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DAUBEUF la CAMPAGNE 27



NOTES sur DAUBEUF-la-CAMPAGNE.
(Eure) (entre Le Neubourg et Louviers)

Lucien MUSSET, souligne en parlant de l’abbaye de Saint-Ouen, « cette maison resta essentiellement haut-normande » (Lucien MUSSET,- Ce qu’enseigne,.., op. cité, p. 125.), L’une de leur têtes de pont sur la rive Ouest de la Seine était ce Manoir de Daubeuf, fréquemment cité dans la Chronique des abbés de Saint-Ouen (Francisque MICHEL,- Chronique des abbés de Saint-Ouen de Rouen, publiée pour la première fois d’après un manuscrit du XIVe siècle de la Bibliothèque du Roi , Rouen, Ed. Frère, 1840, in-8°, 98 p.) qui figure au premier rang des préoccupations des abbés de Saint-Ouen du XIVe siècle. Ainsi, dans sa chronique de l’abbatiat de l’abbé Jean de Fontaines et après avoir rappelé qu’après son élection il avait envoyé Mestre Thomas avec ij autres à Bertran, comme à coustume estoit et est encore , le chroniqueur détaille son oeuvre: Premièrement il fist la grant meson qui est à Bricquebec, item, la grant meson qui est en ladite prieurté ès gardins devers la mer, item, les granches de Tongreville et de Penne de Pie et de saint Philibert et de Hebertot, laquelle fut arse el temps de dant Gilles du Neuf-Marché…Et à son temps fut fet le manoir de Soteville jouste le Pont-de-L’Arche… et si acheta à Barbeu I livrées de terres , et si escreut moult grandement à Daubeuf et à Venon et à Cremonville (et à Periers), à Quivreville et à Franquevillette… (Id°, p. 13.), Son successeur, Jean de Couseulles, fut également un batisseur et item il fist la chambre du bout de la sale de Daubeuf, par devers Nonne, tele comme elle est, fors environ,viii. piés de machonneries qui y estoient; et y souloit metre veche,.. Après son décès, Jean Marc d’Argent, ancien prieur de Beaumont-en-Auge fut confermé pour estre abbé et gouverneur de ladite abaïe le jour Saint Pierre et Saint Pol, l’an mil,ccc. xxxix. Outre xxiiij livres,iij. sols,ix. deniers qu’il acquit pour Daubeuf, il fit cosntruire, c’hest à savoit pour la meson des greniers et des grans estables d’entre la chambre haute d’emprès la salle, en laquele chambre lez chapelains giesent, et la petite granche doudit manoir; pour la dite petite granche, pour la chambre doudit abbé, les gardes-robes, les alées ès despenses, boues et cuisines, et les murs de pierre fais à franc mortier, estans par devers Curatville, et pour la chapele doudit manoir, pour toutes ches besoignes faite de noef, xiijc livres et plus (Id° , pp. 19-20), Cet abbé est un grand bâtisseur puisqu’il entreprend des travaux parfois de même ampleur aux chapelles de Crémonville et de Bailleul, aux manoirs de Forges, de Roncheroles, de Quincampoix, des Eauys , de Beaumont, de vauchi, de Male-Voisine, de Grant-Val, de Croville, du Bourg-Dun, Mesnil-Ogier, Saint-Martin-en-Huymois , de Ros, de Sancy… (Id° , pp. 21-22.), Rappelons-nous qu’à la même époque, il entreprend la reconstruction de son abbaye et lorsque la mort survient, après trente-deux ans d’abbatiat, le choeur, les chapelles, les piliers de la tour centrale et la plus grande partie du transept sont terminées, ce que ne manque pas de rappeler la plaque cousue au chief du coffre de plon (Voir Id° , p. 22-23 et André MASSON et Jean LAFOND,- L’église Saint-Ouen de Rouen – Etude sur les vitraux , Paris, Laurens, 1927, in-8°, 96 p. (Coll.Petites Monographies des Grands Monuments) – Plan.),

Le nouvel abbé, Renault du Quesnay, alias Parmentier, après sa confirmation et son voyage à Vincennes où il prêta serment au duc de Normandie qui lui délivra son temporel, il revint dans son prieuré de Gasny où l’archevêque devait venir le bénir. Celui-ci empêché, il dut se rendre à Paris; là, dans son manoir parisien de l’archevêque, il reçut enfin la bénédiction. Puis par petites étapes, il s’en revint en Normandie. Après un premier arrêt à Gasny puis un second à Quiévreville-Saint-Ouen il alla à Daubeuf son manoir; et illeucques demoura quatre jours ou chine en attendant tous les jours ouir nouveles de dant Nicole Mulot, moigne de Saint-Ouen, qui dès piècha avoit esté envoié de Paris à Avignon, du conseil des consilliers,.. pour saveir si par aucune voie le moustier de Saint-Ouen eust été réservé par le Saint-Siège de Romme,.. Ce séjour au manoir de Daubeuf prouve qu’un personnage de cette importance – c’est un homme d’église à la tête d’une abbaye prestigieuse en plein essor, mais c’est aussi un « puissant seigneur féodal » au temporel important puisqu’il est à la tête, outre de la baronnie de Saint-Ouen à Rouen, des baronnies de Périers-sur-Andelle, de Daubeuf, de Bailleul, de Wanchy et de Gasny (Paul LE CACHEUX,- « La baronnie de Saint-Ouen de Rouen », BSAN , t. XLVII (1939) , p. 67.) – pouvait y trouver un accueil convenable pour lui et ses gens.

Le manuscrit de la Chronique, sans doute incomplet se termine par la mention suivante: Item, il acheta à Daubeuf, en la campagne des Hers, tolui de iiij marès, un manoir ovecques lrd gardins assis jouste le mamoir du presbitaire, au prestre de Daubeuf, qui li cousterent lxxv lib. tournoisd fors (Francisque MICHEL,- Chronique , p. 97.), Il s’arrête aux environs de 1356, la plus grande partie du récit tournant autour des longs procès qui opposèrent l’abbaye aux maîtres des eaux-et-forêts (Voir Pierre-Amable FLOQUET,- Histoire du Parlement de Normandie , Rouen, t. I, 1840, p. 102.).

Notes historiques :
1499-1502 – Daubeuf-la-Campagne
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf: affaires diverses.- Procédure contre les habitants de Vraiville
= AD. SM. 14 H 1358

1525-1532
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Bail et cession de la moitié du fief d’Escanville.
AD. SM. 14 H 1358

1564
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Procédure contre un fermier.
AD. SM. 14 H 1359

1565 – Daubeuf-la-Campagne
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Terrier dressé par Pierre Picard et Jehan Le Paulmier, receveurs de la baronnie.
AD. SM. 14 H 1360

1594
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Procédure relative au compte de la ferme de la Bougonnerie.
AD. SM. 14 H 1358

1598
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Procès-verbal de la visite de la baronnie.
= AD. SM. 14 H 1359

1608 – 1623
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Procédures pour non respect de contrat de bail contre le fermier Le Cornu.
= AD. SM. 14 H 1359

1610
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Procédures relatives aux champarts.
= AD. SM. 14 H 1359

1617-1618
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Adjudications de terres.
= AD. SM. 14 H 1359

1623 – 1780
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Dîmes et champarts: contestations et titres justificatifs.
= AD. SM. 14 H 1359

1643 – 17..
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Copie ou extraits de terriers.
AD. SM. 14 H 1358

1643
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Main-levée de saisie de terre en faveur de Saint-Ouen.
= AD. SM. 14 H 1359

1671
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne –  » Inventaire des titres du chartrier abbatial de la royale abbaye de Saint-Ouen de Rouen faict en 1671. » – fol. 89: Baronnie de Daubeuf-la-Campagne.
= AD. SM. 14 H 6

1684
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Défense faite aux paroissiens de se placer dans le chœur de l’église.
= AD. SM. 14 H 1359

1692 – 1767
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Sentences de réunion d’héritages. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne –
= AD. SM. 14 H 1358

1700 – 1743
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Réunions d’héritages.
= AD. SM. 14 H 1361

1704
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Mémoire de recette de rente
= AD. SM. 14 H 1358

1705 – 1730
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Rôles d’amendes.
= AD. SM. 14 H 1358

1724-1725
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Correspondance relative à la perception des treizièmes.
= AD. SM. 14 H 1359

1772 – 1788
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Quittances, mémoires et correspondances.
= AD. SM. 14 H 1358

1778
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Répertoire d’aveux.
= AD. SM. 14 H 1358

1783
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Titres concernant la terre de Saint-Désir dépendant de la baronnie
= AD. SM. 14 H 1358

1785 – 1786
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Procès verbaux du
Garde-chasse de Daubeuf-la-Campagne.
= AD. SM. 14 H 1358

1785 – 1787
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Indications d’usurpations faites sur les pâtis et plan des bruyères de Daubeuf-la-Campagne.
= AD. SM. 14 H 1359

1785 – 1786 – Daubeuf-la-Campagne
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Aveux
= AD. SM. 14 H 1362

1788
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Récépissé des papiers détenus par le fermier Nicolas Dupuis.
AD. SM. 14 H 1358

1790
Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Baronnie de Daubeuf-la-Campagne – Recette des droits seigneuriaux.
= AD. SM. 14 H 1358

CRICQUEVILLE

NOTES sur CRICQUEVILLE-EN-AUGE – 14203.

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CRICQUEVILLE-EN-AUGE accrue d’ANGOVILLE
La commune actuelle de Cricqueville-en-Auge a été constituée par la réunion des communes de Cricquerille et Angorille, qui formaient chacune, avant 1790, une paroisse et communauté (Ordonnance du 21 novembre 1827) .
L’addition en-Auge a été autorisée par décret du 30 décembre 1891 .

Archives Calvados.
Cricqueville-en-Auge (Calvados)
Canton actuel : Cabourg
Arrondissement actuel :Lisieux
Code INSEE : 14203
Histoire administrative : Cricqueville intègre la commune d’Angoville par l’ordonnance du 21 novembre 1827. Le complément « en-Auge » est ajouté par le décret du 30 décembre 1891.
TA Angoville (Calvados;jusqu’en 1827)
EP Cricqueville (Calvados)

CRICQUEVILLE-EN-AUGE
I. Dioc. de Lisieux. Baill. et maîtrise de Pont-l’Évêque. Gr. à sel de Danestal. Gen. et int.de Rouen; él. et subd. de Pont- l’Évêque .
II. Distr. de Pont-l’Évêque; canton de Beuvron (Arrêté du 1er mars 1790).
III. 3 arr. communal (Arr. de Pont- l’Évêque); canton de Beuvron (Loi du 28 pluviôse an VIII); canton de Dive-
(Dozulé) (Arrêté du 6 brumaire an X). – Pop.: 179 hab. ( 1911 ) . -Sup. 679 hect. 35 a. 93 c.
La commune actuelle de Cricqueville- en- Auge a été constituée par la réunion des communes de Cricquerille et Angorille, qui formaient chacune, avant 1790, une paroisse et communauté (Ordonnance du 21 novembre 1827) .
ADMINISTRATION GÉNÉRALE :
Cricqueville. Délibérations et enregistrements divers :lois et décrets, etc. 16 juillet 1788- 5 thermidor an VIII (3
reg.), 150, 146, 71 fol. ) – Délibérations. 25 juillet 1790-23 pluviòse an IX (Reg., 193 fol.); depuis l’an X.
ÉTAT- CIVIL:
Cricqueville. -Baptêmes, mariages et sépultures, depuis 1636. Lacunes: 1663-1667; mariages de 1658-1661, sépultures de
1653-1656 .
Comptes du trésor. 1699, 1714-1715.
POPULATION : États nominatifs des habitants . 1793, an IV, (4 p.)
Cricqueville. an VI, an VIII
IMPOSITIONS : États nominatifs des habitants 1793, an IV, États de sections ( Sections A-E). 21 thermidor an V (Cah., 16 fol. )
Voir aux Archives du Calvados les délibérations du Comité de surveillance de Cricqueville-en-Auge. 20 octobre 1793-30 fructidor an II ( Reg.et cah. )
Voir les actes de catholicité de Cricqueville. 1700 ( Série G. Cricqueville, cah .).

Criqueville –Crequevilla – Criquevilla – Cricovilla, Cricquovilla.
Kuerkevilla,
Kerkevilla XIII° s° (pouillé de Lisieux, p.52).
Criqueville, 1371 (visite des forteresses).
Par. de Saint-Germain, auj. Notre-Dame.
Dioc. de Lisieux,
doy. de Dozulé.
Génér. de Rouen,
élect. de Pont-l’Évêque,
sergent. de Dive.

Lieux-dits de Cricqueville:
– Angoville, h. – Butte de Bassebourg – Bellemare – L’Epine.

Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie.
CRECHEVILLA; ibid. On trouve dans les archives du Calvados plusieurs chartes relatives à St.-Jean-de-Livet et dans lesquelles, figure un personnage, nommé Guilleimus de CREQVILLA, de KERKEVILLA de KUERKEVILLA. Nous pensons que tous ces noms se rapportent à Criqueville-en-Auge.

1 – NOTES sur CRICQUEVILLE
2 – Bibliographie :
3 – Pièces Justificatives :
4 – Archives SHL.

1 – CRICQUEVILLE
– Michel Cottin

Château
Manoir des Quatre Nations
10 Mai 1994. Visite du Manoir des Quatre Nations, à Cricqueville, avec M. Gérard GAUGAIN.
Bâtiment agricole vers l’entrée avec éléments disparates provenant de plusieurs constructions. Sur la traverse haute de la porte on lit une inscription FUTFE PAR MOY.. 1628 ? ou 1688. Les arasements obliques de cette traverse reposent sur des poteaux (celui de gauche ne paraît pas très ancien) formant repos. A gauche une succession de colombes portent encore la trace d’un chevillage et les poteaux une entaille en queue d’aronde destinée à recevoir une filière de contreventement. Près de la porte, deux colombes ont des chanfreins arrêtés tombant sur cette filière.
Un autre bâtiment à usage autrefois d’habitation et d’étable possède deux cheminées dos à dos au rez-de-chaussée dont celles du bas, en pierre pourraient être du XVIIIe siècle et une à l’étage en brique, au-dessus de celle-ci. Une simple planche d’environ 30 mm sépare ces deux cheminées.
Le logis est un grand corps avec escalier central en bois et rampe en fer forgé à motifs de cœurs. Nez-de-marches et contremarches en chêne, plats de marche en dalles de pierre. Pan de bois intérieurs transversaux apparents – en grande partie en orme – avec de nombreuses marques de repérages. Les linçoirs sont moulurés. Cheminées doubles, en pierre, sur le rez-de-chaussée et le premier étage. Charpente soignée, bois sciés, avec sous-faîtières et croix de saint André. Aux extrémités, demi-sommiers d’angle, ou coyer. Dans le comble, la charpente des croupes comporte des demi-enrayures à goussets courbes. Belles menuiseries, un peu lourdes. Trois lucarnes.

2 – Bibliographie :

CAUMONT Arcisse de, Statistique monumentale du Calvados, IV, Caen, 1862, pp. 110-114, ill. (vue générale arrière château, cheminée)
CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, réédition FLOCH Tome IV page 106.
COLOMBIER Pierre du, Le château de France, Paris, 1960, p. 115
COUZY Hélène, « Les châteaux de Cricqueville et de Victot et l’architecture polychrome en Normandie orientale », CAF, 132, 1974 (1978), pp. 118-138 (p. 130 ill.)
ill. : Querville, p. 119; Tordouet, p. 120; Verneuil, p. 121; Blanc-Buisson à Saint-Pierre-du-Mesnil, p. 123; Manoir de Calletot à Lanquetot, p. 125; Pigeonnier du manoir de Cauville, p. 125; Cricqueville, p. 127, 128, 129, Bellou, p. 130; Victot, pp.131-135
DETERVILLE Philippe, Richesse des châteaux du Pays d’Auge, Condé-sur-Noireau, Corlet, 1989, 301 p.; pp. 256-261
Editions FLOHIC : Le patrimoine des communes du Calvados, page 711.
FREGNAC Claude, Merveilles des châteaux de Normandie – Préface de Michel de Saint-Pierre, s.l.s.d. (Paris 1966), Hachette, (Coll.Réalités), 327 p., (liste des propriétaires n.p.), ill.couv. ill.
GANAY Ernest de, Châteaux de France, Normandie, et régions nord et est, Paris, 1953; p. 21
LA VARENDE Jean de, Châteaux de Normandie, Paris, 1958, pp. 130-131
LECOEUR M., « Le château de Cricqueville », Art de Basse-Normandie, n° 25, Printemps 1962, pp. 20-24.
LE COURT Henry, Le Château de Cricqueville dans La Normandie Monumentale et Pittoresque, Le Havre, Le Mâle et Cie.; réédit. Corlet, 2 vol. 250×350, 369-286 p.; t. II, pp. 245
LESCROART Yves, La Renaissance en Pays d’Auge dans La Renaissance en Basse-Normandie, numéro spécial de Art de Basse-Normandie, Printemps 1975, p. 59. chronogramme sur la cheminée: 1584.
MONTGOLFIER Bernard de, Châteaux en pays de France, Paris, 1971; p.114.
PELLERIN Henry, « Le Château de Cricqueville-en-Auge », PAR, 14, N° 8, Août 1964, 14, N° 9, Septembre 1964, pp.9-14
SEYDOUX Philippe, Châteaux du Pays d’Auge et du Bessin, s.l. (Paris), Edit. de la Morande, s.d.(1985), 150×220, 96 p. ill. couv. ill. Cricqueville-en-auge.
SIMON Georges-Abel, Notes manuscrites Coll LECOEUR
SIMON abbé Georges-Abel, Les Boutin, seigneurs de Victot et le château de Victot, Caen, 1926, 12 p.
SOULANGE-BOUDIN Henry, Châteaux anciens de France, connus ou inconnus, Lausanne, 1962, p. 70
Voir :
Bulletin monumental 1986 p.17 Histoire du Val Richer p.98

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT.
Cricqueville, Crequevilla.
L’église de Cricqueville est très-peu intéressante par son architecture; elle date, je crois, en partie du XVe. ou du XVIe. siècle et offre des reprises modernes.
Ce qui m’a le plus intéressé quand je l’ai visitée, c’est la chapelle seigneuriale bâtie du côté de l’évangile; on en a fait la sacristie. Sous cette chapelle était un caveau qui renfermait plusieurs cercueils de plomb. L’inscription suivante, gravée sur une table de marbre noir, existe encore dans cette sacristie où je l’ai copiée :

D. O. M.
Soubz cette voûte reposent attendans le dernier jugement, les cendres de noble dame Margueritte Richart dame de Hérouville et Ranville, femme de feu MESSre Robert de Launay gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi et CHer. de son ordre, Sr de Criqueville, duquel mariage elle eut deux fils et une fille, lainé desquels luy survécut. Et après avoir fait bâtir et dotté cette chapelle ou le dit Sr son mary et elle sont inhumez fonda une messe touts les jours dé la sepmaine et un service annuel en la dite chapelle, une messe qui se doit célébrer touts les samedits en l’église de Notre Dame de la Délivrande près Caen et une autre encor touts les jeudis de l’année avec un service annuel au couvent des Carmes de la même ville. Pleine de piété envers les religieux, charitable envers les pauvres très vertueuse et bien advisée en la conduite de ses actions, s’estant dans le travail d’une longue maladie retirée de la conversation du monde pour vaquer entre les siens au service de Dieu et se préparer à la mort, décéda en sa maison à Caen le IX de septembre M DC XVI.

Post luctum fratris quem funus mersit acerbum,
Proh dolor ! en matri ducinmus exequias.
Ille obiit juvenis; provecta hane suslulit etas:
Funera sunt tamen hæc utraque acerba mihi.
Matri optime ac benemerenti filius moerens posuit.
Requiescat in pace.

L’église de Cricqueville est sous l’invocation de saint Germain. La cure se divisait, an XIVe. siècle, en deux portions: l’une à la nomination du Duc de Normandie, puis du Roi; l’autre à la nomination du seigneur, lequel était, au XIVe, siècle, Thomas de Silly, que nous avons déjà vu à St. -Léger-du-Bosq.
On y comptait 6 feux privilégiés- et 24 feux taillables.

Château.
— Le château de Cricqueville est une construction remarquable de la fin du XVIe. siècle, dont je présente une vue générale ( V. la page 112). A l’intérieur, on voit encore des appartements assez bien conservés de l’époque, avec une magnifique cheminée. M. Bouet en a fait un dessin que je suis heureux de pouvoir reproduire. On trouve la date 1584 à l’intérieur du château.
Des endiguements considérables, qui ont été exécutés pour garantir les herbages voisins des dérivations de la petite rivière d’Oudon, remontent probablement, au moins en partie, à cette époque. Ces grands travaux doivent procéder des mêmes hommes, de ceux qui élevaient des châteaux à hauts toits et à murailles épaisses.

3 – Pièces Justificatives:

Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations ecclésiastiques de l’ancien Diocèse de Lisieux – Abbé PIEL.

– Le 28 sept. 1693, vu l’attestation de Me Michel Bourse. pbrë », curé de Criqueville, dispense de bans pour le mariage de Barbe Le Mazurier.
Le 1 er juin 1700, Jacques de Mecflet, Escr, sr de la Ruette, demeurant en la parr. de Criqueville, et Jacques Le Carpentier, marchand, demeurant en la parr. d’Angoville, constituent 150 livres de rente en faveur de Me Jacques Guaisnet, acolyte de la parr. d’Angoville, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. Cette rente est garantie par Me Denis Benardel, pbrê, curé d’Angoville, et Me Charles Berthaume, pbre chapelain et autres. Led. sr acolyte, fils de feu Jacques Guaisnet et de Renée Fouques, était le filleul dud. sr delà Ruette. – Lecture dud. acte fut faite, le 29 août, à l’issue de la messe paroissiale de Criqueville célébrée par Me Michel Bourse, pbfë, curé dud. lieu.

Curé. – M. Bourse.
Prêtre de la paroisse. – F. Duchemin.
Clerc. – G. d’Espinay.
Patron. – Le seigneur du lieu. – A. Bence.
Seigneur. – J. de Mecflet des Ruettes – F.-R. d’Espinay.
Chapelles de Criqueville et Ecole. – Chapelains. P. Duchemin  – Patron. Le seigneur du lieu. – A. Bence.

– Le 2 oct. 1714, vu l’attestation du sr Bourse, curé de Criqueville, dispense de bans pour le mariage entre Robert-Laurent Pellerin, sr de Longval, fils de Gilbert Pellerin, bourgeois de Caen, et de noble dame Michelle Moullin, de la parr. de Ste Paix, diocèse de Bayeux, d’une part, et damlle Catherine d’Espiney, fille de Jacques d’Espiney, Escr, sr de Loraille, et de noble dame Marie du Vernay, de la parr. de Criqueville, d’autre part.

Autre dispense de bans pour le mariage entre Jacques-Abraham d’Espiney, Escr, fils de Jacques d’Espiney, Escr, sr de Loraille, et de noble dame Marie du Vernay, de la parr. de Criqueville, d’une part, et noble dame Michelle Moullin, fille d’Augustin Moullin et de feue damlle Thomasse Loysel, de la parr. de Ste Paix, diocèse de Bayeux.

– Le 17 fév. 1716, vu l’attestation du sr Bourse, curé de Criqueville, dispense de bans pour le mariage entre Joseph-François Le Vellain, chevr, seigr de Ranville, fils de feu Alexandre Le Vellain, chevr, sr de la Fagère, et de noble dame Barbe Thibout, de la parr. de St.Léger-du-Bosc, et demeurant à présent en celle de Criqueville, d’une part, et damlle Marie-Magdeleine Roussel, fille de Me Olivier Roussel, conser. duroy, bailly civil et criminel de Bretteville-sur-Laize, juge des Eaux et Forêts de Cinglais, avocat au bailliage et siège présidial de Caen, et de damlle Marie Ernoult, de la parr. de St-Michel de Vaucelles de Caen.

– Le 11 mai 1722, la nomination aux chapelles de la parr. de Criqueville appartenant au seigr du lieu, noble dame Jeanne- Philippe Bence, dame et patronne de Criqueville, vve de Mre Claude de la Fond, conser du roy en ses conseils, maître honoraire des Requêtes de son Hôtel, Intendant pour le roy ès-arinées de Sa Majesté, demeurant à Paris, île et parr. St.Louis, nomme à la chapelle, vacante par la mort de Me David, pbrë, dernier titulaire, la personne de Me Louis-François Hébert, pbrë du diocèse de Séez. Fait à Paris par devant les notaires du Châtelet.

Le 15 mai 1722, le seigr évêque donne aud. sr Hébert la collation dud. bénéfice.

Les fonctions de ce chapelain consistaient à tenir les écoles, à enseigner à lire et à écrire aux enfants et à leur faire apprendre le catéchisme tous les dimanches à l’issue des vêpres dans l’église de la paroisse, à assister à tout le service divin du matin et du soir qui se fait dans lad. église tous les dimanches et fêtes, et à acquitter les messes de la fondation, suivant le nombre réglé par le seigr évêque de Lx.

– Le 1 er juillet 1722, Me François Isabel, pbrë, demeurant à St.Etienne-la-Thillaye, obitier de Criqueville, Me ès-arts en l’Université de Caen, fait signifier ses noms et grades aux religx de Beaumont-en-Auge, en parlant à Dom Gabriel Papillon, prieur dud. lieu.

Curé. – M. Bourse.
Prêtres de la paroisse. – 0. Bertheaume;- B. Langlois – F. Isabel.
Seigneurs et notables. – Jq d’Espinay – J. de Mecflet – Jq de Mecflet, fils – J.-P. Le Vellain
Chapelles de Criqueville et école. – Chapelains. – C. Bertheaume – B. Langlois – N. . . . David – L.-F. Hébert – Patron. – Le seigneur du lieu. – J.-P. Bence, Vve De Lafond.

– Le 11 juin 1729, la nomination à la cure de St- Germain de Criqueville appartenant au seigr du lieu, noble dame Jeanne-Philippe Bence, vve de Mre Claude de Lafond, conser, maître des requêtes honoraire, intendant pour le roy en Franche-Comté et Alsace, dame et patronne de Criqueville, Le Breuil, Ouilly-le-Vicomte, et baronne d’Oulme-en-Poitou, nomme à lad. cure de Criqueville, vacante par la mort de Me Michel Bourse, dernier titulaire, la personne de Me Thomas-Antoine Laumosnier, pbfë, curé de Cagny, diocèse de Bayeux. Fait en la parr. du Breuil, au château de lad. dame.
Le 5 juillet 1729, Mre Pierre Leboucher-Dumesnil, vicaire général du seigr évêque, donne aud. sr Laumosnier la collation dud. bénéfice.
Le 7 juillet 1729, le sr Laumosnier prend possession de la cure de Criqueville, en présence de Me Robert Bucailles, pbfë, desservant lad. parr., et autres témoins.

– Le 30 décembre 1729, Me Thomas-Antoine Laumonier, pbre, curé de Cagny, diocèse de Bayeux, et pourvu de la cure de St-Germain de Cricqueville, demeurant à Cagny et représenté par Me Guillaume Renoult, pbre, curé du Torquesne, résigne purement et simplement led. bénéfice de Cricqueville entre les mains de noble dame Jeanne-Philippe Bence, Vve de Mesre Claude de Lafond, conser des requêtes honoraire, intendant pour le roy en Franche-Comté et Alsace, dame et patrone du Breuil, Ouilly-le-Vicomte et Cricqueville, baronne d’Oulme en Poitou. Fait au Breuil, au manoir de lad. dame.
Le même jour et dans la même séance, lad. dame nomme à la cure de Cricqueville la personne de Me Robert Boissière, pbre de ce diocèse.
Le 31 décembre 1729, le seigr évêque donne aud. sr Boissière la collation dud. bénéfice.
Le 2 janv. 1730, le sr Boissière prend possession de la cure de Criqueville, en présence de Me Guillaume Renoult, pbre, curé du Torquesne, et plusieurs autres témoins.

– Le 6 juillet 1741, la nomination à la cure de St.Germain de Criqueville appartenant au seigr du lieu, Mesre Hugues-François Jacquier, chevr, seigr de Bobigny, Mesre Philippe-Guillaume Jacquier de Vieux-Maisons, conseiller au parlement de Paris, seigr de Bellassize, et Mesre Adrien-Jules Gautier, chevr, seigr de Bésigny-Landon, cohéritiers en la succession de feu M. de Lafond, seigr et patron de Criqueville, représentés par Michel-Louis Rioult, sr de Marencour, Esc, garde de la porte, seigr du Breuil, nomment à lad. cure de Criqueville, vacante par la mort de Me Robert Bossière, pbre, dernier titulaire, la personne de Me Jean-Baptiste Louvet, pbrë du diocèse de Lx.
Le 9 juillet 1741, le seigr évêque donne aud. sr Louvet la collation dud. bénéfice.
Le 13 juillet 1741, le sr Louvet prend possession de la cure de Criqueville, en présence de Mes François Hébert, Jean-François Postel, pbrës, chapelains de lad. parr., et autres témoins.

– Le 7 mai 1741, la nomination aux chapelles de Criqueville, appartenant au seigr évêque, Sa Grandeur nomme à l’une de ces chapelles, vacante par la désertion du dernier titulaire ou autrement, la personne de Me Jean-François Postel, pbrë du diocèse de Séez.

– Le 13 juillet 1741, led. sr Postel prend possession de lad. chapelle, par l’entrée libre en l’église de Criqueville et autres cérémonies ordinaires accomplies en icelle église, en présence de Me Jean-Baptiste Louvet, pbfë, curé de Criqueville, Me Louis-François Hébert, pbrë, chapelain de l’autre chapelle, et autres témoins.

Le 6 févr. 1743, dispense de bans pour le mariage entre Mesre Jean-Jacques de Mecflet, Esc, sr de la Ruette, fils de feu Jacques de Mecflet, Escr, sr de la Ruette, et de feue noble dame Jeanne De la Fosse, de la parr. de Criqueville, d’une part, et Marie-Charlotte de Heudey, fille de feu Mesre Etienne de Heudey, chevr, seigr et patron honoraire de Pommainville, Chambor, la Haye et autres lieux, et de feue noble dame Charlotte Dufour, de la parr. d’Angoville, d’autre part.
Le même jour, led. sr Jean-Jacques de Mecflet et lad. damlle Charlotte de Heudey, originaire de St-Cyr de Pommainville, et demeurant depuis plus de neuf ans en celle d’Angoville, exposent au seigr évêque « qu’ils se seroient fréquentez depuis près d’un an en vue de s’épouser, sans sçavoir qu’ils fussent parents dans un degré prohibé; de laquelle parenté ils n’ont esté avertis que lorsqu’ils étoient sur le point de contracter mariage; que cette parenté les a mis dans la nécessité de recourir à une dispense qui leur est d’autant plus nécessaire que l’âge avancé de la suppliante et leur fréquentation précédente pourraient leur estre préjudiciables.
Pourquoi ils ont recours à l’authorité de Monseigr pour obtenir la dispense dud. empeschement. Sa Grandeur leur accorde dispense de parenté au 4e degré.

– Le 28 juin 1743, Me Georges-Abraham-Dominique Le Chanoine, pbrë, chanoine de la collégiale du St- Sépulcre, demeurant à Caen, parr. St.Julien, constitue 150 livres de rente en faveur de Me François-Laurent Pellerin, sr de Longueval, acolyte de la parr, de Criqueville-en-Auge, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés, Les biens du sr Le Chanoine étaient situés à Grengues.

– Le 23 août 1743, Me Nicolas Le Carpentier, conser du roy, lieutenant en l’élection de Pont-l’Evêque, demeurant à Criqueville, constitue 150 livres de rente en faveur de Me Louis De Laplace, acolyte, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. – Dans cet acte led. sr acolyte était représenté par Pierre De Laplace, son frère, demeurant à Beaumont.

– Le 28 nov. 1744, la nomination à la chapelle, actuellement vacante en l’église de Criqueville par la désertion de Me Postel, nommé curé de Brucourt, appartenant au seigr du lieu, M Adrien-Jules Gautier de Bésigny, chevr, «président au parlement et de la seconde chambre des requestes du Palais, à Paris, y demeurant rue Couture-Ste-Catherine, parr. St-Paul,» et Me Philippe-Guillaume Jacquier de Vieuxmaisons, conser du roy en sa cour de Parlement, demeurant à Paris, rue de Berry, parr. St.Nicolas-des-Champs, seigneurs indivis de la terre et seigneurie de Criqueville, représentés par Michel-Louis Rioult, Escr, seigr et patron du Breuil, St.Pierre-des-Prés et autres lieux, nomment à lad. chapelle la personne de Me Nicolas Johey, pbrë, de ce diocèse de Lx.

Le 6 déc. 1744, le seigr évêque donne aud. sr Jobey la collation dud. bénéfice.

Le 7 déc. 1744, le sr Jobey prend possession de « la chapelle de N.-D. de Criqueville, scituée et attenante au choeur de l’église paroissiale de St.Germain de Criqueville, du côté de l’Evangile. » Fait en présence de Me Jean- Baptiste Louvet, pbrë, curé de Criqueville; Me Louis-François Hébert, pbrë, chapelain de la 1ère portion de lad. chapelle, et autres témoins.

– Le 18 juillet 1746, vu l’attestation du sr Buschard, vicaire de St-Thomas de Touques, dispense de bans pour le mariage entre Mesre Philippe-Augustin du Mesnil, Escr, sr de St-Germain, veuf de noble dame Marguerite de Boitard de Prémagny et fils de feu Mesre Jacques du Mesnil, Escr, sr de St- Germain, et de noble dame Marie-Françoise d’Angerville, de la parr. de St.Thomas de Toucques, d’une part, et noble damlle Marguerite de Mecllet, fille de feu Mesre Jacques de Mecllet, Escr, sr de la Ruette, et de feue noble dame Jeanne de la Fosse, de la parr. de Criqueville, et demeurant depuis temps de droit en la ville de Caen, parr. de Vaucelles.

– Le 3 févr. 1747, dispense de bans pour le mariage entre Jacques-David Bouet, marchand, fils de Me David Bouet, contrôleur des Actes, et de feue Catherine Protais, de. la parr, de Criqueville, d’une part, et Marie Lechevallier, fille de feu Guillaume, de la parr, de Dozulé.

Curés. – M. Bourse – T.-A. Laumasnier – R. Bossière – J.-B. Louvet.
Prêtres de la paroisse. – R. Bucailles – L. Féron – P. Fontaine – L.-F. Hébert – Jn-M. Le Maignen – J.-F. Postel,
Clerc. – F.-L. Pellerin.
Patron. – Le seigneur du lieu. – J.-P. Bence, Vve de Lafond – P. -G. Jacquier et A.-J. Gauthier.
Seigneurs et notables. – D. Bouet – J.-D. Bouet – J.-B. Le Carpentier – N. Le Carpentier – Jq de Mecflet, fils Jq. – J.-J. de Mecflet – J.-J. de Mecflet.
Chapelles de Cricqueville et Ecole.- L.-F. Hébert – L. Féron – P. Fontaine – J-F.Postel – N. Jobey – Patron. – Le seigneur du lieu. – A.-J. Gautier et P. -G. Jacquier.

– Le 28 juillet 1752, la nomination aux chapelles simples desservies en l’église de Criqueville appartenant au seigr du lieu, Mesre Adrien-Jules Gautier, chevr, seigr de Bésigny, conser du roy en ses Conseils, président de la deuxième chambre des requêtes du Palais, à Paris, et Mesre Philippe-Guillaume Jacquier, vidame, de Vieilmaisons, chevr, consr du roy en sa cour de Parlement, seigr de Bésigny, l’un et l’autre seig, chacun en partie, de la parr. de Criqueville, demeurant à Paris et représentés par Me François Salerne, pbfë, chapelain de Ste-Catherine en la Cathédrale, nomment à celle des chapelles de Criqueville laissée vacante par la mort de Me Louis-François Hébert, pbfë, dernier titulaire, la personne de Me Louis De la Place, pbfë du diocèse de Lx.
Le même jour, le seigr évêque donne aud. sr De la Place la collation dud. bénéfice.

Le 29 juillet 1752, le sr De la Place prend possession de lad. chapelle «estant au costé gauche du choeur de l’église parroissiale,» en présence de Pierre Lecarpentier de Bellemare, demeurant à Dozulé, Pierre Dubusc, sergent royal, demeurant à Criqueville, et plusieurs autres témoins.

– Le 21 août 1752, la nomination aux chapelles desservies en l’église paroissiale de Criqueville appartenant au seigr du lieu, Mesre Pierre-Guillaume de Launoy, sr de Méricourt, demeurant en sa terre de Norron, près Falaise, nomme à celle des chapelles laissée vacante par la mort de Me Louis-François Hébert, pbrë, dernier titulaire, la personne de Me Charles Saffrey, pbrë du diocèse de Bayeux. Fait et passé à Lx, en l’étude du notaire apostolique.
Le même jour, Mesre Joseph-Dominique de Cheylus, vicaire général du seigr évêque de Lx, donne aud. sr Saffrey la collation dud. bénéfice.

Le 22 août 1752, le sr Saffrey prend possession de lad. chapelle par l’entrée en icelle située au côté gauche du choeur de l’église paroissiale. De Jasu naquit à Dozulé. Il devint plus lard titulaire de l’une des chapelles fondées dans l’église de Criqueville. Ce bénéfice ayant été supprimé par le décret de 1790, M. de Jasu cessa d’être considéré comme fonctionnaire public et par suite ne fut pas astreint à prêter serment à la Constitution civile du Clergé. Il passa la révolution dans sa propriété de Dozulé, ne faisant plus de fonctions ecclésiastiques. Quand la paix fut rétablie et le culte réorganisé, il se mit prêtre habitué à Dozulé; mais ce fut pour peu de temps, car il mourut le 6 germinal an XI (27 mars 1803°, âgé d’environ soixante-deux ans. (Archives de la mairie de Dozulé.)

– Le 26 mai 1758, la nomination à la 1ère portion de la cure de Criqueville appartenant au Chapitre de Cléry, les srs chanoines nomment à cette cure, présentement vacante, la personne de Me Nicolas Jobey, pbrë du diocèse de Lx, originaire de Cerqueux, près Orbec.

Le 30 juin 1758, le seigr évêque donne aud. sr Jobey la collation dud. bénéfice. Nicolas Jobey, fils de Nicolas et de Marie Charpentier, de la parr. de Cerqueux, reçut la tonsure et les ordres mineurs, le 30 oct. 1734.
– Le 29 déc. 1759, Mesre Adrien-Jules Gauthier de Bésigny, chevr, seigr de Criqueville en partie, Presnoy, Chancy-la-Baronie, Le Fort-Chailly, Launey, St.Léger et autres lieux, marquis de Bellegarde, conser du roy en ses conseils, président honoraire en sa cour de parlement de Paris, y demeurant, rue Culture-Ste Catherine, parr. St.Paul, représenté par Mre Jacques Vidamme de Vieilmaison, chevr, seigr de Baubigny et de Criqueville, conser du roy en sa cour de parlement, demeurant à Paris, rue St.Dominique, faubourg St.Germain, parr. St-Sulpice, nomme à la chapelle de Criqueville, vacante par la mort de Me Louis De Laplace, dernier titulaire, la personne de Me Pierre-Etienne Renoult, pbre du diocèse de Lx. Fait et passé à Paris, en la demeure dud. sr de Vieilmaison.
Le 15 janv. 1760, Mr Mery, Vic. glu., donne aud. sr Renoult la collation dud. bénéfice.
Le 17 janv. 1760, le sr Renoult prend possession de la chapelle N.-D. attenante au choeur de l’église de Criqueville, en présence de Me. Jean-Baptiste Louvel, pbrë, curé de Criqueville, et autres témoins.

– Le 3 sept. 1766, la nomination à la chapelle de Criqueville appartenant au seigr du lieu, Mesre Adrien-Jules Gautier, chevr, seigr de Bésigny, marquis de Bellegarde, seigr en partie de Criqueville, conser du roy en ses conseils, président honoraire en la cour de parlement, demeurant à Paris, rue des Rosiers, parr . St.Gervais, et Mesre Philippe-Guillaume Jacquier, vidame de Vieilles-Maisons, chevr, seigr de Robigny et de Criqueville aussi en partie, conser honoraire du roy en sa cour de parlement, demeurant à Paris, rue de Tournon, faubourg St- Germain, nomment à lad. chapelle de Criqueville, vacante par la mort de Me Renaut, dernier titulaire, la personne de Me Jean-Antoine de Jazu, pbrë du diocèse de Lx. Fait et passé à Paris.
Le 2 oct. 1766, le seigr évêque donne aud. sr de Jazu la collation dud. bénéfice.
Le 7 oct. 1766, le sr de Jazu prend possession de la chapelle de Criqueville, située au côté gauche du choeur de l’église paroissiale, en présence de MG Jean-Baptiste Louvet, pbrë, curé de Criqueville; M Jean Le Carpentier, bourgeois de Caen, demeurant à Criqueville, et autres témoins.
– Le 16 juillet 1767, la nomination à la cure de Criqueville appartenant au seigr du lieu, et, d’après une convention passée, le 10 de ce mois, entre Mesre Adrien-Jules Gaultier de Bésiguy, chevr, marquis de Bellegarde, seigr en partie de Criqueville et autres lieux, président, honoraire du parlement, et Mes Philippe-Guillaume Jacquier, vidame de Vieilles-Maisons, chev, seig. de Bésigny, de Criqueville aussi en partie, conser du roy en sa cour de parlement et grand’chambre d’icelle, demeurant à Paris, rue de Tournon, faubourg St- Germain, le patronage dud. bénéfice devant être désormais alternatif entre lesd. seig. led. sr de Vieilles-Maisons, qui doit comme être nomme à lad. cure, vacante par la mort de Me Jean-Baptiste Louvet, dernier titulaire, la personne de Mre Marie-François-Bertrand Du Monard de Villefavard (1), pbrë du diocèse de Saintes. Fait et passé à Paris, en la maison dud. sr de Vieilles-Maisons.
Le 4 sept. 1767, le seigr évêque donne aud.- sr Du Monard de Villefavard la collation dud. bénéfice.
Le lendemain, les Sr. Du Monard de Villefavard prend possession de la cure de St.Germain de Criqueville, en présence de Me Charles Saffrey, pbrë, chapelain de Royal-Pré; Me Louis Grouard, pbrë, desservant lad. parr. de Criqueville, et autres témoins.
(1) M. Du Monard, curé de Criqueville, était né dans l’île d’Oléron, diocèse de Saintes. Il lui répugnait de prêter le serment à la Constitution civile, et. d’un autre côté, n’osant pas le refuser absolument, il chercha à l’expliquer dans le sens catholique. Mais ces explications ne satisfirent pas le Directoire, et il finit parjurer purement et simplement il resta curé constitutionnel de Criqueville. Après l’an II. il continua de résider dans la paroisse, ne faisant plus aucune fonction ecclésiastique; il touchait la pension faite au prêtres assermentés.
Depuis l’an IV, il était devenu infirme. Il demanda l’autorisation de se fixer à Paris. On lui donna un passe-port pour s’y rendre et à partir de ce jour, on n’a plus entendu parler de lui. (Archives du Calvados. — Archives de la mairie de Criqueville.).

– Le 25 nov. 1767, dispense de bans pour le mariage entre Claude-François Le Carpentier, conser du roy, maître particulier des Eaux et Forêts du bailliage d’Auge, originaire de Criqueville et demeurant à Pont-l’Evêque, fils de feu Nicolas Le Carpentier, conser du roy, lieutenant en l’élection de Pont-l’Evêque, et de dlle Anne De Laplace, d’une part, et dlle Marie-Anne-Catherine Cambremer, fille de Me Jacques Cambremer, avocat au parlement de Paris, et de feue dlle Catherine Blancard aussi de lad. parr. de Pont-l’Evêque.

– Le 21 févr. 1769, dispense de bans pour le mariage entre Mesre Jean-Jacques-Philippe-Augustin du Mesnil, Escr, sr de St.Germain, fils de feu Philippe-Augustin, Escr, sr du Mesnil et de St.Germain, et de noble dame Marguerite-François de Mecflet de la Ruette, demeurant à Caen, parr. St-Pierre, diocèse de Bayeux, d’une part, et noble damlle Marie-Jacqueline-Charlotte de Mecflet de la Ruette, fille de Mesre Jean-Jacques de Mecflet, Escr, sr de la Ruette, et de noble dame Marie-Charlotte de Hendé de Pomaramville, originaire de la parr. de Criqueville et demeurant présentement en lad. parr. de St.Pierre de Caen.

Curés. – J.-B. Louvet – V. Jobey – M.-F.-B. du Monard de Villefavard.
Prêtres de la paroisse. – C. Renault – N. Jobey – L. Grouard.
Patron. – Les soigneurs du lieu alternativement. – P. -G. Jacquier de Bésigny – Prétention du chapitre de Cléry.
Seigneurs et notables. – .Jq-D. Bouet (et non Bout) – P. Dubusc – J.-B. Lecarpentier – Jn. Lecarpentier – Lecarpentier – J.-J. de Mecflet de la Ruette.
Chapelles de Criqueville et école. – Chapelains. – L.-F. Hébert – L. De Laplace – P.-E. Renout – J-A. de Jazu – Patron. – Les seigneurs du lieu. – A.-J. Gauthier et P.-G. Jacquier.

– Le 28 déc. 1772, Thomas Le Têtu, marchand, demeurant à Criqueville, constitue 150 livres de rente en faveur de M. Marin-François Le Têtu, acolyte, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés.

– Le 8 juillet 1776, dispense de bans pour le mariage entre M. Nicolas-Alexandre Barbey du Long-Bois, conser du roy, échevin de la ville de Caen, fils de feu Gilles-Marin et de Marie-Magdeleine-Marguerite Laigle, de la parr. St.Sauveur de Caen, d’une part, et dlle Anne-Jeanne Gonfray, fille de feu Jacques et de dame Jeanne Fallue, ayant ci-devant demeuré en la parr. de St.Jean de Caen et demeurant présentement en celle de St.Germain de Criqueville.

– Le 3 juillet 1780, Me Jacques-Pierre Vesque, pbrë du diocèse de Lx, obtient en cour de Rome des lettres de provision, dites de per obitum, de la seconde des chapelles desservies en l’église paroissiale de Criqueville; laquelle chapelle est vacante par la mort de Me Jobey, dernier titulaire.
Le 14 août 1780, le seigr évêque donne son visa auxd. lettres de provision.

Le 21 août, led. sr Vesque prend possession de la 2e portion de la chapelle de Criqueville, en présence de M. Jean-Thomas de Thollemer, Escr, demeurant à Dozulé, et autres témoins.

– Le 21 janv. 1782, dispense de bans pour le mariage entre Joseph-Armand Coudré-La Coudraye, fils de Nicolas Coudré-La Coudraye, négociant, et de feue Jeanne-Béatrix Lartois, de la parr, de Ste-Catherine d’Honfleur, d’une part, et Marie-Magdeleine-Catherine Le Carpentier, fille mineure de feu Pierre et de Marie-Catherine Desamaison, originaire de la parr. de Criqueville-en-Auge et demeurant en celle de Ste-Catherine depuis temps de droit.

Curé. – M.-F.-B. du Monard de Villefavard.
Prêtre de la paroisse. – J. A. de Jazu.
Notables. – Jq. Gonfray – P. Lecarpentier – F. Pierre.
Chapelles de Criqueville – Chapelain. – Jn.-A. de Jazu – N. Jobey – J. -P. Vesque – M.-F.-B. du Monard de Villefavard Patrons. – Le seigneur du lieu. – A.-J. Gautier et P. -G. Jacquier.

La Normandie monumentale et pittoresque… Calvados. Le Commandeur HENRY LE COURT.
C’est le château de Cricqueville, dont les tourelles couvertes, d’ardoises, de forme quadrangulaire, détachent leurs toits aigus sur les peupliers d’alentour. Moins heureux que son voisin, le vieux manoir de Victot, celui-ci n’a pas l’avantage de mirer ses murs carrelés en brique et pierre dans les eaux de douves profondes, mais son ensemble n’en est pas moins d’un effet très pittoresque.
On trouve à l’intérieur d’une des salles, une superbe cheminée, portant la date de 1584 et reproduite par M. de Caumont dans sa Statlstique monumentale.
Au moyen âge, la cure de Cricqueville était divisée en deux portions: l’une à la nomination du roi de – France, et l’autre à celle du seigneur du lieu. C’était, au XIVe siècle, Thomas de Silly, dont la famille possédait aussi les terres voisines de Dozulé et Saint-Léger-du-Bosc, et devait, trois siècles plus tard, porter d’abord aux Madaillan-Lesparre, puis aux Brancas, la terre célèbre du Mont-Canisy.
Puis nous trouvons à Cricqueville les de Lannoy. En 1540, lors de la recherche des élus de Lisieux,- ce document si important pour l’histoire de la noblesse du pays d’Auge,- Charles de Lannoy, escuyer, seigneur de Cricqueville; Robert, seigneur de Bray, et Laurent, seigneur de Clermont, ses cousins, justifièrent de l’anoblissement, en 1467, de Benoît de Lannoy, leur bisaïeul.
C’est sans doute à cette famille qu’on doit – la construction du château, car, en 1668, les de Lannoy étaient encore à Cricqueville, – où ils furent maintenus dans leur noblesse le 30 janvier de cette année : c’étaient alors Robert de Lannoy, escuyer, seigneur de Piteville, époux de Marguerite Dauge, d’une noble famille normande; Jean, seigneur de Montdavid, et un autre Jean, seigneur du Hamel.
Mais, en 1675, apparaît à Cricqueville une autre famille; à cette époque, Me Adrien Bence en était seigneur : il appartenait sans doute à cette famille – de robe qui, – dès 1668, possédait la terre du Breuil et présentait encore à la cure de Cricqueville, en 1692. En 1722, Jeanne-Philippe Bence, dame de Cricqueville, veuve de Me Claude de la Fond, conseiller du roi, présentait à cette cure; en 1767, c’étaient les héritiers de la Fond, MM. Gaultier de Besigny et Jacquier de Vieilles-Maisons, qui s’acquittaient de cet office.
Le château de Cricqueville et ses dépendances appartiennent actuellement a la famille Chevallier, de Dozulé.

Recherche faite en 1540, par les élus de Lisieux des nobles de leur élection…
CRIQUEVILLE.
– 229. Charles de Lanoi, Sr. du lieu, a produit un anoblissement concédé en l’an 1467 à Benoist de Lanoi, son bisayeul, pour 200 liv. par lui payées, joûte la quittance; duquel Benoit il a fourni être descendu ainsi que Robert de Lanoi, Sr. de Bray, et Laurent, Sr. de Clermont, ses cousins, par autres lettres et écritures, dont la copie est demeurée au greffe.V. le n°. 230. Richard le Large a produit un anoblissement à lui donné en octobre 1500 pour 500 liv. par lui payées, joûte la quittance.
– 231. Cosme de Loucelles a dit être procréé de noblesse ancienne et issu de Guillaume de Loucelles, vivant en 1419 et titré escuyer dans une lettre de la dite année, duquel il a dit fournir sa descente par ses écritures, dont la copie est demeurée au greffe. Non-obstant lesquelles le procureur du Roi a requis qu’il soit assis.
– 262. Guillaume, Michel, Laurent et Thomas, dits de Lanoi, ont fourni avec les sieurs de Criqueville et de Bray, en la parroisse du dit lieu de Criqueville, n°. 229.
LANOY, seigneur de Criqueville, de Clermont, etc. : d’argent, à l’aigle de sable.

Essai sur l’histoire de l’Eglise réformée de Caen – Sophronyme Beaujour.
Toutes les églises de la Normandie n’eurent pas le même sort que celle de notre ville, car cette année 1681 fut pour elles encore plus cruelle que les précédentes. Pendant le cours de cette seule année, l’exercice fut aboli : Le 20 janvier, à Géfosse, à Criqueville, à Beaumont, à Barbessin et aux Veys.

Lettres du cardinal Mazarin pendant son ministère – M. A. Chéruel. à M. COLBERT.
Lorsque la Cour estoit à Rouen, l’année passée, mourut un président de ce Parlement-là, appelé Criqueville (Robert de Launay ?), qui n’avoit [pas] payé la paulette (1). La Reyne eut la bonté de me donner ce qui proviendroit de cette charge, et je dis que je le recevrois sur l’estat [en] moins de ce qui m’estoit deu. M. le Surintendant m’a tousjours promis que cela seroit, et l’affaire estoit en estat quand je partis de Paris.
(1)Cet impôt, qui tirait son nom du financier Paulet, était du soixantième du prix de la charge. C’était en payant la paulette que les membres des Parlements devenaient propriétaires de leurs charges et pouvaient les vendre à des tiers ou les transmettre à leurs enfants.

Éloges des citoyens de la ville de Caen – Jacques de Cahaignes.
– FRANÇOIS RICHARD. Sieur d’Hérouvillette conseiller au présidial de Caen.
Il avait épousé Madeleine de Villemor, parisienne d’un rare mérite. Elle lui donna trois filles dont:
Marguerite, unie en premières noces à Jacques Fresnel, homme recommandable par sa naissance et ses richesses, et en secondes à Robert de Launay chevalier de l’ordre St-Michel, très-puissant par ses alliances et ses seigneuries.
– Charles de Launay sr. de Criqueville, a justifitié d’un anoblissement accordé en 1467, moyennant 200 livres, à Benoit de Launay, dont étaient descendus Charles de Launay, Robert de Launay sr de Brey, Laurent de Launay sr de Linctil, et Michel de Launay, sr de Clermont. (Recherche des Élus de Lisieux 1522, penès nos.)
Mre. Benoît de Launay, prêtre, et Guillaume de Launay, sr de Cricqueville, lesquels ont justifié de lettres d’anoblissement données par le roy Louis XI à Benoît de Launay, leur ayeul. (Recherche des Élus de Lisieux, 1524, penès nos).
– Robert De Launay De Criqueville. fils de Charles de Launay sr. de Criqueville et de Petitville, et de Jeanne de Bretheville. Il épousa Marguerite Richard, dame d’Hérouvillette et de Ranville, dont il eut Tanneguy de Launay, seigneur de Criqueville, conseiller au grand conseil, maître des requêtes de l’hôtel du Roy, puis président au Parlement de Normandie. (Maison d’Harcourt, t. II, p. 1349.)
C’est à Cricqueville, canton de Dozulé, que la famille de Launay avait sa sépulture dans une chapelle seigneuriale qui sert aujourd’hui de sacristie. On voit sur une table de marbre noir conservée dans cette ancienne chapelle, que noble dame Marguerite Richart, dame de Hérouville et de Ranville, femme de feu Messire Robert de Launay, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roy et chevalier de son Ordre, décéda en sa maison à Caen le 9 septembre 1616, et que ce fut elle qui fit bâtir cette chapelle dans laquelle elle repose avec son mari. – Le château que Robert de Launay possédait à Cricqueville existe encore; il est gravé dans le IV° volume de la Statistique monumentale de M. de Caumont.
De Launay: D’argent, à l’aigle de sable, becquée et membrée de gueules.

Statement of Prince Frederick of Schleswig Holstein Noer – Urquhart, David.
Le château de Criqueville est une construction assez remarquable qui appartenait à la famille de Launay. La grande salle, au rez-de-chaussée, renferme une magnifique cheminée portant la date 1584. Les poutres ont encore conservé quelques peintures.
Cette famille avait une chapelle seigneuriale dans l’église de Criqueville; on en a fait la sacristie, et sous cette chapelle était un caveau qui renfermait plusieurs cercueils de plomb. L’inscription suivante, gravée sur une table de marbre noir, existe encore dans la sacristie, où je l’ai copiée.

Soubz cette voûte reposent attendans le dernier jugement,les cendres de noble dame Marguerite Richart dame de Hérouville et Ranville, femme de feu messre Robert de Launay, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi et chev. de son ordre, Sr de Criqueville, duquel mariage elle eut deux fils et une fille, Lainé desquels luy survécut. Et après avoir fait bâtir et dotté cette chapelle ou le dit Sr. son mary et elle sont inhumez fonda une messe touts les jours de la sepmaine et un service annuel en la dite chapelle, une messe qui se doit célébrer touts les samedis en l’eglise Notre dame de la Délivrande près de Caen et une autre encor touts les jeudis de l’année avec un service annuel au couvent des carmes de la même ville. Pleine de piété envers les religieux, charitable envers les pauvres, très vertueuse et bien advisée en la conduite de ses actions, s’estant dans le travail d’une longue maladie retirée de la conversation du monde pour vaquer entre les siens au service de Dieu et se préparer à la mort, décéda en sa maison à Caen le IX de septembre M DC XVI.
Post luctum fratris quem funus mersit acerbum
Proh dolor en matri ducimus exequias
llle obiit juvenis provecta hanc sustulit etas
Funera sunt tamen hœc utraque acerba mihi.
Matri obtime ac benemerenti filius mœrens posuit.
Requiescat in pace.

Des endiguements considérables, qui ont été exécutés aux environs du château pour le garantir des dérivai- sons de la petite rivière d’Oudon, remontent en partie à l’époque du château.

Dictionnaire de la noblesse – Aubert de La Chesnaye-Desbois, François-Alexandre
LANOY. Ancienne Noblesse, originaire du pays de Normandie.
On trouve dans les Registres de la Chambre des Comptes Benoît de Lanoy, Ecuyer, qui rendit aveu au Roi en 1452.
Les Echiquiers de Normandie de l’an 1453, parlent aussi de Jean le Sens, Atourné, & de Jean de Lanoy, Administrateur de l’Hôtel-Dieu de Caen.
Ceux de 1469 font mention de Guillaume de Lanoy, Atourné, de Benoît de Lanoy, & de Jean de Lanoy, Administrateur de l’Autel Chapelle de Saint-Philippe & de Saint-Gracien de Caen. – En 1497, Jean & Gilles de Lanoy plaidoient contre Jean de Boislichausse, Ecuyer, & Pierre Moges, Procureur de Jean de Lanoy & de Guillaume de Lanoy, Seigneur de Criqueville, pareillement contre Guillaume de Beuville, Ecuyer.
La preuve de noblesse de cette Famille de Lanoy fut faite en 1540, par Charles de Lanoy, Seigneur de Criqueville & de Clermont; Robert de Lanoy, Seigneur de Bray, Laurent de Lanoy, ses cousins, comme aussi par Guillaume, Michel, Laurent & Thomas de Lanoy, ayant tous pour auteur celui qui suit.
Benoit de Lanoy, dénommé dans un titre de l’an 1461, épousa Marie de Parfouru, dont:
– 1. Richard, qui suit;
– 2. Guillaume, Seigneur de Criqueville, rapporté ci-après;
– 3. Jean, tige des Seigneurs de Clermont, mentionnés ensuite;
– 4. Jeanne, femme de Michel Dieu-Avant, Seigneur du Folfé, fils de Michel Dieu-Avant, Seigneur de Montenay & de Jeanne Harnon.
– 1a – Richard de Lanoy, I. du nom, Seigneur de Livet, eut pour fils – Richard de Lanoy, II. du nom. Seigneur de Livet, lequel fut pere de – Jean de Lanoy, Seigneur de Livet, dont nous ignorons la descendance.
Guillaume de Lanoy, Seigneur de Criqueville, (second fils de Benoît de Lanoy, de Marie de Parfouru, est dénommé avec Richard & Jean de Lanoy, ses freres, dans un titre de l’an 1488). Il épousa Jeanne de Betheville, fille de Jacques, Seigneur de Betheville, de Marguerite Le Veneur. Leurs enfans furent :
– 1a1. Robert, qui suit;
– 2. Charles, Seigneur de Petiteville, qui eut un fils & une fille, Dame de la Bardouillere; & d’une Maîtresse, quelques autres enfans qu’il fit légitimer;
– 3. Françoise de Lanoy, femme de Guillaume de Saffrey, Seigneur de Vimont.
– 1a1. Robert de Lanoy, Seigneur de Criqueville, épousa Marguerite Richard, Dame de Herouvillette, de laquelle il eut : -Tanneguy de Lanoy, Seigneur de Criqueville, Président à Mortier du Parlement de Rouen, mort sans hoirs.

Notes sur les Launay ou Launoy.
Seigneur de Criqueville, aussi en Normandie. De cette Famille, maintenue dans sa noblesse le 30 Janvier 1668, étoit Tanneguy de Launay, Seigneur de Criqueville, fils de Robert, Seigneur de Criqueville & de Lullay, de Marguerite Richard, Dame d’Herouvillette; de Ranville. Il fut reçu Conseiller au Grand – Conseil le 8 Mars 1614, Maître des Requêtes le 23 Mai 1620, Président au Parlement de Rouen le 29 Août 1630; mourut en 1650, sans enfans de son mariage avec Anne Vialart, morte le 5 Février 1638, fille de Félix Vialart, Seigneur de Herse, Maître des Requêtes, de Jeanne Hennequin. Les armes : d’argent, à l’aigle à deux têtes, éployée de fable. Voyez l’Histoire de Rouen, Tome II, pag. 156.
Charles de LAUNOY, Seigneur d’HERICOURT et de CRIQUEVILLE en AUGE 1500-1556 marié à
Anne Geneviève de BETTHEVILLE dcd en 1576 dont:
1) – Françoise de LAUNOY
2) – Guillaume de LAUNOY Seigneur de CRIQUEVILLE et de PETIVILLE Né en 1530 – Marié avec Jeanne BETHEVILLE
3) – Robert de LAUNOY, Seigneur de VASTENVILLE & de CRICQUEVILLE 1535 marié à :
Marié avec Guillemette de MORAIS dont:
3a -Rorbert de LAUNOY de VATTEVILLE, Sieur de VASTENVILLE 1574-1620
Marié avec Marguerite RICHARD dont:
3a.1 – Tanneguy de LAUNOY, Seigneur d’HEROUVILLETTE, RAINVILLE & CRICQUEVILLE dcd 1650
Tanneguy de Launay, fils de Robert de Launay, seigneur de Criqueville et de Lullay, gentilhomme de la Chambre du Roi, et de Marguerite Richard, dame d’Hérouville et de Ranville, seigneur de Criqueville, né à Caen, conseiller au Grand Conseil (1614), maître des Requêtes de l’Hôtel (mai 1620), président à mortier au parlement de Rouen en août 1632, mort en février 1650; il avait épousé Anne Vialart, morte en février 1638.(1)

– Pierre tombale sur laquelle sont gravées des armes et une épitaphe latine. Armes : un aigle éployé, parti au sautoir accompagné de quatre croisettes. Tiré des Feuillants de Rouen. Calque. – [Anne Vialard, femme de Tanneguy de Launoy de Criqueville, -L 1638.] (2)
– Outre ces avantages territoriaux, les conseillers des Cours souveraines se font souvent octroyer des pensions …….le président de Launoy de Criqueville reçoit en 1633 huit cents écus de pension.
Parmi les autres présidents d’ancienne création, Tanneguy de Launoy, sieur de Criqueville, était l’un de ceux qui s’étaient employés le plus activement pour la défense des intérêts du Parlement. Originaire de Caen, il avait été conseiller au Grand Conseil, puis maître des requêtes avant d’être reçu président à mortier en 1632; C’est lui qui avait été chargé, en 1639, de se plaindre des nouveaux édits fiscaux auprès du chancelier et du surintendant des finances. (3)
(1) Mémoires du cardinal de Richelieu – Richelieu, Armand Jean du Plessis duc de.
(2)Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux Départements des estampes et des manuscrits – Bibliothèque nationale – Henri Bouchot. Tiré des Feuillants de Rouen. Calque. – [Anne Vialard, femme de Tanneguy de Launoy de Criqueville, -L 1638.]
(3) La fronde en Normandie – Logié, Paul.

Report, 1840-1908 – Great Britain.
N° 2. — Calendrier des Rouleaux normands : Henry .5. –
28 mars (?). Présentation de Jean de Molin à l’église paroissiale St-Germain d’avant Criqueville, Lisieux.

DIVERS.
1242 – Royal-Pré
Voir le cartulaire de cette abbaye dont les pièces les plus anciennes semblent remonter à 1242. Il se trouve dans le fonds des archives de l’Hôpital de Honfleur : Cricqueville, Mesures : perches, pâturages, Angoville, Bastebourg, Dozulé, Clos du Mont-Gargan à Cambremer, Nicolas Jean, sieur de Bellengreville et de Crèvecoeur, Roncheville, Putôt, La Cressonnière, Fief du Mesnil, à Brucourt; famille Bence, Cricqueville et le Breuil; Mardilly, Royville -Roiville; etc.
= Archives Hôpital de Honfleur Série H. Suppl. 1607.- B. 34

Patronages appartenant à la famille Bertran et à quelques autres familles peut-être alliées:
Cricqueville, Th. de Silleyo (p. 260)
= LONGNON Auguste, Pouillés de la province de Rouen, Paris, Imprimerie nationale, 1903, In-4°, LXXV-600 p.

Insinuations
Château du XVIIe siècle appartenant à la famille de Launay qui avait une chapelle seigneuriale dans l’église de Criqueville. On y voir une inscription tumulaire de Dame Marguerite Richart de Hérouville et Ranville, épouse de Messire Robert de Launay et de Criqueville, décédée le 9 septembre 1616 (Caumont).
On lit la date de 1584 sur l’une des cheminées du château
Inscription tumulaire de Dame Marguerite Richart Dame de Hérouville et Ranville

Commencement du XIIIe siècle
Registre de Philippe Auguste
Ricardus Escharbot, quartum partem apud Crequevillam (Richard Escharbot, quatrième partie à Crequevilla).

4 – Archives SHL:

Carnets de Charles VASSEUR :
« Analyses et transcriptions … »3e fascicule :
– P.127 1771 16 mai
Demande de paiement de rente sieuriale par Haut et Puissant Seigneur Henry François d’Harcourt, comte de Lillebonne, marquis de Beuvron et autres lieux, lieutenant général des armées du Roy et de la province de Normandie, gouverneur du Vieux Palais de Rouen contre Jacques François Jean Sieur de Malleville, Pierre et Anthoine de la Rue, pour des héritages situés à Beaufour dépendant du marquisat de Beuvron opposant Guillaume Duvieu, Nicolas Le Carpentier, sieur des Isles, domicilié à Cricqueville, Jacques le Baron et Jean Romain, fils Pierre et Demoiselle Ferey de Saint Paul, Damoiselle Jean de Monjean demeurant à Mirbel.

Carnets de Charles VASSEUR : « Doyenné de Beaumont (2) »
35 – Criqueville –Crequevilla – Criquevilla
6 feux privilégiés, 24 feux taillables
Patronage:

1e portion:
XIVe siècle Dux Normandia
XVIe Dominus de Clery
XVIIIe le seigneur
2e portion:
XIVe Thomas de Sillego
XVIe
XVIIIe le seigneur

Revue Le Pays d’Auge.
Abbé Lefebvre – Cricqueville-en-Auge-1964.
Fernand Rault Le Prieuré de Royal Pré – Cricqueville-1980

FONDS DUVAL Georges 2S
2S378 – Criqueville: église (plans).

Voir le site: j.y.merienne.pagesperso Villes et villages du Calvados

COURTONNE les DEUX EGLISES


NOTES sur: COURTONNE-les-DEUX-EGLISES – 14194.

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Réunion de: COURTONNE LA VILLE

SAINT PAUL DE COURTONNE


NOTRE DAME DE LIVET

Archives du Calvados.
Courtonne-la-Ville (Calvados; jusqu’en 1972)
Canton actuel : Lisieux
Arrondissement actuel :Lisieux
Code INSEE : 14194
Histoire administrative :
Courtonne-la-Ville fusionne avec la commune de Saint-Paul-de-Courtonne par l’arrêté du 11 septembre 1972 sous le nom de Courtonne-les-Deux-Églises.
TA Courtonne-les-Deux-Églises (Calvados ; à partir de 1972).

Courtonne-les-Deux-Eglises (Calvados ; à partir de 1972)
Canton actuel : Lisieux
Arrondissement actuel :Lisieux
Code INSEE : 14194
Histoire administrative : Courtonne-les-Deux-Églises est issue de la fusion des communes de Courtonne-la-Ville et de Saint-Paul-de-Courtonne par l’arrêté du 11 septembre 1972.
La fusion-association est transformée en fusion simple par l’arrêté du 11 avril 1995.
TA Courtonne-la-Ville (Calvados ; jusqu’en 1972).

COURTONNE-LA-VILLE, canton d’Orbec.
Curtona, 1027 (pouillé dé Lisieux, p. 24, note).
Corlena, 1264 (cartul. de Friardel).
Cortona in Ascemont, 1228 8 (ch. de l’hospice de Lisieux, n. 36).
Cortonna Abbatis, 1273 (cartul. norm. p. 195, n° 836).-
Courthona Abbatis, XVI° s° (pouillé de Lisieux, p.24).
Cortonna Villa, XVI° s° (ibid.):

Par.de Saint-Martin, aujourd’hui Notre-Dame;
patr. l’abbé de Bernay.
Dioc. de Lisieux,
doy.de Moyaux.
Génér. d’Alençon,
élect. de Lisieux,
sergent. de Moyaux.

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives ShL.

Lieux dits de: Courtonne la Ville.
[Beau-l’Abbé, h, Le Beaulabé, 1848(Simon)] – Bocage (Le), h – Boscage (LE), h. – Bosc-de-Fresne (LE), h. – Bosc-L’ABBÉ (LE), h. – Boulaye ( La), h. – BUNOSERIE (LA), h. – Cocquerie (LA), h. – Cour-Collette (La), h. – Cour-de-la-Sablonnière (LA), h. – COUR-DE-LA- VILLE (LA), maison isolée, – Guillardière (LA), h – HARANGUERIE(La), h – Harquerie (LA), h. – Lieu-Landrin (LE), h. – Lieu-Piprey (LE), – Louvetière (LA), h – Marquerie (La), h – Moulin-Neuf (LE), Min – – Tuilerie (La), h. – Vacherie (LA), – VILLENEUVE (LA), h. –

1 – Bibliographie.

BOUARD Michel de, « Informations archéologiques. Circonscription de Haute et Basse-Normandie », Gallia, 1974, fasc. 2, pp. 319-334
CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, réédition FLOCH Tome III page 838 et 840.
Editions FLOHIC : Le patrimoine des communes du Calvados, page 1225.
LAJOYE Patrice : notes archéologiques d’Arthème PANNIER, BSHL n°48, mai 2001-
L’EXPLOITATION ANCIENNE DES ROCHES DANS LE CALVADOS : HISTOIRE ET ARCHEOLOGIE. Serv. dep. d’Archéologie 1999. page 259.
PANNIER Arthème : voir Archives SHL, NE12, 2e carton.
PAUMIER Henri : Pour l’histoire du papier. Les moulins des papetiers du Pays d’Auge. Bulletin du Foyer rural du Billot, n°82, juin 2003.
TOULMON E. de, « Substructions romaines à Saint-Paul-de-Courtonne », BSAN, I, 1860, pp. 473-475

2 – Pièces Justificatives.

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Courtonne-la-Ville, Courthona abbatis, Curtona, Cortona villa.

De l’élection de Lisieux, sergenterie de Moyaux, Courtonne-la-Ville comptait, il y a cent ans, plus de 1,000 habitants; la population est réduite aujourd’hui à 764.
Bien que le patronage appartînt à l’abbaye de Bernay, l’église est médiocre. Le chevet remonte à l’époque romane: il est bien caractérisé; deux contreforts plats construits, partie en travertin, partie en grison, soutiennent un blocage en arêtes de poisson. On distingue encore la trace de deux petites fenêtres cintrées, bouchées probablement au XVIIIe siècle. Le mur latéral du nord est caché par la sacristie; celui du sud a été refait au XVIIIe siècle; les deux fenêtres en briques datent de cette époque. Deux chapelles, probablement aussi du dernier siècle, forment transept en avant du choeur. Le clocher, octogone, peu élevé, mais assez élégant, est assis à l’intersection de ces chapelles et de la nef.
La nef offre en grande partie les caractères du XVe ou XVIe siècle, dans les contreforts et les fenêtres ; mais le gros-oeuvre remonte à l’époque romane comme le chevet; on constate notamment au sud des parties de blocage ancien, et au-dessus de la porte à anse de panier, percée au XVIe siècle dans le pignon occidental, on trouve deux fenêtres cintrées, évidemment romanes.
L’intérieur est aussi peu intéressant que l’extérieur. Les voûtes du choeur et des chapelles sont plâtrées. Celle de la nef a conservé les douvettes ornées de son berceau ; mais on a coupé les entraits de la charpente, suivant la mode adoptée par le clergé de la contrée. Aussi les murs sont-ils lézardés et poussent-ils au vide.
Le maître-autel date du règne de Louis XIV: il est petit et bien inférieur, comme exécution, à la plupart de ceux que nous avons rencontrés.
Dans la chapelle de la Vierge est une statue en bois de sainte Anne, d’un assez bon travail.
Les fonts baptismaux, en pierre, probablement du XVIe siècle, sont mutilés. Une fenêtre de la nef a conservé quelques fragments de vitraux de la Renaissance, parmi lesquels se trouve une tête nimbée délicatement dessinée.
Au mur est appendue une vieille bannière paroissiale en soie rouge avec broderies de fil d’or et d’argent mélangé de soie. Ces broderies, assez grotesques, figurent, d’un côté, St-Martin à cheval partageant son manteau; de l’autre, une Vierge posée sur un sol semé de fleurs de lis.
Cette église, dédiée à saint Martin, était comprise dans le doyenné de Moyaux.
En même temps que le patronage, les moines de Bernay possédaient a la seigneurie ou baronnie de Courthonne, Saint-Mards de Fresnes et le Planquey, » qui avait des extensions jusque sur la Chapelle-Hareng. Aussi trouve-t-on peu de gentilshommes résidant sur cette paroisse, et je ne connais aucun manoir qui mérite être signalé.

COURTONNE-LA-VILLE. A l’Est de l’église est un tertre conique à sommet déprimé dit « Motte Robin » » Sa hauteur atteint dix mètres environ. On n’y remarque pas de vestiges de murs. De vieilles légendes y sont attachées (1). (Cad., B, 201).
Caumont, COUR, V, p.100-101. – Doranlo, Camps, p. 805.

CHATEAU DE COURTONNE- LA-VILLE (Calvados).
Le château que j’ai exploré dans le bois de Courtonne-la-Ville, à deux lieues de Lisieux, présente une disposition à peu près semblable à celle que nous venons de remarquer dans celui du Plessis, et je regrette que L’épaisseur du bois m’ait empêché d’en lever le plan.
On y entrait, comme au Plessis, par un chemin creux, dominé des deux côtés par le terrain plus élevé de la place; la motte conique ou donjon s’élève à 30 pieds de hauteur. Elle est, comme ailleurs, entourée d’un fossé particulier, et le sommet en est concave ou en forme de cratère. Les habitans la connaissent sous le nom de Motte-Robin, et racontent qu’une vieille qui file sa quenouille habite la cavité que l’on remarque au sommet de l’éminence conique; Je n’y ai rencontré aucuns vestiges de maçonnerie, et le donjon qui la surmontait devait être en bois [ Aussitôt que le bois de Courtonne-la-Ville sera coupé, je ferai lever le plan de cet intéressant château. J’y ai remarqué, dans le chemin creux de l’entrée divers ouvrages en terre qui servaient probablement, comme au Plessis, à empêcher l’accès en ligne directe, ou peut-être à soutenir des barrières.]

Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations ecclésiastiques de l’ancien diocèse de Lisieux– L.F.D PIEL.

37. — Le 26 févr. 1693, François Rabault, marchand, de la parr, de Courtonne-Ia-Ville, constitue 150 livres de rente en faveur de Me François Rabault, acolyte, son fils, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés.

73. — Le 23 décembre 1695, Mre Olivier de Montargïs, curé de Courtonne-la-Ville ci de St-Jean-de-la-Lequeraye, résigne purement et simplement lad. cure de la Lequeraye entre les mains de Mre Christophe Le Neveu, pbre, docteur de Sorbonne, qui, en sa qualité de grand archidiacre du Lieuvin, en est patron présentateur.
Séance tenante, led. sr Le Neveu nomme à lad. cure la personne de Me Jean Levavasseur, diacre de St- Jacques de Lx.
Le lendemain, le seig évêque donne aud. sr Levavasseur la collation dud. bénéfice.

404. — Le 2 avril 1696, le seigr évêque nomme la personne de Me Ollivier de Montargis, pbrë, curé de Courtonne-la-Ville aux canonicat et prébende des Loges en la Cathédrale, vacants par la mort de M. Arthur Le Mière, pbrë, dernier titulaire.
Le 1 er oct. 1696, led. sr de Montargis résigne led. canonicat entre les mains dud. seigneur évêque.

229. — Le 31 décembre 1697, Mre Olivier de Montargis, pbrè, chanoine prébende de la 2 e portion de Verson en la Cathédrale et curé de Courtonne-la-Ville, donne sa procuration pour résigner lad. cure entre les mains de N.-S.-P. le pape en faveur de Me Charles de Montargis, pbrè, curé du Planquay.

430. — Le 16 mers 1698, le sr Musnier, banquier expéditionnaire en cour de Rome, atteste qu’il a envoyé en lad. cour, le 5 janvier der-nier, la procuration ad resignandu de la cure de Courtonne-la-Ville en faveur de Me. Charles de Montargis, pbfë, curé du Planquay.
Le 28 juin 1698, sur lad. attestation led. sr.de Montargis requiert du seig. évêque la collation du bénéfice-cure de Courtonne-la-Ville. Mre de Franqueville répond qu’il ne peut accorder le visa que quand on lui présentera les lettres de provision. Sur cette réponse le sr.de Montargis proteste se pourvoir devant qui de droit.

480. — Le 23 janvier 1698, Me Charles de Montargis, curé du Planquay, obtient en cour de Rome des lettres de provision de la cure de Courtonne-la-Ville, vacante par la résignation faite en sa faveur par Me Ollivier de Montargis, pbfë, dernier titulaire.
Le 13 août 1698, M re de Franqueville, vie. gl, donne aud. sr de Montargis la collation dud. bénéfice de Courtonne.

500. — Le 17 sept. 1698, furent autorisés à recevoir à Evreux la tonsure et les ordres mineurs :
Philbert Louzoul, fils d’Ollivier et de Louise Lefebvre, de la parr, de Courtonne-la-Ville.

530. — Le 12 oct. 1698, Me. Charles de Montargis, pourvu de la cure de Courtonne-la-Ville, prend possession dud. bénéfice, en présence de M Charles Radiguet, pbrë, curé de St-Paul-de-Courtonne ; M Pierre Poutrel, vicaire de Courtonne-la-Ville ; M Jacques Masselin, pbrë, et Me Pierre Grieu, sous-diacre de lad. parr.

55. — Le 16 nov. 1698, Me. Pierre Poutrel, pbre, vicaire de Courtonne-la-Ville, obtient en cour de Rome des lettres de provisions de la cure du Planquay, vacante par la résignation faite en sa faveur par Mre Charles de Montargis, pbre, dernier titulaire.
Le 28 févr. 1699, MM. Audran et de Francqueville donnent leur visa auxd. lettres de provision.
Le 27 mars 1699, led. sr Poutrel prend possession de la cure du Planquay, en présence de M re 0llivier de Montargis, Escr. sr de Monsigny; Me. Jean Lecoq, huissier, et autres témoins.

Curés. — O. de Montargis — C. de Montargis.
Vicaires. — P. Poutrel — R. Chéron.
Prêtre de la paroisse. — Jacques Masselin.
Clercs. — F. Rabault — P. Grieu — P. Louzoul.

407. — Le 29 oct. 1715, dispense de bans pour le mariage entre Jean-François de Malfilastre, Esc, originaire de Cambremer, fils de feu Hervé de Malfilastre, Esc, sr de la Vassière, et de damll. Judith Daumesnil, demeurant à St-Désir de Lx, depuis huit mois, d’une part, et damll. Marie de Bouffey, fille de feu Charles de Bouffey Esc.sr de Chantepie, et de damll. Marguerite de Piperey, originaire de Cordebugle et demeurant, depuis trois ans, à Courtonne-la- Ville.

487. — Le 25 mars 1724, la nomination à la cure de St-Martin de Courtonne-Ia-Ville appartenant au seig. abbé de Bernay, Son Eminence le cardinal de Gesvres, archevêque de Bourges et abbé de lad. abbaye, nomme à lad. cure, vacante par la mort de M. Charles de Montargis, dernier titulaire, la personne de M. Charles-Jacques Hayer, pbrê, curé de Carentonne, diocèse d’Evreux. Fait et passé à Paris.
Le 25 avril 1724, le seig. évêque donne aud. sr. Hayer la collation dud. bénifice.
Le 26 avril 1724, le sr. Hayer prend possession de la cure de Courtonne-la-Ville, en présence de Me. Louis de Sevrey, Esc, pbfê desservant lad. parr. ; Nicolas Morel, officier de feu Son Altesse Royale Mesr. le duc d’Orléans; Pierre Rabault, boucher, trésorier en chaîne, et autres témoins.

790. — Le 16 oct. 1724, la nomination à la cure de Courtonne-la- Ville appartenant au seig’ abbé de Bernay, Son Eminence Mg’ le cardinal de Gesvres, archevêque de Bourges et titulaire de lad. abbaye, nomme à cette cure, vacante par la démission pure et simple de Mes. Charles-Jacques Hayer, pbre, dernier titulaire, ia personne de Mes. Charfes du Rouvray, pbrê du diocèse de Rouen et vicaire de St-Martin de Brionne.
Le 7 nov. 1724, le seig. évêque donne aud. sr du Rouvray la collation dud. bénéfice.
Le 9 nov. 1724, te sr. du Rouvray prend possession de la cure de Courtonne-la-Ville, en présence de Mesr. Louis de Sevrey, pbrê. Esc, desservant lad. parr. ; M. Nicolas Lecerf, pbrê, curé de Brionne, et autres témoins.

Curés. — C. de Montargis — O. Hayer – 0. du Rouvray.
Vicaire. — R. Chéron.
Prêtre desservant. — L. de Sevray.
Patron. — L’abbé de Bernay — Le cardinal de Gesvres.
Seigneurs et notables. — C. de Boufîay — N. Morel — P. Rabault.

134. — Le 23 janvier 1742, vu l’attestation du sr Seney, curé de St-Germain-la-Campagne, et du sr Le Roy, vicaire de Courtonne-la-Ville, dispense de bans pour le mariage entre Guillaume Dubusc, fils de feu Pierre et de Charlotte Rabault, de Courtonne-la-Ville, d’une part, et Charlotte Bonnard, de la parr, de St-Germain-la-Campagne.

Curé. — J. du Rouvray.
Vicaire. — Leroy.

176. — Le 29 janv. 1750, vu l’attestation du sr Le Roy, vicaire de Courtonne-la-Ville, dispense de bans pour le mariage de Jean Piel, fils Jean.

100. — Le 1er juill. 1755, vu l’attestation dus1- Le Roy, vicaire de Courtonne-la-Ville, et du sr Lefront, vicaire de Glos, dispense de bans pour le mariage de François Colombe et de Marie Ceffray.

323. — Le 8 août 1758, vu l’attestation du sr Le Roy, vicaire de Courtonne-la-Ville, dispense de bans pour le mariage de Jacques Alabarbe.

192. — Le 11 sept. 1759, Pierre Maignen, marchand, demeurant à Courtonne-la-Ville, constitue 150 livres de rente en faveur de son fils, le sr François Maignen, acolyte, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés.

145. — Le 3 nov. 1761, vu l’attestation du sr Le Roy, vicaire de Glos, et du sr Frère, vicaire de Courtonne-la-Ville, dispense de bans pour le mariage de Me Louis Horslaville, notaire, fils de feu Louis, demeurant à Glos, d’une part, et Elisabeth Masselin, fille de feu Pierre.

97. — Le 22 avril 1763, Me Charles du Rouvray, pbrë, curé de St-Martin de Courtonne-la-Ville, étant en son lit, malade, donne sa procuration pour résigner sad. cure entre les mains de N.-S.-P. le pape en faveur de Me Pierre-Louis Le Roy, pbrë, vicaire de lad. parr. depuis vingt-deux ans. Il se réserve toutefois une partie du presbytère et de ses dépendances et une rente viagère de 300 livres à prendre sur les revenus de lad. cure qu’il a possédée pendant environ trente-huit ans.
Fait et passé au manoir presbytéral du lieu.
Le 29 avril 1763, la nomination à la cure de Courtonne-la-Ville appartenant au seigr abbé de Bernay, Mesre Léonard de Poudenx, aumônier de Madame la dauphine et abbé commendataire de N.-D. de Bernay, représenté par Me Jacques-Antoine Frémont, demeurant à Bernay, nomme à lad. cure de Courtonne, vacante par la mort de Me Charles du Rouvray, dernier titulaire, la personne de Me Josaphat Du Coudray, pbrë du diocèse d’Evreux, Me ès-arts en l’Université de Paris et bachelier en théologie, curé de St-Nicolas de Vernonnet, diocèse de Rouen. Fait et passé en l’hôtel abbatial, parr. Ste Croix de Bernay, en présence de Me Jacques Le Moine, pbrë, curé de Canon, demeurant encore dans la parr, de la Couture, et de Me Robert Hervieu, commissaire de police de Bernay, demeurant parr. Ste Croix.
Le 30 avril 1763, Mr Regnault, vic. gl., donne aud. sr Du Coudray la collation dud. bénéfice.
Le lendemain, le sr Du Coudray prend possession de lad. cure de Courtonne, en présence de Me François Maignen, pbrë ; Jean Maignen, syndic, demeurant en lad. parr., et autres témoins.

341. — Le 1 er nov. 1764, Nicolas Maignen, fils de Pierre et de Marguerite Guillard, de la parr. de Courtonne-la-Ville, reçoit la tonsure et les ordres mineurs.
Le 17 juin 1768, led. sr Maignen, pbrë, est reçu Me ès-arts en l’Université de Caen.
Le 15 févr. 1769, le sr Maignen, âgé de 29 ans, obtient des lettres de quinquennium du recteur de lad. Université.
Le même jour, il est nommé par icelle sur les archevêchés et les chapitres de Paris, Rouen, Tours et Bourges, sur les évêchés et les chapitres de Chartres, Blois, Soissons, Orléans, Beauvais, Lisieux, Bayeux, Coutances, Avranches, Evreux, Séez et Le Mans, ainsi que sur bon nombre de collégiales, abbayes et prieurés de ces divers diocèses.
Le 10 mai 1776, le sr Maignen, vicaire de Conteville, diocèse de Dol, fait signifier ses noms et grades aux religieux de l’abbaye de N.-D. de Bernay.
Le lendemain, il fait faire la même signification aux religieux de St-Pierre de Préaux et aux dames religieuses de St-Léger; le tout par le ministère de Me Guillaume-Mathieu Samson, commis-notaire royal apostolique au diocèse de Lx, demeurant à Lx, Grande rue, parr. St-Germain.

292. — Le 30 juin 1766, Pierre Maignen, marchand, demeurant à Courtonne-la-Ville, constitue 150 livres de rente en faveur de son fils, Me Nicolas Maignen, acolyte, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. Fait et passé à l’Hôtellerie.
Led. sr acolyte, étant alors au séminaire de Caen, fut représenté par Me François Maignen, pbfê, vicaire de St-Germain-la-Campagne.

30 — Le 5 août 1768, vu l’attestation du sr Asse, desservant la parr, de St-Mards-de-Fresne, et du sr Bruneau, vicaire de Courtonnela-Ville, dispense de bans pour le mariage de Michel Duval et d’Anne Houssaye.

(Courtonne-La-Meurdrac. alias LA MEDRAC ou LA MEUDRAC.
(Saint Ouen)
Curés de la ler portion. — N Féron – Jq Le Boullenger.
Curés delà 2e portion. — R. Leroux — P. Dunam.
Vicaires. — G. Lerebours — A. Duprey.
Prêtre desservant. — Jq-F. Le Chartier.
Clercs. — Jq Le Boullenger — J.-B. Bruneau.
Patron de la lre portion. — Le seigneur du lieu. — N -A. du Houlley.
Seigneurs. — N.-A. du Houlley —N.-A. du Houlley, fils — J.-B.-L. Quentin de la Grâcerie. — N. Rioult — Jq Salernes – M.-J.du Tellier.

257. — Le 1er août 1771. Me. Josaphat Ducoudray, pbrë, curé de Courtonne-la-Ville et, depuis, pourvu de la cure de N.-D. de Lisle, diocèse de Rouen, donne sa procuration pour résigner lad. parr. N.-D. entre les mains de N.-S.-P. le pape on faveur de Me. Come-Damien Aubey, pbrë du diocèse d’Evreux. Fait et passé à Lx.

232. — Le 4 oct. 1773, vu l’attestation du sr Frédet, vicaire de Courtonne-la-Ville, dispense de bans pour le mariage entre Olivier Langueneur, originaire de là parr. de Courtonne et demeurant à Paris, et Marie-Angélique Pinaud, fille de feu Jacques-Philippe, originaire de la parr. de Cannes, près Montereau, diocèse de Sens et demeurant à Paris, parr. de la Madeleine de la Ville—l’ Evêque.

189. — Le 6 janv. 1776, Pierre Masselin, marchand, demeurant à Courtonne-la-Ville, constitue 150 livres de rente en faveur de Me. François-Guillaume Colombe, acolyte, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. Fait et passé au presbytère de N.-D. de Livet, par le ministère de Me. Jean-Nicolas-Benoit Le Bourg notaire, à Orbec, en présence de Me. Pierre Martin, curé de Livet, et de Louis Fresnel, marchand demeurant en la même parr.

160. — Le 28 mars 1778, Me Nicolas Maignen, pbfr, (originaire de Courtonne-la-Ville) Me ès-arts en l’Université de Caen, desservant la parr, du Planquay, fait réitérer ses noms et grades aux religieux de Bernay et de St-Pierre de Préaux, ainsi qu’aux dames de St-Léger dud. lieu de Préaux.

13. — Le 9 août 1782, Jean Le Maignen, marchand, demeurant à Courtonne-la-Ville, constitue 150 livres de rente en faveur de Me. Jean-Hubert Duval, acolyte de la parr, de Morainville, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. Cette rente est hypothéquée sur une cour en herbe appartenant aud. sr. constituant, nommée la Cour des Tuilleries, sise à Courtonne-la-Ville et bornée, d’un côté, au nord, par le chemin de Courtonne au Planquay, d’autre côté, par le chemin d’Orbec à l’Hôtellerie et, d’un bout, en pointe, arrivant sur lesd. chemins. Fait et passé à Lieurey, en l’étude de Me. Louis-Nicolas Pillon, notaire du roy.

294. — Le 27 sept. 1782, M. Pierre Jouen de Bornainville, pbfë, curé des 2e et 3e portions communes de St-Germain-la-Campagne, donne sa procuration pour résigner lad. 3e portion entre les mains de N.-S.-P. le pape en faveur de M. François Le Maignen, pbfë, originaire de Courtonne-la-Ville, et vicaire dud. sr résignant. Fait et passé à Lx.

80. — Le 14 avril 1783, Me. Nicolas Maignen, pbfë (de Courtonne-la-Ville), Me. ès-arts en l’Université de Caen, vicaire de St-Grégoire-du-Vièvre, fait réitérer ses noms et grades au seig. évêque et au Chapitre de Lx, ainsi qu’aux religieux de St-Pierre de Préaux et aux dames de St-Léger.

89. — Le 27 Mars 1783, la nomination à la cure de St-Martin de Courtonne-la-Ville appartenant au seig abbé de N.-D. de Bernay, Mesr. jean-Léonor de Poudenx, pbfë du diocèse de Dax, abbé commendataire de Bernay, représenté par M. Jacques Jouen, pbfë, curé de N.-D. de la Couture de Bernay, nomme à lad. cure, vacante par la mort de Me. Josaphat Du Coudray, dernier titulaire, la personne de M. Pierre-Alexandre Le Mercier, pbfë, curé des parr. de Ternant et de la 1° portion de Cerquigny. Fait et passé au château de Cerquigny, en présence de M. Louis-Robert Sèment, avocat au parlement de Paris, bailly haut-justicier de Plasne, et de M. Jean-Baptiste-Robert Lindet, avocat et procureur du roy en l’élection de Bernay, demeurant tous deux à Bernay, parr. Ste-Croix.
Le 7 avril 1783, le seig. évêque donne aud. sr. Le Mercier la collation dud. bénéfice.
Le 28 avril 1783 (1), le sr Le Mercier prend possession de la cure de Courtonne-la-Ville, en présence de M. Philippe Meslin, pbfë, vicaire de lad. parr. ; du sr. François Colombe, Me. en chirurgie, demeurant à Courtonne, et autres témoins.
(1) Me. Le Mercier prêta le serment schismatique le 23 janv. 1791 et resta curé constitutionnel de Courtonne jusqu’en l’an V. A cette époque, après avoir remis ses lettres de prêtrise il se retira dans sa famille à Bernay où il toucha la pension de l’Etat. Cependant il revint à Courtonne vers l’an II (1796-97) et il y mourut en 1798. {Archives du Calvados. — Archives de la mairie de Courtonne-la-Ville.)

Curés. — J.Ducoudray — P.-A. Le Mercier.
Vicaires. — T. Frédet.
Prêtres de la paroisse. – N. Maignen – F. Le Maignen.
Clerc. — N. Maignen.
Patron. — L’abbé de Bernay. —J. Jouen.
Notables. — O. Langueneur – F. Colombe

Armorial Général de France – G.-A. PREVOST
146. — N . . ., curé de Courtonne-la-Ville : D’azur à un chevron d’argent accompagné de trois étoiles d’or.

GALLIA – Circonscription de Haute et Basse Normandie – BOUARD Michel de.
Courtonne-les-Deux-Églises. — Au lieu-dit La Cocurie, des sépultures en terre franche sont apparues, en mars 1973, dans le front d’une carrière. Les fosses ont été creusées dans un sol où alternent les couches de calcaire tendre et des lits de rognons de silex; les fossoyeurs ont arrêté le creusement des tombes dès qu’ils ont rencontré la première nappe de silex; c’est donc cette couche qui forme le fond des fosses. Trois de celles-ci ont pu être examinées; leur orientation est, en gros, e.-o. avec une déviation vers le n. de l’ordre de 40°. Les squelettes étaient en connexion anatomique; aucun mobilier n’a été recueilli. Néanmoins, le type des fosses et leur orientation, le mode d’ensevelissement (décubitus dorsal, bras le long du corps, mains ramenées sur le pubis) ne laissent guère de doute sur l’origine mérovingienne de ces sépultures; situées loin de l’église paroissiale, elles appartiennent vraisemblablement à un cimetière antérieur à la christianisation de ce terroir et dont l’existence n’était pas encore connue.

Le gouvernement de Normandie au XVIIe et au XVIIIe siècle, Partie 2, Tome 5 – par M. C. Hippeau.
CAHIER DE COURTONNE-LA-VILLE.
L’an 1789, le dimanche, premier jour de mars, à l’issue de la messe paroissiale de Courtonne-la-Ville, diocèse de Lisieux, après l’annonce faite au prône, son de la cloche et autres cérémonies en pareil cas observées, se sont assemblés les paroissiens, en vertu de l’assignation qui a été faite, le 22 du mois dernier, à Pierre Masselin, syndic de ladite paroisse, pour notifier auxdits paroissiens de nommer parmi eux deux députés pour porter, jeudi prochain, 5 de ce mois, à Orbec, à huit heures du matin, dans l’église des Capucins de ladite ville, le cahier de doléances, plaintes et remontrances qu’ont faites lesdits paroissiens; quoi faisant, ils ont nommé unanimement Pierre Masselin et Jean Rabaule fils Pierre, laboureur, pour représenter et se plaindre qu’il existe dans ladite paroisse une grande quantité de terrain non sujet à aucune imposition;
De ce qu’ils sont asservis à une banalité onéreuse de moulins, surtout dans des temps de cherté;
De ce que la milice les assujettit à des déplacements dispendieux ;
De ce qu’ils sont fatigués par les incursions des commis des fermes générales pour le sel, la viande, le tabac, les boissons, etc.;
De ce que l’ignorance des lois du contrôle les expose chaque jour il des condamnations d’amendes de double ou triple droit, lors même qu’ils n’ont eu aucune intention de frauder les droits du Roi;
De ce que, dans les marchés voisins, ils sont vexés par des demandes de droits d’entrée, coutume de péage et autres droits dont il leur est impossible de connaître le tarif et même la dénomination de ce qu’ils sont charges ;
De l’impôt du rachat de la corvée ;
De ce que les formalités judiciaires sont si longues, si dispendieuses et si obscures qu’ils n’osent se présenter aux tribunaux de la justice pour réclamer tours droits les plus légitimes et les plus certains;
De ce qu’ils sont privés et dépouilles d’armes à feu. et par là, dans l’impuissance de se défendre contre des malfaiteurs et bêtes féroces qui en voudraient à leur vie et à leurs propriétés;
De ce que les rentes seigneuriales sont sujettes depuis quelques années à des augmentations arbitraires, et demandent à s’en affranchir en payant au seigneur le denier vingt-cinq.
Tous lesquels articles ont été arrêtés et signés par le général de ladite paroisse, le jour et an que dessus.

Liste des citoyens envoyés à Paris, …, à la fête nationale … du 10 août 1793.
– Courtonne-la-ville. Jacques Faguet.

Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie.
– Le château de Courtonne-la-Ville situé sur la route de Courtonne à St-Julien-de-Mailloc, rentre indubitablement dans la catégorie des travaux qui étaient occupés au VIe siècle. La motte, légèrement ovale en coupe horizontale, n’est pas creuse dans son état actuel, mais, je suis persuadé qu’elle l’était dans son état primitif. Elle est entourée d’une circonvallation ronde dans laquelle pénétrait au sud seulement un chemin creux, bordé à l’extérieur d’une autre butte ; après avoir parcouru la moitié de la circonférence extérieure de la première circonvallation, l’entrée de ce chemin se trouvait au nord sur une voie remplacée par la route actuelle et cette entrée était fortifiée de charpentes dont l’emplacement est marqué par un ravin. Entre Courtonne-la-Ville et cette motte dite du Robin, le plant d’une ferme porte des traces non équivoques de terrassements importants, (de Caumont, Cours d’Ant. V, 101).
– COURTONNE-LA-VILLE. La « Motte Robin ». Motte conique, à sommet cratériforme, de 10 mètres de hauteur. (De Caumont: Cours d’antiq., t. V, p. 100-101.)

Fichier dit « général » XVIIe-XVIIIe siècles.
ARCHER des GARDES du CORPS du Roi (office d’) – Vente par Estienne DESFOSSES écuyer, archer des gardes du corps du Roi sous la charge du Comte de Tresmes capitaine desdits gardes à Richard ALLABARBE sieur de la Rocque demeurant à Courtonne la ville vicomte d’Orbec en Normandie moyennant 2760 L.ts
Les changeurs du royaume sous le règne de Louis XI – Robert Favreau
Courtonne-la- Ville (Ch.-l. cant., arr. Orbec, Calvados) : Jean Le Mercier le Jeune, marchand (15-5-1481).

Inventaire sommaire des Archives départementales postérieures à 1790. Calvados.
– L. 424. (Liasse.) — 87 placards. 1792-1793. — Id. Doubles.
La société républicaine de Courtonne-la-Ville, chef-lieu de canton, annonce à la Convention qu’aussitôt l’arrivée du décret relatif à la levée des chevaux pour les armées, il a été mis à exécution.
– L. 596. (Registre.)— Grand format, 188 feuilleté, papier.
An II et IV —
17. Id., du 9, nomination de Robei-l-Nicolas Groult, comme commissaire à Courtonne-la-Ville, en remplacement de Gruchet, révoqué.

Préhistoire de Lisieux et de ses environs – Jean-Luc PIEL-DESRUISSEAUX
COURTONNE-LES-DEUX-EGLISES
Nous voici à l’est de Courtonne-les-Deux-Eglises, au sud de la D75d en contre-bas de la voie ferrée de Paris . Le sous-sol est riche en silex. Du loess apparaît en une longue bande ocre et c’est de cette couche que provient un matériel bien homogène. Ce sont des nucléus et des éclats de silex obtenus selon la méthode Levallois. Ce matériel est bien plus ancien que celui des stations précédentes et le débitage Levallois est apparu il y a plus de 6OO.OOO ans. Cette méthode consiste à préparer le bloc de silex et lui donner un volume permettant d’en détacher des éclats, parfois des lames, de forme prédéterminée.

Promenade dans le canton d’Orbec-en-Auge – R.GUIBLAIS.
Courtonne-la-Ville, qui était autrefois chef-lieu de canton, a été rattaché au canton d’Orbec par arrêté du 6 brumaire de l’an X (29 Octobre 1801).
Sous le règne de Louis XV la population de Courtonne-la-Ville comptait plus de 1000 habitants. Il y avait un tabellionnage et pendant quelque années, au moment de la Révolution, Courtonne-la-Ville fut même le chef-lieu de canton.
Au début du XI° siècle, Courtonne fut donné à l’Abbaye de Bernay, d’où son nom de Courtonne-l’Abbé qui lui fut donné au début du Moyen-âge. L’abbaye de Bernay avait le patronage de l’église, qu’elle conservera jusqu’à la Révolution.

3 – Archives ShL.

Prospections GRAPPA.
2 – COURTONNE-LES-DEUX-EGLISES (I.N.S.E.E. n0194)
A Courtonne-La-Ville: Substructions romaines signalées par M. d’Hacqueville, sans autre précison. Source – Note Cogrés archéologique de France – Lisieux. 1870, p.67
– LANNIER P. Les voies de communication antiques de la cité des lexovii, Mémoire de maîtrise dactylographié, Université de Caen, 1982, n° 20, p. 114.

Archives NEDELEC COMMUNES
– com.17.6 -Courtonne-la-Ville. Courtonne-les -Deux Eglises

Carnets de Charles VASSEUR : « analyses et transcriptions … »
– Sentence rendue l’an 1766 le lundi 30e jour de juin, à L’Hôtellerie en l’audience des pleds, tenue au prétoire ordinaire dudit lieu, devant Charles Le Boctey, chevalier, seigneur et patron honoraire de Moyaux et autres lieux, conseiller du Roy, vicomte-enquesteur, commissaire et examinateur en la vicomté dudit Moyaux entre : Messire Gabriel Joachim Dandel escuyer sieur de Souligny, seigneur de la Moissardière, bailly vicomtal civil et criminel, maire.. (?) et perpétuel, lieutenant général de police, maître particulier des Eaux et Forêts de l’ancien bailliage de Condé-sur-Noireau, et Nicolas Guillard, dépossédant le dernier au profit du premier, faute de paiement d’arrérages de rente dus à des tiers de la terre de Bois-Aurey, située à Courtonne-la-Ville.
(On y voit par les abornements que cette terre est située non loin de celle possédée maintenant par Monsieur Ed. Scelles. Que la rente viagère non payée avait été donnée le 6 novembre 1738 par François Dandel, escuyer, sieur de Souligny, oncle du plaidant décédé en 1740)
Sur quoi pris l’avis de Maistre Louis Cezard Delemperière, sieur de Corneville, conseiller et procureur du Roy en ce siège.

– Carnets de Charles Vasseur « Doyenné de Moyaux » :
Courthona abbatis – Curtona – S. Martinus de Cortonna villa

– Election de Lisieux sergenterie de Moyaux – 215 feux.
Sous l’invocation de St Martin
– Patronage:
XIV e Abbas de Bernayo
XVIIIe Abbé de Bernay
– Curés:
Ja.du Coudray 1764/1774
P.A Le Mercier 1783/1787
Vicaires. T.Frédet – Ph. Meslin
Prêtres de la paroisse. N. Maignen – F. Le Maignen
Clerc. — N. Maignen
Patron.L’abbé de Bernay. J. Jouen, procureur – F. Colombe

– Insinuations
– Chapelle de l’église de Courtonne la Ville, patron le plus proche du fondateur, revenus 14 livres.
Capella S. Francisci de Courtona, chapelle St Louis dite de St François, sous l’invocation de St Louis, patronage 14e siècle Petrus de Essartis
– Description de l’église du 15 septembre 1863
– La seigneurie ou baronnie de Courthonne, St Mards de Fresnes et le Planquey appartenait aux Religieux, abbé et Couvent de Notre Dame de Bernay. Elle s’étendait sur les paroisses environnantes notamment sur la Chapelle Hareng, suivant un contrat de vente du 26 février 1638.
– Guillaume de Courtonne fait des donations à l’Abbaye d’Ardennes en 1260(il s’agit des moulins de Lasson) (Léchaudé d’Anisy extrait des Chartes)
– Guillaume le Gouans, pour son fief assis à Courtonne, demeurant au bailliage de Rouen (Monstres du bailliage d’Evreux)
– Recherche de 1524
La paroisse de Courtonne la Ville : Jehan du Mouchel (bâtard)
– 1676 : Claude le Maignen, seigneur du Boscage, demeurant à Courtonne la Ville (sans qualification de noble homme ou écuyer)
– Une sentence des pleds de l’Hotellerie du 30 juin 1766 fait mention de la terre de Bois-Aurey, située à Courtonne le Ville, tirant vers le Planquey, laquelle appartenait à Messire Gabriel Joachim Dandel, écuyer, sieur de Souligny, seigneur de la Moissardière, bailli vicomtal civil et criminel, maire ( ?) nai ( ?) es perpétuel, lieutenant général de police, et maître particulier des eaux et forêts de l’ancien bailliage de Condé sur Noireau.

1782. – Archives SHL.
1F863 : 1782 : Courtonne la Ville et Le Planqueray : (relevé des Mutations pour les paroisses) (registre de comptes).

Achat du 11- 02-2003
Lot n° 82 PAYS D’AUGE, (8 DOCUMENTS PAPIER ET PARCHEMIN)
– COURTONNE LA VILLE, 1766, 2 parchemins, fieffe de terre plantée et masurée.

Voir le site: j.y.merienne.pagesperso Villes et villages du Calvados

CREVECOEUR en AUGE

NOTES sur CREVECOEUR-en-AUGE

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Archives Calvados.
Crèvecoeur-en-Auge (Calvados ; jusqu’en 2016)
Canton actuel : Mézidon-Canon
Arrondissement actuel :Lisieux
Code INSEE : 14201
Histoire administrative : Le complément « en-Auge » est ajouté par le décret du 22 septembre 1897. A partir du 1er janvier 2017, Crèvecoeur-en-Auge forme avec Les Authieux-Papion, Coupesarte, Croissanville, Grandchamp-le-Château, Lécaude, Magny-la-Campagne, Magny-le-Freule, Le Mesnil-Mauger, Mézidon-Canon, Monteille, Percy-en-Auge, Saint-Julien-le- Faucon et Vieux-Fumé, la commune nouvelle de Mézidon-Valléed’Auge (chef-lieu dans l’ancienne commune de Mézidon-Canon), par l’arrêté préfectoral du 8 septembre 2016.
EP Crèvecoeur (Calvados jusqu’en 1897.)
CREVECOEUR- EN-AUGE
I. Dioc. de Bayeux ( exemption de Cambremer). Baill. et maîtrise de Pont- l’Évêque. Gr. à sel de Livarot. Gén, et int. de Rouen; él.et subd. de Pont- l’Évêque.
II. Distr. de Pont-l’Évêque; ch. -1. de canton (Arrêté du 1 mars 1790).
III. 4 arr. communal (Arr.deLisieux); ch.-l. de canton (Loi du 28 pluviôse an VIII); canton de Mézidon(Arrêté du 6
brumaire an X) . Pop.: 352 hab. ( 1911 ). – Sup.: 213 hect. 62 a. 45 c.
– Le bourg de Crèvecœur s’est établi sur la limite des paroisses Saint-Vigor-de- Crevecoeur et Saint-Loup-de-Fribois , dont la circonscription est restée celle des communes actuelles de Crevecœur et Saint- Loup.
ADMon Gale: Délibérations du commun. 1666-1675 (Reg ..72 fol. ); 1735-1749 ( Cah., 12 fol.) Le 1 registre contient des notes diverses (1675) et les comptes du trésor ( 1688-1721 ? )
Délibérations municipales. 16 mai 1790-3 germinal an IV (Reg., fol. 1-131 ). Reprise des actes et délibérations : 30 prairial an VIII. A la fin de ce registre, jusqu’au fol. 163, ont été transcrits des actes relatifs à la garde nationale, aux fournitures militaires , etc. 1790-an IV.
ÉTAT CIVIL. Baptêmes, mariages et sépultures, depuis le 31 décembre 1628 . Lacunes: mariages et sépultures, de 1639-1666 . – Tables annuelles. Délibérations du commun. 1728-1734.
STATISTIQUE. Etats nominatifs de la population . An IVan V (2 cah. , 20 fol . )
IMPOSITIONS. États de sections (Sections A- C) . 20 thermidor an V (3 cah., 25 fol.); An VI (Cah., 23 fol.)
Procès-verbal de sectionnement. An V ( 1 p. ) An IV ( 6 p. )
Rôles de l’emprunt forcé .
DIVERS . Famille Bénard-Le Masquerier. 1782-1791 (2 p)
Le Tableau de division du département en 1790 distingue deux communes, Crèvecœur et Saint- Vigor; ce n’était qu’une
erreur matérielle, que laissait d’ailleurs prévoir l’identité du nombre des citoyens actifs et éligibles dans les deux prétendues communes .
Voir aux Archives du Calvados les délibérations de la municipalitécantonale de Crèvecœur 16 nivòse an IV-28 pluviôse
an VIII (Reg.); — arrêtés et pétitions, enregistrements divers, patentes, etc. An III- an VIII (4 reg. et 1 liasse). Délibérations du Comité de surveillance. 15 brumaire- 19 thermidor an II (Reg.)

Crevecoer, Crevecueur en Auge, Crevecuire, Crevequeur. Crèvecoeur.
Crepitum cor
Crèvecoeur, canton de Mézidon.
Crevecuire, XI° siècle (enquête citée par Léchaudé d’Anisy, p.426).
Robertus de Crepito Corde, 1109 (ch. de Saint Elienne de Caen).
Crevecoer, 1155 (Wace, vers 1377, 2).
Crievecor, 1198 (magni rotuli scacc. p. 17).
Crievecuer, 1234 (parv. lib. rub. Troarn. p. 1419 v°).
Crepicor, 1269 (cartul. norm. p. 173, n° 767).
Crevequeur, 1324 (hist. de l’abb. de Saint-Étienne de Caen, p. 97).
Crevecueur-en-Auge, 1460 (dénomb. de l’évêché de Bayeux).

Par. de Saint-Vigor,
patr. le seign. du lieu.
Chapelles de deux prébendes de la cathédrale de Bayeux.
Dioc. de Lisieux, exemption de Cambremer.
Génér. de Rouen,
élect. de Pont-l’Évéque,
sergent. de Cambremer.

La seigneurie de Crèvecoeur relevait de la baronnie de Cambremer, appartenant à l’évêché de Bayeux, 1460 (temporel de l’évêché). Demi-fief de la vicomté d’Auge, ressortissant à la sergenterie de Beaumont.

Lieux-dits de CREVECOEUR: Saint-Vigor, h. –

1 – Château de CREVECOEUR.
2 – Bibliographie
3 – Pièces Justificatives.
4 – Archives SHL:

1 – Château de CREVECOEUR.
Christophe MANEUVRIER, « Le château de Crèvecoeur-en-Auge, centre d’une petite seigneurie châtelain en Normandie Centrale au XIIe siècle », BSHL, N° 32, 1990-1991 (1992), 2e fasc.
Le château de Crèvecoeur est sans nul doute l’une des ­fortifications médiévales parmi les plus monumentales du ­département. Pourtant, il reste l’un des plus mal connus: depuis l’étude -peu convaincante-, publiée au siècle par M-F. DEMIAU de ­CROUZHILLAC [1], Crèvecoeur n’a fait ­l’objet que de quelques courtes notices, de la part d’Arcisse de ­CAUMONT tout d’abord[2], puis de celle de Marc DALIPHARD[3]. En revanche, J.YVER [4] l’ignore totalement. Plus récemment, des pistes nouvelles pour l’étude de cette seigneurie ont été suivies par S. LETORTOREC[5] qui le ­premier a repéré plusieurs textes médiévaux intéressant ­Crèvecoeur, et enfin par Christophe de CEUNYNCK dans le cadre d’une plaquette accompagnant l’exposition Crèvecoeur du XIIe au ­XXe siècle, un bourg en Pays d’Auge[6]. C’est d’ailleurs cette manifestation qui fut à l’origine de l’étude qui va suivre.
Le fait qu’il existe à Crèvecoeur une forteresse remontant en partie au XIIe siècle est donc resté jusqu’à ce jour inconnu de ­la plupart des érudits de la région[7].­Il est donc nécessaire de commencer cette étude par une ­description du château, puis dans un deuxième temps d’essayer de comprendre ce qui a pu être à l’origine de l’édification d’une construction aussi monumentale.

1 – UNE FORTERESSE MEDIEVALE MECONNUE (XII-XVe) – UN CHATEAU DE PIERRE DU XIIe s.

L’organisation de la fortification obéit au plan la plus ­couramment utilisé au cours de la seconde moitié du XIe et du ­XIIe siècle, celui d’une motte, d’environ 50 m de diamètre qui supportait la résidence seigneuriale, précédée au Nord d’une basse-cour d’environ 70 x 80 m. La motte était protégée au Sud par un profond fossé et un puissant talus, relativement bien conservés. La basse-cour était elle aussi protégée par un fossé ­alimenté en eau par un modeste affluent de l’Algot, et par un ­talus conservé en partie à l’Ouest ainsi que dans son angle ­Sud-ouest. Au XII e siècle, la construction de la chapelle, située actuellement dans l’angle Sud-est de la basse-cour, s’est faite au détriment d’une partie du talus interne. Un texte de­1147, qui signale sans doute cet édifice sous le nom de « la chapelle de Guillaume de Crèvecoeur » est sans doute la première allusion à cette fortification[8]. Deux ­ans plus tard, en 1149[9] Hugues et Guillaume donnent aux moines de Tiron­ leur terre du Montargis pour y fonder un prieuré, dont la chapelle du XIIe siècle, installée à l’intérieur d’une vaste enceinte fortifiée[10], existe encore aujourd’hui. Il est tentant d’y voir l’ancienne résidence du lignage devenue inutile ­après la construction du château de Crèvecoeur. Ce dernier, fut installé à environ 3 km au Sud du Montargis, dans un fonds de vallée humide, traversé par de nombreux petits cours d’eaux, non loin de la confluence de la Vie et de l’Algot; et à 500 m environ à l’Ouest de l’église paroissiale, dont le site est aujourd’hui totalement abandonné[11]. L’implantation d’un ­site castral en cet endroit est vraisemblablement liée à la volonté de mettre en valeur les terres de la vallée, phénomène assez général aux XI-XIIe siècles.
Du château du XIIe siècle, il subsiste aujourd’hui la moitié d’une enceinte polygonale, édifiée au sommet de la motte (voir plan). Les maçonneries sont essentiellement composées de petits ­moellons calcaires du même type que ceux utilisés pour la construction de la chapelle, avec également quelques éléments de poudingue ainsi que quelques rares blocs de travertin. La présence de cette pierre est à noter car on la trouve souvent en grand nombre dans les édifices religieux des XIIe et XIIIe siècles du Pays d’Auge. A Crèvecoeur, l’utilisation de ce ­matériau est toujours limitée, et semble nettement liée à des travaux de réfection L’épaisseur de cette maçonnerie varie ­entre 1.50 et 2 m environ.
Cette enceinte était flanquée d’au moins une tour circulaire peu ­débordante: sur la face Ouest de la courtine, on observe en effet un mode de construction différent, qui comprend de très ­nombreux moellons de poudingue ou de grès, aujourd’hui surmontée d’une tourelle à pan de bois, et dont la partie basse – la plus ancienne – est très nettement circulaire. Cette construction est d’un plan très proche de la « grosse tour » du château de ­Bonneville-sur-Touques[12], peut-être signalée par un texte ­en 1195. Il s’agit en tout cas d’un mode de construction antérieur à celui qui se répandit en Normandie sous Philippe-Auguste, et dont l’exemple le plus proche est celui de Coucy à­ quelques kilomètres au Sud de Saint-Pierre-sur-Dives. Cette ­structure polygonale connaît peu d’équivalents en Normandie, en ; dehors de quelques analogies avec le château de Gisors construit vers 1097 ainsi qu’avec celui de Pirou, construit à la fin du XIIe siècle. Il s’agit d’une construction originale[13], qui n’est pas sans rappeler certains shell-keeps anglais, dont Gisors fut sans doute l’un des prototypes[14] et qui semble être assez rare en France[15]

2- LA CHAPELLE CASTRALE (XIIe-XIIIe):

Dès 1147, un texte signale une chapelle castrale à Crèvecoeur:­ »capellam Guillelmi de Crevecor[16] « . Il est cependant difficile de déterminer s’il s’agit de la construction qui se tient aujourd’hui dans l’angle Sud Est de la basse-cour. Cette dernière, réalisée à­ l’aide de moellons calcaires est de plan rectangulaire. ; Les murs latéraux sont soutenus chacun par trois contreforts plats dont certains seulement présentent un ressaut. Peut-être ces contreforts ne datent-ils pas de la même campagne de travaux, ceux qui présentent un ressaut étant probablement la marque d’un ­remaniement postérieur. L’archivolte de la porte d’entrée ainsi que les lancettes et l’oculus du chevet sont décorées d’étoiles(photo 7) comme on en trouve sur les constructions de l’extrême ­fin du XIIe siècle, tandis que les colonnes latérales de la porte ­d’entrée avec leurs chapiteaux annoncent plutôt le début du XIIIe siècle[17].­Ce porche est assez proche par exemple de ceux des églises de la Gravelle et de Mesnil-Durand, datés par L.MUSSET de la fin du ­XIIe et du début du XIIIe siècle Note de ; Lucien Musset citée par Henri PELLERIN, « L’architecture romane en Pays d’Auge », PA, 21,­N°, Avril 1971, pp.18-20. ; Tous ces éléments remarquables paraissent appartenir à une seconde phase de construction, car à ­chaque fois des reprises de maçonnerie sont visibles.
Au total, il semble bien qu’il s’agisse d’une construction du XIIe siècle, à contreforts plats, profondément remaniée dans les dernières années du XIIe ou au début du XIIIe siècle.

3 – LES MODIFICATIONS ULTERIEURES DU CHATEAU (XIIIe-XIVe).

Les quelques transformations visibles attribuables à cette époque ­laissent entendre qu’à partir du XIII e siècle, la fonction résidentielle du château l’avait largement emporté sur la fonction militaire. Ainsi, cette enceinte, probablement totalement aveugle à son origine, fut percée de nombreuses ­ouvertures, pour lesquelles il est difficile d’assigner une date ­précise.
– à l’Ouest, la courtine fut percée de 4 petites archères, 2­au rez-de-chaussée ; ; et 2 au premier étage; très modifiées lors des travaux de 1970. Le second étage est aujourd’hui encore percé de 3 petites ouvertures quadrangulaires que l’on retrouve à intervalle régulier (tous les 3 mètres environ). L’une, au Nord a­ été transformée en archère, peut-être au cours du XVe siècle. Il ; pourrait s’agir des traces d’un ancien crénelage, ou d’ouvertures ­destinées à permettre le tir des armes à feu comme il en existait ; par exemple au sommet du rempart du château de Caen ; (Michel de BOUARD, Le Château de Caen, Caen 1979, p.40. ). Dans ce cas, elles ne seraient pas antérieures au XIVe ou au XVe siècle (photo 3). Il faut enfin signaler l’existence de latrines dans l’épaisseur de la maçonnerie, au niveau du premier étage, ouvrant également sur le fossé. Leur datation en est ­malaisée.
– à l’Est, en revanche, le premier étage est percé de deux ­grandes baies voûtées en plein cintre ainsi que d’une porte (photo ­4). Celles-ci furent ensuite fermées et transformées en archères, probablement au XIV e ou au XV e siècle: l’une d’elles présente à­ sa base une canonnière, élément qui n’apparaît dans les petites fortifications qu’à partir de la guerre de Cent-ans (photo 5).
Là où le second étage a été conservé, on retrouve les petites ­ouvertures crées ou rectangulaires, déjà observées à l’Est.­ Toutes ont été bouchées, probablement afin d’accentuer encore l’aspect militaire de la construction.
Enfin, sur toutes les maçonneries anciennes, une ligne régulière, légèrement débordante est visible sur la face interne, à la ­hauteur des deux seuils de portes; soit à environ 1.30-1.40 m­ au-dessus du sol actuel. Elle pourrait correspondre au niveau d’un ancien sol, ou à celui d’un ancien niveau de plancher qui aurait séparé un premier étage surélevé d’un niveau de caves semi-enterrées.
Les très nombreuses reprises décelables dans les maçonneries ; ­proches de la porte d’entrée montrent que des modifications importantes y furent effectuées, à plusieurs époques. Cette porte ­simple, assez étroite, est encadrée à l’intérieur de l’enceinte ­par deux puissants contreforts (photo 6). Elle était autrefois surmontée d’une salle d’étage, encore soutenue au XVIIIe siècle ­par 3 piliers. On y accédait par un escalier de pierre installé à l’Est, à l’intérieur de la maçonnerie ainsi que par un autre ­escalier à l’Ouest, aujourd’hui détruit, mais signalé sur le plan du XVIIIe siècle. La surveillance ; était effectuée par deux grandes fenêtres rectangulaires, placées symétriquement par rapport à l’axe d’entrée; l’une ayant été ensuite bouchée, ­l’autre transformée en une petite archère. Enfin, après que le château eu perdu l’essentiel de son rôle militaire, une nouvelle fenêtre fut percée à proximité de cette archère.

4- LE CHATEAU DE CREVECOEUR DANS LA GUERRE DE CENT-ANS­ (XIVe-XVe).

Plusieurs poutres, de fortes sections, trouvées lors du curage du fossé, au début des années 70 proviennent très probablement d’un ­pont-levis installé dans les dernières années ; du XIVe ou au commencement du XVe siècle: une datation effectuée au C.14, ; sur ces bois a donné la date de ; 580 +/- 90 B.P., soit 1370 environ ­ (Gif, 2403). Ceci montre que des travaux importants furent ­effectués à Crèvecoeur au cours de la guerre de Cent-ans.
En, 1417, ; après la prise du château de Crèvecoeur par les armées du Duc de Clarence, la garde de cette forteresse, qui est à cette époque l’une des principales places-fortes du Pays d’Auge avec ­Fauguernon, Courtonne-la-Meurdrac, et bien sûr ­Bonneville-sur-Touques, fut alors confiée à Sir Thomas Kirkeley[18]­. Reprise par ; Dunois, le ­bâtard d’Orléans, en 1449, elle semble avoir ensuite perdu ­définitivement son rôle militaire, le château de Crèvecoeur ne ­jouant apparemment aucun rôle lors des guerres de religion.
L’avant poste qui protégeait l’accès du château fut modifié – ou construit, ceci est difficile à déterminer – au XIVe ou au XVe siècle. En tout cas, il est net que les deux énormes massifs de maçonnerie, situés de part et d’autre de la porte, s’appuient nettement sur l’édifice antérieur, et servent d’assise à une ­construction quadrangulaire percée d’archères et de canonnières multiples, destinée à assurer la protection de l’accès du château.
Improprement dénommée « donjon », la grosse tour située au Sud-est est nettement postérieure à l’ensemble de la construction, comme ­l’avait fort justement vu Arcisse de Caumont[19] : son orientation diffère de celle de l’enceinte polygonale, et elle est construite selon un mode d’appareillage très homogène, composé de gros blocs calcaires rectangulaires et de petits ­moellons calcaires qui proviennent d’un horizon géologique différent de celui utilisé lors des époques précédentes.(v.­ photo). Sa face interne, fortement dégradée, présente plusieurs traces de reprises postérieures, dont il est impossible de ­préciser la nature et l’époque. L’ensemble cependant, par ses ­petites archères formées de 3 rangs de pierres, dénonce une volonté manifeste de se protéger, et offre certaines similitudes ; ; ­avec le poste avancé qui défend l’entrée du château.
Une autre construction quadrangulaire, située dans l’angle Sud-ouest du château, pourrait révéler l’existence d’une ancienne tour d’angle, très modifiée par la suite. Elle est surmontée de 4­ corbeaux de pierre qui supportaient probablement autrefois une ouverture. L’appareil utilisé ici est le même que celui de la ­tour Sud-ouest, dont elle est à coup sûr contemporaine. C’est dans cette tour qu’un « trésor » aurait été découvert au siècle ­dernier, emporté par un ouvrier qui fut pour cela condamné en 1857. Une seule monnaie fut alors récupérée, à l’effigie de Louis XII (1498-1515)[20]
Vers la fin du XVe ou au début du XVIe de nouveaux bâtiments résidentiels à, pans de bois, furent édifiés, appuyés contre la muraille interne. Le manoir était à l’origine formé de 3 travées, puis fut allongé à ses deux extrémités. L’ensemble a ensuite connu de très importantes modifications, jusqu’aux restaurations de 1971. Enfin, la plupart des bâtiments de la basse-cour – ferme ­et pigeonnier – semblent ; à peu près contemporains du manoir.
On ne peut être qu’étonné de l’importance de cette fortification au XIIe siècle. Celle-ci n’a pu être l’œuvre que d’une famille d’un certain rang, dont il importe maintenant de rechercher ­l’origine de la fortune.

A L’ORIGINE DU CHATEAU: PUISSANCE CHATELAINE CONTRE PUISSANCE EPISCOPALE.

Presque totalement absent des sources du XIe siècle, le lignage de Crèvecoeur apparaît au cours de la première moitié du XIIe siècle. Le fondateur semble en être Hugues de Crèvecoeur, ­mentionné dans plusieurs textes à partir de 1112, souvent en compagnie de son fils Guillaume; à moins qu’il s’agisse de Robert­ de Crèvecoeur signalé en 1109, mais dont rien ne prouve qu’il ­était parent de Hugues et de Guillaume de Crèvecoeur [21]
En 1133, le fief de Crèvecoeur comptant pour 5 fiefs de chevaliers, relève de l’évêque de Bayeux[22]. C’est une quinzaine d’années ­plus tard que l’on voit le lignage de Crèvecoeur en lutte contre ­l’autorité épiscopale: Hugues et son fils Guillaume installent à Crèvecoeur un marché qui concurrence directement celui que l’évêque possédait à Cambremer[23]. Malgré l’ordre ­donné par Henri II Plantagenêt, encore seulement Duc de ­Normandie, à ses baillis d’Exmes et d’Auge d’interdire l’accès au ­marché de Crèvecoeur [24] – et malgré une sentence d’excommunication prononcée vers 1151-1153 par le Pape Eugène III contre Hugues et Guillaume, les empiétements contre la puissance ­temporelle de l’évêque de Bayeux continuèrent: par trois fois,­Henri II renouvela l’ordre de veiller à ce que l’évêque de Bayeux ­jouisse librement de sa banlieue de Cambremer, en 1156[25] ; ­ tout d’abord, vers 1156-1158 ensuite[26] puis à nouveau en décembre 1162[27] Dans ces mandements, il n’est certes pas fait mention ; de Crèvecoeur, mais on sait qu’en 1133,­Hugues de Crèvecoeur possède des terres dans la banlieue de Cambremer[28] qui devait ­probablement s’étendre à toutes les paroisses de l’exemption de Cambremer dans laquelle se trouvait Crèvecoeur[29]. D’autre part, il est ­presque certain que la création de ce marché ne fut pas la seule action menée contre l’autorité épiscopale[30]. A partir de ­cette affaire, les relations entre Hugues et Guillaume d’une ­part, et Henri II s’assombrissent: Guillaume de Crèvecoeur est mentionné comme témoin d’un acte ducal pour la dernière fois en­1153[31]. Passé cette date, le lignage n’est plus jamais mentionné dans un acte du pouvoir souverain. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, il semble bien que Guillaume et Hugues aient gagné la partie face à l’évêque, au roi ­et au pape, car le marché seigneurial de Crèvecoeur est encore attesté en 1287, à propos d’une donation faite aux moines de Tiron[32]
On peut tenter d’expliquer cette résistance face au pouvoir ­politique et religieux par le fait que Hugues et Guillaume ont ­bénéficié d’une part de l’éloignement relatif de leur seigneur, ­l’évêque de Bayeux, peut-être d’ailleurs moins combatif pour ­protéger ses prérogatives que ne l’aurait été un seigneur laïc. ­Ils ont peut-être également bénéficié du fait qu’à partir de­ 1154, Henri II se préoccupe davantage de l’Angleterre que de la Normandie. Mais, surtout, il semble que leur puissance leur vient ­de leur château peut-être tout récemment réédifié.
Guillaume de Crèvecoeur apparaît de nouveau entre 1161 et ­1185-1189, comme bienfaiteur de l’abbaye de Sainte-Barbe-en-Auge­[33]. Vers 1154-1170, on le voit encore donner à l’abbaye de Troarn le patronage de l’église de Cléville[34]. Après sa mort, le fief et le château de Crèvecoeur passèrent entre les mains de ­la famille du Hommet, à la suite du mariage de Hadwise de Crèvecoeur avec Jean du Hommet, probablement parent de Jourdain­ du Hommet, évêque de Lisieux entre 1202 et 1218; puis entre celle les mains de celle de Brucourt après 1204.
Entre 1112 et 1147, on trouve un nommé Hugue de Crévecœur présent à Crévecœur-en-Auge. Ce même Hugue est aussi seigneur de Cléville. Sa petite-fille Hadeisa (dame de Cléville et de Héritot et fille de Guillaume de Crevecœur) épouse Jourdain du Hommet. Les Du Hommet sont connétables héréditaire de Normandie, charge qu’ils possèdent jusqu’au XIIIe siècle. Jourdain du Hommet est le fils de Richard, seigneur de Varenguebec et de la Haye-du-Puits et d’Anne de Say, fille du seigneur de Says et d’Aulnay. En 1204, Philippe Auguste confisque les terres de Jean-Sans-Terre, roi d’Angleterre. Les terres de Jean du Hommet (fils de Richard) sont confisqués.
Les relations avec ­l’évêque de Bayeux n’en furent pas meilleures pour autant: en 1225, il faut un jugement de l’échiquier pour mettre fin aux querelles entre l’évêque et Jean de Brucourt, seigneur de ­Crèvecoeur[35]. Les droits de l’évêché y sont ­clairement définis[36], ce qui sous-entend que les ­autres appartiennent au seigneur laïc. Définir, c’est aussi souvent limiter…
Installé au centre d’une modeste seigneurie, le château de ­Crèvecoeur se présente donc au XIIe siècle, avant tout comme la résidence d’un petit châtelain: aucun événement militaire ne ­semble s’y dérouler. Sa construction illustre la volonté de cette petite et moyenne aristocratie de se différencier nettement des ­classes sociales inférieures en se faisant construire une demeure ­fortifiée en pierre, à la manière des plus grands lignages. Son ­origine est sans doute à mettre en relation avec la période de crise qui suivit la mort du Duc Henri Ier en 1135, et qui dura une vingtaine d’années. Enfin, il apparaît ici clairement que la construction d’un château n’est pas sans conséquences politiques: le lignage se brouille avec son seigneur, l’évêque de Bayeux et ­par voie de conséquence avec le Duc, allant même jusqu’à recevoir l’excommunication pontificale. Mais surtout, la construction d’un château n’est pas seulement un élément de prestige, signe d’une certaine ; réussite sociale: c’est aussi ; un moyen de mettre la ­main sur de nouvelles richesses économiques, en installant un ­marché par exemple.
Christophe ­MANEUVRIER

Jean SAUSSAYE, « Notes, anecdotes, recherches diverses pour servir à l’histoire de Civières-en-Vexin », Nouvelles de l’Eure, Nos­64-65, Hiver 1978, pp. 7-11, ill. (extrait de l’Histoire de Tourny.)
Les Cordeliers de Vernon.
« … François de Montmenrency-Hallot, fils de François de ­Montmenrency, baron d’Auteville, du Hallot, de Crèvecoeur-en-Auge, de Boutteville, de la Roche-Millet, seigneur ­de Precy-sur-Oise, capitaine de Cinquante hommes d’armes, chevalier de Saint-Michel et de Jeanne de Montdragon. Fut fait chevalier de l’ordre, capitaine de cent hommes d’armes, bailli et gouverneur de Rouen, bailli de Gisors, enfin lieutenant-général, pour le roi de toute la Normandie, en l’absence du duc de ­Montpensier. « Hallot se jeta en Normandie lorsqu’il eut appris ­la mort du duc de Guise; il disposa si bien la noblesse de cette grande province en faveur du roi et de son successeur, qu’ils ne ­trouvèrent en aucune contrée du royaume, plus d’obéissance et de ­secours. Bientôt après il conduisit au duc de Montpensier une nombreuse troupe de gentilshommes à la tête desquels il contribua beaucoup à la victoire complète que ce prince remporta sur les Gauthiers, auprès de Falaise. De plus de vingt mille homme qui ­avaient pris les armes, il y en eut trois mille de tués, douze ­cents de pris, et le reste fut tellement dissipé, que le nom de ces fanatiques, qui jusqu’alors avaient été le fléau des villes de Normandie, fut éteint. Peu après, Hallot prit Neufchâtel, et battit un corps de sept cents ligueurs. Il se comporta avec le même courage au combat d’Arques, à la bataille d’Ivry et au siège ­de Paris, mais celui de Rouen lui fut fatal.
« Le roi lui avait promis, en récompense de ses services, le gouvernement de cette ville importante. Hallot se surpassa lui-même dans cette fameuse expédition; mais le 7 février 1592, ­comme il volait au secours de la tranchée sur laquelle Villars­ avait fait une vigoureuse sortie, il fut blessé à la cuisse d’un ­coup d’arquebuse, et renversé de son cheval qui fut tué. »Hallot se retira dans la ville de Vernon dont il était ­gouverneur, pour y faire panser ses blessures et il y trouva la mort. » Flavacourt était suspect à Henri IV; il lui avait ôté, en 1590,­le gouvernement de Gisors, pour le donner à d’Alègre; mais cet emploi n’avait pu contenter l’ambition de celui-ci; depuis longtemps il conservait une secrète jalousie contre Hallot, ayant vu avec peine, qu’aussitôt après la mort de son prédécesseur,­ Henri IV, s’acheminant vers la Normandie pour y attendre le ­secours que lui envoyait la reine d’Angleterre, avait donné à­ Hallot le gouvernement de Vernon, auquel il prétendait. »D’Alègre sut cacher son ressentiment sous les dehors d’une feinte amitié; pendant que Hallot s’occupait du soin de sa guérison, il arrive avec seize chevaux, et le lendemain matin va lui rendre visite et lui fait demander s’il peut monter à sa ­chambre; le blessé veut lui épargner cette peine; il va lui, malgré son incommodité, en s’appuyant sur deux béquilles; mais, comme il allait embrasser d’Alègre, ce traître et les siens le­ percent de coups d’épée et le laissent mort sur la place. »Hallot avait épousé Claude Hébert ou d’Herbert, dite d’Ossonvilliers, femme vertueuse qui poursuivit courageusement la vengeance de l’assassinat de son mari.
« Il ne laissa que deux filles: Françoise de Montmorenci­ (Montmorency), femme de Sébastien de Rosmadec, baron de Molac, et Jourdaine-Madeleine de Montmorenci (Montmenrency), femme de ­Gaspard de Pelet, vicomte de Cabanes.
« Les figures de Hallot et de sa femme étaient placées sur une ­balustrade auprès du chœur Pl. XIII…. ».

2 – Bibliographie:

CAUMONT Arcisse de ;: Statistique monumentale du Calvados, réédition FLOCH Tome III page 417.
CENYNCK Christophe de, ; Crèvecoeur du XII e ; ; ; au XX e ; ; ; siècle. Un bourg en Pays d’Auge, Crèvecoeur, Fondation Schlumberger, 1992, 16 p.
« Un Château et un Musée sur la route des Ducs », ; Le Pays d’Auge, 7­ avril 1989 colombier 1500 trous de boulins – pièces d’échec – pétrole ­Schlumberger
DE LA RUE Abbé, Nouveaux essais historiques sur la ville de Caen, 2 vol., Caen, Mancel, 1842, t. II, p. 105 sq.
Odon Stigand, Rabel de Tancarville, Hugues de Montfort, seigneur de Saint-Laurent-des-Monts, Robert de Montfort, seigneur du Plessis-Esmangart (Dozulé), Guillaume de Tilly, Guillaume de Crèvecoeur, seigneur de Vendeuvre, Hugues de Victot et Guillaume de Pontfol, Alexandre de Bouttemont, Gouvis, Rupierre seigneurs de Frénouville, d’Ablon, d’Aigneaux, Chièvre, Canapville, de Prunelay, d’Angerville, de Tournebu, de Sainte-Marie, de Percy, de Bonnenfant, de vaux, du Tremblay de Mesnil-Mauger, Poilvilain, de méheudin, de la Ferté de Courcy, Malherbe, Louvel de Bonneville-la-Louvet, Mallet de Graville, Saint-Loup-de-Fribois, vignobles de Lécaude, de Mézidon, de Bray d’Ecajeul, Etrehan-le-Pierreux
DIMITRIADIS Mme, ; L’enfance de Melle ;Lenormand, reine de la voyance, ­ Communication à la SHAO, 9 novembre 1991. Mentionnée dans ; BSHAO, CX, ­N° 1-2, Mai-Juin 1991, p. 12
« Maison en bois du XVe ;ou XVIe ;siècle », ;BM, XXVI, pp. 30-31, ill.
DEMIAU de CROUZHILLAC, « Le Château de Crèvecoeur », MSAN, 24, 1859, ­pp, 90-102; et t. à p.: Caen, Harden, 1859
MSAN
DETERVILLE Philippe; Richesse des châteaux du Pays d’Auge, Condé- sur-Noireau, Corlet, 1989, 301 p.; pp. 230-236
Editions FLOHIC; Le patrimoine des communes du Calvados, page 1150.
LELONG Danièle; Le château de Crévecoeur. Bulletin du foyer rural du Billot, N° 84, décembre ; 2003.
MANEUVRIER Christophe : le château de Crévecoeur BSHL n°32 1990-1991
MERCIER Pascal; Jean SCHLUMBERGER face à l’Histoire. (Le Val Richer, octobre 2004),- l’Association Le Pays d’Auge 2005.
MOISY; Les trésors du château de Crèvecoeur, Communication SHL, 17­décembre 1924. PV. II, pp. 204-205
PELLERIN Henri, « La chapelle du château de Crèvecoeur », ; PAR, 21, N° 9, ­Septembre 1971, pp.17-19.
SAUSSAYE Jean, « Notes, anecdotes, recherches diverses pour servir à­ l’histoire de Civières-en-Vexin », ; Nouvelles de l’Eure, N os ; 64-65, ­Hiver 1978, pp. 7-11, ill. (extrait de l’Histoire de Tourny.)
Archives Départementales de la Seine-Maritime – Parlement De Normandie (1336-1790) Sous-série 1B – Crevecoeur (Calvados), 1 B 5617.

3 – Pièces Justificatives:

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Bourg.— Le bourg de Crèvecoeur, qui renferme la population agglomérée de la commune, se compose d’une rue assez bien bâtie, au centre de laquelle est la halle et la mairie. Le marché de Crèvecoeur a lieu chaque semaine.
Je n’ai pas trouvé de documents sur l’origine de ce marché aux Archives du Calvados; mais il est probable qu’il a été très-anciennement établi par les seigneurs de Crèvecoeur, dont le château se trouve à 1 kilomètre du bourg.
C’est à Crèvecoeur, et aux environs, que l’on élève les remarquables volailles (poules de Crèvecoeur) qui ont tant de
réputation en France.
Il existe à l’extrémité méridionale du bourg de Crèvecoeur un manoir assez remarquable, bâti en bois et en briques.

Château.
— Le château de Crèvecoeur se compose de deux enceintes entourées de fossés profonds, très-apparents encore.
Dans la première enceinte, est une chapelle qui paraît dater des premiers temps de l’ère ogivale et doit conséquemment remonter à la fin du XIIe siècle ou au commencement du XIIIe; c’est ce qu’il y a de plus ancien dans le château. Dans la seconde enceinte, qui était séparée de la première par un fossé particulier, se trouve le château proprement dit ou l’habitation seigneuriale; c’est un corps-de-logis allongé, orienté à l’est et adossé aux fossés qui entourent la place du côté de l’ouest.
La maçonnerie peut être ancienne dans quelques parties, mais sans offrir de caractères. Des changements considérables paraissent, d’ailleurs, avoir été faits à diverses époques. A l’extrémité de ce bâtiment, vers le sud, existe une tour carrée que l’on appelle le donjon et qui ne paraît pas très-ancienne : nous en avons reproduit une esquisse, dans notre Abécédaire d’archéologie, d’après le croquis de M. Bouet.
En somme, le château de Crèvecoeur donne encore l’idée d’une véritable place-forte du moyen-âge et mérite d’être visité. Il appartient à présent à M. Lemasquerier, négociant, membre de l’Association normande (Depuis que cet article a été écrit, M. Demiau de Crouzilhac, conseiller à la Cour impériale de Caen, a publié un article très-intéressant sur le château de Crèvecoeur. Ce mémoire a été lu dans une des séances publiques de la Société des Antiquaires de Normandie.)
La famille à laquelle ce château appartenait au moyen-âge était fort ancienne.
Jean de Crèvecoeur figure dans les Rôles de l’Échiquier de Normandie, à la date de 1195.
Hugues et Guillaume de Crèvecoeur sont mentionnés dans des chartes de la fin du XIIe siècle, intéressant l’abbaye de Troarn (Voir le tome IIe de la Statistique monumentale du Calvados, p. 94.)
Après la conquête de la Normandie par Philippe-Auguste, un Jehan de Crèvecoeur fut mandé pour se rendre à l’ost du Roi en 1236.
Occupé par les Anglais pendant la guerre de Cent-Ans, le château de Crèvecoeur fut reconquis sur eux par Dunois et les comtes de Clermont et de Nevers en 1448. Dans le siècle suivant, ce château servit de prison à Claude de Sainctes, évêque d’Évreux, qui avait suivi avec trop d’ardeur le parti de la Ligue. Il avait été pris par Henri IV, dans la ville de Louviers, le 6 juin 1591.
Alors, comme au XVIIe siècle et jusqu’à la Révolution, la seigneurie de Crèvecoeur appartenait aux Montmorency Luxembourg.

CREVECOEUR-EN-AUGE – Le manoir actuel est Bâti sur une motte féodale à deux enceintes entourées de fossés très profonds. Il subsiste encore quelques ruines d’un donjon (8).
(8) Demiau de Crouzillac, Le château de Crèvecoeur Mem. S.A N., XXIV,
1859.p 90-102). – Caumont, Stat, mon., V, p. 422.

Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations ecclésiastiques de l’ancien Diocèse de Lisieux. PIEL Abbé.

Le diocèse de Bayeux possédait à son tour dans le diocèse de Lisieux l’exemption de Cambremer. Cette exemption comprenait les paroisses de: Cambremer, Saint-Vigor de Crèvecœur, Grandouet, Saint-Laurent-du-Mont, Manerbe, Montreuil, Saint-Ouen-le-Peint, Saint-Pair-du-Mont et le Pré-d’Auge.
Les dénominations des prébendes venaient des lieux où étaient situées les terres qui formaient l’apanage dos chanoines au moment de la fondation des canonicats. Par la suite des temps, des échanges de terres avaient parfois eu lieu ; mais la prébende avait continué quand même à porter son nom primitif.
Ainsi les terres qui appartenaient aux deux chanoines de Crèvecœur se trouvaient primitivement situées dans la paroisse de ce nom. Au XVII° siècle nous les trouvons sur le territoire de Beuvillers et elles continuent à s’appeler prébendes de Crèvecoeur.
La première portion de Crèvecœur se trouvait dans la prairie d’Ouilly et à Beuvillers, près la rivière et s’étendait sur les paroisses de Saint-Jacques et de Glos.
La seconde portion était aussi à Beuvillers. Ces deux prébendes avaient été primitivement fondées à Crèvecœur.
– Le 19 octobre 1692, Mre Nicolas Theroude, pbrë, l’un des anciens barons de l’Eglise de Lx, chanoine prébende de Crefcoeur (Crèvecœur), 1ère portion, donne sa procuration pour résigner son canonicat entre les mains de N.-S.-P. le pape, en laveur de Me Charles du Thiron, clerc de Lx, chanoine et l’un des huit barons de l’Eglise d’Evreux.

Le 19 octobre 1692, led. sr du Thirôn obtient en cour de Rome des lettres de provision dud. bénéfice.
Le 26 décembre 1692, le seigr évêque de Lx donne son visa auxd. lettres de provision.
Le lendemain, le Chapitre de la Cathédrale assemblé, savoir : Mres Taignier de la Bretesche, Le Michaut, de Mailloc, Le Coq, Paulmier, Senée, Mahieu et Desperiers, Mre Charles du Thiron est mis en possession des canonicat et prébende de Crèvecœur, 1ère portion, par le ministère de Mr le doyen du Chapitre, en présence de Mes Jacques Cauvigny et René Bonnissant, pbrës, chapelains et vicaires de la Cathédrale.

Le 13 avril 1686, Charles du Thiron, fils de Pierre et de Marguerite Le Bas, de la parr, de St.Jacques de Lx, reçoit la tonsure.
– Le 16 décembre 1691, Thomas Manchon, fils de Vigor et de Marie Fergant, «de là parr.de St-Vigor de Crèvecœur, » diocèse de Bayeux, reçoit la tonsure a Bayeux.

Le 10 juin 1693, led. sr Thomas Manchon, né à St-Loup-de-Fribois, diocèse de Lx, obtient de Sa Sainteté un bref qui le relève de l’excommunication qu’il avait encourue involontairement en recevant la tonsure à Bayeux.
Il était né et été baptisé à St-Loup-de-Fribois. Mais le registre des baptêmes de lad. paroisse, pour l’année de sa naissance, ayant été perdu, il crut, et ses parents et plusieurs autres personnes l’affirmaient, qu’il était né à Crèvecœur, diocèse de Bayeux. En conséquence il reçut la tonsure à Bayeux des mains de Mgr de Nesmond. Mais le registre de St-Loup-de-Fribois ayant été retrouvé, le sr Manchon s’aperçut qu’il était né dans cette paroisse. Il s’empressa de s’adressé en cour de Rome pour être relevé des censures qu’il pouvait avoir encourues.
– Le 16 décembre 1691, Jean-Jacques d’Ancerville, fils de Jean et de Marie Hellouin, de la parr, de Crèvecœur, reçoit à Bayeux la tonsure et les ordres mineurs.

Le 7 avril 1693, led. sr d’Ancerville est ordonné sous-diacre.
Le 18 sept. 1694, il est ordonné diacre.
Le 7 avril 1697, il reçoit la prêtrise.

– Mre François Daubin, pbrè, chanoine prébende de la 2e portion de Crèvecœur.

– 583. – Le 30 oct. 1702… Cathédrale, la chapelle de St-Thomas-le-Martyr ….. Le 3 nov. 1702, Me François Daubin, pbfë, chanoine prébende de Crèvecœur, 2° portion, chanoine en la Cathédrale, nomme à lad. chapelle de St-Thomas, la personne dud. sr Lemonnier, pbfë, curé de St-Cyr-de-Salernes et aussi de Piencourt, 1ère portion.
Le 31 déc. 1702, le sr Lemonnier est mis en possession de la chapelle St-Thomas.
Le 30 avril 1710, la chapelle Ste Magdeleine en la Cathédrale appartenant au chanoine de semaine et Mre Charles du
Thiron, chanoine prébende de la 1ère portion de Crèvecœur.

– 477.-Le 27 juil. 1718, Me Louis-François de la Planche, clerc tonsuré du diocèse du Mans …. requiert du seigr évêque de Lx la collation du canonicat de Crèvecœur, 1ère portion, vacant par la mort de Me Charles du Thiron, dernier titulaire…. Ces réserves faites, led. sr de la Planche est mis en possession dud. canonicat de Crèvecœur par le ministère de Mr le doyen.

– 788. – Le 10 oct. 1724, la nomination au canonicat de Crèvecœur, 2e portion, appartenant au seigr évêque, Mgr Henry-Ignace de Brancas nomme aud. bénéfice, vacant par la mort de Mre François Daubin, pbrë, dernier titulaire, la personne de Mre Jean-Baptiste de Gémare, pbrë, en sa qualité de gradué nommé sur l’évêché de Lx.
Le 16 oct. 1724, led. sr de Gémare est mis en possession de lad. prébende de Crèvecœur par le ministère de Mr de Grosourdy, chanoine et trésorier de la Cathédrale, en présence de Mes Jean Graffard, pbrë, et Pierre Pillon, sous-diacre, officiers de lad. Eglise.

– Prébende, 1″ portion, de Crèvecœur.-C. du Thiron – L -F. de la Planche du Ruillé.
– Prébende. 2e portion, de Crèvecœur. -F. Daubin – J.-B. de Gémare.

– 134. – Le 30 déc. 1741, Mre François Challemel du Plessis, pbrë, curé de la 1ère portion de la cure de Lieurey, pourvu de la chapelle fondée en l’église St.Vigor de Crèvecœur, remet purement et simplement lad. chapelle entre les mains de Mr de Danizy de Clinchamps, qui en est patron-présentateur.

– 165. – Le 28 mars 1745, Mre Louis-François De Laplanche, clerc tonsuré, chanoine prébende de la 1ère portion de Crèvecœur en la Cathédrale de Lx, « estant dans une chambre sur la cuisine de la maison du château de Mauvinet, couché dans un lit, attaqué de maladie corporelle et néanmoins sain d’esprit, » donne sa procuration pour résigner son
canonicat entre les mains de N.-S.-P. le pape en faveur de Mre Alexandre-Victor de Champagne, clerc tonsuré du diocèse d’Angers. Le sr résignant se réserve toutefois une pension de 300 livres à prendre sur les revenus de lad. prébende qu’il a possédée depuis plus de vingt ans. Fait et passé en lad. chambre du château de Mauvinet, parr, de Ruillé en Ajou, diocèse du Mans.
Le 20 avril 1745, led. sr de Champagne obtient en cour de Rome des lettres de provision dud. bénéfice.
Le 10 sept. 1745, le seig. évêque donne son visa auxd. lettres de provision.
Le 11 sept. 1745, le sr de Champagne est mis en possession du canonicat de Crèvecœur, 1ère portion, parle ministère de Mr de Gyémare, chanoine et grand-chantre de la Cathédrale.

– Prébende de Crèvecœur (1ère portion). – L.-F. de la Planche du Ruillé.
– Prébende de Crèvecœur (2ème portion). – J.-B. de Gyémare. II est abbé de Tonnay-Charente.

– Le 4 juil. 1757, le sr Delavigne, desservant la chapelle de la parr, de St-Vigor de Crèvecœur, y demeurant, diocèse de Bayeux, fait signifier ses noms et grades aux religx de St-Evroult, en présence de Me Antoine-François Corbelin, pbrë, curé de Heugon.
– Le 28 juin 1867, la nomination aux canonicats et dignités de la Cathédrale appartenant au roy à cause de son droit de régale. Sa Majesté nomme au canonicat de Crèvecœur, 2e portion, vacant par la mort de Mre Jean-Baptiste de Gyémare, dernier titulaire, la personne de Mesre César-Augustin Chastan de la Fayette, pbrë du diocèse d’Apt et bachelier en théologie. Donné à Marly.

Le 13 juillet 1761, le roy nomme à la dignité de grand chantre, vacante par la mort dud. sr de Gyémare, la personne dud sr de la Fayette. Donné à Versailles.

Le 27 sept 1761, le sr de la Fayette est mis en possession des canonicat et prébende de Crèvecœur, 2e portion, par le ministère de Me. d’Hercourt, président du Chapitre en l’absence de M. le doyen.

– Le 5 juin 1774, Mesre César-Augustin-Chastan de la pbfë du diocèse d’Apt, en Provence, bachelier en théologie, chanoine prébende de St-Pierre-des-Azifs, haut-doyen de la cathédrale de Lx, et encore en possession du canonicat et prébende distributive de Crèvecœur, 2e portion, et de la grande-chantrerie, seconde dignité de lad. Cathédrale, demeurant en sa maison décanale sise à Lx, par. St-Jacques.

-Le 10 juin 1774, Mesre César-Augustin Chastan de la Fayette, pbrë du diocèse d’Apt en Provence, bachelier en théologie, chanoine prébende de St-Pierre-Azifs et haut-doyen de la Cathédrale de St-Pierre de Lx, et encore titulaire et en possession du canonicat distribua de Crèvecœur, 2e portion, et de la grande chantrerie, seconde dignité de lad. Eglise, et aussi titulaire du prieuré simple de Ste Geneviève de Marcy, diocèse d’Auxerre, demeurant à Lx et se trouvant présentement logé à Paris, à l’hôtel de Carignau, rue des Vieilles- Etuves, parr. St-Eustache, donne sa procuration pour résigner entre les mains de N.-S.-P. le pape led. canonicat de Crèvecœur et lad. dignité de grand chantre en faveur de Mesre Claude-Louis de Barber de Lespada, chevr, pbrê du diocèse de Reims, licencié ès-lois de l’Université de Paris, chanoine de l’Eglise abbatiale et collégiale de St-Arthémy de la ville de Blanzac, diocèse d’Angoulême, pourvu en commende du prieuré simple de St-Nicolas de Jessains (1), diocèse de Troyes, demeurant à Paris, à la communauté des prêtres de St.Sulpice, place et parr. St-Sulpice.
Et led. sr de Barber de Lespada donne aussi sa procuration pour résigner entre les mains de N.-S.-P. le pape led. prieuré de St-Nicolas de Jessains, dont il n’a pas encore pris possession, en faveur dud. sr Chastan de la Fayette ; le tout pour cause de mutuelle permutation.
Mais pour compenser la différence dans les revenus de ces bénéfices, Mr Chastan de la Fayette se réserve une pension annuelle de 285 livres 14 sols sur les revenus de la grande chantrerie, et une autre pension annuelle de 142 livres 17 sols sur le canonicat de Crèvecœur.
Le 27 juin 1774, led. sr de Barber de Lespada obtient en cour de Rome des lettres de provision desd. bénéfices, canonicat de Crèvecœur et grande chantrerie.
Le 12 août 1774, la cour de parlement de Rouen autorise la mise à exécution desd. lettres de provision, et, le 19 du même mois, le seigr évêque de Lx y apposa son visa
Le 20 août 1774, le sr de Barber de Lespada est mis en possession, par le ministère de Mr le doyen du Chapitre, d’abord du canonicat de Crèvecœur, 2e portion, et ensuite de la grande chantrerie de la cathédrale de Lx.
L’acte de baptême du sr de Barber est du 7 novembre 1741. Il fut reçu licencié en droit, le 3 févr. 1768, en l’Université de Paris.
(1) Le sr de Barber de Lespada avait obtenu le prieuré de St-Nicolas de Jessains par permutation avec Mre Jacques -Germain Alleaume, pbre de Paris, auquel il avait cédé le prieuré simple de St-Venant de Dôme (?) (ou Dosses (?).
– Le 4 août 1781, Mesre Alexandre-Victor de Champagne, pbrë, vicaire général du diocèse de Lx, chanoine de la prébende distributive de Crèvecœur, 1ère portion, et titulaire de la chapelle simple de la Ste Trinité au château de Moiré, parr, de Soeurdres, diocèse d’Angers, demeurant à Lx, en sa maison canoniale, donne sa procuration pour résigner son canonicat entre les mains de N.-S.-P. le pape en faveur de Mesre Pierre-Jean-François de Malleville, acolyte du diocèse de Lx, titulaire de la chapelle de N.-D. de Caix, fondée en l’église paroissiale dud. lieu, diocèse d’Amiens, demeurant en la parr, de St-Pierre de Cormeilles….. il se réserve une rente viagère de 550 livres sur les revenus de la prébendede Crèvecœur.
Le 5 nov. 1781, le sr de Pecqueult (1) est mis en possession du canonicat de Crèvecœur, 2e portion, par le ministère de M. Mery, chanoine, en l’absence de M. le doyen.
(1) Né à Epaignes en 1750, M. Pecqueult prêta le serment de Liberté et Egalité, cessa toutes fonctions ecclésiastiques et resta à Lx où il toucha la pension de l’Etat. (Archives du Calvados.)
– Le 29 août 1782, Mesre François-Robert de Pecqueult de la Varande, pbfë du diocèse de Lx, chanoine prébende de la 1ère portion de Crèvecœur et titulaire de la chapelle St-Martin en la Cathédrale, donne sa procuration pour résigner lad. chapelle entre les mains de N.-S.-P. le pape en faveur de M. Jacques-Alexis Roussel, acolyte du diocèse de Lx. Fait et passé à Lx, en présence de M. Robert Thibout d’Anisy, Escr, sr de Mongeron, ancien capitaine d’infanterie, demeurant à Lx, parr. St-Jacques, et autres témoins.

– Le 20 juin 1785, dispense de bans pour le mariage entre Charles d’Harambure de la Bastille, officier des chasses du roy, fils de feu Etienne d’Harambure et de dame Catherine-Damienne Herval, demeurant en la parr, de Crèvecœur, diocèse de Bayeux, d’une part, et demlle Henriette Manchon, fille de Jacques-Charles et de dame Françoise Moulin, demeurant aussi en lad. parr. – Cette dispense est accordée à Lx par M. Regnault, vicaire général et officiai du seigr évêque de Bayeux pour l’exemption de Cambremer.

– Le 30 juillet 1786, Mre Claude- Louis de Barber de Lespada, chevr, pbrë du diocèse de Reims, licencié en ès-lois de l’Université de Paris, grand-chantre de la cathédrale de Lx, chanoine prébende de Crèvecœur, 2e portion, demeurant ordinairement à Lx, en son hôtel cantoral, et se trouvant présentement à Paris, rue Neuve-des-Bons-Enfans, parr. St- Eustache, donne sa procuration pour résigner led. canonicat entre les mains de N.-S.-P. le pape en faveur de Mre Jean-Baptiste-Gaspard Cheveneau, clerc tonsuré du diocèse de Paris, pourvu en cour de Rome, mais non paisible possesseur de la chapelle de Ste Marie-Magdeleine au château de Chovreuse, diocèse de Paris, demeurant au collège de Montaigu, rue des Sept-Voies, parr. St-Etienne-du-Mont, et led. sr Cheveneau donne aussi sa procuration pour résigner les droits contestés, qu’il a sur lad. chapelle, entre les mains de Sa Sainteté en faveur dud. sr de Barber, le tout pour cause de mutuelle permutation.
Le sr de Barber déclare que sa prébende est grevée d’une pension de cent livres en faveur de Mre César-Augustin Chastan de la Fayette, haut-doyen de la cathédrale de Lx et ci-devant titulaire de ce bénéfice.
Fait et passé à Paris.
Le 7 août 1786, Ied. sr Cheveneau obtient en cour de Rome des lettres de provision du canonicat de Crèvecœur, 2e portion.
Le 23 oct. 1786, le seig. évêque donne son visa auxd. lettres de provision.
Le lendemain, le sr Cheveneau ; est mis en possession desd. canonicat et prébende par le ministère de Mr le doyen du Chapitre.
Le 8 avril 1786, Jean-Baptiste-Gaspard Cheveneau, fils de Jean-Baptiste et de Geneviève-Marie Bocquet, de la ville de Paris, reçoit la tonsure dans la chapelle haute de l’archevêché des mains de Mgr Jean- Baptiste Merondot du Bourg, évoque de Babylone.

Prébende de Crèvecœur (1° portion).- A.-V. de Champaigné – P.-J.-F. de Malleville – F.-R. de Pecqueult de la Varenne.
Prébende de Crèvecœur (2° portion). – C.-A. Chastan de la Fayette ; – J.-B, Le Rat -C.-L. de Barber de Lespada – J.-B.-G. Oheveneau.

Mémoires pour servir à l’état historique et géographique du diocèse de Bayeux – Michel Béziers , Gaston Le Hardy
Crève-Cœur (Crepicordium). Bourg, 2 feux privilégiés, 50 feux taillables, et 150 communiants.
Il est situé partie sur la paroisse de Saint-Vigor, au diocèse de Bayeux, partie sur la paroisse de Saint-Loup- de-Fribois, au diocèse de Lisieux. Le marché y tient tous les mercredi. C’est une ancienne châtellenie, qui appartient à M. Charles-François de Montmorency, duc de Luxembourg. Il nomme à la cure de Saint- Vigor, et à la chapelle du titre de Saint-Vigor, fondée anciennement dans l’église paroissiale, par Jean Baptiste Le Gentil. Il n’a droit de nommer à cette chapelle que dans les 2 mois du jour de la vacance, et s’il laisse écouler ce temps, c’est à M. de Clinchamp à y nommer. Il y a dans le bourg, sur l’exemption de Bayeux, une autre chapelle sous l’invocation de la Visitation de la Sainte-Vierge, qui appartient à la famille de MM. Manchon. Le curé de Saint-Vigor de Crèvecœur, est gros décimateur de sa paroisse. Elle contient 3 principaux villages : la Vignerie, la Bouquetière et la Duponterie, et un ancien château pour M. le duc de Luxembourg. Ce fut dans ce château que mourut, en 1591, Claude de Saintes, évêque d’Évreux, qui y était détenu depuis 2 ans pour crime de lèse-majesté. Il avait été condamné à mort pour avoir justifié, par un écrit de sa main, l’assassinat du roi Henri III ; mais Henri IV, à la prière du vieux cardinal de Bourbon, commua son supplice en une prison perpétuelle, et le fit enfermer pour le reste de ses jours dans le château de Crèvecœur.

Histoire de Lisieux – Louis Du Bois.
– 1591 : fin de l’année. Mort, au château de Crèvecoeur, de Claude de Sainctes, évêque d’Évreux, ligueur forcené, qui avait été, le 6 juin. saisi à la prise de Louviers. Le parlement royaliste qui siégeait à Caen l’avait condamné, « non pas à la mort qu’il méritait, mais à l’emprisonnement, parce que Henri IV céda à des considérations politiques en faveur du clergé.
– CRÈVECOEUR. Ce bourg important, que traverse la route royale de Paris à Cherbourg, était autrefois renommé par un grand commerce de poulardes grasses que de Saint-Pierre-sur-Dive on expédie maintenant à Paris. Dans le latin moderne: Crepicordium. Ce nom de Crèvecoeur vient sans doute de la difficulté qu’autrefois on éprouvait à parcourir les chemins impraticables qui l’entouraient.
– Les seigneurs de Crèvecoeur figurent donc en 1066 dans l’armée de Guillaume-le-Conquérant, qui donna en Angleterre à cette famille de belles terres: voir le Monasticon Anglicanum, tom. 11; p. 111 et 796. Dès le règne de Henri 1(1106 à 1435), cette famille, devenue anglaise, était divisée en deux branches.
La branche « des barons de Redburn habitait le comté de Lincoln; l’autre, établie dans le comté de Kent, eut pour chef Robert de Crèvecoeur, fondateur, en 1119, du prieuré de Ledes ».
– Le château de Crèvecoeur, jadis assez important, était entouré de fossés alimentés par les eaux du ruisseau de Cantepie. En 1488, sa garnison anglaise se rendit aux troupes françaises commandées par Dunois. En 1591, il reçut prisonnier un des plus fanatiques ligueurs: ce fut Claude de Sainctes, évêque d’Évreux, auquel Henri IV fit grâce de la vie; il mourut dans ce château en février de 1592.

État des anoblis en Normandie, de 1545 à 1661 – Abbé P.-F. Lebeurier.
– 314. L. d’an, de Pierre Cardonnay, sieur dud. lieu, capitaine des gens de guerre au château de Crevecoeur en Auge, et depuis au château de Fallaize, don. au camp d’Amiens en aoust 1599, ver. ch. le et c. le 6 aoust 1600; au 15e vol., fol. 194 ; sans finance.

Inventaire Sommaire Des Archives Départementales Antérieures à 1790 – M. Armand BENET
Le 27 octobre 1777, baptême par Robert-Guillaume Le Villain, curé de St-Vigor de Crèvecoeur, de Marguerite-Charlotte-Honorine Exmelin.

The Norman People And Their Existing Descendants In The British Dominions And The United States Of America – Henry S. King & Co.
Crawcour, une forme de Cracure ou Cravicure, qui est identifié armorialement avec Crevequer ou Crevecceur (Robson). Crèvecœur était un fort château dans la vallée de l’Auge, qui subsiste encore (MSAN,xxiv. 90,&c.). Son seigneur, selon Wace, était à Hastings. Hugh de C. se produit en Normandie t. Henri Ier, et a tenu cinq honoraires de l’évêque de Bayeux (lb. VIII. 426, 427). Robert de C, probablement son frère, a fondé Leeds Prieuré, Kent. Une branche était assise à Lincoln.

Statistique Monumentale Du Calvados Par Arcisse De Caumont.
Louis de Rabodanges, chevalier, marquis de Crévecoeur; et c’est ce dernier qui devint baron de Fumichon.
Il portait pour armoiries : écartelé au 1er. et 4e. d’or à la croix ancrée de gueules à 3 coquilles d’or.

The Conqueror and his companions – Planché, James Robinson.
Son père n’est connu que sous le nom de Hamo le Dapifer, ou « Hamo Vice-comes », détenant certaines terres en Angleterre, mais non en tant que possesseur d’une seigneurie en Normandie. Hasted, cependant, affirme que son nom de famille était Crevecoeur, impliquant, bien entendu, sa possession d’un fief de ce nom, Crèvecœur-en-Auge, dans l’arrondissement de Lisieux, qui aurait pu passer à son fils Hamon, Robert succédant à Astremeville.
Si Hasted avait une autorité satisfaisante pour son affirmation, et je n’ai rien trouvé qui puisse le contredire ou jeter le moindre doute là-dessus, Hamo le Dapifer devait sûrement être « le sire de Crèvecœur » du « Roman de Rou ». Robert Fitz Hamon, on le sait, n’avait d’autre descendance masculine que Hamon ; Fitz Hamon que je considère être le père du premier Robert de Crèvecœur dont nous connaissons, qui, en 1119, fonda le prieuré de Leeds, dans le Kent, et eut, par sa femme Rohais, trois fils, Adam, Elias, et Daniel et une fille nommée Gunnora.

Chronique du Bec et chronique de François Carré, Adolphe André Porée.
La seigneurie de Ferrières, aujourd’hui Femères-Saint-HUaire, canton de Broglie, arrondissement de Bemay (Eure), était Tune des plus anciennes et des plus considérables des environs de Bemay ; elle faisait partie, vers l’an 1000, du domaine dotal de Judith de Bretagne, femme de Richard II….. En 1309, Pierre de Ferrières, aïeul de Jean I, dont il est ici question, avait fondé la chapelle de saint Jean-Baptiste, dans l’église du Bec nouvellement reconstruite…. Cette chapelle de Saint-Jean-Baptiste recevait la sépulture des membres de la famille de Ferrières; on y voyait, entre autres, la dalle tumulaire de Jeanne de Tilly, femme de Jean IV de Ferrières, avec l’inscription suivante : « Cy gist noble et puissante dame Jehane de Tilly, veufve de feu noble et puissant seigneur Jehan, sire et baron de Ferrières, en son vivant dame dudit lieu de Ferrières, de la Rivière, de Tibouville, de Crevecœur en Auge, de Bailleul et de Boîssay le Chastel, laquelle trépassa l’an 1496, le 27 février. Priez Dieu pour elle. » Le Prévost, Mém. et Notes y I, 354. — Cette pierre tombale est actuellement dans l’église de Boisney (Eure).

Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie.
La chapelle est fort intéressante par son ancienneté, mais elle ne présente pas de détails qui soient de nature à fixer longtemps l’attention. Plusieurs époques cependant lui obt laissé leur empreinte; sa construction doit être à peu près du même temps que celle du château, à en juger par son style, et notamment par son portail dont Tarchivolle est ornée d’étoiles et de dents de scie. Dans le XIIP. siècle, elle fut percée des deux croisées en lancettes qu’on remarque à Tabside et qui, par leur forme comme par le profil des moulures, se distinguent évidemment des autres. Enfin, du côté de répttre, on ouvrit une nouvelle croisée dans le XV°. siècle. Quelques débris, récemment découverts, donnent lieu de croire que des briques émaillées furent employées dans le pavage de cet édifice.
Le colombier, qui est situé dans la même enceinte que la chapelle, est plus curieux à voir dans son ensemble et dans ses détails ; on n’hésite pas à fixer sa date à la fin du XVI. siècle, c’est-à-dire à une époque où la seigneurie de Crèvecœur appartenait aux Montmorency. Il est de forme carrée ; le toit à double égout dont il est couvert est en tuiles, ainsi que le revêtement des murs ; ce revêtement ne descend pas jusqu’à terre ; il s’arrête à 3 mètres du sol et s’écarte ensuite comme un auvent dont les supports forment une corniche à modillons, de l’effet le plus pittoresque. Pour leur donner plus de solidité, l’architecte a fait entailler des planches de chêne à mi-bois, les unes dans les autres, et en a tapissé les murs depuis le rez-de-chaussée jusqu’au sommet On peut y atteindre au moyen d^une immense échelle, adaptée à un arbre fixé au milieu du sol et tournant sur son axe.
De tous les chevaliers qui, au moyen-âge, possédèrent la chatellenie de Crèvecœur, le premier qui se présente à moi est celui qui attacha sa fortune à celle du duc Guillaume. Il paraît que, dans la grande bataille d’Hastîngs, il fut un de ceux qui ne quittèrent pas l’infatigable conquérant ; Wace le dit dans le roman de Rou :

De Crievecoer 1 e de Driencort
E li sire de Briencort 3
Sueient li’Dus kel part kil tort

1 [Crievecoer – Crèvecoeur-en-Auge, arrondissement de Lisieux. Les seigneurs de Crèvecoeur s’établirent en Angleterre, et leur famille y était divisée en deux branches dès le règne de Henri Ier. Celle des barons de Redburn, bienfaiteurs du prieuré de Bolington, habitait le comté de Lincoln.
L’autre, établie dans le comté de Kent, eut pour chef Robert de Crèvecoeur, fondateur, en 1119, du prieuré de Ledes. Voyez sur ces seigneurs le Monast. anglic., II, p. III et 796.]
3 [Briencort Nous ne connaissons point de lieu qui porte ce nom en Normandie. Nous sommes porté à
croire qu’il s’agit ici de Brucourt, arrondissement de Pont -l’Évêque, et que ce mot n’aura été altéré que pour le faire rimer plus richement avec Driencourt.]

Après la conquête, il se fixa en Angleterre où, comme bien d’autres, il reçut du nouveau roi des terres considérables. Sa famille ne tarda pas à se faire connaitre par des oeuvres de charité, et fit dans le pays de nombreuses fondations. En 1119, Robert de Crèvecœur fonda, dans le comté de Kent, le prieuré de Ledes qu’il se plut à agrandir par des dons successifs ; il aimait à rappeler dans ses chartes son titre de fondateur : Ego Robertus de Crepito corde, disait-il, en latinisant son nom à sa manière, fundator cœnobii de Ledes (fondateur du monastère de Leeds)… Son fils Daniel maintint religieusement toutes ses dispositions : Concéda et confirma ecctesia sancii Nicolai de Ledes et canonicis ibidem Deo servientibus quidquid pater meus in eleemosynam dederat (Accordez et renforcez l’église Saint-Nicolas de Leeds et les chanoines qui y servent Dieu tout ce que mon père avait donné en aumône). Un de ses descendants faisant à ces mêmes chanoines de plus amples concessions, s’adressait à eux dans les termes les plus bienveillants :( Dilectis fratribus nostris canonicis infra baroniam nostram de Crevecoer A nos frères canoniques bien-aimés au sein de notre baronnie de Crevecoer). Plus tard, Hamon de Crèvecoeur confirmait, en les augmentant, les dons faits par ses aïeux : Omnes donationes atavi mei vel avi mei vel patris, vel aliquorum antecessorum confirmavimus caria nostra prœsenli, pro nobis et hoeredibus nostris (Nous avons confirmé tous les dons de mon arrière-grand-père, grand-père ou père, ou de l’un de nos ancêtres).
Un de ces chevaliers nouvellement établis de l’autre côté du détroit qui reconstruisit, dans le XII°. siècle, son château de Crèvecœur-en-Auge. Je n’en voudrais pour témoignage que ce que je trouve écrit, à ce sujet, par un archéologue éminent dont le nom fait autorité (A.Caumont) : Les barons qui s’étaient fixés en Angleterre n’avaient point abandonné leurs possessions continentales ; ils venaient souvent les voir et les habiter; beaucoup d’entre eux mirent une sorte d’orgueil à donner dans leur pays natal des preuves de leur prospérité en faisant construire leurs châteaux sur un nouveau plan.
La vie des sires de Crèvecoeur-en-Auge va s’écouler sans retour dans leur patrie adoptive ; on ne les retrouve plus en Normandie, ou du moins aucun événement ne les signale dans l’histoire de la province. Il serait difficile de préciser l’époque où le château cessa de leur appartenir : pris par le duc de Clarence, en 1417, sur la fin du règne de Charles VI () Bréquigny, dans sa collection, nous a donné les noms des capitaines anglais placés par Henri V, en 1418, dans les villes et les forteresses normandes ; le commandant du château de Crèvecœur se nommait sir Thomaê Kyrkeley, repris trente ans après par le brave Dunois, il était devenu la propriété de la famille de Ferrières, lorsque, le 19 décembre 1522, Claude de Montmorency, maître d’hôtel de François Ier, et lieutenant-général de la Marine épousa Anne d’Aumont qui, après lui avoir apporté plusieurs grandes terres, recueillit, à la mort de Françoise de Ferrières, sa mère, la baronnie de Thury-en-Normandie, et la châtellenie de Crèvecœur-en-Auge.
Le voilà donc entré dans le domaine des Montmorency, ce château déjà vieux de trois siècles ; il n’en sortira qu’à la chute de la monarchie, et durant le long espace de deux cent soixante-dix ans, l’illustre famille comptera toujours parmi ses membres un châtelain de Crèvecœur. Lorsque Henri III érigea en marquisat la baronnie de Thury, en faveur de Pierre de Montmorency gentilhomme de sa Chambre, les lettres- patentes énoncèrent parmi ses titres celui de seigneur de Crèvecœur, et la veuve de François de Montmorency, mariant sa fille Marguerite au baron de Sache, en 1589, rappela dans le contrat que son mari était en son vivant, sire et châtelain de Crèvecoeur-en-Auge.
Un acte de partage, en date du 1er octobre 1559, passé entre les enfants de Claude de Montmorency, énonce que François, l’un d’eux, échanson ordinaire du Roi et châtelain de Crèvecœur-en-Auge demeurait dans ce château, à l’époque du contrat.
la fin du XVI°. siècle, on fit de cette forteresse pour lieu de détention d’un prélat qui s’était acquis une certaine célébrité. Henri III nomme Claude de Sainctes à l’évêché d’Évreux, Cela n’empêcha pas ce personnage de se signaler, lors des troubles qui suivirent la mort tragique des Guises, par une audacieuse apologie du régicide.
La ville de Louviers ayant été prise par Henri IV, au mois de juin 1591, Claude de Sainctes, qui s’y était réfugié parmi les plus ardents ligueurs, fut fait prisonnier et conduit à Caen pour y être jugé. Claude de Sainctes y mourut à l’âge de 65 ans. Il fut transporté et inhumé, au mois de septembre 1596, cinq ans après sa mort, dans la cathédrale d’Évreux.
Une fois en possession du château de Crèvecoeur, les Montmorency continuèrent toujours d’en jouir. Un aveu du 28 septembre 1760, reçu par Me. Lamperière, avocat au Parlement de Paris, postulant aux juridictions de St.-Pierre-sur-Dives et sénéchal de la châtellenie constate qu’elle appartenait alors à Charles-François de Montmorency, duc de Luxembourg parr et maréchal de France.
À l’époque de la Révolution, le châtelain de Crèvecœur quitta la France, et sa terre fut confisquée; des affiches en précédèrent la vente et le grand seigneur, dont naguère l’écu timbré d’une couronne de prince portait pour devise : Dieu ayde au premier baron Chrétien, n’était plus que l’ex-citoyen Anne-Léon Montmorency, émigré. L’adjudication eut lieu, le 25 frimaire an III (15 décembre 1794), par-devant les administrateurs du district de Pont-Chaslier ; c’était le nom corrigé de la ville de Pont-l’Évêque.
Il n’y a pas très-longtemps, en faisant quelques démolitions au château de Crèvecœur, on a découvert dans l’épaisseur du mur, à une hauteur de plusieurs mètres du sol, un espace étroit et mal éclairé dans lequel était le squelette d’un homme dont la mort devait remonter à une époque fort reculée.

Histoire de la maison de Montmorenci – Désormeaux, Joseph Louis Ripault.
XIX. François de Montmorenci, baron de Boutteville, d’Auteville, de la Roche-Milet, seigneur de Hallot, de Crevecœur-en-Auge, de Lucarro, de Monteille,de Corbeil-le-Cerf, chevalier de St-Michel, avant l’institution de l’ordre du St-Esprit, capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances du Roi, étoit, comme on a vu, second fils de Claude de Montmorenci, baron de Fosseux,& d’Anne d’ Aumont: il brisa ses armes d’un lambel d’azur. Il épousa, 1°, Jeanne de Montdragon, fille unique & héritière de Troïlus, seigneur de Montdragon de la Palus; de Trezeguidy : 2°, Louise de Geber.
Il eut de la première de ces deux femmes :
1°- François de Montmorenci; seigneur de Hallot, chevalier de l’ordre du Roi, capitaine de 50 hommes de ses ordonnances, baillif & gouverneur de Rouen & de Gisors, lieutenant-général de la province de Normandie: il fut assassiné à Vernon le 22 Septembre 1592. Il a voit épousé Claude-Hébert d’Ossonvilliers, dont il eut deux filles.
2°- Jacques de Montmorenci, seigneur de Crevecœur-en-Auge, capitaine de 50 hommes d’armes, chevalier de l’ordre du Roi, gouverneur de Caen & de Falaise. Ce Seigneur illustre par ses services, n’eut point d’enfants de son épouse Josline d’Ossignies.
3°- Louis de Montmorenci, seigneur de Boutteville, qui continua la postérité.
De sa seconde femme Louise de Gébert, François de Montmorenci eut:
Marguerite de Montmorenci, alliée à René de Rouxellé, baron de Sache.

La Chronique médicale : revue mensuelle de médecine historique, littéraire anecdotique.
Constitution de Fieffe 1606.
Fut présent haut et puissant seigneur messire Jacques de Montmorency, Chevalier, Conseiller et Chambellan du Roy, notre sire. Capitaine de cinquante hommes d’armes, Bailly et Gouverneur de Caen, Seigneur chastelain de Crèvecœur-en-Auge, lequel de sa franche et perpétuelle fieffe et rente à fin d’héritage… à honorable homme maistre Loys Varin, chirurgien, demeurant au bourg dudict lieu de Crèvecœur présent, preneur pour lui, ses hoirs et ayant cause, c’est-à savoir une portion de terre assise au dict bourg (deux perches sur deux perches environ)… d’y faire construire et bâtir une maison dedans deux ans de ce-jourd’hui.

Histoire généalogique de la très-ancienne et très-noble famille de Herlin – Le Carpentier, Jean.
Cette Charte nous enseigne que nôtre Maison de HERLIN estoit dés lors apparentée avec diverses grandes autres Familles, comme avec…… Bouteville de Crevecœur-en-Auge.

Académie Des Inscriptions et Belles Lettres 1876.
Johannes de Bruecort apud Crievecor tenet in pertinenciis quinque feoda in Hispania et in Salernia et in foresta Brotoniae , quae omnia tenebat comes Mellenti de episcopo Baiocensi. [Jean de Bruecort à Crievecor détient en dépendances cinq fiefs en Espagne, et à Salerne, et dans la forêt de Brotonie, tous que possédait le comte Mellentus de l’évêque de Bayeux.]
Crievecor, 637 g. Crévecoeur (Calvados, ar. Lisieux , cant. Mézidon).

DIVERS.

1242 – Royal-Pré – Voir le cartulaire de cette abbaye dont les pièces les plus anciennes semblent remonter à 1242. Il se trouve dans le fonds des archives de l’Hôpital de Honfleur : Cricqueville, Mesures : perches, pâturages, Angoville, Bastebourg, Dozulé, Clos du Mont-Gargan à Cambremer, Nicolas Jean, sieur de Bellengreville et de Crèvecoeur, Roncheville, Putôt, La Cressonnière, Fief du Mesnil, à Brucourt; famille Bence, Cricqueville et le Breuil; Mardilly, Royville -Roiville; etc.
= Archives Hôpital de Honfleur Série H. Suppl. 1607.- B. 34.

1312
1335
(14) Du moulin Gybellene qui soulloit estre compté oles dis cens et eschaiètes que Monsr Johan de Bruiecourt tient fe pour moitié…..XXI L. (Le moulin Gibelin se trouvait au Coudray-Rabut, au nord de Pont-L’Evêque. Cf. Strayer, p. 208.
La maison de Brucourt a possédé d’assez nombreux fiefs dans la Vicomté d’Auge. Sous Philippe-Auguste, Henri de Brucourt tenait deux fiefs à Brucourt, Asseville et Saint-Martin-le-Vieil et un fief au Torquêne, dans la Baronnie de Coquainvilliers. Hugues de Brucourt tenait un 1/7e de fief au Ham dans la baronnie de Beaufou. Jean de Brucourt tenait de l’évêque de Bayeux cinq fiefs à Crèvecoeur ( MSAN, XV, p. 185, 186 et 188.).
= Henri de FRONDEVILLE, Le Compte de Gautier du Bois, vicomte d’Auge pour la Saint-Michel 1312 in Mélanges publiés par la Société de l’Histoire de Normandie, 15e série, p. 35.

1702, 9 juillet – Fumichon
Le 15 mars 1702, la nomination à la cure de Saint-Germain de Fumichon appartenant au seigneur abbé de Cormeilles, Messire Robert-Charles de Pas Feuquières, abbé commendataire de N.D. de Cormeilles, nomme à la cure vacante par la mort de Me Jean-Baptiste de Crèvecoeur de Rabodange, dernier titulaire, la personne de Me Etienne Legraverant, prêtre de Paris, licencié aux lois. Fait à Paris, devant les notaires du Châtelet.
= PIEL ( abbé ).- Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations, Lisieux, Lerebour, t. I, 1891, VI-491, pp. 491-492

1755, 8 janvier – Le Mesnil-Simon
Louis Questel Notaire, tabellion royal au Bailliage d’Auge pour le siège de Cambremer Crévecoeur
= Arch. M. de Longcamp – MC photocopie.

An IV, 21 messidor ( 1796, 7 août ) – Crévecoeur
Procès-verbaux des visites des moulins du canton de Crévecoeur :
Croissanville : Charpentier meunier, 2 tournants
Mery-Corbon : Sabine meunier, 2 tournants
Magny-le-Freule : Brunet, 2 tournants
Quetieville : Binet meunier, 2 tournants
fribois : Haranger meunier, 2 tournants
Torquelane : Nicolas meunier, 1 tournant
 » Nous n’avons rien aperçu qui nous ait fait même soupçonner L’existence de ces espèces de cachettes ; Mais nous nous avons Re(marqué) tant d’autres moyens de fraudes, Beaucoup plus simples et d’autant plus dangereux que… ne paraissant pas l’être L’effet du pur hasard ou de L’inadvertance, ils peuvent mettre Leurs auteurs à l’abri de poursuites vraiment fondées.
 » Nous pensons donc, que la voie La plus Sure, Pour Ramener Les Meuniers a des sentiments de moralité et de justice et pour prévenir Les Effets de leurs Spéculations frauduleuses, qui dans tous les temps excitent Les plaintes des Citoyens.
 » Ce serait de les Rappeler à la stricte observance des lois qui les concernent de Les obliger d’avoir dans leurs Moulins des Balances et des poids D’harambure D’harambure… juge de paix
( A.D. Calvados – L Administration IV Police 41 )

4 – Archives SHL:

FONDS 1F:
1F41 : 1747 : Convention entre Jacques-Louis Daufresne et Thomas Sébireau sujet ­du contrôle des actes des bureaux de Cambremer et Crévecoeur.
1F810 : Tabellionnage royal de Crévecoeur : fermages

FONDS CAILLIAU 3F1 – 3F201
– 3F 68 1631-1803 – Crèvecœur : vente de rentes
Vente d’une rente de 21 l. à Thomas Manchon, drapier. Subrogation de fieffe d’une pièce de terre à Jacques Le Guay, tailleur d’habits. Vente de rentes par François Le Masquerier, Menuisier, à Crèvecoeur.

1650 – 1792 – Crèvecoeur
Famille Manchon de l’Epinay – Pièces relatives aux biens et possessions de cette famille à Crèvecoeur et à Saint-Loup-de-Fribois.
= Arch. SHL – Fonds Cailliau 3F 180 – 47 p. parch. ; 64 p. papier

Achat du 11- 02-2003. Lot n° ; 82.
– CREVECOEUR, 2 parchemins :
1) 1760, parchemin, constitution de rente ;
2) 1788, parchemin, bail de ses propriétés à son fils.

– 3F 180 1622-1792 – Crèvecoeur, Saint-Loup-de-Fribois : biens et possessions
MANCHON de LEPINAY famille.

Les Bulletins de la Société Historique de Lisieux.
– Numéro 32, 1990-1991.
Christophe Maneuvrier – Le château de Crèvecoeur.
– Numéro 80 : Deuxième semestre 2015.
Un lignage normand méconnu : les Brucourt, seigneurs de Crèvecoeur (c.1212-1336).

Inventaire des enveloppes. du n° 208 au n° 228
– Rouleau n° 11 Société d’Agriculture de l’Arrondissement de Lisieux
Concours du dimanche 25 juillet 1926 à Crèvecoeur-en-Auge
Concours de cidres en bouteilles, diplôme de 3ème prix, médaille d’argent, à Mr de la Rivière au Pré d’Auge

>- Rouleau n° 12 Société d’Agriculture de l’Arrondissement de Lisieux
Concours du dimanche 25 juillet 1926 à Crèvecoeur-en-Auge
Concours de l’exposition canine, mention très honorable, à Mr de la Rivière au Pré d’Auge.

Enveloppe n° 97 LE PRÉ D’AUGE
Sous chemise n° 9
Saint Ouen le Paing (parchemin très détérioré)
Sur lequel j’ai pu déchiffrer qu’il s’agit d’un accord passé en octobre 1560 devant Robert DESHAYS et Jehan ……tabellions royaux sur la vicomté d’Auge pour le siège de Crévecoeur et (Cambremer) entre honnestes hommes Jehan et Robert dicty SEVESTRE et Jehanne SEVESTRE fille du dict Jehan tous de la paroisse de Saint Ouen le Paing Jehan et Robert (son fils ?) abandonnent quelques rentes dont une guelline (= poule) à leur fille et sœur pour sa part d’héritage comme il était de pratique courante.
« Ce fut faict et passé au dict lieu de Saint Ouen en la maison des d. Jehan et Robert SEVESTRE le ……jour d’octobre l’an de grâce mil cinq cens six en la présence d’honneste homme Pierre LECHARTIER fils Philippe et Guillaume DUCLOS fils ……du dict lieu de Saint Ouen tesmoins lesquels ont signé avec les partyes contractantes à la minute de ce présent ……a déclaré en y avoir signer »

Archives NEDELEC Communes.
Com.5.6. 3 Beuvillers Château transféré à Crèvecoeur
com.19.4. 1 Crèvecoeur Vie de la commune
com.19.4. 2 Crèvecoeur Château médiéval
com.19.4. 3 Crèvecoeur Notes historiques
com.19.4. 4 Crèvecoeur Office du tourisme.

FONDS ANCIEN 1F.
1F810 : Tabellionnage royal de Crévecoeur : fermages

1747 Archives SHL : 1F41 : 1747 :
Convention entre Jacques-Louis Daufresne et Thomas Sébireau sujet ­du contrôle des actes des bureaux de Cambremer et Crévecoeur.

Jean de Brucourt tenait de l’évêque de Bayeux cinq fiefs à Crèvecoeur ( MSAN , XV, p. 185, 186 et 188.).

Carnets de Charles Vasseur:
Voir exemptions.
Voir « ;Analyses et transcriptions … ;» documents historiques H1
p.201 1771 18 juillet
Très Haute et très puissante damoiselle Mademoiselle Madeleine Angélique de Montmorency Luxembourg, première baronne de France, dame de la Chastellenie de Crévecoeur, représentée par Maistre Louis Jarossie, avocat au Parlement de Paris, son tuteur honoraire.
– P 226 ; 1768 22 août
Maistre Louis Jarossier, avocat au Parlement de Paris, tuteur onéraire (?) de très haute et très illustre demoiselle Mademoiselle Madeleine Jacqueline de Montmorency-Luxembourg, dame de Chastellenie de Crévecoeur contre Maistre Jean Baptiste Paul de Beaurepaire
– p 228 ; 1771 28 octobre
Maistre Louis Jarossier, avocat au Parlement de Paris, tuteur onéraire de Mesdemoiselles de Montmorency-Luxembourg, dames de la Chastellenie de Crevecoeur

– ARCHIVES DE LA BARONNIE D’ORBEC.
Baronnie de FUMICHON – Dès 1650 en possession de Messire Louis de RABODANGE, chevalier marquis de CREVECOEUR, baron de FUMICHON (énumération de ses différents titres et description de ses armes)

Voir le site: Mézidon-Canon et son Canton
Crévecoeur-en-Auge et Saint-Loup de Fribois

Voir le site: j.y.merienne.pagesperso Villes et villages du Calvados

[1] DEMIAU de CROUZHILLAC M-F., « Le château de­ Crèvecoeur », MSAN, t. 25, 1859.
[2] Arcisse de CAUMONT, Statistique ­Monumentale, t.V, 1867.
[3] Je n’ai pu à ce jour consulter la thèse encore inédite de Marc Daliphard. Mais d’après C. de Ceunynck qui­ a eu plus de chance que moi, elle ne comprend que très peu de ­choses sur Crèvecoeur
[4] YVER J., « Les châteaux-forts en Normandie jusqu’au milieu du ­XIIe siècle. Contribution à l’étude du pouvoir ducal », BSAN, t.­LIII, 1955-56, pp.28-115.
[5] S. LE TORTOREC,­L’occupation du sol dans l’Est du canton de Mézidon au Moyen-Age­ ; à travers la toponymie et diverses sources anciennes, Mémoire de ­maîtrise, Université de Caen, 1988, 2O4 p.,
[6] Christophe de­ CEUNYNCK, Crèvecoeur du XIIe au XXe ; siècle, un bourg en Pays­ d’Auge, Exposition du 16 mai au 11 novembre 1992, 16 p. Je­ remercie ici la fondation Schlumberger, et en particulier Mme ­Evelyne Wander et M. Christophe de Ceunynck de m’avoir laissé­ accéder librement à l’ensemble du château et de m’avoir ­communiqué les documents – iconographiques en particulier – en ­leur possession.
[7] A part la chapelle­ castrale: Henri PELLERIN, « La chapelle du château de­ Crèvecoeur », PA, 21, N° 9, Septembre 1971, pp.17-19.
[8] MERLET, « Cartulaire de ­l’abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron, Soc. Archéologique d’Eure­ et Loir, t. 2, Chartres, 1883; charte CCXCVII.
[9] MERLET, id°, CCXCVII et­ CCCII.
[10] ;Il s’agit d’une enceinte­ protohistorique qui a également fournit des traces d’une­ occupation antique.
[11] Il n’en subsiste que le­ cimetière. L’église était sous l’invocation de saint Vigor, qui­ d’après la Vita Vigoris serait venu évangéliser la région de­ Cambremer au début du VIe siècle.
[12] Michel de BOUARD, « Fouilles au­ château de Bonneville-sur-Touques », Annales de Normandie, n°4,­décembre, 1966, p.355.
[13] Notons encore quelques analogies avec les châteaux de ­Bonneville-sur-Touques et de Fauguernon, qui semblent cependant­ avoir été davantage transformés lors des époques postérieures.
[14] R-A­BROWN, H-M COLVIN, A-J TAYLOR, The History of Kings works,­Londres, 1963, t.I, p.71
[15] Marc DALIPHARD, L’architecture militaire en Normandie à l’époque ducale dans Les siècles romans en­ Basse-Normandie, Arts de basse Normandie, n°92, printemps 1985,­pp. 49-54.
[16] Cette chapelle n’étant­ signalée dans aucun pouillé, la dédicace en est inconnue. Voir ­note n°9.
[17] Henri PELLERIN, op. cit. pp.17-19.
[18] Rôles normands et français et autres pièces tirées des ­archives de Londres par Bréquigny en 1764, 1765, 1766 dans MSAN,­t. 23, 58, n°1359, p.249.
[19] Arcisse­ de CAUMONT, Statistique Monumentale, t.V, 1867.
[20] M.-F DEMIAU de CROUZHILLAC, « Le château de Crèvecoeur », MSAN, t. 25, 1859. .
[21] Roberto de Crepito Corde présent ; dans une charte de St­ Etienne de Caen, ; en ; 1109. (HIPPEAU ; (p.92) ; Cependant il ; n’est ­pas certain ; que ; ce ; personnage ; ait ; ; été ; lié ; au ; château ; de ­Crèvecoeur, car ; l’abbaye ; possédait ; en 1324 ; un ; moulin sur­ l’Orne, à ; Montaigu, ; dénommé lui ; aussi Crèvecoeur.(HIPPEAU, p.­92) Une ; branche ; de ; la famille ; de ; Crèvecoeur, peut-être ­apparentée à ; celle ; qui nous ; intéresse ; ici, fit ; souche en Angleterre, dans ; le Comté ; de Kent ; où Robert ; de Crèvecoeur­ fonda le prieuré de Ledes en 1119 (Monasticon ; Anglicum, t.11, p.­111 et 796.)
[22]  » Hugo de­ Crevequer, feodum ; quinque militum  » dans Henri NAVEL, « Enquête ­de 1133 ; sur ; les ; fiefs ; de ; l’évêché ; de ; Bayeux », BSAN, t.­XLIII, 1934, note 45.
[23]  » quod ; Guillelmus ; de ­Crevacor ; et ; pater ; ipsius ; novum ; forum instituerunt  » édit. ­BOURIENNE, op.cit . charte CLXXXVII)
[24] » quod ; Guillelmus ; de ­Crevacor ; et ; pater ; ipsius ; novum ; forum instituerunt  » édit. ­BOURIENNE, op.cit . charte CLXXXVII)
[25] Precipio quod episcopus Baïocensis teneat in pace et­quiete et libere leugatam suam de ; Cambremer, sicut jurata fuit­tempore Gaufrdi comitis patris mei et precepto ipsius, et sicut­carta sua et mea testantur. Et si suis foris fecerit infra­terminos qui nominati sunt in cartis nostris, predicto episcopo­plenam justiciam, sine dilacione facias. Quod nisi feceris,­justicia mea Normannie faciat ; fieri « . édit. DELISLE et ; BERGER­, Recueil des actes de Henri II, t. I, XIII, p.108).
[26] DELISLE et ­BERGER, id°, t. I, LXXII, p. 130.
[27] DELISLE ; et ; BERGER, ; id°, t. II,­CCXXVIII, p.365-369.
[28]  » Leugata de Cambremer, ; de terra Hugonis ­de Crevecor: Ricardi de Fraisneto  » dans Livre noir de l’évêché ­de Bayeux, édit. BOURIENNE, t. I, p.44.
[29] L’origine ; de ; cette ; ; exemption ; remonte ; probablement ; à ­la prédication de ; Saint ; Vigor, ; mais les ; limites ; n’en furent ­fixées qu’au début du XIII e siècle. Sur le territoire de ces ­neuf paroisses, il existait au ; XIIe siècle deux châteaux, l’un à ­Crevecoeur, ; l’autre ; à Manerbe ; dont ; la motte ; est encore ­aujourd’hui très bien conservée .
[30]  » suum ­antiquum (forum) ; destruunt, et ; in terris ; suis veteres ­consuetudines ; ei ; ; contra ; justiciam ; ; auferre ; praesumunt « ,­BOURIENNE, op. cit. charte CLXXXVII, t.I.
[31] Acte de Janvier-Août 1153, émis à Bristol pour­ la restitution et la concession de biens accordés au fils de ­Robert comte de Leicester. DELISLE et BERGER, op.cit., t. I,­XLVII, p.33.
[32] Jean de Brucourt donne au prieuré de­ Montargis, dépendance de l’abbaye de Tiron « six livres ­tourneis … (que) les diz religious prendront par chacun ­an sus mon marchié de Crèvecoeur à deus termes » MERLET, ­op. cit, charte CCCCII, page 196..
[33] La donation de 5 setiers d’orge, d’un setier de­ froment sur son moulin de Vendeuvre est signalée par la confirmation générale des biens du prieuré faite vers 1185-1189­(DELISLE et BERGER, op. cit., t. I, DCCLVI, p.408) mais ­n’apparaît pas dans celle de 1156-1161 (ibidem, CLXIX).­Notons que le fief -important- de Vendeuvre, relevait encore ­au XVIIe siècle de celui de Crevecoeur. Cette information­ m’a été communiquée par M. Cottin, d’après des papiers du­ château de Vendeuvre conservés dans une collection­ particulière.
[34] A.D. 14, H.7799 – fonds de Troarn.
[35]  » Concordati sunt episocpus Baiocensis et ­Johanne de Bruecort, miles ita quod predictus miles remisit­episcopo penitus omnes querelas quas monstraverat contra ipsum­… », Léopold DELISLE, Recueil des jugements de l’échiquier,­1864, n° 403, p. 102).
[36]  » videlicet senescauciam& de honore­de Chambremer, custodiam de Vaienne, misiam molendinariorum et ­prepositorum, audienciam compotorum tres robas de escalleta cum ­pennis variis, et IX libras ad expensam ad Natale ad Pascha et­ad Penthecostem. Episcopo vero remanent tres magne cause ­ecclesiastice, videlicet de clerico verberato, de cimiterio ­violato, de matrimonio cum pertinenciis Episcopus vero debet­tenere alias causas ecclesiasticas apud Sanctum Paternum, per se­vel per suum mandatum, presente aliquo misso a domino Johanne ver­heredibus suis, quecumque voluerit et de illis causis emende­habite taxate erunt per episcopum vel ejus mandatum, et erunt­capellani capelle de Crevecorc qui presentabitur dicto­episcopo et successoribus suis et jurabit se fidelitatem­ servaturum et obedientiam ecclesie Baiocensi Et ab utraque­parte debent fieri carte secundum forceram prescriptam­… », Léopold DELISLE, « Recueil des jugements l’échiquier­, 1864, n° 403, p. 102).