lx. Fait et passé avec toutes les cérémonies ordinaires en présence de Fr. Jean-François Davy (2), prieur de Trungy; Fr. Jean-Baptiste Dupetit-Bosq, prieur d’Ellon; Fr. Marin Le Boullenger, chanoine régulier, demeurant à l’abbaye de Mondaye; Me Jean-Baptiste Dujardin, pbrê; Me Jacques Le Boursier, chirurgien, demeurant tous deux à Juaye, et autres témoins.
(1) Gaspard Paynel. prêta le serment pur et simple et fut nommé procureur de la commune.
Il se lança dans les excès de la Révolution. Cependant, c’est à lui que l’on doit la conservation de l’église abbatiale et des objets d’arts qu’elle contenait. Il ne reprit jamais les fonctions ecclésiastiques. Il mourut le 9 juillet 1809 et fut enterré à Juaye – Après le Concordat, Mgr Braull nomma le P. Goujon, ancien religieux de Mondaye, pour desservir provisoirement l’ex-église abbatiale; puis le P. Lemeunier fut désigné, en 1803, comme titulaire de la paroisse de Juay« L’année suivante, le P. Lemenunier partit et le P. Goujon lui succéda définitivement jusqu’en 1819. A cette époque, celui-ci à bout de forces, se retira à Quesnay-Guesnon et y mourut en 1821, à l’âge de 72 ans, dans les bras du P. Pesché. curé de Trungy. [Tiré de l’histoire de l’abbaye de Mondaye par le P. Godefroid.)
(2) Le P. Davy, religieux de Mondaye et prieur-curé de Trungy, refusa le serment schismatique et continua d’exercer le saint ministère en se cachant. Mais un jour il fut découvert et conduit en prison à Caen. J’ignore ce qu’il devint. (Abbaye de Mondaye par le P. Godefroid.)

JUAYE (Saint Vigor). – (Prieuré-cure)
Prieurs-curés. – F. Guillot – C.-G. Paynel.
Prêtre de la paroisse. – J.-B. Dujardin.
Clercs. – P.J.0 L. Dilaye – J.-B. Dujardin – Jq.Guérin – C. Pigny.
Notables. – R.-F. Hardy – Jq Le Boursier.

Inventaire Sommaire Des Archives Départementales Antérieures A 1790 – M. Armand Bénet.
1556-1787. – Juaye .
– Accord entre les religieux de l’Hôtel – Dieu et Pierre Le Bourgeois, Thomas Gilles et Georges Le Boursier, garants d’Étienne Héroult, sur leur procès concernant le paiement de 7 boisseaux d’orge de rente sur héritages sis à Juaye ( 1555, v . s . ) .
– Procédure au bailliage de Bayeux devant Édouard Hélye, écuyer, sieur de Clinchamps, lieutenant général entre André Malherbe, écuyer, sieur de Juaye, et les religieuses de l’Hôtel – Dieu, concernant le privilège sur 20 livres dues par Michel de Bernesq à Simon de Marconets, écuyer, sieur de Héville (1684).
– Fieffe devant Le Mouette et Vautier, tabellions à Bayeux, par Pierre Lesage à Jacques Lesage, de 2 pièces de terre sises à Juaye, à charge de tenir et relever du seigneur, d’y bâtir une maison dans un an et de payer la somme de 160 livres et 2 poules grasses de rente, de laquelle ledit Lesage a vendu aux pauvres de l’Hôtel – Dieu 55 livres de rente, moyennant 1000 livres à lui versées par Michel Mouland, vicaire de la paroisse St – Sauveur, au nom desdits pauvres ( 1787 )

A travers le passé du Calvados : glanes, traditions, souvenirs. Troisième série – G. Lesage.
Gaspard Paynel, curé et maire
La paroisse de Juaye était administrée, depuis 1787, par le prieur Gaspard Paynel, né à Echauffour, au diocèse de Séez.
Un vieillard, qui l’avait connu, nous a affirmé qu’il venait de l’abbaye de Belle-Etoile. Son nom se trouve trop souvent mêlé aux désordres qui se produisirent pendant la Terreur. Le curé de Juaye avait prêté le serment aux décrets schismatiques de l’Assemblée constituante.
Quand la Révolution le poussa en avant, il n’eut pas le courage de reculer, et il accepta des fonctions civiles. On le nomma maire de la municipalité de Juaye. Sa conduite ultérieure mérite tous les blâmes de l’histoire. Eh bien! le croira-ton? c’est à lui, à ce prêtre jureur, que nous devons la conservation des tableaux, des statues et de l’église même de Mondaye.
Il voulait sauver, pour des jours meilleurs, la belle église du monastère.
Un habitant de Bayeux avait proposé de mettre de la poudre dans les murs et de la faire sauter. Paynel alors écrit directement à Robespierre et demande grâce pour le monument, promettant qu’on en fera, s’il le faut, un temple décadaire : notre église échappait ainsi à la ruine. détachés et déposés sous clef dans la sacristie, avec le Christ de l’abside. Le 11 novembre 1794, ils s’y trouvaient tous intacts ainsi que le constate le procès verbal des membres de la commission des Arts du District de Bayeux. Paynel eut l’idée de donner aux statues un nom républicain; c’est à ce prix qu’elles ne furent point mutilées et restèrent dans leurs niches. ans, et fut inhumé dans le cimetière de Juaye, où son tombeau se voit encore, avec cette simple inscription : « Ci-git Gaspard Paynel, prieur de ce lieu, priez pour lui » (le P. Madelaine).

Collection de Répertoires Sommaires des documents Antérieurs à 1800 Conservés dans les Archives Communales
– publiés par les Soins du Ministère de L’instruction Publique.

Paroisse de Juaye : baptêmes de 1589-1617, mariages de 1602-1617; compte du trésor 1617. (Reg .) – Papiers Gaudet, commis des aides à Avranches, Bayeux, etc.: correspondance, manuel ( par demande et réponse du commis des aides. 1755-1756. ( Liasse et cah . ) – Pacage de Neuilly – l’Évêque. 1784. (Cah .) – Contrats entre particuliers. XVII – XVIII s . ( Liasse ).
I. Dioc . de Lisieux (exemption de Nonant ( – ) . Baill . et maîtrise de Bayeux . Gr. à sel de Bayeux. Gén . et int. de Caen; el. Et subd . de Bayeux . = II . Distr. de Bayeux; ch . 1. de canton ( Arrêté du 1er mars 1790 ) . III . 1er arr. communal (Arr. de Bayeux ); ch . – 1 . de canton ( Loi du 28 pluviôse an VIII ); canton de Balleroy ( Arrêté du 6 brumaire an X ) .- Pop .: 723 hab . (1911 ).- Sup.:1.586 hect.94 a.65 a .
La commune actuelle de Juaye-Mondaye a été constituée par la réunion des communes de Juaye, Bernières-Bocage et Couvert, qui formaient chacune, avant 1790, une paroisse et communauté (Loi du 3 juin 1857). La même loi donna à la nouvelle commune le nom de Juaye-Mondaye.
Administration Générale : Juaye. – Délibérations, depuis le 15 pluviôse an IX.
– E. Suppl. .H35. – GG. 2. Le 26 février 1700, inh. de Marie Mauger par Jean-Baptiste Philippe, chanoine régulier de l’ordre de St-Augustin, ancien prieur de Juaye.
1663, 27 novembre, décès de Charles de Lonlé, éc, sr de Juaye, inhumé à Juaye.
1791, 21 juillet, inhumation de François-Gervais Guillot religieux prémontré, ancien prieur-curé de la paroisse de Juaye, diocèse de Lisieux, âgé de 72 ans.

Extrait des chartes, et autres actes Normands ou Anglo-Normands à Calvados – Léchaudé d’Anisy, Amédée Loui
Jehan Flambart, écuyer, d la paroisse de Lougnes, prend fief de l’abbesse de Cordillon, en 1332, plusieurs pièces de terre situées à Juays, delle du Castellet, jouxte les religieux de l’abbaye de Mondaye; le tout à charge de diverses redevances. (le sceau brisé).
No. 50. – 56. Jouen Gohier, demeurant à Lingèvres, prend en fief, de l’abbaye, en 1431, tout le tènement de Colin de Lescluse, assis à Juays., nommé le Castelet, à charge de trente sols de rente.

Monographie communale de Juaye – Archives Du Calvados.
Extraits :
Avant l’établissement de l’Abbaye, ce lieu s’appelait Mont d’Oz ( ?) Mont d’ae, puis Mont d’éé, Mont d’aide, Mont de Dieu et enfin Mont d’aye et aujourd’hui Montdaye. Tous ces noms s’expliquent sur ce monticule se trouvait une belle fontaine, maintenant presque nulle, faute de soin. De là, était venu le nom d’oe qui signifie eau, en langage celtique, par corruption vint le nom d’é. Cette fontaine, ou plutôt source …….et d’autres alimentaient un bel aqueduc recouvert de larges dalles, construit par les romains. Au nord de l’église de couvert, on a retrouvé des pièces curieuses qui remontent à des siècles reculés, des tuiles à rebords, des pièces de monnaies de l’empereur Claude.
En creusant le sol, on a mis à découvert des cercueils en pierre et dans ces cercueils, des objets en bronze que l’on a cru pouvoir rapporter à l’ère Mérovingienne. En Juin1870 des enfants trouvèrent dans un fossé, au milieu d’un tas de pierres fortement maçonnées des pièces noircies.
Vers la fin du XII° siècle, quelque temps avant la fondation de l’abbaye, une léproserie avait été établie sur le territoire de Juaye par la famille de Vassy. Cette léproserie avait une chapelle dédiée à Saint-Barthélemy située tout près de la source. La famille de Vassy avait une résidence au château de la Haye d’aiguillon. La motte d’aiguillon était peu étendue et de forme ovale. Le château était entouré de fossés que l’on pouvait à volonté remplir d’eau. Une chapelle avait été élevée sur la lisière de bois; elle s’appelée Notre Dame de la Haye. En suivant le cours de l’Aure à deux kilomètres en aval du château de la Haye se trouvait le fief Basset dans la terre des Pollets. Dans ce fief s’élevait un autre château féodal. Les de Percy étaient seigneurs de Juaye. Toutes ces anciennes constructions sont aujourd’hui à peu près détruites.
Le Mont d’aide, (mons auxilié ?) a été donné probablement après que l’abbaye fut fondée, et que les pauvres trouvaient secours et protection, auprès des moines.
Le Mont Dieu, mons Dei, nom qui pouvait venir de la hauteur du lieu, élevé par l’église.
De tous ces noms, en dériva celui de Mont d’aye et par corruption, ou plutôt par abréviation Mondaye. Il en a été de même pour la terminaison du nom de la commune où est située l’abbaye. D’abord Juée, Juetto, Juetz, Juaya( ?), d’où est venu celui de Juaye. La fondation de l’abbaye remonte à 1214, Jordan du Hommet, évêque de Lisieux en fut le fondateur. Il possédait déjà dans le pays des biens qui lui venaient d’héritage. Il fit l’acquisition de Mondaye, et animé d’un zèle pieux, il fonda cette abbaye, après avoir obtenu l’autorisation et la franchise de l’évêque de Bayeux, pour la joindre à la baronnie de Nonant……Toute la baronnie de Nonant se trouvait dans la juridiction de l’évêque de Lisieux. Cette baronnie se trouvait donc enclavée dans le diocèse de Bayeux.
Jordan ou Jourdain (Jordanus) avait acheté l’enclos de Mondaye (dans la delle d’Oe) de Raoul de Percy.
Alianora de vitré comtesse de Salisbury devenue veuve fut aussi la bienfaitrice de cette abbaye et en 1228, elle y fut inhumée, ainsi qu’elle en avait manifesté le désir.
En 1260, Guy de Sémilly, écuyer, fit plusieurs dons.
On voyait autrefois sur d’anciens vitraux du chœur les écussons de la famille Suresne. Deux membres de cette famille furent inhumés dans l’église en1570. 1507 Egide l’ours ( ?) membre de l’échiquier.
Duguesclin vint passer quelques à Mondaye. On suppose qu’il venait revoir un de ses anciens frères d’arme qui avait revêtu l’habit religieux.
Le premier abbé de Mondaye fut Roger de Jués, qui mourut le 8 Juin 1219. Après lui, vint une série de 38 abbés jusqu’à la révolution dont :
– 1400. Robert II de Bouilly, en 1401 Thomas 1er ‘Arnulf d’Angleterre) prêtèrent serment de fidélité au roi d’Angleterre Henri V. – En 1432, Jean Coins. En 1441 Guillaume 1er.
En 1512 Egide l’ours fit cession de son abbaye en faveur de Jean II Ferey ou Ferry. Vers cette période l’abbaye fut pillée par les protestants, l’église dévastée, les religieux chassés les biens enlevés.
1565 Julien Guichard assassiné dans les murs mêmes de l’abbaye. En 1572 Guy Hamel enlevé par une mort subite et en 1587 son successeur Jean IV (Jean Bourdon) se démit de ses fonctions. François de Bouillonnay rétablit, d’une manière régulière la discipline, entièrement détruite. Il décora l’église, l’enrichit d’un magnifique maître autel, et tout brillant d’or, ainsi que plusieurs autels. Il mourut le 8 octobre 1631 et inhumé devant le maître autel qu’il avait élevé lui même.
En 1639, l’église abbatiale fut consacrée de nouveau par le révérendissime évêque de Bayeux. Vers 1654, Claude Philippe Le Clerc du Tremlay établit la réforme dans le monastère de Mont d’éé. . Il mourut en 1704 à l’âge de 91 ans. Il fit construire l’actuelle église à la place de l’ancienne et petite église. Philippe l’Hermite élu abbé de Mont d’ée le 31octobre 1704, mort en juillet 1725 à l’âge de 73 ans. Olivier Jahouel nommé coadjuteur de Mont d’ée en 1719 fut élu abbé en 1725. Louis Reusse lui succède; il décède en 1763.
Eustache Restout qui mourut supérieur de Mont d’ée le 10 Mars 1742.
Les trois derniers abbés furent Raffin en 1778, La Rochefoucaud du Breuil et Buchard de Champigny.
A la révolution ils étaient 12 moines et le personnel du couvent s’élevait à 100 personnes. Ils furent dispersés en 1791. Au rétablissement du culte, le gouvernement réunie à l’église de Juay les communes de Couvert et Bernières-Bocage. L’église de Juay, remonterait au XII° siècle, la tour au XIV° siècle. Fermée en 1791, cette église est aujourd’hui complètement abandonnée et tombe en ruine.
Mondaye, située sur la commune de Juaye est à l’extrémité de son territoire et se trouve ainsi au centre de ces trois communes. On supprima les trois églises de ces trois communes. De 1809 à 1812, l’abbaye servit de collège. En 1815, des trappistines en prirent possession. Treize ans plus tard elles quittaient le monastère. En 1859 les Prémontais reprenaient de nouveau possession de leur couvent. Ils y sont restés jusqu’en 1880.
L’église de Mondaye à été incendiée une première fois, par la foudre; le 9 Juin 1749 et une seconde fois le 13 Juin 1849. L’église ayant été abandonnée pendant longtemps, elle fut cédée aux communes dans un état de dégradation. Elle n’avait connu ni mariages, ni baptême, ni enterrement et n’avait pas de fonts baptismaux.

Camps, Enceintes, Mottes Et Fortifications Antiques Du Calvados – Dr R. Doranlo.
Juaye-Mondaye. Le château actuel a été construit sur l’emplacement d’un ancien « Castel ». Dans les terrassements, on trouva des haches de silex. (De Caumont: Stat. mon., t. III, p. 363-364.)

Extraits Des Chartes, Et Autres Actes Normands ou Anglo – Normands qui se trouvent dans les Archives Du Calvados.
Nº 1er . Par une charte de l’an de l’incarnation du Seigneur 1213, Philippe de Vassy donne à Jourdain, évêque de Lisieux et à ses successeurs, tous les droits qu’il pouvait avoir sur la chapelle Saint- Vigor-de-Juays ainsi que sur celle de Sainte -Marie-de-la-Haye -d’Aiguillon. ( La copie de cette charte, que je possède, ne porte que cette même année, 1213, Jourdain, évêque de Lisieux, fonda l’abbaye de Mondaye .)
N° 2. Copie d’une autre chartre d’Eudes de Vassy, chevalier, datée de l’an de grâce du Seigneur 1213, par laquelle il consent que le chapelain de la chapelle de la léproserie de Juays prélève tous les ans huit septiers d’orge dans son moulin de Juays, qui seraient uniquement affectés à l’usage et aux besoins desdits lépreux, mais que dans le cas seulement où cette maladie ce serait et que la chapelle serait vide de lépreux, ladite redevance serait perçue par ledit chapelain pour son usage personnel.

Mémoires pour Servir à L’état Historique et Géographique du Diocèse de Bayeux – Michel Béziers.
Cette exemption est composée de 4 paroisses, savoir : Nonant, Juaye et Ellon, situées dans la viconté de Bayeux, et Verson dans celle de Caen . Elles dépendent pour le spirituel de l’évêché de Lisieux . On croit que Jourdain du Hommet en obtint la juridiction spirituelle de Robert des Ablèges alors évêque de Bayeux, pour lui et ses successeurs évêques de Lisieux (1)
( 1 ) Hist. du dioc . de Bayeux, p . 249. – Neust. Pia, p . 905 . Gall . Christiana . – De Bras, cap . X.
L’abbaye De Mondaye.
Mons Dei, est située sur une éminence dans la paroisse de Juaye . Elle fut fondée pour des chanoines de Prémontré en 1214, par Jourdain du Hommet, évêque de Lisieux, sous l’invocation de Saint- Martin . La fondation fut confirmée et augmentée au même siècle par le Roy Saint- Louis, et par les seigneurs du Hommet, parents du fondateur. Le terrain où elle est bâtie appartenait auparavant à Raoul de Percy, chevalier seigneur de Juaye . L’église est très belle et décorée de belles peintures qui sont sorties du pinceau du Père Eustache Restout, prémontré. Elle fut rebâtie tout en neuf par les soins de l’abbé Philippe L’Hermite qui mourut en 1275 .
Saint -Martin, fief noble relevant par hommage du baron des Biards. Il y a aussi au Sud-Ouest de cette paroisse, une chapelle appelée le prieuré de L’Hermitage ( c’était autrefois une communauté de deux prêtres et un frère) avec un fief appartenant à l’abbaye de Mondaye, qui y nomme un de ses religieux, sous le vocable de Saint-Sauveur.
Bernières- le – Bocage ( Saint- Aubin de ) .Hameau de la Senaudière qui est du territoire de Juaye. Le Seigneur nomme à la cure deux fois, et l’abbé de Mondaye une fois alternativement.

Dictionnaire de la Noblesse – De La Chenaye-Desbois et Badier.
Branche des Barons, Marquis de Beuvron, puis Ducs Pairs de France.
Charles d’Harcourt, né le 18 Mars 1555, Abbé Commendataire de Saint-Martin de Mondaye, Ordre de Prémontré, Protonotaire Apostolique, Baron de Croisy, Seigneur de la Nocherie, dont il rendit hommage à François de France, Duc d’Alençon le 17 Novembre 1578, le 7 Janvier 1579;
Guillaume du Hommet intervint comme témoin, avec quantité d’Archevêques, Evêques, Abbés, Seigneurs Gentilshommes, dans un contrat authentique, (pacte entre le même Roi, Richard – Coeur de Lion «, Duc de Normandie, Vaultier, Archevêque de Rouen, au sujet d’un interdit que cet Archevêque avoit jeté sur la Normandie, parce que le Roi prenoit faisoit fortifier Andely, qui étoit fur la frontière, sans examiner si ces travaux diminuoient le revenu de l’Archevêque, auquel le lieu appartenoit en 1197.
Il fut Archidiacre de Bayeux, puis de Lizieux, en 1194, en l’année 1201, il fut Évêque de Lizieux. C’étoit un homme de tête savant il se croisa dans l’expédition de Jérusalem, comme il est dit dans les Chroniques de Normandie. Il fit différentes autres fondations, comme la Rédemption des Captifs, réforma l’Abbaye du Mont-Saint-Michel, nommé par le Pape pour cela. il fonda l’Abbaye de Mondaye, confirmé par le Roi Saint-Louis, par les Seigneurs du Hommet, parens du fondateur.

Juaye, St-Vigor, prieuré des Prémontrés de l’abbaye de Mondaye, diocèse de Lisieux, comm. Juaye-Mondaye, Mondaye (O. Praem.)
Enclavée dans l’exemption de Nonant et donc rattachée au diocèse de Lisieux, l’abbaye de Mondaye gardait néanmoins dans le diocèse de Bayeux le prieuré-cure de Trungy et le patronage-présentation de Beaumont-le- Richard, Bernières-Bocage, Englesqueville et Noron (14).

3 – Archives ShL:

FONDS Arthème PANNIER.
NE 12.1 – 1er carton « Communes ».
Juaye-Mondaye : installation d’un curé.

Fonds Georges Duval.
2S379 Juhaye-Mondaye: abbaye (plans) – 1985.

Carnets de Charles VASSEUR.
DOYENNE DE.
DIOCESE DE LISIEUX
Exemptions de NONANT – St CANDE
Sous l’invocation de St Vigor
Curé: Fr. Guillot 1763/1787

Il y avait dans cette paroisse deux chapelles de l’ordre de Prémontré, dédiées l’une à St André l’autre à St Barthélemy (voir la Vie des Saints Patrons de Lisieux).
La léproserie de St.-Barthélemy-de-Juays, près Bayeux, était enclavée dans l’exemption de Nonant, dépendante de l’évêque de Lisieux. Elle fut fondée, antérieurement à l’année 1213, par les ancêtres de Eudou de Vassy.
Mais, après la cessation du fléau de la lèpre, et malgré la teneur de, la charte précédente, l’abbaye de Mondaye, dont cette chapelle relevait, s’empara de son revenu, et elle la laissa tomber en ruine. Aussi l’un de ses chapelains, en réclamant, deux siècles après, la rente due à sa chapelle, pour subvenir au besoin de ses pauvres, qui, assis sur les ruines de cette chapelle, sollicitaient infructueusement l’aumône des passants, met-il dans la bouche de Eudes de Vassy, le distique suivant :
Ecclesias domini quas fundavere parentes Perdere nituntur nati pietate carentes.

Insinuations
Chapelle de Notre Dame de la Haye d’Eguillon à St Vigor d’Yvais – exemption de Nonant.
Crimes de Gilles Baignard seigneur de Juez, près Bayeux, racontés en détail. Il en obtint le pardon par le privilège de St Romain en 1526 (Floquet Histoire du Privilège de St Romain tome I p.228 et suivantes)
L’ABBAYE DE SAINT MARTIN DE MONDAYE
Ordre de Prémonré.
Abbés commendataires.- C.-F. Ratlin – C.-F. de la Rochefoucault du Breuil – J. Bochard de Champigny
Prieurs. – J.-B. Dupetit-Bosc. – L.Lesage
Sous-prieur. – M. Le Boullenger
Religieux. – P.-L.-R Aumont – J. F. Bertrand – C.-G.-J. Blanchard – P. Davy – N.-C. Delange – J. Froudière – J.T.-N. Lavois – F. Legendre – J. Lemeunier – C.-L. Le Monnier – J.-F. Le Pelletier – G. Le Planquois – G.Mesnil. – J. Paynel – J.-F. Pesché – P.Picard – C. Picquot – P. Prudhomme. – N. Robine – L. F. Sanson.

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ELLON




NOTES sur ELLON

Prioratus de Ellonne – St Petrus de Elon (1259

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives ShL.

1 – Bibliographie:

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2 – Pièces Justificatives:

Insinuations

ELLON («Saint-Pierre).— Prieuré-cure
Prieurs-curés.— T. Darré. — G. L- Planquois. — J.-B. Dupetit Bosc.
Prêtre dessenrvant.— J.-L Lefieffé.
Patron — L’abbé de Mondaye — C.-F. Rallin

Procès Verbal de 1784 p.124.

3 – Archives ShL:

Carnets de Charles VASSEUR –
DOYENNE DE.

DIOCESE DE LISIEUX
Exemptions de NONANT – St CANDE

Sous l’invocation de St Pierre

Patronage:
18e siècle L’Abbé de Mondée

Curé:
F. Du Petit Bosq – 1772/1787