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TORDOUET


NOTES sur TORDOUET – 14693

Ancien fichier: TORDOUET.SPR

1 – L’Eglise.
2 – Le Manoir.
3 – Bibliographie.
4 – Pièces Justificatives.
5 – Archives ShL.

1 – L’Eglise:

1 – a Historique.

L’église de Tordouet dépendait de l’archidiaconé du Lieuvin, au doyenné d’Orbec.
Le plus ancien document concernant la cure de Tordouet reste, jusqu’à plus ample informé, le pouillé rédigé vers 1350[1] par lequel nous apprenons sa titulature, saint Michel, la taxe des décimes, 40 livres, ce qui la place dans la moyenne habituelle. Par contre, il ne nous livre pas le nom du patron.
A partir du début du XVe siècle, on peut appréhender son histoire grâce à une série assez exceptionnelle de documents concernant justement la collation de la cure et à la faveur desquelles les patrons présentateurs nous apparaissent. L’église dépend directement du seigneur laïc,
La collation du bénéfice relève bien entendu des évêques de Lisieux, mais ce sont généralement leurs vicaires généraux qui les représentent, souscrivant en leur nom l’acte de collation, car, au travers des titres parvenus, on perçoit la fréquence de leurs absences.
Jusqu’à la Révolution, ce patronage restera laïc et les possesseurs successifs du manoir proche continueront à nommer à la cure.
Aux environs des années 1850, le chœur de cette antique église fut irrémédiablement détruit et remplacé par une sorte de grange hideuse en brique rouges, selon le jugement du Professeur MUSSET [2] . Quant à sa partie moderne, elle fut dotée dans le troisième quart du XIXe siècle et au début du XXe siècle, d’une série de vitraux dont l’intérêt essentiel réside dans les inscriptions quoique l’ensemble, assez homogène méritait sans doute d’être étudié.
De nos jours, ce sanctuaire connaît une activité soutenue avec la présence d’une communauté orientée vers l’introduction de la musique moderne dans la liturgie. L’initiateur de ce renouveau, le Père Lecointre, qui accompagna Jean-Paul II dans la célébration de la messe célébrée à l’occasion de son passage à Lisieux en 1983, vient de décéder.

1 – b Description.

L’église de Tordouet, placée sous le vocable de Saint-Michel, couronne le sommet d’un coteau au pied duquel p. 809 coule un ruisseau, ou douet, dont le cours sinueux (tortus ductus) a donné son nom à la paroisse.
Nous nous trouvons actuellement en face de deux églises accolées, dont seuls le chœur et la tour ne subsistent de la plus ancienne. Cette partie romane est particulièrement remarquable par son voûtement, rare en Pays d’Auge et l’élévation de sa tour.

1 – c Le chœur roman.

Transformé en sacristie après la construction de la grande église de brique au XIXe siècle, le chœur et la partie basse de la tour, avaient été miraculeusement épargnés et, depuis quelques années, des travaux de restauration les ont rendus au culte, faisant réapparaître des éléments invisibles à l’époque d’Arcisse de Caumont.
Le sanctuaire était, semble-t-il très petit, puisqu’il ne comportait qu’une travée voûte d’arête sans nervures tandis que l’abside semi-circulaire est en cul-de-four. L’ensemble est éclairé par trois petites fenêtres en forme de meurtrières, ayant environ 90 centimètres de haut sur 16 de large.
A la base de l’intrados de l’arc doubleau – où il est fréquent en Normandie de rencontrer une décoration sculptée- on peut voir la figure d’une sorte de cheval fantastique crachant des végétaux ou des palmettes… aux contours simplement cernés [3] . Il s’agit d’un modèle assez fréquent en Normandie [4] . Maylis BAYLE insiste tout particulièrement sur le caractère local de ce type de sculpture qui s’inscrit dans la mode des bestiaires sculptés [5] mais exécutée par des sculpteurs peu qualifiés ou habitués à produire en série des œuvres un peu secondaires.
En avant de cette travée, la base de la tour prolonge le chœur.
A droite du chœur, est pratiquée une belle piscine ogivale trilobée, à double cuvette qui date du XIIIe siècle.
A l’extérieur, le chœur se termine par trois pans coupés, et la corniche, composée d’un gros tore, est supportée par des modillons en forme de consoles.

1 – d La tour.

La tour, était primitivement implantée entre chœur le chœur et la nef. Au-dessus de la base carrée intégrée dans le chœur nous trouvons deux étages octogonaux couronnés d’une pyramide essentée.
Le bas de la tour, autrefois flanqué de contreforts plats, est éclairé, du côté nord, par une fenêtre cintrée, moderne. Elle est supportée par quatre arcades en plein cintre, avec retraite, qui reposent sur des colonnes dont les chapiteaux, grossièrement sculptés, sont formés de larges feuilles recourbées en volutes. Au-dessus règne une arcature composée de deux arcades simulées, reçues de chaque côté par une colonnette. La transition du carré à l’octogone est ménagée par des trompes, et le formant à l’extérieur, une saillie triangulaire et s’amortissant, à l’intérieur, de la tour en forme de coquille dont le bord ou cintre externe est formé de claveaux extradossés, coquille, dans laquelle Maylis BAYLE a vu comme à TOUQUES et à DRUBEC l’amorce d’un voûtement assimilable à celui d’une tentative de coupole [6] . Le milieu de l’arc, au lieu d’être fermé d’une clé, présente un joint rempli de mortier. Les deux étages supérieurs de la tour offrent, sur chaque face, deux baies étroites séparées par une colonnette et dans un grand cintre dont l’archivolte repose, de chaque côté, sur une colonnette (voir page suivante). La base de ces colonnettes est une base attique; elle est composée de deux tores séparés par une scotie garnie d’un petit listel. Il n’y manque que le congé qui ordinairement, réunit la base au fût de la colonne. Les tailloirs forment damier. Le cintre qui surmonte les baies du premier étage retombe d’un côté sur une colonnette et de l’autre sur le tailloir qui termine les pieds-droits et relie les baies entre elles. L’archivolte des fenêtres de l’étage supérieur repose, de chaque côté, sur une colonnette dont les chapiteaux sont formés de feuilles recourbées en volute. La surface de plusieurs pierres, formant les claveaux des fenêtres, est couverte de rosaces et de losanges de différentes grandeurs. Plusieurs pierres portent également la marque de l’appareilleur.
La tour renferme deux cloches. La plus grosse, fondue par M. Bollée, du Mans, a 1 mètre 23 centimètres de diamètre; l’autre, fondue par Lemaire, a 1 mètre 04 centimètre.
Cette tour remarquable n’était pas isolée et cette forme octogonale se rencontre encore à TOUQUES [7] à DRUBEC [8] .
Maylis BAYLE, dans sa remarquable étude nous propose de rattacher cette oeuvre à l’école caennaise à laquelle nous devons les grandes abbatiales et quelques églises de moindre importance, telles Saint-Nicolas et Sainte-Paix.
Enfin, si nous poussons l’analyse au-delà de celle de nos devanciers, il reste à souligner quelques petits points de détail. En premier lieu la multiplicité des reprises de maçonnerie laissant à supposer une édification de la tour postérieure à celle du chœur. Nous nous trouverions ainsi dans un cas de figure identique à celui de VIEUX-PONT, ou selon toute vraisemblance, le mur sud a été éventré pour implanter après coup la tour que nous voyons actuellement et dans laquelle on retrouve un certain nombre d’éléments décoratifs identiques.
En second lieu, la partie haute des murs avec son tore et ses modillons se rattache à une campagne de transformations ultérieures. Il en résulte que l’on peut proposer une datation s’étageant entre les années 1080/1085 pour le chœur, 1090 pour la tour et la seconde moitié du XIIe siècle pour la partie haute des murs.

1 – e Eglise moderne.

Le chœur et la nef de l’église moderne ont été élevés dans un style aux environs des années 1850

1 – f Mobilier.

Du mobilier ancien peu de chose subsistent: les stalles du chœur d’un style habituel au XVIIIe siècle, dans la région [9] . Celles-ci, selon la note de de Caumont, proviendraient du couvent des Mathurins de Lisieux.
Selon la note d’Arcisse de CAUMONT le maître-autel accompagné d’un grand retable à colonnes torses, p. 812. (ill.) p. 813. dans le style Louis XIV, a été composé et habilement sculpté par M. Léonard, sculpteur, à Lisieux. Jacques POUGHEOL reprend cette information [10] , mais pense que ce Léonard ait utilisé des éléments provenant d’autels anciens. Cela nous paraît fort plausible car il se dégage de l’ensemble une raideur et une sécheresse auxquels le XVIIIe siècle ne nous a pas laissé beaucoup d’exemples. Ces caractères se retrouvent dans les deux statues de saint Michel et du saint évêque qui lui fait pendant.
Au fond des bas-côtés de la nef, on remarque deux autels secondaires avec retables dans le style Louis XIV dont l’exécution est particulièrement soignée Retables latéraux d’un style courant à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe. Peut-être ont-ils bénéficié des soins experts de Léonard. Les toiles représentent l’Assomption et saint Mathurin (celle-ci moderne); colonnes corinthiennes cannelées et rudentées. Fronton brisé avec attique découpé [11] .
L’intérieur de l’église est décoré avec goût. Le maître-autel accompagné de d’un grand retable à colonnes torses, p. 812. (ill.) p. 813. dans le style Louis XIV, a été composé et habilement sculpté par M. Léonard, sculpteur, à Lisieux.
Cette église a pour premier patron saint Michel. On a fait la remarque que presque toutes les églises et chapelles dédiées à saint Michel, sont placées sur un monticule et dominent une certaine étendue de pays.

2 – Le Manoir:

2 – a Historique.

Le fief de Tordouet était un plein fief de haubert s’étendant sur quelques communes environnantes.
Les documents les plus anciens font mention d’une famille du Buisson qui tient le fief dès la fin du XIVe siècle, mais peut-être même très antérieurement, et nomme à la cure.

2 – b Description.

Le manoir est situé sur une butte, sans doute naturelle, aménagée.
En plan, il représente sous la forme de deux rectangles accolés et l’ensemble est orienté Est-Ouest.
L’étude des maçonneries et des charpentes révèle trois principales campagnes de construction.
Tout d’abord, une construction de quatre travées de pans de bois sur un haut rez-de-chaussée de pierre constitué d’une maçonnerie de cailloutis entre quelques arases de pierre de taille. L’étage est particulièrement représentatif de cette charpenterie lexovienne qui a largement rayonné et donné des oeuvres de haute technicité. Il s’agit de portiques composés de poteaux verticaux assemblés en partie basse par des sommiers assis sur de puissants sommiers débordant de l’aplomb de la maçonnerie du rez-de-chaussée tandis qu’en partie haute ils sont assemblés dans les entraits des fermes. Ces portiques sont reliés entre eux par des sablières hautes et basses, ces dernières formant encorbellement. Des colombages intermédiaires, d’une section plus fine que les poteaux rythment l’ensemble selon un espacement qui se retrouve avec peu de différence dans toutes les oeuvres de ce type.
A la partie inférieure des ouvertures, coure une longue filière d’appui chevillée dans chaque poteau, assurant la liaison médiane.
En partie de ces mêmes ouvertures une traverse moulurée relie poteaux et colombages, ménageaient au-dessus un vide qui est clos par un petit volet pivotant.
Enfin pour assurer la stabilité transversale, des guettes, sortes de petites écharpes obliques, sont assemblées dans les poteaux et les potelets. Leur croisement donne des croix de Saint-André qui, au-delà de leur fonction décorative certaine, servent essentiellement à éviter tout roulement de la charpente. A chacune de ces croix correspondait à l’origine, une ouverte fermée par un volet qui, glissant de bas en haut, assurait l’obturation des ouvertures.
Les bois utilisés pour toutes les charpentes de cette époque sont généralement parfaitement épurés, bien dolés, c’est-à-dire bien dressés, et les assemblages sont d’une grande précision. La qualité de l’ensemble est telle, que malgré les innombrables transformations qui ont affecté ces façades: ouvertures de grandes baies, suppressions des croix de Saint-André, amputation des meneaux, etc., dans la majorité des cas, ces charpentes ont conservé toute leur stabilité.
Dans un second temps, on a curieusement allongé l’ensemble selon un plan en navette que seule une implantation ancienne de plan semi-circulaire paraît susceptible d’expliquer. Cette partie fut élevée sur un mur présentant un appareillage avec des arases de pierre plus serrée offrant un damier oblong.
Le rez-de-chaussée du manoir est construit en pierre et silex ce qui, quoiqu’on ait pu en dire [12] , n’est pas rare dans la contrée puisqu’on retrouve le même parti à l’église de Préaux, etc.

3 – Bibliographie:

Maylis BAYLE, Maylis BAYLE, Les origines et les premier développements de la sculpture romane dans Art de Basse-Normandie, N° 100 bis; pp. 39 b, 97 a, 98, 99, 100, 131, 137 a et b, 158, Pl. 296, 519, 520
1090
137 Le clocher octogonal de Saint-Michel de Tordouet est un peu plus récent que les précédents. La modénature des baies à gorges et à tores, les bases constituées de lourds talus ou de forme bulbeuses, à l’exception de quelques petits profils attiques qui résultent f(une restauration, indiquent plutôt les années 1090…
Arcisse de CAUMONT, Statistique monumentale du Calvados, t. V, pp. 808-813
808

TORDOUET [13]
Tordouet, ecclesia de Torto Ductu.
L’église de Tordouet, placée sous le vocable de Saint-Michel, couronne le sommet d’un coteau au pied duquel p. 809 coule un ruisseau, ou douet, dont le cours sinueux (tortus ductus) a donné son nom à la paroisse. Sa belle tour romane p. 810. octogone qui date du XIe siècle, domine d’une manière pittoresque les maisons du village et tous les vallons d’alentour.
Le chœur et la nef ont été bâtis dans le style classique, il y a environ quinze ans, l’ancienne église étant devenue, dit-on, insuffisante pour les besoins du culte. On remarque à l’entrée du chœur, six belles stalles dans le style du XVIIIe siècle, provenant du couvent des Mathurins de Lisieux.
La nef est accompagnée de bas-côtés à l’extrémité desquels s’élèvent deux jolis autels avec retables dans le style Louis XIV.
L’ancien chœur roman, qui sert aujourd’hui de sacristie, est très petit. Il offre une voûte d’arête sans nervures. Celle du sanctuaire est en forme de cul-de-four. A droite, est pratiquée une belle piscine ogivale trilobée, à double cuvette qui date du XIIIe siècle. A l’extérieur, le chœur se termine par trois pans coupés, autrefois percés de petites fenêtres en forme de meurtrières, ayant environ 90 centimètres de haut sur 16 de large. On voit encore, du côté nord, l’une de ces fenêtres qui a conservé sa forme primitive. La corniche, composée d’un gros tore, est supportée par des modillons en forme de consoles.
La tour, placée entre chœur et nef, offre deux étages éclairés par de nombreuses baies. Carrée à la base, elle devient octogone dans la partie supérieure et se termine par un toit en charpente recouvert en ardoise. Elle est supportée par quatre arcades en plein cintre, avec retraite, qui reposent sur des colonnes dont les chapiteaux, grossièrement sculptés, sont formés de larges feuilles recourbées en volutes. Sur l’un des claveaux de l’arcade qui sépare le chœur du transept, est représenté un animal chimérique, ressemblant à un cheval.
811
811. Le bas de la tour, autrefois flanqué de contreforts plats, est éclairé, du côté nord, par une fenêtre cintrée, moderne. Au-dessus règne une arcature composée de deux arcades simulées, reçues de chaque côté par une colonnette. La transition du carré à l’octogone est ménagée par des trompes, formant à l’extérieur, une saillie triangulaire et s’amortissant, à l’intérieur, de la tour en forme de coquille dont le bord ou cintre externe est formé de claveaux extradossés. Le milieu de l’arc, au lieu d’être fermé d’une clé, présente un joint rempli de mortier. Les deux étages supérieurs de la tour offrent, sur chaque face, deux baies étroites séparées par une colonnette et dans un grand cintre dont l’archivolte repose, de chaque côté, sur une colonnette (voir page suivante). La base de ces colonnettes est une base attique; elle est composée de deux tores séparés par une scotie garnie d’un petit listel. Il n’y manque que le congé qui ordinairement, réunit la base au fût de la colonne. Les tailloirs forment damier. Le cintre qui surmonte les baies du premier étage retombe d’un côté sur une colonnette et de l’autre sur le tailloir qui termine les pieds-droits et relie les baies entre elles. L’archivolte des fenêtres de l’étage supérieur repose, de chaque côté, sur une colonnette dont les chapiteaux sont formés de feuilles recourbées en volute. La surface de plusieurs pierres, formant les claveaux des fenêtres, est couverte de rosaces et de losanges de différentes grandeurs. Plusieurs pierres portent également la marque de l’appareilleur.

La tour renferme deux cloches. La plus grosse, fondue par M. Bollée, du Mans, a 1 mètre 23 centimètres de diamètre; l’autre, fondue par Lemaire, a 1 mètre 04 centimètre.
L’intérieur de l’église est décoré avec goût. Le maître-autel accompagné de d’un grand retable à colonnes torses, p. 812. (ill.) p. 813. dans le style Louis XIV, a été composé et habilement sculpté par M. Léonard, sculpteur, à Lisieux.
Cette église a pour premier patron saint Michel. On a fait la remarque que presque toutes les églises et chapelles dédiées à saint Michel, sont placées sur un monticule et dominent une certaine étendue de pays.
La commune de Tordouet, qui comptait autrefois 1.400 habitants, n’en a plus aujourd’hui que 900. Le nombre des métiers à tisser s’élève à 150 environ.
Manoir. Le manoir se trouve au-dessous de l’église, à l’extrême pointe du coteau. Bâti sur une motte importante, dont les fossés étaient alimentés par le petit ruisseau qui serpente au fond du vallon, il a le caractère des constructions du XVIe siècle: rez-de-chaussée en échiquier de pierre et de silex taillé; partie supérieure en bois. Les sablières des encorbellements sont moulurées; du reste, pas de sculptures. Les combles sont d’une dimension exagérée. Au milieu du paysage boisé qui l’environne, avec son pignon garni d’un lierre vigoureux et l’eau qui baigne ses bases, ce manoir produit un effet pittoresque, presque grandiose.
CAUMONT Arcisse de: Statistique monumentale du Calvados réédition Floch, tome III, page 808.
Hélène COUZY, Les châteaux de Cricqueville et de Victot et l’architec­ture polychrome en Normandie orientale, CAF, 132, 1974 (1978), pp. 118-138 (p. 130 ill.)
ill. : Querville, p. 119; Tordouet, p. 120; Verneuil, p. 121; Blanc-Buisson à Saint-Pierre-du-Mesnil, p. 123; Manoir de Calletot à Lanquetot, p. 125; Pigeonnier du manoir de Cauville, p. 125; Cricqueville, p. 127, 128, 129, Bellou, p. 130; Victot, pp.131-135
Philippe DETERVILLE, Tordouet (Manoir) dans Charme discret des manoirs du Pays d’Auge, pp. 76-78 ; filière d’allège, guettes
Roland ENGERAND, En Pays d’Auge, ouvrage orné de 44 gravures, Tours, Arrault, 193, In-8°, 182 p.; A Lisieux, bonne vie et belle vie – Au Val-Richer: François Guizot, ou la dictature du juste milieu – A Saint-Hymer: Port-Royal en Normandie – Sur les bords de la Touques: la Dame de Fervaques – Sur les bords de l’Orbec et de la Dives – Adieux au Pays d’Auge (Tordouet; Saint-Martin-de-Mailloc; Saint-Pierre-de-Mailloc; Saint-Pierre-sur-Dives; Saint-Martin-de-Bienfaite; la Cressonnière)
Editions FLOHIC: Le Patrimoine des communes du Calvados page1251.

GUIBLAIS, Promenades dans le canton d’Orbec-en-Auge, 1973

Jean LESQUIER, Les plus anciens textes de la Société Historique de Lisieux – 1208-1450, BSHL., N° 22, 1914-1915, pp. 27-55; t. à p., Caen, Domin, 1915, In-8°, 31 p. (Orbec, Mesnil-Gonfrey, Neuville-sur-Touques, Bienfaite, Beau­mont-en-Auge, Bonneville-sur-Touques, Blonville, Heullant, Blonville, Vauvil­le, Tordouet).
Isabelle JOUAN, dir., Pays d’Auge – Un terroir, un patrimoine – Guide des cantons de : Lisieux II, Saint-Pierre-sur-Dives, Livarot, Orbec, s.l.s.d. Pays d’Accueil Sud-Pays-d’Auge (1989), 110 x 210, 81 p. 6 cartes h.t.
Paul LE CACHEUX, Actes de la chancellerie d’Henri VI concernant la Normandie sous la domination anglaise (1422-1435), Rouen-Paris, Lestringant-Picard, 1907, 2 vol., In-8°.
Tordouet, II, 301 –
Léon LE CLERC, Manoirs normands, L’Illustration
(Grandchamp, Canapville, Manoir des Trois Diables de Lilambert, Lieu-Binet, Manoir du Désert, Manoir du Breuil-Blangy) Manoir d’Argentelles, Prestre­val à Barneville, Crèvecoeur, Tordouet, Vitenval), L’Aumône à Saint-Hymer, La Vallée à Barneville, Le Mesnil) la Croix-Sonnet)
rec. factice Pages de Tourisme de l’Illustration)
MANEUVRIER Christophe: Marques de plomb des textiles au XVIIIe siècle:. Bulletin du Foyer rural du Billot n°42, page 37.
Jannie MAYER, Ministère de la Culture et de la Communication Direction du Patrimoine. Catalogue des Plans et Dessins des Archives de la Commission des Monuments Historiques – Tome I, Basse-Normandie: Calvados, Manche et Orne. Introduction de Françoise Berce, Caen, Lafond, 1980, 167 x 250, VII, 367 p., ill. couv. ill.; Tordouet : église, p.
PANNIER Arthème: voir Archives SHL, NE12, 2e carton.
Henri PELLERIN, La découverte d’une lettre de l’époque révolutionnaire au manoir de Tordouet, PA, 22, N° 10, Octobre 1972, pp. 17-27, ill.
Henri PELLERIN, Architecture romane , 20, N° 12, Décembre 1970; 21, N° 1, Janvier 1971; N° Février 1971
Edmond SPALIKOWSKI, Au pays des Manoirs. Quelques gentilhommières du Calvados, Revue du Touring Club de France, août 1937, pp. 235-245
Classeur Construction Normandie – Tordouet – Saint-Christophe – Le Lieu-Bi­net – Vasouy – Glatigny, à Tourgville – Les Dominicaines, à Pont-l’Evêque – Le Breuil-en-Auge – Malou, à Norolles – La Cauvinière – Le Manoir du Désert – Englesqueville – Saint-Hymer, Manoir du Fresnay – Fort-Basseville, à Ecajeul – Sainte-Marie-aux-Anglais – Grandchamp – Coupesarte – Bellou – Auquainville – Cambremer – Bouttemont, à Ouilly-le-Vicomte – Saint-Germain-de-Livet – Mesnil-Mauger – Auquainville (Clichés abbé BRETOCQ et ESTEVE)

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Notes de MM. Billon, Vasseur et Palmier.
Tordouet, ecclesia de Torto-Ductu.
L’église de Tordouet, placée sous le vocable de saint Michel, couronne le sommet d’un coteau au pied duquel coule un ruisseau, ou douet, dont le cours sinueux (tortus ductus) a donné son nom à la paroisse. Sa belle tour romane, octogone, qui date du XI* siècle, domine d’une manière pittoresque les maisons du village et tous les vallons d’alentour.
Le choeur et la nef ont été bâtis dans le style classique, il y a environ quinze ans, l’ancienne église étant devenue, dit-on, insuffisante pour les besoins du culte. On remarque, à l’entrée du choeur, six belles stalles, dans le style du XVIIIe siècle, provenant du couvent des Mathurins de Lisieux.
La nef est accompagnée de bas-côtés, à l’extrémité desquels s’élèvent deux jolis autels avec retable dans le style Louis XIV.
L’ancienne nef ne dépassait pas la chaire actuelle et mesurait à peu près la longueur de l’ancien choeur.
L’ancien choeur roman, qui sert aujourd’hui de sacristie, est très-petit. Il offre une voûte d’arête sans nervures.
Celle du sanctuaire est en forme de cul-de-four. A droite est pratiquée une belle piscine ogivale, trilobée, à double cuvette, qui date du XIIIe siècle. A l’extérieur, le choeur se termine par trois pans coupés, autrefois percés de petites fenêtres en forme de meurtrières, ayant environ 90 centimètres de haut sur 16 de large. On voit encore, du côté nord, l’une de ces fenêtres qui a conservé sa forme primitive.
La corniche, composée d’un gros tore, est supportée par des modillons en forme de consoles.
La tour, placée entre choeur et nef, offre deux étages éclairés par de nombreuses baies. Carrée a sa base, elle devient octogone dans la partie supérieure et se termine par un toit en charpente recouvert en ardoise. Elle est supportée par quatre arcades à plein-cintre, avec retraite, qui reposent sur des colonnes dont les chapiteaux, grossièrement sculptés, sont formés de larges feuilles recourbées en volutes.
Sur l’un des claveaux de l’arcade qui sépare le choeur du transept, est représenté un animal chimérique, ressemblant à un cheval.
Le bas de la tour, autrefois flanqué de contreforts plats, est éclairé, du côté du nord, par une fenêtre cintrée, moderne.
Au-dessus règne une arcature composée de deux arcades simulées, reçues de chaque côté par une colonnette.
La transition du carré à l’octogone est ménagée par des trompes formant, à l’extérieur, une saillie triangulaire et s’amortissant, à l’intérieur, de la tour en forme de coquille dont le bord ou cintre externe est formé de claveaux extradossés. Le milieu de l’arc, au lieu d’être fermé par une clef, présente un joint rempli de mortier. Les deux étages supérieurs de la tour offrent, sur chaque face, deux baies étroites séparées par une colonnette et dans un grand cintre dont l’archivolte repose, de chaque côté, sur une colonnette (V. la page suivante). La base de ces colonnettes est une base attique; elle est composée de deux tores séparés par une scotie garnie, de chaque côté, d’un petit listel. Il n’y manque que le congé qui, ordinairement, réunit la base au fût de la colonne. Les tailloirs forment damier. Le cintre qui surmonte les baies du premier étage retombe, d’un côté, sur une colonnette, et de l’autre sur le tailloir qui termine les pieds-droits et relie les baies entre elles. L’archivolte des fenêtres de l’étage supérieur repose, de chaque côté, sur une colonnette dont les chapiteaux sont formés de feuilles recourbées en volute. La surface de plusieurs pierres, formant les claveaux des fenêtres, est couverte de rosaces et de losanges de différentes grandeurs. Plusieurs pierres portent également les marques de l’appareilleur.
La tour renferme deux cloches. La plus grosse, fondue par M. Bollée, du Mans, a 1 mètre 23 centimètres de diamètre; l’autre, fondue par Lemaire, a 1 mètre 04 centimètres.
L’intérieur de l’église est décoré avec goût. Le maître autel, accompagné d’un grand retable à colonnes torses dans le style Louis XIV, a été composé et habilement exécuté, par M. Léonard, sculpteur à Lisieux.
Cette église a pour premier patron saint Michel. On a fait la remarque que presque toutes les églises et chapelles dédiées à saint Michel, sont placées sur un monticule et dominent une certaine étendue de pays.
La commune de Tordouet, qui comptait autrefois 1,400 habitants, n’en n’a plus aujourd’hui que 900. Le nombre des métiers à tisser s’élève à 150 environ.

Manoir.
Le manoir se trouve au-dessous de l’église, à l’extrême pointe du coteau. Bâti sur une motte importante, dont les fossés étaient alimentés par le petit ruisseau qui serpente au fond du vallon, il a le caractère des constructions du XVIe siècle : rez-de-chaussée en échiquier de pierre et de silex taillé ; partie supérieure en bois. Les sablières des encorbellements sont moulurées; du reste, pas de sculptures.
Les combles sont d’une dimension exagérée. Au milieu du paysage boisé qui l’environne, avec son pignon garni d’un lierre vigoureux et l’eau qui baigne ses bases, ce manoir produit un effet pittoresque presque grandiose.

TORDOUET. – Le manoir de Tordouet a été bâti sur une ancienne motte féodale (2),
(2) Caumout , Stat . Mon, V, p. 813. – Doranlo, Camps, p. 811

Tordouet. – Sur la limite de Cernay existe le hameau des « Catelets».

4 – Pièces Justificatives:

Promenade dans le canton d’Orbec-en-Auge – R.GUIBLAIS.
Le nom de Tordouet, au dire des étymologistes, pourrait avoir deux sens. Il signifiait, selon les uns, les « trois Drouets » c’est à dire les Trois Ruisseaux, désignant ainsi les petits cours d’eau qui arrose le territoire de la commune; selon les autres, il signifierait le « Douet Tordu », c’est à dire qui fait des méandres. Cette dernière opinion a pour elle, la forme ancienne en latin qui est « Torto Ductu ».
Important industrie du Froc. Dans presque toutes les fermes, l’atelier refermé un métier à tisser. Les Froctiers de Tordouet avaient des privilèges corporatifs, reconnus par ordonnance royale.
Vers 185, on dénombré encore 150 métiers à tisser en activité.

1320
Fiefs de la Vicomté d’Orbec en 1320 :
SERGENTERIE d’ORBEC
Arrières-fiefs de la Sergenterie d’Orbec

390 N° 12 Tordouet – Robert de Monnay y tient un sixième de fief;

= Fiefs de la Vicomté d’Orbec en l’année 1320 in H. de Formeville, t. II, p. 388 (Extrait du Ms. suppl. f° 4, 2797, Comté de Beaumont, à la B.N.)
1403, 22 décembre – Tordouet
Collation pour Guillaume du Buisson, clerc, de la cure de Tordouet, vacante par le décès de Symon Harel, prêtre, dernier possesseur, sur la présentation de noble dame Isabelle Cardonnel, dame dudit lieu. Délivrée par les vicaires généraux, l’évêque Guillaume d’Estouteville étant a suis civitate et dioc notorie nunc absentis.
= Original parchemin aux archives de la baronnie d’Orbec acquis en février 1858. Sceau arrachécité (?)dans BSHL, N° 1-2, 1869, p. 6.

1407, mars – Saint-Cyr-du-Ronceray – Tordouet
Lettres de présentation par Odon de Saint-Ouen, écuyer, seigneur de Tordoit et de Sainct Sir des Roncherez, au droit de sa femme – de maistre Olivier du mont, pour la cure dudit lieu de S. Cir, vacante par le trépas de mestre Jehan Legrix, prêtre, Derrain curé
= Original en parchemin. Des Archives de la Baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1869.

1407, juin – Saint-Cyr-du-Ronceray
Collation pour Guillaume Le Cesne, prêtre, de la cure de St. Cir des (Roncerez) vacante par le décès de Guill. du Bosc, prêtre, dernier possesseur, sur la présentation de noble dame Ysabelle Cardonnel, veuve de feu Henry (du Bysson) (du Buisson), chevalier.
Délivrée par les vicaires généraux, l’évêque Guillaume d’Estouteville, étant a suis civitate et dioci notorie nunc absentis
= Original en parchemin d’une bonne écriture. Sceau arraché. Des Archives de la Baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1869.

1432, 5 septembre – Tordouet
Rémission à un gentilhomme de la paroisse de Tordouet employé en la garde du château de Courtonne, lequel étant allé trouvé un certain Massot Hébert, rebelle pour l’engager à faire soumission, s’est pris de querelle avec lui au sujet d’une petite rivière, où ledit Massot prétendait avoir le droit de pêche, et l’a frappé mortellement de plusieurs coups de dague.
= Paul LE CACHEUX, Actes de la chancellerie d’Henri VI concernant la Normandie sous la domination anglaise (1422-1435), Rouen-Paris, Lestringant-Picard, 1907, 2 vol., In-8°.; Tordouet, II, 201.; d’après AN. JJ 175, n 143, fol. 44 verso.

1435, 26 juillet – Tordouet
Le vicaire général de Lisieux confère la cure de Tordouet à Robert du Buisson, vacante après le décès de Guillaume du Buisson (Guillelmi de Dumo) sur présentation de noble homme Henrico de Dumo scutifero, seigneur temporel du fief terre et seigneurie dudit lieu de Tordouet
= Arch. SHL GC 152. Publié par Jean LESQUIER, Les plus anciens textes de la Société Historique, BSHL, 1914-1915, N° 22, pp. 49-50.

1435, 30 novembre – Tordouet
Collation pour Robert du Buisson, clerc acolyte, de la cure de Saint-Michel de Tordouet, en tant que besoin, par suite du jugement rendu aux Assises de Rouen, relativement au patronage entre le Procureur du Roi et Henri du Buisson, écuyer qui l’avait présenté, et qui reconnaît le droit de ce dernier. Délivré par les vicaires généraux, l’évêque Pierre Cauchon a suis civitate et dioci lexovien. notorie nunc absentis et in remotis partibus agentos.
= Original parchemin, sans sceau, des Archives de la baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1859cité dans BSHL, N° 1-2, 1869, p. 6. (Ce document ne figure pas parmi ceux analysés par Jean LESQUIER)

1439, mai – Tordouet
Le doyen d’Orbec certifie avoir installé Pierre Bouquet dans la cure de Tordouet.
= Arch. SHL GC 152. Publié par Jean LESQUIER, Les plus anciens textes de la Société Historique, BSHL, 1914-1915, N° 22, pp. 51-52.

1440, 16 juillet – Saint-Cyr-du-Ronceray
Collation par Jean Legris, prêtre de la cure de St. Cir de Roncherez, vacante par décès de Guill. le Cesne, sur la présentation du Roi de France et d’Angleterre, à cause de la garde des enfants de feu Henry du Bysson (du Buisson). Délivrée par le vicaire général de Pierre Cauchon, absent.
= Original en parchemin, le sceau arraché. Des Archives de la Baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1869.

1444 – Tordouet
Compte de Jean Le Muet
129
128-129. (10) – De rente achetée sur le tènement au seigneur de Tordoit par Henry du Buisson pro toto annoxxiij l.
Tordouet était un fief entier dont le chef se trouvait dans la paroisse du même nom et qui s’étendait sur celle de la Chapelle-Yvon et des Roncerets. Henri du Buisson, écuyer, rendit aveu au roi pour ce fief le 8 octobre 1413. Il était fils de Henri du Buisson, chevalier et d’Ysabeau Cardonnel, qui était veuve dès 1397; son frère Thomas devint seigneur de Friardel (à Préaux) par son mariage avec Jacqueline Le Breton. Henri du Buisson dut solliciter du roi Henry VI des lettres de rémission à la suite d’une rixe qu’il eut en mars 1432 avec un dénommé Massot Hébert, habitant de Tordouet, qui mourut sous ses coups; elles lui furent accordées le 5 septembre 1432 (A.N. JJ, 175, N° 143. Chancel. Henry VI, t. II, p. 201) Il mourut vers 1440, laissant des mineurs. Sa fille devint dame de Tordouet et épousa Odon de Saint-Ouen, écuyer, qui rendit aveu au roi pour ce fief le 8 juin 1452. Leur postérité possédait encore ce fief au milieu du XVIe siècle.
212 (284).- De la garde des enfants soubaigés (?)de feu Henri du Buisson, en son vivant écuyer, et de la demoiselle sa femme, venus en la garde du Roy, nostre sire par le trespas de leurs dits père et mère, par Jean de Vippart le jeune. Pour moitié à ce terme…… Cv s.
291-292 (424).- A Jehan Vippart le jeune, tenant à titre de garde les héritages appartenant aux enfants soubzaaigés de feu Henri du Buisson, en son vivant écuyer, et la demoiselle sa femme, subjets chacun an à ceste recepte, c’est assavoir au terme Saint-Michiel pro toto anno en la viije partie de la sergenterie d’Orbec xxiij L.t. de rente à cause de ladite garde aux termes de Pasques et à la Saint Michiel par moictié comme il est dit cy devant en recepte ou chappitre de gardes en x L. X s. t. Pour deniers à lui déduitz par ledit viconte en obtempérant aux lettres patentes du Roy nostre sire et expédition d’icelles rendues sur le compte du terme de Pasques derrain passé, par lesquelles icelui seigneur a quitté audit Vippart la moictié de tout ce qu’il doit, tantr à cause desdites rentes que de ladite garde pour les termes Saint Michiel CCCXLI et Pasques CCCCXLII et oultre pour trois ans ensuivans par paiant pour chacun d’iceulx trois ans c’est assavoir pour ladite rente xxiij L. x S. Pour ce, pour ce présent terme dudit rabais au regart de ladite rente……xiij L. x s.
Et Pour cedit présent terme au regart de ladite garde pour moitié iii° vj) terme dudit rabaislv s.
= Henri de FRONDEVILLE, Le Compte de la Vicomté d’Orbec pour la Saint-Michel 1444. Lean Le Muet, Vicomte et receveur dans Etudes lexoviennes, IV.

1463 Recherche de Montfaut
André de Saint-Ouen, Tordouet
= P.A.M. LABBEY de LA ROQUE, Recherche de Montfaut, Caen, 1818, in-8°.

1496, 24 février – Saint-Cyr-du-Ronceray – Tordouet
Collation pour Guillaume de Saint-Pierre, clerc, de la cure de St. Cir de Roncerez vacante par décès d’Olivier du Mont. Sur présentation de noble homme René de Saint-Ouen, écuyer, seigneur de Tordouet et du Roncherey. Délivré par le vicaire général de Etienne de Blosset de Carrouges.
= Original en parchemin. Des Archives de la Baronnie d’Orbec. Communiqué par M. Ch. Vasseur, le 7 septembre 1869.dans BSHL, N° 1-2, 1869, pp. 8-9

1528 – Tordouet
Sentence rendue ès assises de la vicomté d’Orbec entre Loys d’Orbec, chevalier, seigneur et baron dud. lieu et de Bienfaite et noble homme Ollivier de Saint-Ouen, sieur de Tordouet, héritier de deffunct Ollivier de Saint-Ouen, en son vivant écuyer et patron de Tordouet.
= Arch. SHL. Notes de Charles VASSEUR, Archives détruites de la baronnie d’Orbec compulsées en 1858.

1528 – Tordouet
Vente par Jacques Duval et Béatrice sa femme, de Tordouet, à noble homme Ollivier de Saint-Ouen, sieur de Tordouet et e Maigny, d’une portion d’héritage sise à Tordouet, par le prix et somme de 35 sols tournois.
= Arch. SHL. Notes de Charles VASSEUR, Archives détruites de la baronnie d’Orbec compulsées en 1858.

1533, jeudi 30 janvier – Courtonne-la-Meurdrac
Noble dame Guillemette Le Prévost, dame de Hermival, veuve de feu Christophe Dubosc (du Bosch), en son vivant écuyer, confesse avoir vendu à Jehan Le Valloys, écuyer, seigneur de Putôt, une pièce de terre labourable contenant dix à onze acres sise en la paroisse de Courtonne-la-Meurdrac, jouxte d’un côté le sieur Duclos, d’autre côte le seigneur de Tordouet, d’un bout le chemin tendant à Bernay, d’autre bout, le chemin tendant à l’Hôtellerie, moyennant deux cents livres tournois.
= Tab. de Lisieux – Analyse Et. Deville

1538, mardi 2 juillet – Lisieux
Nobles et discrètes personnes, maître Robert de La Reue, Jehan Osmont et Richard Denocy, prêtres, chanoines en la cathédrale, députés par les autres chanoines, confessent avoir reçu de noble homme Olivier de Saint-Ouen, seigneur de Tordouet, le racquit et franchissement de 21 livres tournois de rente.
= Tab. de lisieux – Analyse Et. Deville.

1540 RECHERCHE DES NOBLES DE L’ELECTION de LISIEUX
Faite en 1540…
Tordouet
20
20. Dérogeans nuls
Olivier de Saint-Ouen, Sr. du lieu, pour justifier sa noblesse, a produit plusieurs lettes et écritures par lesquelles il a dit justifier, qu’il étoit descendu au 7e ou 8e degré de Mre Gaston de Saint-Ouen, cher vivant en 1265.
= LABBEY de LA ROQUE.- Recherche faite en 1540, par les Elus de Lisieux des nobles de leur Election, Caen, Poisson, 1827, In-8°, 170 p.

1562 – Tordouet
68 13 – Olivier de Saint-Ouen, écuyer, seigneur de Tordouet et de Courdoville (La Courdouville, fief à La Chapelle-Yvon. Note de M. Rioult de NeuvilleLVI l.
= LEBEURIER (P.-F.), Rôle des taxes de l’arrière-ban du bailliage d’Evreux en 1562 avec une Introduction sur l’histoire et l’organisation du ban et de l’arrière-ban, Evreux – Rouen, Huet – Lebrument, 1861, p. 68.

1565, jeudi 26 avril – Tordouet
Noble personne Me Loys Duboys, chanoine de Lisieux et curé de Cambernon, demeurant à Lisieux, rend et remet ès mains de noble homme Olivier de Saint-Ouen, seigneur de Tordouet, le fief, terre et seigneurie de Monnay, assis et situé aux paroisses ded. lieu de Tordouet, Saint-Cyr-du-Ronceray, La Chapelle-Yvon et environs et en état que led. Duboys l’a eu et acquis de noble personne Me Guy de Saint-Ouen, curé de Saint-Martin-de-l’Espinay-Tesson, de présent demeurant à Lisieux, lors seigneur dud. fief et seigneurie de Monnay, oncle dud. seigneur de Tordouet, duquel ledit fief est tenu. Selon les lettres du 18 août dernier led. Duboys avait acquis led. fief moyennant la somme de 500 livres.
= Tabell. de Lisieux – Analyse Et. Deville.

1587, 11 avril – Tordouet
Par devant Robert Prestot et Etienne Fromyn, tabellions au siège d’Auquainville, Pierre Leprévost, receveur de la paroisse et seigneur de La Croupte, vend et transporte à François Lescurey, de Tordouet, 1 écu 5 sols ts. de rente. Témoins: Claude Cudorge, bourgeois de Fervaques et Bonaventure Vastine, de Courson.
= Arch. SHL, Parchemin.

1596, 6 avril 1596 Fervaques
Archives SHL:1F429 : 6 avril 1596 : Jehan Gallopin de Tordouet à l’instance et ­requête de Jehan Cullier de Fervaques reconnaît qu’il appartient à Cullier le droit à l’acquisition d’une pièce de terre à ­Fervaques.

1610, 5 décembre -Tordouet
Par devant Pierre Vastine et Gabriel Rioult, tabellions royaux au siège d’Auquainville, Nicolas Lescurey, écuyer, de la paroisse de Tordouet tient et clame quitte Ollivier et Philippe dits Roussel, de Fervaques, de tous les arrérages échus de 65 sols tournois de rente. Témoins: Michel Quesnie, de Saint-Germain-de-Livet, et Nicolas Le Front, de Tordouet.
= Arch. SHL.

1635, 17 juin – Tordouet
Par devant Michel Quesnée et Jehan Raullin, tabellions au siège d’Auquainville, Jean Corbel, de Lisieux, s’oblige envers Guillaume Rougey, Etienne Hue, Jacques Amyot, Guillaume Germain, fils Yves, Marin Hue, Louis Amyot, Guillaume Delmaigne, Roulland Aupoix, se faisant fort pour Louis Gallopin, leur consort, absent, pour la collecte de la taille dans la paroisse de Tordouet.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Dossier Tordouet.

1638-1643 – Tordouet
Documents relatifs à la perception de la taille dans la paroisse de Tordouet.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Dossier Tordouet. 3 p. papier

1659, 9 novembre – Tordouet
Par devant Guillaume Piperel et Charles Dunel, tabellions à Orbec, François Lescurey, sieur de Lajourie, paroisse de Tordouet, cède et transporte à Pasques Cullier, de Fervaques, la somme de 65 sols tournois de rentes hypothécaires, moyennant 32 livres 10 sols. Témoins: Jean Courthonne et Jean Dandelot, de Tordouet.
= Arch. SHL. Parch. 2 ff.

1667-1682 – Tordouet
Pièces de procédure concernant Jean Le Vavasseur, sieur du Buisson, demeurant à Tordouet, à propos de la succession des enfants mineurs de Anne Regnoult, veuve en premières noces de Me Louis Corbel.
= Arch. SHL. Papier, 9 pièces.

1674, 27 avril – Tordouet
Sursis accordé à Guy de Chaumont, baron d’Orbec pour bailler son aveu de la seigneurie de Tordouet.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Dossier Tordouet

1734, 1er février – Tordouet
Aveu rendu à Jacques-Antoine de Chaumont, marquis de Guitry, baron d’Orbec et Bienfaite, seigneur et patron de Tordouet, le Ronceray, la Chapelle-Yvon, baron de Lesques, etc., au nom des Pères Capucins d’Orbec, pour leur maison en cette ville.
= Arch. SHL. FF 328.

1760, 6 septembre – Tordouet
Par devant Louis Horlaville, notaire pour le siège de Glos-sur-Lisieux, noble dame Marie-Anne de Bonnechose, veuve de Robert Hardy, sieur de la Roche, demeurant en la paroisse de Tordouet, donne à Pierre Faguet, de lad. paroisse de Tordouet, la somme de 220 livres de rente foncière perpétuelle et non rachetable pour le récompenser de ses services. Témoins: Jacques Mourier, praticien, demeurant en la paroisse de Saint-Jean-de-Livet, Jacques et Pierre Drouet, père et fils, laboureurs demeurant à Saint-Martin-de-Mailloc.
= Arch. SHL. Parch. 2 ff.

1760
Archives SHL.1F546

1760 : donation à Pierre Faguet de Tordouet (devant notaire de Glos sur Lisieux) moyennant rente foncière ­perpétuelle.
1780, 27 janvier – Tordouet
Jean Bauche, de la paroisse de Tordouet, vend à Pierre Cullier, de la paroisse du Ronceray, deux pièces de terre sises à Tordouet.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Parch. 2 ff.
1780, 12 février – Tordouet
Procès-verbal d’arpentage, par François Le Franc, arpenteur du bailliage d’Orbec, y demeurant, de deux pièces de terre en labour, sises à Tordouet, triège du Clos Montier, appartenant à Pierre Cullier, suivant contrat de vente du 27 janvier 1780.
= Arch. SHL. 9 FA. Fonds Et. Deville. Parch. 2 ff.

5 – Archives de la ShL:

Carnets de Charles Vasseur:
Doyenné d’Orbec:
19 – TORDOUET (de Torto Ductu)
Sous l’invocation de St Michel

Curés:
Tulou 1764
Berardel ou Bernardel 1767/1787
Guy de Saint Ouen, curé de Tordouet (v; charité de Surville)

Insinuations:
14 juillet 1454: acte d’information au sujet de la cure vacante de Tordouet par la mort de Pierre Bouquet et sur le patronage.
Le bénéfice.
La cure de St Michel de Tordouet, en patronage laïque, ayant vaqué le 3 octobre 1672, et le patron qui faisait profession de la religion prétendue réformée, ayant supplié Monseigneur l’Evêque de Lisieux de le conférer à Me Olivier Vimont, cet évêque le refusa à cause des mauvaises mœurs de ce prêtre, qui avait scandale dans la province; mais en même temps il lui promit de le conférer à tout autre personne capable qu’il lui voudrait présenter. Le patron qui voulait absolument faire tomber ce bénéfice entre les mains de Vimont, se voyant frustré eut recours à la ruse. Dans ce dessein, il part de la province pour se rendre à Paris et sur le chemin il écrit une lettre à Monseigneur l’Evêque de Lisieux par laquelle il mande son voyage, l’assure qu’il ne sera pas long et le prie de vouloir attendre son retour pour conférer le bénéfice. Cependant étant à Paris il charge un banquier en Cour de Rome pour impétrer le bénéfice au nom de Vimont. C’était là le sujet de son voyage, et il ne prenait cette précaution qu’afin que s’il arrivait dans la suite que celui auquel il ferait conférer ce bénéfice lors de son retour, ne voulut pas le remettre entre les mains de Vimont, ce prêtre … tout au moins prétendre sur une signature de la Cour de Rome.
Le Patron étant de retour dans la province de Normandie, fait conférer le bénéfice à Maître Martin Burel, mais Burel n’ayant pas voulu s’en désister comme l’espérait le patron, Vimont fit paraître sa provision en Cour de Rome. En conséquence il présenta requête en la Chambre des vacations, à ce qu’il lui fut permis de prendre possession pour la conservation de son droit et qu’il lui fut décerné un mandement pour faire assigner Burel en la Cour en cas d’opposition, ce qui lui ayant été accordé et sur la prise de possession, Burel s’étant opposé, Vimont en vertu de l’ordonnance de la Cour, le fit ajourner au Parlement où Burel ayant volontairement comparu, la cause fut agitée en l’audience de la Grande Chambre…….
….. la cour faisant droit sur le mandement à maintenir et maintient Burel en pleine possession du bénéfice de la cure de St Michel de Tordouet avec dépens.
Prononcé en l’audience de le Grande Chambre le 20 juillet 1674, plaidant le Bourgeois, pour Vimont et Lyould Lejeune pour Burel. (Mémoires du Clergé Tome 10 p.941 à 958)
Description de l’église 18 mai 1865
Description du Manoir de Tordouet
Montfaut 1463: André de Saint Ouen de Tordouet

Montres du bailliage d’Evreux:
1469 Odon de Saint Ouen, escuyer, seigneur de Tordouet se présenta audit habillement d’homme d’armes, vingt archiers et vingt paiges (?) avec lui montés et armés suffisamment.
Ce sont les noms des tenants fiefs nobles en la Vicomté d’Orbec 1559, plain fief de Tordouet?
Recherche des élus en 1524, paroisse de Tordouet: Olivier de Saint Ouen, noble
Recherche de 1540
Olivier de Saint Ouen, seigneur du lieu, pour justifier sa noblesse, a produit plusieurs lettres et écritures par lesquelles il a dit justifier qu’il était descendu au 7e ou 8e degré de Messire Gaston de Saint Ouen, chevalier, vivant en 1265.
Olivier de Saint Ouen, escuyer, seigneur de Tordouet et Damoiselle Magdalaine de Mannoury, sa femme, se rendirent à la Charité de Saint Martin de Surville le 5e jour d’août l’an 1519 et donnèrent 5 sous.
Maître Guy de Saint Ouen, curé de Tordouet, se rendit à la Charité le 5e jour d’août l’an 1519 et donna 5 sous (Registre de la Charité de Surville)
Recherches de 1666: Gabriel de Bonnechose, seigneur de Braval.
Collation pour Guillaume du Buisson, clerc de la cure de Tordouet et vacante par le décès de Symon Harel, prêtre, dernier possesseur, sur la présentation de Noble Dame Isabelle Cardonnel, dame dudit lieu 22 décembre 1403, délivrée par les vicaires généraux, l’Evêque Guillaume d’Estouville étant a suis civitate et dioc (?) notorié nunc absentis(original en parchemin des archives de la Baronnie d’Orbec, sceau arraché)
Communiqué par Charles Vasseur le 7 septembre1869
Collation pour Robert du Buisson, clerc acolyte de la cure de Saint Michel de Tordouet, en tant que besoin, par suite du jugement rendu aux assises de Rouen, relativement au patronage entre le procureur du Roy et Henri du Buisson qui l’avait présenté et qui reconnaît le droit de ce dernier; 30 novembre 1435
Délivrée par les vicaires généraux l’Evêque Pierre Cauchon …
Originaux en parchemin, sans sceaux, des archives de la Baronnie d’Orbec.
Procès-verbal de prise de possession par Davy, doyen d’Orbec le 2 …1435.
Communiqué par Charles Vasseur le 7 septembre1869.
Texte en latin

[1] Auguste LONGNON , Pouillés de la province de Rouen , Paris, 1903, p. 253 A.
[2] Lucien MUSSET , Normandie romane 1 , La Pierre-qui-Vire, 3 e éd. , 1987, p. 42
[3] Voir sur ce motif, Maylis BAYLE , Les origines et les premier développements de la sculpture romane dans Art de Basse-Normandie , n° 100bis, 1992, p. 97, 98 A, ill.
[4] Il se retrouve entre autres à Montivilliers id° , p. 99 A.
[5] Voir les références au Bestiaires de Philippe de Thaon.
[6] Maylis BAYLE , op. cit. , p. 39.
[7] Henry LE COURT , L’église Saint-Pierre , à Touques in La Normandie Monumentale et Pittores­que , Le Havre , Le Male et Cie. réédit. Corlet , t. II , pp. 229-232; Lucien MUSSET , L’Eglise Saint-Pierre de Touques , in Normandie romane , I , p. 43 ; id° , L’Eglise Saint-Pierre de Touques , in Dictionnaire des Eglises de France , IV D. ; Maylise BAYLE ,  » L’Eglise Saint-­Pierre de Touques  » , Art de Basse-Normandie , N° 93bis 1986 , 16 p ; id° .-  » L’Eglise Saint-Pierre de Touques  » , A.A.N., 145, 1987 (1988), pp. 30-33; Martine TREUIL-DEMARS , « L’église Saint-Pierre de Touques », Le Pays d’Auge – Novembre 1989. Voir notre note Michel COTTIN , Bulletin de la Société Historique de Vimoutiers , n° 18, Novembre 1989.
[8] Lucien MUSSET , op. cit , p. 33.
[9] Elles mériteraient d’être rapprochées de celles provenant de l’ancienne abbaye du Val-Richer et conservées dans l’église Saint-Jacques et de celles qui garnissent le chœur de l’église de la Pommeraye.
[10] Jacques POUGHEOL , Répertoire des autels et retables du Calvados, XVIIe , XVIIIe s. dans Art de Basse-Normandie , nos 46, 47, 48, 49, 50, 1973; p. 112.
[11] Jacques POUGHEOL , Répertoire des autels et retables du Calvados, XVIIe , VIIIe s. dans Art de Basse-Normandie , nos 46, 47, 48, 49, 50, 1973; p. 112.
[12] Hélène COUZY , « Les châteaux de Cricqueville et de Victot et l’architec­ture polychrome en Normandie orientale », CAF , 132, 1974 (1978), p. 120, ill.
[13] Notes de MM. Billon, Vasseur et Pannier.

SAINT PIERRE sur DIVES

NOTES sur :- SAINT PIERRE SUR DIVES – 14654
DONVILLE SUR DIVES Réunie pour partie à Escures sur Favières et pour partie à Saint Pierre sur Dives – 27 mars 1858.
CAREL Rattaché à Saint Pierre sur Dives – 13 février 1845.

Sergeanterie de Saint-Pierre-sur-Dives. La sergeanterie noble de Saint-Pierre-sur-Dive, p.p. Mre Le Maignen, escuyer.
Le firf de Saint-Pierre-sur-Dives p.p les abbés et regilieux dud.lieu.

1 – Bibliographies
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives SHL.
4 – Cour de l’Elu.

1 – Bibliographies.

Abbayes Normandes. Catalogue de l’exposition itinérante, n° spécial (77), Art de Basse-Normandie, printemps 1979.
Livre des choses notables = A.D. Calvados H 7030; Publié par René-Norbert SAUVAGE, L’Abbaye…, 1926
Abbaye: Iconographie abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives Monasticon Gallicanum.
Cf. Arch. Nat. Calvados, N III, 6. (plan de 1666 (Ledo) et fin XVIIe (Dom Firmin de la Croix)
Mémoire de maitrise sur « L’Hôtel-Dieu de St-Pierre-sur-Dives au Moyen-Age » soutenu en 1988 par Mme Claudine Mombrun, née Barbedette.
BEAUREPAIRE Eugène de ROBILLARD de, « Rapport de… (article nécrologique du Dr Pépin – sceaux de l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives) « , BSAN, XIII, (1885), pp. 386-387, 2 pl. h.t.
BEAUVALET J. : Le collège de Saint Pierre sur Dives. . Bulletin du Foyer rural du Billot n°4, page 35
BELLIER G : Madame Jacques, épicière à Saint Pierre sur Dives, 1940.. Bulletin du Foyer rural du Billot n°6.
BELLIER G. : souvenirs d’un chineux.. Bulletin du Foyer rural du Billot, n° 25. mars 1989.
BERTAIL A. : Le château de Carel : Bulletin du Foyer rural du Billot n°16, page 35
BERTAIL A. : l’église du Carel à Saint Pierre sur Dives. L’almanach de Saint Pierre sur Dives. Bull. Foyer Le Billot n° 80 décembre 2002.
BERTAIL A. : le château du Carel à Saint Pierre sur Dives. L’almanach de Saint Pierre sur Dives. Bull. Foyer Le Billot n° 80 décembre 2002.
BISSON A. : Saint-Pierre-sur-Dives et son abbaye depuis leur origine jusqu’à nos jours, 1895. In-8°
BISSON A. : rues et places de Saint Pierre sur Dives – Bulletin Le Billot n°47 Sept.1994
BISSON A. : L’école de Saint Pierre sur Dives. Bulletin du Foyer rural du Billot n°17, page 23
Abbé BLIN, L’Ordinal de l’Abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives, 1887
BRICON Stéphanie : productions secondaires des fermiers du canton de Saint Pierre sur Dives (1690-1830 Bulletin du Foyer rural du Billot, n° 69, mars 2000.
BRICON Stéphanie : Qui sont les fermiers du canton de Saint Pierre sur Dives au XVIIIe siècle Bulletin du Foyer rural du Billot, n°72, décembre 2000.
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P.-J.-B. VANDON, Adresse aux Français, s.l.s.d.n.n., In-12, 16 p.
[ A la fin, cette note ms.: « Ces réflexions furent rédigées par P.-J.-B. Vandon, curé à Saint-Pierre-sur-Dives, département du Calvados, et répandues à profusion le 4 mai 1793 pour arrêter le progrès de l’athéisme et les fureurs du fanatisme. P.J.B. Vandon. « En tête du titre, cette note de la même écriture : « Envoi fait au citoyen L.M. Réveillère Lepeaux. »Le titre est ainsi modifié : Réflexions adressées aux Français au commencement de la persécution exercée contre les cultes ](B.M. Caen, Lavalley)
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WEBRE François : Enquête : la repasseuse. Bulletin du Foyer rural du Billot, n°5B, juin 1984.
Foyer Rural du Billot – Histoire & traditions populaires, – Juin 2018 (n° 141) Le Manoir de l’Elu ;

2 – Pièces Justificatives :

Ce bourg est différent des autres car il est le seul bourg « à banlieue » mentionné dans nos documents. En 1108, Henri Ier confirmant les possessions de l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives, dit « …concede, et confirmo quicquid Lescelina, comitissa,… et antecessores mei ad edificandam eamdem abbatiam disposuerunt et donaverunt, videlicet burgum et villam que dicitur ad Sanctum Petrum supra Divam » , que nous traduisons par «le bourg et le village de Saint-Pierre-sur-Dives » et non par « ville », car le sens de « ville » était rendu à cette époque par le terme « civitas » ou par celui plus littéraire de « urbs ».
Ce bourg était un bourg monastique placé sous la protection de l’abbaye, protection qui s’étendait aussi aux alentours, à la « villa », à la banlieue.
Devons-nous considérer cet acte de 1108 comme « l’acte de naissance de ce bourg ? L’ « Histoire abrégée de la fondation de l’abbaïe de Notre-Dame-de-1’Epiné de Saint-Pierre-sur-Dives et des choses mémorables arrivées depuis sa fondation jusqu’à présent » révèle en première page que « après avoir épousé la fille de Turchitille, nommée Lesceline, le comte Guillaume résolut de faire sa demeure dans le bourg de Saint-Pierre-sur-Dives ; pour cet effet, il y fit bâtir un château » : d’après ce passage Saint-Pierre-sur-Dives aurait été dotée d’un bourg dès la fin du Xe siècle et le château de Saint-Pierre-sur-Dives aurait été construit dans le bourg préexistant. Mais ni A. du Monstier dans sa Neustria Pia, ni la Gallia Christiana ne parlent d’un bourg à Saint-Pierre-sur-Dives avant le diplôme de 1108 de
Henri Ier. Le rédacteur de cette Histoire abrégée, certainement un clerc, a fait un anachronisme : il a dû s’inspirer des deux diplômes de Henri Ier et, à tort, a qualifié Saint-Pierre-sur-Dives de bourg avant 1001, avant la mort du comte Guillaume, alors qu’il aurait dû employer les termes de vicus ou de villa. Mais si, ainsi qu’on le dit couramment, Henri Ier a rapporté dans son diplôme de 1108 les termes de la charte de fondation de l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives qui aurait été dressée ou signée par Guillaume le Conquérant, le bourg de Saint-Pierre-sur-Dives serait alors une création du milieu du XIe siècle.
Contrairement aux autres bourgs pour lesquels nous ne possédons que de très rares mentions de leur survie, le bourg de
Saint-Pierre-sur-Dives est attesté dans plusieurs autres documents du XIIIe siècle.

c. 1181-1206 – Vendeuvre
R. d’Ivry (de Ivreio), et Hugues, archidiacre d’Evreux, font un accord (dont la date n’est pas indiquée) entre Alvarède, abbé de Saint-Pierre-sur-Dives, et Foulques de Vendeuvres, au sujet de deux gerbes de la dîme et du patronage de l’église de Morières, qui furent conservés audit Foulques, moyennant une redevance d’une livre d’encens, ainsi qu’une mine de froment, une d’orge, et trois autres d’avoine (Le sceau brisé)
= LECHAUDE d’ANISY, Abbayes du Calvados dans MSAN, t. VII, 1834, N° 4, p. 252

1186 – Saint-Ouen-le-Pin
Alvared, abbé de Saint-Pierre-sur-Dives échange avec Robert, abbé du Val-Richer l’église de Saint-Ouen-le-Pin contre celle de Quatre-Puits et sa vavassorie.
= DU BOIS L. (1845), t.II, p.118, d’après Gallia Christiana.

1207 – Vendeuvre
Accord en 1207 entre l’abbé de Saint-Pierre-sur-Dives et Foulques de Vendeuvre, terminé par l’official de Lisieux, au sujet de la dîme et du patronage de Morières, en présence de Raoul Aioulf et de Guillaume de Séez, chanoines de Lisieux; de Guillaume de Livet, diacre, de Ranulf de Bretteville, prêtre, de Jean de Saint-Germain, moine; d’Estienne Risdebeuf; de Roger Dacvill, de Guillaume Neveu; de maître Gervais et autres.
= LECHAUDE d’ANISY, Abbayes du Calvados dans MSAN, t. VII, p. 253. N° 8.

1354, Terme Saint-Michel
Rôle des impositions affermées de la vicomté de Falaise (Incomplet du début. Concerne les recettes des sergenteries de Falaise -en partie -de Thury, de Saint-Pierre-sur-Dives – en partie – Jumel es Bruns, de Montagu, de Bretteville-sur-Laize, puis les dépenses.
= B.N Fr. 26000, 299-302.
+ IND.: NORTIER Michel,  » Les Sources… Le fonds français du département des manuscrits « , Suppl. Ann. de Norm, Juin 1963, n° 408.

1381, 1er décembre
Information de Michel Jourdain, lieutenant de Guillaume Mauvinet, bailli de Caen, et de Regnaut Bigaut, vicomte de Falaise, sur la diminution de valeur des biens tenus en fiefferme par Henri de Thiéville: moulin d’Ouville-la-Bien-Tournée et bois Frémin Le Picart en la sergenterie de Saint-Pierre-sur-Dives.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 7, p. 159.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 17.

1382, 4-10 juillet
Information de Regnault Bigaut, vicomte de Falaise pour la mise hors de garde de Robinet du Neubourg, écuyer, né en 1362, fils de Bidault du Neubourg, chevalier, mort à Saint-Pierre-sur-Dives en 1362.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 7, pp. 165-166.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 18.

1384, 24 avril
Information de Regnault Bigaut, vicomte de Falaise sur la valeur des biens qui appartinrent à Colin Agnelley, dit Taquet, écuyer, condamné vers 1358 pour crime de lèse-majesté, sis à Ecots, Vieux-Pont, Mittois, Boissey, Saint-Pierre-sur-Dives et Courcy.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 7, p. 183.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 19.

1391, 26-30 août
Information de Guillaume Le Diacre, vicomte de Falaise, sur l’âge de Colin Bonnechose, écuyer, pour la mise hors de garde noble de sa femme Jeanne de Guisay, née à Saint-Pierre-sur-Dives en 1366 ou 1367, qui était avec sa sœur en la garde du roi à cause du fief de Hiéville.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 7, p. 21
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 26.

1469, 31 mai
Fieffe de terres par Guillaume de Courcy, chevalier, baron du lieu, Jean Santon, de Mittois.
Acte de Guilbert Charles, garde du sceau des obligations de la vicomté de Saint-Sylvain, passé devant Guillaume Troterel et Jean Guerpin, tabellions à Saint-Pierre-sur-Dives.
= Bibl. mun. de Rouen. g 209 (2)
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle

1835. – archives SHL.1F873 :
1835 : BEUVRON : route de Dives à St Pierre sur Dives. concerne aussi Putot en Auge.

1836. – Archives SHL.1F874 : 1836 : chemin de Saint Pierre sur Dives à Sallenelles.

3 – Archives ShL:

Mémoire de maitrise sur « L’Hôtel-Dieu de St-Pierre-sur-Dives au Moyen-Age » soutenu en 1988 par Mme Claudine Mombrun, née Barbedette. Sur Ordinateur de la ShL.

Carnets de Charles Vasseur :
« Paroisses hors Evêché de Lisieux »
voir :
Justice de l’abbaye de St Pierre – Basnage I – 69
Curé de St Pierre
Chevillard
D’Hozier 523
Les Halles – Annuaire Normand 1857 p.416,
Annuaire Normand 1849 p.150,
Annuaire Normand 1853 p.40,
Exposition de Falaise p.7 n°70,
Académie de Rouen 1832 p.249
Bulletin Monumental 1865 p.49
Musée des Antiquaires de Normandie p.102 n°534 et p.116 n°644,
D’Estaintot – Histoire d’Estouteville p.3,
L. Delisle -Echiquier p.84 n°336 – p.122 °521 – p.189 n°822,
Mémoires des Antiquaires de Normandie Tome 23 p.266 n°1421,
Annuaire Normand 1865 p.140 p.45 (cloches)
Annuaire Normand 1866 p.514 – 525,
Annuaire Normand 1867 p.512
Histoire du Val Richer p.59
L. Du Bois – Recherches sur la Normandie p.240 à 250,
Catalogue du Musée de Rouen 1868 p.67 n°8
Bulletin des Antiquaires de Normandie:
Tome I p.133 et suivantes
Tome II p.598,
Tome III p.436,
Tome IV p.84
Mémoires des Antiquaires de Normandie Tome 26 p.365,
Annuaire Normand 1868 p.526 et 1869 p.510 à 513,
Bulletin Monumental 1854 p.433,
Formeville Tome I et tome II p.26-89.
L. Delisle – Catalogue des Actes d Philippe Auguste n°816-817
Comte de Beaurepaire – St Pierre sur Dives vers 1850
Archives du Bibliophile janvier 1869 p.25 art 335
Viollet le Duc – Dictionnaire d’Architecture Tome II p.267
Annales Bénédictines de Mabillon
Vue dans le Monasticon Gallicanum Bibliothèque Ste Geneviève à Paris Tome I
Bibliothèque nationale (Collection topographique -Calvados -Deux petites vues générales récentes, lithographies de St Pierre sur Dives ; l’une présente l’état de la ville en 1798 et l’autre de 1839)
Bibliothèque Nationale – Histoire de la fondation de l’abbaye Notre Dame de l’Espiney de St Pierre sur Dives)
Archives du Calvados – Abbaye de St Pierre sur Dives ; archives de 1541 à 1780 14 liasses 126 chartes.

Insinuations

Arrest de la Cour de Parlement de Rouen au sujet d’un procès entre les religieux, prieur et couvent de l’abbaye de St Pierre sur Dives, ordre St Benoît, appelants, comme d’abus de sentences rendues par le Sieur Evesque de Seez. La première du 5 janvier 1680 par laquelle il avait ordonné que pour la nécessité et utilité des habitants du hameau de Berville l’église dudit lieu demeurerait à l’avenir séparée de l’église paroisse de St Pierre sur Dyves 1681

Par arrêt rendu le 23 février 1748, il a été jugé qu’un seigneur Haut justicier, qui ne pouvait prouver que depuis l’érection de sa haute justice il y eut jamais eu d’Avocat Fiscal, n’avait pas le droit d’en établir un : entre les officiers de la Haute Justice de St Pierre sur Dives, le sieur Lailler, procureur fiscal et les avocats intervenants, contre Monseigneur l’Evêque de St Paul Trois Châteaux, abbé de St Pierre sur Dives, et le sieur Brudelle pourvu de l’office d’avocat fiscal.
(La tournerie – Traité des Fiefs de Normandie p.61)

Description de l’église abbatiale, des constructions venant de l’abbaye et des Halles.

St Pierre sur Dives était autrefois un modeste village connu sous le nom de l’Epinay (de Spineto). Lors de l’invasion des Normands, l’église dédiée à St Pierre, le prime des Apôtres, avait pour pasteur St Wambert, qui fut mis à mort par ces pirates, et mérita ainsi par la suite d’être élevé sur les autels (voir Bollandistes Tome V p.225 du mois de juin).
A la fin du Xe siècle le fief de l’Epinay appartenait à Guillaume, fils naturel de Richard sans Peur. Après sa mort la comtesse Lesceline, changea le château féodal que son époux avait fait construire, en un monastère de religieuses de l’ordre de St Benoît qui, n’ayant pu s’y accommoder, furent transférées par l’autorité de Hugues évêque de Lisieux, l’un des fils de la comtesse, en un autre monastère qu’elle fit bâtir et dota richement au faubourg de la même ville.
La comtesse mit alors à St Pierre sur Dive une communauté de religieux bénédictins, qu’elle avait obtenue d’Isembert, pour lors abbé de la Sainte Trinité de Rouen, sous la conduite du Vénérable Aymard qui en fut institué le premier abbé l’an 1046.
L’église cependant ne fut dédiée que le 1er mai 1067, en présence de Guillaume le Conquérant (citation d’Ordéric Vital en latin) (voir : D. Pommeraye in 4° p.75)
C’est alors, paraît-il, que le prince donna aux abbés la crosse et le titre de Comtes de St Pierre sur Dives.
Les successeurs du Conquérant ne montrèrent pas tous la même bienveillance que lui pour le monastère. Voici une longue citation d’Orderic Vital qui relate des faits qui se passaient en l’en 1106 (Livre XI, traduction Guizot Tome IV p.188) ; « Alors Foulques, abbé de St Pierre sur Dives, mourut en A,ngleterre à Winchester le 3 des nones d’avril (3 avril) ; et un certain Robert, homme de rien, ayant donné au duc cent quarante marcs d’argent, lui succéda par intrusion ;;; Aussi les moines s’enfuirent-ils loin de ce loup dévorant …Il bâtit sur le bord de la Dive une forteresse dans le couvent même ; il y réunit une troupe de soldats, et fit du temple de Dieu une caverne de brigands. Il vendit les ornements ecclésiastiques… et ce châtelain simoniaque en employa le prix à soudoyer ses satellites »
« La même année, comme nous l’avons dit, le roi Henri vint au printemps en Normandie, et réclama l’héritage paternel que des parjures, des brigands et des hommes sans aveu, opprimaient outre mesure … Robert, abbé intrus de St Pierre sur Dives, joignit aux autres crimes dont il était coupable, l’attentat pervers de Simon Judas. Il convint à Falaise avec le duc Robert et ses seigneurs qu’il leur amènerait bientôt le roi Henri avec un petit nombre des siens et dit qu’il fallait se tenir prêt à la recevoir. Ayant ainsi disposé sa trahison, l’abbé Robert se rendit à Caen, alla trouver le roi et lui dit avec les apparences de l’amitié « si vous voulez venir avec moi, je vous rends la place que je possède sur la Dives » Le roi ayant accepté sa proposition avec plaisir, il ajouta « Il n’est pas nécessaire de mener avec vous une grande armée, de crainte que l’on entende le bruit de la multitude, et qu’on ne mette des obstacles à notre entreprise. J’ai dans la place un petit nombre de vassaux qui me sont entièrement dévoués. »
Le roi se leva donc nuitamment avec sept cent chevaliers, courut à cheval toute la nuit et dès l’aube du jour se trouva près de St Pierre sur Dive. Sur ces entrefaites Rainaud de Varenne et le jeune Robert d’Estouteville, fils de Robert dont je viens de parler, s’étaient d’avance établis dans la place avec cent quarante chevaliers ; au lever de l’aurore, ils accueillirent avec des moqueries et des injures, le Roi qui s’approchait.
Henri, voyant le piège, ordonna dans son courroux de livrer aussitôt l’assaut à la garnison. Les chevaliers du Roi firent à l’instant même une attaque vigoureuse et ayant lancé du feu brûlèrent le château et le couvent. Alors Rainaud et Robert, jeunes chevaliers pleins de bravoure et plusieurs autres guerriers furent faits prisonniers. Beaucoup d’autres qui s’étaient réfugiés dans la tour de l’église y furent brûlés…
Alors on prit le traître, l’abbé Robert, et l’ayant comme un sac jeté en travers sur un cheval on le conduisit en présence de Henri.
Cet apostat ayant été relâché, s’enfuit honteusement en France, d’où il était originaire …
Cet évènement ne put qu’envenimer la querelle des deux frères. Le Roi Henry se montra cependant généreux.
Il rendit la liberté à Rainaud de Varenne et à tous ceux qu’il avait pris dans l’église de St Pierre sur Dives, et fit vœu de rebâtir cette basilique qui avait été brûlée…
En effet il jeta les fondements du nouveau monastère, et particulièrement d’une église qui peut passer pour une des belles de la province. En même temps il confirma, par une charte, les privilèges et possessions des religieux. On y voit que dès cette époque ils possédaient des biens à St Aubin sur Algot, Thiéville, Ste Marie et St Martin d’Ouville, Neuvi, Fresnay, Bazoches, Quevilly et Couronne sur la Seine, Vieuxpont, Mesnil-Gérald, Jort, Ponts (Ponts de Dives), Biéville, Caudecôte, Ammeville, Neuvilette, Réveillon, Colandon etc, avec haute, moyenne et basse justice sur le bourg et la terre de St Pierre sur Dives, à la réserve des plaids de l’Epée.
Une autre charte du même prince de 16 ans postérieure, montre avec quelle rapidité s’accroissaient les richesses du monastère, que tous les seigneurs du voisinage s’empressaient de combler à l’instar de sa noble fondatrice. Il serait trop long de donner le détail des acres de terre, dîmes, moulins, églises et autres droits honorifiques dont on se dépouillait à l’envie et l’énumération des paroisses où ils étaient situés forme déjà une longue liste : Boissey, Harmonville, Boudeville, Ammeville, Bretteville, Hiéville, Victot, Castillon, Ouville, Donville, Nonantel, Corday, Ecouché, Couliboeuf, St Georges en Auge, Ecots, Neuville, Grisay, Auquainville, le Bourg-Théroude, Louvigny, Percy, Heurtevent, Silly, Louvagny et Vieuxpont.
D’autres chartes nous apprennent aussi que les donations ne cessèrent d’arriver, et les abbés qui se succédaient mettaient tous leurs soins à augmenter le bien être et la richesse de la royale abbaye. On peut ajouter aux listes déjà si longues : les dîmes de St Ouen le Paingt qui furent échangées en 1186 avec l’abbaye du Val Richer, pour des terres situées à Morières ; la dîme du Moulin de Morteaux données en 1024 ; des terres à Berville en 1249 ; des rentes à Boissey en 1251 ; St Pierre sur Dives 1252 ; Viette 1269 et 1287 etc., etc. …
Cependant l’œuvre de reconstruction entreprise par le Roi Henry Ier suivait lentement son cours et à l’exemple de prince tous voulurent suivant leurs moyens y contribuer largement. En 1145 on construisait l’église ; Haimon était alors abbé et il a laissé une lettre qui fait bien voir l’élan et l’énergie avec lesquels on poussait à bonne fin les plus grandes entreprises au Moyen-Age : « C’est un prodige inouï, dit-il, que de voir des hommes puissants, fiers de leur naissance et de leurs richesses, accoutumés à la vie molle et voluptueuse, s’attacher à un char avec des traits et voiturer les pierres, la chaux, le bois et tous les matériaux nécessaires pour la construction de l’église sacrée. Quelquefois mille personnes, hommes et femmes, sont attelés au même char, tant la charge est considérable et cependant il règne un si grand silence qu’on n’entend pas le moindre murmure. Quand on s’arrête dans les chemins, on parle, mais seulement de ses péchés dont on fait confession avec des larmes et des prières ; alors les prêtres engagent à étouffer les haines, à remettre les dettes etc. … S’il se trouve quelqu’un assez endurci pour ne pas vouloir pardonner à ses ennemis, et refuser de se soumettre à ces pieuses exhortations aussitôt il est détaché du char et chassé de la sainte compagnie.
(quelques lignes en latin tirées de Bourasse – Histoire des Cathédrales de France)
Cette construction n’est point parvenue entière jusqu’à nous. On verra plus tard la description des retouches postérieures qu’elle a subies. Le monastère était dès lors considérable et le nombre des vassaux qui étaient venus se grouper à son ombre était assez grand pour lui donner le titre de bourg clos avec une banlieue, comme Cambremer, Dives, Lisieux et les autres localités importantes.
Lors de la Conquête du Roi Philippe-Auguste au commencement du XIIIe siècle, le rôle de l’abbaye de St Pierre sur Dives dut être tout passif : l’histoire n’en parle point.
En 1250 le 2 des Kalendes de juillet, Odon Rigault, archevêque de Rouen vint faire sa visite pastorale dans le monastère Il y trouva 30 moines, tous prêtres, excepté trois. Ils avaient un actif de 2000 livres de revenu et en outre 30 marcs d’Angleterre, fournies par deux prieurés qu’ils possédaient dans ce royaume.
Ila avaient à servir 40 livres de pensions. Neuf années plus tard, l’archevêque fit une seconde visite ; le 6 des kalendes de septembre 1259, le chiffre des moines et celui des revenus avaient été croissant ; ils étaient 36 et jouissaient de 3000 livres de revenu. Le Prélat nous donne en outre un renseignement précieux pour l’archéologie : claustrum, dit-il, non poterat servari propter operarios.
Mais déjà le terrible fléau de la guerre approchait. On connaît les terribles luttes des Rois d’Angleterre et de France.
C’était en l’an 1417 le roi d’Angleterre étant arrivé à Trun le 4 octobre, jugea à propos de faire saisir par un nommé Pierre de la Lande, les revenus des bourgs de St Pierre sur Dives, Courcy, Troarn et Ste Barbe, sans que l’on voie cependant qu’il eut reçu aucune provocation. (Bulletin Monumental Tome VI p.223)
Aussi lorsque vingt ans plus tard les Français revinrent en conquérants dans le pays, Robert de Rupierre qui tenait la Grosse Abbatiale depuis 1418, et l’investiture de roi des Anglais : « Tint le fort dans son abbaye où les habitants du bourg et des environs se retirèrent et il paraît qu’il y fut tué le 4 janvier 1447, époque certaine de sa mort et de l’incursion des gens de guerre audit bourg. Il est enterré au milieu de la chapelle de Ste Catherine où l’on voit sa tombe, ses armes et son épitaphe. » Lachesnaye Tome XII p.394)
Les dernières vicissitudes n’étaient pas arrivées. En 1528 il fallait rebâtir l’église et une partie des bâtiments de l’abbaye, mais non sans laisser néanmoins de très notables parties de constructions anciennes
Puis vinrent les guerres de Religion. En 1667, la Congrégation de St Maur en prit possession, pour être chassée 120 ans plus tard par le Révolution.
Comme comte, c’est-à-dire comme l’un des Grands Vassaux de la Normandie, l’abbé de St Pierre sur Dives avait séance à l’Echiquier.
L’antique blason de l’abbaye ne peut celui que lui attribue d’Hozier, le grand fabricateur et qui sent trop une origine moderne : de France au lambel de 3 pendants de gueules chargé de 3 tours d’or crénelée, une sur chaque pendant (112)

1282 – 2450 – Arrêt portant qu’un accord fait entre le Roi et l’abbaye de St Pierre sur Dives au sujet du plaid de l’Epée ne s’étend pas aux possessions de l’abbaye dans le baillage de Rouen. (Olim II f°63) Archives de l’Empire – Actes du Parlement Tome I p.233.

1290 – 2685 – Arrêt ordonnant à la requête de l’abbé de Notre Dame de St Pierre dur Dives, au bailli de Caen de cesser de tolérer des juifs dans la ville de St Pierre malgré l’opposition de l’abbé. (Olim II f°84) Archives de l’Empire Actes du Parlement Tome I p.263.

Saint Pierre sur Dives offre pour le marché un champ clos avec portes. J’ai vu à Gien quelque chose d’analogue. Fécamp rappelle la même disposition (Glanville – de Fécamp à Rouen p.154-155).

Description d’une cloche de St Pierre sur Dives
Messire Claude Ignace Joseph de Simiane, évesque et comte de St Paul Tris Châteaux, prince de CHabrière, abbé et comte de St Pierre sur Dives m’a baptisée et nommée du nom de la patronne de cette abbaye pour laquelle il a toujours une dévotion singulière Marie est donc mon nom.
Mrs Claude et Nicolas les Dubois m’ont faite en l’année 1725.

On trouve dans le clocher de Vendeuvre une des cloches de l’abbaye de St Pierre sur Dives :
L’an 1681 St Placide – Jeahn Aubert m’a faite
(communication du curé au Dr Billon 1859)

La Société des Antiquaires de Normandie possède dans son musée deux sceaux de l’abbaye de St Pierre sur Dives.

Abbés de St Pierre sur Dives:
01 Aimard mort en 1078,
02 Fouques qui fut exilé,
03 Benoît,
04 Etard,
05 Fouques, réintégré et mort en 1106,
06 Robert Ier chassé par le Roi Henry
07 Radulphe, mort en 1111,
08 Richard Ier de l’Aigle,
09 Haimon, construisit l’église,
10 Warin,
11 Alvered Ier,
12 Richard II, mort en 1167,
13 Rainier,
14 Alvered II
15 Simon Ier,
16 H.
17 Jacques nommé en 1230,
18 Nicolas,
19 Jean Ier,
20 Jacques II,
21 Pierre Ier 1274,
22 Jean II
23 Jean III
24 Guillaume Ier de Fariac, abbé en 1310,
25 Geoffroy,
26 Jean,
27 Ranulphe,
28 Herbert,
29 Jean V 1363/1378,
30 Simon II,
31 Guichard de Salis, transféré en 1394,
32 Jean VI de Benoison 1395/1410,
33 Jean VII le Verrier 1410,
34 Robert II de Rupierre mort en 1447,
35 Jacques IV le Meusnier,
36 Jean VIII le Cordier 1454,
37 Richard Olivier de Longueil, cardinal mort en 1470,
38 Guillaume II Guarin 1470/1501,
39 Jacques V de Silly, mort en 1539,
40 Claude de Longwy, cardinal de Givry, se démit en 1548,
41 Odet de Bretagne,
42 Charles Ier de Bourbon, archevêque de Rouen 1553/1572,
43 Pierre II Girard 1584,
44 Jean IX de Vauquelin de la Fresnaye 1585/1599,
45 Charles UN Vauquelin 1599/1637,
46 Alexandre de Bréauté 1637/1657,
47 Georges Dunot, mort en 1699, s’était démis auparavant,
48 d’Espagne 1698/1699,
49 François Blouet de Camilly 1699/1723,
50 Claude Joseph Ignace de limiane 1723/1767,
51 de Sainte Aldégonde 1768.

Documents inédits – architecture monastique Tome II p.418
Colombiers
« Celui de ces petits édifices qui nous apparu le plus ancien est dans la vue de l’abbaye de St Pierre sur Dive, dont la fondation, comme on le sait, date de 1046.
Ce colombier est une tour ronde élevée sur une base conique ; le sommet est entièrement ouvert et sans toit. Les trous pour loger les pigeons sont disposés comme dans les colombiers modernes. En donnant un écoulement aux eaux pluviales qui tombaient dans cette tour, le sol devait être nettoyé de lui-même ; on évitait ainsi la malpropreté qui engendre des maladies dans nos pigeonniers ; l’épaisseur considérable des murailles semble indiquer que les animaux pouvaient se placer très profondément dans leurs nids et éviter ainsi d’être incommodés par la pluie et par le froid. » voir la collection du Monasticon Gallianum – (en marge un croquis du colombier)

Chapelle St Michel à St Pierre sur Dives.

Le Cicerone de St Pierre ou Recherches historiques sur St Pierre sur Dives et son abbaye par Monsieur J.M Hurel, régent au Collège de Falaise – St Pierre. Duchesne, libraire, éditeur 1 volume in-12 de 116 pages.
Extraits :
Reconstruction de l’église par l’abbé Jacques de Silly 1528.
Les fenêtres de la lanterne centrale furent ouvertes et vitrées en 1692.
Elle fut rebâtie en 1748 par le prieur D. Delaunay.
Stalles remarquables avec blasons.
Fenêtres du rond point détruites avec leurs vitraux par un ouragan en 1705, rétablies 3 ans après.
Retable doré et Christ de Jean Gougeon d’Argentan.
Tombeau de Lesceline. Avant la révolution on y lisait sur une plaque de cuivre….(inscription en latin)
Cette tombe datait de 1686, alors que les religieux firent exhausser le sanctuaire.
Vierge de Jean Gougeon.
La chaire date de 1709.
L’abbaye formait un carré au midi de l’église. Les bâtiments furent rebâtis en 1694 et achevés en 1719.
Le cloître comptait 32 arcades plein cintre et datait de 1748.
Le bourg fut fortifié par Thomas Dunot, sieur d’Harmouville, sous Charles IX. Il y avait trois portes à l’extrémité des rues Dubosq, de Lisieux et de Falaise ; les deux premières démolies vers 1756 et l’autre un peu avant la Révolution.
Thomas Dunot mourut le 18 mars 1609 et fut enseveli dans la chapelle St Michel au pied de l’autel.
Cette famille est originaire du Portugal, le premier qui parut à St Pierre sur Dives en 1518 est Guillaume Dunot qui en 1572 épousa la fille de Pierre du Fourel seigneur d’Ecajeul, père du précédent. Thomas eut pour fils Jacques et Nicolas ; le premier eut 17 enfants, l’autre 15, presque tous morts au service des rois Louis XIII et Louis XIV.
Cette famille se divisa en branches du Quesnay, de la Damnerie et St Maclou.
Messire J. Alex Dunot de St Maclou, baron de Vieux-Pont, seigneur de Catillon et de Houlbec, chevalier de St Louis en 1776.
d’azur au chevron d’or accompagné de 3 merlettes d’argent, varient avec 3 roses en chef ou posées sur un chef ou sur une trangle, ou soutenue d’une trangle.
Georges Dunot était en 1666 comte et abbé de St Pierre, petit fils de Thomas. Il reconstruisit l’abbaye.
L’Hôpital fut fondé en 1215 et la construction datait de cette époque et fut démolie en 1538.
L’église paroissiale fut démolie par autorisation du 13 pluviôse en XI.
La Cour l’Elu, manoir en pierre du XVIe siècle sur le bord de la rivière.
Les Halles dateraient de 1528 et composeraient des cintrages des voûtes de la nef refaites par de Silly.

L’église de l’hospice a été détruite il y a deux ans. Elle renfermait des sculptures très délicates qui annoncent le temps de St Louis. (Inspection des Monuments historiques – de Caumont Bulletin Tome 10 p.192.)

La population de St Pierre sur Dives était assez considérable pour les gens des divers métiers puissent se former en corporations à l’instar de ceux de Lisieux, Orbec et Vimoutiers.
Voici les blasons dont d’Hozier avait gratifié chacun :
Boulangers : de sable à 2 pelles d’argent posées en sautoir, chargée chacune de 3 Tourteaux de gueules (131),
Bouchers : d’argent à un couteau de sable posé en pal (128),
Chandeliers : d’azur à 3 cierges d’argent allumés de gueules posés en pal (129),
Cordonniers : de sable à un couteau à dextre et un tranchet à senestres, le tout d’argent et emmanché d’or (127),
Tanneurs : de sable à 2 couteaux de tanneur d’argent emmanchés d’or, posés en sautoir (155),
Barbiers : de gueules à un rasoir d’argent emmanché d’or, posé en pal, accompagné à dextre et à senestre de 2 besants d’argent (156).

Lors de la Recherche Montfaut trouva un seul noble à St Pierre
Robin de Bernières.

Plus tard d’Hozier, mentionne :
Jean de May, procureur à St Pierre sur Dive : d’or à marbre de sinople à dextre de l’écu accompagné à senestre de 3 roses de gueules posées en pal (94).

Jarry, prêtre, curé d’Ecots est né à St Pierre sur Dives (Boizard)

C’est aussi la patrie de jean Baril, professeur de médecine à l’Université de Caen, qui a publié : livre de la physiologie et de la pathologie de l’Homme » digéré (?) par tables synoptiques, imprimé en 1653

Baril, médecin à St Pierre sur Dive à la fin du XVIe siècle – Bibliographe de Frère Tome I p.67.

L’abbaye de St Pierre sur Dives possédait une haute justice concédée probablement par la fondatrice et qui fut reconnue par le Roi Henri Ier dans sa charte de 1108. Elle ressortissait au Parlement de Rouen. Un bailli, un lieutenant, un procureur fiscal et un greffier en étaient les officiers.
On ne voit jamais que les Ducs de Normandie n’aient jamais eu de contestations avec les comtes-abbés à l’occasion de cette juridiction dont Henri avait du reste délimité les attributions.
Il n’en fut pas de même des Rois de France : on connaît leur tactique d’envahissement et d’absorption des prérogatives seigneuriales qui les entraînait infailliblement et logiquement aux plus terribles révolutions.
Les abbés soutinrent la lutte de tout leur pouvoir. Les registres des Olim en font foi. Si les Rois de France aident à la justice, leurs baillis de Caen, leur sergent à St Pierre se livrent aux abus de pouvoir les plus criants. (voir Olim Tome II p.178 XX – p.210 XXVII – p.268 Tome I p.486 VII – Tome II p.299 III)
Enfin après des siècles l’œuvre fut achevée et au XVIIe siècle le bourg avait une Juridiction Royale que représentait un vicomte, un lieutenant général, un procureur, un avocat et un greffier ; auxquels M. d’Hozier se hâta de donner un blason : d’azur à la tour d’or maçonnée de sable. (273)

On indique comme ayant servi de prétoire à cette antique juridiction une jolie maison en pierre sur le bord de la Dive, et qui doit être de la fin du XVe siècle. A l’un des angles est une tourelle octogone qui renferme un oratoire. Les poutres des appartements sont sculptées. Elle est dessinée et décrite sans l’Abécédaire d’Archéologie – tome II p.198.

Extrait des Pouillés du diocèse :
Archidiaconatus Algia – Viri religiosi
Abbas S. Petri super Dyvam pro omnibus bonis

St Pierre sur Dives – Itinéraire de Jean sans Terre 22 décembre 1201.

Lechaudey d’Anisy
7.2 – Robert Louvel de Morteaux donne en 1204 à l’abbaye toute la dîme de son moulin de Morteaux ; témoins : Richard de Bretteville, Richard et Robert de Douville, Robert Vilain, Robert Chevalier, Raoul Constantin.
13.6 – Etienne Coignifestu de Dunetot, prêtre, donne en 1249 à l’abbé et au couvent de Dives, tout ce qu’il avait à Dunetot, dans la paroisse de St Jacques de Berville et il reçoit 4 livres 10 sols tournois pour cette donation.
9309 – Onfroy Gallart donne en 1251 deux boisseaux de froment de rente à prendre dans son tènement de la Houssaye, paroisse de St Julien de Boissei.
90 – Nicolas de Castillon, fils de Robert de Castillon donne en 1252 à St Pierre sur Dives rentes et redevances que lui faisait Robert Tubold de Lambertivalle, et il reçoit 100 sols tournois pour cette concession.
22 – Guillaume de St Martin, écuyer, confirme en 1264 la donation de deux gerbes de la dîme de Morteaux faite par ses antécesseurs et remet également à l’abbaye une rente de 10 sols qu’il s’était réservée sur ladite dîme.
23 – Richard de Viette, écuyer, donne en 1269, pour l’aumônerie dudit monastère, une rente de 15 boisseaux d’orge, un chapon, deux pains et vingt œufs.
35 – Richard de Viette, écuyer, donne en 1287, pour la décoration du grand autel, une rente de 13 sols.

En 1222 l’Echiquier de la St Michel à Caen, interdit aux juifs d’acheter des immeubles à St Pierre sur Dive, dans la rue de l’église (Floquet – Echiquier Tome I p.83)

N° 3 – Echange fait en 1186 entre l’abbé du Val Richer et celui de St Pierre sur Dives, des dîmes de la paroisse de St Ouen le Paynel, qui appartenaient à cette dernière abbaye, contre des terres situées à Morières, dépendantes de l’abbaye du Val Richer.

N° 60 – Enguerand de Medavy, abbé de St Pierre sur Dives donne en fief à Raoul le Clerc, en novembre 1392, un hébergement et un jardin situés rue de l’Eau à St Pierre sur Dive pour 14 sols tournois de rente.

Henri V supprime en Angleterre les prieurés dépendant de l’abbaye de St Pierre sur Dive (Monasticon Anglicanum)

Olim Tome II p.178 XX – An 1281 – texte en latin
Olim Tome II p.268 VII – an 1287 – texte en latin
Olim Tome II 210 XXVIII – An 1282 – texte en latin
Olim Tome I p.468 VIII – An 1260 – texte en latin
Olim Tome II p.299 III – An 1290 – texte en latin

Recherche de 1666
Nicollas Dunot, sieur d’Arnouville, issu de Thomas, ennobli en 1622
Charles et Jean Dunot, sont de même famille.
Philippe Fortin, issu de Pierre, ennobli en 1593
Henry Georges de Mitois, ancien noble.
Nicollas Rasmes, sieur de la Mesleraye, issu de Jacques, ennobli en 1596.
Elisabeth Desjardins, veuve de Cezard de Vallois, sieur des Tostes, ancien noble

Bolland Tome V p.225
Texte en latin sur St Wambert.

Saint Anselme devenu abbé du Bec entroit quelques fois dans la conduite des autres monastères. Informé qu’un moine de St Pierre sur Dives étoit allé à Paris contre la volonté de son abbé, pour y faire ses études, et qu’il demeuroit dans le monastère de St Magloire, il lui ordonna de s’en retourner au sien ; en l’assurant que son abbé, dont il avoit la parole, le recevoroit avec douceur.
(Lettres – Livre II épistre 14 – D. Remy Ceillier XXI p.317)

Charte de Henri Ier, roi d’Angleterre en faveur de St Pierre sur Dives vers1108.

J’accorde et je confirme tout ce que la Comtesse Lesceline et mon prédécesseur ont donné, savoir : le bourg et la ville de St Pierre sur Dives avec toutes leurs dépendances et revenus et toute la centenie qui touche la ville ; tout ce qui se trouve au dessous depuis la rivière de Dives jusqu’à celle de Vie, tel que églises, dîmes, bois et plaines, moulins et prairies, hommes, revenus, services.
Tout ce que Lesceline possédait à St Aubin sur Algot : l’église, les dîmes, les fermes, moulins, domaines, hommes, redevances, droits d’ayde et tout ce qu’elle a possédé à Thiéville : les églises de Ste Marie et St Martin de Douville, avec toutes les dîmes, possessions et terres qu’avait ladite comtesse, hommes, redevances et aydes, les églises de Neuvi (de Novio), Fresnay, avec toutes les dîmes de ces paroisses, le domaine et les hommes de Bazoches avec la dîme des moulins de cette propriété et une maison au Tréport, ainsi que la terre de Linceon, la terre et les hommes qu’elle a possédés auprès de Quevilly avec deux traits de filet dans la Seine (apud Curulinum)
Tous les aleux que Néel de Vieuxpont a tenus de ladite comtesse depuis la Dive jusqu’à la Vie. La terre que ladite comtesse possédait à Ourville et au Mesnil Geruceum ; avec les terres que Richard de Courcy tenait de ladite comtesse à Macel (hameau de Jort) à Jort, aux Ponts (Ponts de Dive) Biéville (Benevilla), Cautecôte, Ammeville, Neuvilète (Novillima) Reveillon (Revilla) Cufort (Cufol), l’église de Fol avec les terres et les dîmes qui lui appartiennent, libres et exemptes de toutes redevances dues à l’évêque. Une maison à Exmes et la terre d’un paysan à Coulandon (Corlandum) ainsi que la chapelle de Silli avec les terres labourables qui l’entourent.
L’abbé avait en outre haute, moyenne et basse justice ; mais le duc s’était réservé les plaids de l’épée.

Autre charte du même vers 1124.
Elle confirme les précédentes donations et en outre le moulin de St Aubin, la terre que Roger de Beaumais donna à l’abbaye lorsqu’il prit l’habit de moine : la terre d’Osmond Goulafre ou le Gouliafre (Gulafra) et celle de Néel de Vieuxpont à Boissei ainsi que la terre d’Harmouville (Hermouvilla près de St Pierre sur Dives).
La terre que Richard de Courcy reçut de la même comtesse à Bondeville … et ce qui peut rester du fief d’Ammeville (Alomonvilla). 60 acres de terre sur le territoire de Bretteville qu’Aitard de Nonant vendit à la comtesse ; la dîme que Guillaume, fils de Guarin, donna à l’abbaye avec la part qu’il possédait dans l’église de Bretteville, la terre de Raoul, fils d’Odeline et celle qu’Osmond Février avait eue à Hiéville (Huivilla), la terre qu’avait Atou à Boissei, celle de Roger Lenoir à Bretteville, Victot, Castillon, Ouville, Mesnil Geruceum, la terre de Gondouin à Quilli (Culleio) et à Bretteville, et qu’il donna lorsqu’il prit l’habit de moine avec le consentement de Godefroy de Tournebu, duquel il la tenait ; celle qu’Hemeric tenait de Renault de Vieux Pont et que ce dernier donna à l’abbaye lorsqu’il se fit moine.
Tout ce que Foulques du Pin donna et vendit à l’abbaye, 10 acres de terre que donna, sur sa dot, la femme de Richard de Quatre-Faverils (Catefanvilla) avec le consentement de Richard de St Léonard, son frère Les églises d’Aunou (de Almout) que donnèrent Foulques d’Aunou le Vieux et Guillaume de Bonneval ; l’église de Vieux Urou avec une acre de terre et de l’église de St Nicolas avec les terres et dîmes qui appartiennent à ces églises.
Deux parts de dîmes dans les paroisses de St Loyer, Nonantel et Corday ; 3 acres de terre à St Loyer, une à Nonantel, une maison à Ecouché ; la dîme de Couliboeuf.
L’église de St Georges et 60 acres de terre que Gillebert Guernet occupait dans le fief d’Escots ; la propriété de Roger, le prêtre avec l’église de Neuville, sa terre et ses dîmes ; l’église de Gisay avec ses dîmes.
La dîme de l’impôt d’Auquainville (Archevilla) et du Bourg Théroude, l’Aleu qui était occupé dans le même bourg par Gautier Tirel.
La terre d’un paysan auprès de Louvigny.
Le territoire de Concouville (hameau de Percy) et d’Ouville ; la dîme de Heuretevent que donna Néel de Ouillie.
L’église de St Léonard de Silli avec la terre labourable qui en dépend.
La terre de Roger de Guitot à Louvagny.
L’église de Vieux-Pont.

Floquet – Parlement Tome IV p.248
Plus d’une église, en Normandie, fut forcée la nuit par des religionnaires qui y venaient inhumer leurs parents décédés. Les villages de Bosc-Hullin, de Crocy (vicomté d’Argentan) de St Pierre sur Dives, furent entre autres le théâtre de ces scènes condamnables (Reg.Secret 19 novembre 1603 12 mai 1600).

Archives SHL :
Achat du 11-02-2003. Lot n° 7
76 / Saint-Pierre-sur-Dives, Saint-Georges-en-Auge, Saint-Julien-le-Faucon (Calvados).
Transport de rente, 4 pièces papier, 2 pièces parchemin, 35 pages, 1743-1851.

4 – Cour de l’Elu:

Michel Cottin.

Par une perversion de langage qui ferait la joie de Dominique FOURNIER, la Cour Lelu du XIXe dont le sens était incompris, est devenue la Cour de l’Elu ce qui est beaucoup plus poétique.

Je n’ai pas trouvé l’origine du premier toponyme, mais sans doute s’agit-il d’un patronyme local transposé.

La description de de CAUMONT, une fois encore peut nous servir de fil conducteur, car, lorsqu’il l’étudia il y plus de 150 ans, cette charmante construction n’était sans doute pas dans un état aussi pitoyable.
p. 564  » Parmi les anciennes maisons qui p. 565 méritent l’attention, on peut signale la Cour Lelu qui est du commencement du XVIe siècle ou de la fin du XVe siècle. Ce manoir que j’ai décrit il y a plus de trente ans, est de forme carrée; il présente plusieurs fenêtres sur chaque face, quelques une sont divisées en quatre parties par une croix de pierre. Des aiguilles à crochets ornent les ouvertures du premier étage. Les angles du bâtiment sont garnis de contreforts terminés par des pyramides à crochets. La porte d’entrée est du côté de l’est, les angles en sont arrondis et surmontés de plusieurs rangs de moulures; le tout surmonté de feuilles enroulées et accompagné, de chaque côté d’une petite pyramide. La salle du rez-de-chaussée présente deux poutres dont l’une est mordue, à ses deux extrémités, par une tête de crocodile. De cette pièce on communiquait par un escalier en pierre construit en spirale dans une tourelle taillée à pans (Voir la page 565). Le premier étage renferme une chambre dans laquelle on voyait une belle cheminée ornée de tores.

La partie principale de ce manoir, que reproduit le dessin ci joint, est en pierre; c’est celle qui fait face à la rivière; mais le reste est construit en bois d’après le système usité à cette époque (Arcisse de CAUMONT, Statistique monumentale, tome V, pp. 565-566.)

La construction de bois qui forme retour mérite qu’on s’y arrête quelques instants car elle exceptionnelle dans cette régions d’outre Dives dans laquelle les œuvres de charpenterie sont rares.

Sa structure robuste, la finesse des profils des sablières, tout concourent pour nous permettre de dater sa construction des premières années du XVIe siècle, à une époque sans doute très proche de l’édification de la partie en pierre.

Sur les colonnes octogonales de la cave de l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives, voir celles de la crypte Saint-André (XIIIe siècle), à Mortagne, sur laquelle s’élevait la collégiale de Toussaint détruite à la Révolution.

Les chartes de donations faites à l’aumônerie et à l’infirmerie de St. Pierre-sur-Dyves, au diocèse de Bayeux , nous font aussi connaitre qu’il existait, dans ce bourg, fort peuplé, une chapelle pour les lépreux, qui était sous le vocable de Notre-Dame.

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT

St-Pierre-sur-Dive, Espinetum, Sanctus Petrus super Divam, Sanctus Petrus Divensis.
St-Pierre-sur-Dive est une localité d’une certaine importance, une petite ville bien bâtie et dont les marchés sont très-considérables. Comme je l’ai fait pour d’autres villes, je déclare que je ne veux que jeter un coup-d’oeil sur ses principaux édifices : donner l’histoire de la localité, nous conduirait beaucoup trop loin. Déjà M. Hurel a publié il y a quelques années, un volume sur St-Pierre. C’est à M. Pépin, aujourd’hui habitant de St-Pierre-sur-Dive, que revient tout naturellement le soin d’écrire une histoire complète de St-Pierre et de ses monuments, et nous pouvons compter sur son zèle pour accomplir cette oeuvre.
St-Pierre doit, sinon son origine, au moins toute son importance, à l’abbaye de Bénédictins qui y a existé depuis le XIe siècle jusqu’à la Révolution.
Si l’on en croit la légende, il y aurait eu, dès le IXe siècle, une paroisse à St-Pierre-sur-Dive : elle s’appelait alors Lépinay ; le prêtre Vambert, qui desservait l’église, aurait été massacré par les Normands, qui remontaient les rivières et pillaient les villages riverains.
Pour trouver des documents certains sur l’histoire de St.Pierre, il faut se reporter a la fin du Xe siècle.
Le frère de Richard II, Guillaume, fils de Richard-sans-Peur, était alors seigneur de St-Pierre ; il épousa Lesceline, fille de Turketil, gouverneur du château de Rouen, et reçut du duc Richard, son frère, le comté d’Eu et le gouvernement du Pays-d’Auge et du comté d’Exmes.
Il faisait bâtir un château sur les bords de la Dive, dit la chronique, quand une femme de Vaux, qui allait en pèlerinage à Courcy pour y prier saint Ferréol, s’arrêta à St-Pierre et déclara que le château qu’on construisait deviendrait bientôt une église consacrée à la Sainte-Vierge.
Cette prédiction fit une certaine sensation. Le comte d’Eu mourut en 1011, laissant sa femme et trois fils, dont un , Hugues, devait devenir évêque et gouverneur de Lisieux.
La comtesse Lesceline, peut-être influencée par le souvenir de la prédiction que nous venons de rapporter, fonda sur les bords de la Dive une communauté de religieuses bénédictines, et leur abandonna le château que son mari avait fait construire. Mais elles eurent peu à se louer de leurs rapports avec les habitants du pays ; elles demandèrent, au bout de quelques années, à être transférées à St-Désir de Lisieux, où la comtesse Lesceline possédait des terrains.
Leur demande fut agréée et la translation se fit vers 1046.
La comtesse songea ensuite à remplacer les religieuses, par des moines. Isembard, abbé du Mont-Ste-Catherine de Rouen, lui envoya quelques bénédictins qui, sous la direction d’Ainard, s’établirent à Notre-Dame-de-Lépinay de St-Pierre-sur-Dive ; la cérémonie de l’installation eut lieu avec pompe en présence de Guillaume-le-Conquérant et de Henri Ier, roi de France ; après quelques difficultés élevées par les évêques de Séez et de Lisieux, l’établissement des bénédictins à St-Pierre et la translation des bénédictines à St-Désir furent définitivement approuvés par ces prélats.
La comtesse Lesceline, à la fin de sa vie, prit le voile à St-Désir; elle le reçut des mains de son fils Hugues, alors
évêque de Lisieux, et mourut dans ce monastère en 1058.
Elle fut enterrée dans l’église de l’abbaye, à St-Pierre ; Hugues accompagna le corps de sa mère et l’abbé Ainard célébra les funérailles.
En 1067, l’abbaye de St-Pierre, enrichie de nouveaux terrains, fut établie dans des constructions plus vastes ; la consécration de la nouvelle église eut lieu en présence de Maurille, archevêque de Rouen, des évêques de la province et de Guillaume-le-Conquérant.
Le mérite de l’abbé Ainard avait beaucoup contribué à la prospérité et à l’accroissement rapide de l’abbaye ; il la gouverna jusqu’en 1078, époque de sa mort. Je n’ai pas plus l’intention d’écrire l’histoire de l’abbaye de St-Pierre que celle des autres abbayes du département. Le Gallia christiana, les Cartulaires fournissent, à ceux qui voudront s’en occuper, de nombreux documents; et, pour l’histoire de cette abbaye comme pour celle de Ste-Barbe (M. Guilmelh a publié, sur St-Pierre, un Précis qui n’a pas été achevé ; ce Précis se compose de 48 pages in-8°), il existe une histoire manuscrite de l’abbaye, divisée en plusieurs livres.
L’église, consacrée en 1067, fut incendiée, en 1105, par Henri Ier qui, trompé par l’abbé de St-Pierre et invité par
lui à souper à l’abbaye, la trouva garnie par les troupes de Robert-Courte-Heuse, son frère, avec lequel il était en guerre. On commença à reconstruire l’église trois ans après.
M. de Glanville a publié, avec un commentaire très-intéressant, la lettre souvent citée de Haimon, abbé de St-Pierre sur-Dive, aux religieuses de Tenkesbury, pour leur annoncer avec quel zèle la foule, composée du peuple et des personnes les plus notables, s’attelait sur les chariots pour transporter les matériaux nécessaires à la construction de l’église (V. Dom Bouquet, Histoire des Gaules, t. XIV).
Ces faits se passaient dans la première moitié du XIIe siècle, avant 1140.
IL est difficile d’indiquer ce qui reste aujourd’hui des constructions d’Haimon ; au XIIIe siècle, l’abbaye fut presque entièrement reconstruite ; les travaux étaient en grande activité dans la seconde moitié de ce siècle, puisque l’archevêque Odon Rigaud, faisant sa visite de l’abbaye (1255), visite dans laquelle il trouva 38 moines, dit que la clôture ne pouvait être observée à cause des ouvriers qui travaillaient aux constructions : Claustrum non bene servatur propter operarios. De grands travaux furent faits plus tard, au XIVe siècle et au commencement du XVIe.
L’église abbatiale de St-Pierre-sur-Dive est aujourd’hui celle de la commune. L’élévation montre que cette église a trois tours, deux à l’ouest et une sur le transept ; que la grande nef est garnie de bas-côtés ; que les bas-côtés font le tour du choeur et donnent, à partir des transepts, accès à plusieurs chapelles qui rayonnent autour de l’abside. Mais le plan par terre montrera mieux encore toutes ces dispositions: en l’examinant, on remarquera d’abord le peu de saillie des transepts; à l’est de chacun d’eux existe une chapelle carrée qui s’ouvrait sur le transept; dans cette partie, les arcades des bas-côtés ont été fortifiées au XIVe siècle par des remplissages ou arcs destinés vraisemblablement à alléger le poids de la tour centrale.
Les chapelles placées autour du choeur ont une sailie considérable, se détachent complètement les unes des autres et se terminent par des absides garnies de contreforts.
On peut analyser ainsi l’édifice d’après ses caractères architectoniques: la façade occidentale, en y comprenant les tours, doit être de trois époques, en faisant abstraction de quelques parties refaites : ainsi, la tour du sud ou de St-Michel est du XIIe siècle probablement. Le sommet seulement a été réparé; la tour du nord est du XIVe siècle.
L’entre-deux des tours, qui est du XIVe siècle, a reçu au XVIe une niche élégante qui renfermait une statue de la Sainte-Vierge.
Si l’on examine le même entre-deux, à l’intérieur de la nef, on verra des arcatures élégantes dont les colonnettes à doubles bouquets de feuillage sont tout-à-fait caractéristiques du XIVe siècle ( V. la page suivante ). L’orgue nouvellement placé masque aujourd’hui cette partie, qui était une des plus intéressantes de l’édifice au point de vue de la sculpture.
On doit regretter que la grande et belle fenêtre occidentale qui surmonte cette arcature soit également dissimulée par la tribune et la boiserie de l’orgue : cet instrument eût été mieux placé dans une arcade près du transept.
Si nous avançons dans la nef, nous verrons qu’elle appartient au XIIIe siècle pour les parties basses (1er étage et triforium), à la fin du XVe ou au XVII siècle pour les parties supérieures (clérestory et voûtes). L’élévation d’une des travées de la nefmontrera ces deux époques ( V. la page 542 ).
Les fenêtres flamboyantes du clérestory sont toutes assez élégantes, divisées en quatre baies; elles présentent quelque variété dans leur tracerie. Peut-être sont-elles dues à Jacques de Silly.
Jacques de Silly fut nommé abbé de St-Pierre en 1501, il occupera ce siège jusqu’en 1538.
Il fit faire des travaux d’une grande importance, tant pour la consolidation de l’édifice que pour son embellissement. Aussi ses armes se voient-elles de yous côtés, elle sont cinq fois reproduites sur les deux premières croisées du clérestory de la nef, et elles s’y trouvaient primitivement huit fois, il y avait un écusson dans chaque baie. On remarque encore le même écusson sur la clef de voûte de la deuxième travée de la nef, parce que ce fut lui qui fit édifier ces voûtes. A la troisième, quatrième et cinquième clef de voûte, ce sont les armes de personnes mariées appartenant à la famille de Silly, qui ont été bienfaitrice de l’abbaye.
Arrivés à l’entrée du choeur, nous verrons dans le passage qui communique au transept du nord, quelques colonnes romanes, et des appareils à larges joints qui pourraient bien être un reste des constructions du XIe siècle. On voit aussi, du côté opposé, des traces d’une maçonnerie à larges joints dans les reconstructions postérieures.
Le choeur comme la nef (sauf les voûtes et le clérestory) et les chapelles qui l’entourent, annoncent le XIIIe siècle.
Mais les voûtes du choeur, les voûtes et les fenêtres des deux chapelles qui avoisinent la chapelle absidale, sont du XVI, ou de la fin du XVe, et appartiennent à la grande restauration que je signalais dans la nef.
Ce coup-d’oeil général donné, nous ferons remarquer que la tour établie sur le transept, ouverte à l’intérieur et terminée par un toit couvert d’ardoises, appartient également au XIII, siècle.
On ne voit d’architecture romane que dans les piliers qui portent la tour centrale, du côté du nord, et dans une des tours du portail (côté du sud).
Les colonnes qui ornent les piliers de la nef ont des chapiteaux couverts d’une seule feuille de vigne, épanouie sur la corbeille, système très-simple que je n’ai pas souvent vu employé ; les chapiteaux des colonnettes sont garnis de trois feuilles. Les sculptures ont été très-sobrement distribuées et n’ont rien de très-remarquable à St-Pierre-sur-Dive.

Pavé émaillé.
– Le magnifique pavé en briques émaillées, qui occupe le sanctuaire, est peut être ce que l’église de St-Pierre offre à présent de plus intéressant, quoique depuis trente ans il ait perdu beaucoup de son éclat par le peu de soin qu’on a pris de le couvrir.
Signalé d’abord par moi il y a bien longtemps, puis dessiné par M. Victor Petit, il a depuis été étudié par plusieurs archéologues très-instruits, notamment par M. Ramé, de Rennes, qui lui a consacré un article dans les Annales archéologiques de M. Didron.
Des cerfs passants, des fleurs de lis, des aigles à deux têtes, des lions, des chimères forment l’ornementation principale des carreaux, avec des feuillages, des fleurons et d’autres figures d’un très-beau style.
Deux couleurs existaient dans cette rosace : le jaune et le noir; les figures sont jaunes sur fond noir, noires sur fond jaune, et l’on a disposé avec intention ces oppositions de teintes pour varier l’effet des mêmes formes dans les rangs circulaires concentriques. Ainsi, les carreaux dont les fonds sont de diverses nuances alternaient entre eux, ce que M. Victor Petit a essayé d’indiquer dans le dessin précédent en ombrant les fonds de couleur brune et détachant en clair les fonds jaunes ; seulement cette alternance n’est pas régulière partout à présent, et cela tient sans doute aux dérangements qui ont eu lieu lors du remaniement des pièces quand le pavé a été réparé.
Pour le jaune, on a étendu sous la couverte de plomb une couche mince de terre blanche formant transparent qui, après l’usure de l’émail, a persisté sur beaucoup de pavés; pour le noir, le transparent est une terre qui se détache de la pâte de la brique, quand on la regarde à l’aide d’une cassure, et qui très-certainement a été appliquée après coup.
La rosace est coupée en quatre parties égales par deux bandes en pierre calcaire : l’une dans l’axe du choeur, l’autre perpendiculaire à cet axe et dont l’intersection occupe le centre du cercle.
La rosace était au milieu d’un carré de pavés émaillés. On retrouve, dans les pavés qui composent cet encadrement, à peu près les mêmes sujets que ceux de la rosace : ainsi, des lions, des fleurs de lis, des cercles entrelacés, ornés de diverses figures dans leurs intersections; des chimères, des aigles à deux têtes s’y retrouvent avec quelques autres ornements.

Stalles.
— Les stalles sont remarquables par leur bel état de conservation ; elles sont couronnées de leurs dais, et si l’on a cru devoir les couvrir d’une couche de peinture jaune pour masquer la couleur noire du chêne, il serait possible de leur restituer leur couleur naturelle.
Ces stalles, qui garnissent les deux côtés du choeur jusqu’à la belle rosace du sanctuaire dont je viens de parler, ont 8m de longueur, lm,68 de profondeur et 2m,70 de hauteur.
Elles offrent deux rangs de sièges de chaque côté ; on accède au rang supérieur par trois portes, une médiane et deux latérales. Il y avait primitivement douze sièges et onze seulement au rang inférieur. Mais, au siècle dernier, les religieux curent la fâcheuse idée de supprimer quatre sièges pour faire élever deux pyramides tronquées, surmontées de boules, à la mémoire de leur premier abbé.
Ces applications sur les piliers qui supportent la tour, à l’entrée du choeur, sont du plus mauvais goût et de l’effet le plus déplorable.
On se demande ce que signifient les attributs de la musique sur ces espèces d’obélisques : il paraît que l’on a voulu rappeler par là que l’abbé Ainard était musicien.
Les stalles sont séparées les unes des autres par des accotoirs.
Le dossier des sièges supérieurs est orné d’une arcade trilobée, reposant sur une colonnette carrée, qui indique la séparation de chaque place. Les sièges des quatre extrémités étaient autrefois plus larges que les autres, et deux arcades trilobées étaient figurées sur un seul panneau.
Le couronnement, en forme de dais, est surmonté d’une galerie à jour dans le style gothique flamboyant.
Les sièges inférieurs sont moins larges que les précédents : leur séparation est la même ; un animal fantastique ailé se voit sur le premier accotoir à droite et à gauche.
Dix panneaux différents ornent les côtés des entrées. Sur deux panneaux qui se trouvent à l’entrée du choeur, on voit les armes de l’abbé qui les fit construire (Jacques de Silly) surmontées d’une crosse tournée en dedans, qui sont : d’hermine à la fasce vitrée de gueules, surmontée en chef de 3 tourteaux de même.
Quatre statuettes se voient aux extrémités des stalles, dans une arcade à plein-cintre :
A droite en entrant, saint Benoît est représenté debout, la figure austère, tenant de la main droite un livre qu’il appuie contre sa poitrine ; de la main gauche, il tient une crosse qui a été brisée. Il est vêtu d’une tunique recouverte d’un manteau à larges plis.
A gauche, la Sainte-Vierge (décapitée) tenant de son bras gauche l’Enfant-Jésus endormi sur son sein; de la droite, elle soutient une draperie qui lui recouvre les épaules.
Dans le fond et à droite, sainte Marguerite, la tête voilée, terrasse un dragon ailé, en appuyant son genou gauche et le pied droit sur le dos du monstre, qui se retourne pour la mordre (le bras qui tenait une lance a été brisé).
La statue de saint Paul lui fait pendant, elle est de plus grande dimension que les trois précédentes. La tête chauve est ornée d’une longue barbe, divisée symétriquement en deux parties égales ; il appuie ses deux mains sur une longue épée.
Les miséricordes offrent de l’intérêt par la variété de leurs sujets ; elles ont été dessinées par M. Pépin.

Vitraux.
— Il reste de curieux débris des vitraux qui garnissaient autrefois toutes les fenêtres; ils sont de deux époques. M.Pépin les a étudiés avec attention.
Les débris qu’on voit encore dans quatre des fenêtres du bas-côté nord, et dans les fenêtres du transept sud, remontent au XIIIe siècle. Ce sont des grisailles. Au bas des baies de chaque panneau on voyait la représentation du donateur, qui est toujours à genoux, dirigé vers le choeur, offrant pieusement à Dieu son vitrail qu’il élève entre ses mains; une inscription accompagnait chacun de ces donateurs. Tout ceci est bien mutilé.
La bordure était formée de crochets jaunes, bleus ou verts sur fond rouge, ou de fleurs de lis d’or sur fond d’azur, qui est de France, ou de châteaux à trois tours d’or sur fond de gueules, qui est de Castille. Une série de cercles blancs contigus formait, dans la plupart des panneaux, une seconde bordure concentrique à la première.
Le fond présente ordinairement, dans chaque carreau en forme de losange, un simple trait noir reproduisant une fleur de lis ornée, ou une branche trifurquée terminée par des feuilles enroulées autour de fruits, dont la base repose sur
un espace triangulaire de couleur bleue ou jaune. Quelquefois il existe au bas un dessin qui se correspond d’un losange à l’autre, et au milieu une rangée verticale de roses de couleurs variées encadrée dans un espace alternativement circulaire et losangique.
A la première baie de la quatrième croisée du bas-côté gauche, en commençant par l’extrémité orientale, on voit le donateur ou la donatrice le front ceint d’un chaperon, avec jugulaire ; le justaucorps est recouvert d’un manteau couleur marron. Ce personnage est placé sous une arcade à plein-cintre, soutenue par deux colonnes ornées de chapiteaux feuillés, entourée d’une muraille surmontée d’une inscription à peu près illisible, en lettres capitales du
XIIIe siècle.
Dans des réparations maladroites, on a placé, au-dessous de ce personnage, un autre donateur la tête en bas, surmonté d’une inscription sur laquelle on ne lit que :
. • , ERTV .. – EVILA –
Peut-être Robertus de TieviLLa.
A la deuxième baie de la même croisée, M. Pépin, à l’aide
d’une lunette, a lu, au-dessus du donateur :
GERVASIV
EDUNVILA
Ce qui pourrait désigner un Gervais de Donville.
A la troisième travée, on reconnaît facilement un moine à sa tête tonsurée et son froc gris.
Les lettres suivantes –
DOM RICAR… O
désignent, sans doute, un Richard.
A la cinquième travée, le donateur est probablement un moine : il a la tête et le corps recouverts d’une draperie jaune ; une inscription mutilée indique son nom :
ROBERT PATR.
Un fragment de grisailles de la même époque se voit encore dans la grande fenêtre arrondie et à trois baies qui éclaire le bas-côté du choeur, entre le transept et les chapelles rayonnantes de l’abside.
Dans les cinq chapelles qui rayonnent autour du choeur, en formant autant d’absides, on ne remarque à la première chapelle à droite, dédiée à saint Roch, qu’un fragment de bordure formée d’une tige enroulée et feuillée.
Dans la deuxième chapelle, consacrée à saint Sébastien, dont les vitraux sont du XVIe siècle, on remarque dans les trois compartiments flamboyants de la croisée du milieu,le supplice de saint Sébastien. De chaque côté, un homme, le corps incliné, bande un arc pour diriger une flèche sur le corps du Saint, qui est représenté nu, attaché à un poteau, les mains derrière le dos, le corps percé de flèches, dont la plupart y sont restées fixées. Des dais gothiques sont
peints dans le haut de chaque baie.
A la troisième chapelle, celle de la Vierge, dit M. Pépin, on voit, dans une croisée à droite, un écusson, qui est celui du cardinal de Bourbon : D’azur à trois fleurs de lis d’or brisé d’un lambel de gueules.
Charles de Bourbon, cardinal de Chrisogone, fut abbé de St-Pierre de 1558 jusqu’à 1573.
Les armes de l’abbé de Rupierre se voient dans la croisée du fond; il portait : palé d’or et d’azur, surmonté d’une crosse tournée à droite.
Robert de Rupierre fut élu abbé au XVe siècle, il mourut en 1447.
La quatrième chapelle, dédiée à sainte Barbe, est ornée de vitraux du XVIe siècle.
Le blason de Rupierre se voit reproduit une deuxième fois dans la croisée du fond.
A gauche, on remarque l’écusson suivant, surmonté d’une crosse : d’argent à la bande d’azur, chargé de trois chevrons renversés, à pointe mousse du même métal, accompagnés de deux oiseaux de sable.
La bordure des vitraux est formée de bandelettes entremêlées avec des feuilles découpées.
La sacristie, située à gauche, et qui autrefois était, comme nous l’avons dit, une chapelle annexée au transept, est éclairée par deux grandes croisées à quatre baies et à compartiments flamboyants, dans lesquels on voit des débris de
vitraux du XVe siècle.
Dans le choeur, quatre croisées offrent aussi des fragments de vitraux du XVe siècle à leur partie supérieure. Ce sont des anges qui descendent du ciel que l’on voit constellé d’étoiles, et portant de longs phylactères.
Sur le vitrail du milieu du choeur, trois anges tiennent chacun un phylactère écrit ; celui du milieu a la chevelure divisée symétriquement et frisée ; une mèche de cheveux se dresse au-dessus du front.
Sur le vitrail gauche, un ange tient aussi un phylactère écrit ; les quatre autres tiennent chacun des couronnes.
Dans une autre croisée plus à gauche, on ne voit que des anges qui apportent des couronnes.
On remarque encore quatre blasons, reproduits chacun deux fois sur les vitraux du choeur.
L’un est: d’argent aux trois tourteaux de gueules à la bordure chargée de onze besans du même métal.
Le 2e : de sable à deux fasces d’argent, accompagné en chef de trois étoiles du même.
Le 3e : de sable à la bande d’or accompagnée de six coquilles du même, en orle.
Le 4e : de gueules à la croix d’argent cantonnée, dans chaque quartier, de cinq étoiles d’or, dont une au milieu.
Ces blasons existent encore sur les clefs de voûte de la même partie de l’édifice, où ils sont sculptés et peints; mais ils ont subi de grandes mutilations. Ce sont évidemment ceux des personnages qui ont construit les voûtes et fait les vitraux de cette partie de l’église.

Tombeaux.
— Dans le transept septentrional, on voit un monument funéraire formé par une arcade à plein-cintre trilobée, pratiquée dans l’épaisseur du mur, destinée à recevoir une statue. Les caractères architectoniques de ce petit monument indiquent le XIVe siècle. (V. la page- suiv.)
Cette arcade est peu profonde ; la voussure est ornée de nervures qui se croisent et retombent sur quatre colonnettes, deux en avant, deux en arrière. On a sculpté une rose à pétales dans l’espace triangulaire qui existe entre les lobes de l’arcade et le sommet du fronton.
Dans le choeur, du côté de l’évangile, on a gravé une dalle tumulaire en l’honneur de la fondatrice de l’abbaye, la comtesse Lesceline, pour recouvrir des ossements que l’on a attribués à cette princesse.
Cette dalle, quoique d’une époque peu reculée, est actuellement très-fruste ; elle est entourée d’une bordure autour de laquelle s’enroule un ruban ; des feuilles découpées ornent les angles et se voient aussi au milieu de chaque face.
On remarque, en tête, un blason dont on ne distingue plus que le fond d’azur.
On trouve une deuxième dalle tumulaire qui a été refaite nouvellement dans une chapelle, d’après un croquis de M. Duchesne, l’ancienne ayant été brisée par un échafaudage.
Autour du défunt, qui est représenté gravé au trait, on lit l’inscription suivante :
Cg gist
Dom Robert … en son vivant prieur et (vicaire) de céans
lequel trespassa le iiiie
iour de iuillet lan mil cinq cens dix huict.
Ce personnage est représenté les mains jointes ; la tête, couverte d’une petite calotte, repose sur un coussin carré. Un vêtement à larges plis lui recouvre tout le corps. De chaque côté, des colonnettes supportent un dais orné de feuillage.
Il existe aussi huit inscriptions indiquant seulement la date de la mort des religieux, mais sans donner leurs noms ; elles n’auraient d’intérêt qu’autant qu’un obituaire nous ferait connaître les personnages auxquels elles se rapportent.

Peintures.
— Les murailles de la chapelle St-Sébastien étaient, primitivement, couvertes de peintures remontant au XVII, siècle. Elles ont été cachées par une épaisse couche de badigeon. Le Credo s’y voyait représenté en douze tableaux.
Quant aux peintures du choeur, je m’associe complètement à l’étonnement de M. de Glanville, quand il se demande, dans son Introduction à l’Histoire des miracles de St-Pierre-sur-Dive, pourquoi dans le sanctuaire ces colonnes peintes en marbre avec des chapiteaux de bronze, qui portent des nuages de bronze d’où s’échappent des éclairs et des tonnerres
d’or !!! Le Christ colossal et assez beau, que l’on attribue à tort ou à raison à Jean Goujon, et qui surgit au milieu de cet appareil fantasmagorique, n’avait pas besoin d’un accompagnement si grotesque.

Cloches.
— M. le docteur Billon a donné, dans son intéressante Étude sur les cloches et les sonneries françaises et étrangères, des notes sur la sonnerie de l’abbaye de St-Pierre que nous nous empressons de reproduire :
Le clocher central, dit-il, renfermait six cloches, dont on voit encore les places dans l’ancien beffroi, qui est divisé en trois travées. Cette sonnerie devait être ravissante, car elle avait pour auteur un praticien renommé. Nous en avons retrouvé la tonique et la quinte. La première se fait entendre encore dans le clocher de la commune de Vendeuvre.
Son diamètre est de 96 centimètres; son poids 500 kilos;
elle porte pour inscription :
IEHAN AVBERT MA FAICTE. 1681.
SAINT PLACIDE.
La cinquième a trouvé un asile dans le joli campanille de Donville ; elle porte aussi cette laconique inscription :
LAN 1681. SAINTE CATHERINE
IEHAN AVBERT
MA FAICTE.
Sur un des flancs, l’effigie de sainte Catherine. Diamètre, 64 cent. ; poids, 125 kilos.
La grande sonnerie était placée dans la tour du nord : elle était formée de quatre cloches, dont la tonique porte l’inscription suivante :
MESSIBE CLAVDE-IGNACE-JOSEPH DF SIMIANE , EVESQ. E ET CONTE DE
SAINT-PAVL-TROIS-CHATEAVX, PRINCE DE CHABRIERE ET CONTE DE SAINT-PIERRE-
SUR-DIVE, M’A BAPTISÉE ET NOMMÉE DV NOM DE LA PATRONNE
DE CETTE ABBAYE, POVR LAQVELLE IL A TOVJOVRS EV VNE DEVOTION
SINGVLIÈRE. MARIE EST DONC MON NOM.
Mre CLAVDE ET LES DVBOIS M’ONT FAITE EN L’ANNÉE 1725.
Diamètre, 1m, 46; poids, 2,000 kilos.
Le timbre de cette grosse cloche est magnifique, c’est la grosse cloche actuelle de St-Pierre: nous l’avons entendue à deux lieues de distance. Nous sommes porté à croire que ces dix cloches formaient une gamme diatonique non interrompue, et que la plus grosse des six du clocher central sonnait à la quinte de la grosse Marie.
Le clocher sud (St-Michel) servait de colombier aux Bénédictins et ne contenait pas de cloches.
Lorsque toutes les cloches étaient lancées à grande volée, un bedeau se tenait, dit-on, sur la place devant l’église où il battait la mesure. Lorsqu’une cloche déviait de sa marche rhythmique, il rentrait promptement pour en avertir les sonneurs. Les jours de fêtes, les trois cloches de l’église paroissiale mêlaient leurs voix à celles de l’abbaye. Cette église, dont il ne reste pas les moindres traces, était sur la place de l’hôtel de Ville.

Sceau de l’abbaye.
– Le sceau à été sauvé, à la première Révolution, par le dernier survivant de l’abbaye, le procureur Dom Thinon, qui en a fait présent à M. Duchesne, libraire.
Il est en bronze, elliptique, de 40 centimètres de large sur 70 centimètres de long ; il date du XIVe siècle; son état conservation est parfait. Ce sceau représente la patronne de l’abbaye, la Vierge Marie diadémée, placée sous un dais gothique, assise, tenant de son bras gauche l’Enfant-Jésus nimbé. A sa gauche se voit la clef du Paradis, dont saint Pierre est le dépositaire ; à droite, une fleur de lis, pour désigner que l’abbaye était royale. L’inscription, en lettres capitales, est ainsi conçue :
S – CONVENTUS – BEATE • MARIE • DE • SCO • PETRO • SVPRA – DIVAM  »
La planche montre la forme des caractères de cette inscription.

Bâtiments de l’abbaye.
— Les bâtiments de l’abbaye qui entourent le cloître au sud de l’église, avaient été retouchés et reconstruits au XVII, siècle; mais on avait conservé la plus grande partie des murs inférieurs ; les fenêtres carrées avaient été régulièrement établies, les pierres regrattées, l’étage supérieur exhaussé ou refait. On remarque, effectivement, des contreforts régulièrement espacés et des pierres de moyen appareil qui peuvent remonter au XIIIe siècle.
Si l’on pénètre dans le préau, on voit des restes de murailles en blocage qui paraissent romanes, ce qui montre que les constructions du XIIIe siècle avaient elles-mêmes été soudées sur des constructions plus anciennes.

Salle capitulaire.
— A l’est du cloître, accolée au transept méridional de l’église, existe à peu près intacte la salle capitulaire, qui doit remonter au XIIIe siècle comme le choeur de l’église. Elle est rectangulaire. L’étage qui surmonte la voûte est éclairé, du côté de l’est, par trois étroites fenêtres en lancettes. Trois autres fenêtres plus grandes et cintrées éclairent, du même côté, la salle capitulaire proprement dite.
Le croquis suivant montre une partie de l’intérieur de cette salle, qui devait accéder au cloître par une porte entre deux fenêtres, comme toutes les salles capitulaires du même temps. Trois colonnes monocylindriques supportent la retombée des voûtes au centre de la salle.
Je me suis proposé de jeter un coup-d’oeil sur l’abbaye de St-Pierre, d’en indiquer les dates principales, mais sans avoir l’intention de décrire le monument dans toutes ses parties; si nous voulions en faire l’anatomie complète, il faudrait y consacrer cent pages au moins, ce qui nous ferait sortir du cadre adopté pour cette statistique. Nous aurions à indiquer un grand nombre de reprises, à signaler des contreforts appliqués sur les angles du transept nord bien postérieurement à sa construction, et probablement au XVe siècle, pour remédier peut-être à des dislocations qui avaient donné des inquiétudes.
Nous aurions à décrire diverses moulures, à recherche pourquoi on a bouché une porte accédant autrefois à la nef du côté du nord, et dont l’archivolte est ornée de bâtons rompus, tandis que les chapiteaux dénotent le premier style ogival. Nous aurions à déterminer quelles parties des murs ont été refaites à l’étage du clérestory, dont les fenêtres seules offrent les caractères du dernier style ogival et ont probablement été faites à l’époque que j’ai indiquée, sans que les murs qui les renferment aient été altérés à l’extérieur.
Enfin, nous aurions à déduire quelques conclusions de l’addition en style du XIVe siècle faite à la partie occidentale de la nef.
Mais je me hâte de terminer en disant que la porte qui fermait l’abbaye au nord-ouest, et qui existe encore, est du XIIIe siècle, et indique de ce côté les limites de l’enceinte abbatiale. Le pressoir et d’autres dépendances existaient à l’ouest de l’église, près du terrain qui va être affecté à la construction des Écoles.

Les Halles.
— Les Halles, assez remarquables, qui existent sur la grande place appartiennent à deux époques : à la fin du XIIIe siècle, je crois, pour les parties les plus anciennes orientées au nord ; au XVIe siècle, pour le prolongement s’étendant du côté du sud. Des ouvertures ont été percées, à diverses époques, dans les murs anciens. Toutefois; dans leur état actuel, avec leurs charpentes et leur grand toit, les halles de St-Pierre sont encore très-intéressantes et nous offrent un spécimen des halles et des granges du moyen-âge que l’on rencontre maintenant très-rarement dans un si bel état de conservation. Elles sont divisées en trois nefs par les deux rangs de poteaux qui portent la charpente au
centre de l’édifice.

Hospice.
— L’ancien Hospice était situé près d’un bras de la Dive, à l’entrée du bourg en venant de Caen ; j’en ai vu détruire l’église, qui devait remonter à la deuxième moitié du XIIIe siècle, d’après son style ; une des rosaces qui ornaient l’intersection des arceaux de la voûte a été recueillie par feu Mr.Legrand et placée dans son jardin, où on a pu la voir pendant longtemps. Rien de plus hardiment coupé, ni de plus élégant, que ce spécimen des oeuvres de nos sculpteurs du XIIIe siècle.
Il reste encore aujourd’hui quelques traces des maisons de cet hospice, mais elles ont peu d’importance.
Mr.Pépin a dépouillé, dans les archives de St-Pierre (Les archives de St-Pierre, qui sont presque toutes relatives à l’Hospice, sont renfermées dans un coffre ancien en chêne sculpté) les nombreuses pièces relatives à cette maison.
La plupart sont des parchemins auxquels pend un sachet presque toujours privé de son sceau. La table de ces titres a été dressée par M. Pépin. Le plus ancien remonte à l’an 1218. Les dernières pièces sont, de quelques années, antérieures à la Révolution. On a écrit sur le dos de chaque manuscrit l’intitulé de la pièce.
L’Hospice actuel de St-Pierre est dans la rue de Lisieux.

Anciennes maisons.
— Parmi les anciennes maisons qui méritent l’attention, on peut signaler la cour Lelu qui est du commencement du XVIe siècle ou de la fin du XVe. (Voir autre article ci-dessus 4 – Cour de l’Elu).
Ce manoir, que j’ai décrit il y a plus de trente ans, est de forme carrée : il présente plusieurs fenêtres sur chaque face, quelques-unes sont divisées en quatre parties par une croix en pierre. Des aiguilles à crochets ornent les ouvertures du premier étage. Les angles du bâtiment sont garnis de contreforts terminés par des pyramides à crochets. La porte d’entrée est du côté de l’est, les angles en sont arrondis et surmontés de plusieurs rangs de moulures ; le tout surmonté de feuilles enroulées et accompagné, de chaque côté, d’une petite pyramide. La salle du rez-de-chaussée présente deux poutres dont l’une est mordue, à ses deux extrémités, par une tête de crocodile. De cette pièce on communiquait à un escalier en pierre, construit en spirale dans une tourelle taillée à pans. Le premier étage renferme une chambre dans laquelle on voyait une belle cheminée ornée de tores.
La partie principale de ce manoir est en pierre: c’est celle qui fait face à la rivière; mais le reste est construit en bois, d’après le système usité à cette époque.

La rue de Falaise n’offre qu’une maison qui présente de l’intérêt. Les trois lucarnes du toit sont ornées de sculptures et annoncent l’époque de Louis XIV.
Dans la rue de Caen, on remarque une ancienne maison dont le premier étage empiète sur la rue ; elle n’a rien d’intéressant.
Enfin, dans la rue de Lisieux et dans la rue allant au cimetière, on peut voir plusieurs maisons qui paraissent, en partie, anciennes.

Château d’Hermonville.
— Quand on est sorti du bourg, vers Lisieux, on ne tarde pas à voir un château qui mérite l’attention: c’est le domaine d’Hermonville, faisant autrefois partie du territoire de la commune d’Hiéville, qui borde celui de St-Pierre-sur-Dive ; il appartient à présent à cette dernière commune. Ce château, dont je donne une vue d’après les dessins de M, Pépin, appartient à Mr.de Lignerolles, membre de l’Association normande ; il occupe , à ce qu’il paraît, le même emplacement que le château du célèbre Thomas Dunot, lequel fut détruit du temps des guerres de religion. Le domaine appartenait encore à cette famille au siècle dernier. M. Dunot de Saint-Maclou, baron de Vieux-Pont, le vendit en 1762 à M. de Jarry, grand-père de Mme de Lignerolles.
Quoique peu important, ce château, dont la date est connue (1618), montre bien le style du XVIIe siècle. Une de ses cheminées en brique et pierre, ses lucarnes à frontons, sa porte et tout son ensemble caractérisent bien cette époque. Un parc entouré de murs se développe derrière l château. Deux portes à bossages, l’une grande et destinée aux charrettes, l’autre plus petite et destinée aux piétons, s’ouvrent dans la partie de cette clôture qui borde la route
départementale allant de St-Pierre à Livarot. Un écusson est sculpté sur la clef de voûte de la petite porte.
Un beau colombier cylindrique est compris dans l’enceinte.
Des souterrains existent, dit-on, dans la cour et se dirigent vers l’abbaye et vers d’autres parties du bourg.
En 1562, l’abbaye fut pillée par les Calvinistes; mais la ville, dont les habitants étaient favorables à la Réforme, fut épargnée. Durant les guerres de la Ligue, elle resta fidèle à Henri IV. Thomas Dunod, propriétaire du château auquel a succédé celui que je viens de mentionner, avait fait fortifier la ville pour la mettre à l’abri d’un coup de main (Il subsistait encore, vers 1755, deux portes qui furent démolies. Vers 1588, St-Pierre-sur-Dive fut enlevé par une troupe de ligueurs commandés par le capitaine d’Aigneaux. Attaqué par des forces supérieures, Thomas Dunod fut fait prisonnier. Sa maison fut dévastée. – V. Hist. de Lisieux et de l’arrondissement, par M. Louis Du Bois, p.447). il la fit respecter : elle ne fut prise que vers 1588.
M. Louis Du Bois rapporte, dans ses Recherches sur l’arrondissement de Lisieux, qu’il était resté beaucoup de protestants à St-Pierre-sur-Dive, tels que le savant ministre Étienne Morin et son fils Henri Morin ; ils avaient dans le voisinage du château des Dunod, aujourd’hui à Mr.de Lignerolles, un temple dont on leur avait laisse l’usage en vertu de l’édit de Nantes ; mais le grand archidiacre de Séez, Charles Dufresche, sollicita sa suppression et le fit démolir en vertu d’un arrêt du Conseil d’État, daté de Versailles le 3 juillet 1684, quatorze mois avant la révocation de l’édit de Nantes.

SAINT PIERRE des IFS




NOTES sur SAINT PIERRE DES IFS
LA MOTTE EN AUGE

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives SHL.

1 – Bibliographie:

CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados réédition Floch, tome 3, pages 360 et 388.

La ferme de la Goulafrière; CDMPA, pp. 81-82

Manoir du Montfleury, CDMPA, pp. 83-85; pavillons carrés en pierre et brique

L’EXPLOITATION ANCIENNE DES ROCHES DANS LE CALVADOS : HISTOIRE ET ARCHEOLOGIE. Serv. dep. d’Archéologie 1999. page 144, 157.

Editions FLOHIC : Le Patrimoine des communes du Calvados page 1083,

Guilmeth (1) parle d’un lieu-dit « La Motte « .
(1) Guilmeth, Le bourg de Cambremer, s. d. in-8, p. 8, note 1. – Doranlo en ,camps, p. 810. Suivant Hippeau (Dict. topogr., p. 200) l’ancienne commune de La Motte aurait été réunie en 1841 à Saint-Pierre-des-Ifs.

2 – Pièces Justificatives:

1526, 22 mai – Le Pré-d’Auge
Pierre BOSCAIGE, du Pré d’Auge, fils et héritier en partie, de Jehan BOSCAIGE; Jehan Guillart, de la paroisse de la MOTTE, fils de feu Nicolas, représentant le droit de Andrieu BOSCAIGE, frère dudit Pierre et de Regnault BOSCAIGE, fils de Robin, de la paroisse des MONCEAUX, font quatre lotz et partages des héritages, maisons, rentes et revenus qui furent et appartinrent à Thomas LEGENDRE
= Arch. SHL. 9F Deville. Dossier Le Pré-d’Auge. Pap. 2 ff.

1545, lundi 14 mars – Le Pré-d’Auge
Charles BOSCAIGE, du Pré d’Auge, baille pour échange à Thomas BOSCAGE et Jehanne HOULETTE, sa femme, demeurant au Pré-d’Auge, une portion d’une pièce de terre nommée la Cousturette, contenant 3 vergées, tenue de la seigneurie du Pré-d’Auge, en fief de l’Epée. Il reçoit en échange une pièce de terre en labour à la MOTTE.
= Tab. Lisieux. Etude Delarue. Analyse Et. Deville

1557, mardi 17 août – Pré-d’Auge
Jehan COCQUEREL, fils Cosme, de la paroisse de la MOTTE, vend à François CUCUEL, demeurant à Lisieux, une pièce de terre nommée le Clos Larmyer, sise au Pré-d’Auge, jouxte d’un côté Me Andieu COCQUEREL, prêtre, d’autre côté le chemin tendant à l’église, d’un bout un autre chemin tendant à Lisieux et d’autre bout la veuve Jehan COCQUEREL. La vente faite par 35 livres ts.
= Tab. Lisieux. Etude Delarue. Analyse Et. Deville

1587 – La Motte
Jehan BOSCAGE du mestier de Thuillerie, du Pré-d’Auge, et Catherine Haraques, sa femme, à la MOTTE
= Tab. Lisieux. Etude Delarue. Analyse Et. Deville

1640, 30 décembre – Le Pré-d’Auge, La Motte, Saint-Désir-de-Lisieux
Jean Olivier, bourgeois de Lisieux, baille à ferme à Guillaume Heurtault, de Saint-Désir-de-Lisieux, ses héritages en labour, sis paroisses de La Motte et du Pré-d’Auge.
= Tab. de Lisieux. Etude Delarue. Minutier n° 162. Analyse Et. Deville.

1680, 12 septembre – Le Coudray
Compte de tutelle rendu en bailliage d’Auge par noble dame Esther Orieult, veuve de Jacques Bréard, écuyer, sieur de la Motte, à Paul de Borel, écuyer, sieur de Courseulle, et à noble dame Anne Bréard, son épouse, à Louis-Gaspard Auber, seigneur de Geffosse, et à noble dame Jeanne-Thérèse Bréard, son épouse.
= Arch. SHL. BC 797.

3 – Archives SHL:

Archives SHL :
1F740 : 1612 à 1700 : contrat de mariage Nicolas Desisler des Vaux et Jeanne Le Conte fille de Cl. Le Conte seigneur de La Motte.
Inventaire de documents concernant les Desisler.

1674 26 août. St Pierre des Ifs.
Archives SHL : 1F605 : 26 août 1674 : Robert Crain sieur de la Bretonnière cède 1200 livres tournois dues à sa femme par la mère de celle-ci. St Pierre des Ifs.

Carnets de Charles Vasseur :
« Doyenné de Mesnil-Mauger »

40 – SAINT PIERRE DES IFS – S. Petrus ad Hys – S. Petrus de Ys – S. Petrus de Mesnillo Guerodi, St Petrus ad Ifs

Voir :
Histoire de l’Abbaye de St Pierre sur Dives par l’Abbé Denis p.173 – 181.
Catalogue de la Ste Historique de Lisieux 1872 p.19 n°29

Patronage XVIe et XVIIIe : prior S. Barbara

Curés:
Cochon 1764/1774
Aynée 1777/1787

N. Curé de St Pierre des Ifs : de sable à 3 trèfles d’argent –d’Hozier 360)

Insinuations:

Description de l’église 20 décembre 1860

Description des cloches
celle de la Motte :
Je fus faite l’an 1607. Dom Jehan le Pipernier, sieur prieur de ce lieu, Pierre Bréard, escuyer et Damoiselle Catherine de Grieu sa mère, honneste homme gentilhomme de sa maison, thérausier
Jehan Aubert m’a faite.

celle de St Pierre des Ifs :
Je sui nommée St Pierre en 1814, Monsieur Charlesalle, curé de ce lieu m’a bénie en présence de Mrs Jacques Olivier, maire, Victor Cadoit, adjoint, Robert Alexandre Godet, trérausier(?), Messieurs Robert Guerbette, maire de la commune de La Motte et Jean-Noël Le Venneur, adjoint, réunis à St Pierre des Ifs.
Lavillette de Lisieux m’a faite.
(Cette cloche a été descendue pour être refondue le 20 décembre 1861.

Texte en latin XIIe siècle concernant les dons de Rabel de Tancarville à Ste Barbe

Guillaume de Noble de Mesnil Giroud, du consentement de sa femme Jeanne, donne en 1232, tout ce qu’il possédait à Mesnil Giroud, dans la paroisse de St Pierre des Ifs, à Nicolas de la Motte, qui lui donne 10 livres tournois pour faire son voyage de Jérusalem (Lechaudé d’Anisy)

Le Mesnil Gueroult ne paraît pas être resté longtemps dans les mains du chapitre, car en 1128, dans sa charte en faveur de Ste Barbe, Rabel de Tancarville le compte parmi les quatre manoirs au-delà de la Seine. En 1137 le Roi Etienne le signale parmi les domaines donnés par ce seigneur à Ste Barbe -Totum menerim de Mesnil Gerold excepta Buxeria- Ce lieu était donc près de la Boissière et s’étendait jusqu’à elle. En 1232 il est compris dans la circonscription de St Pierre des Ifs.- apud Mesnilium Gerondi in parochia S. Petri des Is-.
En 1246 c’est une paroisse séparée. Dans une autre charte du XIIIe siècle sans date, on trouve -Parochia St Petri de Mesnillo Guéradi- d’où on peut conclure que le Mesnil Guéroult était situé sur les paroisses de La Motte et de St Pierre des Ifs. Et le Manoir qui en était le chef-lieu est peut-être celui qui porte le nom de Prieuré de La Motte. (Pouillé du Diocèse p.10)

Louis du Vivier, escuyer, sieur des Vastines, garde du corps de S.A.R Monsieur le Duc d’Orléans frère unique du Roy, demeurant à St Pierre des Ifs (1679)

Jean de Lepiney sieur de la Pommeraye, demeurant à St Pierre des Ifs, 8 juillet 17O5 (il n’est pas titré escuyer par conséquent n’est pas gentilhomme mais il y a des officiers et des financiers dans la famille et les filles ont épousé des nobles de Gascogne.)

Pierre d’Erbigny, escuyer, sieur de Saint Mars demeurant en la paroisse de St Pierre des Ifs 4 juin 1714.

Pierre Lambret, escuyer sieur de St Mards et Noble Dame Marie Benoiste Gouhier, son épouse, demeurant à St Pierre des Ifs 25 mars 1758. Le Lieu Vicomte à St Pierre des Ifs.

27 juillet 1772 Noble Dame Marie Gouhier, veuve et non héritière de M. Pierre Lambert, sieur de St Mars d’Herbigny, plaidant contre Monsieur de Bardouil escuyer, sieur de Soyeuse, son beau frère.

24 septembre 1683 – Traité de mariage entre Gabriel Lambert chevalier, sieur de St Marc, fils de Messire Pierre Lambert, chevalier; seigneur et patron de Potigny, St Marc, d’Herbigny et autres terres et de Noble Dame Angélique de Montgommery, son épouse, d’une part
et Damoiselle de Borel, fille de feu Monsieur Jean de Borel vivant escuyer, sieur de Manerbe, conseiller du Roy, lieutenant général civil et criminel de Monsieur le Bailly de Rouen en la Vicomté d’Auge, et de Noble Dame….

Angélique de Montgommery était décédée en 169O laissant trois enfants. L’aîné Gabriel Lambert, escuyer sieur de Potigny, épouse avant la mort de sa mère, Noble Dame Jacqueline de Collet.
Gabriel Sébastien Lambert fut seigneur de St Mars (vois ci-dessus)
Et Jacques Lambert, seigneur d’Herbigny.

Des lettres de Madame de Montgommery St Mars portent un cachet armorié écartelé 3 fleurs de lys dans chaque quartier.

19 décembre 1645
Traité de mariage de Noble seigneur Messire Pierre Lambert, chevalier seigneur de St Mards, fils de feu Messire François Lambert, escuyer, vivant Conseiller du Roy dans ses Conseils, et lieutenant civil et criminel de Monsieur le Bailly de Rouen en la Vicomté d’Auge et feue Noble Dame Jeanne Audieu (ou Anidreu ou Amidieu) ses père et mère d’une part
et Damoiselle Angélique de Montgommery, fille de feu Haut et Puissant Seigneur Messire Gabriel Comte de Montgommery, chevalier des Ordres du Roy, et de Haute et Puissante Dame Aimée de Chastenay Dame et Comtesse de Montgommery et de Bourgeauville.

Il faudra se renseigner sur : Le Vivier – St Marc (fiefs) indiqués par Cassini.

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Notes de M. Charles Vasseur.

St-Pierre-des-Ifs, Sanctus Petrus de Mesnillo-Guerodi,
Iz, Sanctus Petrus ad Hays, Sanctus Petrus de Ys3 Sanctus
P. ad Ifs.
Soumise au patronage du prieur de Ste-Barbe-en-Auge, l’église de St-Pierre-des-Ifs offre une construction régulière qui date en majeure partie du XIIIe siècle. Cependant, par un procédé en usage au moyen-âge et qui avait sa raison d’être, on a conservé, lors de cette construction, le mur du nord de la nef, qui remonte au XIIe siècle, peut-être même au XII On y a seulement appliqué des contreforts.
Son plan consiste simplement dans un choeur et une nef, auxquels on a ajouté récemment une tour de brique en avant-corps, ce qui est regrettable.
Le choeur, de 36 pieds sur 15 en oeuvre, est d’une régularité parfaite. Son chevet droit, soutenu par deux contreforts, se trouve éclairé par une large fenêtre ogivale rayonnante, subdivisée par deux meneaux en trois baies de hauteur inégale. Le travail en est grossier ; mais il faut attribuer cette imperfection à la mauvaise qualité de la pierre et non à l’ignorance des ouvriers. Rien ne permet de supposer que ce soit une reprise. Les deux murs latéraux sont partagés en trois travées à peu près régulières. Une lancette bien galbée s’ouvrait des deux côtés de chacune de ces travées ; il n’en subsiste plus que trois : les deux de la première travée et celle qui prend la lumière au nord de la dernière travée. Les trois autres ouvertures ont été retravaillées aux XVII, XVIIe et XVIII, siècles. La porte date aussi de cette dernière époque.
Les murs sont en moellon, les contreforts en pierre de taille avec une retraite à moitié de leur hauteur. La nef est
très-fortement en saillie sur le choeur; elle a 45 pieds de long sur la moitié juste de largeur dans oeuvre. Elle se subdivise,comme le choeur, en trois travées qui donnent, dans leurs dimensions, une proportion décroissante de l’orient à l’occident.
Il y a évidemment là une intention. Les murs et les contreforts du midi paraissent des mêmes matériaux et de même époque que le choeur. Les fenêtres ne sont point anciennes: deux sont du XVIIe siècle, bien qu’ogivales; l’autre est récente, on le voit assez à sa laideur.
Un trou semblable est placé en correspondance dans le mur du nord; il est accompagné de deux étroites fenêtres cintrées, vitrées à ras du mur et fortement ébrasées à l’intérieur, qui accusent l’époque romane. En effet, le mur de ce côté, beaucoup plus épais que son correspondant, montre quelques traces de feuilles de fougère : il est donc roman.
Les trois contreforts seuls sont du XIIIe siècle.
Si l’on en juge par certaines traces qui se remarquent sous la fenêtre à la première travée, la porte primitive s’ouvrait aussi de ce côté ; au XIIIe siècle, elle fut reportée dans le pignon occidental, et on l’a mutilée pour faire une communication plus large à la base de la tour qui forme porche. Cette tour est laide; c’est être indulgent que de la qualifier ainsi.
Le portail qu’elle obstrue avait de la valeur. Dans le pignon, au-dessus de la porte, s’ouvrait une fenêtre ogivale avec un meneau bifurqué. Une croix antéfixe surmontait le gable, chargée sur sa face d’un blason aux deux clefs en sautoir.
Une niche abritait une statue de sainte Barbe, en pierre, datant du XVIe siècle.
L’intérieur a été ravagé. Les voûtes sont plâtrées, l’arc triomphal démoli, le mobilier sans valeur. Le seul objet qui
puisse fixer l’attention est une grande statue en pierre de saint Pierre, avec un manteau du moyen-âge garni de riches orfrois.
Le clocher a hérité de la cloche de la Motte, dont l’inscription est intéressante, et que voici :
JE FVS FAICTE LAN 1607 DOM JEHAN LF PIPERNIER Sr PRIEVR DE CE
LIEV, PIERRE BREARD ESCVYER ET DAMOISELLE CATHERINE DE GRIEV SA
MÈRE.
HONNESTE HOMME GVILLe DE SA MAISON THESAVRIER.
JEHAN AVBERT MA FAICTE.

Le cimetière est vaste; on n’y voit point d’ifs, comme le surnom de la paroisse pourrait le faire supposer et comme on en voit fréquemment. Cette paroisse dépendait, au spirituel, du doyenné du Mesnil-Mauger, et au civil, de l’élection de Pont-l’Êvêque, sergenterie de St-Julien-le-Faucon. Elle renfermait 2 feux privilégiés et 34 taillables, environ 180 habitants.
La Motte, qui s’y trouve réunie, en comptait 130, en tout 310. Le dernier recensement en accuse 354.
Ste.Barbe avait reçu la terre de St-Pierre-des-Ifs et le patronage de l’église de Rabel le Chambellan de Tancarville, qui était seigneur de tout le pays entre Mézidon et le Mesnil-Eudes.
Je ne pense pas qu’il existe de manoir ayant appartenu aux moines- ils avaient fait leur principal établissement à la Motte.
Divers gentilshommes ont habité dans les limites de la paroisse de St-Pierre-des-Ifs.
Louis du Vivier, escuier, sieur des Vastines, garde-du corps de S.A.R. Monsieur le Duc d’Orléans, frère unique du Roi (1679).
Le Vivier est indiqué sur la Carte de Cassini, ainsi que St-Mars.
St-Mars est un fief que je trouve, au XVIIe siècle et jusqu’à la fin du XVIIIe, dans les mains d’une branche de la famille Lambert d’Herbigny.
Suivant traité de mariage du 19 décembre 1645, messire Pierre Lambert, chevalier, seigneur de St-Mars, fils de feu Monsieur Me François Lambert, écuyer, vivant conseiller du Roi en ses conseils et lieutenant civil et criminel de Monsieur le bailli de Rouen en la vicomté d’Auge, et de feue noble dame Jeanne Amidieu, épousa damoiselle Angélique de Montgommery, fille de feu haut et puissant seigneur, messire Gabriel, comte de Montgommery, chevalier des ordres du Roi et de haute et puissante dame Aimée de Chastenay, dame et comtesse de Montgommery et de Bourgeauville.
J’ai eu dans les mains des lettres de cette dame, dont le cachet était écartelé avec trois fleurs de lis dans chaque quartier.
Trois enfants sortirent de cette union. Le second, Gabriel Lambert, écuyer, sieur de St-Mars, épousa, suivant contrat du 24 septembre 1683, damoiselle Françoise de Borel, fille de feu Monsieur Me Jean de Borel, vivant écuyer, sieur de Manerbe, conseiller du Roi, lieutenant-général civil et criminel de M. le bailli de Rouen en la vicomté d’Auge.
Je trouve encore Pierre Lambert, écuyer, sieur de St-Mars, qui était, je pense, le fils des deux précédents. Il eut pour femme noble dame Marie-Benoiste Gouhier, veuve en 1772, suivant des pièces de procédure dirigée par elle contre M. de Bardouïl de Soyeuse, son beau-frère.

38 -LA MOTTE EN AUGE
rattachée à Saint-Pierre-des-Ifs le 21-02-1841.

Election de Pont l’Evêque sergenterie de St Julien le Faucon
25 feux taillables

Patronage :

XIVe, XVIe et XVIIIe : Prior Ste Barbare

Sous l’invocation de St Michel

Curés:
Gervais 1764
de Gandelas 1774
Trinité 1785/1789

N. curé de la Motte : de gueules à un calice d’or (d’Hozier 334)

Insinuations:
L’église de la Motte est détruite et la paroisse réunie à celle de St Pierre des Ifs. La cloche dont l’inscription est intéressante se trouve dans le clocher de cette dernière église.
Une habitation moderne sans aucun intérêt a remplacé le prieuré.
Je serai disposé à voir l’origine de la paroisse de la Motte dans la vente faite par Nicolas Le Roux en 1221, à Nicolas de La Motte de toute la terre qu’il tenait de son père dans le fief Osmond Roux paroisse de St Pierre de Hys à charge d’une rente pour entretenir le luminaire de l’église de Hys le jour de la fête de la purification.

Ni Montfaut ni les élus de Lisieux ne font mention de familles nobles résidant à La Motte en Auge et comme un très grand nombre de fiefs a porté ce nom, il est difficile de faire avec certitude une attribution relative à celui-ci.

Est-ce de notre fief qu’était seigneur un Le Chevalier seigneur de La Motte qui maria sa fille Philippe en 1456 à Gilles de Nollent (de St Contest) seigneur d’Eschaufour en Auge ? d’où sortirent 2 fils et 2 filles ? (Lachesnaye Tome XI -Vr Nollent)

Est-ce également ce fief que possédait Esmes Labbey, seigneur de La Motte demeurant à Hotot, fils de François Labbey qui fit bâtir en 1577 le château de la Roque ? (Lachesnaye Tome VIII p342 et suivantes)

La seule famille que je trouve avec certitude avoir possédé la terre de La Motte ou au moins d’être qualifiée de seigneur de la Motte est la famille de Bréard, seigneurs de La Motte et des Isles, élection de Pont l’Evêque, à laquelle Chevillard donne des armories : écartelé au 1er et 4e d’azur aux besants d’or et au 2e et 3e d’argent à une moucheture de sable.

La cloche de La Motte maintenant dans le clocher de St Pierre des Ifs, qui est datée de 16O7, porte le nom de Pierre Bréard, écuyer et de Damoiselle Catherine de Grieu, sa mère.

Une sentence du Vicomte d’Auge du 18 juillet 1667, mentionne Jacques Bréard, écuyer, sieur de La Motte.

Pierre et Guillaume Bréard à Fouquarville sergenterie de Ste Mère Eglise, élection de Carentan, furent imposés à la taille par Montfaut en 1463

Il a dû exister autrefois à La Motte une maladrerie car on lit dans un titre de 1450 la mention suivante :
… un quemin tendant du hamel es osoutz à la maladrerie de la Motte.

Religiosi archidiaconatus de Algia – Prior de Mota
Le patronage en appartenait au prieur et religieux de Ste Barbe en Auge qui possédait aussi la baronnie de La Motte.

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Notes de M. Charles Vasseur.

La paroisse de La Motte est réunie à celle de St-Pierre des-Ifs.
L’église, entièrement détruite, avait rang de prieuré et était à la nomination du prieur de Ste-Barbe. Elle avait
pour patron saint Michel et se trouvait comprise dans le doyenné de Mesnil-Manger, le plus considérable de tout
l’évêché de Lisieux. Sa population n’était pas nombreuse: au XVIIIe siècle, elle ne se composait que de 26 feux, dont
1 privilégié : environ 130 habitants.
La seigneurie de La Motte, qui fut même qualifiée de baronnie, appartenait dès le XIIe siècle aux religieux de Ste-Barbe. Cependant on trouve, au XVIIIe siècle, plusieurs membres de la famille Bréard prenant le titre de seigneurs de la Motte. Le nom de l’un d’eux, Pierre Bréard, figure sur la cloche de l’église, datée de 1607, transportée à St Pierre-des-Ifs. Son fils ou petit-fils, Jacques Bréard, escuyer, seigneur de la Motte, est mentionné dans une sentence du vicomte d’Auge, du 18 juillet 1667. Cette famille paraît être originaire de la Basse-Normandie. Pierre et Guillaume
Bréard furent trouvés par Montfaut, en 1463, à Foncarville, sergenterie de Ste-Mère-Église, élection de Carentan.

– Fonds STURLER :
45 E Saint-Pierre-des-Ifs mai 69
église ext 1 pellicule.
int choeur 1 pellicule.

SAINT PIERRE AZIF



NOTES sur Saint-Pierre-Azif – 14645

Ecclesia S. Petri des id ( ?) – S. Petrus ad Ifs – S. Pierre Adifs –S. pierre des Ifs – S.Pierre Alix

1 – Manoir de Saint-Pierre-Azif
2 – Bibliographie.
3 – Pièces Justificatives.
4 – Archives ShL.

1 – Manoir de Saint-Pierre-Azif:

Visite de la Ferme du Manoir avec Monsieur Jean PAUL le mardi 6 avril 1993. Monsieur DUPRE, exploitant, Maire de Saint-Pierre-Azif et Madame.

Site très intéressant en contre bas de l’église – orientation non canonique – avec maison d’habitation sur une motte d’environ 50 à 60 m. approximativement circulaire, entourée de douves profondes et d’une haute contrevallation.

Au dessous, entre cette motte et le ruisseau de Teauville, ensemble de deux mottes ovalaires parallèle au cours d’eau, la plus petite semble-t-il vers l’Est.

La maison d’habitation, basse, avec surcroît, comporte dix travées et ne possède qu’une cheminée sur le pignon Sud-Ouest. La toiture est à quatre versants avec lucarnes. Le pan de bois avec ses écharpes triples, obliques et ses chevrons entrecroisés ne doit pas remonter au-delà de l’extrême fin du XVIIe siècle ou aux premières années du siècle suivant.

La basse-cour est entourée sur deux côtés d’importants bâtiments agricoles dont certains sont en grande partie en calcaire cénomanien avec de place en place des éléments d’oolithe ou de calcaire à grain fin dont certains ont subi l’action du feu. D’autres bâtiments sont en bois, l’emploi des pièces des récupération est très important et si sur le soubassement de pierre de taille mal maçonné on remarque de courts contreforts mal jointoyés et de place en place des harpes faites de gros blocs de marne équarris, ils ne sont pas en conjonction avec le pan de bois qu’ils supportent.

Quelques rares éléments de la charpente peuvent remonter au XVIe siècle et le grand bâtiment avec ses ouvertures en anse de panier, ses oculus horizontaux, ne paraît pas antérieur au XVIIe siècle.

Selon une charte confirmée par Guillaume le Conquérant, le domaine de Saint-Pierre-Azif, fut donné par A. de Poussy, vers 1080/1082 à l’abbaye de Saint-Etienne-de-Caen. Dans l’inventaire du fonds de Saint-Etienne de Caen, René-Norbert SAUVAGE ne signale que deux documents du XVIe siècle concernant ce domaine (cf René-Norbert SAUVAGE.- Le fonds de l’abbaye Saint-Etienne de Caen aux Archives du Calvados, Thèse complémentaire pour le doctorat, Caen, Delesques, 1911, in-4°, 59 p.), mais sans doute en existe-t-il d’autres mentions dans les innombrables comptes de cette abbaye.

Le Val-Tellier

M. LORENZO ?
Maison orientation NE-SO, à 7 travées avec vers le NE allongement en brique XIXe siècle.
Surcroît garni de quelques croix de Saint-André.
Sommiers ancrés sur les 3 travées vers l Cheminée entre 2e et 3e travée.
Une seule petite fenêtre en arrière
Couverture en chaume.

La Fosse-Michel

A proximité de la route, petite chaumière bardée d’ardoise. Maison basse, mixte (?), à trois zones: deux « aîtres » d’habitation et une de travail. Portes jumelées ayant conservé leurs impostes vitrées début XIXe siècle d’esprit Directoire. Massif de cheminées adossées (?)

2 – Bibliographie:

BODIN Pierre Docteur : Les litres seigneuriales du Calvados, supplément au BSHL n°54 ou Litres Calvados.Doc

Abbé BRUNET, « Notice sur l’origine des tableaux flamands de l’Eglise de Saint-Pierre-Azif », BSHL, N° 18, 1910, pp. 5-12

CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados réédition Floch, tome IV, page 54.

DUMONT René, La prairie trop naturelle du Pays d’Auge septentrional dans Voyage en France d’un agronome, Paris, 1954, Ed. Médicis, s.d. (1956), 485 p. pp. 389-406
ANNEBAULT, BONNEBOSQ, SAINT-VAAST-en-AUGE, – Saint-Pierre-Azif – fromages (Livarot, Camembert, Pont-l’Evêque), beurre, rouissage, Calvados, eau-de-vie, cidre, mesures, Foire aux melons à Dives, le 9 septembre – pommé – marmelade ? – Teurt Goul (Teurgoulle) gatte – béleron (40 à 50 brocs), broc (15 litres) – cf. PA19NO

Editions FLOHIC : Le Patrimoine des communes du Calvados page 745,

Dr. Jean FOURNEE, « Remarques sur le culte et l’iconographie de saint Nicolas en Normandie. A propos des statues de saint Nicolas à Beaumont-en-¬Auge, Saint-André-d’Hébertot et Saint-Pierre-Azif », AAN, 145, 1987 (1988), pp. 97-102

Dr Jean FOURNEE, « L’Eglise de Saint-Pierre-Azif », AAN., 145, 1987 (1988), pp. 34-35

Paul LE CACHEUX, Actes de la chancellerie d’Henri VI concernant la Normandie sous la domination anglaise (1422-1435), Rouen-Paris, Lestringant-Picard, 1907, 2 vol., In-8°; Saint-Pierre-Azif, II, 368

Jannie MAYER, Ministère de la Culture et de la Communication Direction du Patrimoine. Catalogue des Plans et Dessins des Archives de la Commission des Monuments Historiques – Tome I, Basse-Normandie: Calvados, Manche et Orne. Introduction de Françoise Berce, Caen, Lafond, 1980, 167 x 250, VII, 367 p., ill. couv. ill.; Domaine du Thenney.

PANNIER Arthème : voir Archives SHL, NE12, 2e carton.

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT

St.Pierre-Azif, Sanctus Petrus de Hys, Sanctus Petrus de Id, Sanctus Petrus ad Ifs.
L’église de St.Pierre-Azif, située à plus d’un kilomètre de la route de Trouville à Dives, s’élève sur un coteau.
Elle appartient à deux époques distinctes (Notes de M. Pannier).
La nef date de la fin du XVe. siècle ou du commencement du XVIe. Elle est éclairée par huit fenêtres flamboyantes.
Du côté du nord, ces fenêtres sont divisées par un seul meneau; celles du midi, beaucoup plus larges, sont partagées en plusieurs baies. Les murs latéraux, sur lesquels on remarque les vestiges d’une litre funèbre, sont soutenus par des contreforts.
Le portail occidental présente une large surface. Les contreforts placés sur les angles sont surmontés d’un lion. La porte à linteau a conservé son trumeau, surmonté d’une niche où est renfermée la statue de saint Nicolas, portant la date de 1686. Une haute tour carrée, en pierre, s’élève en avant-corps ; elle est percée, à différentes hauteurs, de petites ouvertures carrées et terminée par un petit toit en charpente, recouvert en ardoise.
Le choeur remonte au XIIe. siècle. Les murs en sont flanqués de contreforts plats. Du côté du nord, les fenêtres ont conservé leur forme primitive ; très-étroites à l’extérieur, elles sont très-ébrasées à l’intérieur et bordées d’un tore. Les fenêtres du midi sont dans le style ogival de la dernière époque ; elles ont été refaites lors de la construction de la nef. Le choeur est terminé par un chevet droit, autrefois percé d’une longue fenêtre romane garnie d’un tore.
Une sacristie, flanquée de contreforts, a été élevée, au XVIIe. siècle, contre le mur septentrional du choeur.
A l’intérieur, le choeur est formé de deux travées. Il est voûté en pierre avec arceaux et arcs-doubleaux dont les extrémités portent sur des chapiteaux ornés de feuilles d’eau, parmi lesquelles on remarque des feuilles de sagittaire.
La voûte de la nef est en merrain, avec entraits et poinçons.
On voit, dans la nef, une belle statue (du XIVe. siècle), élevée sur un tombeau. Sa tête est appuyée sur on oreiller tenu par deux anges qui ont été mutilés; ses mains sont jointes; ses pieds reposent sur un lion (V. la page suivante).
Quelques fenêtres offrent de beaux fragments de vitraux.
L’une de ces verrières a été donnée par M. de Grente. En voici l’inscription :

M cinq cens lxvi (1566) noble
Seigneur de Grente escuier. Sr. doe. ceste vistre
Pierre Azif a doc

Sur ce vitrail est peint un écusson.
L’autre vitrail a été donné par un prêtre nommé Lien. Il porte l’inscription suivante :

M cinq cens quatre
dix neuf (1599) ceste vistre
..onnée par maistre
Lion pbre demeurant
…. Priez Dieu pour lui

Au-dessus de cette inscription est représenté un prêtre, en surplis ; il a les mains jointes et suppliantes.
L’église de St.Pierre-Azif possède des tableaux remarquables de l’École flamande.
Le seigneur nommait à la cure au XIVe. siècle ; c’était alors Johannes de Passeyo, d’après le Pouillé édité par MM. Le Prévost et de Formeville.
D’après M. l’abbé De La Rue (notes manuscrites), Pierre de Hys figure, comme témoin, avec Guillaume de Malesmains, Guillaume Martel et Vincent de Val-Richer, dans une charte de 1277, pour l’abbaye de SL-Wandrille. L’abbé De La Rue constate que la commune de St.-Pierre-Azif est appelée His dans le registre de Philippe-Auguste, et que sous ce prince elle appartenait à la famille de His. De là la dénomination de
St.Pierre-aux-His, et par corruption St.Pierre-Azif.

SAINT-PIERRE-AZIF. — A 2 kil. environ au N.-O. de l’église se trouve le hameau du « Petit Castel », dont le nom rappelle l’existence probable d’une enceinte retranchée (9).
(9) Carte E. M., Caen, N.-E.

3 – Pièces Justificatives:

La prébende de Saint-Pierre-Adzifs consistait en un fief de haute justice sis à la Pommeraye.

Labbey de La Roque, Pierre Élie Marie
Recherche faite en 1540, par les élus de Lisieux des nobles de leur élection…
SAINT-PIERRE-AZIFS.
220. Marin , Jean, Guillaume, Charles et Jacques, dits d’Auge , Srs. de Coursy et de Gonnoville, demeurants en ladite parroisse , ont dit être descendus de noblesse, et à cette fin ont baillé leur généalogie, commençante à Richard d’Auge, l’un de leurs prédécesseurs , personne noble, vivant en 1376, et ont dit fournir leur descente depuis Durand d’Auge, leur bisayeul, qui épousa damoiselle Marguerite d’Ouville, dame du fief de Belleau ; joûte les lettres et écritures par eux produites, dont la copie est demurée au greffe ; la première desquelles , datée de l’an 1412 , est sur le nom de Durand d’Auge. Voy. le n°. 186.

1412, 6 septembre – Saint-Pierre-Azif
Information de Benoît Le Coutelier, vicomte d’Auge, sur la diminution de valeur de la fiefferme qui fut Guillaume et Jean Espec, sise à Vauville, tenue maintenant par Jean Grente, écuyer, qui désire l’abandonner, les mortalités l’ayant dépeuplée.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 6, p. 93
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVIII, fasc. 3-4, 1969, p. 36.

-1754 – Archives SHL.1F414:
9 juin 1754 : Pierre Henry, laboureur, et Catherine Dufey¬ son épouse du Fournet, Pierre et Olivier Igou fils du précédent ¬demeurant à St Pierre Azif vendent à Jean Poullain de St Jacques¬ une rente foncière de 40 livres.

An IV, 9 thermidor (1796, 26 juillet) – Beaumont-en-Auge
Procès-verbaux des visites des moulins du canton de Beaumont-en-Auge:
Beaumont: Le Sueur, meunier
Pierre Azif: Jean Pierre Le Houx, meunier
Etienne: Moriniere, meunier
Cloud: vve Hébert
Bourgeauville: André Le Houx
Annebault: ?, meunier
Darnetal: Chrétien, fait valoir
Glanville: C Chrétien, deux meules
= A.D. Calvados – L Administration IV Police 41

4 – Archives ShL:

Carnets de Charles Vasseur : « Doyenné de Beaumont »

Voir :
Montfaut 26
Recherches des nobles de Lisieux p.85 à 94
Chevillard 7
Basnage I p.300, 301
Congrès archéologique 1848 p. 36 et 37

Election de Pont l’Evêque, sergenterie de Beaumont
5 feux privilégiés – 80 feux taillables
Sous l’invocation de St Pierre

Patronage:
14e Johannes de Passeyo
16e Prebendarius loci
18e id

Curés:
Ameline 1764
Galopin 1768/1787

St Pierre Azif : la dîme est perçue par le chanoine de Lisieux qui est patron, sauf un trait (?) qui appartient à l’Abbaye de Beaumont.

Curé : Robert Ameline qui a la portion congrue 300 livres en 1751

Insinuations.
Description de l’Eglise de A. Pannier.

St Pierre Azif : – Statue en pierre qui paraît du 13e siècle, fort curieuse pour le costume qu’elle porte (séance tenue à Falaise le 29 janvier 1847 – Bulletin monumental Tome XIII p.162, 162)
Dessin de la statue.
Vitraux sur lesquels on lit en caractères gothiques :
1566 Rogier Jehan de Gerèse, escuyer, seigneur de St Pierre Azif a donné cette vitre …..q. cens quatre dix neuf ceste vitre donnée par Maistre Lion, prêtre desservant … …Dieu pour lui.

Lepecq de la Cloture – Observations sur les maladies épidémiques – Paris 1776 – 3 volumes in 4° reliure veau plein – exemplaire portant la marque Ex libris Petri Lupec (Catalogue de livres …sur la Normandie …de Me Ve Le Gost-Clérisse – Caen n°1 p.20 art 249)

Archives SHL. Fonds 25 F LEMETAYER-DESPLANCHES : 1er classeur :
I B 2 : lettre de LM sur la défense de qui aurait applaudi des propos contre Napoléon. Condamnations à six mois de prison et 500f d’amende pour l’un et quinze jours de prison pour l’autre. Indulgence due au certificat du maire de St Pierre (26-07-1854)