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BOUDIN-DESVERGEES (PLACE)


Vue de gauche, image Géoportail Lisieux 1930 – Vue de droite, A.D Cadastre 1825 .

Cette portion de quartier est profondément modifiée lors de la reconstruction après les bombardements de juin 1944. Les deux îlots de maisons compris entre la rue d’Orbiquet, l’avenue Victor Hugo, la place Boudin-Desvergées (ancienne place Marché au Beurre) et la porte d’Orbec ont disparu. La rue au Char est prolongée jusqu’à l’ancienne église Sain-Jacques, l’avenue Victor Hugo jusqu’à  la porte d’Orbec. Les rue d’Orbiquet, du Marché aux Bœufs sont supprimées. Idem pour la rue d’Ouville, partie Est. La rue du Mouton Blanc devient la rue d’Ouville. La Halle au Beurre ne sera pas reconstruite.

HISTORIQUE:

– Les textes des noms de rues proviennent du: Dictionnaire historique et étymologique des noms de rues et lieux-dits anciens et modernes de Lisieux, Société Historique de Lisieux, 4e édition revue, corrigée et augmentée, 2024 (inédite) Dominique Fournier. DRL.
Voir Sources des abréviations.
– Les photos sont extraites  de la Collection de cartes postales de la ShL. Cliquez dessus  pour les agrandir.

Boudin-Desvergées (place) : place Boudin-Desvergées 1932 FEL, place Boudin Desvergées 1937 PLL, place Boudin-Desvergées 1939 AL, 1939 GIL, place Boudin Desvignes [sic] 1944 PA, place Boudin Desvergées 1995 PVLPA, place Boudin Desvergees 2019 LVL. — Cette place, située à l’extrémité sud des Boucheries (avenue Victor-Hugo) et de la rue au Char, à l’ouest de l’ancien cimetière de l’église Saint-Jacques, existe déjà à l’époque médiévale; à proximité se trouvent les étals de cordonniers LXM. Au 18e siècle, elle a pour nom la place du Crochet [→], où l’on pesait différentes denrées provenant des marchés avoisinants; elle porta aussi le nom de Marché aux Veaux à cette époque. L’ancien cimetière désaffecté ayant fait place au Marché aux Bœufs au début du 19e siècle, la place devient place du Marché aux Bœufs, puis place du Marché au Beurre après la construction de la Halle au Beurre en 1879. Elle prend le nom de place Boudin-Desvergées en 1929 ou 1930, à la suite d’un important legs d’un membre féminin de la famille du même nom, en faveur des pauvres de Lisieux.
☞ Nom de famille attesté à Lisieux à partir du 19e siècle : un Boudin-Desvergées père, industriel lexovien, était juge au Tribunal de Commerce de Lisieux en 1842. — Le 3 octobre 1848, Pierre-Jacques Nicolas Boudin-Desvergées devient le premier adjoint du nouveau maire Victor Godefroy, mais démissionne le 26 octobre SL; il est remplacé par François-Léopold Fauque. — Un Boudin-Desvergées était fabricant de toiles à Lisieux en 1876 et 1879 [ALPE]; sa manufacture était située rue Olivier (actuelle rue du Maréchal Foch), prolongement de la rue au Char qui aboutissait à la place du Marché aux Bœufs. — Une demoiselle Boudin-Desvergées habitait en 1921 au n° 19, rue Olivier. — En 1939, E. Boudin-Desvergées était le maire de Meulles, dans le canton d’Orbec.

Crochet (place du) : la coutume du Croquet [graphie partiellement normalisée] 1390 ARTL, au marchié au croquet 1391 RGG 138 § 286, la coustume du crocquet 1433 CCL, la place ou siet de present le marchié du croquet 1451 NHL 17, au marchié du croquet 1454 NHL 19, le croquet 1659 REL, place du Crocquet s.d. RL, place du Crochet ~1770 LSL, Place du Crochet 1785 PVFL. — Nom primitif de la place Boudin-Desvergées. Ancienne place de marché, où l’on vendait diverses marchandises au poids (fil, laine, lin, chanvre, suif, cuirs, etc.). Les pesées étaient faites en suspendant les denrées au crochet (ancien normand croket, croquet) d’une balance romaine. La référence était le Poids du Roi, ou Poids Public, à l’extrémité sud des Boucheries (place Victor Hugo). Les droits en revenaient bien sûr à l’évêque : le Coustumier antien de M. l’Evesque [CLL, tableau 1] mentionne, pour l’année 1433, la coustume du crocquet. On la trouve encore mentionnée en 1659 : la Coutume des poids et graisses et du croquet, affermée… 520 livres [REL].
☞ Le mot crochet (forde dialectale normano-picarde croquet, etc.) est un dérivé de croc < gallo-germanique °crocu < francique °krōk- [→ la Croche].

Marché aux Bœufs (place du) : marché aux Bœufs 1818 PAV, [le] Marché aux Bœufs 1824 DAL, Marché aux Bœufs 1820 AVL, place du Marché aux Bœufs 1826 CN, Place du Marché aux Bœufs 1845 PDD, Marché-aux-Bœufs 1831 LP, M. aux Bœufs 1847 PGJ, place du Marché-aux-Bœufs 1867 SMC, Place du Marché aux Bœufs 1869 PVLCa, Marché-aux-Bœufs 1876 ALPE, place du Marché-aux-Bœufs 1879 ALPE. — Marché créé à l’emplacement de l’ancien cimetière de la paroisse Saint-Jacques désaffecté en 1784 et vendu comme bien national en 1794. Les terres du cimetière étaient retenues par un mur de soutènement qui fut démoli à la fin du 18e siècle. Le terrain fut racheté par la ville en 1810 pour 6000 francs, et l’on y installa un marché aux bestiaux. On y construisit en 1879 une Halle au Beurre, et l’endroit devint alors la place du Marché au Beurre. Après avoir été de le dépôt de la Gare Routière après la Seconde Guerre mondiale, il est devenu le parking de l’Espace Victor Hugo, autrement dit la place Boudin-Desvergées.

Marché au Beurre (place du) : Place du Marché au Beurre ~1882 PVLB, Pl. du Marché au Beurre 1896 NPLM, place du Marché au Beurre 1899 PVLC, place du Marché-au-Beurre 1899 AAL, 1912 AAL, Place et Halle du marché au beurre ~1910 Cp, place du Marché-au-Beurre 1921 AL, 1929, 1930 GFMR, 1933 SCL. — Ancienne place du Crochet, actuellement place Boudin-Desvergées (ce dernier nom lui fut donné vers 1929 ou 1930; la dernière attestation ci-dessus est un archaïsme). Emplacement de la Halle au beurre, construite en 1879.

Cuir Vert (rue du) : rue du Cuir Vert ~1770 LSL, Rue du Cuir Vert 1785 PVFL. — Petite rue qui longeait en biais l’ancien cimetière de l’église Saint-Jacques (emplacement actuel du parking de l’Espace Victor Hugo, ancienne Gare Routière) pour relier la place du Crochet (place Boudin-Desvergées) à la rue du Mouton Blanc (actuelle rue d’Ouville). Elle communiquait à la place du Crochet par un un escalier.

Chemin qui tend aux halles.

Halles (chemin qui tend aux) : [le] chemin qui tend aux halles 1391 RGG 138 § 286. — Ancienne appellation de la rue d’Orbiquet, voie aujourd’hui disparue de la paroisse Saint-Jacques. Elle correspond plus ou moins au tracé du côté ouest de la place Boudin-Desvergées, et reliait la rue d’Ouville à celle des Boucheries, où se trouvait la Halle aux toiles [→].

Marché au Beurre (rue du) : rue du Marché-au-Beurre 1899 AAL, 1912 AAL, 1921 AL, 1939 AL. — Nom donné à la fin du 19e siècle à la rue du Marché aux bœufs (ancienne rue Porte d’Orbec) après la construction de la Halle au beurre (1879) à l’emplacement de l’ancien Marché aux bœufs (aujourd’hui place Boudin-Desvergées).

Marché aux Veaux : Marché aux Veaux ~1770 LSL. — Nom alternatif de la place du Crochet (aujourd’hui place Boudin-Desvergées) à la fin du 18e siècle.

Place du Marché aux Bœuf. A gauche, vue depuis la rue au Char, à droite, depuis la Porte d’Orbec.

Rue du Marché aux Bœufs

Marché aux Bœufs (rue du) : rue du Marché aux Bœufs 1826 CN, rue du Marché-aux-Bœufs 1876, 1879 ALPE, rue du marché-aux-Bœufs ~1900 Cp. — Rue initialement nommée rue Porte d’Orbec, reliant la Porte d’Orbec au Marché aux Bœufs; elle fut rebaptisée rue du Marché aux Bœufs au cours du 19e siècle, puis rue du Marché au Beurre à la fin du siècle. Elle correspond partiellement à la place Boudin-Desvergées (ancienne place du Crochet, puis Marché aux Veaux).

Porte d’Orbec (rue) : rue Porte d’Orbec ~1770 LSL, rue Porte dorbec 1818 PAV. — Ancienne appellation de la voie menant de la porte d’Orbec au Marché aux Bœufs (ancien cimetière Saint-Jacques, à présent parking de l’Espace Victor Hugo), correspondant partiellement à la place Boudin-Desvergées (ancienne place du Crochet); elle fut par la suite appelée rue du Marché aux Bœufs, puis rue du marché au Beurre.

Extrait du Bulletin de la Société historique de Lisieux.

Année 1874, n° 5.

Rue Tour du Crochet

Du Tour du Crochet (rue) : En 1785, la rue allant de la rue aux Fèvres à place du Crochet.

Histoire de Lisieux : ville, diocèse et arrondissement. Tome 2 – M. Louis Du Bois
– La Place du Marché-aux-Boeufs. Après l’enlèvement des ossemens et des terres du cimetière Saint-Jacques, qui s’élevait fort au-dessus du sol adjacent, la ville acheta ce terrein pour six mille francs le 9 auguste 1810 et y plaça le marché aux boeufs.
– Fontaines: Sur le marché aux Boeufs, reconstruite en 1769, en vertu d’une délibération de la ville datée du 26 octobre 1768, autorisée par arrêt du conseil du 9 janvier 1769, puis rebâtie de nouveau en 1809.

– Le Marché du Croquet, l’un des plus importants de la cité, se tenait en face du cimetière Saint-Jacques, sur une place qui portait le nom de Place du Croquet et que l’on désignait encore en 1785 sous celui de Place du Crochet. Cette place avait pour limites : d’un coté, le mur de soutènement des terres du cimetière, desquelles le niveau était alors surélevé d’environ quatre mètres (1) ; en face, le côté ouest de la place du Marché-aux-Boeufs ; d’un bout, le perron de l’église Saint-Jacques, et d’autre bout, l’entrée de la rue du Marché-aux-Boeufs , à sa jonction avec la rue d’Ouville.
La situation de ce marché est clairement déterminée dans une sentence du 21 juin 1451 (f° 45), où l’on parle de « la rue « tendant de la porte d’Orbec à la rue Cadot (rue au Char), en passant parmy la place où siet de présent le marchiè du Croquet, »
Les marchandises mises en vente sur le Marché du Croquet étaient le lin, le chanvre, le fil, la laine en suint, la laine filée, le saindoux, les peaux vertes, les cuirs, le beurre, le fromage, etc.
Presque toutes ces marchandises étaient vendues au poids et pesées au moyen de balances à bras inégaux, appelées plommées.
Au bras le plus court était suspendue, au moyen d’un crochet (en idiome normand croquet), la marchandise à livrer.
Delà, parait-il, la dénomination de Marché du Croquet.
(1) Ce mur a été démoli à la fin du siècle dernier; il maintenait à un niveau supérieur les terres du cimetière, non-seulement à l’ouest du coté de la place, mais encore au sud du côté d’une rue dite la rue du Cuir Verd, dont l’emplacement est occupé aujourd’hui par une partie de la place du Marché-aux-Boeufs ; et à l’est, du côté d’une autre rue, dite la rue du Mouton Blanc. — A l’angle sud-ouest de ce mur, au bas de la rue du Cuir Verd, était pratiqué un escalier par lequel on montait au cimetière.

Carnets Moisy – Médiathèque de Lisieux MS 163.
Etienne Deville.
– Sur un plan de quartier de la Porte d’Orbec, à l’époque de la Révolution, on y voit tout d’abord l’Eglise Saint-Jacques avec son perron, sous lequel existaient, autrefois, des caves dont j’ai trouvé la mention dans un acte de 1541; l’église est encore, enclavée dans son cimetière…. La rue de l’Egalité, actuellement rue Saint-Jacques se termine par un mur droit prolongeant le bâtiment du presbytère jusqu’à l’église, tout en servant de clôture au jardin du chanoine théologal curé de Saint-Jacques. Un autre mur longeait l’église en montant la rue aboutissant au portail nord.
Du côté du midi (sud), se trouvait le cimetière, supprimé en 1784, racheté par la ville en 1810, sur l’emplacement duquel fut percée une voie longeant l’église et construite la Halle au Beurre, en 1855. Ces modifications ont fait disparaître l’ancienne rue du Cuir-Vert dont il ne reste que l’amorce, et les travaux d’alignement ont amené la destruction d’un charmant manoir, le manoir de GRIEU, dont la cour intérieure était décoré de bois sculptés très curieux qui achèvent de pourrir dans la cour du manoir Carrey.
Dans la rue du Cuir-Vert habitaient, en 1772, les frères Pierre et Paul Neuville, toiliers.
Antérieurement au XVII° siècle, le cimetière Saint-Jacques comprenait tout l’espace compris entre l’église et la rue de la Vache, rue d’Ouville actuellement (NDLR: avant 1944).

– Porte d’Orbec. Le plan en question nous montre un aspect de cette porte qui se composait de deux demi-tours engagées dans la maçonnerie des murailles. L’espace compris entre les tours, formant porte, était plus étroit que la rue dans laquelle il donnait accès.

– Le  février 1847, on a découvert, sous la première marche du petit perron de l’église Saint-Jacques, du côté de la rue du Baille, un tombeau antique renfermant un squelette. Ce tombeau était long de cinq pieds et demi, construit en pierres de calcaires brutes, apposées les unes contre les autres sans maçonnerie, et recouvert de pierres plus larges et de même nature.
Le sujet qu’il renfermait était déposé sans cercueil, à en juger par le peu de longueur du tombeau, et surtout par le point où reposait la tête, située entre deux pierres plus rapprochées que les autres. On a trouvé aucun linge ni aucun objet pouvant mettre sur la voie d’une si singulière sépulture. Le squelette, à en juger par la dimension et la disposition organique des os est celui d’un jeune homme de 18 à 20 ans. Ce tombeau peut remonter au XV° siècle.

MONUMENTS:

Dominique Fournier. DRL

Ancienne église St-Jacques aujourd’hui Espace St-Jacques.

Saint-Jacques (église) : ecclesiam Sancti Jacobi Lexoviensis 1293 CEL, [le] moustier de Saint Jaque de Lisieux 1390 RGG 34 § 31, leglise Saint Jacque de Lisieux 1391 RGG 150 § 318, l’eglise St Jacques 1562 RCM, ladicte eglise St Jacques 1638 ROL, S. Iacques 1754 CTTM, St Jacques de Lisieux 1762 DMML, Saint Jacques 1785 PVFL, Eglise St Jacques 1818 PAV, St Jacques 1820 AVL, 1825 CN, Eglise St Jacques 1845 PDD, Eglise St. Jacques 1869 PVLCa, Eglise St Jacques ~1882 PVLB, Egse St Jacques 1896 NPLM, Eglise Saint-Jacques 1904 PVL, 1927 PLBM, Eglise St Jacques 1944 PA, Eglise Saint-Jacques 1972 PCN, Église Saint Jacques 1991 PTT, Eglise St Jacques 1995 PVLPA, Eglise St-Jacques 2001 PVAN, Église Saint-Jacques 2004 PTT. — Construite à l’emplacement d’une plus ancienne chapelle Saint-Maur (attestée en 1030), la première église Saint-Jacques, de la paroisse homonyme,  en représente l’agrandissement effectué vers 1112. L’édifice actuel fut construit d’un seul jet à partir de 1496 par l’architecte Guillaume de Samaison, et dédié à saint Jacques le Majeur le 1er juin 1540 [HEL I dlxj], sous l’épiscopat de Jean IV Leveneur. Très endommagée lors des bombardements de 1944, elle est maintenant désaffectée, et abrite des expositions municipales temporaires

Halle au Beurre : Halle au beurre ~1882 PVLB, Halle au Beurre 1896 NPLM, 1899 PVLC, 1904 PVL, Place et Halle du marché au beurre ~1910 Cp, la Halle au Beurre 1912 Cp, 1929 GFMR, Marché Couvert ~1938 PCL. — La halle au beurre fut édifiée en 1879, sur le site de l’ancien Marché aux bœufs, lui-même établi à l’emplacement du cimetière de l’église Saint-Jacques désaffecté en 1784. Sa construction causa la disparition de l’Hôtel de Grieu, comportant de nombreux pans de bois sculptés. La halle était située place du Marché au beurre, non loin de la Halle au fromage (rue des Boucheries, maintenant place Victor Hugo). Les producteurs locaux y apportaient chaque semaine leurs pains de beurre dans des mannes en osier; chaque production était évaluée par les marchands qui en fixaient la cote. Outre le marché au beurre, la halle abrita également des réunions électorales, des manifestations sportives, et même le Grand Bal de la Rosière [2] à l’occasion de l’annuelle Grande Fête du Muguet et de la Rosière dans les années 1920 et 1930.Détruite lors de bombardements de 1944 (à la perverse satisfaction de quelques lexoviens réfractaires à l’architecture métallique), elle fut remplacée par la Gare routière, dont les locaux en béton furent reconvertis au cours des années 1980 pour devenir l’Espace Victor Hugo [→].

Gare Routière : Gare Routière 1972 PCN, 1991 PTT. — La Gare Routière fut construite après la Seconde Guerre mondiale, à l’emplacement de l’ancienne Halle au Beurre (place Boudin-Desvergées); elle représentait le dépôt et le centre administratif des Courriers Normands. Désaffectée dans les années 1980, ses locaux furent reconvertis, et devinrent l’Espace Victor Hugo [→].Marché aux Bœufs (place du) : marché aux Bœufs 1818 PAV, [le] Marché aux Bœufs 1824 DAL, Marché aux Bœufs 1820 AVL, place du Marché aux Bœufs 1826 CN, Place du Marché aux Bœufs 1845 PDD, Marché-aux-Bœufs 1831 LP, M. aux Bœufs 1847 PGJ, place du Marché-aux-Bœufs 1867 SMC, Place du Marché aux Bœufs 1869 PVLCa, Marché-aux-Bœufs 1876 ALPE, place du Marché-aux-Bœufs 1879 ALPE. — Marché créé à l’emplacement de l’ancien cimetière de la paroisse Saint-Jacques désaffecté en 1784 et vendu comme bien national en 1794. Les terres du cimetière étaient retenues par un mur de soutènement qui fut démoli à la fin du 18e siècle. Le terrain fut racheté par la ville en 1810 pour 6000 francs, et l’on y installa un marché aux bestiaux. On y construisit en 1879 une Halle au Beurre, et l’endroit devint alors la place du Marché au Beurre. Après avoir été de le dépôt de la Gare Routière après la Seconde Guerre mondiale, il est devenu le parking de l’Espace Victor Hugo, autrement dit la place Boudin-Desvergées. Gare Routière : Gare Routière 1972 PCN, 1991 PTT. — La Gare Routière fut construite après la Seconde Guerre mondiale, à l’emplacement de l’ancienne Halle au Beurre (place Boudin-Desvergées); elle représentait le dépôt et le centre administratif des Courriers Normands. Désaffectée dans les années 1980, ses locaux furent reconvertis, et devinrent l’Espace Victor Hugo [→].

Hugo (Espace Victor) : Espace Victor Hugo 1995 PVLPA, 1997 PTT, 2001 PVAN. — Établissement municipal à vocation culturelle situé place Boudin-Desvergées, mettant à la disposition de diverses associations lexoviennes des salles de réunion, de conférences et d’exposition. Il fut aménagé dans les années 1980 dans les locaux de la Gare Routière désaffectée, elle-même construite à l’emplacement de l’ancienne Halle au Beurre [→], et doit son nom à sa proximité avec l’avenue Victor Hugo.

Saint-Jacques (fontaine) : a) place du Crochet : la fontaine Saint-Jacques 1685 RC. — b) perron de l’église : la Fontaine de Saint-Jacques de Lisieux s.d. (~1809) ONR, [Fontaine] dite de Saint-Jacques 1854 ONR. — Nom de l’une des anciennes fontaines de Lisieux, initialement située au milieu de la place du Crochet [= place Boudin-Desvergées], puis reconstruite en 1809 au bas du perron de l’église Saint-Jacques [→]. La fontaine initiale existait avant 1490, date à laquelle on la raccorda à la Halle au Blé de l’époque grâce à des tuyaux de plomb [1].

ENTREPRISES – COMMERCES:

Dominique Fournier. DRL.

Marché aux Bœufs (café du) : Café du Marché-aux-Bœufs 1876 ALPE 55a. — Ancien établissement autrefois situé rue du Marché aux Bœufs [→], et tenu à cette date par un certain Olivier. Il n’existait plus en 1921.

Normandie (café de) : Café de Normandie 1901 AAL 165a, 1912 AAL 190b. — Ancien café autrefois situé 1 rue du Marché-au-Beurre (actuelle place Boudin-Desvergées) et 11 rue d’Ouville (actuelle rue du 11 Novembre). Il était tenu en 1901 et 1912 par Auguste Guibon. Cet établissement et les numéros qui lui correspondent ne sont plus attestés en 1921, ce qui semble correspondre à une destruction du bâtiment au cours des années 1910.

Porte d’Orbec (quincaillerie de la) : [Quincaillerie (?)] de la Porte d’Orbec 1909 Cp. — Ancien commerce autrefois situé place du Marché au Beurre (aujourd’hui, place Boudin-Desvergées). S’il s’agit bien de cet établissement, il correspondrait à la quincaillerie Ruel, attestée en 1921 et 1939, 18 place du Marché au Beurre.

Saint-Jacques (librairie) : Librairie Saint-Jacques 1929, 1930 GFMR, 1939 AL 337b. — Ancien établissement autrefois situé 1 rue du Marché-au-Beurre (aujourd’hui place Boudin-Desvergées). Il était tenu en 1929 et 1939 par Paul Mir. Cette enseigne fait évidemment référence à la proximité de l’église Saint-Jacques [→].

Archives ShL:

Fonds Enveloppes.
Enveloppe n° 133 – 2 factures de la Maison Picard H. Catherine du 15 janvier 1906, 6 place du marché au beurre.
Enveloppe n° 256 – Reproduction de Lisieux, place du marché au beurre avant 1945.
Enveloppe n°300B – 18 factures, à en-tête de Victor Dodé – facteur (aux halles).

Communication S.h.L.
(Nov. et déc. 1879, abbé Loir et M. Puchot signalent des découvertes Place du Marché au Beurre ), Communication S.H.Lx., séances de novembre et du 2 décembre 1879, p-v. I, f° 111 r° – 112

Annuaire du Lexovien 1938.
Place Boudin-Desvergées, précédemment place du Marché-au-Beurre. Commence boulevard Emile Demagny (Bd Jeanne d’Arc), finit rue du Marché -au-Beurre n° 2.
N° 17 – Lecesvé, Coiffeur.
N° 06 – Heudier et Picard, épiciers.
N° 12 – Normand, Boucher.
N° 14 – Vilalon, pâtissier.
N° 18 – Ruel, Quaincaillier.
n° 20 – Tessier, Marbrier.  Rue du Marché au Beurre et Angle nord angle de la rue d’Ouville.

Fond Courel – Architecte: archives anciennes.
3S65 – Médecine du travail: place Boudin Desvergées – 1961-1966.

Archives de la Société Coopérative de Lisieux.
CARTON 33: Ilot 10 Divers.
Cottais, Place Boudin Desvergées.
Dinocourt, 50 place Victor Hugo – 4 place Boudin Desvergées.
Ruel, 18 place Boudin Desvergées.
Villalon, 14 rue Boudin Desvergées.
Pesteur, 10 place Boudin Desvergées.
Demierbe, 8-10 place Boudin Desvergées.
Delacroix, place Boudin Desvergées immeuble 6.
Hors périmètre A à J
Desjardins, 19-20 place Boudin Desvergées.

[1] Dingremont 1854.
[2] Une tenue très correcte sera sévèrement exigée, menace une annonce de 1929.

Histoire de la Normandie

François Neveux et Claire Ruelle.

Histoire de la Normandie : de l’ancien duché à la nouvelle région.

La Normandie est l’une des seules régions de France dont on connaisse la date de naissance précise (911). Elle a été fondée par un chef viking, Rollon, le seul qui ait réussi à s’implanter durablement sur le territoire de royaume de France et à y fonder un Etat. De ces origines scandinaves, les Normands ont gardé un esprit d’aventure, qui s’est manifesté avec la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant, puis avec la conquête progressive par des Normands de l’Italie du Sud et de la Sicile (1000-1091). Par la suite, la Normandie s’est parfaitement intégrée dans le royaume de France, surtout lorsqu’elle a été à son tour conquise par Philippe Auguste (1204). Elle a cependant conservé des particularités avec son droit normand, en usage jusqu’en 1789 (et encore aujourd’hui dans les Îles anglo-normandes). Aux XIXe et au XXe siècles, la Normandie se développe sur le plan agricole et industriel. Elle tire les bénéfices de sa proximité avec Paris, dont elle est le débouché sur la mer. Riche de ses stations balnéaires, la Normandie attire les vacanciers, les écrivains et surtout les peintres impressionnistes. Marquée par l’occupation allemande et le débarquement de 1944, la Normandie a été divisée après la guerre en deux régions, heureusement réunifiées en 2015. Cette nouvelle région a marqué plus que d’autres l’histoire de l’Europe. Son histoire millénaire mérite d’être connue et redécouverte par de nombreux lecteurs français et européens.

EDITIONS OUEST-FRANCE

BRIAND (rue Aristide)

A gauche, Cadastre A.D du Calvados – A droite, image originale Géoportail .

HISTORIQUE:

– Les textes des noms de rues proviennent du: Dictionnaire historique et étymologique des noms de rues et lieux-dits anciens et modernes de Lisieux, Société Historique de Lisieux, 4e édition revue, corrigée et augmentée, 2024 (inédite) Dominique Fournier. DRL.
Voir Sources des abréviations.

BRIAND (RUE ARISTIDE) : rue Aristide-Briand 1937 GIL, 1939 AL, rue A Briand ~1938 PCL, rue A. Briand 1944 PA, rue Aristide-Briand 1955 LPDA 91, rue Aristide Briand 1972 PCN, 1982 PTT, 1995 PVLPA, 2001 PVAN, 2004 PTT, 2019 LVL. — Deux anciennes rues ont été regroupées sous ce nom :
a) la rue du Doyen (17e s.), puis successivement cul-de-sac du Doyenné (18e s.) et rue du Patriote (1791), impasse menant de la rue Porte de Paris (haut de la rue Henry Chéron) à l’hôtel du Haut-Doyenné (actuelle École de Musique).
b) la rue du Bailli, qui la prolongeait vers le sud jusqu’au portail nord de l’église Saint-Jacques. Elle est exactement parallèle au cardo (axe nord-sud) de l’ancien castrum du Bas-Empire, et représente sans doute un vestige du plan quadrillé de l’agglomération gallo-romaine. Elle prit le nom de rue de la Poste aux Lettres à l’époque de la Révolution, puis de rue de la Paix en 1794, allusion à la Justice de Paix qui s’y trouvait.
Les deux tronçons furent rattachés en 1809 sous ce dernier nom. Par association d’idées, la voie reçut enfin en 1937 le nom de rue Aristide Briand, “l’apôtre de la paix”. La portion sud de cette voie fut partiellement détruite par les bombardements de 1944; les quelques bâtiments à pans de bois subsistants le furent en août 1945. La rue fut reconstruite selon le même tracé.
Aristide Briand (1862-1932), maintes fois président du Conseil, fut le précurseur de l’union européenne; il reçut le prix Nobel de la Paix en 1926.

Bailli (rue du) : [acc.] vicum qui nuncupatur Baaillie 1293 CEL, la rue du Bailly 1391 RGG 133 § 274, 1392 RGG 215 § 476, une place en jardin assise en la rue du Bailli 1456 CEL, [le] pavement de la rue de Bailli 1457 CEL, la rue de Bailly 1515 TLX, la rue du Bailly 1685 RC dxxiij, rue du Bailly 1782 PDC, 1785 PVFL. — Cette rue reliait au Moyen Âge l’église Saint-Jacques à l’extrémité est de la future rue Henry Chéron; en 1785 elle aboutissait à la rue Porte de Paris (même endroit) et se prolongeait au-delà par le cul-de-sac du Doyenné. Avec la rue au Char, elle constituait à cette époque le quartier de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie lexovienne. Elle fut appelée rue de la Poste aux Lettres à l’époque de la Révolution; en 1794, elle prit le nom de rue de la Paix (actuelle rue Aristide Briand), en raison de la présence à cet endroit de la Justice de Paix. On lui rattacha en 1809 le cul-de-sac du Doyenné (entre-temps devenu la rue du Patriote).
La légende selon laquelle la rue du Bailli fut ainsi appelée “parce qu’elle était habitée par un bailli” ou “parce que le baillif ou officier de justice y tenait audience” doit être rejetée, en raison de la première attestation vicum […] Baaillie, totalement incompatible avec une telle étymologie. Ce nom ne semble guère se rattacher qu’au verbe baaillier “bâiller; être ou rester entr’ouvert”, et pourrait faire allusion à l’étroitesse proverbiale de la voie : l’encorbellement des maisons permettait en effet que l’on s’y donnât la main de part et d’autre de la chaussée (l’extrémité nord de la rue Aristide Briand, ancien cul-de-sac du Doyenné, peut en donner une idée). Dans ce cas, la baaillie serait “l’entrebâillée”, “la mi-close” . L’étymologie populaire aura par la suite confondu baaillie avec baillie “bailliage, juridiction du bailli”, et transformé la rue baaillie en rue du bailli, apparemment dès le 14e siècle.

Paix (rue de la) : rue de la Paix 1794 ERD, rue de la paix 1818 PAV, rue de la Paix 1820 AVL, Rue de la Paix 1825 CN, rue de la Paix 1826 CN, Rue de la Paix 1845 PDD, rue de la Paix 1867 SMC, Rue de la Paix 1869 PVLCa, rue de la Paix 1876 ALPE, Rue de la Paix ~1882 PVLB, 1896 NPLM, rue de la Paix 1899 PVLC, 1921 AL, Rue de la Paix 1927 PLBM, rue de la Paix 1937 PLL. — Nom donné en 1794 à l’ancienne rue du Bailli (devenue un temps rue de la Poste aux Lettres), en raison de la Justice de Paix qui y était installée. Ce nom fut étendu en 1809(1) au cul-de-sac du Doyenné (entre-temps rebaptisé rue du Patriote), par lequel la rue se prolongeait au-delà de la Grande Rue. Il fut abandonné en 1937 pour celui de RUE ARISTIDE BRIAND, “l’apôtre de la paix”.
(1)Note Shl : 4 Septembre 1809.

Doyenné (Cul-de-sac du) :

Cul-de-sac du Doyenné.
Vue de gauche, au fond, le porche de l’hôtel du haut-doyenné et sur la droite, le Manoir Desmares. Vue de droite, l’impasse derrière le manoir.

La venelle ou Rue tendant au manoir de monsieur le doyen de Lisieux 1514 FED, la rue au Doyen 1685 MC, C. de Sac du Doyenné 1785 PVFL. — Cette étroite et sombre ruelle prolongeait en 1785 l’ancienne rue du Bailli (rue Aristide Briand) au delà de la rue de la Porte de Paris (haut de la rue Henry Chéron), et permettait d’accéder aux bâtiments du HAUT-DOYENNE [→].
À l’époque de la Révolution (1791), elle devint la rue du Patriote. Rattachée à la rue du Bailli en 1809, elle prit le nom de rue de la Paix, puis enfin de RUE ARISTIDE BRIAND [→].

Patriote (rue du) : rue du Patriote 1791(1) HL. — Nom révolutionnaire de l’ancien cul-de-sac du Doyenné (extrémité nord de la RUE ARISTIDE BRIAND, au-delà de la rue Henry Chéron).
(1)Note Shl : 1 Avril 1791

Poste aux Lettres (rue de la) : rue de la Poste aux lettres 1794 [LSL], rue Poste aux Lettres 1794 ERD. — Premier nom révolutionnaire du tronçon sud de la rue Aristide Briand, de l’église Saint-Jacques à la rue Henry Chéron (initialement rue du Bailli); il fut changé en rue de la Paix en 1794. Ce dernier nom s’étendit en 1809 au cul-de-sac du Doyenné (entre-temps devenu rue du Patriote), au-delà de la Grande Rue.
Site de la Poste, avant qu’elle n’émigre Place Royale (place François Mitterrand), puis rue des Mathurins (rue Pierre Colombe), rue du Bouteiller (rue du Docteur Degrenne), dans la Grande Rue (rue Henry Chéron, au coin de l’actuelle rue des Mathurins), puis enfin place Thiers (place François Mitterrand), dans les locaux actuels construits en 1912, à l’emplacement de l’ancienne prison (aile du palais épiscopal construite au 18e siècle par Henri-Ignace de Brancas).

Origine des noms de quelques rues de Lisieux, et particularités sur quelques-unes – Dingremont, A.-J.-L.
Cette rue en comprenait jadis deux : l’une nommée rue du Doyenné, parce  qu’elle conduisait à l’hôtel de ce dignitaire, et l’autre rue du Bailli,  parce qu’elle était habitée par un bailli ou par une personne portant ce nom.
Le 1er avril 1791, on donna à la première le nom de rue du Patriote et, le  23 octobre 1794, on nomma la deuxième rue de la Paix. Le 4 septembre 1809, elles reçurent ensemble ce dernier nom.

La Rue de la Paix à Lisieux – Deville Etienne,  » Le Réveil de Lisieux 1919.
En entrant dans la rue de la Paix, depuis la Grande-Rue, maison à droite .
Le rez-de-chaussée garde encore ses anciennes, dispositions. La première mention que je connaisse est du 6 mai 1597. Elle appartenait alors aux membres de la famille Lebourgeois, originaire d’Hermival, représentés par Jean et Richard, fils et héritiers de Guillaume Lebourgeois, leur père. Ils vendent, moyennant 35 écus sol, à un bourgeois de Lisieux, Maurice Costentin, marchand-cirier, la cave et la chambre du 3ème étage.
Trente ans plus tard, une partie de cette maison appartenait à Jean et Claude Lou, père et fils.
Le 15 octobre 1627, ils vendirent à Germain Langlois, bourgeois de Lisieux, une chambre, un cabinet et le grenier au-dessus moyennant 90 livres tournois.

N° 10 12 de

Entrée de la Rue de la Paix depuis la Rue H.Chéron n°8

Les n° 12 et 14 sont des constructions de la même époque que le n° 10.
Vue vers la rue H.Chéron et cul-de-sac du Doyenné.

A gauche n°14.

Le n° 16 offre encore une ancienne demeure replâtrée, où  se trouvaient un ou plusieurs corps de logis que messire Pierre Baillehache, curé de St-Pierre de Touques, vendit le 29 avril 1549, à Jehan Robillard, bourgeois de Lisieux, moyennant la somme de 250 livres tournois.
Dans ce périmètre,  je placerai volontiers un corps de logis que messire Guillaume Hellot, prêtre , vend, le 30 septembre 1524, moyennant cent livres, au même Guillaume Baillehache.
Toujours à droite, trois immeubles dont l’emplacement et non précisé. D’abord deux maisons faisant partie de la succession de feu noble Jehan Lebuignetier et de son épouse Magdeleine de Mauregard, que se partagèrent, en février 1523 , leurs enfant Robert, écuyer, grainetier du Pont-Audemer, Claude et Jean.
Le 1er décembre 1518, messire Jehant Demannoury assigne une rente de trente livres tournois sur plusieurs maisons, manoir et jardin « estant rue du Bailly » le tout lui appartenant. La maison est bornée d’un côté par Jean de Mauregard, écuyer, grenetier du grenier à sel ; d’un bout, notre rue de la Paix et d’autre bout celle ou siet la cour d’église aud. Lisieux, c’est-à-dire la rue au Char actuelle.
C’est également de ce côté droit de la rue que je place la maison et l’héritage que messire Denis Grip, prêtre, chapelain de la chapelle Saint Thomas en la Cathédrale Saint-Pierre, vend à Guillaume Duprey, curé de Martainville le 22 Juillet 1513, moyennant soixante livres tournois. Il l’avait acquise le 27 novembre 1512,d’un certain Pierre Regnier.
Le n° 22 offre une porte élégante en accolade terminée par un haut fleuron.
Numéro 22
Vue vers l’église St-Jacques.

Le ° 24 a été replâtré. Galerie du haut et le petit tourillon, à peine en encorbellement, qui ne manque pas d’élégance.
Le n° 30 offre une porte analogue à celle du n° 22. Les propriétaires, inconnus aujourd’hui, ne permettent pas de localiser précisément leur emplacement.
N° 30
Porte en accolade terminée par un haut fleuron.

Le 26 février 1508, le trésor de l’église représenté par Jehan Le Valloys, Davy Boctey, Robert Duval, Jehan Desbois, Jehan Le Liquerre, Richard Trinité, Robert Regnoult, Jehan Duval, Jehan Delaballe, Guillaume Filleul et autres paroissiens de Saint-Jacques, baillent à rente à Jacques Dandel, prêtre une maison et héritage jouxte : d’un côté et d’un bout, Robin Germain ; d’un côté et d’un bout, les hoirs, maitre Guillaume Gosset, et d’autre bout, la rue, moyennant une rente annuelle de huit livres à servir au trésor de l’église Saint-Jacques.
Vente d’une chambre, consentie par Guillaume Lefèvre, chaussetier, en faveur de maître Loys Toustains. La maison où se trouvait cette chambre étaient bornée par Jacques Duhamel, une cour et d’autres biens appartenant à Guillaume Lefèvre. Vente faite moyennant quinze livres tournois.
La fin de cette rue se termine par un curieux manoir de la fin du XV° (1 )  siècle. Rez-de-chaussée en pierre et moellons, fait assez rare dans les constructions de cette époque, car la maison ne semble pas avoir été remaniée. Ce manoir appartenait en 1511 à Jacques Debray, de Glos, qui le vendit le 12 juillet de cette année à Jacques Leroy. Le 22 Août 1514 Jacques Leroy revend son manoir à Turin Duhamel. L’immeuble est indiqué comme assis en la paroisse St-Jacques, « faisant le coin de la rue du Bailly, prés l’église dudit lieu de Saint-Jacques ». Vente faite moyennant la somme de cent dix livres, et comprenait en outre un petit jardin sis près des fossés de la ville non loin de la porte d’Orbec.
(1) Note ShL: Au n°  40 angle rue St-Jacques n° 6. curieux manoir de la fin du XV° siècle, long logis.
N° 40
Au n°  40 rue de la Paix, angle rue St-Jacques n° 6

De l’autre côté de la rue, en allant vers la rue H.Chéron la première maison rencontrée a subi de nombreuse modifications et autrefois maison du Théologal.
Près de cette maison, qui porte (en 1919) le n° 41, s’élevait au XVI° siècle une petite maison dans un jardin qui appartenait, en 1518, à messire Jean de Mannoury. Le 19 mars 1539, il vend cette propriété à Guillaume Lehérichon moyennant 115 livres tournois. Les abornements sont très intéressants, ils permettent de situer précisément le manoir de Cormeilles. Le jardin en question était borné, d’un côté, le prébendé de St-Jacques ; d’autre côté le manoir de Cormeilles appartenant à Martin Legras ; d’un bout, les murailles de l’enclos de la ville ; et d’autre bout, la dite rue du Bailly. Or nous savons, par un acte du 8 Octobre 1457, que le manoir de Cormeilles servait d’abornement à un jardin dont on ne connaissait pas l’emplacement. Maintenant qu’il est permis de situer exactement ce jardin, on peut affirmer que le manoir de Cormeilles se trouvait être la troisième demeure sur ce côté de la rue, sur l’emplacement actuel (1919) des propriétés de Mmes Raffit et Duputel.
A la fin du XVIII° siècle, ce manoir appartenait à la famille de Semilly.
Non loin de là, se trouvait une propriété composée d’une maison, cour et jardin qui appartenait, en 1513, à messire Jean Pichon, baillée depuis le 24 juin 1500, à messire Jehan Le Pain. Ce dernier la remit au propriétaire le 4 août 1513. Les abornements sont ; d’un bout, les murs de la ville, d’autre bout, la « rue de Baillif » d’un côté, les héritiers de Nicolas Gosset ; et d’autre côté, Davy Boctey.
Joignant immédiatement cette propriété, se trouvait un autre manoir avec jardin que, le 15 septembre 1515, Robert Carrey, baille à ferme, pour quinze ans, à messire Jehan Rochon, moyennant dix livres tournois par an. Ce manoir était borné, à droite par Davy Boctey, et à gauche par le « tripot ».
De ce côté de la rue, mais un endroit non préciser, se trouvait, en1528, « une place vide estant en courtil » que Guillaume Delaballe vend le 3 juillet à messire Pierre Rochon et à messire Isaac Rochon, moyennant cent livres tournois.
Au n° 33,  ancien manoir replâtré.
Au n° 29, curieuse maison à pans de bois dont deux mascarons du XVI° siècle.
Au n° 27, Ancien manoir en partie de pierre.
Au n° 25, maison qui offrait, jadis un intéressant appareil de briques et pierres, rappelant le XVI° siècle, elle a été odieusement replâtrée en 1915.

Le bureau de la Poste aux lettres était établi, en 1791, dans cette rue.

Histoire de Lisieux : ville, diocèse et arrondissement. Tome 1-M. Louis Du Bois.
1795 à 1790. Construction, parDulong, d’un théâtre à Lisieux près de la porte de Paris : une partie des matériaux de l’église Saint-Germain servirent à cette construction. Jusqu’à cette époque on avait joué la comédie dans le grenier à sel, rue du Baillif.

MONUMENTS:

Dominique Fournier. DRL.

Cormeilles (manoir de) : [une maison] appartenant aux religieux, abbé et couvent de Cormeille 1457 NHL 45, le manoir de Cormeilles 1697 [SMC III 271]. — Ancienne maison de la rue du Bailli (rue Aristide Briand), non localisée avec précision. Ancienne propriété de l’abbaye de Cormeilles, elle fut léguée en 1697 par Anthoine de Semilly, écuyer, sieur du Quesnay, à Jean Olivier de Semilly, officier du régiment de Courtebourne-dragons (armée d’Espagne); ce dernier fut tué en 1707 [SMC III 271].

Desmares (manoir) : manoir Desmares 1946 [PTVL]. — Manoir en colombages situé rue Aristide Briand, dans l’ancien cul-de-sac du Doyenné; c’est l’un des rares édifices en bois sculpté qui ait été préservé dans le centre-ville. Il date de la fin du 15e ou du début du 16e siècle et porte l’écusson de l’évêque Blosset de Carrouges (1482-1505) [1] sculpté au centre d’une grande arcade en accolade dont les pieds-droits sont ornés de deux Sauvages armés de massues (cf. illustration ci-contre et p. 52). Voir également l’hôtellerie du Sauvage, qui était décorée d’un motif similaire. — Le nom de Desmares représente celui d’un ancien propriétaire.
☞ Le nom de famille Desmares est attesté à Lisieux dès le 14e siècle : la maison Jehan des Marez 1343 LXM CXLI, la maison des hers [= héritiers] Jehan des Mares 1349 LXM CXLVII [Saint-Désir]; G. Desmares 1390 RGG 113 § 227 [Saint-Désir]; la veufve Charles des Mares, tiserant 1684 RTL; en], G. A. Roussel Desmarres 1783 HEL I dcx, médecin, est nommé troisième échevin de Lisieux à cette date. — Ce nom évoque un lieu-dit les Mares, ou une caractéristique du lieu d’habitation primitif.

Haut-Doyenné (Le). — a) ancien édifice : Decanatus ~1350 PDL 245A, l’ostel du doien dudit lieu de Lisieux 1448 NHL 13, Decanatus 16e s. PLXDF xxiv, la tour du doyenney 1563 RCM, la tour du doyenné 1564 RCM, le Doyenné 1760 ERB dxxviij. — b) édifice actuel : Doyenné 1790 PLE. — Résidence du Doyen du Chapitre de la cathédrale, qui portait à Lisieux le titre prestigieux de Haut-Doyen [2]. Le doyen, premier dignitaire du Chapitre, était élu par les chanoines et présidait leur assemblée; il également le chef du chœur, dont il détenait le droit de correction. Le premier Haut-Doyen connu à Lisieux est Guillaume de Glanville, élu à cette dignité en 1099 [HEL I clxxxxvij].
Le bâtiment actuel du Haut-Doyenne fut construit à la place du précédent en 1769; il était entouré de jardins à la française dont la création fit disparaître l’ancienne rue des Places qui reliait à cette époque le chevet de la cathédrale Saint-Pierre à la rue Porte de Paris (haut de la rue Henry Chéron). Il est ainsi décrit dans les états de sections de 1791 [ES] : une maison, trois cours, un jardin potager, un parterre, un bosquet en terrasse, un bosquet à côté du jardin. C’est actuellement le siège de l’École de Musique de Lisieux.

Théologal (maison du) : M[ais]on du Theologal 1790 PLE. — Ancienne maison attitrée au théologal du Chapitre. Elle était située à l’extrémité sud de la rue du Bailli (actuelle rue Aristide Briand), contre l’église Saint-Jacques).Le Théologal de Lisieux n’était souvent ni Dignité ni Chanoine, mais jouissait de prérogatives telles que le bénéfice d’une prébende distributive (celle de Saint-Jacques); membre du Grand-Chœur, proposé par l’Évêque, sa fonction était d’expliquer la Sainte-Écriture et les matières théologiques. Le dernier en titre semble avoir été le sieur Vitrouil de La Grandière, chanoine théologal et fabricier de Saint-Pierre de Lisieux en 1789 [QFSP 11].

Écoles Chrétiennes : — a) voir rue du Bouteiller — b) rue de la Paix : Ecole Chrétienne 1921 AL. — Établissement de l’École Congréganiste ou Congrégation des Frères de l’École Chrétienne, anciennement situé rue du Bouteiller (rue du Docteur Degrenne).
L’institution des Écoles Chrétiennes fut fondée à Reims en 1680 par Jean-Baptiste de La Salle, à Paris en 1688, et à Rouen en 1718; les frères possédaient également une maison à Saint-Yon [Essonne], d’où leur noms de frères Saint-Yon [→ les Sintions].
Ces derniers furent appelés à Lisieux par l’évêque Caritat de Condorcet [→ rue Jacques de Condorcet], afin qu’y soit fondée une École de la Doctrine chrétienne pour l’instruction gratuite des jeunes garçons. L’école fut fondée le 21 septembre 1776 dans les locaux de la rue du Bouteiller, et commença à fonctionner le 1er avril 1777. Elle fut supprimée sous la Révolution (25 octobre 1791) et rétablie sous l’Empire (16 janvier 1811), et servit d’école communale jusqu’au 1er juin 1881 [3], époque à laquelle elle fut remplacée par une École Laïque [4]. Les Frères émigrèrent en 1884 dans les bâtiments du Haut-Doyenné.
Haut-Doyenné, impasse A.Briand, façade nord.
La congrégation est aujourd’hui représentée à Lisieux par l’école Saint-Jean-Baptiste de La Salle [→].

Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle (école) : Ecole Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle 1972 PCN, Ecole Saint J.B. de la Salle 1991 PTT, Ecole St Jean Baptiste de la Salle 1995 PVLPA, Ecole Saint-J. Baptiste de la salle 2001 PVAN, École Saint-Jean-Baptiste de la Salle 2004 PTT. — Dernier avatar de l’École Congréganiste ou Écoles Chrétiennes [®; voir aussi les Sintions], située rue du Canada. Après la Seconde Guerre mondiale, cette institution, précédemment installée dans les locaux du Haut-Doyenné, émigra sur le plateau Saint-Jacques dans le bâtiment qui abrite maintenant le foyer Sainte-Thérèse. L’école actuelle fut construite au cours des années 1980. Dirigée par un laïc à partir de 1982, elle vit les derniers Frères la quitter en 1987.
Dans le premier tiers du 20e siècle, le bâtiment de la rue du Bouteiller devint la maison du Peuple, puis maison des Syndicats, et aujourd’hui maison des Combattants [→].

Statistique monumentale du Calvados. 1867 – Caumont, Arcisse de.
Extraits.
Laquelle des maisons de la rue de la Paix se nommait le manoir, de Cormeilles? Ce manoir avait été donné par testament en 1697, par Anthoine de Semilly, écuyer, sieur du Quesnay. à Jean Olivier de Semilly, tué le 12 mai 1707 à l’armée d’Espagne, où il servait dans le régiment de Courtebourne-dragons.
Où était, dans la même rue, le.. manoir du sieur d’Hermival? (Côté Est- Moisy).
Maisons anciennes rue de la Paix :
Au n°. 9, Maison fort simple à son étage supérieur, offre aussi deux Sauvages armés de massues, sur les pieds-droits d’une grande arcade en accolade dont la destination ne paraît pas facile à déterminer ; mais elle est un peu antérieure aux précédentes, car on y voit l’écusson de l’évêque Blossel de Carrouges, qui occupa le siège épiscopal, de 1482 à 1505.
Aux n°. 8 et 10.
Aux n°. 18 et 24 offrent, l’un et l’autre, de jolies portés en accolades, avec feuilles frisées, panaches, clochetons imbriqués, etc.

Numéro 21, façade et cour intérieure.

Au n°21, (Manoir Rochon, Les maisons en bois de Moidrey). Maison évidemment ancienne, d’un caractère fort sévère, mais qui n’offre rien de remarquable. M. le docteur Billon nous apprend que cette maison possède une cave fort remarquable, voûtée en ogive, qu’il regarde comme datant du XIIIe siècle ou du commencement du XIVe.
Au n°. 25 ; maison des dernières années du XVI
Au n° 27. Façade de la Renaissance avancée, essentée au XVII, siècle. Quelques sculptures seulement restent visibles.

Aux lendemains des Bombardements:


A gauche vue vers l’église St-Jacques. A droite vue vers la Rue H.Chèron.

ACHIVES ShL:

Bulletin de la Société historique de Lisieux.
Année 1874, n° 5.
On voit, dans un acte du 8 octobre 1457 (f° 58), qu’un jardin situé entre la rue du Bailly (aujourd’hui rue de la Paix) et les fortifications de la ville, avait pour abornement, d’un côté, une maison «appartenant aux religieux, abbé et couvent île Cormeille. » Dans sa Statistique monumentale de l’arrondissement de Lisieux, p. 271, M. de Caumont parle d’une maison appartenant à la famille de Semilly, située rue de la Paix, et qui, à la fin du XVII° siècle, était encore connue sous le nom de Manoir de Cormeilles. Cette maison, que notre savant archéologue a vainement cherché à retrouver dans la rue de la Paix, est très-probablement celle mentionnée dans l’acte de 1457.

Année 1919, n° 24.
1646 , 22 juillet – Lisieux
Etienne Deville communique une note relative à une concession d’eau , obtenue en 1646 par François de La Morlière , grènetier au grenier et magasin à sel de Lisieux . Moyennant une rente annuelle de quatre livres , le corps commun de la ville autorisa François de La Morlière à faire faire dans sa maison de la rue du Bailli , aujourd’hui rue de la Paix , une fontaine à l’endroit qu’il jugerait à propos pour sa commodité . Il devait faire le travail à ses frais et entretenir , bien et duement la conduite partant du gros canal de la rue jusqu’à sa maison.

Cartulaire Shl avec inventaires ShL et sources bibliographiques diverses du Xe siècle à 1940 :
– 1508, 26 février – Lisieux
Jehan Le Valloys, le jeune, trésorier du trésor de l’église Saint-Jacques, Davy Boctey, écuyer, Roger Duval, Jehan Desbois, Jehan Le Liquerre, Richard Trumey, Robert La Vache, Guillaume Carrey, Robert Regnoult, Jehan Duval, Jehan Levesque, Guillaume Duval, Colin Petit, Jehan Mahiet, Guillaume Filleul, Henry Franchoys, Davy Thomas et Jehan De La Balle, tous paroissiens de Saint-Jacques, pour eux et se faisant fort des autres paroissiens, baillent à rente, à vénérable et discrète personne, Me Jacques Dandel, prêtre, notaire en cour ecclésiastique à Lisieux, une maison et héritage sis en la rue du Bailly, jouxte d’un côté Robin Germain, d’un côté et d’un bout les hoirs Me Nicolas Gosset, en son vivant chevalier, et d’autre bout lad rue de Bailly, moyennant huit livres de rente par an aud. trésor.
= Tabell. Lisieux – Analyse Et. Deville.
– Le 11 janv. 1787. Me Pierre Sebire. Acte de procuration.
Fait et passé à Lx, en l’hôtel de M. l’abbé Naulin( ?), vicaire général, situé rue du Bailly, parr. St- Jacques.
Le 29 déc. 1752. Me Joseph-Christophe Durand, conser du roy, président au grenier à sel dud. Lx et y demeurant rue du Bailly, parr. St- Jacques. Cette maison et ses dépendances étaient bornées au N., par plusieurs ; au S., par l’église Saint-Jacques; à l’O., par la rue du Bailly ; et à l’E., par le boulevard d’Orbec.
Le haut- doyen habitait le manoir décanal situé à l’est de la Cathédrale, au bout de la rue du Bailly (aujourd’hui rue de la Paix). Les jardins du doyenné s’étendaient, d’un côté, depuis les remparts de la ville (aujourd’hui place de la Victoire ou Leroy-Beaulieu) jusqu’aux maisons qui bordaient la rue de Paris ; d’un autre côté, depuis le jardin supérieur de l’évêché, appelé le jardin des Cascades, jusqu’au boulevard Pont-l’Evêque.
C’est dans ces jardins que M. Le Bas de Fresne, haut -doyen, fit construire, vers 1769, sur l’emplacement de l’ancien doyenné, le bel édifice(1) que nous admirons encore maintenant. M. Le Bas ne put jouir longtemps de son oeuvre ; il mourut en 1773, et la Révolution ne laissa son successeur l’habiter que quelques années.
(1) Il sert aujourd’hui d’école aux Frères de la Doctrine chrétienne expulsés de leur maison par la tyrannie maçonnique.
Le 18 févr. 1741, le sr de Boctey, acolyte, bachelier de la Faculté de Paris et Me ès-arts, demeurant au collège de Lx, pair. St-Benoît, à Paris, et ayant élu domicile en la maison de lad. dame Marie de Venois, sa mère, demeurant à Lx, parr. St-Jacques, rue du Bailly.

– HH 4. Registre fait en l’année 1660 par Maistre Pierre Thiron Avocat au conseil dans lequel sont escriptes les principales affaires de sa maison. p.5/176 – 3 mai 1631
Vente par Jean Lefebvre, marchand bourgeois de Lisieux, aux prêtres et chapelains faisant la commune (?) du petit choeur de l’église cathédrale de Saint Pierre de Lisieux, stipulés et représentés par Vénérables personnes Messire Gabriel Cottin, Robert Descetz et Jacques le Chevallier, tous prêtres et chapelains, de 2 corps de logis situés paroisse Saint-Jacques, rue du Bailly, bornés par le sieur d’hermival, Messire Simon le Changeur, prêtre, et le rempart, tenus de la Comté de Lisieux par les rentes et faisances qu’ils y sont tenus faire.
– Cartulaire de L’Evêché de Lisieux: Saint-Jacques de Lisieux.
No 26—f 37.
1456. 15 Mars. — Mémorial d’assises… Allain de Banery, après qu’il eut longuement procédé, gaiga à tenir de mon dit Seigueur une place en jardin, assise en la rue du Bailli, par 20 s. de rente.

Inventaire Claude Lemaitre 2023.
7 – Classeur beige.
Etude d’une maison située rue de la Paix n°9, manoir Desmares par François Cottin.

Inventaire Etienne Deville.
cartons C4/13 – Dossier renfermant :
Feuillet représentant la rue de la Paix à Lisieux JC Contel.

Fonds Etienne Deville Série 9 F.
9 FA – 4 – Lisieux
16 – Rue du Bailly
1515, 15 septembre – Lisieux
Robert Carrey, chanoine de Lisieux, curé de Moyaux, baille à ferme pour quinze ans, à Me Jehan Rochon, curé de Beuvillers, un jardin et une maison à lui appartenant situé et assis paroisse Saint-Jacques, jouxte d’un côté la rue du Bailly, d’autre côté les murs de ceste ville de Lisieux, d’un bout le tripot et d’autre bout, le jardin appartenant à Davy Boctey, écuyer, moyennant 10 livres tournois par an. = Tabell. Lisieux – Analyse Et. Deville

Fonds Caillaux 3F
3F 146 1833-1835 – Lisieux , rue du Bailly et rue au Char : procès relatifs à des écoulements.

Fonds Erudits NE 26 NEDELEC Yves.
3.32 Courteilles (de) – Vente d’une propriété, rue de la Paix,2 ex.,13/03/1846.

Fonds Enveloppes.
Enveloppe n° 230 Cartes postales, Lisieux : la rue de la Paix.
Enveloppe n° 246 Cartes postales, vieilles maisons rue de la Paix.

Fonds STURLER – Photos et Pellicules.
52 D
Rue de la Paix.
Gravures Jean Charles Contel rue de la Paix.
Gravure auteur ? Rue de la Paix.

[1] Ses armes étaient palé d’or et d’azur de six pièces, au chef de gueules, chargé d’une fasce violée d’argent.
[2] De même que le Chantre était le Grand-Chantre [→ la Grande Chantrerie], et le Pénitencier était le Grand-Pénitencier [→ la Pénitencerie].
[3] Il s’y tint à partir de 1838 des cours gratuits d’instruction primaire “pour les enfants mâles qui travaillaient dans les usines” SL.
[4] Formeville, t. II, p. 126.

CHAR (RUE AU)

A gauche, image originale Géoportail – A droite Cadastre A.D du Calvados.

HISTORIQUE:

– Les textes des noms de rues proviennent du: Dictionnaire historique et étymologique des noms de rues et lieux-dits anciens et modernes de Lisieux, Société Historique de Lisieux, 4e édition revue, corrigée et augmentée, 2024 (inédite) Dominique Fournier. DRL. Sources des abréviations.

– Les photos sont extraites  de la Collection de cartes postales de la ShL. Cliquez dessus  pour les agrandir.

CHAR (RUE AU) : la rue au Chat 1513 RDL, en la rue au Chapt 1624 CCL, rue au Chat ou Cadot 18e s. CEL [mentions marginales], rue au Chat ~1770 LSL, rue au Chart 1782 PDC, Rue au Char 1785 PVFL, rue au Chard 1791 ES, rue aux chars 1818 PAV, rue au Char 1820 AVL, 1825 CN, Rue au char 1825 CN, rue du char; rue au char 1826 CN, rue au Char 1831 LP, Rue au Char 1845 PDD, 1869 PVLCa, rue au Char 1867 SMC, 1876 ALPE, Rue du Char 1896 NPLM, rue au Char 1899 PVLC, 1912 AAL, 1921 AL, 1925 BSHL, Rue au Char 1927 PLBM, rue au Char 1930 BSHL, 1937 PLL, 1939 AL, 1944 PA, r. au Char 1954 PLRV, rue au Char 1955 LPDA 89, 1964 ACAA 1187, 1972 PCN, 1982 PTT, 1995 PVLPA, 2001 PVAN, 2004 PTT, 2019 LVL. — C’est l’une des plus anciennes rues de Lisieux, représentant le cardo (axe nord-sud principal) du castrum du Bas-Empire; il longeait à l’ouest ce que l’on suppose être l’emplacement du forum (avenue Victor Hugo), et coupait à angle droit le decumanus (axe est-ouest) représenté par le tronçon est du la rue Henry Chéron [cf. NLR 57]. La première mention de cette voie date de 1293 [LXM CVI]; celle-ci ne semble pas avoir de nom particulier à l’époque : vicum per quem itur de piscioneria apud ecclesiam Sancti Jacobi, “la rue par laquelle on va de la poissonnerie à l’église Saint-Jacques”. Le nord de la rue au Char porte ensuite (1321) le nom de rue Cadoc [→], attesté jusqu’au 15e siècle. Le nom actuel est mentionné en 1477 (mais sous quelle forme ?), à l’occasion du passage à Lisieux du roi du Portugal Alphonse V l’Africain; le monarque y logea à l’auberge de la Licorne [VL 144]. Jusqu’au 18e siècle, la rue au Char constitua avec la rue du Bailli le quartier de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie lexovienne. Un chauffoir public, pour recevoir les indigents, fut installé rue au Char en janvier 1838; il était ouvert de 9 à 16 heures. Il fut transféré à la fin du siècle place de la République, à l’emplacement d’un ancien immeuble Burel. Le nom de rue au Chat (dont la forme actuelle représente une altération) est sans doute celui d’un propriétaire non identifié avec certitude, nommé LE CHAT. Ce nom de famille est en tout cas attesté formellement par un document de 1492 [EA], qui mentionne un hôtel pres le Chat, où sont gardés des canons au nombre de ceux qui autrefois furent baillez à Guillaume le Chat  [2]. [HEL I dlxv; orthographe remaniée]. Il semblerait, d’après H. de Formeville, que cet hôtel ait été situé dans l’actuelle rue au Char. Le 31 août 1513, une section de la rue au Char est pavée aux frais de la commune.

Vue vers la Pl.Boudin-Desvergées

Cour à l’Official (rue de la) : la rue de la court a l’oficial 1390 RGG 86 § 161, la rue de devant la court a l’oficial monseigneur de Lisieux 1391 RGG 133 § 274. — Ce nom semble correspondre, sous toutes réserves, à celui d’un ancien tronçon de la RUE AU CHAR.

Lormerie (rue de) : in Lormeria; in vico Lormeria, in vico Lormerie 1321 LXM, rue de l’Ormaerie 1456 NHL n1″>[1].Ce nom représente l’ancien français lormerie, qui désignait le métier du lormier, fabricant de harnais, selles, brides, éperons, étriers et autres accessoires du parfait cavalier . La rue de l’Ormerie représentait donc, avec la RUE AUX FEVRES [→] qui lui était perpendiculaire, le second axe artisanal du Lisieux médiéval. En outre, ces deux rues perpétuent deux anciennes voies de la ville gallo-romaine.

Places à la Coudraie (les) : Coudraie (places à la) → Places à la Coudraie (les), aux Places à la Coudraie 1399 NHL 15 n. 2. — Lieu autrefois situé rue Cadoc (portion nord de l’actuelle rue au Char), site de la poissonnerie aux 13e et 15e siècles. Le site de la Poissonnerie Municipale de Lisieux n’a cessé de se déplacer du Moyen Âge à nos jours. En 1293, on trouve la mention d’une piscioneria située rue Cadoc (portion nord de la rue au Char). Ce site semble correspondre au lieu parfois appelé places à la Coudraie ou simplement les Places.

Cadoc (rue) : in vico Cadoc 1321 LXM, un manoir et maison en la rue Cadot 1431 CEL, rue au Chat ou Cadot 18e s. CEL [mentions marginales]. — Nom médiéval de la section nord de l’actuelle RUE AU CHAR [→]. La rue Cadoc doit son nom à une ancienne famille Cadoc, d’origine bretonne, dont on ne sait exactement quel membre est à l’origine de l’appellation (si tant est que celle-ci fasse référence à un individu en particulier).

Dingremont. A.-J.-L: Origine des noms de quelques rues de Lisieux, et particularités sur quelques-unes.

Rue au Char : Cette rue fut anciennement nommée « rue Cadoc ». Ce nom avait été celui de l’un des principaux notables qui l’habitaient, car, dans un cartulaire de l’évêché, on trouve un acte de fieffe, fait par Jean le Vicomte, d’une maison assise dans cette rue, et qui avait pour abornement une autre maison « quoe quondam fuit Cadoc ». Cet acte est de 1290 . On y trouve également que, le 8 février 1431,  Antoine de Castillon, écuyer, seigneur du Bénercy, reconnut avoir pris à rente, de l’évêque de Lisieux, certaines places vides, avec des murailles et vieux édifices, qui, anciennement, appartenaient à un nommé « Cadoc » jouxte la rue Cadoc d’un côté, et d’un autre côté les maisons de la haute rue de la Boucherie. Cette rue fut, depuis nommée « rue au Chapt ». D’anciens titres la désignent sous ce nom, qui était celui de l’un de ses notables habitants en 1492. En 1775, lorsque l’administration municipale fit faire le recensement pour le logement des militaires, elle portait le nom de « rue au Chat », mais, depuis, elle a été nommée « rue aux Char », par corruption de ce dernier nom.

Extrait du Bulletin de la Société Historique de Lisieux Année 1874, n° 5
Au xv° siècle, la rue au Char était appelée rue Cadoc. Il est probable toutefois que cette dénomination ne s’appliquait qu’à la partie de la rue où se trouvaient l’Officialité et la Fontaine de la ville, c’est-à-dire au bout vers le nord, et que l’autre partie, aboutissant à l’église Saint-Jacques, portait à cette époque le nom de rue de l’Ormerie. Ce qui nous porte à le penser, c’est que l’on trouve dans un acte du 20 décembre 1456 (f° 401, que l’hôtel de la Rose était situé rue de l’Ormaerie. Cet acte, en effet, a pour objet « deulx. masures et deulx maisons joignantes ensemble… dont l’une d’icelles maisons est nommée l’ostel de la Rose, assises en la ville et bourgoisie de Lisieux, en la parroesse Saint Jaque, en la rue de l’Ormaerie. Or il est de notoriété publique à Lisieux, que l’ancien hôtel de la Rose, aujourd’hui démoli, occupait l’emplacement de l’hôtel pour voyageurs, situé rue au Char, désigné sous le nom l’Hôtel de Normandie, que beaucoup de personnes appellent encore actuellement Hôtel la Rose. Le soubassement en pierres de taille de cet hôtel, paraît être celui de l’ancien Hôtel de la Rose et remonter au XIII° siècle. Le nom moderne de rue au Char est une corruption de l’une des anciennes dénominations de cette rue, qui en effet a été appelée au XVII° siècle, rue au Chat, comme l’établit l’annotation mise à cette époque sur un acte du 13 juillet 1445 (f° 47) et de laquelle il résulte que cette rue portait alors les noms de rue au Chat ou de rue Cadot. Une autre annotation, du même temps, mise sur un acte de fieffé du 11 février 1292 (f° 40), relatif au Manoir de la Licorne, situé rue au Char, en face des bureaux du télégraphe, est ainsi conçu : « Fieffé de la maison de la Licorne rue au chat, par Jehan le Vicomte seigneur. C’est donc à tort, selon nous, que M. Louis Dubois a écrit dans son Histoire de Lisieux, II, 316 : « La rue au Char tire son nom de l’enseigne d’une ancienne auberge qui depuis longtemps a disparu et qui n’avait rien de commun avec l’hôtel de la Rose, établi il y a 40 ans environ dans la maison du chanoine de la Varende, vendue comme bien d’émigré ». Dans sa Notice sur les rues de Lisieux, p. 6, M. Dingremont dit que cette rue, appelée d’abord rue Cadoc, porta depuis le nom de rue au Chapt. Chapt était, dit-il, le nom de l’un de ses notables habitants en 1492 ; mais il n’indique, à l’appui de cette assertion, aucun document; il ajoute qu’en 1775, lorsqu’on fit le recensement des habitants pour le logement des militaires, elle portait le nom de rue au Chat. L’Évêque exerçait une juridiction ecclésiastique dans toute l’étendue du diocèse. Le siège de cette juridiction était établi au XV° siècle, rue Cadoc, aujourd’hui rue au Char, c’était ce que l’on appelait alors la Court spirituelle ou le Manoir official. Les bâtiments affectés à ce tribunal ecclésiastique, au nombre desquels se trouvait une chapelle , avaient une importance notable, en rapport avec l’étendue de la juridiction spirituelle de l’évêque ; ils occupaient le fond d’une vaste cour dont l’accès était par la rue au Char, et dont quelques dépendances confinaient probablement à la Grande-Rue. – Fontaine de la ville. Cette fontaine se trouvait rue Cadoc, aujourd’hui rue au Char ; on lit en effet dans l’acte d’échange déjà cité, du 21 juillet 1321 (f° 17), l’indication suivante : « In domo Guillermi de Fonte, juxta fontem civitatis. » Or il résulte du même acte que la maison de Guillaume de la Fontaine, voisine de la fontaine de la cité, était contiguë à l’héritage de Guillaume Baston, lequel était situé rue Cadoc : « In domo magistii Guillermi Baston in vico Cadoc, juxta domum seu plateam Guillermi de Fonte. » – La Poissonnerie était rue Cadoc, aujourd’hui rue au Char, probablement sur une des places souvent mentionnées, mais sans indication de nom, dans le Cartulaire de Lisieux, lesquelles se trouvaient vers l’extrémité de cette rue, du côté de la Grande-Rue. En tous cas, il n’est pas douteux que la halle au poisson était bien dans la rue Cadoc : les deux actes l’établissent d’une façon précise. – La maison de Guillaume du Bosc, voisine de la Poissonnerie, se trouvait bien dans la rue Cadoc. Il est dit, en effet, dans un acte, d’une part, que cette maison était contigûe à celle des héritiers de Durand Baudri; en second lieu que l’héritage Baudri se trouvait devant le manoir de l’Officialité; enfin que l’Officialité avait son siège rue Cadoc. P.S: On comptait cinq vieilles maisons dans la rue au Char.

Formeville, H. de: Histoire de l’ancien Évêché-Comté de Lisieux. 1
A l’hôtel près le Chat, 2 canons et 4 boites étant au nombre de ceux qui autrefois furent baillez à Guillaume le Chat (la rue au Char s’appelait alors rue Cadoc, et antérieurement rue au Chat du nom d’un de ses habitants) – Un acte passé devant le doyen de Lisieux en 1282, constate que Jean le vicomte, écuyer, donne à fieffe à Nicole de Villedieu, prêtre, un manoir (maison de la licorne), rue au Chat, assis « inter vicum per quem itur de piscionera apud ecclesiam Sancti-Jacobi, et vicum qui nuncupatur Baaillie (rue du Bailli) inter domos, etc., ex uno latere, et Granch…« que quodam fuit Cadoc etc., ex altero » par 10 sols de rente (Cart. lexov. fº 40).En 1431, Geffe de masures situées rue Cadot, ayant appartenu à Cadoc, à charge d’entretenir les édifices sous la chapelle de l’official de l’évêque (fº 48, vº).En 1445, fieffe des Selliers, étant en l’hôtel de l’évêque sous la cour de l’official, rue Cadot (ibid. fo 47, vo).En 1449, fieffe d’un jardin ayant appartenu à Henri Cadot (ibid. fo 43).En 1456, autre fieffe d’un manoir situé entre la rue Cadot et la rue du Bailli.

Statistique monumentale du Calvados – Caumont, Arcisse de.
Extraits:- Rue au Char, la maison de maistre Pierre Thirou, advocat au Conseil? De cette dernière, nous aurions pu rétablir le devis de construction, en pierre dure, bois, essente, ferrures, peinture et pavey plombé de rouge etvert grâce au curieux Registre du jurisconsulte, dans lequel sont escriptes les principales affaires de sa maison.- Constructions répandues dans toute la ville et élevées dans le cours du XVI. siècle: Dans la rue au Char, les n°. 24 et 28. Nous attribuons aux dernières années du XVI° siècle plusieurs maisons, partie en pierre, partie en bois, toutes d’une certaine importance, ayant dû servir de résidence à de riches bourgeois. Telle, dans la rue au Char, le n° 19; qui offre maintenant peu d’intérêt, par suite des mutilations qu’elles a subies au XVII° siècle.- Certaines autres maisons ont conservé plus ou moins de vestiges de leur ancienne splendeur. Rue au Char, la maison n° 3, à deux étages sur une longue façade, montre des sablières à rageurs couvertes de ceps de vigne. Potelets imbriqués, blasons ornent les colombages; des briques inclinées remplissent les intervalles; mais nulle trace n’apparaît de fenêtres primitives. Le rez-de-chaussée a été refait au XVIIIe. siècle.

Claude Lemaître -Le Pan de Bois Lexovien.
La rue au Char est devenue axe principal du castrum du Bas-Empire.Elle porta les noms de Cadoc pour la partie nord et selon Henri Moisy et Dominique Fournier de l’Ormerie (ou de Lormerie) pour le sud, puis au Chat à partir de la fin du XV° siècle et enfin au Char, par altération du précédent.  En 1293, elle n’avait pas de nom particulier et était dénommée  vicum per quem itur de piscioneria apud ecclesiam Sancti Jacobi  « la rue par laquelle on va de la poissonnerie à l’église Saint-Jacques » . Il semble qu’elle ne fut  pavée partiellement qu’en 1513. Elle ne possédait  en 1923 que trois demeures face à l’église Saint-Jacques dont le café à l’enseigne  » La Petite Marquise » et, face au théâtre municipal « l’hôtel de la Licorne ».
Face au théâtre municipal se dressait l’hôtel de la Licorne construction des années 1520-1540.
De l’autre côté de l’allée du Diable, allée longeant le théâtre, se dressait un très bel immeuble du milieu du XVI° siècle. 

La Rue de la Paix à Lisieux – Deville Etienne,  » Le Réveil de Lisieux 1919″.

Extraits: La rue au Char est une ancienne voie de la ville qui remonte à une assez haute antiquité. La première mention que j’en connaisse remonte à l’année 1292. Au XV° siècle, elle été appelée rue Cadoc, au moins jusqu’à l’emplacement de la fontaine de la ville, dont on ignore actuellement l’emplacement mais qui, en1321, était près de le maison de Guillaume de la Fontaine, près de l’héritage de Guillaume Baston. Le reste de la rue, jusqu’à l’église Saint-Jacques, s’appelait rue de l’Ormerie. Ce nom de l’Ormerie s’est encore appliquée à une autre rue de notre ville, la rue étroite . Dingremont, qui s’est un peu occupé de l’origine des noms de nos rues, ne parle pas de ce nom. A une époque que je ne saurai déterminer, elle fut appelée rue au Chat. Elle est ainsi désignée dans le recensement fait en 1775. Elle a été nommée rue au Char par corruption de son dernier nom.
En venant de la rue Olivier (rue du Maréchal Foch), nous trouvons à notre droite, dans la rue au Char, une aile de l’Hôtel de Ville, une petite cour et le Théâtre. Au moyen-âge, on trouvait dans ces parages le manoir official. Ce manoir occupait le fond d’une vase cour dont l’accès était par la rue au Char et dont quelques dépendances confinaient à la Grande-Rue. Deux anciens textes précisent son emplacement dans la rue Cadoc, l’un du 2 juillet 1321, l’autre du 13 juillet 1445 : « la cour et juridiction espirituelle de mondit seigneur…en la rue Cadoc ».
De ces constructions, qui devaient être d’une certaine importance, il subsiste encore d’intéressants vestiges qu’il faut aller chercher dans une allée de la Grande-rue, près de Monsieur Dutheil. Après bien des détours, on parvient en face d’une construction de pierre, avec fenêtres à meneaux crucifères qui annoncent le XV° siècle.
Un autre texte du XIV° siècle signale deux autres maisons dans cette rue, l’une se trouvait de ce côté de la rue, devant la poissonnerie, et appartenait aux héritiers d’Auberede de la Seynière, près de la maison de Guillaume Du Bois. ; l’autre se trouvait du côté opposé, en face le manoir official et appartenait aux héritiers de Durand Baudri.
Sur l’emplacement du théâtre actuel s’élevait autrefois une maison bâtie dans la seconde moitié du XVI° siècle, postérieurement à l’édit de Henri II qui défendait aux habitants de construire leurs maisons en encorbellement.
Ce logis à servi, en derneir lieu, de magasins aux pompes à incendie. Sa démolition remonte à 1857 et, dans les substructions de cette maison, on a trouvé les vestiges d’un four romain, des médailles romaines et une monnaie d’Henri VI d’Angleterre, frappée à Tour.
Au n° 8 actuel (avant 1944) se trouve une allée connue sous le nom d’allée du Diable ; elle rejoint l’ancienne rue Haute-Boucherie.
N° 12, importante construction du XVII° siècle.
N° 30 Deux vielles demeurent de la fin du XVI° siècle.
Dans la rue au Char de l’Eglise Saint-Jacques vers la Grand-Rue, l’ensemble de ca côté à était modernisé, modifié, refait. Derrière les plâtrages de beaucoup de ces demeures , on retrouverait les antiques colombages. Deux manoirs, le manoir de la Rose et le manoir de la Licorne.
Le manoir de la Rose est cité dans un acte du 20 décembre 1456, il est ainsi désigné « deulx masures et deulx maisons joignantes ensemble…dont l’une d’icelles maisons est nommée l’ostel de la Rose assise…en la rue de l’Ormaerie ».Il est de notoriété publique que l’ancien hôtel de la Rose, aujourd’hui démoli, occupait l’emplacement de l’hôtel de Normandie (avant 1944) qui occupe des constructions en briques et pierre du XVII° siècle, pourrait être celui de l’ancien manoir de la Rose.
Non loin de là se trouvaient deux maisons contiguës dont l’une est vendue, le jeudi 3 novembre 1528 par Pierre Davy, écuyer, agissant comme tuteur des enfants de Perrin Le Jumel, à Guillaume Cucuel, du métier de pelletier. Elle est ainsi bornée : d’un côté, Hamon Duhamel, avocat à la cour laie ; d’autre côté, Jehan Dehors et Jehan Gadeseel ; d’un bout, Henri Lefèvre ;d’autre bout, le rue au Chat. L’autre maison appartenait, en 1531, à Jacques Lefebvre, praticien en cour de laie qui le6 septembre de cette année, vend à Mathieu Blondot, du métier de carreleur, autrement dit cordonnier, une chambre « estant sur la salle de bas de ladite maison ».
Touchant au Manoir de la Licorne se trouvait une maison qui a fait l’objet, le 5 juin 1615, d’un acte résumé ainsi : Aux plès de meubles tenus à Lisieux par Pierre Hue, écuyer, sieur de Criqueboeuf, docteur es-droits, bailli vicomtal de Lisieux, est comparu Jacques Vattier, marchand, bourgeois de Lisieux……Marie Ledou et Pierre Piquot lui avait vendu un corps de logis et maisons sis et assis paroisse St-Jacques en la rue au Chat. Cette maison était alors presque inhabitable.
N° 5 actuel, construction du début du XVI° siècle dont la partie inférieure a été refaite au XVII°. La partie nord de la cave était autrefois voutée d’ogives ; il ne reste plus aujourd’hui (1919) que des départs d’arceaux reposant sur six colonnes.
La plus ancienne mention est une fieffe du 11 février 1292, par Jean le Vicomte, écuyer, à messire Nicolas de Villedieu, prêtre, ; il est ainsi désigné dans l’acte : un manoir avec ses édifices, situé paroisse Saint-Jacques de Lisieux, entre le chemin de la poissonnerie et la rue du Bailly. En 1460, il était habité par Jean Le Muet.
En 1515, il appartenait encore à un descendant de cette famille puisque, le 12 juin, Jacques Le Muet le baille en échange à Martin Lefèvre, demeurant paroisse Saint-Jacques.
L’immeuble est ainsi désigné : les maisons, manoir et pourpris en toutes choses, nommé le manoir et maison de la Licorne. Les abornements sont alors les suivants : d’un côté, les héritiers Lecorps et maître Jehan Herembourc, prêtre, d’autre côté, les héritiers Jehan Desbois, Robert Regnault, un nommé Legrand et la Grande-Rue de Lisieux, d’un bout, la rue où sied le cour et l’official ; d’autre bout, Jehan Boutey, Jehan Lebourgeois et autres.
Au XVII° siècle, cette propriété avait été morcelée, puisque, le 14 Mars 1630, devant Jacques Gosset, Jacques Le Rebours, ayant épousé Marie Cottis, se présente au nom de sa femme, pour exercer le retrait lignager de « plusieurs maisons assises dans le manoir de la Licorne, consistant en une cave, une salle, chambre grenier, partie d’un jardin et la cour du dudit manoir » qui avaient vendus à Michel Hesbert, le 8 janvier de la même année.
Pendant longtemps, le manoir de la Licorne fut une hôtellerie « l’hostellerie de la Licorne » dans de vieux contrats. Ce ne fut qu’au XVIII° siècle que ce manoir devint une maison bourgeoise.
– Au moyen-âge, la poissonnerie, souvent mentionnée dans le cartulaire de Thomas Basin, se trouvait, non loinde ce manoir « Licorne », sur une des places contiguës au manoir de la Licorne.
– Etablissement d’une fontaine dans une maison de la rue du Bailli en 1646.
Le 22 juillet 1646, réquisition faite par Me François de la Morlière, grenetier au magasin et grenier à sel de Lisieux, tendant à obtenir la permission de prendre « la grosseur d’un pois » de ‘eau du canal qui coulait et pasait par la rue du Bailly, allant à la fontaine devant l’église Saint-Jacques et ce, au droit de la maison dud. sieur de la Morlière, sise en la rue du Bailli, afin de faire une fontaine à sadite maison à tel endroit qu’il aviserait bien être pour la commodité d’icelle.

MONUMENTS:

Théâtre :  Construit en 1895 à l’emplacement d’une ancienne salle de concerts.

Dominique Fournier. DRL.

Manoir de la Licorne

Licorne (la) : les maison, manoir et pourpris [= enclos, jardin] en toutes choses nommés le manoir et maison de la Licorne 1515 TLX, la Licorne 1538 CCL, la Maison de la Licorne 1605 PCH, la Licorne 1622 CCL, la veuve de Marguerin Cottin, où pend pour enseigne la Licorne 1624 PVS, la veufve Marin Le Héribel, à la Licorne 1664 PVS, la Licorne 1681, 1696 CCL, Robert Levavasseur, sr de la Licorne, bourgeois de L[isieu]x 1697 IEL I iii 243 § 462, Manoir de la Licorne 1874 NHL 15. — Hôtellerie située vers l’extrémité nord-est de la rue au Char (au n° 5 avant 1944), et tenue par la veuve Marguerin Cottin en 1622 et 1624, la veuve Marin Le Heribel de 1664 à 1674, la veuve Michel Leliepvre de 1678 à 1681, et Jacques Mussey en 1696 [CCL, tableaux VI, VII, VIII]. Ce célèbre manoir lexovien, qui dut servir en son temps de luxueux lieu d’hébergement, est associé à divers épisodes de l’histoire de la ville. Il était connu en 1903 sous le nom de Maison Lagnel [CCL 65]. Cette maison est initialement mentionnée par une charte de 1293, où un certain Johannes dictus Vicecomes, armiger [“Jean dit Le Vicomte, écuyer”] la fieffe Nicolao de Villa Dei, presbytero [“à Nicolas de Villedieu, prêtre”], en présence du Doyen du Chapitre [LXM CVI]. Elle n’est alors mentionnée qu’indirectement, en tant que unum manerium […] situm in parochia Sancti Jacobi Lexoviensis, inter vicum per quem itur de piscioneria apud ecclesiam Sancti Jacobi Lexoviensis […] et vicum qui nuncupatur baaillie [ibid.; “un manoir sis en la paroisse Saint-Jacques de Lisieux, entre la rue par laquelle on va de la poissonnerie à l’église Saint-Jacques (la rue au Char) et la rue dite du Bailli (rue Aristide Briand)”]. On y signale en 1477 le passage du roi du Portugal Alphonse V l’Africain [VL 144]. En 1603, lors de l’arrivée du roi Henri IV à Lisieux, la municipalité lui présenta un cheval a poil grix, dont les modalités de paiement ne furent définitivement réglées que deux ans plus tard, après une assemblée tenue en la Maison de la Licorne [PCH].

ENTREPRISES – COMMERCES:

Dominique Fournier. DRL.

Croix Blanche (la) : la Croix Blanche 1624 CCL [Lisieux, C; hôtellerie]. — Ancienne hôtellerie située en la rue au Chapt [= rue au Char] en 1624, et tenue à cette date par Estienne Laisney [CCL, tableau VI].

France (Le) rue au Char : Café de France 1955 LPDA 91, 1960 LCTP, 1964 ACAA 1188b, 1982 PTT, Restaurant Le France 1984, 2012 PTT. — On note au 19e siècle l’existence à Lisieux d’un établissement du nom de Café de France situé 24 Grande Rue (emplacement actuel du square Arnoul de Lisieux). Il fut tenu par un certain Lelièvre en 1876, Cauvin en 1901, Lucas en 1912, puis les époux Margueré en 1921 et Rocques en 1939. Après la Seconde Guerre mondiale et la destruction de l’immeuble, il semble être ressuscité au n° 5 de la rue au Char (à gauche du Majestic) sous le même nom, pour devenir l’actuel restaurant Le France vers 1984.Note Shl: n° 30 rue au Char avant 1944.

Lourdes (hôtel de) : Hôtel de Lourdes 1939 AL 333a, 1955 LPDA 89, [Hôtel] de Lourdes 1960 LCTP, Hôtel de Lourdes 1982, 2003 PTT. — Ancien hôtel, disparu en 2004. Il était situé 4 rue au Char, et auparavant au n° 8 (avant les bombardements alliés). L’établissement, créé après 1921 dans un immeuble où sévissait à cette date le négociant en café Delafosse, était en 1939 la propriété d’un sieur Moinsse.

Normandie (la) : a)ancien bâtiment : Hôtel de Normandie 1874 NHL 50, 1876 ALPE 64a, 1901 AAL 170b, Grand Hôtel de Normandie 1912 AAL 199a, 1921 AL 219, 1927 PLBM, 1932 FEL, 1939 AL 182b. — b) nouveau bâtiment : Grand Hôstel de Normandie 1955 LPDA 89, [Hôtel] de Normandie 1960 LCTP  Grand Hô$tel de Normandie 1968 LPC, Hôtel de Normandie 1982, 1988 PTT, la Normandie 1996, 1999 PTT, résidence la normandie 2001 PTT, résidence La Normandie 2003, 2004 PTT, Maison de Retraite La Normandie 2006 PTT. — Ancien hôtel autrefois situé 25 rue au Char au début du 20e siècle (= 27 rue au Char dans les années 1920-1930; site approximatif de l’ancienne échoppe du bouquiniste Gérard Goupil à l’actuel n° 17, et aujourd’hui un service d’aide à domicile). Construit au 19e siècle à l’emplacement de l’antique Hôtel de la Rose [→], il était tenu par les sieurs Boudin en 1876, Pech en 1901, Vannier en 1912, les époux Dupré en 1921 et H. Blondeau en 1932 et 1939. Détruit pendant les bombardements, il connut une nouvelle carrière au n° 15 puis 11 bis jusqu’à la fin des années 1980, époque à laquelle il semble être devenu la résidence (maison de retraite) La Normandie.

Rose (hôtel de la) : l’ostel de la Rose [assis] en la ville et bourgoisie de Lisieux, en la parroesse Saint Jaque, en la rue de l’Ormaerie 1456 NHL 49, Hôtel de la Rose 18e s. [?] LSL, la Rose s.d. (av. 1846) CCL. — Ancienne hôtellerie autrefois située rue au Char, à côté de l’église Saint-Jacques. Elle est devenue l’Hôtel de Normandie au cours du 19e siècle (avant 1846). Le bâtiment originel (dont les soubassements, selon Henri Moisy [NHL 50], auraient remonté au 13e siècle), fut détruit au 19e siècle, et l’Hôtel de Normandie en 1944. Ce même auteur [ibid.] rapporte que ce dernier était encore appelé Hôtel de la Rose par bon nombre de Lexoviens en 1874.

A la Petite Marquise (Auberge):  32, rue au Char avant 1944.

Vue vers la Pl.Boudin-Desvergées- au fonds A la Petite Marquise.

Banque Nationale pour le Commerce et l’Industrie : 17, rue au Char avant 1944.

Immaculée Conception : rue au Char avant 1944.

Aux lendemains des Bombardements:

Vue de gauche, vers la Pl.Boudin-Desvergées- Vue de droite vers la rue H.Chéron.

Rue au Char vue depuis la Pl. Boudin Desvergées, puis du sud de cette rue et aux lendemains des bombardements.

ARCHEOLOGIES:

Claude Lemaitre. Découverte sous l’entrée du théâtre municipal d’éléments d’une voie dallée – peut-être un trottoir ? – longeant un édifice construit en grand appareil. Voir ci-dessous.

Deville Etienne. Sur l’emplacement du théâtre actuel s’élevait autrefois une maison bâtie dans la seconde moitié du XVI° siècle, postérieurement à l’édit de Henri II qui défendait aux habitants de construire leurs maisons en encorbellement.
Ce logis à servi, en dernier lieu, de magasins aux pompes à incendie. Sa démolition remonte à 1857 et, dans les substructions de cette maison, on a trouvé les vestiges d’un four romain, des médailles romaines et une monnaie d’Henri VI d’Angleterre, frappée à Tour.

Archives ShL:

Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations ecclésiastiques de l’ancien Diocèse de Lisieux – PIEL L.F.DVoir Paroisse Saint-Jacques de Lisieux

Inventaire Sommaire des Archives Départementales Antérieures à 1790.H.Suppl.30 – B.27.1643 – Lisieux – Vente devant François Poulain et Constention Boullaye, tabllions en la vicomté de Lisieux, par Pierre Jumelin , chapelier, bourgeois de la paroisse St-Jacques, au bureau des pauvres, représenté par les administrateurs, d’une maison, sise à Lisieux , rue au Char , moyennant la somme de 560 livres payée par Guillaume Quentin, receveur dudit bureau.

FONDS Erudits NE 12 PANNIER Arthème. NE 12.4  – 4e carton :
LISIEUX – Vente d’une maison près rue au Char ( 1755 ). – Partage de maisons Rue au Char.

Fonds Seconde Guerre Mondiale.
Carton 03: – Photocopies de photos de Lisieux détruite en 1944, collection Mme Gazareth, anciens boulangers-pâtissiers de la rue au char.

Fonds Caillaux 3F. – 3F 146 1833-1835 – Lisieux , rue du Bailly et rue au Char : procès relatifs à des écoulements. – 3F 179 1828-1842 – Lisieux, rue au Char : procédure.

Fonds Boudard FA. – 2FA11 : 1806 : Quittance de rente due à Mme Veuve Caboule demeurant à Lisieux Rue au Char par Boudart La Mancellerie.

Carnet de Charles Vasseur. – Analyses et Transcriptions de Documents Originaux, Aveux de Fiefs – Maison de la rue au Char: Bornes : la rue au Char, Maistre Anne Gravois, le sieur de la Motte Vaucquelin et Me Henry Feral médecin, le sieur de Foucqueville d’Escageul décrétée sur Etienne du Tertre requête de Robert de Lespée, sieur de Cauvigny en 1610. Cette maison fut rebâtie en 1613/1616  » les charpentiers pour abattre le bois sur les soliveaux gagnaient 10 sous par jour pour tout, les maçons et les menuisiers ….. le 100 de piedz de pierre dure au grand compte qui est de 2 piedz pour un coût de 36 livres 1O sous, la chaux … le tonneau … coûtaient 70 sous, le millier (?) et ……. de 61 paulées (?) en carrey …. d’épaisseur plombée de rouge et vert coustait 18 livres 10 sous, la ferrure de la porte 39 livres à 5 sous la livre, les ferrures des huits chacune 35 sous, et des croisées chacune 9 livres. La peinture de la chambre par ailleurs 20 livres . C’est ce que j’en ai trouvé pour mémoire et appris de mon père que la maison lui coustait en toult plus de 3000 livres. « 

PANNIER Arthème : Archives ShL, NE12, 4e carton. – Hôtel Le Vallois, rue au Char et autres. – Notes sur l’Histoire Ecclésiastique de Lisieux – 1er fascicule Noms des chanoines suivant leur rang de réception Chanoines distributifs : 1762 Pichon Surville rue au Char 1763 Monsaint Formentin rue au Char 1773 de Créqui 1ere portion de Touques, rue au Char.

Inventaire Coopérative de Reconstruction de Lisieux.

CARTON 34 :Ilot 8 – 2 8 B Dossiers à l’identique Andrieux -14 rue au Char. – 4 7 E Dossiers à l’identique Jourdain 24 rue au Char Pattier 22 rue au Char Tachaux 30/32 rue au Char – 5 8 I Dossiers à l’identique Immaculée Conception rue au Char.

CARTON 35 : Dossiers à l’identique 7 F Dossiers à l’identique Brianceau 8-10 rue au Char hôtelier près du théâtre. Caisse d’Epargne avec joli plan. Hébert née Patin, et Léonce Mommers née Hébert 7 rue au Char et Mme A. Briand. Dédé 26 rue au Char.
Ilot 2 A Dossiers à l’identique Andrieu 19 rue Henry Chéron ou Char Coquillat boulangerie pâtisserie propriété de Mme Boistard angle rue Henry Chéron et rue au char .
Ilot 2 Dossiers à l’identique Didelot Elec. 27-29 rue au Char. Normand huissier – 23 rue au Char ancienne propriétaire Giraud la pièce d’origine se trouvait rue au Char Ste Immobilière Magne 19 rue au Char
Ilot 2 B Blondeau – B.N.C.I. Banque Nationale pour le Commerce et l’Industrie 17 rue au Char propriétaire Mme Canterel acquis par Delamare Conand 9 rue au Char Desetable 11 rue au Char Bielman, 20 rue au Char.

Noviomagus Lexoviorum. Réflexions sur les origines de Lisieux – Claude Lemaitre.

Boite 3 classeurs + Bulletin ShL n°35, juin 1996.
La rue au Char peut correspondre au tracé du cardo maximus. Pour la partie sud cette hypothèse est confortée par trois facteurs : – Aboutissement de la rue à la porte d’Orbec, souvenir de l’une des portes du castrum donnant accès à la route de Condé-sur-Iton (Condate) et Dreux (Durocortum), de l’itinéraire d’Antonin. – Découverte sous l’entrée du théâtre municipal d’éléments d’une voie dallée – peut-être un trottoir ? – longeant un édifice construit en grand appareil. En 1889, au delà de la porte d’Orbec à l’entrée nord de la rue de Verdun : « …traces d’un encaissement de gros silex noyés dans un béton ou dans une pierre plus tendre (?) : peut-être une voie romaine ?… »< Au nord le problème est plus complexe. La voie antique longeant la vallée à l’est de la Touques devrait former logiquement le prolongement, hors zone urbaine, du cardo maximus, or il existe une rupture très nette entre les deux axes. Elle est constituée par la nécropole du Grand-Jardin desservie par deux voies sans connexion avec un hypothétique cardo maximus axé sur la rue au Char et sur la rue Ml Foch (anciennement rue Olivier). Dans cette dernière rue les travaux de canalisation de 1889 n’ont rien révélé de significatif : « …au nord argile, terre vierge, murs post-médiévaux, terres noires …. ». Il faut toutefois signaler que cette rue est décalée par rapport à la rue au Char et que les vestiges d’une cardine seraient plutôt situés sous les immeubles bordant la rue du Ml Foch à l’ouest. Cette discontinuité fragilise donc l’hypothèse selon laquelle la rue au Char et son prolongement au nord, correspondraient à l’axe du cardo maximus. Faut-il déplacer ce dernier vers l’ouest ou vers l’est ou, comme pour le decumanus maximus, envisager un décrochement qui à priori n’est pas justifié par des contraintes topographiques majeures, bien que le franchissement des cours d’eau des Rouges-Fontaines et du Cavaudon ait pu présenter quelques difficultés (passages à gué ou ponts en bois) ? A l’ouest, entre la rue au Char et la place Thiers, trop d’obstacles dont notamment la nécropole du Grand-Jardin s’opposent à la recherche d’ un tracé hypothétiquement fiable. A l’est de la rue au Char, plusieurs axes de cardines sont connus mais ils sont situés trop à l’est par rapport au noyau urbain de l’agglomération ou faut-il, malgré cette observation, considérer le cardo qui, parallèle au Bd Duchesne-Fournet, dessert la nécropole comme axe possible du cardo maximus ? Il y aurait alors pour le cardo maximus un décrochement comme pour le decumanus maximus – – – Présence de fonds de cabanes rue au Char.

[1]Olivier Buon, dans Buon 1993, p. 10-11, voit plutôt dans cette rue le nom primitif de la moitié supérieure de Grande Rue (rue Henry Chéron). Mais si l’ostel de la Rose qui y est mentionné en 1456 est à identifier avec l’ancien Hôtel de Normandie [®], qui était à côté de l’église Saint-Jacques [cf. NHL 50; CCL 67], la rue de l’Ormerie est bien la partie sud de la rue au Char.
[2]Ce même Guillaume Le Chat est mentionné en 1484 en tant que bénéficiaire, pendant un an à ferme, du décanat de Lisieux, lors d’une vacance causée par l’élection contestée du haut-doyen Balthasar de Caillet [BL 320].