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SAINT GERMAIN de MONTGOMMERY



Notes sur SAINT GERMAIN de MONTGOMMERY – 14

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1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives ShL.
4 – Manoir des Champeaux ou des Tourelles.
5 – Manoir de La Plesse.

Population de St Germain de Montgommery. 432 en 1834 et 295 en 1869 Annuaires… pour 1834 et pour 1869

1 – Bibliographie:

BOULARD 1948
BARD (Jean Boulard dit Jean), Fresque historique. Illustrations de Gaëtan Douis, ALENCON, Imprimerie alençonnaise, 1948, In 4°, p. 47
+ IND.:
(Les GAUTIERS):
 » Commandés par Vaumartel, ils se dirigèrent vers Falaise que le duc de MONTPENSIER, partisan de HENRI IV assiégeait. Des seigneurs de la région de VIMOUTIERS comme Jean et Romain Billard des Champeaux, Pierre LE FRANCOIS de la PLESSE, de Saint-GERMAIN-de-MONTGOMMERY, Jacques Collet sieur des Hommes, étaient avec Montpensier. Par contre beaucoup de paysans étaient enrôlés dans les rangs de Cossé-Brissac. Les Gautiers furent écrasés en plusieurs rencontres par Montpensier et prirent la fuite. Poursuivis, ils furent rejoints sur les bruyères de Crouttes où Montpensier:
 » en occizant tout et autant qu’il en trouva sous sa main  »

BUNEL Clovis, Recueil des actes des comtes de Ponthieu, n° XXVII, p. 45, l. 29

CARABIE Robert, La propriété foncière dans le très ancien droit normand (XIe – XIIIe siècle). I.- La Propriété domaniale, Caen, Bigot, 1943. In-8°, (30)-347-LXXVII p., tableaux (Bibliothèque d’Histoire du Droit Normand – Deuxième série: Etudes, Tome V)

CARLES André et LEVEQUE Claude, « Promenade de Printemps de l’Association du Pays d’Auge et Assemblée Générale – Dimanche 10 Juin », PAR, 40 – N° 8, Août 1990, pp. 18-28

CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, Paris – Caen, Derache – Hardel, t. V, 1867, pp.
CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, réédition Floch, tome III, page 649.

COTTIN Michel : le manoir de La Plesse à Saint Germain de Montgommery. Bulletin du foyer rural du Billot, N° 92 décembre 2005.

DETERVILLE Phillipe :
Saint-Germain-de-Montgommery, Manoir de la Plesse, PGMPA, pp. 162-163
sculptures, masques, Vierge Marie sous une accolade trilobée, palmettes, plume de paon, double culots, encorbellement, rageur

Saint-Germain-de-Montgommery
Le Manoir des Tourelles, PGMPA, pp. 160-161; colombier, tourelles d’entrée

DUVAL Louis, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Orne. Archives ecclésiastiques. Série H. ; Tome I, 1891 (N° 1-1920).- id° (Nos 1921-3351, t. II, 1894; id°…(N° 3352-4738) Tome troisième, id°… (N° 4739-5582. Tome quatrième. Prieurés et couvents de femmes – Ordres religieux et militaires – Etablissements hospitaliers – Compléments, ALENCON, Herpin, 1903, XXXV – 343 p.

Editions FLOHIC : Le Patrimoine des communes du Calvados page 1121,

FLOQUET 1840-1842
FLOQUET Amable, Histoire du Parlement de Normandie, Rouen, Ed. Frère, 1840-1842, 7 vol. In-8°
I, p. 239:
« Gauthiers, Gaultiers ou Gautiers.
« On appelait gaulltiers ou gautiers, ceux qui habitaient les bois du vieux mot français: gault ou gaut, bois, forêt, même mot que l’allemand wald; d’où tant de noms de lieux surnommés en gault, tels que Saint-Cyr-en-Gault, Marcilly-en-Gault – En outre, Favin nous apprend qu’on appelait gautiers les gens de factions ou brigues, les brigands qui faisaient leur retraite dans les bois, et de là ravageaient les campagnes. »
55e note sur le Prologue de Gargantua, de Rabelais, p. 33 du tome I, des Oeuvres de Rabelais, édit. Variorum (1823), publiées par Dalibon.
Voyez aussi le Glossaire de Du Cange, V° GUALDUS. »

FOURNIER Dominique : Notes de toponymie normande. Autour du Vaucery. Bulletin du Foyer rural du Billot n°99 , septembre 2007. page 55.

Laurence Fligny, Mobilier picard. Musée départemental de l’Oise. Beauvais. 1991. 23 octobre 1991-13 janvier 1992, s.l.s.d. (Paris, Imp. les Presses Artistiques, 1991), 210 x 210, 119 p., ill. couv. ill.
dessins panneaux plissées, stalles avec représentations métiers: peaussier, forgeron, orfèvre arbalétrier, tailleur d’images.figuration maison à pans de bois, porte intérieure à montants moulurés et traverses chanfreinées

Jean de GOURMONT, « Notre excursion de printemps », PA, 14, N° 6, Juin 1984, pp. 25-27

LAJOYE Patrice : notes archéologiques d’Arthème PANNIER, BSHL n°48, mai 2001-

MANEUVRIER Christophe : La chapelle Saint Mathieu à Saint Germain de Montgommery. Bulletin du Foyer rural du Billot, n° 35, page 32.

PANNIER Arthème : voir Archives SHL, NE12, 2e carton.

PAUMIER Henri : Moulins à vent en Normandie, les méconnus du Calvados. Bulletin du Foyer rural du Billot, n° 88, décembre 2004

Gustave SAIGE, Cartulaire de la seigneurie de Fontenay-le-Marmion provenant des archives des Matignon publié par ordre de S.A. le Prince de Monaco, Monaco, Imprimerie de Monaco, 1885, in-4°, XXXIX-230 p.; pp. 165 sq.

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT

St-Germain-de-Montgommery, Sanctus Germarus de Monte Gommerici.
L’église de St-Germain-de-Moatgommery occupe, d’une manière pittoresque, le point culminant d’une colline qui domine Vimoutiers et la vallée arrosée par la Vie. Son clocher très-élancé, placé à l’extrémité orientale de la nef, s’aperçoit de très-loin. Il est construit en charpente et recouvert en essente.
L’édifice date du XVIe siècle, dans son ensemble. Toutes les fenêtres ont été refaites, à l’exception d’une seule placée au nord, laquelle est trilobée. Le portail est précédé d’un joli porche qui provient de l’église de Vimoutiers.
La porte, à plein-cintre, a été reconstruite en 1786, ainsi que l’indique une inscription.
On remarque à l’intérieur, derrière le maître-autel, un ancien groupe de Notre-Dame-de-Pitié, lequel forme l’étable.
Un joli tableau décore le dossier de la chaire (Notes de M. Pannier..
St-Germain-de-Montgommery était placé, au XIVe et au XVIe siècle, sous le patronage de l’abbesse d’Almenesche.
Au XVIIIe, le patronage appartenait à l’abbesse d’Argentan. Sous le rapport administratif, St-Germain dépendait de l’élection d’Argentan et comptait 77 feux.

Enceinte du château.
— St-Germain-de-Montgommery renferme une enceinte fortifiée des plus remarquables. Cette ancienne forteresse occupe le sommet d’une colline composée d’un banc de marne : l’enceinte, d’une forme ovale irrégulière d’environ 80 mètres de diamètre, est formée d’un large fossé et d’un bourrelet de marne rapportée, sans aucune trace de maçonnerie : ce rempart, fort dégradé aujourd’hui, dominait le fossé d’une hauteur d’environ 20 mètres. L’intérieur du rempart présente, aujourd’hui, un champ labouré, en contre-bas d’au moins 20 pieds de l’enceinte qui l’environne ; on n’y voit aucun vestige de maçonnerie, de briques ou de débris d’aucun genre; le sol est composé d’un terreau sans mélange, dont la profondeur est inconnue et dont le voisinage n’offre point d’analogue. La seule trace d’habitation dont la tradition ait conservé mémoire est un ancien puits, comblé il y a une soixantaine d’années, par suite de plusieurs accidents qui y avaient eu lieu ; dans la paroi de ce puits, d’une extrême profondeur, s’ouvrait une galerie souterraine, d’une étendue inconnue, où la croyance populaire plaçait d’immenses trésors : c’est dans ce souterrain que des explorateurs vides et imprudents trouvèrent,
dit-on, la mort : événement qui détermina le propriétaire à le faire combler. Une autre tradition rapporte qu’on pouvait jadis se rendre, par ce souterrain, jusque dans les ruines du vieux château situé à Ste-Foy-de-Montgommerv : cette assertion paraît dénuée de vraisemblance, la galerie souterraine ne pouvant s’étendre jusque-là sans traverser des terrains de la nature la moins solide.
Il est difficile de douter que cette vieille forteresse n’ait été, originairement, le centre de la baronnie de Montgommery et le berceau de la famille de ce nom ; mais son abandon doit remonter à une époque fort reculée, car, historiquement parlant, le château de Montgommery était certainement situé
à Ste-Foy et dans les derniers siècles la forteresse de St-Germain ne faisait même point partie de la terre de Montgommery : peut-être en avait-elle été distraite dans le partage qui eut lieu entre les fils de Guillaume, comte de Ponthieu, dans la seconde moitié du XIIe siècle. Quoi qu’il en soit, ces retranchements durent être occupés par des Normands, au moins dès le X° siècle : c’est sans doute à cette forteresse que Montgommery doit son nom, désignant un lieu élevé, par conséquent s’appliquant à Ste-Foy. Notons, sans y attacher trop d’importance, l’analogie de ce nom avec
celui de Gorm-Him-Rige, sous lequel les Scandinaves désignaient parfois Guthrum, un de leurs plus célèbres rois de mer, qui ravagea l’Angleterre dans la seconde moitié du IXe siècle et probablement fit aussi du sol neustrien le but de quelques, incursions. St-Germain-de-Montgommery était certainement, au commencement du règne de Guillaume-le-Conquérant, une des plus fortes places du duché de Normandie. On croit que ce fut en en faisant le siège qu’Alain, comte de Bretagne et régent de Normandie pendant la minorité de Guillaume, fut empoisonné et mourut à Vimoutiers vers l’an 1040. Quelques années après, Henri 1er, roi de France, fit en personne le siège de Montgommery : c’était en 1054; après une résistance acharnée que dirigeait Gilbert, frère du seigneur du lieu, la place fut prise et réduite en cendres, ainsi que le bourg et l’église qui en dépendaient. Peut-être est-ce de cette époque que date l’abandon de cette vieille enceinte. Mais les traditions ont conservé longtemps le souvenir des combats acharnés dont le voisinage
a été le théâtre : il n’est presque aucune des communes voisines dont quelque localité n’ait porté le nom de lieu de la bataille.
De nombreux fiefs nobles étaient groupés autour de Montgommery, sans doute par suite de la tendance des grands barons féodaux à s’entourer de ceux de leurs vassaux dont l’appui leur était le plus nécessaire. Signalons d abord le fief de St-Germain-de-Montgommery, quart de fief de chevalier mouvant du comté d’Alençon, et qui, de même que celui de Ste-Foy auquel il était joint, a appartenu pendant des siècles à la famille Bonnet de Montgommery.
Le fief de la Plesse mérite une attention toute particulière, comme ayant conservé intact un vieux manoir en bois d’un style intéressant. Le corps de logis a été allongé et modifié dans le cours du XVIe siècle, mais la plus grande partie offre encore le cachet du genre élégant employé au XVe siècle. Les moulures profondément évidées, les nombreux écussons qui le décorent, l’heureuse combinaison des pièces de charpente en font un curieux modèle de ce singulier système d’architecture. A l’intérieur, une salle lambrissée en chêne et encore décorée d’un portrait du roi Louis XIV, donne une idée de ce qu’était il y a deux siècles l’intérieur du manoir; aujourd’hui, il sert de logement aux fermiers. Les écussons qui décorent extérieurement la plupart des pièces de charpente sont, en partie, devenus frustes et indéchiffrables : ceux qu’on peut encore reconnaître n’offrent le blason d’aucune des familles que nous retrouvons dans le voisinage ; l’un d’eux, chargé d’un chevron, se trouve plusieurs fois reproduit. Il a existé près de Couches une famille de La Plesse qui portait pour armes : d’argent au chevron de gueules accompagné de trois roses de même; serait ce elle qui aurait élevé celte ancienne construction ? Dans ce cas , elle ne l’aurait pas conservée longtemps : vers 1520, Jean Le François, seigneur de St-Michel-de-Livet et d’Avenel, était aussi seigneur de la
Plesse, qui resta près de deux siècles entre les mains de ses descendants: en 1666, Nicolas Le François, sieur de la Plesse, fit preuve d’ancienne noblesse à St-Germain-de-Montgommery. Cette terre, possédée depuis par la famille de Caqueray, a passé par alliance à celle de Porlier de Rubelles, et est encore aujourd’hui la propriété de M. le comte de Rubelles.
Le fief voisin de la Tour, d’abord possédé par une famille de ce nom, est entré au XVIe siècle dans la famille
Le François. Guillaume Le François, sieur du Longprey, était seigneur de la Tour, en usufruit ; il fut père de Jacques Le-François, sieur de la Tour, qui épousa en 1592 Rose Hérault, fille de Guillaume Héroult, sieur de la Rivière, à St-Martin-de-Fresnay, et de Françoise de Neufville, et veuve de son cousin germain, Pierre Le François, sieur de Fizemont. Jacques fut père de Marthe Le François, dame de La Tour, mariée à François Bonnet, sieur de La Chesnaye, fief situé à St-Désir de Lisieux, duquel est issu la famille Bonnet de La Tour. L’ancien manoir de ce nom a fait place à une maison en brique récemment construite.
Une autre branche de la famille Le François, issue comme la précédente des seigneurs de Livet et de la Plesse, résidait
en la même paroisse : elle s’est éteinte dans Catherine Le François, mariée vers 1660, à Étienne de Mannoury, sieur de La Cressonnière, duquel sont issus les Mannoury de St-Germain, à Putot-en-Auge.
Le fief des Champeaux, dont le manoir est situé au fond d’un vallon solitaire, a appartenu à la famille d’Échallou, anoblie au XVIe siècle : cette famille a longtemps géré les terres du comté de Montgommery, comme investie de la confiance des Montgommery-Lorge : elle professait comme ceux-ci le culte calviniste, de même que beaucoup de familles nobles et bourgeoises des environs.
Enfin, la Recherche de la noblesse de 1666 mentionne Jean des Hayes, sieur du Bois-Hue, et Jean Billard, sieur des Vaux, comme demeurant à St-Germain-de-Montgommery

ST-GERMAIN-DE-MONTGOMMERY. – En plus d’une enceinte, signalée par le D. A. G., il existerait, à l’Ouest de l’église, une motte féodale (4). (Cad. A, 261-262).
(4) Caumont, Cours, V, p. 107-108 et 115 ; Stat, monu., V, p. 650-652, – C.A.F., 1870, P. 103. – Inv. S.P.F p. 283.

2 – Pièces Justificatives :

Ce bourg est attesté dans une charte de mars 1262 : Robert Viel vendit 2 sous tournois de rente « capiendos super dimidiam acram terre sitam in burgagio in parrochia Sancti Germani de Monte Gomeri » ; il ne fait guère de doute que ce bourg ait existé bien avant le milieu du XIIIe siècle ; souvenons-nous que Saint-Germain-de-Montgommery était le foyer de cette famille dont un membre, Roger II de Montgommery, n’avait pas hésité au début du XIe siècle à usurper le marché appartenant à l’abbaye de Jumièges pour le transférer dans son propre domaine de Montgommery afin de permettre une meilleure mise en valeur de son domaine (21). Ce geste montre que le domaine de Montgommery importait beaucoup à cette famile : or, « quand un seigneur s’intéresse à l’un de ses domaines, d’une façon particulière, il lui manifeste sa sollicitude en le fortifiant et en y fondant un bourg… ». Il en résulte que cette famille avait dû fonder ce
bourg dès le XIe siècle au pied de la motte sur laquelle était établi leur château ; ce bourg de Saint-Germain-de-Montgommery
serait donc à la fois un bourg seigneurial et castral.

s.d. (c. 1050) – Saint-Germain-de-Montgommery
Extrait de la charte de Roger de Montgommery contenant donation à l’abbaye de Troarn de l’église de Saint-Hilaire de Croci (Crocy) avec la terre qu’Osbert tenait à Saint-Germain et celle que tenait Raoul, dans le service de saint Hilaire.
= AD. 61 – H. 1972 –

???
N° 24. – 46. Charte par laquelle Jean, fils de Guillaume de Ponthieu, donne à Saint-André-en-Gouffern la dîme de tous les arbres à fruits et des vignes qu’il possède dans la paroisse de Montgommery. Cette charte est revêtue de son sceau. (Pl. 6, fig. 1re)
= LECHAUDE d’ANISY – in MSAN, VII, 1835, p. 411

1228 – Saint-Germain-de-Montgommery
Charte laquelle Roger de Montgommemery, dit seigneur de Montgommery, inféode à Richard… un bois situé entre la terre de Guilllaume Le François sur la rivière de Vie et sur la rivière de Monne jusqu’au pont de la Brévière. Ce bois ainsi concédé figure encore dans les biens de l’abbaye de Gouffern, et en 1606, Jacques Margeot, sieur de Saint-Ouen, rendent aveu pour « une pièce de terre en bois taillis nommé le bois Le François, contenant quatre acres et demy ou environ, jouxte d’un costé Gervais Du Roy et Pierre Bonnet, chacun en partie, d’autre costé Jehan Cousin, Jacques et Marc Le Noir, en partie d’un bout… et d’autre bout le chemin tendant aux Loges.. »

1364 – Montgommery
Robert Du Roy, de la paroisse de la Brévière, reconnaît en 1364, qu’il doit à l’abbaye de Falaise dix boisseaux de froment de rente, mesure de Vimoutiers, pour des héritages situés à Montgommery.
= LECHAUDE d’ANISY – in MSAN, VII, 1835, p. 348

1484, 12 février – La Chapelle-Haute-Grue
Es plé de Montgommery pour noble et puissante dame Jehanne de Harcourt comtesse de Tanquarville et de Mongommery vicomtesse de Meulan tenus par nous Pierre le François… noble homme maistre Geoffroi monnier escuier senechal dud. lieu le douz. jour de février l’an mil IIIIc quatre vingt et sept fut pnt. noble homme Jehan Bardoul escr sr du fief noble de Caudemonne tenu pour un fief entier de chevallier dont le che est assis en la paroisse de La Chapelle Haute Grue.
= A.D. Orne. A. Montgommery III.8

1599 – Saint-Germain-de-Montgommery
Titres justificatifs du droit qu’ont les décimateurs de Survie de percevoir la dîme pour les terres converties de labour en herbe – Sentence de Jacques Hérembert, écuyer, licencié-ès-lois, sieur de la Rivière, lieutenant du bailli d’Alençon en la vicomté d’Exmes et Argentan, sur un procès entre François Guyard, écuyer, curé de Saint-Germain-de-Montgommeri et noble homme Guillaume de Basan, sieur de Flamanville, propriétaire de l’herbage du Parc-Bonnet, dont ledit curé voulait avoir les dîmes.
= AD. 61 – H. 1756 –

1625 – Survie
Titres justificatifs du droit qu’ont les décimateurs de Survie de percevoir la dîme pour les terres converties de labour en herbe – Accord entre François Dellyer (de Lyée), chevalier, seigneur de Tonnencourt-¬le-Couldrey et Heurtevent, Saint-Jean-de-Livet et Saint-Martin-de-la-Lieue, et François Hardy, prêtre, curé de Tortisambert, doyen de Mesnil-Mauger, au sujet de trois pièces de terre ci-devant en labour et depuis converties en herbage
AD. 61 – H. 1756 –

1630, 23 mai – Lisieux
Damoiselle Marie Lefrançois, fille de Pierre Lefrançois écuyer, sieur de Saint-Martin ayant été reçue religieuse et professe en lad. abbaye aux dames par contrat du 7 septembre 1621 et que le sieur de Saint Martin pour lui et sa défunte femme et ses parents avait donné 300 livres pour les deniers d’entrée et 300 livres pour le festin de sa « rendue novice » et s’était de plus obligé la vie durant de lad. fille servir aud. couvent six vingt livres de rente sur tous ses biens, désirant se décharger de cette rente, il avait fait avec l’abbesse Dame Marie de Raveton la convention de se libérer en versant un capital de 1500 livres. Etaient présentes Dame Marie de Raveton, abbesse, Rachet Pennier, Barbe de Livet, doyennes, Marguerite Le Roi, maitresse des novices, Madeleine Maillot, Aliénor Faguet, sacristine, Catherine de la Carrelle, Françoise de Ravetton, chantre, Marie de Négrier, chantre, Renée Le Hérissy, Marie de Raveton, Catherine Caumont et Anne de Guérin, toutes religieuses, professes de lad. abbaye. Le même jour, led. sieur de Saint Martin de la paroisse de Brieu (?) vicomté d’Argentan passe son contrat d’obligation.
= Tabellionnage royal de Lisieux exercé par Me Picquot et Hayn du 1er mai 1630 au 29 avril 1631 – Héritages, f° 41 (détruit) Copie aux Arch. SHL. Notes Ch. Hugonin – Cahier N° 12 –

1027-1035 – Montgommery, Vimoutiers
Robert le Magnifique confirme l’autorisation données par l’abbaye de Jumièges à Roger de Montgommery de restaurer un marché à Montgommery. ce dernier, séduit par l’exemple pernicieux du duc avait en effet détruit le marché de Vimoutiers appartenant à Jumièges pour le transférer dans son propre domaine. Robert le magnifique saisi par le repentir, ayant à son tour ruiné ce nouveau marché et restauré celui des moines, Roger de Montgommery obtient l’autorisation de refaire le sien: pendant trois années il devra augmenter d’une livre par an le cens des religieux. Il rend aussi une foire, une forêt, un moulin.
= FAUROUX M. 1961, n°74, p.216

c. 1050/1057-1114
Robert II, Comte de Bellême, Seigneur d’Alençon (1082-1114) c surnommé Talvas, III, 422.- Fils de Roger de Montgommery, II, 47, 412, 415.- Frère de Roger le Poitevin et d’Arnoul, IV, 103.- Son baptême, II, 47.- Est fait chevalier, II, 255.- Vers 1077 se déclare pour Robert Courte-House, II, 297, 380.- En 1082, succède à son père, II, 422.- III, 425.- En 1087, chasse les garnisons royales d’Alençon et de Bellême, III, 261, 262.- En 1088, sert Robert Courte-Heuse, III, 270, 272.- Est assiègé dans Rochester, IV, 17.- En 1088, traite avec Guillaume le Roux, III, 291.- Robert Courte-Heuse le fait arrêter, III, 291-292.- Il est délivré, III, 299.- En 1089, conseiller du duc Robert, III, 322.- L’aide en 1090 à contenir la ville de Rouen, III, 352.- Hugues de Grentemesnil et Richard de Courcy se révoltent contre Robert, III, 359, 361.- Il est secouru par ses frères Roger et Arnoul, III, 361.- Il appelle le duc à son secours, III, 362.- Il assiège le château de Courcy, III, 362-367.- Il s’enfuit, III, 377.- En 1091, il assiège le château d’Exmes, III, 333-334.- En 1091, les habitants de Domfront se révoltent contre lui, III, 385.- Ses différents avec Geoffroi, comte du Perche, III, 302.- En 1094, au siège de Bréval, III, 415.- En 1094, il attaque Robert Giroie, II, 417.- Il entre dans Saint-Cénéri, III, 419.- En 1095, il fait raser le château de Montaigu, III, 421.- Il persécute les religieux, III, 309, 380, 421, 422, 424, ; IV, 306.- Il est excommunié III, 422.- En 1097, il commande l’armée de Guillaume le Roux, IV, 20.- Il donne le plan du château de Giroie, IV, 20.- Vers 1098, il succède à son frère Hugues, comte de Shropshire, IV, 32.- Son administration tyrannique, IV, 32-34.- Sa guerre contre les Manceaux, IV, 34.- Hélie, comte du Maine se met en garde contre lui, IV, 39.- En janvier 1098, Robert pousse Guillaume-le-Roux à attaquer Hélie, IV, 39-40.- Châteaux possédés par robert dans le Maine, IV, 40.- Pillage de ce pays, IV, 40-41.- A la fin d’avril, il fait prisonnier Hélie, comte du Maine, IV, 43-44.- Il le mène à Rouen près du roi Guillaume, IVB, 44.- Celui-ci lui confie la garde du donjon de Ballon, IV, 47.- Ses pillages, IV, 47-48.- En 1099, il fortifie Ballon et annonce à Guilllaume la révolte du comte Hélie, IV, 57.- En 1100, il fait hommage à Henri Ier, IV, 94.- En 1101, il veut mettre le duc Robert sur le trône d’Angleterre, IV, 103.- Domaine que lui donne le duc, IV, 104.- Il trahit Henri Ier, IV, 110.- En 1102, ce roi dirige des poursuites contre Robert et le cite à sa cour, IV, 161, 169.- Il ne se rend pas à cette citation du roi? IV, 169-170.- Il fortifie ses châteaux et en construit un à Bridgenorth, IV, 170.- Expédition de Robert Courte-Heuse contre Robert de Bellême, IV, 171.- Robert de Bellême se retire à Shrewsbury, s’allie aux Gallois et déshérite Guillaume Pantoul, IV, 173.- Après la prise de Bridgeroth, menacé dans Shrewsbury, il fait sa soumission au roi, IV, 176.- En 1103, il passe en Normandie, IV, 161, 169, 177.- Il pille le pays, IV, 177-179.- Robert Courte-Heuse lui rend Argentan, l’évêché de Sées et la forêt de Gouffern, IV, 162, 163, 192.- Il est excommunié par Serlon, évêque de Sées, IV, 192En juin 1103, il brûle l’abbaye d’Almenêches, IV, 180.- Il met en fuite l’armée de Robert Courte-Heuse, IV, 181-182.- Il s’empare d’Exmes et de Château-Gontier, IV,182.- Sa guerre avec le comte du Perche, V, 3-4.- Ses trente quatre châteaux, V, 4.- En 1104, dans lm’entrevue qu’il a avec son frère, Henri Ier lui reproche d’avoir traité avec Robert de Bellême, IV, 200.- En 1105, celui-ci rallume la guerre, IV, 201.- Il viole l’église de Tournai-sur-Dive (Tournay-sur-Dives), IV, 205.- En 1106, il implore le secours du comte Hélie, IV, 234.- Il se réconcilié avec Henri Ier, IV, 236.- Il persécute Jean, archidiacre de sées, IV, 274.- En 1106, il reste attaché au parti du duc Robert, IV, 224, 401.- Guillaume, comte de Mortain, l’appelle à son secours, IV, 225.- Sa conduite à la journée de Tonchebrai, IV, 230.- Précautions prises pour qu’après cette bataille, il ne s’empare pas de la ville de Falaise, IV, 231.- S’entend avec Hélie de Saint-Saëns pour rétablir Guillaume Cliton, IV, 293, 474.- En 1112, il se révolte contre Henrier, IV, 304-305.- Le roi le fait arrêter, IV, 305, 3076, 377; V, 159.- Il donne, en 1118, sa terre à Thibaud, comte de Blois, qui la cède à Etienne, son frère, IV, 323.- Caractère de Robert de Bellème, III, 358, 422-423; IV, 305.- Ses nombreux châteaux, III, 358, 423; V, 4.- Agnès de Ponthieu sa femme, III, 300, 423.- Guillaume Talvas, son fils, III, 300, 423
= Orderic VITAL.- Historiae ecclesiasticae libi tredecim…Emandavit Au¬gustus Le Prevost, Préface de Léopold Delisle, Parissis, 1838-1855, 5 vol., in-8°

1128 -Sainte-Barbe-en-Auge
Charte par laquelle Rabel, fils de Guillaume, chambellan Tancarville, qui avait épousé Agnès, héritière des biens du fondateur de ce prieuré, confirme cette fondation et donne à Sainte-Barbe toute la terre qu’il possédait au-dessus de la Dive. Cette donation est précédée de la charte de fondation, portant qu’elle est souscrite par les barons, ainsi que par Guillaume, duc de Normandie; Jean, archevêque de Rouen; Hugues, évêque de Lisieux; Michel, évêque d’Avranches; Durand, abbé de Troarn; Ainard, abbé de Sainte-Marie-de-Dives; Nicolas, abbé de Saint-Ouen; Roger de Montgommery; Roger de Beaumont et Guillaume Fitz Osbern de Breteuil. Cette charte paraît avoir été revêtue de deux sceaux, mais, ils ne subsistent plus. Elle porte une croix recroisettée pour signe de l’attestation d’Henri, roi d’Angleterre; une croix simple indique la signature de la reine, du comte de Glocester, de Guillaume de Varenne, de Robert, comte de Leicester, de Jean, évêque de Lisieux, de Toustain, archevêque d’York, ainsi que de celle de Guillaume Le Chambellan, et celle de Rabel, son fils.
= LECHAUDE-D’ANISY, A.  » Les anciennes abbayes de Normandie « , MSAN, t. VII, pp. 92-93

1191/1219
Accord conclu entre les abbayes de Saint-André-en-Gouffern et d’Almenesches au sujet des dîmes à Montgommery (Le comte Robert d’Alençon que l’on trouve parmi les témoins peut être Robert III (1191-1217) ou Robert IV (1217-1219).).

= Arch. nat. Latin, 10063, fol. 6.
+ E.-G. LEONARD, « Les plus anciennes chartes originales d’histoire normande ou anglaise de la Bibliothèque Nationale », Normania, 8, 4-1935, p. 446, n° 244

1199
BUON VII Fin XIIe – 119. ?
Roger de Montgomeri, chanoine, donne à l’Hôtel-Dieu une rente à Lornolu, pour le salut de ses parents.
Universis Sancte Matris Ecclesie filiis ad quos presens scriptum pervenerit ego, Rogerus de Monte Gomeri canonicus Lexov., salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod ego pro salute anime Roberti patris mei et Aurillose matris mee et mee, donavi et concessi Domui Dei et Beati Thome martyris Lexov. et pauperibus in ea degentibus, in puram et perpetuam elemosinam, unum sextarium avene annuatim recipiendum de terra quam Walterus Torel tenuit de me apud Lornolu, per manum heredum ejusdem Walteri vel eorum qui predictam terram tenebunt. Si autem predictum sextarium avene reddere contradixerint termino constituto, concessi ut ipsi justiciam super terram sicut in puram, liberam et perpetuam elemosinam suam valeant exercere. Et ut hec donatio rata, libera et inconcussa futuris temporibus permaneat, eam presentis scripti et sigilli mei munimine roboravi.
Scellé d’un sceau non visible.
= AD 14. Hôtel-Dieu, Hnc.319/1

119 ?
BUON VIII 119.
Robert de Montgomeri, frère de Roger de Montgomeri, chanoine, confirme la donation de son frère, et y ajoute une rente sur une maison à Lisieux.
Universis Sancte Matris Ecclesie filiis ad quos presens scriptum pervenerit, Robertus de Monte Gomeri, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod dominus Rogerus de Monte Gomeri fratrus meus, cum assensu meo et voluntate mea, dedit et concessit domui Dei et Beati Thome martyris et pauperibus in eadem domo Lexov. degentibus, unum sextarium avene recipiendum annuatim in terra quam Walterus Torel tenuit de eo apud Lornolu. Et ego Robertus pro salute anime patris mei et matris mee et mee eisdem domui et pauperibus, concessi et donavi in liberam, puram et perpetuam elemosinam xii denarios quos habebam in domo Ade Fabri apud Lexov., annuatim recipiendos die festo Beati Johannis Baptiste. Et ut donatio domini Rogeris fratris mei et mea futuris temporibus permaneant in puram et perpetuam elemosinam eas presentis mei munimine roboravi.
Scellé d’un sceau disparu.
= AD. 14. Hôtel-Dieu, Hnc 319/1http://www.societehistoriquedelisieux.fr/wp-admin/users.php

1200
BUON XI 1200
Robert du Pont vend à Robert de Montgomeri une demie vavassorie dans le fief de Richard de Beuvilliers.
Sciant presentes et futuri quod ego Robertus de Ponte in curia domini Regis apud Cadomum ad scaccarium vendidi pro negocio meo integre totam illam meam dimidiam vavassoriam quam habebam apud Boviler de feodo Ricardi de Boviler Roberto filio Bartholomeo de Montegomeri, habendam et possidendam eidem Roberto et heredibus suis jure hereditario sine aliqua reclamatione amplius de me vel heredibus meis, pro xi libris Andeg. quas prefatus Robertus pro inde mihi dedit quando ego Roberto de Ponte de me et heredibus meis prefato Roberto et heredibus suis foris juravi illam dimidiam vavassoriam. Et hoc feci assensu domini feodi, salvo jure suo feodi illius et salvo tamen uno redditu de vi denarios Andegav. quos Walterus filius Fromondi capit in feodo illo annuatim ad festum Sancti Johannis Baptiste.
= HARDY, p. 10

c. 1200
Accord conclu entre les abbayes de Saint-André-en-Gouffern et d’Almenesches au sujet des dîmes à Montgommery.
= Arch. nat. Latin, 10063, fol. 6.
+ E.-G. LEONARD, « Les plus anciennes chartes originales d’histoire normande ou anglaise de la Bibliothèque Nationale », Normannia, 8, 4-1935, p. 446, n° 98.

1364 – Montgommery
Robert Du Roy, de la paroisse de la Brévière, reconnaît en 1364, qu’il doit à l’abbaye de Falaise dix boisseaux de froment de rente, mesure de Vimoutiers, pour des héritages situés à Montgommery.
= LECHAUDE d’ANISY – in MSAN, VII, 1835, p. 348

1450, 23 septembre – La Chapelle-Haute-Grue
 » Ce que tient et advoue tenir à foy et homaige Roger Bardoul…. de Caudemonne de haut et puissant seigneur Guill. de Harcourt comte de Tanquarville Seigneur de Mongommery et Vinas C’est a scavoir un fieu de chevalier entier assis en la paroisse de la Chapelle Haute Grue tenu franchement et noblement a court et usaige et en icelluy fieu a plusieurs Revenus rentes faisances et aultre dignitez a noble fieu appartenant avec…. le patronnage de leglise de la chapelle haute grue et en est tenu faire ledit escuier a mondit seigneur foy et hommage reliefs XIIIe et autres coust….Me Guillaume de la pallu senechal tenant les ples.
= A.D. Orne. A. Montgommery III.8

1484, 12 février – La Chapelle-Haute-Grue
Es plé de Montgommery pour noble et puissante dame Jehanne de Harcourt comtesse de Tanquarville et de mongommery vicomtesse de meulan tenus par nous Pierre le François… noble homme maistre Geoffroi monnier escuier senechal dud. lieu le douz. jour de février l’an mil IIIIc quatre vingt et sept fut pnt. noble homme Jehan Bardoul escr sr du fief noble de caudemonne tenu pour un fief entier de chevallier dont le che est assis en la paroisse de La Chapelle haute grue.
= A.D. Orne. A. Montgommery III.8

14.. ?
Aveu de la vavassorie de la Praonne à Jeanne d’Harcourt, comtesse de Tancarville, dame et baronne de Montgommery et par hommage en sa noble terre et seigneurie de Montgommery en siège de la Bovinière par Michel Chevalier, aisné à cause de sa femme…
= Arch. SHL. 9 FB – 6 – Familles. Copie Et. DEVILLE

1535, 7 mai – Mailloc
Au nom de Notre seigneur, Amen.
L’an de l’Incarnation dicellui comptant mil cinq cent trente cinq, le septième jour du mois de My, nous les parties cy après nomméz assavoir: Barbe de Mailloc, relicte de feu messire Georges de Batanger en son vivant capitaine de talent, de l’auctorité de noble seigneur Sébastien de Villers, mon futur époux présent, et moy auctorisant quant ad ce Michelle de Mailloc dame, femme de noble seigneur messire Loys de Montgommery chevallier de l’autorité d’icelluy messire Loys mon mary présent et moy autorisant quant ad ce et Margueritte de Mailloc aussy damoiselle toutes soeurs germaines, de l’auctorité de Madame Marguerite Legros, dame de Chenguy Sainct saulveur ma mère et… présente et moy autorisant quant ad ce, filles de feu messire Robert de Mailloc, en son vivant chevalier, seigneur dudit Chenguy. Savoir faisons, à tous présents et advenir, que nous avons fait et par ces présentes lectres faisons entre nous ensemble, des autorités que dessus, les promesses, convenances, obligations et renonciations qu’ils s’ensuyvent assavoir que tous et chacuns nos biens tant meubles que hérottages proveant à cause de nos père et mère, en quelque pays et lieux que lesdits biens et héritages soient scituez ny assis après le decez et trespas de ladite dame Marguerite Legros notre mère seront paris et divisez entre nous lesd. trois soeurs et les descendants de nous chacune par tiers et tierces parties et ce non obstant tous traictés de mariage, assignats que donations et aultres… Faictes et passées à Dijon…..Présens Nicolas de Mailloc et Loys de Bienfaicte escuyer témoings…
(Sur le repli) Morelet

Au dos est écrit:
« Nous Barbe de Mailloc, femme de noble homme Sébastien de Villers, escuier, seigneur dudit lieu et de Menguy… de moy auctorisé quant ad ce Marguerite de Mailloc à présent femme de noble seigneur Guillaume de La Rivière, escuyer seigneur du Pré d’Auge en Normandie aussy présent voullant consentant et moy aucthorisé quant ad ce nous lesd. parties scavoir faisons que de l’acte cy dessus après avoir ouy lu de mot à mot tout le traicté accord cy dessus obligant… d’autre part déclaré receu par Adrien Morel notaire royal fait entre nous Barbe, Margueritte et Michelle de Mailloc soeurs germaines femmes et compaignes de Loys de Montgommery chevalier seigneur de… Mailloc
= Arch. SHL. 9FB – 3 Fonds Et. Deville. Copie Dossier Achats, échanges.

1540, 25 septembre – Saint-Germain-de-Montgommery
Pierre Deshayes, prêtre, curé de Nostre-Dame de Villers, confesse avoir vendu à Christophe Deshays, son frère, de la paroisse de Saint-Germain-de-Montgomme¬ry, une pièce de terre labourable, nommée le camp Aubey, tenue de la seigneu¬rie de Montgommery, moyennant cinquante livres tournois.
= Arch. SHL, 9FA. Dossier Saint-Germain-de-Montgommery.

1598, 21 octobre – La Chapelle-Haute-Grue
 » A tous ceux qui ces lettres… le garde des sceaux aux obligations de la vicomté d’Orbec, Salut, devant Guillaume Sauvin et Jehan Le Barbier au siège de Livarot, fut présent noble homme Eustache Aubert Seigneur de Caudemone ; lequel, constitue pour son procureur et certain message spécial scavoir est Jehan de la Fontaine auquel il donne procuration et jouissance de porter en son nom à monsieur le Senechal de la Comté de Montgommery et au procureur d’icelle dicte conte un adveu et denombrement de la terre et Seigneurie dudit lieu de Caudemonne comme tenant mouvante et rellevante de lad. conté à foy et hommaige relliefz treiziesmes seullement que led. sieur de Caudemonne a dict estre de luy signe et ce aux prochains ples de lad. conte et autres enssuivants.
= A.D. Orne. A. Montgommery III.8

1660, 19 octobre – Saint-Germain-de-Montgommery
Sentence de Louis Alliot, sieur du Hauvel, conseiller du Roy, vicomte de Trun, contre Jean Vaumesle, conseiller du roi, trésorier général de France au Bureau des Finances d’Alençon, fils et héritier de feu Jean Vaumesle qui s’opposait au décret des héritages, sis à Saint-Germain-de-Montgommery ayant appartenu à Pierre Vaumesle, sieur des Noyers.
= Arch. SHL, 9 FA, Dossier Saint-Germain-de-Montgommery, 1 pièce parch. 6 ff.

1666, 26 décembre – Saint-Germain-de-Montgommery
Auguste de Montgommery, chevalier, seigneur de la Potterie, la Bouteillerie, donne à ferme, plusieurs immeubles à Bonnet Duc de la Tour et à Ch. Cotte. Fait à Montgommery.
= Catalogue des Archives du Collège héraldique de France – Normandie, N° 253

1666
GENERALITE d’ALENCON
Election d’Argentan
p. 263
Jacques, sieur de Saint-Nicolas, à Echauffour, et Nicolas Le François, sieur de la Plesse, à Saint-Germain-de-Montgommery, portent d’argent à trois palmes de gueulles (maintenus)
= GRAVELLE-DESULIS.- « Recherche de la noblesse d’Alençon faite par de Marle », Annuaire de l’Orne, 1865, pp. 285-296; 1866, pp. 254-309; 1867

c. 1676
Factum pour Jacques de Saint-Denis, sieur de Verveine et Magdeleine Le Breton, veuve de George de Ridouet… sieur de Censé … contre Abraham Caillard… sieur de la Monnerie (Demande en confirmation d’une sentence du 2 juillet 1676, relative au partage des biens de Gabriel de Montgommery)
= BN. fol. Fm 17767, cité par Saffroy, III, p. 701

1734, 14 octobre
Françoise-Madeleine de Tiremois, mariée à Messire Guillaume de Mannoury, chevalier, seigneur de Fontigny (Fief à Saint-Germain-de-Montgomme¬ry.) demeurant à Saint-Germain de Montgommery, dont:
Françoise-Madeleine de Mannoury, mariée après le 14 octobre 1734, à Dominique-François de Gyémare, chevalier seigneur de Samesle, Orville et autres lieux, demeurant à Samesle.
= Arch.SHL 9 FB – 6 – Familles. Notes ms. E. VEUCLIN ?

Autre document :
En 2001, l’antenne de Lisieux de l’Université Inter-Ages a présenté un montage de diapositives concernant quelques célébrités du Pays d’Auge. Nous en avons extrait ce qui concerne Montgommery (textes de Jean Ressencourt) :

Diapo 1 – C’est peut-être à Robert ou à son fils Roger que Rollon aurait donné une terre appelée Mons Gomeri, située entre Vimoutiers et Livarot.
Diapo 2 – Quoi qu’il en soit c’est sur cette terre que Roger 1e fit construire un fort dominant la Vallée de la Vie.
Diapo 3 – Le plus connu des MONTGOMMERY normands fut Roger II le petit-fils de Roger 1e. Il faut y associer son épouse Mabile de Bellême.
Diapo 4 – Fidèle parmi les fidèles de Guillaume le Conquérant, il participa le 14 octobre 1066 à la célèbre bataille d’Hastings en tant que commandant en second de l’armée normande. En récompense Guillaume donnera à Roger II et à Mabile de vastes territoires dans l’ouest de l’Angleterre. C’est d’ailleurs en Angleterre que Roger II mourut en 1095.
Diapo 5 – Mabile, elle, sera décapitée par ses ennemis, à Bures le 2 décembre 1082.
Le château où elle mourut devait se trouver à l’emplacement de ce pavillon, mais il n’en reste aucun vestige.

5 – Archives ShL:

Carnet « Doyenné de Livarot » de Charles VASSEUR.

1 – St GERMAIN DE MONTGOMMERY et Ste FOY DE MONTGOMMERY
voir :
Archives de l’Orne – Comté de Montgommery- archives de 1580 à 1759 – 126 registres – 35 plans – 87 liasses.
Mémoires des Antiquaires de Normandie Tome XXIII p.2 n°13 (conférer avec le n°23) p.17 n°119
Delisle Echiquier p.27 n°107
Annuaire Normand 1867 p.528 (Ste Foy)
Congrès Archéologiques 1870 p.103
Bulletin des Antiquaires de Normandie 4e trimestre 1869 p.434 (St Germain)
Congrès Archéologique 1870 p.107 (St Germain)

SAINT GERMAIN – St Germanus de Monte Gommerici

Election d’ Argentan – sergenterie de Trun 77 feux

Patronage:
14e Abbatessa de Almenesche
16e la même
18e La Dame d’Argentan

Curés:
le Petit 1764
Leclancher 1769-1787

Insinuations:

Chapelle St Marc à St Germain
Chapelle St Mathieu à St Germain

Description de l’église par A.Pannier

Recherche de 1666
Jean Billard, seigneur des Vaux, issu de Romain ennobli en 1594,
Louis Cordey, prêtre, curé de St Germain de Montgommery, R.au Conseil
Jean Deshays, seigneur de Boisner, issu de Jean, anobli en 1596.
Nicollas le François, seigneur de la Place, ancien noble

54 – Manoir des Champeaux ou des Tourelles

Le manoir des Champeaux, souvent dénommé le « Manoir des Tourelles, est situé à Saint-Germain-de-Montgommery, en bordure du chemin reliant la Mairie de cette commune à La Croix Forget. Il est campé au flanc d’un vallon au pied duquel coule le petit ruisseau des Champeaux.

2-A. Historique.

La maigre bibliographie dépouillée [1] n’a laissé apparaître aucune information nouvelle depuis la courte notice d’Arcisse de Caumont. Tout au plus peut-on signaler l’existence aux AD de l’Orne [2], dans le fonds de l’abbaye d’Almenèches, d’une petite liasse de 16 pièces concernant cette seigneurie [3] qui vraisemblablement relevait du Comté de Montgommery.

Ces pièces – la plupart sont des aveux – couvrent la période 1504-1760 et contiennent probablement la liste des propriétaires successifs. On y relève d’ailleurs la mention à la date de 1505, de Thomas d’Echalou, écuyer, sieur des Champeaux. Arcisse de CAUMONT précise que cette famille gérait les biens des Montgommery-Lorges et comme eux aurait embrassé la foi calviniste. L’un d’eux, Jean d’Eschallou occupait encore la fonction de procureur négociateur en 1605. [4]

Cette famille était sans doute éteinte dans la seconde moitié du XVIIe siècle car on ne la voit point figurer dans la Recherche de de Marle de 1666.

Entre temps, cette terre était passée entre les mains des Billard dont deux d’entre eux Jean et Romain, qualifié de seigneur des Champeaux, participèrent à la lamentable aventure des « Gaultiers », ces paysans de la région qui ulcérés par les exactions des troupes perpétuellement en campagne qui pillaient les campagnes se révoltèrent contre l’autorité royale. Ils s’étaient rassemblés à la Chapelle-Gautier d’où leur nom [5]. Peut-être faut-il rapprocher ce choix du fait que cette commune, pour une raison que nous n’avons pu totalement expliquer, possédait une importante population de férons. Ils s’étaient désigné un chef, du nom du Vaumartel. Sans programme précis, eux-même se mirent à errer. C’est alors qu’ils furent mobilisés par le comte de Brissac qui tenait alors pour la Ligue et les entraîna dans une guerre qui n’était peut-être pas totalement la leur. Le Docteur Boulard, dans sa Fresque historique, raconte ainsi la fin de l’épopée: « Commandés par Vaumartel , ils se dirigèrent vers Falaise que le duc de Montpensier, partisan de Henri IV assiégeait. Des seigneurs de la région de Vimoutiers comme Jean et Romain Billard des Champeaux, Pierre LE FRANCOIS de la PLESSE, de Saint-Germain-de-Montgommery, Jacques Collet sieur des Hommes, étaient avec Montpensier… Les Gautiers furent écrasés en plusieurs rencontres par Montpensier et prirent la fuite. Poursuivis, ils furent rejoints sur les bruyères de Crouttes où Montpensier les massacra ».

La présence de nos petits hobereaux locaux sous la bannière d’Henri IV s’explique sans doute par le fait que possessionnés sur les terres des Montgommery, ils suivent le choix politique de leur seigneur qui est  (……)

En 1666, Maurice Billard est qualifié de sieur des Champeaux dans la Recherche [6] où il est précisé qu’il descend de Romain Billard, anobli en 1594 ce qui prouve qu’Henri IV, couronné roi de France a justement récompensé la fidélité de ses compagnons d’arme.

Son fils, sans doute, Richard Billard, sieur des Champeaux figure dans l’Armorial de d’Hozier [7] et paraît comme témoin dans un acte de 1708 [8].

2-B – Description.

2B-1. Le logis:

Le manoir des Champeaux se compose d’un ensemble de constructions disposées autour d’un cour sensiblement carrée, fermée à l’Ouest et au Nord par des bâtiments agricoles. Au sud s’élève un logis rectangulaire en pans de bois de deux niveaux couverts d’un comble.

2B-2. Plan

Actuellement, en élévation, la façade présente 3 larges travées vers l’Ouest et deux plus étroites vers l’est. Il est vraisemblable au vu de la présence au rez-de-chaussée d’un poteau scié à hauteur d’étage que la seconde travée était, à l’origine, divisée en deux parties.
La totalité des sablière basses ayant été sciées et en raison des différentes reprises, on est dans l’incapacité, au terme d’une étude superficielle, de situer avec précision l’emplacement des anciens accès.

2B-3. Elévation

La structure en pans de bois dont les poteaux montent de fond, repose sur un soubassement très fortement remanié sur les faces Nord, Sud et Ouest, mais bien conservé à l’Ouest où l’on peut constater l’emploi de roussier et de quelques blocs de marne.
Sur les murs gouttereaux, les colombes verticales couvrent la totalité de l’étage et sur l’ensemble des bois restés en place – peu de pièces ont été remplacées – on remarque, tant sur les poteaux que sur les colombes, la trace – due au ravinement des bois  et à la présence des trous de chevillage – d’une longue filière horizontale complétant la stabilité transversale, la triangulation des murs gouttereaux étant assurée sur les travées 1, 3, 4 et 5 – en partant de la droite – par des écharpes obliques calées sur les poteaux et disposées à environ 60° ce qui est assez inhabituel [9]
Le pignon Ouest – qui n’a subit aucune « restauration – a conservé son habillage ancien de tuileaux – mais il n’est pas possible de déterminer si celui-ci est contemporain du pan de bois –  tandis que les autres faces présentent un garnissage de chaux.
Les bois employés sont d’une section relativement faible et à ce propos il est intéressant de comparer ces équarrissages, inférieurs nous a-t-il semblé à 0.30 m à ceux du manoir proche de La Plesse. [10]. mais, au vu de la petite maison à étage située dans le bourg de Sainte-Foy-de-Montgommery, ils ne sont cependant pas exceptionnels dans cet environnement.

2B-4. Cheminées
Un large massif de cheminée, décalé vers le mur gouttereau Nord est implanté à la jonction de la première et de la seconde travée. A une trentaine de centimètres de la toiture actuelle, un larmier à chanfrein marque peut-être l’emplacement ancien de la pénétration de la toiture.
Un second massif, plus étroit, débordant d’un tiers environ sur le long pan arrière est assis à la jonction de la troisième et de la quatrième travées.

2B-5. Ouvertures
Aucune des ouvertures ne nous a paru ancienne.

2B-6. Le Colombier
A l’Est, la cour est close par une haie bordant la route d’accès. Sur cette ligne, on trouve un colombier et légèrement en avant les deux petites tourelles encadrant l’entrée.
Ce colombier, de plan octogonal est élevé sur une haut soubassement de pierre et de silex pour les parties les plus anciennes et de briques pour les reprises modernes.
L’élévation comprend deux niveaux et un toit conique largement débordant. Les poteaux corniers montent de fond et présentent, à la rupture d’étage, un léger épaississement formant un décrochement léger – environ 20 mm. – coupé par une large filière moulurée. Ce très léger encorbellement, à peine visible,  permet peut être – sur une sablière d’étage étroite – de croiser les mortaises des colombes des deux niveaux.
Les entre colombages étaient garnis primitivement de tuileaux. Dans certaines parties qui ont particulièrement souffert des éléments, ceux-ci ont été remplacés par des briques sur-cuites du XIXe siècle. Il en est de même de la face sur laquelle est adossée la cheminée construite lorsque ce colombier a été transformé en local d’habitation.

2B-7. Les tourelles
L’accès au manoir se fait entre deux petites tourelles rondes de pierre. Les soubassements qui disparaissent en grande partie sous la terre ou la végétation, semblent être constitués, pour les parties les plus basses, de roussier et de silex gris, utilisés d’une manière assez désordonnée, puis de trois assises de calcaire cénomanien de moyen appareil bien dressées mais pas toujours bien posées. Ce soubassement forme une saillie d’environ six à sept centimètres sur le corps de la tourelle. Le reste de l’élévation est également de calcaire cénomanien.
La partie haute des murs est décorée d’une belle corniche à la modénature raffinée et parfaitement moulurée.
Ces deux tourelles sont couronnées d’une charpente conique dont on distingue les abouts arrondis des faux-sommiers. Cette toiture en tuile déborde largement sur le nu de maçonnerie, ce qui ne manque pas de les alourdir un peu.
Le portail bas (apparemment ancien, mais non contemporain des tourelles avec lesquelles il n’est d’ailleurs pas lié) essentiellement construit en roussier, supporte les grilles actuelles mais nous restons dans l’ignorance du mode ancien de clôture de l’ensemble du manoir. Un léger arrachement sur la partie Sud de la tourelle de gauche correspond peut être à un mur non décelable autrement.
On remarque sur la tourelle de gauche une belle meurtrière destinée au passage d’un mousquet, du même tracé que celle existant dans la tourelle arrière du manoir de Roiville. D’autres passages de bouches à feu ont été creusées çà et là sans aucun soin ni régularité.
Sur la tourelle de droite se voit une inscription en belles capitale romaines de dix à douze centimètres de hauteur dont nous n’avons pu saisir le sens.

C – Essai de Datation.

En l’absence de documents et d’analyses, les datations proposées sont entièrement subjectives et ne se basent que sur l’observation des constructions environnantes ou de caractères stylistiques approximativement datables.

La cheminée Ouest du logis paraît avec le bâtiment agricole Nord constituer l’élément le plus ancien de cet ensemble et se rattacher à une campagne de construction pouvant remonter à la fin du XVe siècle. La position de la cheminée, décalée vers le gouttereau Nord laisse à présumer la présence en arrière d’un escalier d’accès à l’étage, implantation classique jusqu’aux premières décennies du XVIe siècle.

La structure en charpente avec ses bois de faible section, sa filière horizontale, le nombre réduit de fenêtres, sont des caractéristiques assez habituelles dans les construction du milieu du XVIe siècle.

Le colombier quant à lui ne remonte pas au delà des années 1560/1580 [11].

Les deux tourelles pour leur part peuvent être datées, au vu de la modénature des corniches, des premières années du XVIIe siècle [12].

5 – Manoir de La Plesse

Le manoir de la PLESSE, situé sur la commune de SAINT-GERMAIN-de-MONTGOMMERY [13] se trouve au cœur d’un beau et grand domaine qui a conservé une grande partie de ses bâtiments anciens, et cela il le doit peut-être à son isolement mais aussi à la qualité de sa situation, deux facteurs lui ont vraisemblablement évité de trop fréquents démembrements. En effet, quoique constitué depuis au moins quatre siècles, nous le verrons en évoquant son histoire, ce domaine à peu varié de contenance au cours des âges. Sa position dans un lieu agréable entre tous alliée à la qualité de son bâti avaient retenu l’attention de Charles VASSEUR qui lui avait consacré quelques lignes publiées par Arcisse de CAUMONT dans sa Statistique monumentale et bien que souvent visité depuis par les Sociétés savantes, ce manoir n’a pas suscité de recherches nouvelles.

Mais si l’on détaille ce  bel ensemble, on remarque vite une grande disparité dans les campagnes de constructions ou de transformations portant témoignage d’une grande continuité dans la mise en valeur de ce patrimoine.

Il mérite cependant de retenir l’attention aussi, nous nous proposons dans un premier temps de tenter de retracer son histoire puis, au travers d’une étude de ses structures et de sa décoration, de reconstituer les étapes de son édification. Enfin, pour terminer, en croisant ces deux études, historique et archéologique, essayerons de le situer dans le contexte augeron et de le dater.

3-A Historique:

3A-1 Toponymie:

Le Manoir de la Plesse tire son nom du toponyme plessis [14] , toponyme fréquemment rencontré en Normandie. C. HIPPEAU [15] en signale en dizaine dans le CALVADOS dont un sur la commune limitrophe de LISORES, de BLOSSEVILLE [16] , en dénombre une quarantaine pour le département de l’EURE et Louis DUVAL [17] relève dix Plessis et une Plesse dans l’Orne.

Signifiant soit clôture ou palissade [18] soit lieu enclos d’une palissage, d’une haie [19] et par extension se rattachant à l’idée de lieu fortifié, ce terme tire son origine du verbe latin plaxare – ce qui explique que les textes les plus anciens concernant cette terre nous aient conservé la forme PLAISSE – traduit par tresser, entrelacer [20] . C’est d’ailleurs ce sens que le mot plessis ou plesse avait conservé dans le parler normand [21]. Par extension, nous dit François de BEAUREPAIRE [22], , ce terme pouvait désigner également une habitation située dans un enclos.

Dans le département du Calvados [23] ; dans l’Eure [24], ce toponyme se rencontre dans la charte concédée par Guillaume-le-Conquérant en 1074 en faveur de l’église de Bayeux [25] A partir du premier tiers du XIIe siècles les mentions deviennent plus fréquentes. Outre celle de 1135 concernant également Le Plessis-Grimoult et celle de 1143 pour Le Plessis-Mahiet – elles sont particulièrement abondantes dans le troisième quart du XIIe siècle [26]. Ce terme, il faut le remarquer, apparaît pour la première fois sous la plume d’Orderic VITAL[27] qui rédigea son Histoire ecclésiastique entre 1127 et 1131 [28].

Certes ce type de protection était connu depuis fort longtemps [29] et utilisé par des seigneurs importants comme pouvait l’être Grimoud, mais dans le contexte des interdits de construire des demeures fortifiées promulgués par les fils de Guillaume le Conquérant [30] ce type de défenses, légères, donc échappant aux interdictions, mais faciles à construire et cependant efficaces contre des coups de main, durent proliférer.

Toute une étude reste à faire pour connaître la nature féodale des terres sur lesquels s’élevaient ces plessis. A Saint-Germain-de-Montgommery, par exemple, il s’agit d’une terre réputée roturière au XVIe siècle – mais l’était-elle lors de son édification – tandis qu’à Saint-Germain-la-Campagne [31] ce fief aurait été le chefmoi d’un immense domaine de 2.000 hectares.

Dans le cadre des actuelles recherches sur les maisons-fortes et sur l’évolution des châteaux [32] ce sujet est tout à fait d’actualité.

Les mouvances féodales de Saint-Germain-de-Montgommery.

Pour bien situer la position de l’ancien domaine de la Plesse, il peut être intéressant de reconstituer les mouvances féodales de cette paroisse.

Au milieu du XIe siècle, selon toute vraisemblance,  la totalité du territoire de la paroisse de Saint-Germain-de-Montgommery,  appartenait à la famille de Montgommery [33].

Quelques siècles plus tard, la situation était devenue la suivante: l’abbesse d’Almenèches et l’abbé de Saint-André-de-Gouffern continuaient à se partager les biens concédés par Roger II de Montgommery et ses successeurs tandis que deux fiefs, celui de la Tour et celui des Champeaux ainsi que la vavassorie de la Plesse, relevaient du Comté de Montgommery et le quart de fief de Saint Germain du Comté d’Alençon.

L’abbesse d’Almenèches, tenait quelques terres de faible importance, constituant un membre de la baronnie de Camembert, mais aussi le patronage et les dîmes qui figurent pour 35 livres dans le Pouillé de 1350  [34], dîmes affermées au XVIIIe siècle, au curé du lieu.

Pour sa part, l’abbaye de Gouffern y avait la « noble terre de Montgommery et de la Brévière[35], et un moulin donné en 1143 par Robert III de Montgommery [36] proche d’un prieuré sous le titre de Saint-Mathieu relevant également de Gouffern, connu par la prise de possession qu’en fit Me Louis Loutreil le 31 juillet 1754 [37]. La relation détaillée de cette prise de possession révèle un bénéfice inconnu des Pouillés mais sans doute de peu d’importance puisque le meunier voisin ignorait alors qui en détenait la clé.

Enfin, les deux fiefs de la Tour et des Champeaux ayant fait l’objet de quelques travaux ceci nous dispense d’y revenir ici.

3A-2 La terre de la Plesse

Nous l’avons vu, il s’agissait d’une terre roturière qui, au XVIe siècle payait un cens et à ce titre ne devait pas de devoirs de chevalier et ne figure pas dans …le livre valeur abrégé de la terre de Montgommery et de Vinas et des appartenans à noble et puissant seigneur monseigneur Jacques de Harcourt, seigneur desdits lieux, extrait des comptes d’icelle terre en l’an de grâce 1383 tout en pouvant prendre parfois le titre de fief [38] comme nous le voyons dans un document de la fin du XVIIIe siècle, faisant référence à un aveu du 26 juillet 1737 [39] où les propriétaires utilisent le terme de « fief de la Plesse ».

3A-3 Les propriétaires :

L’essentiel de ce que nous savions de l’histoire de la Plesse se trouve fort bien résumé dans l’article rédigé par Louis de Neuville et inséré par de Caumont dans sa Statistique monumentale. Cependant, celui-ci, recherchant l’origine du nom de ce domaine le rattachait à une famille de la Plesse originaire de la région de Conches blasonnant d’argent au chevron de gueules accompagné de trois roses. Mais l’on peut aussi raisonnablement supposer qu’il n’en est rien car les Le François sortent de l’une de ces familles roturières, profondément attachées à la terre, dont nous pouvons suivre la trace pendant près de six siècles dans les archives régionales.
Pour les Le François, la première mention s’en trouve dans une charte de 1228 par laquelle Roger de Montgommemery, dit seigneur de Montgommery, inféodé à Richard… un bois situé entre la terre de Guillaume Le François sur la rivière de Vie et sur la rivière de Monne jusqu’au pont de la Brévière. Le bois ainsi concédé figure encore dans les biens de l’abbaye de Gouffern, et en 1606, Jacques Margeot, sieur de Saint-Ouen, rend aveu pour « une pièce de terre en bois taillis nommé le bois Le François, contenant quatre acres et demy ou environ, jouxte d’un costé Gervais Du Roy et Pierre Bonnet, chacun en partie, d’autre costé Jehan Cousin, Jacques et Marc Le Noir, en partie d’un bout … et d’autre bout le chemin tendant aux Loges .. »

Certains membres de cette famille se trouvaient peut-être installés également à proximité, tel ce Thomas Le Franchois possessionné à Boissey, en 1318, sur les terres des Tilly [40]

Dans la rendue des Comptes de Lehan Le Muet, vicomte d’Orbec pour la Saint-Michel 1444, l’on relève un article consacré à Robin Le François, sergent de Saint-Evroult « qui fut prins par les ennemis et incontinent pendu à un arbre ». En raison de cette disparition, sa veuve et ses enfants, dont Jehan Le François doivent en 1444 la somme de IX livres, somme dont ils reçoivent quittance et don ».

Dans l’aveu rendu en 1484 par Jean Bardoul pour le noble fief de Caudemonne figure un Pierre Le François figure, officier du Comté de Montgommery qui déclare en tenir les plés au nom de « noble et puissante dame Jehanne de Harcourt comtesse de Tanquarville et de Mongommery vicomtesse de Meulan ».[41].

Si la famille est bien implantée dans la région proche de Saint-Germain-de-Montgommery, les Le François de la Plesse ne remontent avec sûreté qu’à Jean, sieur de Livet, de la Plesse et d’Avenel, cité vers 1520.

Peut-être peut-on placer ici Pierre Le François qui avec ses voisins Jean et Romain Billard des Champeaux et Jacques Collet sieur des Hommes, accompagnent le duc de Montpensier dans la malheureuse affaire des Gaultiers [42]

Après lui, son fils, ou plutôt l’un de ses fils, car nous ignorons qui hérita de la terre de la Plesse – Noël en 1551, puis Guillaume fils de Noël en 1613, et François, fils et unique héritier de Guillaume, en  1624 rendirent aveu pour le fief de Livet, à Saint-Michel-de-Livet, sans qu’il soit fait mention de la Plesse. Quel était leur lien avec Nicolas Le François, sieur de la Plesse, trouvé noble à Saint-Germain-de-Montgommery en 1666 [43] et Jacques, sieur de Saint-Nicolas, à Echauffour, nous n’avons pu l’établir.

Au moment de la Révolution de 1789, l’administration municipale ne signale aucun Le François sur le territoire de Saint-Germain et tout au plus relève-t-on le nom du Cen Le François des Tourailles, demeurant à Ecouché, qui reste devoir à la fabrique de Saint-Germain-de-Montgommery, une rente de 3 livres à la représentation de Jean Le François, d’Argentan.

Après eux, selon Louis de Neuville, la propriété passa à la famille de Caqueray, puis aux Porlier de Rubelles, aux Augustin-Normand,  puis aux Laniel.

3A-4 Description.

Le manoir de la Plesse, contrairement à ce que l’on constate fort souvent, a conservé la majeure partie de ses bâtiments agricoles anciens et ceux-ci n’ont pas subi d’altérations majeures. Certes, en détaillant ce bel ensemble on remarque facilement une grande disparité dans les campagnes de constructions ou des transformations, mais chaque élément, pris isolément, est intéressant car il porte témoignage d’une grande continuité dans la mise en valeur de ce domaine et permet de suivre son évolution, tant qualitative que quantitative, chaque nouvelle production ou chaque progression de la production se traduisant par une nouvelle construction ou l’agrandissement d’un bâtiment existant.

Cette permanence d’occupation, cette constante amélioration, la conservation de son bâti ancien, sont dus à de multiples facteurs: présence de l’eau, qualité des terres, isolement relatif à l’abri des grandes routes mais aussi proximité de marchés actifs. Tous ces facteurs ont n’ont sans doute pas été sans influer sur son destin et participer au maintien de son intégrité, puisque constitué depuis au moins quatre siècles, nous le verrons en évoquant son histoire, ce domaine, pour ce que l’on peut en juger, n’a pratiquement pas dû varier de contenance au cours des âges.

Ainsi, dans le document de la fin du XVIIIe siècle, faisant référence à un aveu du 28 juillet 1737 [44], les propriétaires déclarèrent que ce domaine s’étendait sur 100 acres, soit environ 81 ha 72 a [45] Depuis, malgré un certain nombre de mutations, cette propriété a conservé cette superficie.

3A-5 Situation

Un certain nombre de manoirs de région: le Vigan à SAINT-MARTIN-de-FRESNAY, Betteville, près de PONT-L’EVEQUE, par exemple partagent cette situation à la rupture d’un plateau, situation permettant de bénéficier à la fois d’un point d’eau et de la faculté de se retirer dans les bois qui généralement couronnent les hauteurs. On peut également penser que ces manoirs ont succédé à des points fortifiés très anciens, à des arx tels ceux mentionnés dans les Capitulaires carolingiens [46] ou dans certains Cartulaires [47].

L’ensemble des constructions, demeure et bâtiments agricoles, forme un U très ouvert dont l’habitation ferme le fond avec une façade principale orientée à l’Ouest.

Le manoir lui-même surplombe une petite vallée parallèle à celle de la Vie, proche de l’ancienne voie de crête reliant la CHAPELLE-HAUTE-GRUE à la Croix-Forget

3A-6 Les voies d’accès

En Pays d’Auge, en règle générale, les voies d’accès conditionnent l’implantation de nos manoirs. Dans le cas présent, les traces des routes anciennes sont peu visibles, mais une  voie oblique passant devant la façade de l’habitation se dirigeant vers VIMOUTIERS est sans doute à l’origine du choix de l’orientation de la façade principale.

3A-7 Orientation

L’ensemble des constructions, demeure et bâtiments agricoles, forme un U très ouvert dont l’habitation ferme le fond avec une façade principale orientée à l’Ouest.

Maison d’habitation
Plan

La maison d’habitation est construite sur un plan rectangulaire, de 18m de longueur sur 7m de large, cette habitation comporte sur la façade postérieure.
Les cinq premières travées du rez-de-chaussée en partant de la droite, l’ancien mur de pignon Nord , devenu cloison de séparation intérieure, la partie de la façade arrière correspondant aux cinq premières travées et peut-être le pignon Sud, sont homogènes et constituent la première phase de construction.
Les deux premières travées en partant de la droite sont construites sur cave. Sur la façade postérieure une tourelle contenant l’escalier et de chaque côté de celui-ci , deux petites galeries desservant les appartements d’étage. L’ensemble comprend huit travées étroites d’environ 2,10 m  d’entraxe mais un examen même superficiel permet de déceler plusieurs campagnes de construction.

3A-8-Elévation.

– Maison à pan de bois

1.0. Soubassement

Autant que dans son plan, le soubassement, tout au moins de ce que l’on peut en voir, permet de suivre les différentes phases de construction par l’emploi différencié des matériaux, par leur technique de mise en oeuvre et leur mode de pose. Partant de la droite vers la gauche, l’on discerne mal la nature du soubassement de la partie la plus ancienne, mais il semble qu’il ait été constitué de blocs de « roussin », cette oolithe ferrugineuse du Sud Pays d’Auge, blocs de forte taille, à peine dégrossis, calés sous les poteaux les soutenant. L’espace intermédiaire est garni d’un blocage de silex tout venant, noyé dans un bain de mortier. Au-delà et tout particulièrement sous la grande adjonction, l’on distingue un emploi très caractéristique de harpes de pierres, reprises par endroits en briques, avec panneaux de silex taillés t posés par lits. La cheminée du pignon Nord comporte plusieurs assises de roussin et ensuite un appareillage de harpes d’angle en calcaire cénomanien avec remplissage de silex.

Le mur soutenant le pan de bois fermant le dessous de la galerie Sud et qui correspond à une adjonction postérieure à l’édification de la tourelle et de cette galerie est construit en pierres de roussin, de moyen appareil, taillées avec soin.

L’ensemble de la façade sur entrée est à encorbellement sur sommiers mais, en raison du décalage de son érection, l’on y remarque des différences, tant dans la section des bois employés que dans les techniques de mise en oeuvre.

Les poteaux, la sablière basse et plus encore les sommiers des cinq premières travées présentent des sections très importantes, courantes d’ailleurs pour l’époque et le type de constructions, entre 0.40 m. et 0.50 m. ce qui apparemment correspond à des arbres de plus de deux siècles. Les bois, épurés avec soin, exclusivement des chênes, sauf peut-être quelques pièces des combles proviennent de fûts de belle venue, bien dressés. Les bois des trois dernières travées et des adjonctions ne possèdent pas la même puissance et les sections varient de 0.24 m. à 0.30 m.

Le pan de bois étant masqué n’apparaît que sur la façade arrière, au niveau de la jonction du pan de bois et des fermes et en cet endroit l’assemblage à tenon et mortaise du poteau et de l’entrait ne présente aucune particularité méritant d’être signalée.

Le surplomb de la façade présente le schéma classique dans la région lexovienne des encorbellements à trois éléments; sablière haute de rez-de-chaussée, entretoise d’encorbellement et sablière basse d’étage. La sablière haute de rez-de-chaussée se situe dans le plan de cette paroi tandis que celle d’étage, posée sur la tête des sommiers, saillit de  0.  ? m., l’espace entre ce deux pièces étant comblé par l’entretoise.

1.1 – Structure des pans de bois.

Des colombes ou tournisses ou colombages, pièces de bois verticales  garnissent les intervalles entre les poteaux, mais rien ne subsiste, ni sur la façade, ni en arrière de la disposition originale et ce que nous voyons correspond aux phases 2 ou 3. Seule la guette d’angle de la façade qui trouvait son équivalence sur la façade arrière, se rattache peut-être à la phase 1. Il est possible que lors de sa construction les panneaux d’allège, sous fenêtre aient reçu un remplissage de croix de Saint-André car les poteaux de la façade arrière ne portent la trace d’aucun assemblage et ces croisillons pouvaient s’assembler sur la sablière et sous l’appui des fenêtres.

1.2 – Les hourdis.

Actuellement, l’ensemble des façades visibles (nous ignorons ce que couvre le bardage d’ardoise), exception faite des jonctions arrières, possède un hourdis de briques, mais nous n’avons pu vérifier la forme des colombages et nous ignorons la nature du hourdis d’origine. La partie visible des poteaux arrières correspondant à la phase 1, portent sur une face des cavités et sur l’autre un buchage continu destiné au logement de pannetons qui témoignent de l’emploi d’un hourdis de terre. En opposition, le pan de bois de l’ancien pignon, vidé de ses hourdis permet de constater la présence d’un « crâne » semi-circulaire lié généralement à la présence de hourdis de tuileaux ou de briques de remplissage sans tenons. Il subsiste là un point qui reste à éclaircir.

Du 17 septembre 1869
Description du Manoir de la Plesse

Le château de St Germain de Montgommery, à ¾ de lieue de Vimoutiers, consiste dans une enceinte carrée à angles obtus, presque arrondis, entourée de fossés profonds et garnis de remparts élevés. L’intérieur qui est labouré et planté de pommiers, n’offre rien de particulier. On voit seulement que les terres du « vallum » sont soutenues par des murs en pierre. Cette place doit dater des 10e ou 11e siècle ; les Montgommery auxquels elle appartenait ont joué un grand rôle en Normandie. Alain III, duc de Bretagne mourut en 1035 à Vimoutiers, pendant qu’il faisait le siège du château de St Germain de Montgommery. Cet événement a donné à la forteresse une certaine célébrité (Bulletin Caumont tome II p.245)

Normand du 8 mai 1858….. Découverte à St Germain de Montgommery, dans un herbage à 900 pas environ des ruines du château, dans une cavité circulaire, de 600 médailles environ en bronze, de l ‘époque romaine, la plupart entièrement frustes. Il y avait un Marc-Aurèle m.b, un beau Commode Un amateur de Vimoutiers en a acheté plusieurs : des Antonins et deux Faustines : Diva Faustina et Faustina Augusta. (A.P)

Manoir de la Bataille, situé à St Germain de Montgommery, appartenant à l’Abbaye de st André en Gouffern en 1324.

Loys de Montgommery –
Anticalvinomantie ov
abrégé des lieux communs en forme de thèses des 26 principaux points que les Calvinistes dénient à l’Eglise catholique, apostolique et romains. (In 18, demi-reliure veau.. Paris 1607 chez Fleury Bourriquant au Mont St Hilaire près le Puits-Certain)
(Catalogue de livres sur la Normandie de Me Ve Le Gost Clérisse. Caen n°1 p.25 art 308)

[1] Voir en annexe II.

[2] Voir Louis DUVAL, Inventaire sommaire des Archives de l’Orne. Série H, Tome III.

[3] AD 61. H 3794.

[4] Voir en Annexe I, le document de 1605 .

[5] Sur les gautiers, voir CHARPILLON et CAREME, I, p. 724-725; GERMAN

[6] GRAVELLE-DESULIS, « Recherche de la noblesse d’Alençon faite par de Marle », Annuaire de l’Orne , 1865, pp. 256.

[7] G.-A. PREVOST, Armorial général de France (Edit de Novembre 1696). Généralité d’Alençon publié d’après le manuscrit de la Bibliothèque nationale, Rouen-Paris, Lestringant-Picard, 1922, p. 34.

[8] abbé PIEL, Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations ecclésiastiques de l’ancien diocèse de Lisieux analysés pour servir à l’histoire du personnel de l’évêché, de la cathédrale, des collégiales, des abbayes et prieurés des paroisses et chapelles ainsi que de toutes les Familles notables de ce Diocèse, LISIEUX, Piel, 1895, t. II, p. 12.

[9] Sur une disposition assez semblable sur la façade du manoir de Bellou, les écharpes sont aux environs de 45°. Michel COTTIN, « Le manoir de Bellou », PA , 43, N° 4, Avril 1993, pp. 3-15, ill. .

[10] Voir nos notes sur ce manoir.

[11] Ceci correspond d’ailleurs à la grande époque de l’élévation de ces édifices: voir: Michel COTTIN, « Colombiers de Normandie », Histoire et tradition populaires – Foyer rural du Billot. Catalogue de l’exposition: L’élevage en Pays d’Auge, N° 25, Mars 1989, pp. 73-76.

[12] Et non pas contemporaines de la guerre de Cent Ans ou des Guerres de Religion comme le laissait entendre le Dr BOULLARD: « Le manoir des Tourelles (à Saint-Germain–de-Montgommery) », PAR, 9, N° 3, Mars 1959, pp. 1-2.

[13] La population de Saint-Germain-de-Montgommery était de 432 habitants en 1834 et de 295 en 1869 dans Annuaires administratifs du Calvados pour 1834 et id° pour 1869 .

[14] Sur ce toponyme voir l’article de Jean-François MARECHAL, « L’origine Viking des ‘Mottes féodales' », PA , 27, 4-1977, pp. 31-32.

[15] C. HIPPEAU, Dictionnaire topographique du Département du Calvados , Paris, Imp. Nationale, 1883.

[16] Bénigne-Ernest PORET de BLOSSEVILLE, Dictionnaire topographique du départe­ment de l’Eure contenant les noms de lieux anciens et modernes, Paris, Imp. Nationale, 1878.FIN NOTEB

[17] Inventaire sommaire archives départementales…Orne. Série H. Table , Alençon, 1910.

[18] Sur l’utilisation de ces palissades, voir Grégoire de TOURS , Histoire des Francs , Traduction Robert LATOUCHE, Paris, Les Belles Lettres, 1963, t. I, pp. 93-94.

[19] Charles DU CANGE, Glossaire François , Niort, 1879, II, 173 .

[20] R. GRANSAIGNES D’HAUTERIVES, Dictionnaire d’ancien français, Paris, 1947.

[21] Henri MOISY, Dictionnaire de patois normand … , CAEN , (1885)

[22] François de BEAUREPAIRE, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, Picard, 1986, p. 177.F

[23] C. HIPPEAU, op. cit., art. Le Plesis-Grimoult .

[24] François de BEAUREPAIRE.- Les noms de communes et anciennes paroisses de l’Eure , Paris, Picard, 1981, p. 259.

[25] F. MARCHEGAY , « Chartes normandes de l’abbaye de Saint-Florent près Saumur de 710 à 1200 environ », MSAN , XXX, pp. 700-701. Citée et étudiée par Henri NAVEL , BSAN, LI, pp. 122-127 et Elisabeth ZADORA-RIO , « L’enceinte fortifiée du Plessis-Grimoult (Calvados). Contribution à l’étude historique et archéologique de l’habitat seigneurial au XIe siècle », Archéolo. médiévale , III-IV, 1973-1974, p. 112.

[26] Auguste LE PREVOST, Dictionnaire des anciens noms de lieux du département de l’Eure , Evreux, Ancelle, 1839, pp. 222-225.

[27] Orderic VITAL, Historiae ecclesiasticae libi tredecim … Emandavit Au­gustus Le Prevost , Paris, 1838-1855, t. II, p. 428 et t. IV, p. 318.

[28] Léopold DELISLE, Notice sur Orderic Vital in Historiaea …, t. V pp. xlvj-xlviij.

[29] Voir parmi les textes rassemblés par Gabriel FOURNIER, Le Château dans la France médiévale , Paris, Aubier, 1978, p. 269, la mention dans le capitulaire de Pitres (25 juin 864) de l’emploi de la haie parmi les moyens de défense.

[30] Gabriel FOURNIER, Id° , citation du texte des Consuetudines et justicie (1091), pp. 300-301.

[31] Henri PELLERIN, « Le manoir du Plessis à Saint-Germain-la-Campagne », PA. , 19, 1-1969 , pp. 22-28 et 2-1969, pp. 5-11.

[32] A Caen, grâce à la revue Château-Gaillard, dans l’Est autour de Michel BUR et dans le Sud-Ouest dans le cadre des Colloques de Castellologie de Flaran, des publications régulières approfondissent de nombreux points de détails restés dans l’ombre jusqu’ici.

[33] Sur la famille de Montgommery, voir le généalogie établie par Louis de NEUVILLE et publiée par Arcisse de CAUMONT, Statistique mon., t. V, pp. 642-646, ainsi que l’article du Cdt NAVEL, « Institutions féodales en Normandie », BSAN, LI, pp. 12-13 et 134-136. Nous n’avons pu consulter la récente maîtrise de Dominique TOSTAIN, La seigneurie de Montgommery, Université de Caen, 1988.

[34] Auguste LONGNON, Pouillés de la province de Rouen, Paris, 1903, p. 261 D.

[35] AD. Calvados, H 6516.

[36] Clovis BUNEL, XXVII, p. 45, 1.29.

[37] abbé PIEL, Insinuations cclésiastiques … , III, 213.

[38] Voir à ce sujet CARABIE 1943, p. 254 sq.

[39] AD. Orne, A. Montgommery.

[40]  » Item, a Boissey et environ: premièrement en la main Jehan des Eiz, trente solz, une geline, dix oez, deux deniers; par la main Richard de Fourquette à la Saint-Michel, cinq solz; par la main Richard de la Court, à la Saint Michel pour vingt deux acres de terre vint soulz; par la main Thomas le Franchois, pour sept acres de terre, cinq sols, une mine daveine  trois capons, trois deniers, trente oez, trois deniers à la Saint Michel; par Denis Pinchon, pour Richars Gosce, pour une masure, cinq solz; par Thome Alechire, pour une acre de terre, deux solz… (dans la suite de l’acte dont une partie concerne également Boissey, autre mention de ce Thomas Le Franchois) dans Gustave SAIGE, Cartulaire de la seigneurie de Fontenay-le-Marmion provenant des archives des Matignon publié par ordre de S.A. le Prince de Monaco, Monaco, Imprimerie de Monaco, 1885, pp. 33-34.

[41]  = A.D. Orne . A. Montgommery III.8.

[42] Cité par Le Dr BOULARD 1948, p. 47.

[43] GRAVELLE-DESULIS, « Recherche de la noblesse d’Alençon faite par de Marle », Annuaire de l’Orne , p. 263. Un manuscrit de cette même Recherche le porte comme demeurant à Méry. FIN NOTEB

[44] AD. Orne, Série A, Fonds Montgommery.

[45] Sur la base des recherches du Commandant Henri NAVEL, Recherches sur les anciennes mesures agraires normandes. Acres, Vergées, Perches , Caen, 1932, 156 p., cartes.

[46] Cités et commentés in Johannes STEENSSTRUP, Les invasions normandes en France, Paris, Albin Michel, 1969.

[47] Voir entre autres dans Jacques BOUSQUET, Trois révolutions aux origines des Châteaux forts médiévaux. Renversements et Renaissance dans Yves BRUAND et al., Châteaux et Révolutions en Gascogne, Actes du quatrième colloque de castellologie de Flaran, 1991, pp. 11-28 – un texte de 801 extrait du cartulaire de l’abbaye de Conques mentionnant le riche Leutade qui donne à l’abbaye « dans la vallée du Tarn, le lieu ou villa de Prix, avec sa maison de maître – casa dominicale – c’est-à-dire une grande exploitation agricole et il y joint le rocher – rocca – « où nous et nos parents avons eu coutume de nous fortifier – incastellare – en face de mauvaises gens – gentes nefendas « .

SAINT HYMER


NOTES sur SAINT-HYMER – 14593

Ancien fichier SHYMER.SPR complété.

Le fief de la Fontaine-Esmanguard, assis à Saint-Ymer, qui sont deux tiers de fiefs possédés par Nicolas Cheron, Ecuyer.

Prébendes : Celle de Saint-Hymer consistait en dîmes sur des terres sises dans cette paroisse, et en prés dans la paroisse d’Ouilly-le-Vicomte. Le chanoine prébendé de Saint-Hymer était ordinairement revêtu de la dignité de trésorier et bénéficiait de tous les avantages et honneurs attachés à cette dignité.

1 – Bibliographie.
2 – Le Prieuré.
3 – L’Aumône ou Le Cornica.
4 – Pièces Justificatives
5 – Archives ShL.

1 – Bibliographie:

Abbayes Normandes. Catalogue de l’exposition itinérante, n° spécial (77), Art de Basse-Normandie, printemps 1979, pp. 31-39
Sainte-Barbe-en-Auge, Saint-Hymer, Perrières, Saint-Pierre-sur-Dives, _

F. BALLEROY, Des enfants nés hors mariage par F. P. auteur de l’ouvrage intitulé « De l’équilibre des Trois Pouvoirs politiques, ou lettres au Représentant du peuple Lanjuinais, (Saint-Hymer, ce 10 thermidor an 4), A Pont-l’Evêque, P.J. Dauge. In-12, 42 p.

BREARD 1908
BREARD Charles, Cartulaire de Saint Ymer-en-Auge et de Bricquebec, Rouen, Les­tringant, 1908. In-8°.

BUREAU 1963
BUREAU Dr Jean, « Le Manoir de l’Aumône », PAR, 13, N° 12, Décembre 1963, pp. 3-6
BUREAU 1985
BUREAU Dr Jean,  » La Ruette aux Ladres (anc. maladrerie de Saint-Gilles du-Cornica) », PAR, 35, N° 1, Janvier 1985, pp. 5-8
BUREAU Dr Jean, « Une promenade à Saint-Hymer », PAR, 5, N° 2, Février 1955, pp. 1-4.
BUREAU Dr Jean, Petit guide à l’usage des visiteurs du Prieuré de Saint-Himer, Pont-l’Evêque, Imp. Pays d’Auge Tribune, s.d. 135 x 217, 11 p., ill. couv. ill.

CARLES André, « Assemblée générale et journée de printemps de l’Association (Prieuré de Saint-Hymer; Reux; Pont-l’Evêque: Manoir de Martimbosq, église Saint-Michel, « Bâtiment de Fresnay », Hôtel de Brilly; Coudray) », PAR, 43, N° 9, Septembre 1993, pp. 27-31, ill.

CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, réédition Floch, tome IV, page 209.

CHAPPET Alain : Avec ceux de Lisieux et alentours dans les Armées de premier Empire ; BSHL N°55, Décembre 2003 (Jean-Pierre Levasseur et Colonel LANGLOIS, le militaire et de peintre.)

DESFRIESCHES Aurélie : Autour de Pont-l’Evêque, le manoir de Pétagny ; le prieuré de Saint Hymer. BSHL n°62. Avril 2007.

Manoir de l’Aumône,  PGMPA, pp. 142-143; manoir de pierre avec lucarnes à pan de bois,  cheminées à ressauts sur pignons,  tourelle en arrière (cf. Dr. BUREAU, PAR., décembre 1963)

DELISLE Léopold, « Notes sur une collection de titres normands provenant de la Chambre des Comptes (Coll. Danquin) », BM, XX, 1854, pp. 415-448
Jacques Grentes, prieur de Saint-Hymer.

Léopold DELISLE cite deux cartulaires du prieuré de Saint-Hymer, l’un écrit vers la fin du XIIIe siècle, faisant partie de la bibliothèque de M. Auguste Le Prévost; l’autre rédigé au XVIIIe siècle, par les soins de l’abbé de Roquette, prieur commendataire, appartenait à M. de Formeville, conseiller à la cour impériale de Caen (Catalogue des actes de Philippe-Auguste, p. 538)

Prieuré de Saint-Hymer (Calvados), Rouen, CRDP, 127 x 207, (Année des Abbayes Normandes, N° 17)
Pont-l’Evêque

DEVILLE Etienne, « Excursion du 27 août (1926) », AAN, 94, 1927, pp. 172-184

DU BOIS Louis-François, Histoire de Lisieux, Lisieux, Durand, 1848, t. II, pp. 150-152

DUHAZE François (Abbé) : HISTOIRE  DU PRIEURE de SAINT-HYMER
PAR Juillet-Aout 1995 n°spécial

Editions FLOHIC : Le Patrimoine des communes du Calvados page 1305,

ENGERAND Roland, En Pays d’Auge, ouvrage orné de 44 gravures, Tours, Arrault, 1937. In-8, 182 p.

« Excursion du 18 juin 1918 (Pierrfitte, église; Saint-Hymer, prieuré; Parcs-Fontaines, église) », BSHL, N° 23, 1918, pp. 12-13

FRONDEVILLE Henri de, Le Compte de Gautier du Bois, vicomte d’Auge pour la Saint-Michel 1312  in Mélanges publiés par la Société de l’Histoire de Normandie, 15e série, p. 135,140, 199, 204, 205.

LEBLANC abbé, « L’abbé de Roquette, prieur de Saint-Himer, premier historien des dernières heures de Port-Royal-des-Champs », PAR, 13, N° 12, Décembre 1963, pp. 7-11

LE CACHEUX Paul, Répertoire numérique des archives départementales antérieures à 1790. Seine-Inférieure. Archives ecclésiastiques. Série H. Tome III. Abbayes: Saint-Georges-de-Boscherville, Auchy-lès-Aumale à (Beaubec-la-Rosiè­re, Bec-Hellouin, Bellozanne, Bonport, Notre-Dame-d’Eu, Fécamp, Foucarmont, Jumièges, Ouville) Saint-Etienne de Caen (Supplément), Rouen, Lecerf, 1931. In-4°, ix-94 p.
Saint-Hymer, 13 H 61.-

LE CLERC Léon, « Manoirs normands », L’Illustration, s.d.
+ IND.: L’Aumône à Saint-­Hymer
= rec. factice « Pages de Tourisme de l’Illustration »)

LE COURT Henry, « Une charte inédite du Prieuré de Saint-Hymer », BSHL., n° 19, 1911, pp. 18-23
LE COURT Henry, Le Château de Gassart (à Saint-Hymer) dans La Normandie Monumentale et Pittoresque, Le Havre, Le Male et Cie.; réédit. Corlet, t. II, pp. 201-203
(les papiers des Borel et des Gassart ont été brûlés à la Révolution
LEMAZIER, Monographie communale de Saint-Hymer, ms. s.d., 6 p.
= Arch. Départ. Calv., Br 9473

LESQUIER Jean, « Les Etudes de M. Haskins sur les institutions normandes, de Guillaume le Conquérant au XIIIe siècle, BSAN, XXXII, 1917, pp. 93-95

LETIENNE R., « Découverte d’un sarcophage à Saint-Hymer », Rev. des Musées et Coll. Archéologiques, 1928, pp. 56-57.

MANEUVRIER Christophe et SENECAL Gabriel : Fragments de dalles funéraires du prieuré de Saint Hymer (XIIe – début XIVe siècle). BSHL n°56, Juin 2004.

NODIER Charles, TAYLOR J. et DE CAILLEUX Alph., Voyages pittoresques et romantiques dans l’Ancienne France par…. Paris, Firmin-Didot, 1820; rééd. 1825; rééd. Paris, Firmin-Didot et Cie, 1878; rééd. anastatique réduite Editions Culture et Civilisation, 1979, 3 tomes en 1 vol., 322×235, 131-190-XXXI et 141+3 p., pl. h.t.
III.- Saint-Hymer, p. 13.

PANNIER Arthème : voir Archives SHL, NE12, 2e carton.

POREE Chanoine André, Histoire de l’abbaye du Bec, Evreux, Hérissey, 1901, 2 vol., In-8°, 664-676 p.; rééd. Bruxelle, Culture et Civilisation, 1980
rééd. I.- 425; II, 18, 19, 21, 28, 119, 120, 134, 159, 164, 312, 421

Prieuré de Saint-Hymer (Calvados), Rouen, CRDP, 127 x 207, (Année des Abbayes Normandes, N° 17)
Pont-l’Evêque

Registres du Trésor des Chartes. Règne de Philippe de Valois. Deuxième partie. JJ 70 à 75.. Inventaire analytique par Jules VIARD et Aline VALLEE, Paris, Archives Nationales, 1979.
+ IND.: Saint-Hymer, 4428

ROBERT Yves : La mère Denis, une laveuse Vedette.. Bulletin du Foyer rural du Billot, n° 95, septembre 2006.

SURINEY abbé, « Une découverte archéologique à Saint-Hymer », Le Pays d’Auge (Pont-l’Evêque), 25 janvier 1928.

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Notes par M. Ch. Vasseur.

St.-Ymer, S. Ymerius, S. Ymer.
La paroisse de St.-Yiner doit son importance au monastère dont il reste encore l’église et des parties considérables.
Ce monastère a été fondé au XIe. siècle par Hugues de Montfort, seigneur de Montfort-sur-Risle et d’un grand nombre d’autres terres en Normandie. Alors l’évêque Hugues d’Eu gouvernait l’église de Lisieux. Le fondateur installa dans son monastère des chanoines dont on ne sait pas le nombre ; mais ils n’y restèrent pas longtemps. Soit à cause de leur peu de régularité, soit plutôt sur les sollicitations des abbés du Bec, proches voisins de Montfort-sur-Risle, un autre Hugues, fils ou petit-fils du fondateur, fit l’abandon de l’église de St.-Ymer à l’abbaye du Bec, vers l’an 1145, et sa charte, que l’on trouve dans l’Amplissima collectio de D.Martène, fut souscrite par Arnoult, évèque de Lisieux, qui renonça ainsi à ses droits sur une église devenue régulière.
La donation était considérable ; les moines du Bec en firent un prieuré équivalant presque à une abbaye.
Sa situation est magnifique, à peu de distance de la ville que l’on regarde comme la capitale du Pays-d’Auge, dans un petit vallon sauvage, mais fertile, aux pentes vertes et boisées, dont les eaux vives et limpides se hâtent de porter leur tribut à une petite rivière, affluent de la Touque.
Il reste, dans l’église actuelle, des vestiges remarquables de la première construction, de l’époque romane ; mais elle a été presque entièrement reconstruite au XIVe. siècle.
Le choeur se compose de deux travées et d’un chevet pentagonal éclairé par cinq belles fenêtres d’architecture rayonnante, subdivisées par trois meneaux qui portent une belle tracerie composée de rosaces nombreuses. Elles sont presque entièrement garnies de leurs vitraux, qui datent aussi du XIVe. siècle, et dont les tons doux, harmonieusement combinés, produisent un effet merveilleux : dans chaque compartiment est un saint personnage; les rosaces sont remplies par des fleurons.
Les trois sections de la voûte ogivale sont soutenues par des faisceaux de colonnettes de diamètres variés suivant qu’elles reçoivent les arcs-doubleaux, les formerets ou les arceaux croisés. Celles du pourtour du sanctuaire sont posées sur des consoles sculptées avec sobriété, qui interrompent une grosse moulure formant corniche à environ 3 pieds au-dessus du sol. Les clefs de voûte sont sculptées de fleurons.
Quelques fragments de pierres tumulaires anciennes sont mêlés au pavage.
Des deux travées dont les murs sont parallèles, la première, seule, est percée de fenêtres, qui sont aussi rayonnantes et garnies de vitraux ; la dernière est obscure, parce que derrière se trouvent deux chapelles, s’ouvrant sur le transept et que l’on a transformées en sacristies. Ces deux chapelles sont de grandeur et d’époques différentes. Celle du nord date du XIVe. siècle; elle comprend deux travées, privées maintenant de leurs voûtes. Il ne reste que les arcs-doubleaux.
Le sol de cette chapelle paraît avoir été considérablement exhaussé.
Les trois fenêtres sont ogivales, à compartiments rayonnants L’autre chapelle, au midi, est beaucoup plus petite ; elle ne comprend qu’une travée barlongue, éclairée par deux fenêtres rayonnantes, assez étroites, maintenant en grande partie bouchées. La voûte est d’un roman sévère, coupée par deux grands arcs, composés d’un énorme boudin, qui se croisent en diagonale.
Ces deux chapelles communiquaient avec le transept par une arcade sans moulures, ogive de transition portée sur des piliers romans formés de demi-colonnes trapues, dont les chapiteaux, tous variés, sont sculptés avec la délicatesse et la fantaisie qui distinguent le XIIe. siècle.
Le transept remontait aussi jusqu’à l’époque romane ; mais il a été retouché au XIVe. siècle, ou peut-être seulement au XVI. Par exemple, les quatre piles massives qui supportent la tour, au centre de l’inter-transept, avec leurs moulures prismatiques en creux et leur petite garniture de feuillages en guise de chapiteaux, ne paraissent qu’une mutilation. Les voûtes qu’ils supportent sont du XVI. siècle.
Le transept communique avec la nef proprement dite par une arcade cintrée romane, portée sur des piliers carrés sans chapiteau, qui accusent une origine ancienne malgré la date 1791 que l’on voit dessus et qui ne peut être que l’indication de quelque restauration peu importante.
La nef n’a rien de remarquable. On y voit une fenêtre à lancette de l’époque de transition, deux fenêtres flamboyantes ; les autres ouvertures ont été faites par M. de Cyrien, dernier prieur commendataire.
La voûte est en charpente.
L’inspection des murs de l’église à l’extérieur, accuse d’importantes reprises faites à l’époque moderne, principalement du côté du Nord ; le pignon du transept porte la date de 1766.
La tour carrée, assez massive et peu élevée, est du dernier siècle ; elle est surmontée d’une aiguille en charpente couverte d’ardoises.
On doit cependant remarquer, à l’angle méridional de la nef et du transept, un reste de corniche ancienne composée de petites arcatures cintrées portées de deux en deux par des modillons à têtes grotesques.
Certaines pièces du mobilier méritent de fixer l’attention.
Le maître-autel peut remonter au règne de Louis XIV. Derrière, comme pour former retable sur le plat des murs, sont trois tableaux anciens. Celui du centre représente la Cène.
Les deux autres, remarquables par leur exécution, nous montrent, l’un saint Ymer dans sa solitude, l’autre saint Martin partageant son manteau ; ils sont signés Restout.
Dans la délicate piscine qui accompagne l’autel, on a placé une petite inscription tumulaire sur marbre blanc dont voici
la transcription.

HIC JACET
JACOBUS LE CONTE
PRESBYTER DIOCESIS LEXOVIENSIS
QUI POST IX ANNOS
IN HOC PRIORATU
PIE TRANSACTOS
OBIIT
DIE XXViii APRILIS AN. M.DCCLX.
AETATIS LXVI.
REQUIESCAT IN PACE.

Les tombeaux des deux petits autels doivent être cités. Ils sont en chêne sculpté. Sur l’un, se voient des rinceaux en relief partant d’un médaillon où se trouve figurée une scène qui a trait à quelque épisode particulier à l’ordre de St.-Benoît.
L’autre est tout entier occupé par une vaste composition qui représente la naissance du Sauveur.
De petites colonnes torses soutiennent les retables. Ce travail doit dater du règne de Louis XIV.
Divers tableaux sont appendus aux murs de la nef; l’un d’eux est remarquable par un distique qui s’y trouve écrit en caractères du XVIII. siècle :
Doctor conversus gregibus commissus alendis
Qui duo, qui septem, qui totum scibile scivit.
Au-dessus de la tète du personnage assez sèchement exécuté,
on lit :
B. ALAIN OU B. ALANUS.
Ce bienheureux Alain n’est-il point Alain des Iles, docteur de l’Université de Paris au XIII* siècle, surnommé le Docteur universel.
On peut citer dans le mobilier de la sacristie un beau voile de lutrin en tapisserie de haute-lisse, contenant six tableaux à personnages représentant les allégories des arts et des sciences au milieu d’un fond de paysage.

Bâtiments claustraux.
– Les bâtiments claustraux sont situés au midi de l’église qui leur sert ainsi d’abri contre le vent du nord qui est celui de la mer. Ils s’appuient sur le pignon du transept, et cette partie comprenait vraisemblablement les dortoirs afin que les religieux pussent se rendre plus commodément aux offices de nuit. Un autre bâtiment formant équerre au bout du premier renfermait les autres lieux réguliers,
et, à l’extrémité, les cuisines que traverse une source limpide. Une partie des murs de ce bâtiment paraît dater du X.VP. siècle deux étroites ouvertures biseautées sur l’angle semblent accuser cette époque.
Il est probable qu’un troisième bâtiment revenait vers l’ouest de manière à former avec les premiers et l’église un carré parfait occupé par un préau autour duquel circulait le cloître.
Deux côtés de ce cloître subsistent encore ; ils sont adossés aux bâtiments existant et datent aussi du dernier siècle. Ils se composent chacun de six arcades cintrées assez bien bâties en pierre.
Les façades extérieures de ces bâtiments jouissent d’une vue agréable. Celle du midi a en perspective le coteau sourcilleux et boisé qui faisait autrefois partie du vaste enclos du Prieuré. Sur ses flancs, on avait ménagé des retenues d’eau bien maçonnées et divisées par compartiments. Du mouvement de terres nécessité par ces travaux, on a formé une belle terrasse semi-circulaire, du centre et des deux extrémités de laquelle sautent des cascades.
Rien n’est plus frais, plus gracieux, plus calme que cette habitation solitaire. Elle a été moins éprouvée que beaucoup d’autres par les barbares de la Révolution, parce que, lors de la suppression des communautés religieuses, le dernier prieur commendataire, M. de Cyrien, député du clergé du bailliage de Rouen aux Etats-Généraux de 1789, s’en était rendu personnellement acquéreur pour la conserver. Elle appartient maintenant au colonel Langlois.
On a trouvé, en déblayant ces ruines à diverses époques, des fragments d’inscriptions, peu anciennes, il est vrai, mais qui
ont un assez grand intérêt historique pour être transcrites ici :

HIC JACET
DOMINUS JOANNES DE
MARBRE REGALIS ABBATIAE
SANCTI STEPHANIS(sic) CADOMENSIS
RELIGIOSUS AC PRAECENTOR
PRIOR B. MARIAE DE ANDRE
REGINAE CHRISTIANISSIMAE
ELEEMOSINARIUS.
OBIIT DIE DECEMBRIS 23
ANNO 1691 ÆTATIS 78.

Fondation du dortoire (sic) et du cloître, en exécution de l’arrêt de la cour du 8 juillet 1738 qui ordonne le rétablissement des lieux réguliers tle ce prieuré. La première pierre en a été posée le 8 juillet 1739 par Me. Henry-Emmanuel-François Remond de Roquette, prieur commendataire de St.-Himer, en présence de M*. Pierre de Maquaire, écuier, sieur de Bailleul près Honfleurs, de M. André Pépin, de M. Jaques Isabel tous trois prêtres chapelains dudit prieuré, de sieur Thomas-François-Alexandre, ancien curé de Noiremont,diocèse de Beauvais, solitaire audit prieuré, de Mr Guillaume Thouroude, écuier, sieur de lit Ihaulle, à Vauville, ci-devant demeurant audit prieuré, et M. Robert Thomas receveur de St.-Himer.
Le parfait desdits bâtiments a été jugé par arrêt de la Cour te 27 août 1743
.
Au temps de sa splendeur, le prieuré de St.-Ymer ne comptait pas moins de dix, douze et treize moines, et ses biens étaient dans un état prospère, c’est ce que nous apprend Odon Rigault dans ses visites. Il visita St.-Ymer en 1249, 1254, 1257 et 1267.
Des deux cloches de l’église de St.-Ymer, une est ancienne et vient, dit-on, de l’abbaye de Grestain. En voici l’inscription :

LAN DE GRACE MIL CINQ CENS VINGT ET SIX ME DONNA ET FIST FAIRE
FRERE RICHARD AMYOT, DOCTEUR EN THÉOLOGIE PRIEVR r(?)E CEANS ET ME
FIST NOMMER MARIE.

La confrérie de charité de la paroisse fut érigée en 1539.
Le registre de Philippe-Auguste contenant le dénombrement des fiefs de Normandie, inscrit à l’article de St.-Ymer, Raoul de Bailleul et Hugues de Roses pour un quart de fief.

Le manoir de Bailleul était situé sur la croupe de la colline qui sépare la vallée de la Touque du vallon de St.-Ymer. Il est encore indiqué dans Cassini ; mais il n’existe plus aujourd’hui et ne paraît pas avoir eu une grande importance.
Certains documents anciens mettent aussi sur le territoire de St.-Ymer le fief de Gassard que l’on regarde plus communément comme dépendant de Clarbec. En 1540, Guillaume Goulaffre était seigneur de Gassard; plus tard, ce fief passa à la maison Deshayes de Gassard, qui le possède encore aujourd’hui.

2 – Le Prieuré:

Rôle des Fiefs de la vicomté d’Auge 1620 – 1640:
Saint-Ymer, près le Pont-l’Evêque, dépendant de l’abbaye du Bec;

Michel COTTIN.

1a – Historique:

– Haut lieu de l’histoire et l’un des rares prieurés ayant conservé la quasi totalité de ses bâtiments claustraux.
– Une histoire très ancienne, antérieure aux invasions normandes ?
– Anslech
– Toustain de Bastembourg
– Hugues Ier de Montfort voyage en terre Sainte, passage par le Val-Saint-Ymier, dans le Jura Suisse, canton de Berne.
– Fondation 1066-1067 sur un fonds rural de sa châtellenie de  Coquainvilliers.
– Chanoines réguliers, collégiale
– Gislebert de Montfort
– Hugues II de Montfort frère de Guillaume Bertran de Bricquebec
– Hugues IV de Montfort, en 1147 substitues les moines du Bec aux chanoines.
–  Réforme des chapitres : Friardel, Sainte-Barbe, Plessis-Grimoult
– Robert fils aîné de Hugues IV, mort en 1178, fait de grands dons
– Lucius III, en 1182, confirme:
la chapelle Notre-Dame, à Saint-Hymer
la chapelle Saint-Michel, à Pont-l’Evêque
les dîmes des moulins de Corneville
des bois, des forêts, des viviers de l’honneur de Montfort
dîmes des salines et des foires de Pont-l’Evêque et d’Asnières
la chapelle de Beaulieu
la dîme de Morteaux et de ses moulins
Bois de la carrière à Saint-Hymer
Terres et revenus à Fierville, le Torquesne, Manneville, Touques
Terre de Gefosse
dîmes des Moulins de Pierrefitte et de Betteville

Donateurs:
Seigneurs de Mortemer, de Montpinçon, de Baiilleul, de Bonnebosq, et de Clarbec

1247, enquête: conflits avec les officiers royaux
1250 visite d’Eudes Rigaud:
11 religieux dont 9 pbres.
point de statuts de Grégoire IX
le prieur ne rend pas de comptes à la communauté possession du clocher cause de querelle avec les villageois.
-1256, les religieux bâtissent une tour sur le transept, veulent faire  participer les paroissiens aux frais.
– refus. l’évêque, ordonne la construction d’un clocher particulier
– l’évêque prescrit également la construction d’un mur séparatif en  avant de l’escalier au haut de la nef
– tour achevée en 1765
– 1319: Robert de Montfort, seigneur de Coquainvilliers et Dozulé donne les dîmes des foires et marchés de Dozulé.
– prieuré en commande c. 1369/1395:
– abbé de Roquette né en 1699
– Confrérie de charité:
Patron saint Blaise
instituée sous l’épiscopat du cardinal Gabriel LeVeneur, avril 1539
pèlerinage à Saint-Gilles du Cornica

1b -Description.

Eglise en forme de croix latine

Plan roman
Plan bénédictin avec chapelles en cul de four
De cette époque subsistent la chapelle sur plan barlong ouvrant dans le transept Sud, l’entrée de la chapelle ouvrant dans le transept Nord
La trace de la tribune des musiciens dans le transept Nord, l’accès au dortoir.
Le profil de la croisée d’ogive avec son boudin écrasé posé sur le sommier, nous reporte aux premiers essais de voûtement connus, tels ceux de Bayeux ou de Cormeilles.
Les chapiteaux avec leurs tailloirs plats dégagés d’un carré se raccordant par un cavet sur la corbeille feuillagée présentent une grande variété. La sculpture un peu sèche et malhabile est caractéristique de la fin de second âge roman, à la charnière de l’introduction du gothique.
Chœur reconstruit au milieu du XIVe siècle, chapiteaux très élégants.
Nef ancienne refaite
Vitraux
Belle vitrerie dont certaines parties très remaniées
Vie de Jésus
Apôtres
Vitrerie blanche décorée de « fermaillets »

Mobilier cultuel
Autel de saint Benoît et sainte Scholastique
Autel de la Nativité
Statues
Saint Blaise
Saint Firmin
Saint Eutrope
Saint Hymer
Vierge à l’enfant
Saint Martin

Tableaux
– Copie de la Cène de Philippe de Champaigne provenant de Port-Royal des-Champs ? selon l’abbé de Roquette: saint Jean: Jean Racine, à l’extrême gauche: Pascal; Saint Cyran troisième à gauche; surintendant Fouquet premier plan à gauche
– Alain de L’Isle, « Le Docteur Universel »
– Sainte Lutgarde, religieuse de l’Ordre de Cîteaux
– Saint Hymer et saint Martin par Jean Restout
– Jésus devant Pilate
-Saint Sébastien
– Un roi couronné: saint Louis ?

3 – L’Aumône ou Le Cornica:

Michel COTTIN.

Il existait sur le territoire de la paroisse de Saint-Hymer, une maladrerie connue sous le nom de Cornica avec une chapelle sous le double patronage de saint Marc et de saint Gilles. L’essentiel de ce qui en a été écrit le fut par le Dr. BUREAU auquel nous empruntons les lignes suivantes: « …Le « Château de l’Aumône est tout ce qui reste de la maladrerie du Cornica réunie à l’hôpital de Pont-l’Evêque en 1696 [1]. De cette léproserie qui existait probablement à la fin du XIe siècle, sur les territoires de Reux et de Saint-Ymer, la chapelle dédiée à saint-Marc et à saint Gilles[2] située à l’angle du chemin de Reux et d’une sente qui regagnait la route de Caen, a disparu. Seul le sentier conservé sur le cadastre son nom de « Chemin aux Ladres » qui aboutit à la « Fontaine aux Malades » connue de nos jours sous le nom de « Source Marais [3]  » (l’un des points d’eau de la ville de Pont-l’Evêque). Parmi les biens de la maladrerie réunis à l’hôpital de Pont-l’Evêque en 1696, le logis de l’Aumône ne figure pas. Il appartenait probablement, en 1764, à Me Michel Pierre Leloup, procureur en l’élection de Pont-l’Evêque, fils de feu Pierre Leloup et de Catherine Homo, qui épousait le 28 août de la même année, à Beaumont, Françoise Marguerite Gamare. Leur fille Jacqueline Françoise Emilie s’unissait le 13 Floréal an II à Jean Noël Aumont qui fut le père d’Emmanuel Aumont, avocat, maire de Pont-l’Evêque de 1852 à 1856 [4]. C’était l »aïeul de l’actuel propriétaire qui s’efforce de percer le mystère de l’Aumône, car, plus ici qu’ailleurs, se pose le problème des origines et des remaniements successifs.
« Tous les souvenirs sont effacés du temps où, le 25 avril, jour de la Saint Marc, le prieur de Saint-Ymer conduisait la procession qui se rendait à la chapelle du Cornica. Revêtu de l’étole, précédé du vicaire perpétuel de la paroisse et du chapelain de la Charité, le sieur religieux, suivi de tous les habitants, allait y célébrer la messe avant de recevoir, devant le parvis du petit sanctuaire, la « coutûme » des marchands pour bien marquer ses prérogatives de Seigneur Prieur de saint Ymer[5] « …

4 – Pièces Justificatives:

Recherche faite en 1540, par les élus de Lisieux des nobles de leur élection… Labbey de La Roque, Pierre Élie Marie
SAINT-IMER.
235. Guillaume Goulaffre, Sr, de Gassart, et Jacques son frere , ont produit plusieurs lettres et écritures, dont la copie est demeurée au greffe; par lesquelles ils ont dit fournir leur descente de Hue Goulaffre, sur le nom du quel est la Ire. des dites lettres, donnée le 22 décembre 1341, , par Jean, fils ainé du roi de. France. Le procureur du Roi a requis les dits frères être contraints vérifier leur descente, ou qu’ils soient assis.

1066-1067 – Saint-Hymer-en-Auge
Fondation du prieuré par Hugues de Montfort.
« …Igitur Hugo de Monteforti, notum esse volo nunctis sanctée matris ecclesiae fidelibus tam presentibus quam futuris, quod idem beneficium quod Gislebertus tenuit de me quando erat eques, Beatae Mariae et sancto Ymerio contuli et Radulpho, abbati, concedo et totam decimam omnium reddituum terrae meae ac de cunctis sylvis meis decimam; hoc est de feris, de volatilibus, de venditione nemorum, de essartis, de melle, de pasnagio, atque de cunctis consuetudinibus sylvarum et de omnibus molendini meis decimam, et de piscariis et de vivariis et de cunctis pecuniis et caseis, nec non etiam quodcunque in eadem villa habuit Gislebertus excepta medietate cujusdam molendinis et praetera medietatem vinae meae, atque tres rusticos, quandam partem de sylva sancti Ymerii. Et in Anglica….
« … pro abolitione delictorum meorum ac vitae aeternae merito, et pro anima patris mei Hugonis et matris meae et uxoris meae et pro animabus fratrum meorum Rodulphi ac Roberti atque filiorum cum auctoritae domini nostri Willelmi, Northmannorum principis. Témoins: Guillaume le Conquérant, Maurille archevêque de Rouen, Hugues d’Eu, évêque de Lisieux, Roger de Beaumont, Robert Bertran, Hugues de Grandmesnil.
= BREARD Ch., Cart. de St Ymer, n°1, p.1

1151, sept. – 1153, sept. – Lisieux
Mandement de Henri Ier, duc de Normandie à l’évêque de Lisieux et à Robert de Montfort leur enjoignant de faire reconnaître certains biens qui appartiennent à l’église de St Hymer.

« Henricus dux Normannorum et comes Andegavorum, Arnulpho episcopo Lexovinsi et Roberto de Monteforti salutem.
« Mando vobis et precipio quod faciatis recognosci per legales homines que sint ille que pertient ad ecclesiam sancti Imerii de rebus illius quas Thomas de Ponte Episcopi tenuit, et illam (?) monachis de Becco bene et in pace et juste tenere faciatis ».
= DELISLE et BERGER, Recueil des actes de Henri II, t.I, XXXIV, p.40-41

1160
Robert Ier comte de Montfort, fait don au prieur et aux moines de saint-Ymer (Saint-Hymer), de l’église de Watertot et de la chapelle Saint-Nicolas du château de Montfort. Témoins: Roger, prieur de Conflans; Valdericus, secretarius, Gaufridus d’Asnières; Matrieu et Richard de Bonnebosq (note sur la seigneurie de Bonnebosq, et des fiefs en relevant: Betteville, le Torquesne et Gassart); Richard Charpentier, Roger Crassius ; Henri, fils Robert.
= B.N. ms. nouv. acq. lat. 2097, p. 15 – Reprod. : Charles BREARD.- Les cartulaires de Bricquebecq et de saint-Ymer-en-Auge, Rouen-Paris, 1908, pp. 11-12

1204
Robert Bertran concède à Pierre Boschier trois vergées de terre avec le droit d’y établir un moulin à tan « le Doit Mortin ». Témoins: Guillaume de Blosseville, Richard le Foidre, Raoul de Bricquebec, Gislebert Trouel, Hugues de Barneville, maistre Guillaume Vuver
= Charles BREARD.- Cartulaires de Saint-Ymer-en-Auge et de Bricquebec, Rouen-Paris, 1908, pp. 193-193

1214
Laurent Hay reconnaît qu’il est obligé envers le prieur de saint-Hymer en 40 sous 8 deniers de rente, à cause de la fieffe à lui faite par ledit prieur de quatre acres de terre situées sur la paroisse de Blangy (En l’aînesse des Couturiers-Hys.), aboutant au chemin de Cormeilles.
= Charles BREARD, Cartulaire de Saint Ymer-en-Auge et de Bricquebec, Rouen, Lestringant, 1908, p. 27.

1223 – Blangy-le-Château, Saint-Hymer
Prieuré de Blangy Acte de l’union des deux prieurés par Guillaume IV du Bec-Crespin. [6] – Ego Willelmus Crispinus dedi et concesi domum Blangeio cum pertinentiis prioratur de Sancto Ymerio, hac conditione quod monachi qui in predicta domo solebant commorari amodè in domo Sancti Ymerii commorentur (fol. 640)
= Charles BREARD, Cartulaire de Saint Ymer-en-Auge et de Bricquebec, Rouen, Lestringant, 1908, p. 142

1226 – Saint-Hymer
Eustache d’Aubigny, chevalier, aumône à l’église de Saint-Ymer tout ce qui lui reste de son bois situé sur ladite paroisse. Le prieur, Hugues de Fauguernon, lui remet 15 livres « de caritate ».
= Charles BREARD, Additions au cartulaire de Bricquebec, n°XX, p.142

1253 – Lisieux
Lambert et Nicolas Cadoc, bourgeois de Lisieux, délaissent au prieuré de saint-Ymer le droit de pêche qu’ils avaient « in Aqua Ive^ ciric molendinum de Fossa »
= Charles BREARD.- Cartulaires de Saint-Ymer-en-Auge et de Bricquebec, Rouen, Paris, 1908, p. 41. (Fol. 111)

1271
Eudes Rigaud, archevêque de Rouen, érige la chapelle de Mauny en paroisse, et confirme au prieuré de Saint-Ymer (Saint-Hymer) les deux tiers des dîmes de la paroisse de Barneville  (-sur-Seine, canton de Routot – Eure)
= Ms. nouv. acq. lat. 2097, fol. 132 reproduit in Charles Bréard.- Cartulaires de Bricquebec et de Saint-Ymer-en-Auge, Rouen-paris, Lestringant-Picard, 1908, pp. 47-48

1299
12.. – Hôpital de Lisieux.
Hugues de Torquesne fait une donation à l’hôtel Dieu, confirmée par Hugues de Montfort son suzerain. Témoins: Guillaume de Montfort, Raoul de Bailleul, Guillaume de Bonnebosc, Hugues chapelain de St Hymer, Rober Bertran et alii.
= Charles VASSEUR, 1864. p.15

12.. – Hôpital de Lisieux.
Hugues de Torquesne fait une donation à l’hôtel Dieu, confirmée par Hugues de Montfort son suzerain. Témoins: Guillaume de Montfort, Raoul de Bailleul, Guillaume de Bonnebosc, Hugues chapelain de St Hymer, Rober Bertran et alii.
= Charles VASSEUR, 1864. p.15

1347, avril
Jean du Bosc vend au prieuré de Saint-Hymer une géline de rente annuelle à prendre sur une demie-acre de terre en bois du fief de Millouet.
= Charles BREARD.- Les Cartulaires de Bricquebec et de Saint-Ymer-en-Auge, Rouen-Paris, 1908, p. 73

1348, avril
Robert Dorberne donne au prieuré de Saint-Hymer, trois acres et demie et six perches de terre situées au fief de Millouet avec les maisons, et 29 sous 1 den. et un chapon de rente, en conséquence de la donation par lui et par sa femme de la moitié de leurs acquêts et meubles.
= Charles BREARD.- Les Cartulaires de Bricquebec et de Saint-Ymer-en-Auge, Rouen-Paris, 1908, p. 74.

1379, 26 janvier
Les gens des comptes du roi étant à Evreux pour l’audition des comptes des terres du roi de Navarre demandent à Jehan Le Franc, commis à recevoir les revenus de celles-ci, de verser au prieur de saint-Hymer-en-Auge, suivant sa supplique, la somme de 11 l.t. 12 s. 1 d. ob. t. à prendre sur les arrérages baillés à lever à Ricart du Rouil au titre de ses comptes de vicomté.
Signé: Broichier
= Bibl. mun. de Rouen. Martainville, 217, n° 14.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XIII, fasc. 2, 1964, p. 56.

1485, 23 novembre – Saint-Hymer
Echange concernant des fonds à Saint-Hymer.
= Arch. SHL. FL 175.

1614-1674 – Manerbe, Pont-l’Evêque, Saint-Hymer
Famille Le Cousteur
AD 14 2E 516 – (4 pièces)

1756, 7 septembre – Saint-Hymer
Copie d’un bail de la ferme des Vignes, à Saint-Hymer, consenti par le marquis de Prie.
= Arch. SHL. FL 40.

1763 – 1768 – Formentin
Pièces relatives à des baux à ferme de pièces de terre à Formentin, Le Fournet, Saint-Eugène et Saint Ymer (Saint-Hymer), consentis par Jean Labbé, demeurant à Bourgeauville et François Hauvel, à Jean-Baptiste Bellanger, laboureur à Formentin.
= Arch. SHL. 9F Deville. A. Dossier Formentin – 12 pièces papier

1848
Archives SHL. 1F802 :

1848 : Enquête commerciale, artisanale et industrielle­ concernant la région de Pont-l’Evêque (Bonneville, Canapville,­ Clarbec, Drubec, Englesqueville, Pont-l’Evêque, St Arnoult, St­ Hymer, St Etienne la Thillaye, St Martin aux Chartrains, Ste­ Melaine, Surville, Tourgéville, Touques, Tourville, Trouville,­ Villerville.

5 – Archives SHL:

LEMETAYER-DESPLANCHES : Voir Archives SHL, Fonds 25F 2e classeur.

Voir FONDS BOUDARD ou BOUDARD.SPR :
-2FA189 : 30 mai 1760 : lettres de Pierre David laboureur à St Hymer au lieutenant général civil et criminel du baillage d’Auge pour protester contre la saisie de ses biens à la demande de Jean de Freney.
-2FA190 : 18 février 1765 :  Paul Vasse de St Hymer reconnaît avoir donné à ferme à Pierre David fils….
– 2FL5- Prieurés divers : Saint Hymer, Sacé, Beaumont le Roger, Saint Léger du Houle, Viraudeville, Combourg, Maupas, Briquebec, Sainte Marie l’Egyptienne (Tourville). (1 carton)
– 2FL43 : Prieuré de Saint Hymer : 1691 :

Voir Dossier « Lieux M à Z »
33  Saint Hymer : revue illustrée du Calvados.

Carnets de Charles VASSEUR :
Analyses et Transcriptions … « Transcriptions.doc »
PIECES DE PROCEDURE DES XVII ET XVIII SIECLE ACQUISES PAR M. PANNIER CHEZ HUCHON (bailliage de Pont-l’Evêque)
p.136
Fieffe faite à Jean Thierry demeurant à Pont-l’Evêque par Guillaume Vipart, dit Taupin, escuyer, de 3 pièces de terre assises en la paroisse de Pont-l’Evêque sur le chemin de Saint Hymer, bornées entre autres par les héritiers de François de Caranville, Robin Mauvoisin, Geffray de France, Guillaume de la Louvet, Jean d’Auge etc..  pour 30 sols,  chapons de rente à la Saint Michel et à Noël, relevant des dits héritages de Monsieur le Duc d’Orléans.
REGISTRE CONTENANT 200 FEUILLETS POUR SERVIR A ENREGISTRER LES CAUSES DONT SERA CHARGE MAISTRE LE SUEUR AVOCAT AU BAILLIAGE DE PONT-l’EVESQUE COMMENCE LE 23 SEPTEMBRE 1765
1766 21 octobre
Maître Bernardin David, prêtre du diocèse de Lisieux, pourvu de la cure de Saint-Hymer, plaidant contre Maître Jean Jacques Cir Crespel, prêtre actuellement desservant de ladite paroisse de Saint-Hymer
1766 23 octobre
Monsieur le prieur de Saint-Hymer, plaidant contre une veuve Le Roy et Messire Jean Baptiste Deshaye, escuyer, seigneur de Gassard.
1768 26 octobre
H.E.F.R de Roquette, prieur commanditaire de Saint-Hymer
1772 26 août
Maistre Bernardin David, prestre curé de Saint-Hymer
1744 22 avril
Messire Henry Emmanuel François Remond de Rocquette, prieur commendataire du Prieuré de Saint-Hymer, demeurant à Paris Faubourg Saint-Antoine rue de la Roquette
1744 15 juillet
Messire Jean Baptiste Deshays, escuyer, seigneur du noble fief, terre et seigneurie de Pierrefitte demeurant en la paroisse de Saint Hymer

Carnets de Charles Vasseur « Doyenné de Beaumont », ce feuillet manque

Autres archives :
Montage de diapositives de l’Université Inter-Ages en 2001.
Texte concernant le colonel Langlois, officier et peintre. (texte de Mme N. Pinel)
Diapo 1  mais revenons à Beaumont en Auge pour faire connaissance avec le COLONEL LANGLOIS, de 40 ans plus jeune que Laplace. Charles Langlois est né à Beaumont en 1789.Comme son aîné il va au collège militaire puis au lycée de Caen pour préparer polytechnique.
Diapo 2  Il fait les campagnes napoléoniennes et assiste aux adieux de Fontainebleau. Il est blessé à Waterloo, puis démobilisé.
Diapo 3  Passionné de dessin, il rentre à Paris dans les ateliers de peinture de Girodet, d’Horace Vernet, de Gros.
Réintégré dans l’armée en 1819, il participe à la conquête de l’Algérie et devient colonel.
Diapo 4  Durant toutes ces années il dessine et peint ce qu’il voit.
Diapo 5  Il crée un genre spécial « les panoramas » ou reconstitution picturale des champs de bataille. Il devient célèbre.
Diapo 6  En 1837 le prieuré de Saint Hymer est à vendre. Le Colonel Langlois l’achète et y fait de grands travaux.
Diapo 7 – Il partage son temps entre voyages à l’étranger, Paris, une certaine vie mondaine…et le prieuré qu’il aime beaucoup
Diapo 8  Il décède le 20 mars 1870 et est inhumé dans un mausolée situé dans la cour du cloître du prieuré. Par testament il lègue sa propriété de Saint Hymer à l’Hôpital de Pont l’Evêque pour y faire une maison de retraite.

[1] « C’est par arrêt du Conseil d’Etat du Roy tenu à Paris le 13 juillet 1696 que les biens et revnus de la maladrerie du Cornica ou de Saint Marc ont été unis à l’Hôpital des pauvres Malades de la ville de Pont-L’Evêque ». BUREAU 1963, p. 6.
[2] BREARD 1908, p. 120.FIN NOTEB
[3] François Marais avait acquis les biens de Madame Trémauville, héritière des sieurs Orieult, et fait des démarches pour incorporer dans les héritages la Fontaine aux malades et le chemin public qui y conduit. Le 16 mai 1719, les administrateurs de l’hôpital s’opposèrent à cette prétention, la fontaine étant destinée à l’usage de la maladrerie du Cornica dont les biens ont été réunis à l’Hôpital. (Arch. de l’hôpital) Note BUREAU.
[4] Emmanuel Aumon avait épousé sa cousine Marie Julie Gamare (de la branche André Gamare). Françoise Marguerite Gamare, la femme de Michel Leloup était de la branche Guillaume (Généalogie Gamare).
[5] usages qui s’observaient certains jours de l’année dans l’église du prieuré en signe de prééminence sur celle de la paroisse (BREARD 1908, p. 117). A cette attestation, par devant notaires, des paroissiens de Saint-Ymer, de Pont-l’Evêque et de Pierrefitte assemblés, en 1731, au prieuré de Saint-Ymer, à la requête du prieur commendataire, l’abbé de Roquette, à la veille d’un de ses nombreux départs en exil, seul Me Sébastien des Hayes, seigneur de Gassard, Jacques Beuzelin et Jacques Poullain n’avaient pas donné leur accord. Robert Le Lou avait signé avec les comparants. Note BUREAU..
[6] C’est cette union qui a inspiré aux prieurs de Saint-Ymer la pensée et la facilité de rattacher à Saint-Ymer des droits de fiefs sur certaines tenures.

SAINTE MARIE AUX ANGLAIS




NOTES sur SAINTE MARIE AUX ANGLAIS

1 – Notes de Michel Cottin
2 – Notes de Dominique FOURNIER.
3 – Bibliographie.
4 – Pièces Justificatives.
5 – Archives ShL.

1 – NOTES de MICHEL COTTIN:

Presque oubliée, loin des grands axes routiers, l’église de Sainte-Marie-aux-Anglais étale sa blondeur lumineuse au milieu des hautes frondaisons qui lui font un écrin. Toute visite est un enchantement de l’œil et de l’esprit, à chacune d’elle un nouveau visage se révèle livrant un peu plus de son âme.

Voici un peu plus d’un siècle et demi, des hommes, séduits par sa beauté noble et discrète, se sont battus pour sauver ce délicat édifice religieux, l’un des plus achevés et des plus purs de l’ancien diocèse de Lisieux.
Par leur vigilance éclairée, leur désintéressement et leur pugnacité, ils nous ont légué un joyau à nul autre pareil, un témoin sans lequel notre connaissance de l’architecture des premiers âges de l’art gothique resterait incomplète.

Et pourtant, les églises rurales du diocèse dont la construction remonte aux XIe et XIIe siècles ne sont pas rares, même si les dévastations des guerres entre Etienne de Blois et ses compétiteurs furent innombrables, radicales parfois, mais elles sont bien souvent parvenues jusqu’à nous amputées, mutilées de tant de d’ajouts ou de transformations que seuls une baie ou un élément d’appareillage subsistent de la construction originale, témoignant de leur origine.

A Sainte-Marie-aux-Anglais, il en est tout autrement. A part deux fenêtres repercées, l’une dans le chœur qui paraît remonter au XIVe siècle et l’autre dans la nef à la fin du XVe siècle, l’unité de cet archétype de l’architecture de transition reste entière.

HISTORIQUE

L’histoire de cette église se limite dans l’état actuel de nos connaissances aux rares mentions des pouillés et aux débats nés de son abandon au XIXe siècle.

Nous apprenons à la lecture des Pouillés, dont le plus ancien remonte à 1350 [1] que cette paroisse De Beate Sancta Maria ad Anglicos dépendait du doyenné de Mesnil-Mauger et devait à l’évêque une somme de 30 livres au titre des décimes, somme qui se situe dans une honnête moyenne comparée aux contributions des paroisses environnantes.

Dès cette époque, l’église appartenait au seigneur du lieu qui en avait le patronage [2]. C’était d’ailleurs une des particularités du diocèse de Lisieux où 50% des églises avaient des patrons laïques. [3] et cela malgré la très vive activité des évêques qui depuis le XIIe siècle s’étaient portés acquéreurs des patronages laïques [4] dont le premier connu est Gaufridus Sancte Marie. Réputé successeur du constructeur ou du donateur, le patron présentateur avait le privilège de nommer à la cure, de reposer lui et les siens dans le chœur et certains honneurs et prééminences: banc, encens, eau bénite, litre, etc. lui étaient dus à ce titre, tandis qu’une notable partie de la dîme pouvait lui revenir. Au XIVe siècle ce patronage était passé dans la famille Drosay, suivant en cela le sort et l’histoire du manoir proche.

On a beaucoup épilogué sur l’origine de ce qualificatif d’Anglais accolé à celui du nom de l’église. Les mentions de ce nom de peuple sont nombreuses dans la toponymie normande où nous le retrouvons entre autres dans les Angloischeville, les Englaicherie et les nombreux (5) Englesqueville, du Calvados [5], l’Anglesqueville-Lestre de la Manche  [6], les Anglesqueville-la-Braslon, Anglesqueville-L’Esneval ou Anglesqueville-sur-Saône, de la Seine-Maritime [7] . A quelques reprises, François de Beaurepaire a abordé la question [8] de ces villes anglaises qui, selon lui, évoquent la pénétration anglo-saxonne qui accompagna la colonisation des Vikings [9].

Dans le cas présent, l’adjectif suivant le nom de la paroisse, paraît être un patronyme, révélateur de la présence d’une famille de ce nom et de cette origine. Ce toponyme serait alors d’une création plus tardive [10] correspondant peut-être à la fixation des noms de famille à la fin du XIIe siècle   [11] .

L’ordonnance de 1836 prescrivant la fusion des trois communes de Sainte-Marie- aux-Anglais, Doux-Marais et Saint-Maclou en une seule, puis la décision de désaffecter l’église de la première, mirent très fortement en péril l’avenir de ce monument dont Arcisse de Caumont dans le Bulletin monumental de 1849 dit qu’il s’agissait là d’un des plus remarquables de la région. Devant l’urgence des travaux nécessaires à sa conservation, il rappelait que la Société Française d’Archéologie, Société qu’il avait fondée quelques années auparavant à Caen, avait déjà voté une somme de 200 F. [12] sur la demande du Dr BILLON pour aider à en consolider les murs . Il signale qu’à l’occasion d’une visite avec Victor Petit, Pelfresne et Renault, ils firent tomber l’épais badigeon  qui recouvrait les fresques qu’il avait précédemment signalées dans le chœur. Nous avons pu poursuit-il reconnaître sur le mur du côté de l’évangile, la représentation de la Cène, et sur le mur faisant face à l’autel, au dessus de l’arc triomphal, le Christ et deux autres personnage.

Mais il s’en fallait que son état soit satisfaisant et ajoute-t-il: « Quoique classé au nombre des monuments historiques, l’église de Sainte-Marie-aux- Anglais est très compromise, on n’y fait pas de réparations, les portes sont ouvertes, et sans les travaux pour lesquels vous avez contribué, et que l’on doit au dévouement de M. Billon et de quelques propriétaires ( notamment M. de la Porte, propriétaire du château voisin) un craquement considérable qui s’est manifesté dans les murs latéraux du sanctuaire aurait fait des progrès effrayants; nous espérons que le tirant qui a été établi arrêtera les progrès du mal, mais il restera bien d’autres réparations à faire et nous appelons sur cet édifice la sollicitude de l’administration départementale et de M. Danjoy, qui nous avait promis de la visiter et de s’intéresser à sa conservation ».

Quelques années plus tard, dans le Bulletin monumental de 1866  [13], il écrivait que cette église « était sans contredit, une des mieux conservées et des plus curieuses « .

La Société Historique de Lisieux, nouvellement fondée, s’intéressa beaucoup à cette église, certains de ses membres: le Dr BILLON, Arthème PANNIER, Charles VASSEUR ou Louis Rioult de NEUVILLE, étaient des collaborateurs fidèles d’Arcisse de Caumont, prenant une  part active aux travaux de la Société Française d’Archéologie. C’est ainsi qu’ils visitèrent cette église le 3 septembre 1878 et nous savons par le procès-verbal qui en fut dressé, qu’elle se trouvait alors dans l’état de dégradation le plus regrettable.

Depuis, à plusieurs reprises, cette église a fait l’objet de travaux conduits par les Monuments Historiques et le dernier en date concernait la reprise des peintures murales du chœur, mais sa cpnservation générale reste toujours précaire.

DESCRIPTION

I.- ARCHITECTURE

L’extérieur

L’ensemble de cette église surprend en Pays d’Auge où les monuments religieux de belle qualité sont rares, généralement fort transformés, dénaturés par de multiples reprises et des ajouts [14]. Ici, tout participe à une impression de plénitude: la puissance et l’équilibre des proportions, la qualité de l’appareillage, la délicatesse de la décoration.

Le plan et l’élévation

Cette église présente le plan habituel des églises augeronnes avec un chœur presque rectangulaire, légèrement plus étroit que la nef. Une sacristie qui avait été accolée au chevet a disparu dans les travaux de restauration du XIXe siècle, permettant de restituer le plan original.
En élévation, nous remarquons de hauts murs coupés aux deux tiers supérieurs par un cordon de pierre formant tablette pour les ouvertures en plein cintre. Des contreforts plats, larges et à ressauts, proches des contreforts romans, raidissent l’ensemble des maçonneries.
A leur partie supérieure les murs sont couronnés d’une élégante corniche à modillons dont une grande partie fut refaite au XIXe siècle.

L’appareillage

Alors que nombre d’églises de la région augeronne n’offrent que des appareillages de blocages enduits, l’on remarque, à l’entour de Saint-Pierre-sur-Dives, l’emploi fréquent de maçonneries de moyen appareil, aux joints très minces [15], exécutées avec soin et précision. C’est le cas près d’ici de l’église d’Ouville-la-Bien-Tournée, de la tour de Mesnil-Mauger, mais aussi de tout un groupe d’édifices édifiés un peu plus loin vers l’Ouest, au delà de Saint-Pierre-sur Dives.
Cette mise en œuvre de produits carriers bien dressés, correspond selon la remarque de J.-F. MARECHAL, à l’introduction en Normandie, à la fin du XIIe siècle, d’outils fabriqués avec des aciers scandinaves d’une très grande tenue de coupe.
Il serait intéressant à ce sujet de vérifier la dimension moyenne de ces blocs de pierre qui, produits peut-être, directement en carrière devaient répondre à une certaine standardisation [16].

Les ouvertures

L’accès principal se fait par le pignon occidental percé d’une porte romane dont l’archivolte est ornée de zigzags multiples. Au dessus, trois fenêtres cintrées sans colonnes ni moulures, occupent la façade. Dans le mur gouttereau Nord, on remarque une porte très élégante permettant au clergé et au seigneur d’accéder directement dans la nef en bas de celle-ci, ce qui est un emplacement inhabituel, commandé sans doute par la situation du manoir. Son archivolte porte des tores en zigzags entrecroisés dessinant des losanges [17]. Les mots PIERRES REVEL sont gravés sur la voussure, en caractère du XIIIe siècle.

Cette église présente le rare intérêt d’avoir conservé la presque totalité de ses ouvertures hautes anciennes, en lancettes, dans chacun des intervalles des contreforts. Sur les murs latéraux Nord et sur le pignon occidental, celles-ci reposent sur le cordon que nous avons signalé et sont percées au centre des panneaux délimités par les contreforts.

L’intérieur

Le chœur rectangulaire comprend deux travées séparées par un arc doubleau retombant sur une colonne ronde cantonnée de deux colonnes engagées recevant la croisée d’ogive. Les sommiers sont formés d’un tore prismatique dégagé d’un cavet. Ce type de voûtement de pierre est assez rare dans la région, mais se retrouve pratiquement dans la même disposition aux églises de La Houblonnière et de Lieury à quelques kilomètres d’ici. Ils ne sont pas toujours d’une très grande qualité et, à voir les raccordements des tailloirs avec les cordons toriques des murs gouttereaux, on peut douter que le voûtement ait été prévu dans le plan original. Tout ceci indique un certain archaisme qui se retrouve également dans les bases des colonnes avec leur tore aplati et leur griffe qui sont à rapprocher de celles de saint-Pierre-sur-Dives [18] et la sculpture des chapiteaux dans laquelle on décelle des réminiscences du chapiteau à godrons du siècle précédet

Dans tous les cas, les tailloirs se prolongent par une tablette qui ceinture le monument et reçoit les fenêtres hautes comme à l’extérieur. Ces tailloirs sont ornés dans le chœur d’une frette élégante.

L’arc triomphal possède lui aussi une décoration de chapiteaux et de tailloirs dont l’intrados est simplement décoré d’un chanfrein tandis qu’une moulure décore la face vers la nef. Les chapiteaux, sculptés de motifs floraux et de masques, relèvent de la décoration romane, marquant un retard caractéristique par rapport à la décoration de la Cathédrale Saint-Pierre de Lisieux, se rapprochant indéniablement de celle de Saint-Pierre-sur-Dives.

Les Charpentes

A Sainte-Marie-aux-Anglais on doit parler de charpentes au pluriel puisque nef et chœur ne procédant de la même technique de couvrement, chacune de ses parties possède un type de charpente approprié.

L’étude de celle du chœur à partir du dessin publié par de CAUMONT [19] – l’actuelle a été refaite dans les années 1960 sur un modèle très différent – montre, selon l’étude de François COTTIN [20], qu’il se serait agit d’une charpentes du milieu du XIIIe siècle, s’apparentant à celles des cathédrales de Bayeux et de Rouen ou à celle du château de Blois.

La charpente de la nef, charpente mixte à chevrons porteurs et fermes assemblés les uns et les autres sur trois sablières couronnant les murs goutterauxpour sa part, remonterait, quant à elle, à la première moitié du XIIIe siècle. Des jambettes et des liens cintrés – assemblés à queue d’aronde – donnent à l’ensemble une forme en plein cintre destinée à recevoir un lambrissage de merrain qui n’a jamais été ni remplacé ni réparé- tout au moins dans les parties subsistantes. La jonctions des ais de bois est masquée par un couvre-joint plat décoré de deux quarts-de-rond peints en rouge.
Ce merrain formant la voûte a été recouvert de peintures faites vraisemblablement à l’aide d’un canon [21].

Un petit clocher en bois couvert d’ardoises s’élève entre chœur et nef qui abritait une cloche dont nous parlerons plus avant.

Les fresques

Des fresques, nous l’avons vu en reproduisant la correspondance de de CAUMONT, décoraient les murs. Elles furent recouvertes, comme en beaucoup d’endroits, de ce badigeon blanc dispensé généreusement par les blanchisseurs du XVIIIe siècle, et par cela même en partie protégées. Cette décoration peinte recouvrait toute l’église [22], présentant en partie basse dans la nef des motifs de fausse pierre et au-dessus des scènes chevaleresques sans doute des XIVe et XVe siècles tandis que dans la partie haute du chœur se déroulent des sujets religieux: la Cène, la Passion du Christ, l’histoire de la Vierge, etc. Les couleurs dominantes sont d’abord le rouge d’ocre, puis le jaune, le bleu se voit aussi dans quelques parties. L’ensemble est traité avec beaucoup d’aisance, d’un simple trait, telle une esquisse.

MOBILIER

La désaffectation de l’église a entraîné la disparition quasi totale de son mobilier .

Cloche

A partir des publications du Dr BILLON  [23] et de Louis REGNIER de l’inscription de la cloche de cette église, le hasard nous a permis, voici près de trente ans, de la localiser dans le campanile de l’H“pital de Saint-Pierre-sur-Dives et [24]. Cette inscription rappelle le souvenir de Choron, le dernier seigneur de Sainte-Marie-aux-Anglais, dont nous aurons à reparler:

L’AN 1785 [25] J’AI ETE NOMMEE ROZALIE PAR LOUIS FELIX MARC D’AMBRY CONTROLEUR GENERAL DES FERME A CAEN et MARIE ROSAILE GEOFFROY EPOUSE DE MESSIRE ETIENNE LOUIS CHORON ECUYER CONSEILLER SECRETAIRE DU ROY DIRECTEUR GENERAL DES FERMES A CAEN – M.I.A. LAVILLETTE DE LISIEUX M’A FAITE – JEAN JAQUETE TRESORIER EN CHARGE.

Statuaire

Du côté de l’évangile, sous deux arcades paraissant avoir été pratiquées après coup dans l’épaisseur du mur [26] reposent deux gisants de pierre qui  ne semblent pas remonter au-delà du XIIIe siècle. Ce sont ceux sans doute de seigneurs locaux, les Sainte-Marie, sur lesquels nous possédons quelques renseignement remontant au XIIe siècle. L’une de ces statues représente un guerrier vêtu de sa cotte de mailles et de sa cotte d’armes, les jambes également maillées, les pieds éperonnés. Il porte, suspendu à gauche, son écu de forme aigu‰ par le bas, et son glaive à deux tranchants. Les mains sont croisées sur la poitrine, des anges supportent le coussin sur lequel repose la tête; un lion est sous les pieds.

L’autre statue est celle d’une femme, probablement l’épouse de ce guerrier; elle porte au-dessus de la cotte hardie, un surcot sans manches et fendu par devant. La main gauche tombe le long de la taille et paraît tenir un mouchoir ou un gant; l’autre bras est ployé et repose sur la poitrine. Cette statue est plus grossière que la précédente, elle dénote un ciseau moins exercé.

Tableaux

Au temps d’Arcisse de Caumont, l’un des deux autels secondaires possédait encore sa contretable décorée d’un tableau daté de 1574 et portant le nom  de Jacques LOUVET.

Essai de datation

Aucun document écrit ne subsiste concernant l’érection et l’édification de ces petites églises rurales élevées par les seigneurs laïques et leurs tenanciers et en cette absence, on ne peut proposer que des datations relatives, basées sur l’analyse des structures et des percements, l’examen stylistique, la nature et l’emploi des matériaux.

Près de deux siècles après les travaux de de CAUMONT, les études autorisant la datation de ces monuments de la transition à partir d’un large Corpus nous manquent encore à l’échelon régional, les ouvrages de RUPRICH-ROBERT ou d’ANFRAY, les articles généraux de L. SERBAT ou de E. LEFEVRE-PONTALIS [27] datent maintenant de près d’un siècle et n’atteignent nullement l’exhaustivité. Et, il faut le reconnaître, la recherche a peu avancé en ce domaine. Quoique relativement anciens, les excellents travaux de Louis REGNIER – auteur de la monographie de Sainte-Marie-aux-Anglais [28]  –  en particulier sur les églises du Vexin, travaux dans lesquels il tentait de faire la part des archaismes ou des conservatismes d’une part et des innovations d’autre part [29] restent toujours d’actualité, tout particulièrement en raison de leur précision descriptive. D’importants travaux récents sur l’architecture romane, tels ceux du Professeur MUSSET [30] et de ses élèves [31] ont été menés mais l’enquête de ces  étudiantes ne porte pas sur la totalité des monuments et les caractères spécifiques ne sont pas toujours mis en avant.

Pourtant, cette question nous concerne tout particulièrement car la Nor mandie, au centre de l’Empire des Plantagenêt, fut un terrain particulièrement fécond dans la création de l’art ogival et nous avons sous les yeux, une foule de petites églises, où suivant le cas, le modèle roman perdure [32] alors le style gothique perce au travers d’essais plus ou moins importants, ce qui rend d’autant plus délicate la proposition de datations fiables [33].

En ce qui concerne tout particulièrement Sainte-Marie-aux-Anglais, monument extérieurement très homogène, on s’accorde généralement pour fixer son édification aux dernières années du XIIe siècle, c’était l’opinion de Ch. VASSEUR et de Louis REGNIER, ce dernier s’appuyant sur la modénature des ogives et leur placement tandis que François COTTIN, au vu de la technique des charpentes y voyait pour sa part une construction ne remontant pas au-delà de la première moitié du XIIIe siècle pour la nef [34] et de la seconde moitié du même siècle pour le chœur.

Nous partageons l’analyse de Louis REGNIER reprise par Monsieur Lucien MUSSET et nous pensons que la date proposée par François COTTIN pour la nef est un peu basse et qu’il faudrait faire remonter la construction  des murs au troi sième quart du XIIe siècle. Par contre, en effet, le voûtement du chœur, les charpentes, une partie de la décoration murale et la statuaire peuvent être attribuée sans difficulté au XIIIe siècle.

L’histoire de l’architecture de nos églises n’a pas fini de susciter l’intérêt et l’on peut espérer que nombre d’entre elles, même les plus modestes, fassent l’objet d’une monographie. Les travaux d’Arcisse de Caumont et de ses amis restent souvent d’actualité, mais de multiples travaux nouveaux incitent à replacer nos études dans une optique plus large et un souci de la précision de la description dans l’esprit des analyses de L’Inventaire [35].

Michel COTTIN

ANNEXE

Les ateliers d’architecture entre Touques et Orne à la fin de l’époque romane.
En fait, si modeste soit-elle, l’église de Sainte-Marie-aux-Anglais pose problème car nous devons l’étudier en fonction des grands monuments et une de nombreuses petites églises rurales. Parmi les premiers, il nous faut classer la cathédrale de Lisieux [36], l’abbatiale de Saint-Pierre-sur- Dive [37] et les abbayes caennaises, tout en faisant l’impasse sur les grands monuments monastiques totalement disparus: Sainte-Barbe-en-Auge  [38], Saint-Désir-de-Lisieux [39], Troarn, Le Val-Richer, Fontenay, Barbery, etc. qui n’ont pu être sans influencer ces petites oeuvres rurales aussi.
Nous trouvons donc des oeuvres variées, parfois très curieuses, mais mal répertoriées à ce jour car se rattachant à de multiples types et sous-types. Contemporaines les unes des autres, pour la plupart, elles accusent de notables différences révélatrices d’ateliers distincts, les uns oeuvrant sous la direction de l’évêque ou des abbés, les autres, sans doute itinérants travaillant à la commande dans une zone comprise d’Ouest en Est, entre le Bessin et les avant-buttes d’Auge; et du Nord au Sud, de la Manche, au Sud de la Plaine de Caen.

Notre connaissance de la gestion de ces petits chantiers dus à des patrons, généralement laiques, [40], sont inexistantes, les seuls documents dont nous disposions concernant uniquement les grands chantiers ecclésiastiques [41]. .

A notre avis, l’influence lexovienne n’est nullement avérée et vraisemblablement les constructeurs – ici Arnoult, là Haimon – de ces grands monuments entourés sans doute d’une « loge » ne devaient pas participer à des petites oeuvres laïques. Tout au plus, la comparaison par Georges HUARD des bases de Lisieux au boudin applati avec celles de Saint-Pierre-sur-Dives au boudin épais, fort proches de celles de Sainte-Marie, laisse à supposer que l’influence est plus pétruvienne que lexovienne.

En l’absence d’une recherche d’ensemble [42], on peut proposer l’hypothèse de l’existence d’un certain nombre de courants qui parfois s’interpénètrent:

– Type à clochers à pyramides de pierre et hautes baies, simples ou géminées (Cuverville, Demouville,  Norrey-en-Bessin, Rouvres, Saint-Sylvain, Fierville, Condé-sur-Laison, Mézières)[43].

– Type à décoration d’arcatures [44] extérieures (Putot-en-Auge, Cintheaux, Moult, Ouézy, Ouville- la-Bien-Tournée, Saint-Laurent-de-Condel, etc.)

– Type à clocher-porche ou sans clocher de pierre: Cabourg, Lieury, Mittois, Sainte-Marie-aux-Anglais, Valsemé, Branville, Grainville-la-Campagne, etc.

L’église de Sainte-Marie-aux-Anglais se rattache à ce dernier type, dont la décoration fort discrètes, mais révélatrice de la transition de l’architecture romane à l’architecture gothique, est parfois d’ailleurs classée avec les premières. Parfois, mais ce n’est pas la règle, ces églises possèdent un chœur voûté
sur croisée d’ogives et n’offrent aucune décoration d’arcatures, conservant la tradition pré-romane des petites fenêtres en meurtrières.

CARTES POSTALES
Sainte-Marie-aux-Anglais – Eglise
Sainte-Marie-aux-Anglais – Manoir de sainte-Marie-aux-Anglais, XVIe siècle – » Le manoir, aujourd’hui richement restauré ». (Librairie-Papeterie Albert Grente, 10, rue Pont-Mortain – Lisieux)
Sainte-Marie-aux-Anglais – Domaine de Sainte-Marie-aux-Anglais (grande demeure de 8 travées avec porte dans la 4e traverse d’allège – bois droits – Six travées en profondeur – Toitures à 4 pans – Cheminées harpées, l’une parallèle au pignon, à la jonction des arêtiers et la seconde parallèle et en avant du faîtage. En arrière, grande cave à fromage. (J. Fillion, phot. édit. Lisieux)
Cesny-aux-Vignes – Ferme de l’Eglise (Fillion,édit., Lisieux)

[1] Auguste LONGNON, Pouillés de la province de Rouen, Paris, Imprimerie nationale, 1903.

[2] Les biens des églises avaient été saisis par Charles-Martel et une partie seulement restitués par Carloman et Pépin-le-Bref. Voir: Alain ERLANDE-BRANDENBURG, La Cathédrale, Paris, Fayard, s.d. (1989), pp. 79-80.

[3] Jean GAUDEMET, Les institutions ecclésiastiques en France du milieu du XIIe au début du XXIVe siècle, dans Ferdinand LOT et Robert FAWTIER, III.- Institutions ecclésiastiques, p. 205.

[4] Ainsi, dans une de ses lettres, Arnoul, évêque de Lisieux, peut écrire: « Ils m’accusent d’avoir dilapidé mon église moi qui lui ai acquis plus de 1.200 livres à perpétuité, qui en ai porté cinq cents dans le trésor… qui en ai augmenté de 600 livres de revenu la mense commune des chanoines… » Lettre d’Arnoult publiée dans le Spicilège, t. III, p. 511. Traduction de Brial.

[5] C. HIPPEAU, Dictionnaire topographique du Calvados, Paris, Imp. Nationale, 1883. Concernant Englesqueville-sur-Touques, voir la forme Anglica villa attestée en 1247: Querimonniae Normannorum anno 1247, Ed. Léopold Delisle in Recueil des historiens de la France, t. 24, 1ère partie, Paris, 1904, p. 4 et 7.

[6] François de BEAUREPAIRE, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, Picard, 1986.

[7] François de BEAUREPAIRE, Les noms des communes  et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, Picard, 1979, pp. 29-30.

[8] François de BEAUREPAIRE, « Les noms d’Anglo-Saxons contenus dans la toponymie normande », Annales de Normandie, 1960, pp. 307-316; « Quelques finales anglo-saxonnes dans la toponymie normande », Annales de Normandie, 1963, pp. 219-236 ; Toponymie et évolution du peuplement sur le pourtour de la baie du Mont-Saint-Michel in Millénaire monastique du Mont-Saint-Michel, II, pp. 49-72; « Cherbourg, nom de lieu anglo-saxon », Revue de la Manche, 4, 1962, fasc. 14, pp. 191-193.

[9] François de BEAUREPAIRE, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, p. 68.

[10] Au vu de la seule table onomastique de LECHAUDE d’ANISY in MSAN, VII et VIII on remarque que ce patronyme est l’un des plus courants en Normandie aux XIIe et XIIIe siècle.

[11] Pour une bonne part des toponyme comportant le préfixe Anglais et le suffixe ville, nous avons des témoignages d’emploi parfois très ancien tandis que dans ce cas, la première mention, à notre connaissance ne remonte qu’au XIIIe siècle. Voir la charte de 1277 citée par C. HIPPEAU, Dict. topographique, 1883, p. 259.

[12] Cf. Bull. mon, XIV, 1848, p. 484.

[13] Bull. mon, 4e série, t. II, 32, 1866, p. 585 .

[14] Quelques constructions parasites ont été démolies au siècles dernier.

[15] Voir à ce sujet le travail de Georges BOUET, Analyse architecture de l’abbaye de Saint-Etienne de Caen, Caen, Le Blanc-Hardel, 1868, pp. 17, 46-47, 60-61, etc. Cet auteur est l’un des tous premiers à signaler l’importance de ce détail pour la datation des constructions.

[16] Les récentes recherches sur les carrières, l’extraction et la taille de pierre attendent une synthèse, mais dans l’espace lexovien, ce sujet est pratiquement vierge pour cette époque. Dans un travail en préparation sur Pont-l’Evêque, nous avons particulièrement étudié ce sujet.

[17] Sur cette décoration, voir: René FAGE, « La décoration géométrique dans l’école romane de Normandie », CAF, 1908, II, pp. 615-633.

[18] Voir à ce sujet Georges HUARD, La cathédrale de Lisieux aux XIIe et XIIIe siècles dans  Etudes Lexoviennes, II, p. 15.

[19] Bulletin mon. de 1866, p. 588.

[20] Cette étude, présentée à la Société Historique de Lisieux le 24 novembre 1959, fit l’objet d’un résumé publié dans le BSHL, 1959-196O, Nø 3O, pp. 42-43.

[21] Nom local relevé par François COTTIN, des pochoirs destinés à ce type de décoration peinte.

[22] DEUne partie de la décoration du chœur a été reproduite par les spécialistes du Musée des Monuments Français – Voir Paul DESCHAMPS et M. THIBOUT, La peinture murale en France au début de l’époque gothique, Paris, 1965, pp. 66-68.

[23] Bull. mon., 27, 1860, p. 569.

[24] Billon avait lu la date de 1785, date qu’il s’agirait de vérifier.

[25] M. Henri VAUTORTE, alors Maire de saint-Pierre-sur-Dives, nous en avait très aimablement vérifié l’inscription et avait pour sa part relevé la date de 1783.

[26] Il s’agissait là d’une pratique assez courante dans la région que l’on retrouve à Vieux-Pont, aux Authieux-Papion, à Launay-sur-Calonne, etc. mais généralement, les gisants ont disparu.

[27] L. SERBAT, Guide du Congrès de Caen, in CAF, 1908 et E. LEFEVRE-PONTALIS,  » Les clochers du Calvados « , Bull. mon., 75, 1908,2, pp. 652-684

[28] Louis REGNIER, « L’église de Sainte-Marie-aux-Anglais (Calvados) », Bull. mon., 1903, pp. 205-231, ill.; t. à p.: Caen, Delesques, 1903, 31 p., ill.

[29] Sur cette question, voir en dernier lieu : Willibald SAUERLANDER et Jacques HENRIET, Le monde gothique . Le siècle des cathédrales 1140-1260 Paris, Gallimard, 1989, 464 p. 427 ill. ( Coll. L’univers des formes) et la critique de Anne PRACHE, in  Bull. mon., 146-IV, 1990, pp. 447-448 .

[30] Lucien MUSSET, Normandie romane, La Pierre Qui Vire, Zodiaque, t. II.

[31] Martine TREUIL-DEMARS et Annie-France BELZIC, Les églises romanes du Nord du Pays d’Auge . Mémoi re maîtrise, Université de Caen, 1975 ; pp. 19-28 ; Isabelle BASTIDE, Les églises romanes du Sud  du Pays d’Auge, Mémoire de Maîtrise sous la dir. du Prof. Musset, septembre 1976.

[32] C’est d’ailleurs le cas à Sainte-Marie où l’arc ogival de la porte latérale présente un décor roman de bâtons brisés.

[33]  Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet dans une note sur « Les ateliers d’architecture entre Touques et Orne à la fin de l’époque romane ».

[34] Il étayait son jugement en faisant remarquer que les maçonneries n’avaient pu rester plusieurs décennies sans couvrement et qu’il ne paraissait pas possible de dater les oeuvres de charpenterie du XIIe siècle. Il y a là, en effet, un point resté sans réponse.

[35] C’est l’objet de la collection en cours de paruion dont le premier tome  contient quelques apreçus nouveaux sur la question: M. BIDEAULT et C. LAUTIER, Ile-de-France gothique. Les églises de la vallée de l’Oise et du Beauvaisis, Paris, Picard, 1987, 400 p., 280 ill.

[36] Voir entre autres l’étude Alain ERLANDE- BRANDEBURG, « La cathédrale de Lisieux, les campagnes de construction », CAF, 135, 1974.

[37] Outre la notice de Arcisse de CAUMONT dans sa Statistique monumentale, voir : Elisabeth GAUTIER-DESVAUX –  » Saint-Pierre-sur-Dives « , CAF, 132, 1974, pp. 188-214.

[38] Sur cette église dont la trace se lit très nettement sur les photographies aériennes, voir les travaux en cours de M. FOUQUES.

[39] Voir les travaux de Georges-Abel SIMON et de François COTTIN, « L’abbaye bénédictine de Notre-Dame-du-Pré-lès-Lisieux d’après les dernières fouilles » BSHLx., 1930-1940, pp. 16-26; et t. à p.: Caen, Ozanne, s.d., 11 p., 1 pl. h.t.

[40] L’ouvrage de Bernard BECK, Quand les Normands bâtissaient leurs églises, 15 siècles de vie des hommes, d’histoire et d’architecture religieuse dans la Manche, Coutances, OCEP, 1981, 185 x 230, 204 p. ill. couv. ill., comme son titre l’indique concerne surtout la Manche et les mentions de constructions par des patrons laïques ne remontent pas au delà du XVe siècle.

[41] Sur la cathédrale de Lisieux, voir les documents analysés par George HUARD, La cathédrale de Lisieux aux XIe ey XIIe siècles in Etudes lexoviennes, II, 1919, pp. 1-36.; sur l’abbatiale de Saint-Pierre-sur-Di ve, voir les différentes éditions de la lettre d’Haimon et la traduction de l’abbé J. DENIS, L’église de l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives en 1148. Lettre de l’abbé Haimon sur les circonstances merveilleuses qui ont accompagné la construction de cet édifice, précédée d’une notice historique sur l’abbaye, Caen, Chénel, 1867, plan.

[42] Il serait intéressant de cartographier ces divers types de constructions et de rechercher leurs liens avec les grands établissements monastiques de la région: Saint-Pierre-sur-Dives, Troarn, Barbery, Saint-Martin-de-Fontenay et les abbayes caennaises.

[43] Les travaux de E. LEFEVRE-PONTALIS sur « Les clochers du Calvados », CAF, 1908, pp. 652-684, ill. – ont été repris par Denise JALABERT, Clochers de France, Paris, Picard, 1968, ix-101 p. mais certaines de ses analyses ne doivent être acceptées qu’avec la plus extrême réserve.

[44] Cf. Pierre HELIOT, « Les arcatures décoratives sur les murs des églises romanes en Normandie et leur influence », Annales de Normandie, XVII, 3-1967, pp. 187-222.

2 – Notes de Dominique FOURNIER:

Sainte-Marie-aux-Anglais, ancienne paroisse puis commune, réunie en 1973 au Mesnil-Mauger.

— ♗ Dioc. de Lisieux, archid. d’Auge, doy. du Mesnil-Mauger; par. de Sainte-Marie, patr. le seigneur, Gaufridus Sancte Marie vers 1350, puis le prieur de Sainte-Barbe-en-Auge aux 17e et 18e s.
— ♔ Gén. d’Alençon, él. de Falaise, serg. de Saint-Pierre-sur-Dives.
— Distr. de Lisieux (1790-1795), arr. de Lisieux (1800); cn de Mézidon (1790), Mézidon-Canon (1972).
— ❖ Commune accrue le 14 décembre 1836 de celles de Doux-Marais et de Saint-Maclou.

Attestations :

Hugo de Sancta Maria f-12e s PAG 32a § I, Paien de Sainte Marie 1261/1266 RDBR 119, Sancta Maria Anglica s.d. SMC III 492, Sancta Maria ad Anglicos 1277 CNo 214a § 900, parrochia […] Sancte Marie ad Anglicos 1302 PAG 35a § VII, Paien de Sainte Marie 1312 CGB 30 § 160, Gaufridus Sancte Marie; ecclesia Beate Marie ad Anglicos ~1350 PDL 257C, Saincte Marie es Angloiz 1450 ANDG 276 § XLVI, Sainte Marie es Anglois 1469 ANDG 289 § LIII, ecclesia B. M. ad Anglicos 16e s. PLXDF liv, Scte Marye aulx Angloys 1562 JSG II 769, Ste. Marie aux Anglois 1612/1636 EPEN, Sainte Marie1640 RFBC 41a, Nostre Dame ad Anglicos 1648 BEL 24, S.t Martin aux Anglois [sic] 1667 CGN, Ste Marie aux Anglois 1677 RGEP, Ste Marie 1709 DR II 92b, Ste Marie aux Anglois 1713 DG, S Martin [sic] 1716 CDN, Ste Marie aux Anglois 1718 DDS, S. Martin aux Anglois [sic] 1719 GGN, S. Marie aux Anglois1720 CTN-2, CPdA, Sainte Marie aux Anglois 1735 NDR 83a, Ste Marie aux Ang. 1730/1739 CTDLD, S. Martin aux Anglois [sic] 1751 GGNB, 1758 CGDN,Ste Marie aux Anglais [lire sans doute Anglois] 1760 ERB, Ste Marie aux Anglois 1753/1785 CC, Sainte Marie aux Anglais 1793 SC, Ste Marie aux Anglois1790/1795 DL, Sainte-Marie-aux-Anglais 1801 BLRF, 1802 DPAL III 167b, Ste.-Marie-aux-Anglais 1804 DUF IV 700c, Ste Marie Aux Anglais ~1812 CN,Ste.-Marie-Aux-Anglais 1828 IDN 503, Ste.-Marie-aux-Anglais 1830 DUGP II 106b, 1837 DGU II 152b, Ste Marie aux Anglais 1840 CTCM, Ste-Marie-aux-Anglais 1843 ADDC 323, Sainte-Marie-aux-Anglais 1844 PLXDF lv, 1845 HDL II 423, Ste Marie-aux Anglais 1835/1845 EM, Ste Marie 1854 ANI, Sainte-Marie-aux-Anglais 1876 ALPE 97, 1880 GDC 64b, 1883 DTC, Ste Marie-aux-Anglais 1884 CADL, Sainte-Marie-aux-Anglais 1903 PPR, Ste-Marie-aux-Anglais 1921 AL 276b, Sainte-Marie-aux-Anglais 1939 AL 422a, 1946 INSEE, Ste-Marie-aux-Anglais 1962 ADN, 1982 IGN, Sainte Marie aux Anglais 1982, 2012 PTT, Ste-Marie aux Anglais 2012 IGN.

Étymologie : toponyme médiéval formé d’après la dédicace de l’église paroissiale à sainte Marie, attestée à la fin du 12e siècle. Le déterminant -aux-Anglais semble faire allusion à un peuplement local originaire d’outre-Manche, mais aucun document historique ne vient confirmer ce fait. Arcisse de Caumont cite, hélas sans source ni date 1, une forme latinisée Sancta Maria Anglica, “Sainte-Marie-l’Anglaise”, qui va dans ce sens. L’ethnonyme semble plus probable ici qu’un nom de famille Langlois, qui ne peut cependant être exclu a priori.

3 – BIBLIOGRAPHIE:

AUMASSON Xavier, dans Bulletin de l’Association provinciale des architectes français, supplément au nø du 15 décembre 1902 – Lyon, Imp. Waltener et Cie,

BASTIDE Isabelle, Les églises romanes du Sud  du Pays d’Auge, Mémoire de Maîtrise sous la dir. du Prof. Musset, septembre 1976, pp. 60-80 et pl. 66-79
sources citées : AD. Calvados :
Série O
Série F. Don Masselin – Notes d’Eugène Simon, t. V,59-64 et 212-217

BILLON Dr, BM, t. XIII-1846 (1847) – p. 192: tombeaux

BOUCREL Marie-Thérèse,  » La ‘Danse Macabre’, étude littéraire et iconographique « , Ecole des Chartes,, Positions des thèses de la promotion 1937, p. 5-12

(Note d’Yves NEDELEC: « mention d’une Danse macabre disparue à Sainte-Marie aux-Anglais

CAUMONT Arcisse de, « Eglise romane de Sainte-Marie-aux-Anglais, BM, t. XIII-1846 (1847) – (p. 121: église romane, fresques, pierres tombales, autels, statues – Demande de conservation); p. 557 : promesse de subventions de la SFA et de la Soc. D’Emulation de Lisieux; p. 629 : Commune rattachée à celle du Doux-Marais;
CAUMONT Arcisse de, Bull. mon., t. XV-1848 (1849) – pp. 438-440: reproduction extérieure, intérieur du chœur – Eglise classée; pp. 488: Dégradations.
CAUMONT Arcisse de, Bull. mon., t. XVI-1849 (1850) : pp. 593-594: tombeaux, fig.
CAUMONT Arcisse de, Bull. mon., t. XXII-1855 (1856), p. 636 : Félicitations à M de la Porte de Lisieux, qui a payé 3.000 F. la réparation de l’église auxquels s’est ajoutée la somme de 200 F. par la SFA.
CAUMONT Arcisse de, Bull. mon., t. XXVII-1860 (1861), p. 569 : épigraphie campanaire, cloche de 1785
CAUMONT Arcisse de, Bull. mon., t. XXXII-1865 (1866), pp. 586-592 : description générale, reproduction des lambris, élévation des fermes des deux charpentes, inscriptions XIIIe siècle, contretable ornée d’un tableau XVIe siècle
CAUMONT Arcisse de, Statistique monumentale, t. V, pp. 492-500, ill.

CAF., 1870, pp. 110-113, fig.

COTTIN François, L’Eglise de Sainte-Marie-aux-Anglais, Communication à la SHL, 24 novembre 1959

COTTIN Michel, L’église de Sainte-Marie-aux-Anglais, présentation aux membres de l’Association Le Pays d’Auge (1992)

LE PREVOST Auguste, Pouillé de Lisieux, pp. 46-47

MUSSET Lucien, Normandie romane, I,  La Pierre Qui Vire, Zodiaque, 1967-1974 ; I, 3e édit. 1987 ;I, pp. 305-306, pl. 140 à 143

NEDELEC Yves,  » L’église de Sainte-Marie-Aux-Anglais « ,  Société d’archéologie et d’histoire de la Manche – Mélanges multigraphiés, 10e série, 1981, pp. 221-222

PELLERIN Henri, « L’église de Sainte-Marie-aux-Anglais », PAR, 20, Nø 8, Août 1970

REGNIER Louis, « L’église de Sainte-Marie-aux-Anglais (Calvados) », Bull. mon., 1903, pp. 205-231, ill.; t. à p.: Caen, Delesques, 1903, 31 p., ill., 6 pl. h.t.; BSAN, XXVII – 1902-1905 (1909), pp. 41-68, ill.

VASSEUR Charles, voir « Doyenné de Mesnil-Mauger »

Voir:
Congrès archéologique 1848 p.91
Bulletin Monumental 1866 p.585.
Musée de Caen p.102 n°534.
Viollet le Duc – Dictionnaire d’Architecture V P172.
Congrès archéologique de 1870 p.109.
A B C – I – p.95 vue du côté nord de l’église.
p.347 vue des deux pierres tumulaires.
p.226 vue intérieure avec des peintures murales
Bulletin monumental 1852 p.628
Bordeaux – Serrurerie p.75
d’Hozier 518.

4 – Pièces Justificatives:

1407 – 11 septembre
Information de Guillaume Le Diacre, vicomte de Falaise, sur l’âge de Guillaume Le Gras, né à Sainte-Marie-aux-Anglais vers 1378, pour la mise hors de garde noble de sa femme Perrote de Forges,née vers 1382-1383, fille de Roger de Forges, dit Becquet, chevalier mort au dernier voyage de Flandres, qui est en la garde du roi comme héritière de ses frères et possède les fiefs d’Olendon, de sassy, de Ranville, de Launay (commune de Blangy-le-Château), une fiefferme à Banneville (canton de Villers-Bocage), deux vavassories à Rouvres et une maison à Caen.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 5, pp. 359-360.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle – XVIII, fasc. 3-4, 1969, p. 21.

1604 – 3 février – Sainte-Marie-aux-Anglais
Jehan de Drosay – écuyer – sieur de Sainte-Marie-aux-Anglais – reconnaît être tenu faire à Jacques Dastin – sieur de Saint-Laurent-du-Bois-Normand – 167 livres 7 sols de rente
= Arch. M.C. Fonds et analyse Et. Deville – minute papier

1610   15 janvier
Archives SHL 1F621 : 15 janvier 1610 : Avis du Garde des sceaux de la vicomté ­ de Falaise : contrat entre Jehan de Drosey de Ste Marie aux­  Anglais et Jacques de Courcy patron de Magny pour une rente à­  Julien de Beaurepère, sieur de Jort et de Pierrefitte.

1610
Carnets de Charles Vasseur: « Analyses et transcriptions… » HH 2
Parchemins destinés à la destruction, provenant de chez CHATELET père,
paraissant provenir de chez Monsieur BOUDARD, receveur de l’Evêque (février 1860)

101- 15 janvier 1610
Quittance donnée par Noble Homme Jean de DROSEY, sieur et patron de SAINTE-MARIE-AUX-ENGLOIS à Noble Homme Jacques de COURCY, sieur et patron et MAGNY, pour la somme de 1400 livres, moyennant laquelle il reste chargé de 100 livres de rente envers Noble Homme Julien de BEAUREPERE, sieur de JORT et de PIERREFITTE.
Témoins : Noble Homme Charles DUROUIL, sieur de LAROULLIERE, Messire Isaac CHARLOT, escuyer, licencié en loys, avocat, sieur de BOISSET.
107 – 26 aôut 1638
Acte par lequel Esmes de BERNIERE escuyer, sieur de DOUMARESQ, Jean de
BERNIERE, escuyer – sieur de VAUX, et Messire Salomon MANCHON; sieur de la NOE, s’obligent envers Jean de PAULMIER, escuyer – sieur de VENDEUVRE, Jean de PAULMIER, escuyer – sieur de TILLY et Damoiselle Anne de PAULMIER, veuve de feu Roulland de COUREY, vivant escuyer, sieur et patron de MAGNY, de les décharger envers Renée de la HAYE, veuve de feu Messire Jacques LE BOUCHER vivant – sieur de MENILLE – de 50 livres de rente constituée par contrat de…….
HH 6    172 à 180
p.8/179 – 12 février 1622
Vente faite par Nobles Hommes Edmes de BERNIERES, sieur du Doul-Maresq, Jacques de COUREY sieur de MAGNY-la-CAMPAGNE, Jean de COUREY, sieur de VALLEE et Jacques POUTREL, à Noble Homme Pierre COSTANT, sieur de BISSIERES, de 100 livres de rente constituée sur eux par le capital de 1400 livres.
Témoins : Noble Homme Jean PICOT, sieur de PERCY, etc…..

1616
H 1 PARCHEMINS ET PAPIERS ACHETES PAR MONSIEUR PANNIER CHEZ LA FEMME GRANDVAL FRIPIERE  PROVENANT DE LA FEMME HARDOUIN DE PRESTREVILLE
1616 13 juin, page 117
Noble Homme Jehan Leprévost, sieur des Partz de la paroisse de Mesnil-Mauger et Noble Homme François Leprévost, sieur des Petitz Prais au Douls Marescq.

5 – ARCHIVES ShL:

SAINTE MARIE AUX ANGLAIS (9)
Sainte Marie aux Anglais – B.M ad Anglicos.

Sous l’invocation de Notre Dame

Patronage :
XIVe: Gaufridus S. Mario
XVIe: dominus loci,
XVIIIe: prieur de Ste Barbe.

Curés:
Auzouf 1764/1774,
Hubert 1785/1787.
Insinuations:
En 1751 lors de la déclaration des bénéfices, le curé qui avait droit à toutes les dîmes se nommait François Ouzouf et le patron se nommait Claude de Mathan.
Vase de la renaissance en terre cuite coloriée, trouvé en terre à Ste Marie aux Anglais, doit dater des premières années du XVIIIe siècle.
Description de l’église du 17 avril 1856 par Pannier
Description de l’église 1847 par de Caumont

Description de la cloche:
L’an 1785 nomme Marie Rosalie par Louis Félix Marc Dambry, contrôleur général des fermes au département de Caen et Marie Rosalie Geoffroy, épouse de Messire Etienne Louis Choron, écuyer conseiller secrétaire du Roy, directeur général des fermes à Caen.
M.J.A Lavillette de Lisieux m’a faite ;
Jean Jaquete trésorier en charge.
Description du château par Pannier.
Jean de Drosay, sieur de Ste Marie aux Anglais professeur de l’Université de Caen, mort vers le milieu du XVIe siècle.
Jean de Drosay, sieur de Ste Marie aux Anglais fut promeu au degré de Docteur es Droits et par lui fut escrit et composé un livre   … suite en latin
Jean Acard, curé de Ste Marie aux Anglais – d’argent au lion de gueules (d’Hozier n°266)
Messire Jean Drosay de Ste Marie aux A,nglais, reconnu noble par Montfaut en 1463.
L’un de ses descendants du même nom de Jean et aussi seigneur de Ste Marie aux Anglais, fut professeur de jurisprudence à l’Université de Caen ; il est l’auteur d’une Grammaire hébraïque, grecque, latine et française, publiée en 1544, et d’une Méthode pour apprendre le droit selon l’esprit de Justinien. Il mourut vers le milieu du XVIe siècle.
On trouve au XVIIIe siècle, la famille de Mathan en possession de Ste Marie, Anne Marie de Mathan, fille de Jean Joseph, seigneur et patron de Pierrefitte e de Ste Marie aux Anglais, épousa en 1728 Jean Jacques Charles le Alière ou (Libière ?), écuyer, baron de Petitville, d’une famille anoblie en 1697 ; elle mourut en 1742 dans laisser de postérité.
En 1751 Claude de Mathen était également patron de Ste Marie
Est-ce un membre de cette même famille qui repose sous la pierre tumulaire que l’on voit encore dans le chœur de l’église ? Les armes de la famille d Mathan qui sont de gueules à 2 jumelles (?) d’or et un lion passant en chef de même, paraissent identiques à celles que l’on distingue encore sur la pierre.
Avant la Révolution de 1793 cette terre aurait appartenu à un Monsieur Dambry, contrôleur général des fermes à Caen, dont le nom se trouve dans l’inscription de la cloche. Mais cette cloche est-elle bien celle de Ste Marie et en outre cette tradition est-elle fondée ?
Alexandre Etienne Choron né en 1771 à Caen, mort à Paris en 1834. musicien distingué.

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT

Ste-Marie-aux-Anglais, Sancta Maria Anglica.

L’église de Ste-Marie est, sans contredit, une des mieux conservées et des plus curieuses de l’ancien diocèse de Lisieux. Le choeur et la nef appartenaient en entier au style roman et n’ont subi presque aucune altération depuis leur origine. Le plan, conforme à celui d’un grand nombre d’églises rurales, présente deux corps allongés : l’un (le choeur) plus étroit que l’autre et moins long, tous deux terminés par un mur droit. La sacristie, appuyée sur le chevet, est, en effet, une addition très-moderne et d’une construction fort différente du reste.
La façade occidentale de la nef présente une porte romane dont l’archivolte est ornée de zig-zag multiples. Au dessus, trois fenêtres cintrées, sans colonnes ni moulures, occupent le diamètre de la façade.
Des fenêtres de même forme et de petite dimension se voient dans les murs latéraux.
Le choeur est voûté en pierre.
Dans la nef, les planches en merrain qui forment le contour apparent de la voûte ont été couvertes de peintures, faites vraisemblablement à l’aide d’un canon, suivant le procédé que j’ai indiqué dans mon Abécédaire d’archéologie, p. 657 de la 4. édition.
La disposition des charpentes de la nef est indiquée dans l’esquisse. Celle du choeur, au-dessus des voûtes en pierre, par cette autre coupe.
Dans le petit clocher en bois couvert d’ardoise, élevé entre choeur et nef, existe une cloche qui a été nommée, au siècle dernier, par Choron, seigneur de la paroisse; c’était le père de l’illustre musicien Choron, qui est né à Caen en 1771.
Dans le mur latéral du nord qui fait face à l’ancien manoir et se trouve du côté du chemin, existe une porte très élégante, dont l’archivolte porte des tores conduits en zigzag et dessinant des losanges. Sur les pierres qui forment le tympan de celle entrée on lit, en caractères majuscules gothiques, les mots suivants : + Pierres : Revel : le.

Le même prénom, écrit en lettres absolument de même forme, Pierres: se trouve gravé sur le larmier qui surmonte le chapiteau d’une des colonnes de la porte occidentale; cette écriture paraît au moins du XIVe siècle.
Les modillons sont très-bien conservés et tout est intact du côté du nord ; du côté du sud, on a refait deux fenêtres vers la fin du XVe siècle : l’une dans la nef, l’autre dans le choeur.
Ce dernier offre, du même côté (sud), une porte cintrée sans moulures, sauf pourtant la pierre formant la clef de la voûte sur laquelle on voit une espèce de palmette perlée.
L’intérieur de l’église présente plusieurs genres d’intérêt.
D’abord, les chapiteaux des colonnes ont tous une forme élégante et une décoration végétale annonçant le XIIe siècle; le tailloir qui les surmonte est, dans le choeur orné d’une frette élégante en zig-zag. L’arcade entre choeur et nef est en arc brisé et dénote, comme les chapiteaux, l’époque de transition.
Les fresques qui décoraient les murs attirent à juste titre l’attention de l’observateur; elles ont été, comme partout, couvertes d’une épaisse couche de chaux étendue par un barbouilleur de village, dont le pinceau paraît avoir été un balai; mais quelques parties de cet enduit sont détachées ; d’autres ont été enlevées par les curieux, et l’on a pu reconnaître que toute l’église était peinte à la détrempe et présentait une suite de sujets. Les couleurs dominantes de ces figures sont, d’abord le rouge d’ocre, puis le jaune ; le bleu se voit aussi dans quelques parties. Ce qui m’a paru remarquable, c’est la simplicité du travail qui ne consiste guère, pour quelques personnages, que dans une esquisse, et qui pourtant produit un certain effet.
Nous sommes parvenus, M. Pelfresne, M. Victor Petit, M. Renault et moi, à faire tomber la plus grande partie de l’épais badigeon qui recouvrait les fresques que j’avais précédemment signalées dans le choeur. Nous avons pu reconnaître, sur le mur du côté de l’évangile, la représentation de la Cène, et sur le mur faisant face à l’autel, au-dessus de l’arc triomphal, le Christ et deux autres personnages.
Quoique classée au nombre des monuments historiques, l’église de Ste-Marie-aux-Anglais s’était très-compromise ; et sans les travaux qui y ont été faits et que l’on doit au dévouement de M. Billon et de M. de La Porte, propriétaire du château voisin, travaux auxquels a pris part aussi la Société française d’archéologie,un craquement considérable qui s’est manifesté dans les murs latéraux du sanctuaire aurait fait des progrès effrayants. La Société a contribué aux frais pour 200 fr. Mais M. de La Porte a fourni une somme beaucoup plus considérable pour l’accomplissement de ces travaux : la Société française d’archéologie lui a voté des remerciements. nous espérons que le tirant qui a été établi arrêtera le progrès du mal. Il reste encore des réparations à faire.
Deux statues tumulaires se voient du côté de l’évangile, sous deux arcades qui semblent avoir été pratiquées après coup dans l’épaisseur du mur ; ces statues me paraissent du XIIIe siècle, et je n’ai aucuns renseignements sur les seigneurs qu’elles représentent ; mais ce sont des seigneurs de la paroisse. L’une offre l’image d’un guerrier vêtu de sa cotte de mailles et de sa cotte d’armes, les jambes également maillées, les pieds éperonnés. Il porte suspendu, à gauche, son écu de forme aiguë par le bas, et son glaive à deux tranchants. Les mains sont croisées sur la poitrine ; des anges supportent le coussin sur lequel repose la tête; un lion est sous les pieds.
L’autre statue est celle d’une femme, probablement l’épouse de ce guerrier; elle porte, au-dessus de la cotte hardie, un surcot sans manches et fendu par devant. La main gauche tombe le long de la taille et paraît tenir un mouchoir ou un gant; l’autre bras est ployé et repose sur la poitrine. Cette statue est plus grossière que la précédente, elle dénote un ciseau moins exercé.
Deux autels existent à droite et à gauche de l’entrée du choeur, ils sont en pierre. L’un d’eux a son contre-retable orné d’un tableau, donné en 1574 par Jacques Louvet.

Manoir.
— Au nord de l’église est un manoir, dont le côté droit est très-élégant, offrant au centre une tourelle à pans servant d’escalier et des fenêtres à croisées de pierre. Ce manoir, auquel la rivière de Viette pouvait servir de défense d’un côté, a appartenu à plusieurs familles; il était, en dernier lieu, la propriété des héritiers de Mme de Séligny, desquels M. de La Porte, de Lisieux, membre de l’Association normande, doit l’avoir acheté.
On distingue sur la porte d’entrée de la tourelle un écusson mutilé. Les salles du rez-de-chaussée ont été peintes au commencement du XVIIIe siècle. M. Bouet a dessiné quelques écussons, plus ou moins effacés, à l’intérieur du château.
La pièce au sommet de la tour a été pavée en briques émaillées.
Sur l’appui d’une des lucarnes de la partie moderne du château 011 a replacé cette devise, en caractères gothiques :
UNG BON VOULOIR
L’esquisse (page 501) donne une idée de l’extérieur de ce manoir, du côté le plus ancien.

ROIVILLE



NOTES sur ROIVILLE – 61

Ancien fichier ROIVILLE.SPR

28 – Roiville, et. de Vimoutiers, Orne
-Roevilla, 1 141-1182 .(Adigard des Gautries, Nomina Germanica, Lund, 1954.)
En 1924 (J. Adigard des Gautries « Étude sur les noms de lieu d’origine Scandinave
de l’arrondissement d’Argentan
), Adigard voyait dans ce toponyme le nom d’homme
Scandinave (H)rôi mais il l’écartait trente ans plus tard (J. Adigard des Gautries, Nomina…,) au motif que
ce nom « aurait pris [en Normandie] la forme latine *Roo et n’aurait pu donner en composition toponymique que *RoviIla ». Or 197 pages plus loin il écrit que « en composition toponymique, / […] a pris de
bonne heure dans la grande majorité des cas, la forme e », ce qui
contredit exactement l’assertion précédente et conduit à donner raison
à l’ Adigard de 1924 contre celui de 1954 et à considérer que Hrôi est
en effet l’étymon probable de Royville.

1 – Histoire de  Roiville.
2 – Manoir de Roiville
3 – Pièces Justificatives
4 – Notes Bibliographiques
5 – Bibliographie
6 – Carnets de Charles VASSEUR.

1 – Histoire de  Roiville:

Michel COTTIN – 1995

Parmi tous les manoirs du Pays d’Auge, le Mesnil de Roiville mérite pour ses qualités architecturales d’être sérieusement étudié [1] car sa construction, un prodige d’équilibre et de proportion, réclame toute notre admiration si l’on songe qu’elle fut l’œuvre d’au moins trois générations. En cela il réunit tout ce qui constitue la puissance créatrice – innée ou raisonnée – des maîtres d’œuvres de la fin du Moyen Age qui profitant de structures étonnamment modulables transformaient à l’infini les volumes anciens: c’est là toute la force et la faiblesse de notre patrimoine.

Son histoire, comme celle de tous les domaines démembrés, est faite de bribes, d’éléments disparates difficiles à relier les uns aux autres. Et ce n’est pas l’un des moindres mérites du grand chercheur que fut Xavier ROUSSEAU que d’avoir tenté d’ordonner les rares données disponibles.

Enfin sa conservation tient du miracle. Parvenu à l’état de ruines par plus d’un quart de siècle d’abandon, précédé sans doute d’autant de négligence, il nous apparaît aujourd’hui comme une œuvre éternelle et achevée.

HISTORIQUE

Toponymie [2]

Outre cette paroisse de Saint-Saturnin-de-Roiville – appelée aussi Roiville-sur-Vie au XIXe siècle [3] on trouve aussi en Normandie la commune de Royville, Arr. de Dieppe, canton de Bacqueville,  dénommée au XIXe siècle Roiville-sur-Saane [4]

Les formes anciennes de ce toponyme sont nombreuses: tout d’abord, Roieville, qui apparaît dans le Cartulaire de 1237 de Saint-Wandrille; puis nous trouvons la forme Raucavilla dans la charte de 1261 en faveur du Chapitre de Lisieux [5] et enfin Roueville en 1579 [6]. Louis DUVAL reprend les deux premières mentions et y ajoute la forme Roilvilla relevée dans Orderic Vital, [7], mais pour cette dernière, les faits rapportés par le moine-chroniqueur montrent qu’il s’agit de Réville [8]. Enfin, au XVe siècle on trouve la forme Revilla [9] et en 1576, celle de Roueville [10].

Ferdinand LOT, [11] attribue la forme proche de Roevilla à Rouville, Arr. du Havre, canton de Bolbec, comme le fait d’ailleurs François de BEAUREPAIRE [12], mais aussi à Royville (canton de Bacqueville) – « Roeville 1142 (ferme isolée), Roinville, Roiville formes attestées du XIIIe au XVe siècle ».

Concernant le sens et l’évolution du toponyme Roiville, voici ce qu’en écrit Dominique FOURNIER « Marie-Thérèse MORLET [13] « Roiville, Orne (Roevilla 1141-1182 (forme citée par Adigard des GAUTRIES), Roreville (pour  Roievilla) début XIIe siècle (ss. réf.), Il s’agit… de l’emploi adjectival du nom de personne germanique Hrodo (dérivé de hrod-, gloire) préfixé à villa, »domaine rural ».

« Ernest NEGRE [14]: mêmes formes, mêmes sources, même interprétation (renvoi à Marie-Thérèse MORLET), à ceci près qu’il précise que le nom de personne donne lieu à une forme adjectivale en -a (Hroda, accordé avec villa). En effet, un étymon « Hrodovilla aboutirait à Roville.

« Le cheminement est donc le suivant: NP Hrodo + a > « Hroda + villa > (Hrodavilla), « le domaine rural de Hrodo », qui aboutit tout régulièrement, vers le Xe siècle, après la chute de d intervocalique, à Roeville (noté sous la forme latinisée de Roevilla); les voyelles o et e forment un hiatus bientôt résolu par une semi-voyelle de transition – y -, d’où Roieville puis après la chute de l’e muet, Roiville

La forme Raucavilla est étrange; si elle ne correspond pas à une mauvaise latinisation toujours possible, elle correspond probablement à un autre nom de lieu ».

Ce toponyme d’origine romane, formé à l’époque franque [15] est en relation avec ce que nous connaissons de la dédicace des églises à saint Saturnin [16] évêque de Toulouse [17] – ou carolingienne [18] « avant le Xe siècle, pour que le d intervocalique de Hroda puisse tomber, le phénomène est achevé à la fin du IXe siècle [19].

Il existe bien entendu quelques marques ténues d’un peuplement antérieur dans cette zone, marquée entre autres par le passage de voies antiques – celle de Lisieux à Sées par Exmes – passant au Fort-Fresnay – en serait une au dire de Xavier ROUSSEAU, mais surtout celle proche de Vimoutiers à Trun dont le parcours est marqué par un chapelet de toponymes significatifs: Le Perret, Les Perrets, le Perret Maçon, etc. comme l’est également la voie est-ouest servant de limite communale au sud de la paroisse.

Si notre « mesnil » recouvre un peuplement du Xe ou du  XIe siècle, les parties les plus excentrées, au vu du grand nombre de noms de lieux en ière [20]: La Vauvautière, la Cognardière, La Guillardière, La Franchonnière, etc. [21] que l’on trouve abondamment, non seulement dans cette commune, mais aussi dans toute la vallée de la Vie. ne furent conquises qu’à une époque tardive, à la fin des défrichements du Moyen Age opérés dans le grand massif forestier, frontière entre le pays lexovien et l’Hiémois, et qui, jusqu’à la donation des Giroie marquait la limite sud du diocèse de Lisieux.

Reste à déterminer sur quel finage était installée depuis l’époque de Guillaume le Conquérant, la famille Panthou, lignage de la paroisse voisine.

Comme en beaucoup d’autres endroits, l’histoire domaniale est assez confuse car l’on trouve ici, nous l’avons vu, plusieurs d’établissements religieux ou des seigneurs laïcs y possédant des biens, avant 1215 et 1261, le patronage et les dîmes de l’église étaient entre leurs mains, échappant ainsi au contrôle de l’Eglise [22]

Les biens ecclésiastiques

Six établissements ecclésiastiques normands, abbayes ou prieurés, l’évêque et le Chapitre de Lisieux sont possessionnées sur cette paroisse dont nous allons tenter de connaître, pour chacune de ces donations le nom du donataire et la date de la donation.

1.- Abbaye de Saint-Wandrille

Si l’identification du Roieville du Cartulaire de Saint-Wandrille de 1237, comme le suggèrent Auguste Le Prévost et après lui Louis Duval, concerne bien notre Roiville, ce que paraît contredire en partie Ferdinand LOT, [23] l’abbaye haut-normande aurait possédé ici un bien dont nous ne retrouvons pas mention par ailleurs [24]. Cependant, malgré l’opinion négative de LOT et en partie en raison de sa note sur l’origine des biens de Saint-Wandrille dans le diocèse de Lisieux, la proposition de Louis DUVAL mériterait d’être contrôlée car le patronage de la paroisse limitrophe de Ticheville, avait été précisément aumôné par Emma [25] pour la reconstruction du réfectoire [26] vers 1025/1026 et resta dans mense de cette abbaye [27] de même que ceux des paroisses de Saint-Martin-de-Pontchardon et d’Avernes [28] le furent par des seigneurs qui nous restent inconnus. Enfin, la dédicace de l’église à saint Saturnin pourrait renforcer cette opinion puisque l’abbaye possédait dans son enceinte une chapelle romane dédiée à ce saint évêque [29] par ailleurs peu invoqué en Normandie [30]

2.- Abbaye de Belle-Etoile.

L’abbaye de Belle-Etoile possédait ici une propriété dont le souvenir demeure dans le nom de son fief assis sur cette paroisse et bien identifié par Xavier Rousseau.[31]

3.- Abbaye de Saint-Evroul

Les Panthou, nous l’avons dit possédaient certains biens dans cette paroisse et ils en disposèrent d’ailleurs comme d’un bien patrimonial. Ainsi voyons-nous l’un d’eux, Guillaume, donner aux moines de Saint-Evroul la possession du Moulin [32]

4.- Prieuré de Royal-Pré.

Ce prieuré possédait dans la paroisse de biens dont on trouve mention dans le fonds d’archives conservé dans la série H supplément Hôpital d’Honfleur [33], la mense de ce prieuré ayant été réunie à cet établissement.

Son histoire reste à écrire et Fernand Rault [34] dans son article ne mentionne pas les biens en Sud Pays d’Auge.

5.- Prieuré de Vignats

Sainte-Marguerite-de-Vignats [35] y était également possessionnée comme en témoigne la charte publiée par René-Norbert Sauvage, mentionnée ci-dessus.

6.- Prieuré de Saint-Cyr-de-Friardel.

Ce prieuré possédait sans doute quelques droits ou propriétés dans cette paroisse puisque l’évêque de Lisieux, Foulques d’Astin, lors de sa donation de 1261 [36] fait une réserve à leur sujet.

7.- Evêque et Chapitre de Lisieux

Poursuivant la politique déjà ancienne de ses prédécesseurs visant à la réunion à la mense de son Chapitre cathédral des patronages et des dîmes des églises appartenant encore aux seigneurs laïcs,  Jourdain du Hommet, évêque de Lisieux lui fit don en 1215 du patronage de l’église [37], sans que sachions si celle-ci était un bien personnel ou une acquisition [38] et dans ce cas, nous ignorons le nom du vendeur. Des contestations naissant souvent quant au droit de nomination aux cures, le 24 juillet 1444 [39], le Chapitre s’entendit une première fois avec l’évêque Pasquier de Vaux, puis une seconde le 10 décembre 1531 ou 1532 avec Jean Le Veneur sur ce point [40]

En 1261 [41], Foulques d’Astin ajouta à cette donation  la dîme de tous les revenus de l’église [42] qui restera d’ailleurs jusqu’à la Révolution sous la juridiction du Chapitre.

Il existe donc sur ce territoire un certain nombre de fiefs dont l’histoire, semble-t-il, s’entrecroise plusieurs fois, sortant et revenant aux mêmes familles. Faute d’avoir pu reconstituer la carte féodale des XIIe – XIIIe siècles, nous ne pouvons appréhender la situation, et encore approximativement, qu’à partir du XVIIIe siècle où nous trouvons les fiefs suivants:

Belle-Etoile,
Roiville – plein fief de haubert
Mesnil en Roiville – 1/4 [43] ou 1/8 de fief [44].

Histoire de la seigneurie de Roiville

Après leurs donations aux établissements ecclésiastiques, le domaine restant aux Panthou, nous l’avons vu en détaillant les propriétés ecclésiastiques, ne devait comprendre qu’une faible partie du territoire de la paroisse.

Il existe d’autre part une famille de Roilville citée par Orderic Vital, mais elle tient vraisemblablement une seigneurie proche de la paroisse de Ternant [45], puisque Herfroi de Roilville figure parmi les donateurs à l’abbaye d’Ouche en 1050 tandis que Galeran de Roiville, fils de Nicolas, vraisemblablement un de ses descendants,  confirme en 1223 [46] la donation faite par Raoul de Ternant de sa terre de Ternant. Si l’on se réfère au patronage de l’église – Saint-Léger, il s’agit bien entendu de celle de Réville. Par contre on ne sait à laquelle de ces deux paroisses rattacher ce Belot de Royeville figurant au ban de 1274 [47], mais on ne trouve plus trace de cette famille au-delà.

Nous avons ensuite un grand vide documentaire. Au commencement du XVe siècle, Guillaume Larçonneur est dit seigneur de Roiville, de Brével et d’Aubri-le-Panthou [48], comme Marie, sans doute sa fille, appelée dans les actes la Dame de Roiville, qui lui succède aux environs de 1430 [49]. Quelques années auparavant, vers 1415, elle avait épousé en premières noces, Alain de Vieuxville, chevalier, seigneur de la Mothe-Beaussey en Bretagne [50] et nous la retrouvons en 1452 et 1455 plaidant pour faire reconnaître la noblesse de son fief [51]

Puis, la terre de Roiville passe à la famille de Rouxel Médavy,  avant d’échoir à une branche de la famille Gouhier qui habite déjà cette paroisse.

Quant au Mesnil, nous ignorons son possesseur à cette époque. Xavier Rousseau supposait que les Gouhier en auraient été les constructeurs, mais dans le même temps signalait de Pierre Riou qui les aurait précédés en ce lieu. Mais, laissons lui détailler les différents possesseurs:

1°.- Pierre Riou, écuyer, sieur du Val, demeurant à Champosoult, que nous croyons être le procureur du roi en la vicomté d’Argentan, d’une famille anoblie en 1596 [52].
2°.- Pierre Gouhier, écuyer, sieur de Fresnay le Sauxon (le Samson) [53]
3°.- Olivier Le Sec, écuyer, sieur du Parc [54], demeurant à Réveillon, anobli en 1601, qui le 29 septembre 1654, pour le prix de 4727 livres, vendit le Mesnil à:
4°.- Jean et François Des Hayes, écuyers, issus de Jean, anobli 1596, qui avait épousé en 1626, Florence-Anne Bernart, et était seigneur et patron de Fresnay-le-Samson, conseiller du roi, lieutenant général civil et criminel en la viconté d’Exmes. Les deux frères, le 23 octobre 1668, cédèrent le fief du Mesnil à:
5°.- Maitre Philippe Des Hayes, sieur de Bayville (Biéville), conseiller du roi, assesseur au bailliage et vicomté d’Orbec, demeurant en la paroisse de Notre-Dame-de-Courson, qui, en échange leur abandonna le 1/4 de fief de Phisemont, sis à Saint-Martin-de-Mailloc.
« Le lendemain, 24 octobre, le nouveau maître du Mesnil de Roiville vend, crée et constitue à fin d’héritage perpétuel au bénéfice de son gendre, Thomas Le Cornier, sieur de la Toutinière, conseiller du roi, receveur général des Gabelles de la généralité d’Alençon et à demoiselle Marie Des Hayes, son épouse, « la somme de trois cents livres tournois de rente hypothèque, au denier dix-huit, que le sieur de Bayville consent sur luy estre prise, cueillie et levée, chacun an sur ses biens meubles et immeubles. Et fur le constitution ainsy faite par ledit sieur de Bayville au profit du sieur de la Toutinière ».
« Aux Archives de l’Orne, série A, la liasse 180 contient l’aveu que le 16 mars 1679, maistre Philippe Des Hayes rendait au roi pour le fief du Mesnil. On y trouve l’origine de la propriété, les noms des trois premiers seigneurs que nous citons et la désignation du fief « sis en la paroisse de Roiville et environs, auquel il y a domaine fieffé et non fieffé, maisons, édifices, droictures, colombier à pied, garenne et pescheries en la rivière de Vie, droits honoraires en la paroisse de Roiville, jardins, près, herbages, terres labourables et non labourables, d’une contenance de cinquante acres.
6°.- Jean-Baptiste Des Hayes, fils de Philippe [55], et son héritier en partie, recueillit au décès de ce dernier le fief du Mesnil et comme son père connut des embarras d’argent. Aussi, le 17 octobre 1719, vendit-il, moyennant 7.500 livres à Charles-Henry-Guy de Bonnechose, seigneur et patron du Mesnil-Germain, l’herbage du Mesnil, d’une contenance de 10 à 11 acres, borné par le manoir seigneurial du Mesnil, le chemin de Vimoutiers et la rivière de Vie. Cet herbage allait passer par de nombreuses mains; il vient de faire retour aux actuels possesseurs du Mesnil. Jean-Baptiste vivait encore en 1696.
7°.- Les Gouhier convoitaient ce fief qui avait appartenu à leur famille [56] et se trouvait si proche de Fresnay-le-Samson; ils l’acquirent à une date inconnue [57].
« Adrien qui en est pourvu dès 1758, était né en en 1665 et avait épousé Marie-Magdeleine d’Escorches, née en 1702. Celle-ci, veuve en 1736, fit en 1737 profession au monastère des Clairets où elle mourut en 1753.
8°.- Leur enfant unique, une fille, Marie-Magdeleine Gouhier, prit pour mari en 1725, Charles du Merle, né à Lavrigny en 1689, qui en 1710 servait comme cornette au régiment de Rohan Dragons et du fait de sa femme, devint seigneur du Mesnil et de Fresnay-le-Samson. De son propre chef, seigneur de Blancbuisson (Saint-Pierre-du-Mesnil, Eure), où il fixa sa résidence et en 1730 réalisa des travaux considérables; les noms des époux se lisent encore en façade du château. Quatre fils et cinq filles étaient nés de cette union.
9°.- Ce fut le dernier garçon, Charles-Gabriel du Merle [58], baptisé en 1732, qui hérita de Fresnay-le-Samson et sans doute aussi du Mesnil [59].

On le voit, les deux domaines de Roiville et du Mesnil de Roiville changent souvent de propriétaires mais il n’apparaît pas que les deux fiefs aient été entre les mains de la même famille après 1654 et ce sont les frères Des Hayes qui se partagèrent. Ainsi, en 1666 dans sa Recherche de Marle relève l’existence de Jacques Gouhier, sieur de Fresnei-le-Samson, à Fresnei-le-Samson et de Robert Gouhier, sieur de Roiville, à Roiville mais aussi de Jean des Hayes, sieur de Fissemont, à Roiville et de François des Hayes, sieur du Mesnil et après eux ils ne paraissent pas avoir été de nouveau réunis.

C’est Olivier Le Sec, semble-t-il, qui le premier, en 1654, porte le titre de sieur du Mesnil. On le voit, l’histoire est complexe, faite de retours dans la même famille, grâce sans doute au droit ancien de retrait lignager, mais l’absence d’une documentation homogène rend toute attribution très périlleuse et finalement, dans cette incertitude, de peu d’intérêt.

Manoir de Roiville

DESCRIPTION

L’examen du monument lui-même nous en apprendra beaucoup plus.
Dans son état actuel, il s’agit d’un plan assez élaboré avec son grand corps de logis, ses pavillons en retour,  sa tourelle arrière ainsi que son élévation avec son étage et sa haute toiture, présentent des caractères propres à une demeure seigneuriale d’une relative importance.
Mais une étude attentive montre qu’en fait sous une grande unité sa construction s’est étalée sur plus d’un demi-siècle.

A l’origine, nous trouvons un corps de logis sur plan rectangulaire de 6 travées avec deux pièces par niveau. C’est un schéma maintenant bien connu et facilement identifiable par la présence de portes géminées au centre et les nombreuses traces qu’ont laissé derrière elles les transformations ultérieures. Nous ignorons par contre la position du massif de cheminée original et l’emplacement de l’escalier d’accès à l’étage.

Deuxième campagne

Une deuxième campagne – menée aux alentour des années 1550/1570 – vit l’édification des pavillons, celle des cheminées, la mise en place des grandes lucarnes, le remodelage des espaces intérieurs, le décor de tuileaux.
La charpente d’origine paraît avoir partiellement subsisté sur cette partie et la charpente. porte de nombreuses marques d’établissement qu’il serait intéressant de relever pour bien comprendre les transformations et les ajouts.
Lors de cette campagne, il semblerait que l’on ait repris l’ensemble du pan de bois, peut-être en mauvais état, pour l’asseoir sur un haut soubassement de pierres de moyen appareil en oolithe.
Ce fut également l’époque de l’introduction de la décoration sculptée qui s’étendit non seulement aux parties nouvelles greffées mais aussi aux parties existantes.
Il s’agit d’une décoration luxuriante, très décorative, faite de godrons, d’entrelacs, de cuirs, dont l’exécution n’est pas sans intérêt. Les parties en pierre sont pour leur part de très belle qualité et la décoration – inachevée d’ailleurs – révèle un  sculpteur bien au fait de son art.

Troisième campagne :

Enfin, quelques décennies plus tard, entre 1600 et 1605, fut édifiée en arrière, une très belle tour contenant l’escalier. Construite sur plan rectangulaire, dans l’axe de la maison elle termine harmonieusement l’ensemble déjà élevé. Un fort engazonnement nous prive de ses parties basses et sans doute de l’élan que laisse entrevoir les pentes de son soubassement. Le percement de trous à feu, pour des petites pièces à feu est significatif de l’époque encore un peu troublée de la fin XVIe siècles et de ces vieilles rancœurs mal éteintes.
Là aussi, l’œuvre de pierre est remarquable et l’on ne peut qu’admirer la qualité de la modénature de la corniche et le parti élégant adopté pour amortir au niveau du toit la saillie du conduit des latrines.
Les parties hors sols de la tourelle sont en craie glauconnieuse de moyen appareil; la dimension des blocs varie de 0.41 à 1.00, la dimension la plus fréquente étant de 0.75 environ pour des hauteurs de 0.41 m. à 0.50 m.
Les assises inférieures sont en oolithe ferrugineuse de même dimension que les blocs de marne.
C’est à Henri Pellerin, alors Président de l’Association Le Pays d’Auge que l’on doit de pouvoir encore aujourd’hui admirer Roiville. Dans un article vibrant de peine contenue, il décrivit le triste état des lieux, les trous béants dans la toiture, les soubassements effondrés, les pans de bois rongés. En même temps il lançait un appel désespéré pour trouver un homme de goût, suffisamment courageux pour s’attaquer à une telle restauration. Le Docteur Vivien et son épouse, avec foi et passion s’attachèrent à cette tâche immense. Le résultat est à la mesure de leurs peines et ne  saurons jamais suffisamment les remercier de ce merveilleux cadeau qu’ils ont fait au patrimoine augeron.

3 – PIECES JUSTIFICATIVES:

1025 – 1026
Richard II et Richard III souscrivent ensemble la charte par laquelle une certaine IMMA [60] entrant en religion donne à Saint-Wandrilles deux domaines, l’un dit  de Ticheville et du Breuil-en-Auge, situés sur la Touques, avec les moulins et les prés et toutes les autres choses en dépendant, et l’autre la Croisille, sur le Lesme.
= Bibl. nat. ms. amt. 16738, planche 3.¸ FAUROUX Marie, Actes des Ducs de Normandie in MSAN., XXXVI, 1961, pp. 174-176
+ ADIGARD des GAUTRIES Jean, « Les possessions de l’abbaye de Saint-Wandrille dans la région d’Argentan aux XIe, XIIe  et XIIIe siècles », BSHAO, XXIV, 1956, pp. 22 sq.; Ferdinand LOT, Etudes critiques sur l’abbaye de Saint-Wandrille, p. 50; E.-G. LEONARD, « Les plus anciennes chartes originales d’histoire normande ou anglaise de la Bibliothèque Nationale », Normania, 8, 4-1935, pp. 427-493 (mauvaise attribution géographique)

1050
Quand Théodoric eut été par la grâce de Dieu, ordonné abbé du couvent d’Ouche, il acheta d’Ernault, fils de Guillaume Giroie, du consentement p. 29/35 de Robert son oncle et par l’ordre du comte Guillaume, la terre de Beauquencei, comme elle avait été tenue par Baudri, archer du même comte, et la partie de la terre d’Echauffour qui est située entre le Noireau et la Charentonne, et de plus les Essarts de Henri et la dôme du moulin d’Echauffour. Ernauld fit don en outre au couvent d’Ouche de la terre de Haute-Rive et de ses appartenances, avec tous ses moutiers et terres de prêtre et en outre la terre de Dorthmus [61]
Enfin, Guillaume, son frère, fils de Guillaume, dont nous venons de parler, d’accord avec son frère Giroie et ses cousins, Giroie et Foulques, donna tous les moutiers qu’il avait en son pouvoir, moyennant une forte somme d’argent, qu’il reçut de Théodoric. Un de ces moutiers est situé au Ménil-Bénard et érigé en l’honneur de Saint-Sulpice; à autre, à Roiville, en l’honneur de saint-Léger, un autre à Monnai, que tenait Robert, et de son consentement. Parmi les autres donations, on remarquait le moutier de Ternant, et dans les Essarts un moutier en l’honneur de saint-Pierre; un autre aux Augerons avec toute sa ferme, et un autre au Bois-Hébert.
« Tous ces biens furent donnés librement avec toutes leurs dîmes, et les biens des prêtres, pour le rachat des âmes des donateurs, tant par le même Guillaume que par les seigneurs de ces moutiers, savoir, Roger Goulafre de Ménil-Bernard, Herfroi de Roiville, Robert de Monnai, Herfred de Ternant, Guillaume, prêtre des essarts, Guillaume Prévôt des Augerons, Roger Faitel-de Bois-Hébert
Enfin, Guillaume, son frère, fils de Guillaume, dont nous venons de parler, d’accord avec son frère Giroie et ses cousins, Giroie et Foulques, donna tous les moutiers qu’il avait en son pouvoir, moyennant une forte somme d’argent, qu’il reçut de Théodoric. Un de ces moutiers est situé au Ménil-Bénard et érigé en l’honneur de Saint-Sulpice; à autre, à Roiville, en l’honneur de saint-Léger, un autre à Monnai, que tenait Robert, et de son consentement. Parmi les autres donations, on remarquait le moutier de Ternant, et dans les Essarts un moutier en l’honneur de saint-Pierre; un autre aux Augerons avec toute sa ferme, et un autre au Bois-Hébert.
« Tous ces biens furent donnés librement avec toutes leurs dîmes, et les biens des prêtres, pour le rachat des âmes des donateurs, tant par le même Guillaume que par les seigneurs de ces moutiers, savoir, Roger Goulafre de Ménil-Bernard, Herfroi de Roiville, Robert de Monnai, Herfred de Ternant, Guillaume, prêtre des essarts, Guillaume Prévôt des Augerons, Roger Faitel-de Bois-Héber t[62].
« Le même Guillaume donna au même monastère, pour la rédemption de l’âme d’Emma, sa mère, une terre d’une charrue située à Verneusses. Il donna en outre la moitié du revenu des moulins, d’accord avec son frère Ernauld; tout ce qu’il avait dans son domaine, la terre de Varri, et le bois de Landigou [63] ; la terre de Burvand à Verneuces, les deux pêcheries de Ternant et à Montreuil trois fours et un domaine. Ensuite Guillaume, fils de Vauquelin du Pont-Echanfrei donna l’église de Sainte-Marie et tout ce que le prêtre Osbern tenait en sa possession, avec la dîme du droit de péage; la dîme des moulins et des charrues qu’il avait là et ailleurs ou tout ce qu’il pourrait avoir; il y a jouta ce qu’il possédait à Roiville ».
=¸ IND.: VITAL Orderic, Histoire de Normandie par Orderic Vital, moine de Saint-­Evroul, publiée pour la première fois par M. GUIZOT (Traduction de Louis Du Bois), Caen, Mancel, 1826, II, pp. 35-37; VITAL Orderic, Historiae ecclesiasticae libi tredecim… Emandavit Au­gustus Le Prevost, Préface de Léopold Delisle, Parissis, 1840, II, pp. 35-37.

1082
FAUROUX 234  1082
Guillaume, « prince de Normandie », confirme les donations faites au monastère de Saint-Wandrille par ses prédécesseurs, son aïeul Richard II et son père Robert, du temps des abbés Gérard et Gradulphus :
Les églises de Brionne et les dîmes de ses terres données par Guillaume d’Arques… Les églises de Chambois, Courbépine, la dîme de Bosguérard, la moitié de Béthencourt…
Transcription sous forme de notices des libéralités suivantes :
… Ticheville, le Breuil-en-Auge sur la Touques et la Croisille-sur-le-Rou-loir par la moniale IMMA [64]
= A.- Pancarte rédigée probablement entre 1082 et 1087. Bibl. Nat. ms. lat 16738, pl. 6.
= B.- Copie collationnée du 14 janvier 1664 par Lemansel. AD 76. 16 h. non class. provisoirement carton I.
EDIT.: Ferdinand LOT, Etudes critiques sur l’abbaye de saint-Wandrille, p. 90, n° 40 (d’après A.); Marie FAUROUX, Actes des Ducs de Normandie in MSAN., XXXVI, 1961, pp. 450 sq.;
+ ADIGARD des GAUTRIES, « Les prénoms scandinaves en Normandie de 911 à 1066 », Ann. de Norm., p. 385, n° 1. –  E.-G. LEONARD, « Les plus anciennes chartes originales d’histoire normande ou anglaise de la Bibliothèque Nationale », Normannia, 8, 4-1935, pp. 430, n° 9.

1215, sept. – Courson, Bellou, Bellouet, Genneville, Familly, etc.
Jourdain du Hommet, évêque de Lisieux donne au chapitre toute la dîme des blés des deux prébendes de Nonant, deux gerbes dans la paroisse de Lasson, le patronage et les grosses dîmes des deux portions de Notre-Dame-de-Monnay, de Notre-Dame-de-Courson, de Saint-Léger-de-Réville, de Saint-Saturnin-de-Roiville, de Saint-Pierre-de-Bellouet, de saint Sulpice de la Goulafrière, de Saint Ouen de Genneville, de Sainte Marguerite des Loges, de Saint-Jean-de-Familly, de sainte Cecile de Beuvillers et de Notre Dame de Villerville, en se  réservant le droit d’instituer dans ces paroisses les vicaires perpétuels, et oblige le chapitre à donner, sur le revenu de ces bénéfices, 100 livres par an aux dits clercs ou chapelains de la cathédrale, nommés Douze-Livres, sous la condition qu’ils y assisteraient à tout l’office. Il donne au chantre, 10 livres par an en deux termes, sur le revenu de l’église de Saint-Aubin-de-Canapeville, au doyenné de Vimoutiers, avec ce qu’il avait retiré des moines de Jumièges, tant en vassaux qu’en terres, bois et pâturages; et accorde au trésorier le patronage de l’église de Notre-Dame-de-Bellou.
Sancte matris ecclesie filliis universis ad quos presens scriptum pervenerit, Jordannus, Dei gratia Lex. episcopus, salutem in Domino. Cum ecclesie prelatos decceat ad amliandum Dei ministerium et in ecclesiis, quibus presunt Deo ministrantibus cura propiere diligenti, ut habeant unde possent convenienter sustentari et sic possint cum propheta dicere: Domine, dilexi decorem domus tue, ad honorem Dei et ecclesie Lexoviensis, cui voluit quandiu sibi placuerit nos precesse, subscripta beneficia et suscripto modo ministranturis in ea cononicis et per gratiam ministraturis conceda duximous et donanda: videlicet bladum de duabus prebendis de Nonant, duas gerbas ecclesie de Lachon, patronatum mediatis ecclesie Bellarie de Monnay et patronatum alterius medietatis, quam Guillelmus Goulafre mihi elemosinavit et donavit, et patroatum ecclesie Beate Marie de Courson. Et Guillebert Villard, quem Guillermus de Tonnencourt mihi elemosinavit et donavit cim omni servitio et redditu quem eidem Willermo debedat. Et patronatum ecclesie Sancti Leodegarii de Revilla, et patronatum ecclese Sancti Saturnini de Boevilla (sic), et patronatum ecclesie de Bellouet, et patronatum ecclesie Sancti Sulpitii de Goulafriera, et patronatum ecclesie Sancti Audoeni de Quincquevilla, et quinque sextaria avene que Aelina de Maris percipiebat in dicta ecclesia per manum capellani ejusdem ecclesie, et patronatum ecclesie Sancte Margarete de Logiis, et patronatum ecclesie Sancti Johannis de Famileio, et patronatum Sancte Cecile de Beuvillier, et patrobatum ecclesia de Villervilla…Preterea concessimus in augmentum  cantorie decem libras in ecclesie de Canaoevilla in festo Sancti Michaelis et in Ascensione Domini percipiendas annuatim, et ca que recuperavimus ab abbate et monachis Gemeticensibus, tam in hominibus quam in terris, nemoribus et pasturis.- Pretera concessimus thesaurarie patronatum ecclesia Sancte Marie de Bellou, videlicet ad unum cereum perpetuo inveniendum. Que omnia suprascripta et perpetue robur obtincant firmitatis in scriptis redigenda et sigili nostri appositione duximus roboranda. Actum aprud Lexovias, anno verbi incrnati millesimo ducentesimo quinto decimo, mense septembrre ».
=¸ EDIT.: LE PREVOST Auguste, Mémoires et notes de M. Auguste Le Prévost pour servir à l’histoire du département de l’Eure, recueillis et publiés… par MM. Léopold Delisle et Louis Passy, Evreux, Hérissey, t. III, 1869, p. 23.
+ IND.: Cart Lexov. (?) cité par Noël DESHAYES, Mémoire pour servir dans FORMEVILLE, t.II, p.91

1223, Roiville
Charte par laquelle Galeran, fils de Nicolas de Roiville (Roevilla), du consentement de Barthélémy, son frère, confirme à l’abbaye de Silli, la donation que leur a faite Raoul de Ternant, de tout le tènement de Ternant, de celle de Mathilde sa mère et d’Emma, son aïeule, et reçoit en récompense, 30 s.t.
= AD. 61. Abbaye de Silli, H. 1711.

1242 – Royal-Pré
Voir le cartulaire de cette abbaye dont les pièces les plus anciennes semblent remonter à 1242.  Il se trouve dans le fonds des archives de l’Hôpital de Honfleur : Cricqueville, Mesures : perches, pâturages, Angoville, Bastebourg, Dozulé, Clos du Mont-Gargan à Cambremer, Nicolas Jean, sieur de Bellengreville et de Crèvecoeur, Roncheville, Putôt, La Cressonnière, Fief du Mesnil, à Brucourt; famille Bence, Cricqueville et le Breuil; Mardilly, Royville -Roiville; etc.
= Archives Hôpital de Honfleur Série H. Suppl. 1607.- B. 34

1261.
SAUVAGE VIII  1261, octobre
Fouques, évêques de Lisieux, donne au chapitre de Lisieux les dîmes de Roiville, réserve faite des droits de l’abbaye du Bec, du prieuré de Saint-Cyr-de-Friardel, de l’abbaye de Sainte-Marguerite-de-Vignats et de son droit propre à la nomination du vicaire.
Carta F(ulconis), episcopi, super appropriatione decimarum ecclesie Saincti Saturnin de Raucavilla.
Universis Christi fidelibus presente litteras inspecturis, Fulco, divina permissione Lexoviensis episcopus, salutem in Domine Jesu Christo. Noverit universitas vestra non concessisse et appropriasse capitulo Lexoviensi omnes decimas frugum ecclesie Beati Saturini de Raucavilla, un suos usus proprios convertendas, salvis tanem viris religiosis abbati et conventui de Becco Helluyni et canonicis Sancti Circi de Friardel ac monialibus Sancte Margarite portionibus, quas is eisdem decimis percipiunt et percipere consueverunt ab antiquo, toto altalagio cum manzeio et terris elemosine vicario, qui pro tempore fueri in dicta ecclesia, remanente. Nos vero collationem vicarie dicte ecclesie nobis et successoribus nostris in posterum retinemus. In cujus rei testimonium presens scriptum sigilli nostri munimine fecimus roborari. Actum anni Domini m° cc° lxj°, mense octobris.
= B.N. m.s. latin 5288.
EDIT.: SAUVAGE René-Norbert, Fragments d’un cartulaire de Saint-Pierre de Lisieux dans Etudes Lexovienne, III, 1928, p. 336.
+ IND.: Gallia Christiana, t. XI, p. 783 (cité par Louis DUVAL, Rapport sur l’orthographe.., pp. 80-81).

13..
Fragment d’un inventaire du chartrier de l’abbaye de saint-Evroul: Litterae Ricardi Pantoul, de Roevilla et fratris sui; – Guidonis de Gaceyo, de hiis que habet prior de Nione. Item confirmationis ejusdem pro hominibus de Collemer.- Littera domini Philippi de Cohardon, domini de Cohardon, de XX libris annui redditus pro R. de Cohardon, marito suo.- Litterae de Mauritania, de Domo Maugis, Marchenvilla, Montlicent, Loigné, Poilié, Charençai, Aquila, omnes in eodem locule, sive in eâdem thecâ.- Littera Stephani prepositi de Mauritania, super XXV s. de foagio de Mauritania. Littera Willelmi, de Doo-Mangis, Cathalaunensis episcopi, de LX solid in molendino de Domo-Maugis, prioris et fratrum de Kantarabia de quodam virgulto;- Philippi de Castro Gonterii, domini de Domo-Maugis de porta prioratus de Domo-Maugis.-….Aquile. Petri de Logis, de LX solidis in preposittura de de Aquilâ.- Garnevilla. lettre de gaigne de pors pris en la forêt de Breteuil.- Noier, Sap-Andrey, Saint-Martin-le-Heugon, le Doit-Ertu, saint-Nicolas, Hauterive, Bauquençay,Augeron, Goulafrière, Essarz, Auguese, Hamel, Aquilavilla, Altifagum, Novum mercatum, Noion, Arnulfus.- Transcripta privilegiorum et aliarum litterarum sub sigillo episcoporum Sag. Lex. et archiepiscoporum Roth. quere in cofro super almariolum.
= AD. 61. Abbaye de Saint-Evroul, H. 553.

1453
Accord entre Marie L’Arçonneur, dame de Médavy, Roiville et Aubry-le-Panthou, et les abbesse et religieuses d’Almenêches, en présence de Gilles de Vaubourg, écuyer au sujet d’une exécution faite par celle-ci, sur la terre et le moulin de médavy, paiement d’une rente de 24 sous.
= AD. 61. Abbaye d’Almenêches, H. 369.

1455, février (n. st.)
Sentence de Jean Mallet, lieutenant du bailli d’Alençon, qui ordonne que le procès soutenu par les religieux de l’abbaye de Silli contre noble dame Marie Larçonneur, dame de Roiville et d’Auberi, au sujet d’une exécution sur elle requise en vertu d’un titre de vente hérédital de 100 s. ts. sera jugé aux assises d’Argentan parce que « icelle cause touche et regarde noblesse de fieu ».
= AD. 61. Abbaye de Silli, H. 1403.

1654, 29 septembre
Fief du Mesnil en Roiville. Vente dudit fief relevant du Roy, aux charges des rentes de sa majesté, aux termes des aveux du fief de Roiville et du Mesnil de Royville par Olivier le Sec, écuyer, sieur du Parc, aux frères Des Hayes, écuyers, sieurs du Parc, moyennant 4.726 livres
= Arch. Orne. A 180. Transcr. X. Rousseau.

1666
GENERALITE d’ALENCON
Election d’Argentan
259
Jean des Hayes, sieur de Fissemont, à Roiville; François des Hayes, sieur du Mesnil; Jean des Hayes, sieur de Boisbrun, à Saint-Germain de Montgommery; issus de Jean des Hayes,anobli en 1596, portent de… au soleil d’or avec une fleur de souci au-dessous.
261
Jacques Gouhier, sieur de Fresneui-le-Samson, à Fresnei-le-Samson; Alain Gouhier, sieur de Fontenai et Bezion, à Fontenai; Robert Gouhier, sieur de Roiville, à Roiville; Pierre Gouhier, sieur des Champeaux, aux Champeaux; Philippe Gouhier, sieur de la Bonnerie, à Camembert; Louis Gouhier, sieur du Chesnay, à Saint-Léger-des-Arrassis; Jacques Gouhier, sieur de Huberdière, aux Champeaux; tous de la même famille, portent de gueules à trois roses d’argent, 2 et 1; le comte de Caraval-Gouhier, chevalier des Ordres du Roi, demeurant au bout de la Rue des Francs-Bourgeois, à Parois, proche de la place Royale, dont le fils a épousé la fille unique de M. le Provost-de-Château-Thierry, et la demoiselle sa soeur, le fils de M. de Châteauneuf, ministre et secrétaire d’Etat; M. le comte de Vauconcourt-Gouhier, lieutenant -général des armées du roi, demeurant proche Troye, en Champagne; ceci est par M. d’Hozier écrit au bas des armes de M. des Champeaux, en 1697 (maintenus)
= GRAVELLE-DESULIS.- « Recherche de la noblesse d’Alençon faite par de Marle », Annuaire de l’Orne, 1865, pp. 285-296; 1866, pp. 254-309; 1867

1668, 23 octobre
Vente par Jean et François Des Hayes, frères, écuyers, sieurs du Parc, à Pierre Noël, sieur de Grateaux, demeurant à Croustes (Crouttes), de 6 acres en herbage, à prendre dans le Parc des Ferrières, pour 7.100 livres.
= Arch. Orne. A 180. Transcr. X. Rousseau.

1668, 23 octobre
Echange et contre échange par lequel Jean et François Des Hayes, frères, écuyers, sieurs du Parc, donnent ledit fief du Mesnil en Royville, avec charges, s’il s’en trouve, à Philippe Des Hayes, écuyer, qui leur donne en contre-échange celui de Physemont (Phisemont), relevant du baron de Mailloc.
= Arch. Orne. A 180. Transcr. X. Rousseau.

1670
Quittance donnée par Georges Dumesnil, écuyer, sieur de saint-Denis, tuteur des enfats de feu Pierre du Rioult, sieur de Champosoult, aux religieuses de Saint-Antoine de Domfront, de la somme de 300 livres, sans préjudice de ce qui est dû par le sieur de Quincey.
= AD. 61. Prieuré des Bénédictines de Vimoutiers, H. 4765.

1671, 13 février
Reconnaissance par les religieuses de Saint-Antoine de Domfront, comparantes par sœur Renée Le Mercier, supérieure, sœur Catherine Le Blanc, sous-prieure, sœur Françoise de Saint-Germain, dépositaire, sœur Claude Philippe et sœur Marie de Cherencé, discrètes de la rente de 300 livres qu’elles doivent à Pierre de Riouly, écuyer, sieur de Champosoult, héritier de messire François de Sanson, chevalier, seigneur de Saint-Denis, dont elles s’étaient chargées, à l’acquit du comte et de la comtesse de Quincey, lesquels s’étaient obligés de faire cette rente audit seigneur de Saint-Denis, par contrat du 2 novembre 1658.
= AD. 61. Prieuré des Bénédictines de Vimoutiers, H. 4765.

1671
Assemblée de parents, devant Jacques Le Vayer, lieutenant en la sénéchaussée et siège présidial du Mans, pour la nomination de curateurs aux biens de Gilles et Marie de Rioult, enfants mineurs de feu Pierre du Rioult, sieur de Champosoult, et damoiselle Marie Dumesnil sa femme, à savoir, Jacques de Saint-Denis, écuyer, sieur de Verveines, Jean-Antoine de Saint-Denis, écuyer, sieur de la Touche, Charles de Saint-Denis, écuyer, sieur de Vaugoust, Louis du Plessis, écuyer, sieur des Landes, Pierre Dumesnil, curé de la Ferrière, Abel Dumesnil, écuyer, sieur de Coulombel et Georges de Saint-Denis, après avoir fait appeler François Le Maire, écuyer, sieur de Courdelain, oncle desdits mineurs, qui a été nommé curateur.
= AD. 61. Prieuré des Bénédictines de Vimoutiers, H. 4765.

1679, 16 mars
Aveu au Roy par Philippe Des Hayes, écuyer, sieur de Bayville (Biéville) et du Mesnil de Roiville, conseiller du Roi au bailliage et vicomté d’Orbec. du fief du Mesnil en Roiville, relevant par 1/8 de fief. Il le possède par acquêt d’Olivier Le Sec, écuyer, sieur du Parc, représentant le droit par acquêt de Jacques Gouhier, écuyer, sieur de Fresnay-le-Sauxon (Frenay-le-Samson), lequel le possédait au droit de Pierre Riou, écuyer, sieur du Mesnil, et s’étend ledit fief en la paroisse dudit Royville et environs auquel il y a domaine fieffé et non fieffé, maisons et édifices, droictures et coulombier à pied, garennes et pescheries en la rivière de Vie, droits honoraires en la paroisse de Royville.
= Arch. Orne. A 180. Transcr. X. Rousseau.

1681
Sentence de Jacques Paynel, lieutenant général au bailliage d’Alençon pour les vicomtés d’Exmes, Argentan et Trun, qui condamne Jacques Poirier, marchand, à payer à Pierre Cordier, sieur de la Goupillière, fermier du fief de Belle-Etoile, en la paroisse de Roiville, les droits de treizième.
= AD. 61. Abbaye de Belle-Etoile, H. 369.

1734 – Roiville
Copie des pleds et gages plèges du plein fief de haubert, terre et seigneurie de Roiville, appartenant à haut et puissant seigneur messire Jean-René, marquis d’Osmont, chevalier, seigneur et patron de Roiville, Aubri-le-Panthou, la Frénaie-Fayel, le Ménil-Froger, tenue en son manoir seigneurial dudit lieu par André Jouanne, avocat au Parlement de Normandie, sénéchal de ladite seigneurie. Noblement tenants. La terre et seigneurie d’Orval tient un quart de fief de chevalier, possédé par messire Gédéon Aubert, chevalier, seigneur de Beaumont, Beuville et Camembert, par acquêt.- L’aînesse de la Bourdonnière, contenant 18 acres, dont les rentes ont été amorties par contrat du 13 novembre 1658, en sorte qu’elle n’est plus sujette qu’en foi et hommage, reliefs, treizièmes, aides féaux, coutumiers, regards de mariage, service de prévôté, comparance aux plaids et gages-pleiges, cour et usage, ban du moulin, amenage du tournant, curage des bieux, réparation de la motte après la première perche faite par le seigneur, corvées de bêtes aux trois saisons accoutumées, quand il y en a, tirantes et gisantes et à tous autres droits et devoirs. Aîné, J.-B. Pérain, ayant épousé damoiselle Anne-Jacqueline Gravelle, fille de feu Pierre Gravelle, sieur du Chauvin.- L’aînesse Pilet contenant 19 acres, dont sont aînés les héritiers  de jean Cordier, prêtre, sujette payer rente par chacun an à saint-Michel 19 s., à Noël, 4 chapons, 2 gélines à pâques, 40 oeufs, aider à épandre le fumier, émelonner, botteler, emmener et tasser les foins, aider à cueillir les pommes et les poires du domaine non fieffé, avec tous les autres droits ou devoirs.- L’aînesse du Verger, contenant 17 acres; aînés, Claude Duval ayant épousé Françoise le castel;- le tènement guillemette Berthelot ou de Giffard, 14 acres; le tènement des Fermes, 5 acres; le tènement des Gravelles, 22 acres, sujet au droit de rentes envers Antoine Gouhier, sieur du Chauvin; le tènement de la Mare, 7 acres; – le tènement du val-Vauthier; le tènenemnt des Becquis, 5 acres.
= AD. 61. Abbaye de Belle-Etoile, H. 370

1740 Roiville.
Mémoire pour les religieux de Belle-Etoile où il est dit qu’ils sont possesseurs du fief de Roiville en vertu d’une charte de donation de 60 sous de rente, 2 chapons, 4 gélines et 60 oeufs, faite en 1280: « Ils ne voyent point de possession ancienne de ce fief; mais par l’advis qu’un particulier leur donna en 1680, qu’ils auroient ledit fief en ladite paroisse, dont il avoit bonne congnoissance par la copie de ladite donation qu’il avoit et que plusieurs contracts s’estoient passés de sa congnoissance des terres relevant de la dite sieurie de Belle-Etoile, si on luy en vouloit faire un bail pour plusieurs années, il feroit tenir les pleds et restabliroit ledit fief qui s’estoit anéanty; ce qui ayant esté fait, il fit termer et tenir les gages plèges en 1681 et 1685 sans aucun contredit ni opposition d’aucun seigneur, et singulièrement du seigneur de Royville, qui a la grande main en ladite paroisse, lequel estant adjudicataire, par décret, depuis 20 ans du fief et terre de Royville, n’est point fait mention dans son adjudication des fiefs de Fresné-le-Samson, de Ménil-Gonfré ny de celui de Belle-Etoile tous fiefs de ladite paroisse de Royville ».
= AD. 61. Abbaye de Belle-Etoile, H. 369.

1760 – Roiville
Procès: Anne Legrand, femme Saget, contre la dame Andrieu, et Pierre Lambert, sieur de Saint-Mars, pour lui et Thomas de Bardouil, sieur de Soyeuse, l’un et l’autre ayant épousé les filles de Marc Gouhier, sieur de Royville.
= Arch. SHL. BC 603. 15 pièces.

4 – NOTES BIBLIOGRAPHIQUES:

PANTHOU Robert, « Panthou dans la toponymie normande », Cahiers Léopold Delisle, XXVIII, 1979, fasc. 1-2, pp.17-23

Aubry-le-Panthou: Guillaume Pantol (Orderic Vital, liv. V.)
« Au XIIIe siècle le fief d’Aubry-le-Panthou appartient à la famille de Bailleul. Ensuite, au début du XVe siècle (1409), il passe des Larçonneur aux Médavy. En 1588, Françoise Roussel (de Médavy) épouse (le 7 janvier) Antoine Osmont « auquel elle apporta pour toujours Aubry » (DES DIGUERES Victor, Familles illustres de Normandie. Etude historique et généalogique sur les Rouxel de Médavy-Grancey, Paris, 1870, p. 34

ROUSSEAU Xavier, Notes dactyl., s.d.
« A la veille de la révolution, la paroisse de Roiville était partagée en trois fiefs: °.- Roiville, proprement dit. – Belle-Etoile (déjà constitué en 1280). 3°.- Le Mesnil de Roiville, qui était un 1/4 de fief relevant du roi sous Argentan. Voici le nom des possesseurs connus:

1°.- Pierre Riou, écuyer, sieur du Val, demeurant à Champosoult, que nous croyons être le procureur du roi en la vicomté d’Argentan, d’une famille anoblie en 1596.
Armoiries : d’argent à l’aigle à deux têtes éployée de sable.

2°.- Pierre Gouhier, écuyer, sieur de Fresnay le Sauxon (le Samson)
Armoiries : de gueules à 3 roses d’argent, posées 2 et 1.

3°.- Olivier Le Sec, écuyer, sieur du Parc, demeurant à Réveillon, anobli en 1601, qui le 29 septembre 1654, pour le prix de 4727 livres, vendit le Mesnil à:
Armoiries : D’azur à un chevron d’or accompagné de 3 besants d’or, 2 et 1.

4°.- Jean et François Des Hayes, écuyers, issus de Jean, anobli 1596, qui avait épousé en 1626, Florence-Anne Bernart, et était seigneur et patron de Fresnay-le-Samson, conseiller du roi, lieutenant général civil et criminel en la vicomté d’Exmes. Les deux frères, le 23 octobre 1668, cédèrent le fief du Mesnil à:

5°.- Maitre Philippe Des Hayes, sieur de Bayville (Biéville), conseiller du roi, assesseur au bailliage et vicomté d’Orbec, demeurant en la paroisse de Notre-Dame-de-Courson, qui, en échange leur abandonna le 1/4 de fief de Phisemont, sis à Saint-Martin-de-Mailloc.
Le lendemain, 24 octobre, le nouveau maître du Mesnil de Roiville vend, crée et constitue à fin d’héritage perpétuel au bénéfice de son gendre, Thomas Le Cornier, sieur de la Toutinière, conseiller du roi, receveur général des Gabelles de la généralité d’Alençon et à demoiselle Marie Des Hayes, son épouse, la somme de trois cents livres tournois de rente hypothèque, au denier dix-huit, que le sieur de Bayville consent sur luy estre prise, cueillie et levée, chacun an sur ses biens meubles et immeubles. Et fur le constitution ainsy faite par ledit sieur de Bayville au profit du sieur de la Toutinière

Aux Archives de l’Orne, série A, la liasse 180 contient l’aveu que le 16 mars 1679, maistre Philippe Des Hayes rendait au roi pour le fief du Mesnil. On y trouve l’origine de la propriété, les noms des trois premiers seigneurs que nous citons et la désignation du fief « sis en la paroisse de roiville et environs, auquel il y a domaine fieffé et non fieffé, maisons, édifices, droictures, coulombier à pied, garenne et pescheries en la rivière de Vie, droits honoraires en la paroisse de Roiville, jardins, près, herbages, terres labourables et non labourables, d’une contenance de cinquante acres.

6°.- Jean-Baptiste Des Hayes, fils de Philippe, et son héritier en partie, recueillit au décès de ce dernier le fief du Mesnil et comme son père connut des embarras d’argent. Aussi, le 17 octobre 1719, vendit-il, moyennant 7.500 livres à Charles-Henry-Guy de Bonnechose, seigneur et patron du Mesnil-Germain, l’herbage du Mesnil, d’une contenance de 10 à 11 acres, borné par le manoir seigneurial du Mesnil, le chemin de Vimoutiers et la rivière de Vie. Cet herbage allait passer par de nombreuses mains; il vient de faire retour au possesseur du Mesnil.
Jean-Baptiste vivait encore en 1696.
Armoiries : D’azur à un soleil d’or en chef et un souci aussi d’or tigé et feuillé de mesme en pointe.

7°.- Les Gouhier convoitaient ce fief qui avait appartenu à leur famille [65] et se trouvait si proche de Fresnay-le-Samson; ils l’acquirent à une date inconnue [66]
Adrien qui en est pourvu dès 1758, était né en en 1665 et avait épousé Marie-Magdeleine d’Escorches, née en 1702. Celle-ci, veuve en 1736, fit en 1737 profession au monastère des Clairets () où elle mourut en 1753.

8°.- Leur enfant unique, une fille, Marie-Magdeleine Gouhier, prit pour mari en 1725, Charles du Merle, né à Lavrigny en 1689, qui en 1710 servait comme cornette au régiment de Rohan Dragons et du fait de sa femme, devint seigneur du Mesnil et de Fresnay-le-Samson. De son propre chef, seigneur de Blancbuisson (Saint-Pierre-du-Mesnil, Eure), où il fixa sa résidence et en 1730 réalisé des travaux considérables; les noms des époux se lisent encore en façade du château. Quatre fils et cinq filles étaient nés de cette union.

9°.- Ce fut le dernier garçon, Charles-Gabriel du Merle, baptisé en 1732, qui hérita de Fresnay-le-Samson et sans doute aussi du Mesnil.
Armoiries : De gueules à 3 quintes feuilles d’argent posées 2 et 1.

Le manoir, dans son état actuel, présente deux époques de construction.

La tour arrière, bâtie en pierre et ayant vue sur la rivière, paraît antérieure à la guerre de Cent Ans; elle s’accompagnait d’une habitation. Cette tour était un élément défensif, commandant en rive droite de la Vie, le chemin antique de Sées à Lisieux par Exmes; alors qu’en rive gauche, la garde était assurée par le Fort-Fresnay (sur Fresnay-le-Samson) dont il reste des vestiges importants.

Les documents que nous citons n’indiquent jamais lesquels des seigneurs résidèrent ici. On se l’explique. La forteresse, à la libération du territoire (1449), avait perdu son intérêt stratégique; le domaine, modeste (50 acres) était d’un revenu insuffisant, ordinairement son possesseur était nanti de quelque autre fief plus glorieux qu’il habitait; et même il obtenait souvent un office de judicature qui le retenait à la ville. Alors, le Mesnil était déchu en ferme et mis en location.

Cependant, il a été habité noblement, au moins par ses bâtisseurs que nous soupçonnons être les prédécesseurs d’Olivier Riou et peut-être Guillaume et Bonaventure Gouhier, frères et écuyers, dits expressément habitant Roiville, lesquels, en 1522, se permirent de « s’emparer du bénéfice de la seigneurie et paroisse dudit Roiville, d’en chasser maistre Jehan Le Petit, paisible curé. Is furent appelés pour ce fait le 12 novembre de cette dite année aux assises d’Argentan et Exmes, devant noble homme Michel Avesgo, écuyer, licencié en lois, lieutenant particulier de Monsieur le bailli d’Alençon, ès vicomté d’Argentan et Exmes. Le dit Le Petit déclara qu’il avait été nommé à la cure par feu noble et vénérable maître Robert Rouxel et par deffunct messire Rouxel, chevalier, seigneur de Médavy, tous deux frères audit Allain, enfants et héritiers de feu messire Pierre Rouxel, chevalier, possesseur indiscutable de ladite seigneurie de Roiville. En conséquence, le prêtre demandait à être maintenu dans sa cure. Et il obtint satisfaction ».

Autres notes:

« De MAGNY cite Christophe Gouhier qui en 14.2(?), épouse Isabelle de Rouxel de Médavy; il acquit la terre de Roiville de Pierre Rouxel, seigneur de Bretel et de Royville. Il fut inhumé le 4 septembre 1504 dans l’église Saint-Saturnin de Roiville.

L’un de ses fils, Guillaume, est l’auteur de la branche de Roiville.

Le 15 avril 1626, François Gouhier, écuyer, seigneur et patron de Fresnay-le-Samson, conseiller du roi, lieutenant civil e  criminel au bailliage d’Alençon pour les vicomtés d’Exmes et d’Argentan, fils de Charles Gouhier, écuyer, sieur de la Bretonnière, épousait demoiselle Françoise Florence Bernard, fille du seigneur de Courménil.
Ils n’eurent pas d’enfants.

Le fief passa à son neveu, mais resta dans la même maison.

Jacques Gouhier était seigneur du Mesnil en 1696 [67]
Les faibles dimensions du manoir laissent à penser que le seigneur ne l’habitait pas d’une manière constante. Il est cependant certain que ce fut un Gouhier qui le construisit.

La seule mention expresse que je trouve du fief du Mesnil en Roiville concerne François Gouhier, écuyer, seigneur et patron de Fresnay-le-Samson, Conseiller du Roi, lieutenant ancien civil et criminel au bailliage d’Alençon pour les vicomtés d’Exmes et d’Argentan, fils de Charles Gouhier, écuyer, sieur de la Bretonnière, qui le 15 avril 1636 épousait Florence Bernard, fille du seigneur de Courménil. Ils n’eurent pas d’enfants.
Comment le Mesnil était-il venu aux Gouhier ? Il y a deux manières possibles – je ne sais trancher, ne possédant de nobiliaire complet.

Je constate:
1°.-  qu’en 1482 (?), Christophe Gouhier épousait Isabelle de Rouxel de Médavy (voir ci-dessus)…..
2°.- Guillaume Larconneur, écuyer, sgr. de Roiville et de Médavy, capitaine des villes et château d’Argentan, fut tué à la bataille de Verneuil. Sa fille et héritière, Marie, épousa en premières noces, Alain de Vieuville et en deuxièmes noces Jean Rouxel.
Je suis donc incertain sur la manière dont les Gouhier acquirent le Mesnil. Peut-être au moment où le fief fut partagé.

5 – BIBLIOGRAPHIE:

ADIGARD 1956.
ADIGARD des GAUTRIES Jean, « Les possessions de l’abbaye de Saint-Wandrille dans la région d’Argentan aux XIe, XIIe  et XIIIe siècles », BULL. SOC. HISTORIQUE ET ARCH. DE L’ORNE, XXIV, 1956, pp. 22 sq.

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BEAUREPAIRE François de, Les noms des communes et des anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, Picard, 1979.

Catalogue 1870.

Catalogue d’un Bibliophile Bourguignon (Claudin, 1870), p. 106, art. 950.
+ IND.: Arch. SHL. NE. 23.2. Vimoutiers, 4. Roiville. (note ms. au crayon de la main de Ch. Vasseur: 64h1)

Château
« Château en bois – Motte entourée de fossés au Sud-ouest de l’église – Xe – XIe siècle », Bull. mon., II, p. 251.

COTTIN Michel, « Le Mesnil de Roiville », PAR, 43, N° 12, Décembre 1993, pp. 21- 26, ill.
COTTIN Michel, « Roiville et le Manoir du Mesnil de Roiville »,  BULL. SOC. HISTORIQUE de VIMOUTIERS n° 23, 1993 (Février 1994), pp. 26-39, ill.

DETERVILLE 1982.

DETERVILLE Philippe, Le Manoir du Mesnil de Roiville dans Grands et Petits Manoirs du Pays d’Auge, Condé-sur-­Poireau,

Corlet, 1982, 25 x 33, 312 p., ill. couv. ill.pp. 156-158
logis modifié,  décor de godrons,  portes jumelées au centre, cheminé aux extrémités du logis, tourelle d’escalier dans l’axe des portes, pavillons en saillie, toits en hache,

DETERVILLE 1993.
DETERVILLE Philippe, « Après vingt ans d’oubli, il a retrouvé son faste d’antan: Le Mesnil de Roiville », Maisons Normandes, N° 16, Avril/Mai 1993, pp. 22-28, ill.

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DOUARD Christel, DUCOURET Jean-Pierre, MENANT Marie-Dominique, RIOULT Jean-Jacques et al., Le Manoir en Bretagne, Paris, Imp. Nationale – Cahiers de l’Inventaire, 1993, 21 x 27, 348 p., 362 ill.

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Louis DUVAL, Préfecture de l’Orne. Rapport sur l’orthographe des noms de communes du département de l’Orne, Alençon, A. Herpin, 1903, p. 10-11:

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ETIENNE-STEINER Claire, « Le manoir d’après les aveux à la Chambre des Comptes de Normandie (XVIe – XVIIe siècles) », Histoire de l’Art, n° 9/10, 1990, pp. 55-61

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FAUROUX Marie, Actes des Ducs de Normandie in MSAN., XXXVI, 1961
acte de 1025-1026 concernant le domaine d’Imma à Ticheville.

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FORMEVILLE Henry de, Histoire de l’ancien évêché-comté de Lisieux – comprend: Introduction à l’Histoire de l’Evêché-Comté de Lisieux. Les Mémoires de Noël Deshays. Les Huguenots et la Saint-Barthélemy à Lisieux. Quatre appendices comprenant la Table du Cartulaire de l’Evêché, les Rôles des Fiefs de la Vicomté d’Auge, de Pont-Authou et Pont-Audemer, d’Orbec, etc., Lisieux, E. Piel, 1873, 2 vol., In-4°, 11-dcliii et 419 p.

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LE BOEUF François, « Les manoirs du canton de Sablé (XVe-XVIe siècles », Histoire de l’Art, n° 9/10, 1990, pp. 43-55, ill.

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LE HARDY Gaston, Un gentilhomme normand au XIe siècle (Guillaume Pantol ou Pantou) dans MSAN, XXVI², Novembre 1869, pp. 735-746
« dîme des moulins de Roiville donnée à l’abbaye de Saint-Evroult pour la fondation du prieuré de Noron. »

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LEPELLEY René, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau/Caen, Corlet/Presses Universitaires de Caen, 1993, 140×220, 278 p.

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LE PREVOST Auguste, Pouillés du diocèse de Lisieux, recueillis et annotés, Caen, A. Hardel, 1844, In-4°, 100 p.
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LE PREVOST Auguste, Mémoires et notes de M. Auguste Le Prévost pour servir à l’histoire du département de l’Eure, recueillis et publiés par MM. Léopold Delisle et Louis Passy – Table des abbayes et des prieurés, des léproseries et des chapelles, des fiefs, des manoirs, des cours d’eau et des noms de lieux anciens, dressée par M. A. Chassant, 3 vol. Evreux Hérissey, 1862-1869-1869, in-8°, XXXV-576, 632, 582
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LE PREVOST Jean, Les Vies des Saints Patrons du Diocèse de Lisieux, Lisieux, J. A. Du Ronceray  s.d. (c. 1740), In-16, 275 p.

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LOT Ferdinand, Etudes critiques sur l’abbaye de Saint-Wandrille avec 9 phototypies hors texte, Paris, 1913, p. LXXVIII et 105.

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MANNEVY Yvonne, « Sortie (des Amis de L’Aigle) du 26 juin 1988 », Les Amis de L’Aigle, bull., n° 15, juin 1989, pp. 17-24, ill.

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MORLET Marie-Thérèse, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule, v. III, « Les noms de personnes contenus dans les noms de lieux », Paris, CNRS, p. 369b s.v.

MUSSET 1945.1.
MUSSET Lucien, « Notes pour servir d’introduction à l’histoire foncière de la Normandie. Les domaines de l’époque franque et les destinées du régime domanial du IXe au XIe siècle », BSAN, XLIX, 1942-1945, pp. 7-97
MUSSET 1955.30
MUSSET Lucien, « Contribution à l’étude toponymique de l’habitat dispersé en Normandie », BSAN, LII, 1952-1954 (1955), pp. 297-302
MUSSET 1961.83.
MUSSET Lucien, « Sépultures franques rue Saint-Saturnin, à Avranches », Revue de l’Avranchin, t. XXXIX, n° 228, septembre 1961, pp. 105-108; BSAN, LVI, 1961-1962 (1963, pp. 683
MUSSET 1982.246.
MUSSET Lucien, Signification et destinées des domaines excentriques pour les abbayes de la moitié septentrionale de la Gaule jusqu’au XIe siècle dans Sous le règne de Saint-Benoît, Genêve, Droz, 1982, pp. 167-182.
MUSSET 1982.251.
MUSSET Lucien, Signification et destinées des domaines excentriques pour les abbayes de la moitié septentrionale de la Gaule jusqu’au XIe siècle dans Sous le règne de Saint-Benoît, Genêve, Droz, 1982, pp. 167-182

NEDELEC 1985.
NEDELEC Yves, « Le Mesnil de Roiville », Société d’archéologie et d’histoire de la Manche – Mélanges multigraphiés, 14e série, 1985, pp., 41-42
d’Ecorches; Rioult; Le Sec des Hayes; Gouhier

NEGRE 1991.
NEGRE Ernest, Toponymie Générale de la France, Genève, Droz, 1991.

PANTHOU 1979.
PANTHOU Robert, « Panthou dans la toponymie normande », Cahiers Léopold Delisle, XXVIII, 1979, fasc. 1-2, pp.17-23

PELLERIN 1951
PELLERIN Henri, « Le Mesnil de Roiville », PAR, 1, N° 2, Juillet 1951, p. 8 (art. non signé)
+ IND.: note sur son état d’abandon et rêverie « sur ce que pourrait devenir ce chef-d’œuvre si quelque riche amateur d’art en devenait amoureux. Un miroir d’eau en gradins, animerait un jardin à la française… ».
PELLERIN 1956
PELLERIN Henri, « Le Mesnil de Roiville », PAR, 6, N° 11, Novembre 1956, pp. 1-6, ill. dessins J. Bureau.
PELLERIN 1956
PELLERIN Henri, « Le Manoir de Roiville est sauvé », PAR, 6, N° 12, Décembre 1956, p. 7.

PENAULT 1992.
PENAULT Pierre-Jean, « Le Mesnil de Roiville », PA, 42, N° 12, Décembre 1992, p. 27, ill.

ROUSSEAU s.d.
ROUSSEAU Xavier, Notes dactyl., s.d.

SAUVAGE 1876.
SAUVAGE abbé Eugène-Paul-Marie, Abrégé de la vie et des miracles de Saint Wulfran archevêque de Sens et moine de Fontenelle par Dom Guillaume LA VIEILLE religieux de Saint-Wandrille extrait avec d’autres pièces normandes du registre des chartres, pièces et Escriptures du Prieuré de Marcoussis et publié pour la première fois avec des notes historiques et bibliographiques par…, Rouen, Ch. Métérie, 1876, In-4°, LXI-35 p., ill., (chapelle Saint-Saturnin), 2 pl. h.t.
SAUVAGE 1928.

SAUVAGE René-Norbert, Fragments d’un cartulaire de Saint-Pierre de Lisieux dans Etudes Lexovienne, III, 1928, pp.327-357

6- Carnets de Charles VASSEUR:

Doyenné de VIMOUTIERS.
4 – ROIVILLE – Roevilla, Raucavilla, Roeville, Roueville
Ban de 1272 – Belot de Royeville –  d’Hozier 402
Voir St Evroult Ordéric Vital tome II
Formeville I 472 – II p.103 – 213
Extraits   de la Ste Historique de Lisieux 19
Catalogue d’un bibliophile bourguignon (Claudin 1870) p.106 art.950
Election d’Argentan, sergenterie d’Hiesme – 105 feux.

Sous l’invocation de St Saturnin

Patronage:
XIVe    Episcopus lexoviensis
XVIe    Capitulum lexoviense
XVIIIe ….

Curés:
Fournet 1764-1774
Desplanches 1781-1787

Insinuations:
Recherche de 1666
Jean Deshays, seigneur de Vilemont, issu de Jean, anobli en 1596
François Deshays, seigneur du Mesnil, est de la même famille
Robert Gouhyer, seigneur de Royville, ancien noble.
Roiville – château en bois, motte entourée de fossés au sud-ouest de l’église 10e ou 11e siècle.

[1] A notre connaissance, il existe peu de travaux sur ce domaine et l’essentiel de notre documentation est constitué par les recherches de Charles Vasseur: Arch. SHLisieux. Fonds NE. 23.2 Doyenné de Vimoutiers. 4-Roiville; et les notes remises au Dr VIVIEN et à Madame par Xavier ROUSSEAU. Il existe par contre aux Archives départementale de l’Orne de nombreux documents originaux que nous utiliserons en partie.

[2] Je tiens à remercier tout particulièrement notre ami Dominique FOURNIER qui a repris complètement ce chapitre et y a apporté les corrections et les compléments indispensables.

[3] DU BOIS 1828, p. 550.

[4] DU BOIS 1828, p. 530.

[5] Gallia Christiana , t. XI, p. 783; FORMEVILLE 1873, I, pp. lxxij-lxxiij: DUVAL 1903, pp. 80-81;  SAUVAGE 1928, p. 336.

[6] FORMEVILLE 1873, I, p. lxxiij.

[7] Tome II, p. 35 (dit p. 415, par erreur.)

[8] LE PREVOST 1844, p. 36, avait bien identifié ce lieu, aujourd’hui la Trinité-de-Réville, Arr. de Bernay, canton de Broglie, dit aussi Réville-sur-Charentonne (DU BOIS 1828, p. 530). Sur les autres formes anciennes voir LE PREVOST 1844, pp. 36-37.

[9] Etat des revenus dont les chanoines de Lisieux jouissaient en commun au XV siècle publié par LE PREVOST 1844, p. 64. Cette forme pourrait prêter à confusion avec la première mention attestée de la paroisse de Réville-sur-Mer , Arr. de Valognes, canton de Quettehou. BEAUREPAIRE 1986, p. 182..

[10] FORMEVILLE 1873, i, p. lxxiij.

[11] LOT 1913, p. LXXVIII et 105,

[12] BEAUREPAIRE 1979, p. 131.

[13] MORLET 1985, p 369b. s.v. HRODO .

[14] NEGRE 1961, v. II, p. 955, n° 17157.

[15] Charles ROSTAING, Les noms de lieux , Paris, 1948, p. 73 sq; Dominique FOURNIER.

[16] Voir MUSSET 1963 et FOURNEE 1973, p. 37.

[17] Voir LE PREVOST 1740, p. 91.

[18] François de BEAUREPAIRE, op. cit. , p. 7 sq.

[19] Dominique FOURNIER.

[20] Dominique Fournier préconise une certaine prudence dans les datations d’occupation à partir de cette seule terminaison, l’emploi en ayant été encore courant parfois jusqu’au début du XIXe siècle.

[21] Toponymes relevés sur la Carte IGN au 25.000e – 1714 Vimoutiers Est, 1979.

[22] Selon MUSSET 1946.1., p. 60: « le grand mouvement de restitution des églises, consécutif à la Réforme Grégorienne, n’ayant atteint le Normandie que très tard, vers la fin du XIIe siècle ».

[23] LOT Ferdinand, Etudes critiques sur l’abbaye de Saint-Wandrille avec 9 phototypies hors texte , Paris, 1913, p. LXXVIII et 105 en y reconnaissant Rouville, Arr. du Havre, canton de Bolbec. Pour sa part, François de BEAUREPAIRE, Les noms des communes de la Seine-Maritime , Paris, Picard, 1979, p. 131, attribue également ce Roevilla à Rouville, mais aussi à Royville, canton de Bacqueville.

[24] Sur les propriétés excentrées des abbayes voir MUSSET 1982.246.

[25] Sur ces donations, voir LOT, op. cit. p. LXXVIII . – FAUROUX 1961, p.174 sq; 247-248; 453.

[26] Sur Emma, voir:  SAUVAGE 1876, p. 24.

[27] Voir LONGNON 1903, op. cit. , p. 263.

[28] Mention en 1214 relevée par DUVAL 1903, p. 78-79 dans le Cartulaire de Saint-Wandrille .

[29] Voir SAUVAGE 1876, pp. XX-XXi et le cul-de-lampe, page LXII.

[30] Sur son culte, voir FOURNEE, op. cit .

[31] Voir notes bibliographiques ci-dessous.

[32] LE HARDY.

[33] 1607 B. 34.

[34] RAULT Fernand , « Le Prieuré de  Royal-Pré », PA, 30, N° 4, Avril 1980, pp. 7-14

[35] LONGNON, op. cit. , p. 261,B.

[36] SAUVAGE 1928, VIII, p. 336.

[37] FORMEVILLE, II, p. 103.

[38] Les patronages des deux église de Saint-Léger-de-Réville et de Saint-Saturnin de Roiville furent données à l’église de Lisieux par la même charte de 1215 éditée par LE PREVOST et DELISLE, Notes , III, p. 23. Elle y apparaît sous la forme de Boevilla mais c’est la seule des trois paroisses du diocèse dédiées à saint Saturnin susceptible d’être concernée. Selon CHARPILLON et CARESME, Dictionnaire , II, p. 937-938, celle de Réville aurait été cédée à l’évêque par l’abbé de Saint-Evroult

[39] FORMEVILLE, op. cit. , t I, p. cccclxxij, note 2, et t. II, p. 182.

[40] FORMEVILLE, id° , p. 213.

[41] LE PREVOST 1844, p. 58, repris FORMEVILLE, op. cit. , I, p. lxxij et II, p. 103 donne la date de 1259.

[42] SAUVAGE 1928, VIII – p. 336.

[43] Note de Xavier Rouseau. Cf. ci-dessous

[44] Aveu de 1679. Cf. pièces justificatives..

[45] Orderic VITAL, II, pp. 36-37.

[46] AD 61. H. 1711.

[47] D’HOZIER, cité par Charles VASSEUR, Arch. SHL. NE 2. Vimoutiers 4.

[48] DALLET, dans BSHV , n° 20 .

[49] Victor Des Diguères, Familles illustres de Normandie.

[50] Victor Des Diguères, op. cit. .

[51] AD 61. H. 369.

[52] Armoiries : d’argent à l’aigle à deux têtes éployée de sable.

[53] Armoiries : de gueules à 3 roses d’argent, posées 2 et 1.

[54] Armoiries : D’azur à un chevron d’or accompagné de 3 besants d’or, 2 et 1.

[55] Armoiries : D’azur à un soleil d’or en chef et un souci aussi d’or tigé et feuillé de mesme en pointe.

[56] Note de Xavier ROUSSEAU: « Dans la Généalogie d’Escorches par Godet de Romanet: Marie d’Escorches, épousa par contrat passé à Sainte-Croix-du-Mesnil–Gonfray, le 16 décembre 1576, Tanneguy Gouhier, écuyer, sieur de Launay et de Royville, fils d’Ambroise, écuyer, sieur de Royville, et de Jeanne Le Verrier. Tanneguy Gouhier ayant été fait prisonnier de guerre par les Ligueurs et conduit par eux à Rouen, sa femme, pour payer partie de sa rançon, vendit pour 333 écus d’héritages à Royville, par acte du 19 mai 1591. Elle était veuve et tutrice de deux de ses enfants encore mineurs le 19 avril 1610.

[57] Dans une autre note de X. ROUSSEAU: « Pommereu, Intendant d’Alençon dit qu’en 1696, le fief du Mesnil appartient à Jacques Gouhier.)

[58] Armoiries : De gueules à 3 quintes feuilles d’argent posées 2 et 1.

[59] Notes manuscrites de Xavier ROUSSEAU, coll. Dr Marc VIVIEN et Madame. « .

[60] C’est la même Imma qui contribua à la construction du réfectoire  de sant-Wandrille (Inventio et Miracula S. Vulfrani , par. 26.)

[61] Ce nom n’est pas connu. Peut-être s’agit-il d’Ommoi.

[62] Note de LE PREVOST, Orderic Vital , t. II, p. 36 : « Les églises citées dans ce paragraphe comme ayant été données par Guillaume, fils de Guillaume Giroie, sont celles de la Goulafrière (Saint-Sulpice), Réville (Saint-Léger), Monnai (Notre-Dame), Ternant (Notre-Dame), Les essarts en Ouche (Saint-Pierre); les Augerons (Saint-Aquilin), et le Bosc-hébert, hameau de Verneusses. Cette dernière n’est désignée que comme chapemme dans la charte de Henri Ier « .

[63] Note de LE PREVOST, p.37 : « Probablement les Landelles, hameau de Verneuces » (Verneusse) ».

[64] Voir l’acte de 1025-1025 FAUROUX 55.

[65] Note de Xavier ROUSSEAU: « Dans la Généalogie d’Escorches par Godet de Romanet: Marie d’Escorches, épousa par contrat passé à Sainte-Croix-du-Mesnil–Gonfray, le 16 décembre 1576, Tanneguy Gouhier, écuyer, sieur de Launay et de Royville, fils d’Ambroise, écuyer, sieur de Royville, et de Jeanne Le Verrier. Tanneguy Gouhier ayant été fait prisonnier de guerre par les Ligueurs et conduit par eux à Rouen, sa femme, pour payer partie de sa rançon, vendit pour 333 écus d’héritages à Royville, par acte du 19 mai 1591. Elle était veuve et tutrice de deux de ses enfants encore mineurs le 19 avril 1610.

[66] Dans une autre note de X. ROUSSEAU: « Pommereu, Intendant d’Alençon dit qu’en 1696, le fief du Mesnil appartient à Jacques Gouhier.) .

[67] Ceci ne s’accorde pas bien avec le rapport de Raousset et il faut considérer, une fois de plus, combien il est difficile de rattacher ces seigneurs les uns aux autres. .