NOTES sur CREVECOEUR-en-AUGE
Archives Calvados.
Crèvecoeur-en-Auge (Calvados ; jusqu’en 2016)
Canton actuel : Mézidon-Canon
Arrondissement actuel :Lisieux
Code INSEE : 14201
Histoire administrative : Le complément « en-Auge » est ajouté par le décret du 22 septembre 1897. A partir du 1er janvier 2017, Crèvecoeur-en-Auge forme avec Les Authieux-Papion, Coupesarte, Croissanville, Grandchamp-le-Château, Lécaude, Magny-la-Campagne, Magny-le-Freule, Le Mesnil-Mauger, Mézidon-Canon, Monteille, Percy-en-Auge, Saint-Julien-le- Faucon et Vieux-Fumé, la commune nouvelle de Mézidon-Valléed’Auge (chef-lieu dans l’ancienne commune de Mézidon-Canon), par l’arrêté préfectoral du 8 septembre 2016.
EP Crèvecoeur (Calvados jusqu’en 1897.)
CREVECOEUR- EN-AUGE
I. Dioc. de Bayeux ( exemption de Cambremer). Baill. et maîtrise de Pont- l’Évêque. Gr. à sel de Livarot. Gén, et int. de Rouen; él.et subd. de Pont- l’Évêque.
II. Distr. de Pont-l’Évêque; ch. -1. de canton (Arrêté du 1 mars 1790).
III. 4 arr. communal (Arr.deLisieux); ch.-l. de canton (Loi du 28 pluviôse an VIII); canton de Mézidon(Arrêté du 6
brumaire an X) . Pop.: 352 hab. ( 1911 ). – Sup.: 213 hect. 62 a. 45 c.
– Le bourg de Crèvecœur s’est établi sur la limite des paroisses Saint-Vigor-de- Crevecoeur et Saint-Loup-de-Fribois , dont la circonscription est restée celle des communes actuelles de Crevecœur et Saint- Loup.
ADMon Gale: Délibérations du commun. 1666-1675 (Reg ..72 fol. ); 1735-1749 ( Cah., 12 fol.) Le 1 registre contient des notes diverses (1675) et les comptes du trésor ( 1688-1721 ? )
Délibérations municipales. 16 mai 1790-3 germinal an IV (Reg., fol. 1-131 ). Reprise des actes et délibérations : 30 prairial an VIII. A la fin de ce registre, jusqu’au fol. 163, ont été transcrits des actes relatifs à la garde nationale, aux fournitures militaires , etc. 1790-an IV.
ÉTAT CIVIL. Baptêmes, mariages et sépultures, depuis le 31 décembre 1628 . Lacunes: mariages et sépultures, de 1639-1666 . – Tables annuelles. Délibérations du commun. 1728-1734.
STATISTIQUE. Etats nominatifs de la population . An IVan V (2 cah. , 20 fol . )
IMPOSITIONS. États de sections (Sections A- C) . 20 thermidor an V (3 cah., 25 fol.); An VI (Cah., 23 fol.)
Procès-verbal de sectionnement. An V ( 1 p. ) An IV ( 6 p. )
Rôles de l’emprunt forcé .
DIVERS . Famille Bénard-Le Masquerier. 1782-1791 (2 p)
Le Tableau de division du département en 1790 distingue deux communes, Crèvecœur et Saint- Vigor; ce n’était qu’une
erreur matérielle, que laissait d’ailleurs prévoir l’identité du nombre des citoyens actifs et éligibles dans les deux prétendues communes .
Voir aux Archives du Calvados les délibérations de la municipalitécantonale de Crèvecœur 16 nivòse an IV-28 pluviôse
an VIII (Reg.); — arrêtés et pétitions, enregistrements divers, patentes, etc. An III- an VIII (4 reg. et 1 liasse). Délibérations du Comité de surveillance. 15 brumaire- 19 thermidor an II (Reg.)
Crevecoer, Crevecueur en Auge, Crevecuire, Crevequeur. Crèvecoeur.
Crepitum cor
Crèvecoeur, canton de Mézidon.
Crevecuire, XI° siècle (enquête citée par Léchaudé d’Anisy, p.426).
Robertus de Crepito Corde, 1109 (ch. de Saint Elienne de Caen).
Crevecoer, 1155 (Wace, vers 1377, 2).
Crievecor, 1198 (magni rotuli scacc. p. 17).
Crievecuer, 1234 (parv. lib. rub. Troarn. p. 1419 v°).
Crepicor, 1269 (cartul. norm. p. 173, n° 767).
Crevequeur, 1324 (hist. de l’abb. de Saint-Étienne de Caen, p. 97).
Crevecueur-en-Auge, 1460 (dénomb. de l’évêché de Bayeux).
Par. de Saint-Vigor,
patr. le seign. du lieu.
Chapelles de deux prébendes de la cathédrale de Bayeux.
Dioc. de Lisieux, exemption de Cambremer.
Génér. de Rouen,
élect. de Pont-l’Évéque,
sergent. de Cambremer.
La seigneurie de Crèvecoeur relevait de la baronnie de Cambremer, appartenant à l’évêché de Bayeux, 1460 (temporel de l’évêché). Demi-fief de la vicomté d’Auge, ressortissant à la sergenterie de Beaumont.
Lieux-dits de CREVECOEUR: Saint-Vigor, h. –
1 – Château de CREVECOEUR.
2 – Bibliographie
3 – Pièces Justificatives.
4 – Archives SHL:
1 – Château de CREVECOEUR.
Christophe MANEUVRIER, « Le château de Crèvecoeur-en-Auge, centre d’une petite seigneurie châtelain en Normandie Centrale au XIIe siècle », BSHL, N° 32, 1990-1991 (1992), 2e fasc.
Le château de Crèvecoeur est sans nul doute l’une des fortifications médiévales parmi les plus monumentales du département. Pourtant, il reste l’un des plus mal connus: depuis l’étude -peu convaincante-, publiée au siècle par M-F. DEMIAU de CROUZHILLAC [1], Crèvecoeur n’a fait l’objet que de quelques courtes notices, de la part d’Arcisse de CAUMONT tout d’abord[2], puis de celle de Marc DALIPHARD[3]. En revanche, J.YVER [4] l’ignore totalement. Plus récemment, des pistes nouvelles pour l’étude de cette seigneurie ont été suivies par S. LETORTOREC[5] qui le premier a repéré plusieurs textes médiévaux intéressant Crèvecoeur, et enfin par Christophe de CEUNYNCK dans le cadre d’une plaquette accompagnant l’exposition Crèvecoeur du XIIe au XXe siècle, un bourg en Pays d’Auge[6]. C’est d’ailleurs cette manifestation qui fut à l’origine de l’étude qui va suivre.
Le fait qu’il existe à Crèvecoeur une forteresse remontant en partie au XIIe siècle est donc resté jusqu’à ce jour inconnu de la plupart des érudits de la région[7].Il est donc nécessaire de commencer cette étude par une description du château, puis dans un deuxième temps d’essayer de comprendre ce qui a pu être à l’origine de l’édification d’une construction aussi monumentale.
1 – UNE FORTERESSE MEDIEVALE MECONNUE (XII-XVe) – UN CHATEAU DE PIERRE DU XIIe s.
L’organisation de la fortification obéit au plan la plus couramment utilisé au cours de la seconde moitié du XIe et du XIIe siècle, celui d’une motte, d’environ 50 m de diamètre qui supportait la résidence seigneuriale, précédée au Nord d’une basse-cour d’environ 70 x 80 m. La motte était protégée au Sud par un profond fossé et un puissant talus, relativement bien conservés. La basse-cour était elle aussi protégée par un fossé alimenté en eau par un modeste affluent de l’Algot, et par un talus conservé en partie à l’Ouest ainsi que dans son angle Sud-ouest. Au XII e siècle, la construction de la chapelle, située actuellement dans l’angle Sud-est de la basse-cour, s’est faite au détriment d’une partie du talus interne. Un texte de1147, qui signale sans doute cet édifice sous le nom de « la chapelle de Guillaume de Crèvecoeur » est sans doute la première allusion à cette fortification[8]. Deux ans plus tard, en 1149[9] Hugues et Guillaume donnent aux moines de Tiron leur terre du Montargis pour y fonder un prieuré, dont la chapelle du XIIe siècle, installée à l’intérieur d’une vaste enceinte fortifiée[10], existe encore aujourd’hui. Il est tentant d’y voir l’ancienne résidence du lignage devenue inutile après la construction du château de Crèvecoeur. Ce dernier, fut installé à environ 3 km au Sud du Montargis, dans un fonds de vallée humide, traversé par de nombreux petits cours d’eaux, non loin de la confluence de la Vie et de l’Algot; et à 500 m environ à l’Ouest de l’église paroissiale, dont le site est aujourd’hui totalement abandonné[11]. L’implantation d’un site castral en cet endroit est vraisemblablement liée à la volonté de mettre en valeur les terres de la vallée, phénomène assez général aux XI-XIIe siècles.
Du château du XIIe siècle, il subsiste aujourd’hui la moitié d’une enceinte polygonale, édifiée au sommet de la motte (voir plan). Les maçonneries sont essentiellement composées de petits moellons calcaires du même type que ceux utilisés pour la construction de la chapelle, avec également quelques éléments de poudingue ainsi que quelques rares blocs de travertin. La présence de cette pierre est à noter car on la trouve souvent en grand nombre dans les édifices religieux des XIIe et XIIIe siècles du Pays d’Auge. A Crèvecoeur, l’utilisation de ce matériau est toujours limitée, et semble nettement liée à des travaux de réfection L’épaisseur de cette maçonnerie varie entre 1.50 et 2 m environ.
Cette enceinte était flanquée d’au moins une tour circulaire peu débordante: sur la face Ouest de la courtine, on observe en effet un mode de construction différent, qui comprend de très nombreux moellons de poudingue ou de grès, aujourd’hui surmontée d’une tourelle à pan de bois, et dont la partie basse – la plus ancienne – est très nettement circulaire. Cette construction est d’un plan très proche de la « grosse tour » du château de Bonneville-sur-Touques[12], peut-être signalée par un texte en 1195. Il s’agit en tout cas d’un mode de construction antérieur à celui qui se répandit en Normandie sous Philippe-Auguste, et dont l’exemple le plus proche est celui de Coucy à quelques kilomètres au Sud de Saint-Pierre-sur-Dives. Cette structure polygonale connaît peu d’équivalents en Normandie, en ; dehors de quelques analogies avec le château de Gisors construit vers 1097 ainsi qu’avec celui de Pirou, construit à la fin du XIIe siècle. Il s’agit d’une construction originale[13], qui n’est pas sans rappeler certains shell-keeps anglais, dont Gisors fut sans doute l’un des prototypes[14] et qui semble être assez rare en France[15]
2- LA CHAPELLE CASTRALE (XIIe-XIIIe):
Dès 1147, un texte signale une chapelle castrale à Crèvecoeur: »capellam Guillelmi de Crevecor[16] « . Il est cependant difficile de déterminer s’il s’agit de la construction qui se tient aujourd’hui dans l’angle Sud Est de la basse-cour. Cette dernière, réalisée à l’aide de moellons calcaires est de plan rectangulaire. ; Les murs latéraux sont soutenus chacun par trois contreforts plats dont certains seulement présentent un ressaut. Peut-être ces contreforts ne datent-ils pas de la même campagne de travaux, ceux qui présentent un ressaut étant probablement la marque d’un remaniement postérieur. L’archivolte de la porte d’entrée ainsi que les lancettes et l’oculus du chevet sont décorées d’étoiles(photo 7) comme on en trouve sur les constructions de l’extrême fin du XIIe siècle, tandis que les colonnes latérales de la porte d’entrée avec leurs chapiteaux annoncent plutôt le début du XIIIe siècle[17].Ce porche est assez proche par exemple de ceux des églises de la Gravelle et de Mesnil-Durand, datés par L.MUSSET de la fin du XIIe et du début du XIIIe siècle Note de ; Lucien Musset citée par Henri PELLERIN, « L’architecture romane en Pays d’Auge », PA, 21,N°, Avril 1971, pp.18-20. ; Tous ces éléments remarquables paraissent appartenir à une seconde phase de construction, car à chaque fois des reprises de maçonnerie sont visibles.
Au total, il semble bien qu’il s’agisse d’une construction du XIIe siècle, à contreforts plats, profondément remaniée dans les dernières années du XIIe ou au début du XIIIe siècle.
3 – LES MODIFICATIONS ULTERIEURES DU CHATEAU (XIIIe-XIVe).
Les quelques transformations visibles attribuables à cette époque laissent entendre qu’à partir du XIII e siècle, la fonction résidentielle du château l’avait largement emporté sur la fonction militaire. Ainsi, cette enceinte, probablement totalement aveugle à son origine, fut percée de nombreuses ouvertures, pour lesquelles il est difficile d’assigner une date précise.
– à l’Ouest, la courtine fut percée de 4 petites archères, 2au rez-de-chaussée ; ; et 2 au premier étage; très modifiées lors des travaux de 1970. Le second étage est aujourd’hui encore percé de 3 petites ouvertures quadrangulaires que l’on retrouve à intervalle régulier (tous les 3 mètres environ). L’une, au Nord a été transformée en archère, peut-être au cours du XVe siècle. Il ; pourrait s’agir des traces d’un ancien crénelage, ou d’ouvertures destinées à permettre le tir des armes à feu comme il en existait ; par exemple au sommet du rempart du château de Caen ; (Michel de BOUARD, Le Château de Caen, Caen 1979, p.40. ). Dans ce cas, elles ne seraient pas antérieures au XIVe ou au XVe siècle (photo 3). Il faut enfin signaler l’existence de latrines dans l’épaisseur de la maçonnerie, au niveau du premier étage, ouvrant également sur le fossé. Leur datation en est malaisée.
– à l’Est, en revanche, le premier étage est percé de deux grandes baies voûtées en plein cintre ainsi que d’une porte (photo 4). Celles-ci furent ensuite fermées et transformées en archères, probablement au XIV e ou au XV e siècle: l’une d’elles présente à sa base une canonnière, élément qui n’apparaît dans les petites fortifications qu’à partir de la guerre de Cent-ans (photo 5).
Là où le second étage a été conservé, on retrouve les petites ouvertures crées ou rectangulaires, déjà observées à l’Est. Toutes ont été bouchées, probablement afin d’accentuer encore l’aspect militaire de la construction.
Enfin, sur toutes les maçonneries anciennes, une ligne régulière, légèrement débordante est visible sur la face interne, à la hauteur des deux seuils de portes; soit à environ 1.30-1.40 m au-dessus du sol actuel. Elle pourrait correspondre au niveau d’un ancien sol, ou à celui d’un ancien niveau de plancher qui aurait séparé un premier étage surélevé d’un niveau de caves semi-enterrées.
Les très nombreuses reprises décelables dans les maçonneries ; proches de la porte d’entrée montrent que des modifications importantes y furent effectuées, à plusieurs époques. Cette porte simple, assez étroite, est encadrée à l’intérieur de l’enceinte par deux puissants contreforts (photo 6). Elle était autrefois surmontée d’une salle d’étage, encore soutenue au XVIIIe siècle par 3 piliers. On y accédait par un escalier de pierre installé à l’Est, à l’intérieur de la maçonnerie ainsi que par un autre escalier à l’Ouest, aujourd’hui détruit, mais signalé sur le plan du XVIIIe siècle. La surveillance ; était effectuée par deux grandes fenêtres rectangulaires, placées symétriquement par rapport à l’axe d’entrée; l’une ayant été ensuite bouchée, l’autre transformée en une petite archère. Enfin, après que le château eu perdu l’essentiel de son rôle militaire, une nouvelle fenêtre fut percée à proximité de cette archère.
4- LE CHATEAU DE CREVECOEUR DANS LA GUERRE DE CENT-ANS (XIVe-XVe).
Plusieurs poutres, de fortes sections, trouvées lors du curage du fossé, au début des années 70 proviennent très probablement d’un pont-levis installé dans les dernières années ; du XIVe ou au commencement du XVe siècle: une datation effectuée au C.14, ; sur ces bois a donné la date de ; 580 +/- 90 B.P., soit 1370 environ (Gif, 2403). Ceci montre que des travaux importants furent effectués à Crèvecoeur au cours de la guerre de Cent-ans.
En, 1417, ; après la prise du château de Crèvecoeur par les armées du Duc de Clarence, la garde de cette forteresse, qui est à cette époque l’une des principales places-fortes du Pays d’Auge avec Fauguernon, Courtonne-la-Meurdrac, et bien sûr Bonneville-sur-Touques, fut alors confiée à Sir Thomas Kirkeley[18]. Reprise par ; Dunois, le bâtard d’Orléans, en 1449, elle semble avoir ensuite perdu définitivement son rôle militaire, le château de Crèvecoeur ne jouant apparemment aucun rôle lors des guerres de religion.
L’avant poste qui protégeait l’accès du château fut modifié – ou construit, ceci est difficile à déterminer – au XIVe ou au XVe siècle. En tout cas, il est net que les deux énormes massifs de maçonnerie, situés de part et d’autre de la porte, s’appuient nettement sur l’édifice antérieur, et servent d’assise à une construction quadrangulaire percée d’archères et de canonnières multiples, destinée à assurer la protection de l’accès du château.
Improprement dénommée « donjon », la grosse tour située au Sud-est est nettement postérieure à l’ensemble de la construction, comme l’avait fort justement vu Arcisse de Caumont[19] : son orientation diffère de celle de l’enceinte polygonale, et elle est construite selon un mode d’appareillage très homogène, composé de gros blocs calcaires rectangulaires et de petits moellons calcaires qui proviennent d’un horizon géologique différent de celui utilisé lors des époques précédentes.(v. photo). Sa face interne, fortement dégradée, présente plusieurs traces de reprises postérieures, dont il est impossible de préciser la nature et l’époque. L’ensemble cependant, par ses petites archères formées de 3 rangs de pierres, dénonce une volonté manifeste de se protéger, et offre certaines similitudes ; ; avec le poste avancé qui défend l’entrée du château.
Une autre construction quadrangulaire, située dans l’angle Sud-ouest du château, pourrait révéler l’existence d’une ancienne tour d’angle, très modifiée par la suite. Elle est surmontée de 4 corbeaux de pierre qui supportaient probablement autrefois une ouverture. L’appareil utilisé ici est le même que celui de la tour Sud-ouest, dont elle est à coup sûr contemporaine. C’est dans cette tour qu’un « trésor » aurait été découvert au siècle dernier, emporté par un ouvrier qui fut pour cela condamné en 1857. Une seule monnaie fut alors récupérée, à l’effigie de Louis XII (1498-1515)[20]
Vers la fin du XVe ou au début du XVIe de nouveaux bâtiments résidentiels à, pans de bois, furent édifiés, appuyés contre la muraille interne. Le manoir était à l’origine formé de 3 travées, puis fut allongé à ses deux extrémités. L’ensemble a ensuite connu de très importantes modifications, jusqu’aux restaurations de 1971. Enfin, la plupart des bâtiments de la basse-cour – ferme et pigeonnier – semblent ; à peu près contemporains du manoir.
On ne peut être qu’étonné de l’importance de cette fortification au XIIe siècle. Celle-ci n’a pu être l’œuvre que d’une famille d’un certain rang, dont il importe maintenant de rechercher l’origine de la fortune.
A L’ORIGINE DU CHATEAU: PUISSANCE CHATELAINE CONTRE PUISSANCE EPISCOPALE.
Presque totalement absent des sources du XIe siècle, le lignage de Crèvecoeur apparaît au cours de la première moitié du XIIe siècle. Le fondateur semble en être Hugues de Crèvecoeur, mentionné dans plusieurs textes à partir de 1112, souvent en compagnie de son fils Guillaume; à moins qu’il s’agisse de Robert de Crèvecoeur signalé en 1109, mais dont rien ne prouve qu’il était parent de Hugues et de Guillaume de Crèvecoeur [21]
En 1133, le fief de Crèvecoeur comptant pour 5 fiefs de chevaliers, relève de l’évêque de Bayeux[22]. C’est une quinzaine d’années plus tard que l’on voit le lignage de Crèvecoeur en lutte contre l’autorité épiscopale: Hugues et son fils Guillaume installent à Crèvecoeur un marché qui concurrence directement celui que l’évêque possédait à Cambremer[23]. Malgré l’ordre donné par Henri II Plantagenêt, encore seulement Duc de Normandie, à ses baillis d’Exmes et d’Auge d’interdire l’accès au marché de Crèvecoeur [24] – et malgré une sentence d’excommunication prononcée vers 1151-1153 par le Pape Eugène III contre Hugues et Guillaume, les empiétements contre la puissance temporelle de l’évêque de Bayeux continuèrent: par trois fois,Henri II renouvela l’ordre de veiller à ce que l’évêque de Bayeux jouisse librement de sa banlieue de Cambremer, en 1156[25] ; tout d’abord, vers 1156-1158 ensuite[26] puis à nouveau en décembre 1162[27] Dans ces mandements, il n’est certes pas fait mention ; de Crèvecoeur, mais on sait qu’en 1133,Hugues de Crèvecoeur possède des terres dans la banlieue de Cambremer[28] qui devait probablement s’étendre à toutes les paroisses de l’exemption de Cambremer dans laquelle se trouvait Crèvecoeur[29]. D’autre part, il est presque certain que la création de ce marché ne fut pas la seule action menée contre l’autorité épiscopale[30]. A partir de cette affaire, les relations entre Hugues et Guillaume d’une part, et Henri II s’assombrissent: Guillaume de Crèvecoeur est mentionné comme témoin d’un acte ducal pour la dernière fois en1153[31]. Passé cette date, le lignage n’est plus jamais mentionné dans un acte du pouvoir souverain. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, il semble bien que Guillaume et Hugues aient gagné la partie face à l’évêque, au roi et au pape, car le marché seigneurial de Crèvecoeur est encore attesté en 1287, à propos d’une donation faite aux moines de Tiron[32]
On peut tenter d’expliquer cette résistance face au pouvoir politique et religieux par le fait que Hugues et Guillaume ont bénéficié d’une part de l’éloignement relatif de leur seigneur, l’évêque de Bayeux, peut-être d’ailleurs moins combatif pour protéger ses prérogatives que ne l’aurait été un seigneur laïc. Ils ont peut-être également bénéficié du fait qu’à partir de 1154, Henri II se préoccupe davantage de l’Angleterre que de la Normandie. Mais, surtout, il semble que leur puissance leur vient de leur château peut-être tout récemment réédifié.
Guillaume de Crèvecoeur apparaît de nouveau entre 1161 et 1185-1189, comme bienfaiteur de l’abbaye de Sainte-Barbe-en-Auge[33]. Vers 1154-1170, on le voit encore donner à l’abbaye de Troarn le patronage de l’église de Cléville[34]. Après sa mort, le fief et le château de Crèvecoeur passèrent entre les mains de la famille du Hommet, à la suite du mariage de Hadwise de Crèvecoeur avec Jean du Hommet, probablement parent de Jourdain du Hommet, évêque de Lisieux entre 1202 et 1218; puis entre celle les mains de celle de Brucourt après 1204.
Entre 1112 et 1147, on trouve un nommé Hugue de Crévecœur présent à Crévecœur-en-Auge. Ce même Hugue est aussi seigneur de Cléville. Sa petite-fille Hadeisa (dame de Cléville et de Héritot et fille de Guillaume de Crevecœur) épouse Jourdain du Hommet. Les Du Hommet sont connétables héréditaire de Normandie, charge qu’ils possèdent jusqu’au XIIIe siècle. Jourdain du Hommet est le fils de Richard, seigneur de Varenguebec et de la Haye-du-Puits et d’Anne de Say, fille du seigneur de Says et d’Aulnay. En 1204, Philippe Auguste confisque les terres de Jean-Sans-Terre, roi d’Angleterre. Les terres de Jean du Hommet (fils de Richard) sont confisqués.
Les relations avec l’évêque de Bayeux n’en furent pas meilleures pour autant: en 1225, il faut un jugement de l’échiquier pour mettre fin aux querelles entre l’évêque et Jean de Brucourt, seigneur de Crèvecoeur[35]. Les droits de l’évêché y sont clairement définis[36], ce qui sous-entend que les autres appartiennent au seigneur laïc. Définir, c’est aussi souvent limiter…
Installé au centre d’une modeste seigneurie, le château de Crèvecoeur se présente donc au XIIe siècle, avant tout comme la résidence d’un petit châtelain: aucun événement militaire ne semble s’y dérouler. Sa construction illustre la volonté de cette petite et moyenne aristocratie de se différencier nettement des classes sociales inférieures en se faisant construire une demeure fortifiée en pierre, à la manière des plus grands lignages. Son origine est sans doute à mettre en relation avec la période de crise qui suivit la mort du Duc Henri Ier en 1135, et qui dura une vingtaine d’années. Enfin, il apparaît ici clairement que la construction d’un château n’est pas sans conséquences politiques: le lignage se brouille avec son seigneur, l’évêque de Bayeux et par voie de conséquence avec le Duc, allant même jusqu’à recevoir l’excommunication pontificale. Mais surtout, la construction d’un château n’est pas seulement un élément de prestige, signe d’une certaine ; réussite sociale: c’est aussi ; un moyen de mettre la main sur de nouvelles richesses économiques, en installant un marché par exemple.
Christophe MANEUVRIER
Jean SAUSSAYE, « Notes, anecdotes, recherches diverses pour servir à l’histoire de Civières-en-Vexin », Nouvelles de l’Eure, Nos64-65, Hiver 1978, pp. 7-11, ill. (extrait de l’Histoire de Tourny.)
Les Cordeliers de Vernon.
« … François de Montmenrency-Hallot, fils de François de Montmenrency, baron d’Auteville, du Hallot, de Crèvecoeur-en-Auge, de Boutteville, de la Roche-Millet, seigneur de Precy-sur-Oise, capitaine de Cinquante hommes d’armes, chevalier de Saint-Michel et de Jeanne de Montdragon. Fut fait chevalier de l’ordre, capitaine de cent hommes d’armes, bailli et gouverneur de Rouen, bailli de Gisors, enfin lieutenant-général, pour le roi de toute la Normandie, en l’absence du duc de Montpensier. « Hallot se jeta en Normandie lorsqu’il eut appris la mort du duc de Guise; il disposa si bien la noblesse de cette grande province en faveur du roi et de son successeur, qu’ils ne trouvèrent en aucune contrée du royaume, plus d’obéissance et de secours. Bientôt après il conduisit au duc de Montpensier une nombreuse troupe de gentilshommes à la tête desquels il contribua beaucoup à la victoire complète que ce prince remporta sur les Gauthiers, auprès de Falaise. De plus de vingt mille homme qui avaient pris les armes, il y en eut trois mille de tués, douze cents de pris, et le reste fut tellement dissipé, que le nom de ces fanatiques, qui jusqu’alors avaient été le fléau des villes de Normandie, fut éteint. Peu après, Hallot prit Neufchâtel, et battit un corps de sept cents ligueurs. Il se comporta avec le même courage au combat d’Arques, à la bataille d’Ivry et au siège de Paris, mais celui de Rouen lui fut fatal.
« Le roi lui avait promis, en récompense de ses services, le gouvernement de cette ville importante. Hallot se surpassa lui-même dans cette fameuse expédition; mais le 7 février 1592, comme il volait au secours de la tranchée sur laquelle Villars avait fait une vigoureuse sortie, il fut blessé à la cuisse d’un coup d’arquebuse, et renversé de son cheval qui fut tué. »Hallot se retira dans la ville de Vernon dont il était gouverneur, pour y faire panser ses blessures et il y trouva la mort. » Flavacourt était suspect à Henri IV; il lui avait ôté, en 1590,le gouvernement de Gisors, pour le donner à d’Alègre; mais cet emploi n’avait pu contenter l’ambition de celui-ci; depuis longtemps il conservait une secrète jalousie contre Hallot, ayant vu avec peine, qu’aussitôt après la mort de son prédécesseur, Henri IV, s’acheminant vers la Normandie pour y attendre le secours que lui envoyait la reine d’Angleterre, avait donné à Hallot le gouvernement de Vernon, auquel il prétendait. »D’Alègre sut cacher son ressentiment sous les dehors d’une feinte amitié; pendant que Hallot s’occupait du soin de sa guérison, il arrive avec seize chevaux, et le lendemain matin va lui rendre visite et lui fait demander s’il peut monter à sa chambre; le blessé veut lui épargner cette peine; il va lui, malgré son incommodité, en s’appuyant sur deux béquilles; mais, comme il allait embrasser d’Alègre, ce traître et les siens le percent de coups d’épée et le laissent mort sur la place. »Hallot avait épousé Claude Hébert ou d’Herbert, dite d’Ossonvilliers, femme vertueuse qui poursuivit courageusement la vengeance de l’assassinat de son mari.
« Il ne laissa que deux filles: Françoise de Montmorenci (Montmorency), femme de Sébastien de Rosmadec, baron de Molac, et Jourdaine-Madeleine de Montmorenci (Montmenrency), femme de Gaspard de Pelet, vicomte de Cabanes.
« Les figures de Hallot et de sa femme étaient placées sur une balustrade auprès du chœur Pl. XIII…. ».
2 – Bibliographie:
CAUMONT Arcisse de ;: Statistique monumentale du Calvados, réédition FLOCH Tome III page 417.
CENYNCK Christophe de, ; Crèvecoeur du XII e ; ; ; au XX e ; ; ; siècle. Un bourg en Pays d’Auge, Crèvecoeur, Fondation Schlumberger, 1992, 16 p.
« Un Château et un Musée sur la route des Ducs », ; Le Pays d’Auge, 7 avril 1989 colombier 1500 trous de boulins – pièces d’échec – pétrole Schlumberger
DE LA RUE Abbé, Nouveaux essais historiques sur la ville de Caen, 2 vol., Caen, Mancel, 1842, t. II, p. 105 sq.
Odon Stigand, Rabel de Tancarville, Hugues de Montfort, seigneur de Saint-Laurent-des-Monts, Robert de Montfort, seigneur du Plessis-Esmangart (Dozulé), Guillaume de Tilly, Guillaume de Crèvecoeur, seigneur de Vendeuvre, Hugues de Victot et Guillaume de Pontfol, Alexandre de Bouttemont, Gouvis, Rupierre seigneurs de Frénouville, d’Ablon, d’Aigneaux, Chièvre, Canapville, de Prunelay, d’Angerville, de Tournebu, de Sainte-Marie, de Percy, de Bonnenfant, de vaux, du Tremblay de Mesnil-Mauger, Poilvilain, de méheudin, de la Ferté de Courcy, Malherbe, Louvel de Bonneville-la-Louvet, Mallet de Graville, Saint-Loup-de-Fribois, vignobles de Lécaude, de Mézidon, de Bray d’Ecajeul, Etrehan-le-Pierreux
DIMITRIADIS Mme, ; L’enfance de Melle ;Lenormand, reine de la voyance, Communication à la SHAO, 9 novembre 1991. Mentionnée dans ; BSHAO, CX, N° 1-2, Mai-Juin 1991, p. 12
« Maison en bois du XVe ;ou XVIe ;siècle », ;BM, XXVI, pp. 30-31, ill.
DEMIAU de CROUZHILLAC, « Le Château de Crèvecoeur », MSAN, 24, 1859, pp, 90-102; et t. à p.: Caen, Harden, 1859
MSAN
DETERVILLE Philippe; Richesse des châteaux du Pays d’Auge, Condé- sur-Noireau, Corlet, 1989, 301 p.; pp. 230-236
Editions FLOHIC; Le patrimoine des communes du Calvados, page 1150.
LELONG Danièle; Le château de Crévecoeur. Bulletin du foyer rural du Billot, N° 84, décembre ; 2003.
MANEUVRIER Christophe : le château de Crévecoeur BSHL n°32 1990-1991
MERCIER Pascal; Jean SCHLUMBERGER face à l’Histoire. (Le Val Richer, octobre 2004),- l’Association Le Pays d’Auge 2005.
MOISY; Les trésors du château de Crèvecoeur, Communication SHL, 17décembre 1924. PV. II, pp. 204-205
PELLERIN Henri, « La chapelle du château de Crèvecoeur », ; PAR, 21, N° 9, Septembre 1971, pp.17-19.
SAUSSAYE Jean, « Notes, anecdotes, recherches diverses pour servir à l’histoire de Civières-en-Vexin », ; Nouvelles de l’Eure, N os ; 64-65, Hiver 1978, pp. 7-11, ill. (extrait de l’Histoire de Tourny.)
Archives Départementales de la Seine-Maritime – Parlement De Normandie (1336-1790) Sous-série 1B – Crevecoeur (Calvados), 1 B 5617.
3 – Pièces Justificatives:
STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT
Bourg.— Le bourg de Crèvecoeur, qui renferme la population agglomérée de la commune, se compose d’une rue assez bien bâtie, au centre de laquelle est la halle et la mairie. Le marché de Crèvecoeur a lieu chaque semaine.
Je n’ai pas trouvé de documents sur l’origine de ce marché aux Archives du Calvados; mais il est probable qu’il a été très-anciennement établi par les seigneurs de Crèvecoeur, dont le château se trouve à 1 kilomètre du bourg.
C’est à Crèvecoeur, et aux environs, que l’on élève les remarquables volailles (poules de Crèvecoeur) qui ont tant de
réputation en France.
Il existe à l’extrémité méridionale du bourg de Crèvecoeur un manoir assez remarquable, bâti en bois et en briques.
Château.
— Le château de Crèvecoeur se compose de deux enceintes entourées de fossés profonds, très-apparents encore.
Dans la première enceinte, est une chapelle qui paraît dater des premiers temps de l’ère ogivale et doit conséquemment remonter à la fin du XIIe siècle ou au commencement du XIIIe; c’est ce qu’il y a de plus ancien dans le château. Dans la seconde enceinte, qui était séparée de la première par un fossé particulier, se trouve le château proprement dit ou l’habitation seigneuriale; c’est un corps-de-logis allongé, orienté à l’est et adossé aux fossés qui entourent la place du côté de l’ouest.
La maçonnerie peut être ancienne dans quelques parties, mais sans offrir de caractères. Des changements considérables paraissent, d’ailleurs, avoir été faits à diverses époques. A l’extrémité de ce bâtiment, vers le sud, existe une tour carrée que l’on appelle le donjon et qui ne paraît pas très-ancienne : nous en avons reproduit une esquisse, dans notre Abécédaire d’archéologie, d’après le croquis de M. Bouet.
En somme, le château de Crèvecoeur donne encore l’idée d’une véritable place-forte du moyen-âge et mérite d’être visité. Il appartient à présent à M. Lemasquerier, négociant, membre de l’Association normande (Depuis que cet article a été écrit, M. Demiau de Crouzilhac, conseiller à la Cour impériale de Caen, a publié un article très-intéressant sur le château de Crèvecoeur. Ce mémoire a été lu dans une des séances publiques de la Société des Antiquaires de Normandie.)
La famille à laquelle ce château appartenait au moyen-âge était fort ancienne.
Jean de Crèvecoeur figure dans les Rôles de l’Échiquier de Normandie, à la date de 1195.
Hugues et Guillaume de Crèvecoeur sont mentionnés dans des chartes de la fin du XIIe siècle, intéressant l’abbaye de Troarn (Voir le tome IIe de la Statistique monumentale du Calvados, p. 94.)
Après la conquête de la Normandie par Philippe-Auguste, un Jehan de Crèvecoeur fut mandé pour se rendre à l’ost du Roi en 1236.
Occupé par les Anglais pendant la guerre de Cent-Ans, le château de Crèvecoeur fut reconquis sur eux par Dunois et les comtes de Clermont et de Nevers en 1448. Dans le siècle suivant, ce château servit de prison à Claude de Sainctes, évêque d’Évreux, qui avait suivi avec trop d’ardeur le parti de la Ligue. Il avait été pris par Henri IV, dans la ville de Louviers, le 6 juin 1591.
Alors, comme au XVIIe siècle et jusqu’à la Révolution, la seigneurie de Crèvecoeur appartenait aux Montmorency Luxembourg.
CREVECOEUR-EN-AUGE – Le manoir actuel est Bâti sur une motte féodale à deux enceintes entourées de fossés très profonds. Il subsiste encore quelques ruines d’un donjon (8).
(8) Demiau de Crouzillac, Le château de Crèvecoeur Mem. S.A N., XXIV,
1859.p 90-102). – Caumont, Stat, mon., V, p. 422.
Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations ecclésiastiques de l’ancien Diocèse de Lisieux. PIEL Abbé.
Le diocèse de Bayeux possédait à son tour dans le diocèse de Lisieux l’exemption de Cambremer. Cette exemption comprenait les paroisses de: Cambremer, Saint-Vigor de Crèvecœur, Grandouet, Saint-Laurent-du-Mont, Manerbe, Montreuil, Saint-Ouen-le-Peint, Saint-Pair-du-Mont et le Pré-d’Auge.
Les dénominations des prébendes venaient des lieux où étaient situées les terres qui formaient l’apanage dos chanoines au moment de la fondation des canonicats. Par la suite des temps, des échanges de terres avaient parfois eu lieu ; mais la prébende avait continué quand même à porter son nom primitif.
Ainsi les terres qui appartenaient aux deux chanoines de Crèvecœur se trouvaient primitivement situées dans la paroisse de ce nom. Au XVII° siècle nous les trouvons sur le territoire de Beuvillers et elles continuent à s’appeler prébendes de Crèvecoeur.
La première portion de Crèvecœur se trouvait dans la prairie d’Ouilly et à Beuvillers, près la rivière et s’étendait sur les paroisses de Saint-Jacques et de Glos.
La seconde portion était aussi à Beuvillers. Ces deux prébendes avaient été primitivement fondées à Crèvecœur.
– Le 19 octobre 1692, Mre Nicolas Theroude, pbrë, l’un des anciens barons de l’Eglise de Lx, chanoine prébende de Crefcoeur (Crèvecœur), 1ère portion, donne sa procuration pour résigner son canonicat entre les mains de N.-S.-P. le pape, en laveur de Me Charles du Thiron, clerc de Lx, chanoine et l’un des huit barons de l’Eglise d’Evreux.
Le 19 octobre 1692, led. sr du Thirôn obtient en cour de Rome des lettres de provision dud. bénéfice.
Le 26 décembre 1692, le seigr évêque de Lx donne son visa auxd. lettres de provision.
Le lendemain, le Chapitre de la Cathédrale assemblé, savoir : Mres Taignier de la Bretesche, Le Michaut, de Mailloc, Le Coq, Paulmier, Senée, Mahieu et Desperiers, Mre Charles du Thiron est mis en possession des canonicat et prébende de Crèvecœur, 1ère portion, par le ministère de Mr le doyen du Chapitre, en présence de Mes Jacques Cauvigny et René Bonnissant, pbrës, chapelains et vicaires de la Cathédrale.
Le 13 avril 1686, Charles du Thiron, fils de Pierre et de Marguerite Le Bas, de la parr, de St.Jacques de Lx, reçoit la tonsure.
– Le 16 décembre 1691, Thomas Manchon, fils de Vigor et de Marie Fergant, «de là parr.de St-Vigor de Crèvecœur, » diocèse de Bayeux, reçoit la tonsure a Bayeux.
Le 10 juin 1693, led. sr Thomas Manchon, né à St-Loup-de-Fribois, diocèse de Lx, obtient de Sa Sainteté un bref qui le relève de l’excommunication qu’il avait encourue involontairement en recevant la tonsure à Bayeux.
Il était né et été baptisé à St-Loup-de-Fribois. Mais le registre des baptêmes de lad. paroisse, pour l’année de sa naissance, ayant été perdu, il crut, et ses parents et plusieurs autres personnes l’affirmaient, qu’il était né à Crèvecœur, diocèse de Bayeux. En conséquence il reçut la tonsure à Bayeux des mains de Mgr de Nesmond. Mais le registre de St-Loup-de-Fribois ayant été retrouvé, le sr Manchon s’aperçut qu’il était né dans cette paroisse. Il s’empressa de s’adressé en cour de Rome pour être relevé des censures qu’il pouvait avoir encourues.
– Le 16 décembre 1691, Jean-Jacques d’Ancerville, fils de Jean et de Marie Hellouin, de la parr, de Crèvecœur, reçoit à Bayeux la tonsure et les ordres mineurs.
Le 7 avril 1693, led. sr d’Ancerville est ordonné sous-diacre.
Le 18 sept. 1694, il est ordonné diacre.
Le 7 avril 1697, il reçoit la prêtrise.
– Mre François Daubin, pbrè, chanoine prébende de la 2e portion de Crèvecœur.
– 583. – Le 30 oct. 1702… Cathédrale, la chapelle de St-Thomas-le-Martyr ….. Le 3 nov. 1702, Me François Daubin, pbfë, chanoine prébende de Crèvecœur, 2° portion, chanoine en la Cathédrale, nomme à lad. chapelle de St-Thomas, la personne dud. sr Lemonnier, pbfë, curé de St-Cyr-de-Salernes et aussi de Piencourt, 1ère portion.
Le 31 déc. 1702, le sr Lemonnier est mis en possession de la chapelle St-Thomas.
Le 30 avril 1710, la chapelle Ste Magdeleine en la Cathédrale appartenant au chanoine de semaine et Mre Charles du
Thiron, chanoine prébende de la 1ère portion de Crèvecœur.
– 477.-Le 27 juil. 1718, Me Louis-François de la Planche, clerc tonsuré du diocèse du Mans …. requiert du seigr évêque de Lx la collation du canonicat de Crèvecœur, 1ère portion, vacant par la mort de Me Charles du Thiron, dernier titulaire…. Ces réserves faites, led. sr de la Planche est mis en possession dud. canonicat de Crèvecœur par le ministère de Mr le doyen.
– 788. – Le 10 oct. 1724, la nomination au canonicat de Crèvecœur, 2e portion, appartenant au seigr évêque, Mgr Henry-Ignace de Brancas nomme aud. bénéfice, vacant par la mort de Mre François Daubin, pbrë, dernier titulaire, la personne de Mre Jean-Baptiste de Gémare, pbrë, en sa qualité de gradué nommé sur l’évêché de Lx.
Le 16 oct. 1724, led. sr de Gémare est mis en possession de lad. prébende de Crèvecœur par le ministère de Mr de Grosourdy, chanoine et trésorier de la Cathédrale, en présence de Mes Jean Graffard, pbrë, et Pierre Pillon, sous-diacre, officiers de lad. Eglise.
– Prébende, 1″ portion, de Crèvecœur.-C. du Thiron – L -F. de la Planche du Ruillé.
– Prébende. 2e portion, de Crèvecœur. -F. Daubin – J.-B. de Gémare.
– 134. – Le 30 déc. 1741, Mre François Challemel du Plessis, pbrë, curé de la 1ère portion de la cure de Lieurey, pourvu de la chapelle fondée en l’église St.Vigor de Crèvecœur, remet purement et simplement lad. chapelle entre les mains de Mr de Danizy de Clinchamps, qui en est patron-présentateur.
– 165. – Le 28 mars 1745, Mre Louis-François De Laplanche, clerc tonsuré, chanoine prébende de la 1ère portion de Crèvecœur en la Cathédrale de Lx, « estant dans une chambre sur la cuisine de la maison du château de Mauvinet, couché dans un lit, attaqué de maladie corporelle et néanmoins sain d’esprit, » donne sa procuration pour résigner son
canonicat entre les mains de N.-S.-P. le pape en faveur de Mre Alexandre-Victor de Champagne, clerc tonsuré du diocèse d’Angers. Le sr résignant se réserve toutefois une pension de 300 livres à prendre sur les revenus de lad. prébende qu’il a possédée depuis plus de vingt ans. Fait et passé en lad. chambre du château de Mauvinet, parr, de Ruillé en Ajou, diocèse du Mans.
Le 20 avril 1745, led. sr de Champagne obtient en cour de Rome des lettres de provision dud. bénéfice.
Le 10 sept. 1745, le seig. évêque donne son visa auxd. lettres de provision.
Le 11 sept. 1745, le sr de Champagne est mis en possession du canonicat de Crèvecœur, 1ère portion, parle ministère de Mr de Gyémare, chanoine et grand-chantre de la Cathédrale.
– Prébende de Crèvecœur (1ère portion). – L.-F. de la Planche du Ruillé.
– Prébende de Crèvecœur (2ème portion). – J.-B. de Gyémare. II est abbé de Tonnay-Charente.
– Le 4 juil. 1757, le sr Delavigne, desservant la chapelle de la parr, de St-Vigor de Crèvecœur, y demeurant, diocèse de Bayeux, fait signifier ses noms et grades aux religx de St-Evroult, en présence de Me Antoine-François Corbelin, pbrë, curé de Heugon.
– Le 28 juin 1867, la nomination aux canonicats et dignités de la Cathédrale appartenant au roy à cause de son droit de régale. Sa Majesté nomme au canonicat de Crèvecœur, 2e portion, vacant par la mort de Mre Jean-Baptiste de Gyémare, dernier titulaire, la personne de Mesre César-Augustin Chastan de la Fayette, pbrë du diocèse d’Apt et bachelier en théologie. Donné à Marly.
Le 13 juillet 1761, le roy nomme à la dignité de grand chantre, vacante par la mort dud. sr de Gyémare, la personne dud sr de la Fayette. Donné à Versailles.
Le 27 sept 1761, le sr de la Fayette est mis en possession des canonicat et prébende de Crèvecœur, 2e portion, par le ministère de Me. d’Hercourt, président du Chapitre en l’absence de M. le doyen.
– Le 5 juin 1774, Mesre César-Augustin-Chastan de la pbfë du diocèse d’Apt, en Provence, bachelier en théologie, chanoine prébende de St-Pierre-des-Azifs, haut-doyen de la cathédrale de Lx, et encore en possession du canonicat et prébende distributive de Crèvecœur, 2e portion, et de la grande-chantrerie, seconde dignité de lad. Cathédrale, demeurant en sa maison décanale sise à Lx, par. St-Jacques.
-Le 10 juin 1774, Mesre César-Augustin Chastan de la Fayette, pbrë du diocèse d’Apt en Provence, bachelier en théologie, chanoine prébende de St-Pierre-Azifs et haut-doyen de la Cathédrale de St-Pierre de Lx, et encore titulaire et en possession du canonicat distribua de Crèvecœur, 2e portion, et de la grande chantrerie, seconde dignité de lad. Eglise, et aussi titulaire du prieuré simple de Ste Geneviève de Marcy, diocèse d’Auxerre, demeurant à Lx et se trouvant présentement logé à Paris, à l’hôtel de Carignau, rue des Vieilles- Etuves, parr. St-Eustache, donne sa procuration pour résigner entre les mains de N.-S.-P. le pape led. canonicat de Crèvecœur et lad. dignité de grand chantre en faveur de Mesre Claude-Louis de Barber de Lespada, chevr, pbrê du diocèse de Reims, licencié ès-lois de l’Université de Paris, chanoine de l’Eglise abbatiale et collégiale de St-Arthémy de la ville de Blanzac, diocèse d’Angoulême, pourvu en commende du prieuré simple de St-Nicolas de Jessains (1), diocèse de Troyes, demeurant à Paris, à la communauté des prêtres de St.Sulpice, place et parr. St-Sulpice.
Et led. sr de Barber de Lespada donne aussi sa procuration pour résigner entre les mains de N.-S.-P. le pape led. prieuré de St-Nicolas de Jessains, dont il n’a pas encore pris possession, en faveur dud. sr Chastan de la Fayette ; le tout pour cause de mutuelle permutation.
Mais pour compenser la différence dans les revenus de ces bénéfices, Mr Chastan de la Fayette se réserve une pension annuelle de 285 livres 14 sols sur les revenus de la grande chantrerie, et une autre pension annuelle de 142 livres 17 sols sur le canonicat de Crèvecœur.
Le 27 juin 1774, led. sr de Barber de Lespada obtient en cour de Rome des lettres de provision desd. bénéfices, canonicat de Crèvecœur et grande chantrerie.
Le 12 août 1774, la cour de parlement de Rouen autorise la mise à exécution desd. lettres de provision, et, le 19 du même mois, le seigr évêque de Lx y apposa son visa
Le 20 août 1774, le sr de Barber de Lespada est mis en possession, par le ministère de Mr le doyen du Chapitre, d’abord du canonicat de Crèvecœur, 2e portion, et ensuite de la grande chantrerie de la cathédrale de Lx.
L’acte de baptême du sr de Barber est du 7 novembre 1741. Il fut reçu licencié en droit, le 3 févr. 1768, en l’Université de Paris.
(1) Le sr de Barber de Lespada avait obtenu le prieuré de St-Nicolas de Jessains par permutation avec Mre Jacques -Germain Alleaume, pbre de Paris, auquel il avait cédé le prieuré simple de St-Venant de Dôme (?) (ou Dosses (?).
– Le 4 août 1781, Mesre Alexandre-Victor de Champagne, pbrë, vicaire général du diocèse de Lx, chanoine de la prébende distributive de Crèvecœur, 1ère portion, et titulaire de la chapelle simple de la Ste Trinité au château de Moiré, parr, de Soeurdres, diocèse d’Angers, demeurant à Lx, en sa maison canoniale, donne sa procuration pour résigner son canonicat entre les mains de N.-S.-P. le pape en faveur de Mesre Pierre-Jean-François de Malleville, acolyte du diocèse de Lx, titulaire de la chapelle de N.-D. de Caix, fondée en l’église paroissiale dud. lieu, diocèse d’Amiens, demeurant en la parr, de St-Pierre de Cormeilles….. il se réserve une rente viagère de 550 livres sur les revenus de la prébendede Crèvecœur.
Le 5 nov. 1781, le sr de Pecqueult (1) est mis en possession du canonicat de Crèvecœur, 2e portion, par le ministère de M. Mery, chanoine, en l’absence de M. le doyen.
(1) Né à Epaignes en 1750, M. Pecqueult prêta le serment de Liberté et Egalité, cessa toutes fonctions ecclésiastiques et resta à Lx où il toucha la pension de l’Etat. (Archives du Calvados.)
– Le 29 août 1782, Mesre François-Robert de Pecqueult de la Varande, pbfë du diocèse de Lx, chanoine prébende de la 1ère portion de Crèvecœur et titulaire de la chapelle St-Martin en la Cathédrale, donne sa procuration pour résigner lad. chapelle entre les mains de N.-S.-P. le pape en faveur de M. Jacques-Alexis Roussel, acolyte du diocèse de Lx. Fait et passé à Lx, en présence de M. Robert Thibout d’Anisy, Escr, sr de Mongeron, ancien capitaine d’infanterie, demeurant à Lx, parr. St-Jacques, et autres témoins.
– Le 20 juin 1785, dispense de bans pour le mariage entre Charles d’Harambure de la Bastille, officier des chasses du roy, fils de feu Etienne d’Harambure et de dame Catherine-Damienne Herval, demeurant en la parr, de Crèvecœur, diocèse de Bayeux, d’une part, et demlle Henriette Manchon, fille de Jacques-Charles et de dame Françoise Moulin, demeurant aussi en lad. parr. – Cette dispense est accordée à Lx par M. Regnault, vicaire général et officiai du seigr évêque de Bayeux pour l’exemption de Cambremer.
– Le 30 juillet 1786, Mre Claude- Louis de Barber de Lespada, chevr, pbrë du diocèse de Reims, licencié en ès-lois de l’Université de Paris, grand-chantre de la cathédrale de Lx, chanoine prébende de Crèvecœur, 2e portion, demeurant ordinairement à Lx, en son hôtel cantoral, et se trouvant présentement à Paris, rue Neuve-des-Bons-Enfans, parr. St- Eustache, donne sa procuration pour résigner led. canonicat entre les mains de N.-S.-P. le pape en faveur de Mre Jean-Baptiste-Gaspard Cheveneau, clerc tonsuré du diocèse de Paris, pourvu en cour de Rome, mais non paisible possesseur de la chapelle de Ste Marie-Magdeleine au château de Chovreuse, diocèse de Paris, demeurant au collège de Montaigu, rue des Sept-Voies, parr. St-Etienne-du-Mont, et led. sr Cheveneau donne aussi sa procuration pour résigner les droits contestés, qu’il a sur lad. chapelle, entre les mains de Sa Sainteté en faveur dud. sr de Barber, le tout pour cause de mutuelle permutation.
Le sr de Barber déclare que sa prébende est grevée d’une pension de cent livres en faveur de Mre César-Augustin Chastan de la Fayette, haut-doyen de la cathédrale de Lx et ci-devant titulaire de ce bénéfice.
Fait et passé à Paris.
Le 7 août 1786, Ied. sr Cheveneau obtient en cour de Rome des lettres de provision du canonicat de Crèvecœur, 2e portion.
Le 23 oct. 1786, le seig. évêque donne son visa auxd. lettres de provision.
Le lendemain, le sr Cheveneau ; est mis en possession desd. canonicat et prébende par le ministère de Mr le doyen du Chapitre.
Le 8 avril 1786, Jean-Baptiste-Gaspard Cheveneau, fils de Jean-Baptiste et de Geneviève-Marie Bocquet, de la ville de Paris, reçoit la tonsure dans la chapelle haute de l’archevêché des mains de Mgr Jean- Baptiste Merondot du Bourg, évoque de Babylone.
Prébende de Crèvecœur (1° portion).- A.-V. de Champaigné – P.-J.-F. de Malleville – F.-R. de Pecqueult de la Varenne.
Prébende de Crèvecœur (2° portion). – C.-A. Chastan de la Fayette ; – J.-B, Le Rat -C.-L. de Barber de Lespada – J.-B.-G. Oheveneau.
Mémoires pour servir à l’état historique et géographique du diocèse de Bayeux – Michel Béziers , Gaston Le Hardy
Crève-Cœur (Crepicordium). Bourg, 2 feux privilégiés, 50 feux taillables, et 150 communiants.
Il est situé partie sur la paroisse de Saint-Vigor, au diocèse de Bayeux, partie sur la paroisse de Saint-Loup- de-Fribois, au diocèse de Lisieux. Le marché y tient tous les mercredi. C’est une ancienne châtellenie, qui appartient à M. Charles-François de Montmorency, duc de Luxembourg. Il nomme à la cure de Saint- Vigor, et à la chapelle du titre de Saint-Vigor, fondée anciennement dans l’église paroissiale, par Jean Baptiste Le Gentil. Il n’a droit de nommer à cette chapelle que dans les 2 mois du jour de la vacance, et s’il laisse écouler ce temps, c’est à M. de Clinchamp à y nommer. Il y a dans le bourg, sur l’exemption de Bayeux, une autre chapelle sous l’invocation de la Visitation de la Sainte-Vierge, qui appartient à la famille de MM. Manchon. Le curé de Saint-Vigor de Crèvecœur, est gros décimateur de sa paroisse. Elle contient 3 principaux villages : la Vignerie, la Bouquetière et la Duponterie, et un ancien château pour M. le duc de Luxembourg. Ce fut dans ce château que mourut, en 1591, Claude de Saintes, évêque d’Évreux, qui y était détenu depuis 2 ans pour crime de lèse-majesté. Il avait été condamné à mort pour avoir justifié, par un écrit de sa main, l’assassinat du roi Henri III ; mais Henri IV, à la prière du vieux cardinal de Bourbon, commua son supplice en une prison perpétuelle, et le fit enfermer pour le reste de ses jours dans le château de Crèvecœur.
Histoire de Lisieux – Louis Du Bois.
– 1591 : fin de l’année. Mort, au château de Crèvecoeur, de Claude de Sainctes, évêque d’Évreux, ligueur forcené, qui avait été, le 6 juin. saisi à la prise de Louviers. Le parlement royaliste qui siégeait à Caen l’avait condamné, « non pas à la mort qu’il méritait, mais à l’emprisonnement, parce que Henri IV céda à des considérations politiques en faveur du clergé.
– CRÈVECOEUR. Ce bourg important, que traverse la route royale de Paris à Cherbourg, était autrefois renommé par un grand commerce de poulardes grasses que de Saint-Pierre-sur-Dive on expédie maintenant à Paris. Dans le latin moderne: Crepicordium. Ce nom de Crèvecoeur vient sans doute de la difficulté qu’autrefois on éprouvait à parcourir les chemins impraticables qui l’entouraient.
– Les seigneurs de Crèvecoeur figurent donc en 1066 dans l’armée de Guillaume-le-Conquérant, qui donna en Angleterre à cette famille de belles terres: voir le Monasticon Anglicanum, tom. 11; p. 111 et 796. Dès le règne de Henri 1(1106 à 1435), cette famille, devenue anglaise, était divisée en deux branches.
La branche « des barons de Redburn habitait le comté de Lincoln; l’autre, établie dans le comté de Kent, eut pour chef Robert de Crèvecoeur, fondateur, en 1119, du prieuré de Ledes ».
– Le château de Crèvecoeur, jadis assez important, était entouré de fossés alimentés par les eaux du ruisseau de Cantepie. En 1488, sa garnison anglaise se rendit aux troupes françaises commandées par Dunois. En 1591, il reçut prisonnier un des plus fanatiques ligueurs: ce fut Claude de Sainctes, évêque d’Évreux, auquel Henri IV fit grâce de la vie; il mourut dans ce château en février de 1592.
État des anoblis en Normandie, de 1545 à 1661 – Abbé P.-F. Lebeurier.
– 314. L. d’an, de Pierre Cardonnay, sieur dud. lieu, capitaine des gens de guerre au château de Crevecoeur en Auge, et depuis au château de Fallaize, don. au camp d’Amiens en aoust 1599, ver. ch. le et c. le 6 aoust 1600; au 15e vol., fol. 194 ; sans finance.
Inventaire Sommaire Des Archives Départementales Antérieures à 1790 – M. Armand BENET
Le 27 octobre 1777, baptême par Robert-Guillaume Le Villain, curé de St-Vigor de Crèvecoeur, de Marguerite-Charlotte-Honorine Exmelin.
The Norman People And Their Existing Descendants In The British Dominions And The United States Of America – Henry S. King & Co.
Crawcour, une forme de Cracure ou Cravicure, qui est identifié armorialement avec Crevequer ou Crevecceur (Robson). Crèvecœur était un fort château dans la vallée de l’Auge, qui subsiste encore (MSAN,xxiv. 90,&c.). Son seigneur, selon Wace, était à Hastings. Hugh de C. se produit en Normandie t. Henri Ier, et a tenu cinq honoraires de l’évêque de Bayeux (lb. VIII. 426, 427). Robert de C, probablement son frère, a fondé Leeds Prieuré, Kent. Une branche était assise à Lincoln.
Statistique Monumentale Du Calvados Par Arcisse De Caumont.
Louis de Rabodanges, chevalier, marquis de Crévecoeur; et c’est ce dernier qui devint baron de Fumichon.
Il portait pour armoiries : écartelé au 1er. et 4e. d’or à la croix ancrée de gueules à 3 coquilles d’or.
The Conqueror and his companions – Planché, James Robinson.
Son père n’est connu que sous le nom de Hamo le Dapifer, ou « Hamo Vice-comes », détenant certaines terres en Angleterre, mais non en tant que possesseur d’une seigneurie en Normandie. Hasted, cependant, affirme que son nom de famille était Crevecoeur, impliquant, bien entendu, sa possession d’un fief de ce nom, Crèvecœur-en-Auge, dans l’arrondissement de Lisieux, qui aurait pu passer à son fils Hamon, Robert succédant à Astremeville.
Si Hasted avait une autorité satisfaisante pour son affirmation, et je n’ai rien trouvé qui puisse le contredire ou jeter le moindre doute là-dessus, Hamo le Dapifer devait sûrement être « le sire de Crèvecœur » du « Roman de Rou ». Robert Fitz Hamon, on le sait, n’avait d’autre descendance masculine que Hamon ; Fitz Hamon que je considère être le père du premier Robert de Crèvecœur dont nous connaissons, qui, en 1119, fonda le prieuré de Leeds, dans le Kent, et eut, par sa femme Rohais, trois fils, Adam, Elias, et Daniel et une fille nommée Gunnora.
Chronique du Bec et chronique de François Carré, Adolphe André Porée.
La seigneurie de Ferrières, aujourd’hui Femères-Saint-HUaire, canton de Broglie, arrondissement de Bemay (Eure), était Tune des plus anciennes et des plus considérables des environs de Bemay ; elle faisait partie, vers l’an 1000, du domaine dotal de Judith de Bretagne, femme de Richard II….. En 1309, Pierre de Ferrières, aïeul de Jean I, dont il est ici question, avait fondé la chapelle de saint Jean-Baptiste, dans l’église du Bec nouvellement reconstruite…. Cette chapelle de Saint-Jean-Baptiste recevait la sépulture des membres de la famille de Ferrières; on y voyait, entre autres, la dalle tumulaire de Jeanne de Tilly, femme de Jean IV de Ferrières, avec l’inscription suivante : « Cy gist noble et puissante dame Jehane de Tilly, veufve de feu noble et puissant seigneur Jehan, sire et baron de Ferrières, en son vivant dame dudit lieu de Ferrières, de la Rivière, de Tibouville, de Crevecœur en Auge, de Bailleul et de Boîssay le Chastel, laquelle trépassa l’an 1496, le 27 février. Priez Dieu pour elle. » Le Prévost, Mém. et Notes y I, 354. — Cette pierre tombale est actuellement dans l’église de Boisney (Eure).
Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie.
La chapelle est fort intéressante par son ancienneté, mais elle ne présente pas de détails qui soient de nature à fixer longtemps l’attention. Plusieurs époques cependant lui obt laissé leur empreinte; sa construction doit être à peu près du même temps que celle du château, à en juger par son style, et notamment par son portail dont Tarchivolle est ornée d’étoiles et de dents de scie. Dans le XIIP. siècle, elle fut percée des deux croisées en lancettes qu’on remarque à Tabside et qui, par leur forme comme par le profil des moulures, se distinguent évidemment des autres. Enfin, du côté de répttre, on ouvrit une nouvelle croisée dans le XV°. siècle. Quelques débris, récemment découverts, donnent lieu de croire que des briques émaillées furent employées dans le pavage de cet édifice.
Le colombier, qui est situé dans la même enceinte que la chapelle, est plus curieux à voir dans son ensemble et dans ses détails ; on n’hésite pas à fixer sa date à la fin du XVI. siècle, c’est-à-dire à une époque où la seigneurie de Crèvecœur appartenait aux Montmorency. Il est de forme carrée ; le toit à double égout dont il est couvert est en tuiles, ainsi que le revêtement des murs ; ce revêtement ne descend pas jusqu’à terre ; il s’arrête à 3 mètres du sol et s’écarte ensuite comme un auvent dont les supports forment une corniche à modillons, de l’effet le plus pittoresque. Pour leur donner plus de solidité, l’architecte a fait entailler des planches de chêne à mi-bois, les unes dans les autres, et en a tapissé les murs depuis le rez-de-chaussée jusqu’au sommet On peut y atteindre au moyen d^une immense échelle, adaptée à un arbre fixé au milieu du sol et tournant sur son axe.
De tous les chevaliers qui, au moyen-âge, possédèrent la chatellenie de Crèvecœur, le premier qui se présente à moi est celui qui attacha sa fortune à celle du duc Guillaume. Il paraît que, dans la grande bataille d’Hastîngs, il fut un de ceux qui ne quittèrent pas l’infatigable conquérant ; Wace le dit dans le roman de Rou :
De Crievecoer 1 e de Driencort
E li sire de Briencort 3
Sueient li’Dus kel part kil tort
1 [Crievecoer – Crèvecoeur-en-Auge, arrondissement de Lisieux. Les seigneurs de Crèvecoeur s’établirent en Angleterre, et leur famille y était divisée en deux branches dès le règne de Henri Ier. Celle des barons de Redburn, bienfaiteurs du prieuré de Bolington, habitait le comté de Lincoln.
L’autre, établie dans le comté de Kent, eut pour chef Robert de Crèvecoeur, fondateur, en 1119, du prieuré de Ledes. Voyez sur ces seigneurs le Monast. anglic., II, p. III et 796.]
3 [Briencort Nous ne connaissons point de lieu qui porte ce nom en Normandie. Nous sommes porté à
croire qu’il s’agit ici de Brucourt, arrondissement de Pont -l’Évêque, et que ce mot n’aura été altéré que pour le faire rimer plus richement avec Driencourt.]
Après la conquête, il se fixa en Angleterre où, comme bien d’autres, il reçut du nouveau roi des terres considérables. Sa famille ne tarda pas à se faire connaitre par des oeuvres de charité, et fit dans le pays de nombreuses fondations. En 1119, Robert de Crèvecœur fonda, dans le comté de Kent, le prieuré de Ledes qu’il se plut à agrandir par des dons successifs ; il aimait à rappeler dans ses chartes son titre de fondateur : Ego Robertus de Crepito corde, disait-il, en latinisant son nom à sa manière, fundator cœnobii de Ledes (fondateur du monastère de Leeds)… Son fils Daniel maintint religieusement toutes ses dispositions : Concéda et confirma ecctesia sancii Nicolai de Ledes et canonicis ibidem Deo servientibus quidquid pater meus in eleemosynam dederat (Accordez et renforcez l’église Saint-Nicolas de Leeds et les chanoines qui y servent Dieu tout ce que mon père avait donné en aumône). Un de ses descendants faisant à ces mêmes chanoines de plus amples concessions, s’adressait à eux dans les termes les plus bienveillants :( Dilectis fratribus nostris canonicis infra baroniam nostram de Crevecoer A nos frères canoniques bien-aimés au sein de notre baronnie de Crevecoer). Plus tard, Hamon de Crèvecoeur confirmait, en les augmentant, les dons faits par ses aïeux : Omnes donationes atavi mei vel avi mei vel patris, vel aliquorum antecessorum confirmavimus caria nostra prœsenli, pro nobis et hoeredibus nostris (Nous avons confirmé tous les dons de mon arrière-grand-père, grand-père ou père, ou de l’un de nos ancêtres).
Un de ces chevaliers nouvellement établis de l’autre côté du détroit qui reconstruisit, dans le XII°. siècle, son château de Crèvecœur-en-Auge. Je n’en voudrais pour témoignage que ce que je trouve écrit, à ce sujet, par un archéologue éminent dont le nom fait autorité (A.Caumont) : Les barons qui s’étaient fixés en Angleterre n’avaient point abandonné leurs possessions continentales ; ils venaient souvent les voir et les habiter; beaucoup d’entre eux mirent une sorte d’orgueil à donner dans leur pays natal des preuves de leur prospérité en faisant construire leurs châteaux sur un nouveau plan.
La vie des sires de Crèvecoeur-en-Auge va s’écouler sans retour dans leur patrie adoptive ; on ne les retrouve plus en Normandie, ou du moins aucun événement ne les signale dans l’histoire de la province. Il serait difficile de préciser l’époque où le château cessa de leur appartenir : pris par le duc de Clarence, en 1417, sur la fin du règne de Charles VI () Bréquigny, dans sa collection, nous a donné les noms des capitaines anglais placés par Henri V, en 1418, dans les villes et les forteresses normandes ; le commandant du château de Crèvecœur se nommait sir Thomaê Kyrkeley, repris trente ans après par le brave Dunois, il était devenu la propriété de la famille de Ferrières, lorsque, le 19 décembre 1522, Claude de Montmorency, maître d’hôtel de François Ier, et lieutenant-général de la Marine épousa Anne d’Aumont qui, après lui avoir apporté plusieurs grandes terres, recueillit, à la mort de Françoise de Ferrières, sa mère, la baronnie de Thury-en-Normandie, et la châtellenie de Crèvecœur-en-Auge.
Le voilà donc entré dans le domaine des Montmorency, ce château déjà vieux de trois siècles ; il n’en sortira qu’à la chute de la monarchie, et durant le long espace de deux cent soixante-dix ans, l’illustre famille comptera toujours parmi ses membres un châtelain de Crèvecœur. Lorsque Henri III érigea en marquisat la baronnie de Thury, en faveur de Pierre de Montmorency gentilhomme de sa Chambre, les lettres- patentes énoncèrent parmi ses titres celui de seigneur de Crèvecœur, et la veuve de François de Montmorency, mariant sa fille Marguerite au baron de Sache, en 1589, rappela dans le contrat que son mari était en son vivant, sire et châtelain de Crèvecoeur-en-Auge.
Un acte de partage, en date du 1er octobre 1559, passé entre les enfants de Claude de Montmorency, énonce que François, l’un d’eux, échanson ordinaire du Roi et châtelain de Crèvecœur-en-Auge demeurait dans ce château, à l’époque du contrat.
la fin du XVI°. siècle, on fit de cette forteresse pour lieu de détention d’un prélat qui s’était acquis une certaine célébrité. Henri III nomme Claude de Sainctes à l’évêché d’Évreux, Cela n’empêcha pas ce personnage de se signaler, lors des troubles qui suivirent la mort tragique des Guises, par une audacieuse apologie du régicide.
La ville de Louviers ayant été prise par Henri IV, au mois de juin 1591, Claude de Sainctes, qui s’y était réfugié parmi les plus ardents ligueurs, fut fait prisonnier et conduit à Caen pour y être jugé. Claude de Sainctes y mourut à l’âge de 65 ans. Il fut transporté et inhumé, au mois de septembre 1596, cinq ans après sa mort, dans la cathédrale d’Évreux.
Une fois en possession du château de Crèvecoeur, les Montmorency continuèrent toujours d’en jouir. Un aveu du 28 septembre 1760, reçu par Me. Lamperière, avocat au Parlement de Paris, postulant aux juridictions de St.-Pierre-sur-Dives et sénéchal de la châtellenie constate qu’elle appartenait alors à Charles-François de Montmorency, duc de Luxembourg parr et maréchal de France.
À l’époque de la Révolution, le châtelain de Crèvecœur quitta la France, et sa terre fut confisquée; des affiches en précédèrent la vente et le grand seigneur, dont naguère l’écu timbré d’une couronne de prince portait pour devise : Dieu ayde au premier baron Chrétien, n’était plus que l’ex-citoyen Anne-Léon Montmorency, émigré. L’adjudication eut lieu, le 25 frimaire an III (15 décembre 1794), par-devant les administrateurs du district de Pont-Chaslier ; c’était le nom corrigé de la ville de Pont-l’Évêque.
Il n’y a pas très-longtemps, en faisant quelques démolitions au château de Crèvecœur, on a découvert dans l’épaisseur du mur, à une hauteur de plusieurs mètres du sol, un espace étroit et mal éclairé dans lequel était le squelette d’un homme dont la mort devait remonter à une époque fort reculée.
Histoire de la maison de Montmorenci – Désormeaux, Joseph Louis Ripault.
XIX. François de Montmorenci, baron de Boutteville, d’Auteville, de la Roche-Milet, seigneur de Hallot, de Crevecœur-en-Auge, de Lucarro, de Monteille,de Corbeil-le-Cerf, chevalier de St-Michel, avant l’institution de l’ordre du St-Esprit, capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances du Roi, étoit, comme on a vu, second fils de Claude de Montmorenci, baron de Fosseux,& d’Anne d’ Aumont: il brisa ses armes d’un lambel d’azur. Il épousa, 1°, Jeanne de Montdragon, fille unique & héritière de Troïlus, seigneur de Montdragon de la Palus; de Trezeguidy : 2°, Louise de Geber.
Il eut de la première de ces deux femmes :
1°- François de Montmorenci; seigneur de Hallot, chevalier de l’ordre du Roi, capitaine de 50 hommes de ses ordonnances, baillif & gouverneur de Rouen & de Gisors, lieutenant-général de la province de Normandie: il fut assassiné à Vernon le 22 Septembre 1592. Il a voit épousé Claude-Hébert d’Ossonvilliers, dont il eut deux filles.
2°- Jacques de Montmorenci, seigneur de Crevecœur-en-Auge, capitaine de 50 hommes d’armes, chevalier de l’ordre du Roi, gouverneur de Caen & de Falaise. Ce Seigneur illustre par ses services, n’eut point d’enfants de son épouse Josline d’Ossignies.
3°- Louis de Montmorenci, seigneur de Boutteville, qui continua la postérité.
De sa seconde femme Louise de Gébert, François de Montmorenci eut:
Marguerite de Montmorenci, alliée à René de Rouxellé, baron de Sache.
La Chronique médicale : revue mensuelle de médecine historique, littéraire anecdotique.
Constitution de Fieffe 1606.
Fut présent haut et puissant seigneur messire Jacques de Montmorency, Chevalier, Conseiller et Chambellan du Roy, notre sire. Capitaine de cinquante hommes d’armes, Bailly et Gouverneur de Caen, Seigneur chastelain de Crèvecœur-en-Auge, lequel de sa franche et perpétuelle fieffe et rente à fin d’héritage… à honorable homme maistre Loys Varin, chirurgien, demeurant au bourg dudict lieu de Crèvecœur présent, preneur pour lui, ses hoirs et ayant cause, c’est-à savoir une portion de terre assise au dict bourg (deux perches sur deux perches environ)… d’y faire construire et bâtir une maison dedans deux ans de ce-jourd’hui.
Histoire généalogique de la très-ancienne et très-noble famille de Herlin – Le Carpentier, Jean.
Cette Charte nous enseigne que nôtre Maison de HERLIN estoit dés lors apparentée avec diverses grandes autres Familles, comme avec…… Bouteville de Crevecœur-en-Auge.
Académie Des Inscriptions et Belles Lettres 1876.
Johannes de Bruecort apud Crievecor tenet in pertinenciis quinque feoda in Hispania et in Salernia et in foresta Brotoniae , quae omnia tenebat comes Mellenti de episcopo Baiocensi. [Jean de Bruecort à Crievecor détient en dépendances cinq fiefs en Espagne, et à Salerne, et dans la forêt de Brotonie, tous que possédait le comte Mellentus de l’évêque de Bayeux.]
Crievecor, 637 g. Crévecoeur (Calvados, ar. Lisieux , cant. Mézidon).
DIVERS.
1242 – Royal-Pré – Voir le cartulaire de cette abbaye dont les pièces les plus anciennes semblent remonter à 1242. Il se trouve dans le fonds des archives de l’Hôpital de Honfleur : Cricqueville, Mesures : perches, pâturages, Angoville, Bastebourg, Dozulé, Clos du Mont-Gargan à Cambremer, Nicolas Jean, sieur de Bellengreville et de Crèvecoeur, Roncheville, Putôt, La Cressonnière, Fief du Mesnil, à Brucourt; famille Bence, Cricqueville et le Breuil; Mardilly, Royville -Roiville; etc.
= Archives Hôpital de Honfleur Série H. Suppl. 1607.- B. 34.
1312
1335
(14) Du moulin Gybellene qui soulloit estre compté oles dis cens et eschaiètes que Monsr Johan de Bruiecourt tient fe pour moitié…..XXI L. (Le moulin Gibelin se trouvait au Coudray-Rabut, au nord de Pont-L’Evêque. Cf. Strayer, p. 208.
La maison de Brucourt a possédé d’assez nombreux fiefs dans la Vicomté d’Auge. Sous Philippe-Auguste, Henri de Brucourt tenait deux fiefs à Brucourt, Asseville et Saint-Martin-le-Vieil et un fief au Torquêne, dans la Baronnie de Coquainvilliers. Hugues de Brucourt tenait un 1/7e de fief au Ham dans la baronnie de Beaufou. Jean de Brucourt tenait de l’évêque de Bayeux cinq fiefs à Crèvecoeur ( MSAN, XV, p. 185, 186 et 188.).
= Henri de FRONDEVILLE, Le Compte de Gautier du Bois, vicomte d’Auge pour la Saint-Michel 1312 in Mélanges publiés par la Société de l’Histoire de Normandie, 15e série, p. 35.
1702, 9 juillet – Fumichon
Le 15 mars 1702, la nomination à la cure de Saint-Germain de Fumichon appartenant au seigneur abbé de Cormeilles, Messire Robert-Charles de Pas Feuquières, abbé commendataire de N.D. de Cormeilles, nomme à la cure vacante par la mort de Me Jean-Baptiste de Crèvecoeur de Rabodange, dernier titulaire, la personne de Me Etienne Legraverant, prêtre de Paris, licencié aux lois. Fait à Paris, devant les notaires du Châtelet.
= PIEL ( abbé ).- Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations, Lisieux, Lerebour, t. I, 1891, VI-491, pp. 491-492
1755, 8 janvier – Le Mesnil-Simon
Louis Questel Notaire, tabellion royal au Bailliage d’Auge pour le siège de Cambremer Crévecoeur
= Arch. M. de Longcamp – MC photocopie.
An IV, 21 messidor ( 1796, 7 août ) – Crévecoeur
Procès-verbaux des visites des moulins du canton de Crévecoeur :
Croissanville : Charpentier meunier, 2 tournants
Mery-Corbon : Sabine meunier, 2 tournants
Magny-le-Freule : Brunet, 2 tournants
Quetieville : Binet meunier, 2 tournants
fribois : Haranger meunier, 2 tournants
Torquelane : Nicolas meunier, 1 tournant
» Nous n’avons rien aperçu qui nous ait fait même soupçonner L’existence de ces espèces de cachettes ; Mais nous nous avons Re(marqué) tant d’autres moyens de fraudes, Beaucoup plus simples et d’autant plus dangereux que… ne paraissant pas l’être L’effet du pur hasard ou de L’inadvertance, ils peuvent mettre Leurs auteurs à l’abri de poursuites vraiment fondées.
» Nous pensons donc, que la voie La plus Sure, Pour Ramener Les Meuniers a des sentiments de moralité et de justice et pour prévenir Les Effets de leurs Spéculations frauduleuses, qui dans tous les temps excitent Les plaintes des Citoyens.
» Ce serait de les Rappeler à la stricte observance des lois qui les concernent de Les obliger d’avoir dans leurs Moulins des Balances et des poids D’harambure D’harambure… juge de paix
( A.D. Calvados – L Administration IV Police 41 )
4 – Archives SHL:
FONDS 1F:
1F41 : 1747 : Convention entre Jacques-Louis Daufresne et Thomas Sébireau sujet du contrôle des actes des bureaux de Cambremer et Crévecoeur.
1F810 : Tabellionnage royal de Crévecoeur : fermages
FONDS CAILLIAU 3F1 – 3F201
– 3F 68 1631-1803 – Crèvecœur : vente de rentes
Vente d’une rente de 21 l. à Thomas Manchon, drapier. Subrogation de fieffe d’une pièce de terre à Jacques Le Guay, tailleur d’habits. Vente de rentes par François Le Masquerier, Menuisier, à Crèvecoeur.
1650 – 1792 – Crèvecoeur
Famille Manchon de l’Epinay – Pièces relatives aux biens et possessions de cette famille à Crèvecoeur et à Saint-Loup-de-Fribois.
= Arch. SHL – Fonds Cailliau 3F 180 – 47 p. parch. ; 64 p. papier
Achat du 11- 02-2003. Lot n° ; 82.
– CREVECOEUR, 2 parchemins :
1) 1760, parchemin, constitution de rente ;
2) 1788, parchemin, bail de ses propriétés à son fils.
– 3F 180 1622-1792 – Crèvecoeur, Saint-Loup-de-Fribois : biens et possessions
MANCHON de LEPINAY famille.
Les Bulletins de la Société Historique de Lisieux.
– Numéro 32, 1990-1991.
Christophe Maneuvrier – Le château de Crèvecoeur.
– Numéro 80 : Deuxième semestre 2015.
Un lignage normand méconnu : les Brucourt, seigneurs de Crèvecoeur (c.1212-1336).
Inventaire des enveloppes. du n° 208 au n° 228
– Rouleau n° 11 Société d’Agriculture de l’Arrondissement de Lisieux
Concours du dimanche 25 juillet 1926 à Crèvecoeur-en-Auge
Concours de cidres en bouteilles, diplôme de 3ème prix, médaille d’argent, à Mr de la Rivière au Pré d’Auge
>- Rouleau n° 12 Société d’Agriculture de l’Arrondissement de Lisieux
Concours du dimanche 25 juillet 1926 à Crèvecoeur-en-Auge
Concours de l’exposition canine, mention très honorable, à Mr de la Rivière au Pré d’Auge.
Enveloppe n° 97 LE PRÉ D’AUGE
Sous chemise n° 9
Saint Ouen le Paing (parchemin très détérioré)
Sur lequel j’ai pu déchiffrer qu’il s’agit d’un accord passé en octobre 1560 devant Robert DESHAYS et Jehan ……tabellions royaux sur la vicomté d’Auge pour le siège de Crévecoeur et (Cambremer) entre honnestes hommes Jehan et Robert dicty SEVESTRE et Jehanne SEVESTRE fille du dict Jehan tous de la paroisse de Saint Ouen le Paing Jehan et Robert (son fils ?) abandonnent quelques rentes dont une guelline (= poule) à leur fille et sœur pour sa part d’héritage comme il était de pratique courante.
« Ce fut faict et passé au dict lieu de Saint Ouen en la maison des d. Jehan et Robert SEVESTRE le ……jour d’octobre l’an de grâce mil cinq cens six en la présence d’honneste homme Pierre LECHARTIER fils Philippe et Guillaume DUCLOS fils ……du dict lieu de Saint Ouen tesmoins lesquels ont signé avec les partyes contractantes à la minute de ce présent ……a déclaré en y avoir signer »
Archives NEDELEC Communes.
Com.5.6. 3 Beuvillers Château transféré à Crèvecoeur
com.19.4. 1 Crèvecoeur Vie de la commune
com.19.4. 2 Crèvecoeur Château médiéval
com.19.4. 3 Crèvecoeur Notes historiques
com.19.4. 4 Crèvecoeur Office du tourisme.
FONDS ANCIEN 1F.
1F810 : Tabellionnage royal de Crévecoeur : fermages
1747 Archives SHL : 1F41 : 1747 :
Convention entre Jacques-Louis Daufresne et Thomas Sébireau sujet du contrôle des actes des bureaux de Cambremer et Crévecoeur.
Jean de Brucourt tenait de l’évêque de Bayeux cinq fiefs à Crèvecoeur ( MSAN , XV, p. 185, 186 et 188.).
Carnets de Charles Vasseur:
Voir exemptions.
Voir « ;Analyses et transcriptions … ;» documents historiques H1
p.201 1771 18 juillet
Très Haute et très puissante damoiselle Mademoiselle Madeleine Angélique de Montmorency Luxembourg, première baronne de France, dame de la Chastellenie de Crévecoeur, représentée par Maistre Louis Jarossie, avocat au Parlement de Paris, son tuteur honoraire.
– P 226 ; 1768 22 août
Maistre Louis Jarossier, avocat au Parlement de Paris, tuteur onéraire (?) de très haute et très illustre demoiselle Mademoiselle Madeleine Jacqueline de Montmorency-Luxembourg, dame de Chastellenie de Crévecoeur contre Maistre Jean Baptiste Paul de Beaurepaire
– p 228 ; 1771 28 octobre
Maistre Louis Jarossier, avocat au Parlement de Paris, tuteur onéraire de Mesdemoiselles de Montmorency-Luxembourg, dames de la Chastellenie de Crevecoeur
– ARCHIVES DE LA BARONNIE D’ORBEC.
Baronnie de FUMICHON – Dès 1650 en possession de Messire Louis de RABODANGE, chevalier marquis de CREVECOEUR, baron de FUMICHON (énumération de ses différents titres et description de ses armes)
Voir le site: Mézidon-Canon et son Canton
Crévecoeur-en-Auge et Saint-Loup de Fribois
Voir le site: j.y.merienne.pagesperso Villes et villages du Calvados
[1] DEMIAU de CROUZHILLAC M-F., « Le château de Crèvecoeur », MSAN, t. 25, 1859.
[2] Arcisse de CAUMONT, Statistique Monumentale, t.V, 1867.
[3] Je n’ai pu à ce jour consulter la thèse encore inédite de Marc Daliphard. Mais d’après C. de Ceunynck qui a eu plus de chance que moi, elle ne comprend que très peu de choses sur Crèvecoeur
[4] YVER J., « Les châteaux-forts en Normandie jusqu’au milieu du XIIe siècle. Contribution à l’étude du pouvoir ducal », BSAN, t.LIII, 1955-56, pp.28-115.
[5] S. LE TORTOREC,L’occupation du sol dans l’Est du canton de Mézidon au Moyen-Age ; à travers la toponymie et diverses sources anciennes, Mémoire de maîtrise, Université de Caen, 1988, 2O4 p.,
[6] Christophe de CEUNYNCK, Crèvecoeur du XIIe au XXe ; siècle, un bourg en Pays d’Auge, Exposition du 16 mai au 11 novembre 1992, 16 p. Je remercie ici la fondation Schlumberger, et en particulier Mme Evelyne Wander et M. Christophe de Ceunynck de m’avoir laissé accéder librement à l’ensemble du château et de m’avoir communiqué les documents – iconographiques en particulier – en leur possession.
[7] A part la chapelle castrale: Henri PELLERIN, « La chapelle du château de Crèvecoeur », PA, 21, N° 9, Septembre 1971, pp.17-19.
[8] MERLET, « Cartulaire de l’abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron, Soc. Archéologique d’Eure et Loir, t. 2, Chartres, 1883; charte CCXCVII.
[9] MERLET, id°, CCXCVII et CCCII.
[10] ;Il s’agit d’une enceinte protohistorique qui a également fournit des traces d’une occupation antique.
[11] Il n’en subsiste que le cimetière. L’église était sous l’invocation de saint Vigor, qui d’après la Vita Vigoris serait venu évangéliser la région de Cambremer au début du VIe siècle.
[12] Michel de BOUARD, « Fouilles au château de Bonneville-sur-Touques », Annales de Normandie, n°4,décembre, 1966, p.355.
[13] Notons encore quelques analogies avec les châteaux de Bonneville-sur-Touques et de Fauguernon, qui semblent cependant avoir été davantage transformés lors des époques postérieures.
[14] R-ABROWN, H-M COLVIN, A-J TAYLOR, The History of Kings works,Londres, 1963, t.I, p.71
[15] Marc DALIPHARD, L’architecture militaire en Normandie à l’époque ducale dans Les siècles romans en Basse-Normandie, Arts de basse Normandie, n°92, printemps 1985,pp. 49-54.
[16] Cette chapelle n’étant signalée dans aucun pouillé, la dédicace en est inconnue. Voir note n°9.
[17] Henri PELLERIN, op. cit. pp.17-19.
[18] Rôles normands et français et autres pièces tirées des archives de Londres par Bréquigny en 1764, 1765, 1766 dans MSAN,t. 23, 58, n°1359, p.249.
[19] Arcisse de CAUMONT, Statistique Monumentale, t.V, 1867.
[20] M.-F DEMIAU de CROUZHILLAC, « Le château de Crèvecoeur », MSAN, t. 25, 1859. .
[21] Roberto de Crepito Corde présent ; dans une charte de St Etienne de Caen, ; en ; 1109. (HIPPEAU ; (p.92) ; Cependant il ; n’est pas certain ; que ; ce ; personnage ; ait ; ; été ; lié ; au ; château ; de Crèvecoeur, car ; l’abbaye ; possédait ; en 1324 ; un ; moulin sur l’Orne, à ; Montaigu, ; dénommé lui ; aussi Crèvecoeur.(HIPPEAU, p.92) Une ; branche ; de ; la famille ; de ; Crèvecoeur, peut-être apparentée à ; celle ; qui nous ; intéresse ; ici, fit ; souche en Angleterre, dans ; le Comté ; de Kent ; où Robert ; de Crèvecoeur fonda le prieuré de Ledes en 1119 (Monasticon ; Anglicum, t.11, p.111 et 796.)
[22] » Hugo de Crevequer, feodum ; quinque militum » dans Henri NAVEL, « Enquête de 1133 ; sur ; les ; fiefs ; de ; l’évêché ; de ; Bayeux », BSAN, t.XLIII, 1934, note 45.
[23] » quod ; Guillelmus ; de Crevacor ; et ; pater ; ipsius ; novum ; forum instituerunt » édit. BOURIENNE, op.cit . charte CLXXXVII)
[24] » quod ; Guillelmus ; de Crevacor ; et ; pater ; ipsius ; novum ; forum instituerunt » édit. BOURIENNE, op.cit . charte CLXXXVII)
[25] Precipio quod episcopus Baïocensis teneat in pace etquiete et libere leugatam suam de ; Cambremer, sicut jurata fuittempore Gaufrdi comitis patris mei et precepto ipsius, et sicutcarta sua et mea testantur. Et si suis foris fecerit infraterminos qui nominati sunt in cartis nostris, predicto episcopoplenam justiciam, sine dilacione facias. Quod nisi feceris,justicia mea Normannie faciat ; fieri « . édit. DELISLE et ; BERGER, Recueil des actes de Henri II, t. I, XIII, p.108).
[26] DELISLE et BERGER, id°, t. I, LXXII, p. 130.
[27] DELISLE ; et ; BERGER, ; id°, t. II,CCXXVIII, p.365-369.
[28] » Leugata de Cambremer, ; de terra Hugonis de Crevecor: Ricardi de Fraisneto » dans Livre noir de l’évêché de Bayeux, édit. BOURIENNE, t. I, p.44.
[29] L’origine ; de ; cette ; ; exemption ; remonte ; probablement ; à la prédication de ; Saint ; Vigor, ; mais les ; limites ; n’en furent fixées qu’au début du XIII e siècle. Sur le territoire de ces neuf paroisses, il existait au ; XIIe siècle deux châteaux, l’un à Crevecoeur, ; l’autre ; à Manerbe ; dont ; la motte ; est encore aujourd’hui très bien conservée .
[30] » suum antiquum (forum) ; destruunt, et ; in terris ; suis veteres consuetudines ; ei ; ; contra ; justiciam ; ; auferre ; praesumunt « ,BOURIENNE, op. cit. charte CLXXXVII, t.I.
[31] Acte de Janvier-Août 1153, émis à Bristol pour la restitution et la concession de biens accordés au fils de Robert comte de Leicester. DELISLE et BERGER, op.cit., t. I,XLVII, p.33.
[32] Jean de Brucourt donne au prieuré de Montargis, dépendance de l’abbaye de Tiron « six livres tourneis … (que) les diz religious prendront par chacun an sus mon marchié de Crèvecoeur à deus termes » MERLET, op. cit, charte CCCCII, page 196..
[33] La donation de 5 setiers d’orge, d’un setier de froment sur son moulin de Vendeuvre est signalée par la confirmation générale des biens du prieuré faite vers 1185-1189(DELISLE et BERGER, op. cit., t. I, DCCLVI, p.408) mais n’apparaît pas dans celle de 1156-1161 (ibidem, CLXIX).Notons que le fief -important- de Vendeuvre, relevait encore au XVIIe siècle de celui de Crevecoeur. Cette information m’a été communiquée par M. Cottin, d’après des papiers du château de Vendeuvre conservés dans une collection particulière.
[34] A.D. 14, H.7799 – fonds de Troarn.
[35] » Concordati sunt episocpus Baiocensis et Johanne de Bruecort, miles ita quod predictus miles remisitepiscopo penitus omnes querelas quas monstraverat contra ipsum… », Léopold DELISLE, Recueil des jugements de l’échiquier,1864, n° 403, p. 102).
[36] » videlicet senescauciam& de honorede Chambremer, custodiam de Vaienne, misiam molendinariorum et prepositorum, audienciam compotorum tres robas de escalleta cum pennis variis, et IX libras ad expensam ad Natale ad Pascha etad Penthecostem. Episcopo vero remanent tres magne cause ecclesiastice, videlicet de clerico verberato, de cimiterio violato, de matrimonio cum pertinenciis Episcopus vero debettenere alias causas ecclesiasticas apud Sanctum Paternum, per sevel per suum mandatum, presente aliquo misso a domino Johanne verheredibus suis, quecumque voluerit et de illis causis emendehabite taxate erunt per episcopum vel ejus mandatum, et eruntcapellani capelle de Crevecorc qui presentabitur dictoepiscopo et successoribus suis et jurabit se fidelitatem servaturum et obedientiam ecclesie Baiocensi Et ab utraqueparte debent fieri carte secundum forceram prescriptam… », Léopold DELISLE, « Recueil des jugements l’échiquier, 1864, n° 403, p. 102).