Bouttemont

NOTES sur Bouttemont.

Réunie à Ouilly-le-Vicomte par ordonnance royale du 22 septembre1824.
Boutemont est aujourd’hui partie d’Ouilly le Vicomte après avoir appartenu à la paroisse de Norolles et avoir été une paroisse indépendante.

Botemont, 1198 (magnirotuli p. 5 1 ).
Boutemont, XVIII° s° (Cassini).
Par. de Saint-Lubin,
patr. le seigneur.
Dioc. de Lisieux,
doy. de Touque.
Génér. de Caen,
élect. de Lisieux, s
sergent. de May.
Fief mouvant de la baronnie de Roncheville.

Dictionnaire Topographique du Département du Calvados – C. HIPPEAU.
Bouttemont, commune réunie à Ouilly-le-Vicomte en 1824. — Botemont, 1198 (magni rotuli p. 51). – Boutemont, XVIII° s (Cassini).
Par. de Saint-Lubin, parr, le seigneur. Dioc. De Lisieux, doy. de Touque. Génér. de Caen, élect. De Lisieux, sergent, de May. fief mouvant de la Baronnie du Roncheville.

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives SHL.

1 – BIBLIOGRAPHIE :
CAUMONT Arcisse de, Statistique monumentale du Calvados.
DORANLO Dr Raoul – Grappa « Essai d’inventaire des camps, retranchements, mottes et fortifications antiques du Lieuvin (arrondissement de Lisieux et de Pont-l’Evêque) BSHL, N° 26.
DESCOURS-DESACRES, Ouilly-le-Vicomte et Rocques – La Normandie Monumentale et Pittoresque.
Louis Du Bois : Histoire de Lisieux – situe le rattachement au 27 septembre 1824 livre VIII.
Revue « Le Pays d’Auge »:
n° 10 d’octobre 1970 – 20e année.
R. Aumont – Boutemont, 1951- 03-août.
Henri Pellerin – Le château de Boutemont – Ouilly le Vicomte, 1970 – 09-sept et 10 Oct.
Philippe Déterville – Des jardins publics et privés : Jardins de Boutemont à Ouilly-Le-Vicomte, 2012 – 04-juillet-août.

2 – Pièces Justificatives :

Statistique monumentale du Calvados – Arcisse de Caumont.
Notes de M. Ch. Vasseur.
L’église et le château de Boutemont s’élevaient sur la rive droite de la rivière de Touque, au pied du coteau sinueux qui circonscrit la vallée.
L’église a disparu, il ne reste plus que quelques fragments de son mobilier épars dans les paroisses voisines. C’était d’ailleurs une construction fort peu importante car les pouillés du diocèse ne la mentionnent que comme chapelle, et si elle eut légalement le titre de paroisse ce ne fut que vers le 18e siècle.
Le patronage était laïque et appartenait au seigneur du lieu. L’église était sous la double invocation de Notre-Dame et de saint Lubin; elle dépendait du doyenné de Touques : c’était, de tout ce doyenné, la plus rapprochée de Lisieux.
Comme circonscription civile, Bouttemont n’a pas non plus une grande antiquité. Aux XVe. et XVIe. siècles, c était une
annexe de la paroisse de Norolles; c’est encore au XVIIIe. siècle seulement qu’elle figure comme paroisse, dépendant
de la sergenterie de Moyaux, élection de Lisieux. On comptait 24 feux. Elle a perdu de nouveau cette prérogative, seulement c’est Ouillie et non Norolles qui s’est accru de son territoire. Les Rôles de l’Échiquier de Normandie nous ont conservé les noms de Hugo de Botemont en 1180, Willelmus de Botemont en 1195. Un sire de Boutemont avait suivi le duc Robert II en Terre-Sainte. Jean de Botemont est inscrit dans le Livre rouge de Henri II, comme possédant trois quarts de fief de haubert à Lisieux (Jommes de Botemont, 3 part. m. in Lexov.). Suivant le catalogue des seigneurs normands, publié par Dumoulin, Jean de Boutemon portait de noir à trois tourteaux d’argent (sic).
Les Olim du Parlement de Paris relatent, à la date de 1258, le résultat d’une enquête relative au rapt d’une Mahelnie
de Boutemont; mais je ne sais si cette dame était bien de la famille qui nous occupe.

Château. — Le château subsiste encore, du moins dans sa plus grande partie. Des fossés, qu’alimentaient autrefois
les eaux d’un petit ruisseau, forment une enceinte à peu près carrée. Les bâtiments étaient distribués de manière à laisser une cour intérieure. Ceux qui garnissaient le côté voisin de la vallée ont disparu. L’entrée regarde le nord.

C’est un gros pavillon dont la base est construite en pierre de taille; l’étage supérieur est en briques avec chaînes de pierre. Un pont de maçonnerie, jeté sur le fossé, conduit à la porte cintrée, qu’accompagne une petite poterne fort étroite. Ce pont a remplacé un pont-levis, et l’on voit encore dans les murs les trois enrayures destinées au passage des chaînes. Une fenêtre assez large, entourée d’un encadrement de pierre mouluré, occupe le centre du pavillon; au-dessous, une grande pierre portait un blason totalement bûché. Le toit rapide, qui surmonte une corniche à machicoulis, est couvert de tuiles arrondies vernissées, rouges et noires ; une lucarne en pierre, ouverte en forme d’oculus, éclaire l’intérieur du comble.

A droite et à gauche s’étendent des bâtiments moins élevés, construits simplement en blocage sans ouvertures. Les angles sont occupés par deux tourelles cylindriques à toit conique.
La partie orientale, qui fait face au coteau, n’offre aucun vestige d’ornementation. Elle était longée autrefois par l’ancien chemin de Lisieux à Honfleur. La partie supérieure est en bois. Toutes les fenêtres ont été refaites a la moderne, sauf une fort petite, qui a pu conserver ses plombs disposés en imbrications, présentant ce qu’en blason on appelle le papelonné. Derrière, s’ajuste un petit volet sculpté, de la Renaissance, qui mériterait un dessin. Toutes ces constructions datent du XVI°. siècle.
Ce sont les bâtiments du midi qui, à l’extérieur, offrent le plus d’intérêt. Ils paraissent plus anciens que les autres peut-être pourraient-ils remonter jusqu’au XV°. siècle. Ils sont construits tout en pierre de grand appareil et font saillie sur le plan général. Trois larges corbeaux suspendent, au milieu de leur hauteur, des constructions supplémentaires servant de cabinets d’aisance. Ces pièces ont leur entrée dans la grande salle du château. Les seules fenêtres ouvertes dans ce corps-de-logis regardent la vallée. Leurs appuis sont garnis de moulures prismatiques, et comme elles sont larges et élevées, il est vraisemblable que des meneaux de pierre les divisaient en croix. ll n’en reste point de traces.
Les constructions qui complétaient ce côté du parallélogramme ont disparu, comme celles qui regardaient la vallée. Il en reste la petite tourelle d’angle, circulaire comme les deux premières et maintenant tout-à-fait isolée. Les façades de la cour intérieure ont beaucoup plus souffert de la diversité des modes introduites parla succession des siècles. La brique y domine, et le style accuse le règne de Louis XIV et de Louis XV. Seul, le pavillon d`entrée a conservé intact son aspect primitif. Sa partie haute est en bois: les principales pièces sont sculptées de larges feuillages ou de pilastres d’ordre classique, conformément au goût de l’époque.
On retrouve, au centre de la cour, le puits, d’un diamètre considérable, avec son armature en fer. Sa margelle ronde est formée d’une seule pierre creusée au centre.
Outre les anciens seigneurs du nom de Bouttemont, qui vivaient aux XII°. et XIII°. siècles, j’ai trouvé deux familles qui se sont succédé l’une à l’autre dans la possession de ce fief : la première vivait dans le XVI°. et le XVII°. siècle; l’autre apparaît à la fin du XVIII°. Philippe Paysant, sieur de Bouttemont, fut anobli par le roi, en octobre 1522, moyennant 500 par lui payées. C’est un de ses descendants, dont le nom figure sur la cloche qui a émigré dans le clocher d’Ouilly-le-Vicomte. Il avait épousé damoiselle Florence de Bernard.
Note ShL: Florence de Bernart survivait en 1649 à François Gouhier: elle se remaria avec Alexandre de Paisant, seigneur de Boutemont, qui plaidait au bailliage d’Orbec contre Jacques Gouhier le 12 septembre 1663.

La Recherche de 1666 inscrit, sous l’article de la paroisse St.Lubin-de-Bouttemont: Jean et Alexandre de Paisant, sieurs de Baudrouet; Louis de Paisant , sieur de St.-Martin et Lenfrand de Paisant, sieur de Boutemont, tous anciens nobles, fils de Alexandre de Paisant, dont le nom est sur la cloche.
Suivant Chevillard, la famille de Paisant portait d’azur au sautoir d’or.
En 1751, dans la déclaration de son bénéfice , suivant un registre des Archives du Calvados, le curé de St.Lubin-de-Bouttemont, Mr. Anthoine Le Petit, reconnaît qu’il a pour patronne Mme. Françoise-Gabrielle d’Abos, épouse de David Guéroult, écuyer, sieur de Villers et de Bouttemont, et l’Armorial manuscrit de d’Hozier donne le nom de dame Catherine Le Maire, veuve de Henri-Siméon Guéroult, sieur de Bouttemont, qui portait d’azur au chevron d’argent chargé de trois glands de sinople.
BENITE EN LHONNEVR DE LA SAINTE VIERGE AVR REGINA ANGELORVM
BENITE PAR MAISTRE OLLIVIER IVMEL Pbre.
CVRE DE LA DITE PAROISSE ROBERT MARTINT TRESORIER 1729.
A SIMONNOT N. BARET ET A. DE LA PAIX MONT FAITE.
1653 MSre ALEXANDRE DE PAISANT CHLr SGr ET PATRON DF. CE LIEV
MA FAICT FAIRE
FILIPE DE MIRE ECr Sr DES FORES F.T FLORENSSE DE BERNARD DAME
DE BOVTEMONT MONT
NOMMÉE
IEAN AVBERT
MA FAICTK.

Sur la panse est un blason chargé d’un sautoir.
La cloche de l’église de Bouttemont a était transférée à Ouilly le Vicomte.
Fondue par Jean AUBERT datée de 1653. Jean Aubert demeurait à Ouilly le Vicomte.

Sur l’emplacement du château de Bouttemont, ou dans son voisinage, on peut supposer l’existence d’un point fortifié plus ancien. Une voie romaine passait tout près de là.
(6) C. A. F., 1870, p. 22 ; contra: Caumont, Ibid., p. 24 et Cours, II, p 323; Bezière, Monogr, d’Ouilly-le-V., mss, Archiv. du Calv., sd, (vers 1885).

Inventaire historique des actes transcrits aux insinuations ecclésiastiques de l’ancien Diocèse de Lisieux – PIEL L.F.D..
361. — Le 10 sept. 1701, Anne Planchon, Vve de Jean Godillon, demeurant à St-Désir de-Lx, et Jean Baptiste-Picquot, sr des Paris, de la parr. de St-Lubin de Bouttemont, agissant au nom et comme procureur de Jacques Renault, Escr, conser. du roy, trésorier général et garde scel au bureau des finances de Caen, constituent 150 livres de rente en en faveur de Me Nicolas Godillon, acolyte, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés.— Cette rente est hypothéquée sur la terre et ferme de la La Pommeraye, appartenant aud. sr Renault, sises en la campagne de St-Désir et plusieurs autres immeubles.

117. — Le 29 déc. 1703, Me Claude Renault, pbrë, curé de Bouttemont et pourvu de la l re portion de la cure de Plasnes, demeurant à Bouttemont, résigne purement et simplement la cure de Bouttemont entre les mains de Monsr Jean-Baptiste Le Bas, conser du roy en sa cour des Aides à Rouen, seigr pntateur dud. bénéfice. Le 19 janvier 1704, led. sr Jean-Baptiste Le Bas nomme à cette cure la personne de Me André Nicolle, pbrë, vicaire de la pafr. De Prètreville. Fait à Lx en la maison dud. sr Le Bas, pair. St-Jacques.

206. — Le 31 janv. 1704, Mesr Pierre Audran, vic. gl., donne à Me André Nicolle la collation de la cure de St-Lubin de Bouttemont. Le 9 avril 1704, le sr Nicolle prend possession dud. bénéfice, en présence de Me Jean Lefebvre, pbrê, curé du Brefdent; Me Gabriel Cachet, pbrê de St-Germain de Lx; Me Robert Leroux, maître de musique de là Cathédrale.

Bouttemont (Saint Lubin)
Curés. — C. Regnault — A. Nicolle.
Patron. — Le seigneur du lieu. — C. Le Bas.
Notable. — J.-B. Picquot.

494. — Le 24 mars 1737, Me André-Adrien Picquot, acolyte de la pair, de Bouttemont et demeurant présentement à Lx, parr. St-Jacques, représenté par Pierre Picquot, son frère, demeurant à Bouttemont, constitue en sa faveur 150 livres de rente, afin de parvenir aux ordres sacrés. Fait et passé à Norolles, devant le notaire du Breuil. — Led. sr acolyte était fils de feu M Adrien Picquot, notaire au siège de Glos.

303. — Le 4 janv. 1741, la nomination à la cure de N.-D. de Bouttemont appartenant au seigr du lieu, Mesre Gabriel-Pierre Le Bas, conser honoraire à la grande chambre du parlement de Normandie, seigr et patron de Bouttemont, nomme à lad. cure, vacante par la mort de Me André Nicolle, pbfë, dernier titulaire, la personne de Me Guillaume Jobey, pbfë de ce diocèse. Le même jour, le seigr évoque donne aud. sr Jobey la collation dud. bénéfice. Le 10 janvier 1741, le sr Jobey prend possession de la cure de Bouttemont, en présence de plusieurs témoins. (Il n’y en a pas de Bouttemont).

225. — Le 23 mai 1742, la nomination à la cure de N.-D. (l) de Bouttemont appartenant au seigr du lieu, Mesr Gabriel-Pierre Le Bas, seigr et patron de Bouttemont, conseiller honoraire en la grande chambre du parlement de Normandie, nomme à lad. cure, vacante par la mort de Me Guillaume Jobey, pbrë, dernier titulaire, la personne de Me Antoine Le Petit, pbrë du diocèse de Lx. Le 25 mai 1742, le seigr évêque donne aud. sr Le Petit la collation dud. bénéfice. Le 28 mai 1742, le sr Le Petit prend possession de la cure de Bouttemont, en présence de Me Jean-Pierre Pigny, pbrë, curé du Pin; Me Nicolas Jobey, pbrë, desservant le bénéfice de Bouttemont; François Bellière, sr des Loges, demeurant à Lx, parr. St-Germain.
(1) Les premiers registres des Insinuations nous présentaient St-Lubin comme patron de Bouttemont; mais depuis le XVII° registre et jusqu’à la fin nous trouvons la Ste Vierge patronne de cette paroisse,

Bouttemont (Saint Lubin ou Notre-Dame)
Curés. — A. Nicole — G. Jobey. – A. Lepetit.
Prêtres desservants.— R. Gautier — N. Jobey.
Clerc. — A. -A. Picquot.
Patron. — Le seigneur du lieu. — G.-P. Le Bas.
Notables. — A. Picquot et P. Picquot.

202. — Le 6 juillet 1773, la nomination à la cure de N.-D. de Bouttemont appartenant au seigr du lieu, Mesre David Gueroult, chevr, seigr de Villers-en-Vexin, seigr et patron de Bouttemont, conser au parlement de Rouen, agissant au droit de sa femme, noble dame Gabrielle-Françoise-Marguerite Le Bas de Bouttemont, nomme à lad. cure, vacante par la mort de Me Antoine Petit, pbrê, dernier titulaire, la personne de Me Jean Bunel, pbfe, du diocèse de Lx, vicaire de St Ouen de Roques. Fait et passé au château de Bouttemont, en présence d’Antoine Picquot, syndic de lad. parr., y demeurant, et autres témoins. Le lendemain, Mr Mery, vic. gl, donne aud. sr Bunel la collation dud. Bénéfice. Le 7 juillet 1773, le sr Bunel (1) prend possession de la cure de Bouttemont, en présence de Me Joachim Cucu, curé d’Ouilly-le-Vicomte ; Me Jean Rebut, curé de Roques, et autres témoins.
(1) Me. Bunel était curé de Bouttemont au moment de la Révolution. Il refusa le serment constitutionnel le 6 février 1791, mais il prêta le serment de Liberté et Egalité au mois d’août 1792. — Dénoncé quelques jours après pour n’avoir pas prêté le premier serment, il fut arrêté et conduit à la prison de Lisieux où il resta plusieurs semaines. De là on le mena à Caen et on l’enferma à la prison du Bon-Sauveur. Mais comme, à cause de son âge, on lui donna le choix entre la prison et l’exil, il préféra l’exil et partit pour la terre étrangère d’où il ne revint jamais. (Archives du Calvados).

321. — Le 2 mars 1779, Me Jean Busnel, pbfë, curé de Bouttemont, constitue 150 livres de rente en faveur de Me Jean-Baptiste-François Busnel (1), acolyte de la parr. de Rocques, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés. Cette rente est garantie sur deux pièces de terre en herbe, situées à Roques et appartenant aud. sr curé. La 1re se nommait les Champs de Blanquen (?) et la 2eme, le Movaudon (?). Fait et passé à Bouttemont, au manoir presbytéral par le ministère de Me André-Adrien Piquot, notaire au Breuil, et en présence de Me Jean Rebut, curé de Roques, et de Ma Jean-Pierre Delamare, son vicaire.
(1) (1) Mr Busnel, né à Roques le 30 sept. 1757, était vicaire de St-Désir quand la Révolution commença. Le 22 janvier 1791, il prêta solennellement le serment schismatique et, au mois de mai suivant, il fut élu curé constitutionnel de St-Germain de Lisieux. Il transporta le culte de l’église St-Germain dans « la ci-devant cathédrale de St-Pierre de Lisieux », qui devint ainsi église paroissiale. Pendant la Révolution M. Busnel se soumit à tout ce qu’on lui
demanda et prêta tous les serments. Il les rétracta après le Concordat et fit alors sa soumission à l’évêque de Bayeux. Il resta à St-Pierre jusqu’à sa mort en qualité de prêtre habitué.
« C’était un prêtre capable, mais faible de santé, nous disent les registres de l’évêché de Bx. Il était approuvé pour entendre les confessions ; mais il ne voulut jamais accepter aucune place. » Pour expier son intrusion, il se condamna à n’être jamais rien dans cette Eglise où son ambition l’avait mis au premier rang. Il mourut en 1833, à l’âge de 76 ans. (Archives du Calvados. — Archives de l’évêché de Bayeux. — Ordo de Bx).

177. — Le 15 avril 1786, furent ordonnés sous-diacres : Me François-Nicolas Picquot, de la parr, de Bouttemont. Ordonné prêtre le 7 avril 1787.

Bouttemont (Saint Lubin ou Notre-Dame).
Curés. — A. Lepetit ou Petit — Jn Bunel.
Clerc. — F.-N. Picquot ou Piquot.
Patron — Le seigr du lieu. — D. Gueroult.
Seigneur et notable. —D, Gueroult — Ant. Picquot .— A -A. Piquot.

La Normandie monumentale et pittoresque… Calvados,1re [-2e] partie.
Château de Bouttemont ou Botemont, près duquel s’élevait une église, aujourd’hui disparue, de la paroisse de Bouttemont.
Le château, protégé par des fossés, formait un quadrilatère entourant une large cour.
bâtiments Ouest n’existent plus. L’entrée est au Nord, c’est un large pavillon, en pierres à sa base en briques et. en pierres à l’étage supérieur, percé d’une porte et d’une poterne étroite. Un pont-levis, dont les passages de chaîne subsistent dans la maçonnerie du pavillon, donnait accès dans le château.
Sur la porte, un blason effacé, sans doute celui de Jean de Botemont, qui portait de noir a trois tourteaux d’argent ( sic) (Dumoulin, Catalogue des seigneurs normands), ou celui du sieur de Villers de Bouttemont qui portait d’azur au chevron d’argent chargé de trois glands de sinople (de Magny, Nobiliaire de Normandie). Au-dessus, une corniche à mâchicoulis; la couverture est en tuiles vernissées rouges et noires. Le reste du château, flanqué de tourelles, est du style Louis XIV,. puis du style Louis XV.
Les constructions actuelles ont succédé à des constructions anciennes. Au XIIe siècle le château, existant à cette époque, était déjà aux mains des de Bouttemont.
A la date de 1238, les olim du Parlement de Paris relatent le résultat d’une enquête au sujet du rapt de Maheline de Bouttemont (Statistique monumentale), qui est peut-être de cette famille.
En 1751, le curé de la paroisse de Bouttemont, aujourd’hui réunie à Ouilly, reconnaît encore pour patronne Françoise-Gabrielle d’Abos, épouse de David Gueroult, sieur de Villers, de Bouttemont (Statistique monumentale).
Le château de Bouttemont est passé, par droit d’héritage, à la famille des marquis de Lespinay.

Collection de Répertoires Sommaires des Documents Antérieurs à 1800 – Conservés dans les Archives Communales.
La paroisse de Bouttemont est réunie à Ouilly – le – Vicomte qui formaient chacune , avant 1790 , une paroisse et communauté ( Ordonnance du 21 septembre 1824) .
Administration Générale :
Bouttemont. Délibérations , depuis le 45 octobre 1807 .
État- Civil : Baptêmes, mariages et sépultures , depuis 1693. Lacunes : 1696, 1727, 1737. Notes sur l’église.
Impositions : Bouttemont. Patentes. An III (Cah.).

Le Pays d’Auge, août 1951.
« la guerre de 1939-1945 est passée par là, Von Runstedt y séjourna. Le Dr Hautechaud (de Fervaques, mort en déportation) y subit son premier interrogatoire. Une ambulance chirurgicale y fut installée et des milliers (??) de blessés y souffrirent, y moururent.

Recherche faite en 1540, par les élus de Lisieux des nobles de leur élection .
Noroles
113. Philippes Paysant, Sr. de Boutemont, a fourni l’anoblissement à lui concédé par le Roi en octobre 1022, moyennant 500 liv. par lui payées, jouxte la quittance du dit an.
PAISANT. – Écuyer, sieur de Baudrovet, Saint-Martin, Bouttemont, Barneville, etc.,Élection de Lisieux : D’azur, au sautoir d’or.

Ordonnances des rois de France. 6.
21758. 26 mars 1538. Déclaration de l’hommage rendu par Guillaume de La Lande, écuyer, au nom de Philippe Paysan (alias Paisant), écuyer, pour la seigneurie de Bouttemont (bailliage d’Évreux, vicomté d’Orbec). Cet hommage est reçu sans préjudice du procès pendant au Parlement de Rouen entre le procureur du roi, d’une part, et Marie de Cerisay et Robert Vippart,. d’autre part, touchant la tenure féodale dudit Bouttemont.
Paris, 26 mars 1538.Expéd. orig. Arch. nat., P. 270², cote 4292.

Bulletin monumental. 26 = Sér. 3, T. 6. 1860.
Bouttemont à Ouillie-le-Vicomte.
1653 MSre ALEXANDRE PAISANT CHL’ SG’ ET PATRON DECE LIEV MA FAICT FAIRE FILIPE LE MIRE ET S’ DES FORES ETFLORENSSE DE BERNARD DAME DE BOVTEMONT MONT NOMMÉE.IEAN AVBERTMA FAICTE.

L’inscription de cette cloche de Bouttemont est fautive; ainsi, au lieu de des Fores, il faut certainement lire des Forges, fief situé à St. Philbert-des-Champs, dont cette famille Le Mire paraît être originaire, car on y trouve un grand nombre de branches établies: En 1469, Regnault Le Mire comparut aux monstres de la noblesse du bailliage d’Évreux.En 1540, on trouve à St.-Philbert Jean Le Mire, sr. du Buquet, et Martin Le Mire, s. de La Pinterie; lesquels  » on dit être nobles de toute ancienneté,  » descendant de Richard Le Mire, leur père et aïeul qui vivait en 1483. Alors, cependant, le fief de Forges était entre les mains de Jean Le Muet. Mais ne peut-on pas admettre que La Roque, qui a édité la Recherche de la noblesse, a mal lu cet endroit, comme plusieurs autres, ou que ces manuscrits, tous relativement modernes, étaient fautifs; d’autant plus que ce Jean Le Muet était parent du sieur d’Angerville? Or, le fief d’Angerville appartenait à la famille Le Mire. Le blason qui se trouve sur la cloche est celui du donateur, Alexandre de Paisant, seigneur de Baudrouet, St.-Martin-de-Bouttemont, Barneville, etc., qui portait d’azur au sautoir d’or. La famille Le Mire porte, au contraire, de gueules au chevron d’argent accompagné de trois coquilles d’or.

Recueil général des lois et des arrêts. 1804/05 = T. 5.
-ÉMIGRÉ. – AMNISTIF. – Моrt CIVILE. Quel jour cesse la mort civile d’un émigré compris dans l’amnistie? (Pourvoi de l’héritier Costé de Triquerville.)
Le 5 thermidor an 10, deux jours avant sa mort, le sieur Costé de Triquerville, émigré rentré, fit son testament, par lequel il légua sa maison de Triquerville à son ami, le sieur Groult de Boutemont. Ce legs a été contesté, sur le fondement de l’incapacité du testateur: on a prétendu qu’à l’époque du testament il était encore frappé de mort civile.
AMNISTIE. – ÉMIGRÉS. Un émigré est-il rendu à la vie civile du jour même de l’arrêté qui l’amnistie? (Groult contre les héritiers Costé.) Après le Sénatus-consulte du 6 floréal an 10, le sieur Costé de Triquerville, émigré rentré, avait fait sa soumission et prêté serment aux lois de la république,–Le 5 thermidor suivant, -il lègue à son ami, le sieur Groult de Boutemont, sa maison de campagne de Triquerville. Il meurt le 7. Et ce fut le 10 seulement que fut délivré son brevet d’amnistie, daté du 4. Question de savoir: 1°. Si la mort civile d’un émigré était absolue ou seulement relative à l’intérêt du fisc: Si l’émigré était amnistié du jour de l’arrêté même qui l’amnistie, ou du jour de la délivrance de l’arrêté.15 fructidor an 11.- Jugement .

Répertoire méthodique et alphabétique de législation de doctrine et de jurisprudence en matière de droit civil, commercial, criminel, administratif, de droit des gens et de droit public. 8.
– Journal du palais. Jurisprudence française. 25. 1833 (1857)
– Chauveau, Adolphe: Principes de Compétence et de juridiction administratives. 3

Hospice de Louviers C. De Triquerville.
En 1793 , M. de Bouttemont émigra, et ses biens furent confisqués.
En 1796, sa terre de Villers, qui se trouvait parmi les biens frappés du séquestre, fut demandée par les administrateurs de l’hospice Saint-Jean de Louviers, en compensation des propriétés dont l’hospice avait été dépouillé par la loi du 23 messid. an Il. Cette demande était fondée sur la loi du 26 vendém. an V, qui avait ordonné que les biens appartenant aux hospices leur seraient rendus j ou provisoirement remplacés par des biens nationaux du même produit.

Hospice de Louviers Contre. de Triquerville. –
La fermede Villers avait été confisquée sur Bouttemont, émigré.- En vertu de laloi du 16 vend. an 5, l’autorité administrative donna cette terre à l’hospice de Louviers, comme bien national, en remplacement des biens dont cet hospice avait été dépouillé par suite de la loi du 22 mess. an 2, qui plaça les hospices et les maisons hospitalières sous la protection de l’État,et s’empara de leurs biens.

Appel par Triquerville qui soutenait :
1ºla légalité de cette ordonnance ;
2º qu’il y avait chose jugée par l’ordonnance rendue sur le rapport du comité du contentieux du conseil d’État, le 27 déc. 1827.

Hosp. de Louviers (C. Costè de Triqueville.) Louis-Philippe etc. Considérant que les administrateurs de l’hospice de Louviers ne se sont pourvus contre l’ord. du 27 sept 1827 que pour parvenir au rapport de celle du 18 déc. 1816, qui a remis le sieur de Bouttemont en possession de la ferme dont il s’agit – Que cette dernière ordonnance, rendue sur le vu du mémoire en réponse produit par les hospices, et contradictoire et ne peut devenir l’objet d’aucun recours; – Sans qu’il soit besoin de statuer sur le pourvoi dirige contre l’ordon. dit 27 sept. 1827 et sur les conclusions subsidiaires en désaveu;– Art. 1. La requête à nous présentée, au nom de la commission administrative de l’hospice de Louviers, est rejetée. Du 21 nov. 1834.-Ord. cons. d’Ét.- M.Jauffret, rap.

États détaillés des liquidations faites par la Commission d’Indemnité, à l’époque du 31 décembre 1826, en exécution de la loi du 27 avril 1825, au profit des anciens propriétaires ou ayant-droit des anciens propriétaires de biens-fonds confisqués ou aliénés révolutionnairement.
Ayant – Droit Réclamans.
Costé De Triquerville ( Casimir-Edmont), mineur, tutelle de son père, Pierre-Casimir-Edmont, légataire universel du dépossédé son cousin.
Dates des Décisions de la Commission : 19 mai 1826.
Dates des Décisions qui ont autorisé l’inscription des Rentes : 7 août 1826.

Recueil des actes de Henri II, roi d’Angleterre et duc de Normandie, concernant les provinces françaises et les affaires de France. Tome 3 – Oeuvre posthume de M. Léopold Delisle.
– Alexander de Botemont, II. 403 18. Filius. V. Johannes, Willelrnus. Alexander, episcopus. Lincolniensis, 1,398, iS..
– Botemont (Alexander de) et filii ejus Johannes et Willelmus. Bouttemont (Calvados, arr. et c°° Lisieux, c° » Ouilly-le- Vicomte.

Titre : Le Monde illustré Date d’édition : 1906-07-07.
A vendre par expropriation en l’audience des criées du Tribunal civil de Lisieux, le Samedi 17 novembre 1906, à Midi : LE CHATEAU DE BOUTTEMONT sis à Ouilly-le-Vicomte, à kilomètres de Lisieux (Ligne de Paris à Trouville). Mise à prix : 10.009 francs.

Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste [« puis » organe républicain démocratique « puis » bulletin d’informations locales]. 1930-03-31.
Victor Doisy est né à Lisieux, le 3 janvier 1861.
Devenu notaire en 1891, il exerça le tabellionnage durant huit années, jusqu’au jour où il céda enfin son étude, pour venir habiter près de sa famille, à Ouilly-le-Vicomte, dans le curieux petit manoir de Bouttemont, bien connu des touristes.
C’est dans cette retraite, qu’après divers essais dans le domaine de l’eau-forte, s’éveilla puis s’affirma brillamment sa vocation de médailleur.
Mentionné en 1912, médaillé en 1914, Doisy était désormais connu dans le monde des arts
et ses oeuvres, très nombreuses, attestent le labeur incessant de ce consciencieux artiste.
En 1912, il était venu se fixer au Chesnay, près de Versailles. En 1918, il vint se fixer au Havre, où il fut appelé, en 1921.
Les pièces du musée de Lisieux comprennent de cet artiste deux portraits, deux médailles allégoriques et traits d’hommes d’une très belle facture, une plaquette représentant Jésus chassant les vendeurs du Temple, d’après le tableau de Jean Jouvenet.

La Revue illustrée du Calvados.
Bouttemont. Des murailles hautes et solides le ceinturent encore, mais les douves sont depuis longtemps
Ses angles se flanquent toujours des quatre tours en poivrière d’où il était loisible par toutes sortes d’embrasures, meurtrières et jours de trait, de couvrir de projectiles l’assaillant qui se fut risqué dans le fossé. Mais les corps de logis qui réunissaient les tours ont subi d« sérieuses atteintes; une aile a disparu dans un incendie. Des restaurations successives ont altéré le caractère de ce qui reste, sauf toutefois pour le pavillon fortifié d’où partait le pont-levis. Le toit a gardé ses tuiles vernissées; les charpentes, leurs lignes que l’on dirait indécises et chancelantes et qui n’en réalisent pas moins une unité et une précision d’ensemble admirables. Le mur de la poterne est encore muni de ses ais taillés à coups de hache dans le cœur des chênes. Les mêmes ferrures originales les scellent dans les pierres ébréchées. Sous la ligne des mâchicoulis une niche contient une petite statue de pierre, informe, qui doit être celle de Notre-Dame, à moins que ce ne soit l’effigie de Saint-Lubin. Bien que l’ensemble du manoir semble dater du XV me et du XVI me siècle, des particularités dans l’appareil de la maçonnerie et divers dispositifs d’aménagement qui ont subsisté dans les parties basses permettent d’assigner à Bouttemont une date de fondation beaucoup plus ancienne. Du reste on trouve dans les pouilliés de l’évêché de Lisieux, mention d’une imposition de XX sols dont était frappé en 1180 un certain Hugo de Botemont, pour avoir pris part au Duellum lexoviens. L’Echiquier de Normandie, parle aussi de Wilhelmus de Botemont (1195). La chapelle du manoir de Bouttemont- sur-Norolles y est encore régulièrement inscrite sous le vocable de Notre-Dame ou encore de Saint-Lubin. C’était une annexe de la paroisse de Norolles, elle relevait du doyenné de Touques, et payait au XVIe siècle, 42 décimes aux Comtes- Evêques de Lisieux, dans le fief spirituel desquels elle mouvait. Elle fut érigée en paroisse vers le XVIII me siècle; on la voit figurer pour 24 feux dans la sergenterie de Moyaux, élection de Lisieux.
Cette chapelle n’existe plus. Elle disparut sans doute dans l’incendie qui anéantit plus du tiers du château. Sa cloche fut donnée à l’église d’Ouilly-le-Vicomte à qui Bouttemont fut réuni par une ordonnance du 22 septembre 1824. Cette cloche porte cette inscription:
1653 Alexandre de Paisant, Escr Sgr et patron de ce liev ma FAICT FAIRE.
Fjlipe de Mire, Ecr des Fores et Florensse de Bernard, dame DE BOVTEMONT MONT NOMMÉE. — JEAN AUBERT MA FAICTE.
La famille de Bouttemont qui possédait vers 1300, un établissement à Emalleville (dans l’Eure), devait être également alliée aux seigneurs de Fauguernon qu’on voit figurer plus tard comme patrons du petit sanctuaire. Nous ne pouvons guère savoir quels furent les possesseurs successifs du manoir, il faudrait pour cela remuer trop de parchemins et il y a un trop vaste espace entre la marquise de Lespinay qui avait Bouttemont il y a seulement 13 ans et ce Hugo de Botemont qui n’était peut-être pas le premier occupant.
Les Actes Normands disent qu’un sire de Boutemont suivit le duc Robert II en Terre Sainte. Jean de Bottemont est inscrit dans le Livre Rouge de Henri II comme possédant trois quarts de fief de haubert à Lisieux.

3 – ARCHIVES SHL :

Catalogue des Archives de la Société Historique de Lisieux – Manuscrits.
Quittance de quatre mille cent cinquante -neuf livres payées par Jacques – Adrien Levavasseur, écuyer, sieur des Acres,
maître des Comptes, à René Le Bas, seigneur de Fresne, conseiller maitre en la Cour des Comptes de Normandie, Charles Le Bas, sieur de Candemonne, chanoine de Lisieux, noble dame Françoise-Marguerite Le Bas, épouse de David Guéroult , chevalier, seigneur de Villers-en-Vexin, et à cause d’elle, seigneur et patron de Boutemont, conseiller au Parlement de
Normandie, et Robert de Vaignon , chevalier, seigneur de Mortemer, ayant épousé dame Geneviève Le Bas; 6 octobre 1753 .

Carnets de Charles Vasseur : « Doyenné de Touques ».
Note sur Boutemont – Botemont – Bouttemont.
CHATEAU DE BOUTEMONT.
Boutemont était un fief important, un plein fief de haubert, qui relevait de la baronnie de Fauguernon. Il possédait une place forte, dont la motte se voit encore aujourd’hui, à peu de distance du château actuel vers le nord.
Cette motte, placée à la base du coteau, était une place forte de vallée, ce qui atteste sa haute antiquité. En effet, en Pays d’Auge, un très grand nombre de fortifications sont implantées au fond des vallées, c’était le cas de la place forte des Plainel à Moutiers-Hubert, placée au bord de la Touques, de la motte de Neuville sur Touques, également près de la Touques, des châteaux de Mailloc, Mesnil Guillaume, Saint Germain de Livet. Ces forteresses, ces châteaux avaient pour but de verrouiller les vallées. (note : cette motte aurait été rasée à la fin du 20e siècle)
Celle de Boutemont commandait la basse vallée de la Touques, en aval de Lisieux.
Elle devait également assurer le contrôle de la voie de Lisieux à Pont-l’Evêque qui passait presque à sa base. Non loin de cette motte, tout près du château actuel, s’élevait l’église paroissiale de Boutemont dédiée à Saint Lubin.
Au temps de la Normandie ducale, nous trouvons un sire de Boutemont qui avait suivi le duc Robert Courteheuse en terre sainte; plus tard, au XIIe siècle, sous Henri II Plantagenet, nous relevons le nom de Jean de Boutemont; les rôles de l’échiquier de Normandie signalent un Hugues de Boutemont en 1180 et un Guillaume de Boutemont en 1195.
Le château actuel est probablement le prolongement aux XVIe et XVIIe siècles du premier logis seigneurial des châtelains de Boutemont.
– La famille de Boutemont semble être restée à Boutemont jusqu’à la guerre de cent ans.
– Elle y fut remplacée à la fin du XIVe siècle par la famille Servain.
Les Servain possédaient dès le XIIe siècle, la seigneurie de Manerbe et des terres dans la région de Vire. Ils avaient contribué largement à la fondation de l’Abbaye du Val Richer.
En 1405, Jehan Servain, écuyer, rendait aveu au roi pour son fief de Boutemont.
En plus des redevances en argent dues à la baronnie de Fauguernon, le seigneur de Boutemont devait fournir un homme d’armes pour garder la forteresse de Fauguernon durant 40 jours, mais seulement en temps de guerre ou quand il était convoqué par le roi.
– Trente ans plus tard Boutemont est aux mains de la Famille Borel.
En 1434, Jehan Borel seigneur de Boutemont, présente à l’évêque de Lisieux, un prêtre chargé de desservir la Chapelle N.-D. de Boutemont.
– 6 mai. 1519 Déclaration de foi et hommage de Jean Borel «écuyer, sr de Boutemont, archer de la garde-française du roi, comme procureur d’Élie Dumont, pour les seigneuries de Surville et de Glanville, mouvantes de la vicomté d’Auge. Carrières, 6 mai 1519. Original. Arch. nat., Chambre des Comptes deParis, P. 2652, n° 1518.
– En 1525, un Jehan Borel échange avec Philippe Paisant, écuyer, son château et sa terre de Boutemont. Celui-ci entreprit une reconstruction de l’habitation seigneuriale. Il fit construire, après 1538, le beau logis de pierre de taille qui occupe le côté sud-est de la cour d’honneur et sans doute les tours d’angle.
Ses successeurs sous le règne de Henri IV firent construire la poterne d’entrée et les deux bâtiments sans étage qui la flanquent.
– Dès la fin du siècle, les Paisant furent remplacés à Boutemont par les Le Bas.
Les Le Bas étaient originaires de la région d’Orbec, ils occupèrent des charges judiciaires et administratives ce qui leur valut une rapide ascension sociale. Jean-Baptiste Le Bas entreprit de grandes constructions à Boutemont : il fit plaquer sur l’ancien logis du XVIe siècle, du coté de la cour d’honneur, une façade de briques et pierres décorée de pilastres. Il fit de même pour les bâtiments de service qui flanquaient la poterne et pour ceux qui se trouvaient au nord-est.
En même temps, pour jouir de la vue sur la vallée de la Touques, il fit abattre le mur qui limitait la cour d’honneur.
Son fils Gabriel-Pierre lui succéda. Sa fille épousa David Guéroult qui devint seigneur de Boutemont.
– Monsieur et Madame Guéroult firent surélever le bâtiment des services situé sur le côté N.-O. De la cour d’honneur. La surélévation fut faite à pans de bois.
Leur fils David-Antoine émigra en 1791. Il fut le dernier seigneur de Boutemont.
– Monsieur et Madame Drouilly sauvèrent le château de la ruine, aménageant les jardins, la pièce d’eau, mettant l’architecture en valeur et ajoutant leur nom à tous ceux qui au cours des siècles avaient construit et embelli Boutemont.
Ajouts ShL:
– Monsieur et Madame Armand Sarfati. Les propriétaires, jusqu’en 2020, ont opéré de gros travaux pendant plus de 40 ans en développant le parc de 9 hectares par la plantation de nombreux arbres. Le jardin à la française, imaginé par le célèbre paysagiste Achille Duchêne, est en effet classé Jardin remarquable. Armand et Hélène Sarfati ont également ajouté un jardin italien, dans le prolongement du jardin français ainsi qu’une allée de cèdres et une allée de chênes rouges.
– Le château de Boutemont à Ouilly-le-Vicomte, rouvert au public depuis le 22 mai 2021, a de nouveaux propriétaires: Johanna et Bruno Monnier.

Renseignements sur Bouttemont figurant dans les archives de la SHL.
1402, 11 décembre
Information de Jean Monnet, lieutenant de Guillaume de Longueil, vicomte d’Auge sur la valeur des fiefs de Boutemont (Bouttemont, canton de Blangy, commune de Norolles) et de Grandouet, pour lesquels Jean Servain, écuyer, est en la garde du roi comme héritier de sa mère Colette de Montfort, morte le 12 mai 1402.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 6, pp. 219-220.- Arch. nat. P 19091, 18929. + IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVIII, fasc. 3-4, 1969, p. 12.

1404, 15 décembre – Pont-l’Evêque
Information de Massot du Boulay, vicomte d’Auge pour la mise hors de garde noble de Jean Servain, écuyer, seigneur de Boutemont (Bouttemont, canton de Blangy, commune de Norolles) et de Grandouet, né vers la Saint-Michel 1384, fils de Colette de Montfort, dame de Boutemont, morte le 12 mai 1402.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 6, pp. 245.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVIII, fasc. 3-4, 1969, p. 15.

1543 – Norolles
Philippe Paisant, écuyer, sieur de Boutemont et de Querville, demeurant à Norolles
Tabell. Lisieux par Et. Deville

1564 – Prêtreville
Michel Paisant, écuyer, demeurant à Querville, fils de feu Philippe Paisant, en son vivant écuyer, sieur de Boutemont et de Querville. François Paisant, sieur de Querville, frère dudit Michel
= Tabell. Lisieux par Et. Deville

1572, 13 mars – Norolles
Pièce relative à des biens sis
à Norolles appartenant à la famille Paisant, sieur de Boutemont
= Arch. SHL. 9F Deville. A. Minute, papier, 10 ff.

1675.;
Archives SHL : 1F647 : 1675 : N.-D. des Vaux :vente d’une pièce de terre par Picquot de St Lubin de Bouttemont à Nicolas Houlette.

1694 : archives SHL : Imprimés.
I J 26 : 1694 : Terre et fief de Bouttemont dépendant de la sieurie de Fauguernon ;
Monsieur Le Bas Conseiller à la Cour des Aides contre M. Bertout

1780. – archives SHL.
1F529 : 1780 : Succession Gohier, paroisse de Bouttemont.

c. 1792
Etat des biens séquestrés révolutionnairement dans les communes de Moyaux, Boutemont, la Chapelle-Hareng, Courtonnel, Courtonne-la-Meurdrac, Cordebugle, le Pin, Marolles, Saint-Michel-des-Monceaux, Mesnil-Simon, Ouilly-le-Vicomte, Saint-Germain-de-Livet, Saint-Hippolyte-de-Cantelou. = Arch. SHL.

An X :
Archives SHL : IMPRIMES :
II J 5 : Mémoire pour le citoyen David- Gabriel Guéroult de Bouttemont, demandeur, contre le citoyen Triquerville fils : 7 thermidor an X. ex n°85

1er Empire : Archives SHL : Imprimés :
II J 12 : Précis pour M. Thomas Louis César Lambert de Frondeville de Paris contre M. Louis Fouques demeurant à Boutemont (1er empire)

Les pouillés des 14 e, 16 e et 18 e siècles donnent comme patron : dominus loci.
L’église était sous l’invocation de Notre-Dame et de St Lubin et se trouvait comprise dans le doyenné de Touques.
Une autre pièce des Archives du Calvados apprend que dans cette église il y avait une chapelle d’un revenu de 16 livres pour le titulaire qui était à la nomination du seigneur du Breuil.
Comme circonscription civile, Boutemont n’a pas une grande antiquité.
La recherche des Nobles de Montfaut (1463) n’en parle point, et celle faite par les Elus de Lisieux en 1540 en fait une annexe de la paroisse de Norolles.
C’est au 18e siècle seulement qu’elle figure séparément comme dépendante de l’élection de Lisieux et de la sergenterie de Moyaux, on y comptait 24 feux.
La Révolution, sans s’en douter, a rétabli les choses dans l’état où elles se trouvaient au Moyen-Age, en faisant redevenir la paroisse de Boutemont simple annexe de la commune de Norolles.
C’est à Oullie le Vicomte qu’elle fut remise par ordonnance du 22 septembre 1824.
Le nom de Boutement remonte haut dans l’histoire. Les rôles de l’Echiquier de Normandie nous donnent à l’année 1180 un Hugo de Botemont, en 1195 un Willelmus de Botemont, l’un et l’autre, seigneurs de ce fief. Plus tard un sire de Boutemont suivit le duc Robert II en Terre Sainte.
On trouve relater dans les registres des olim du Parlement de Paris à la date de 1258 le résultat d’une enquête relative au rapt d’une Maheline de Boutemont.
Diverses familles ont depuis lors possédé cette terre

Suit une description du château et autres bâtiments.
Puis on peut lire :
Nul document ne vient nous apprendre les noms des constructeurs ou restaurateurs de cette intéressante demeure.
Outre les anciens seigneurs du nom de Boutemont, qui comme on l’a vu, vivaient au 12e et au 13e siècle, on trouve deux familles qui ont succédé l’une à l’autre dans la possession de ce fief.
La première l’occupe dans le 16e et le 17e siècle, l’autre ne nous apparaît qu’à la fin du 18e siècle.
Philippe Paysant, seigneur de Bouttemont fut reconnu noble par les Elus de Lisieux en 1540. Le Roy lui avait conféré des lettres de noblesse en octobre 1522 moyennant 500 livres par lui payées.
En 1653, sur la cloche qui appartenait autrefois à l’église de Boutemont et qui se trouve maintenant dans le clocher de l’église d’Ouillye le Vicomte, on voit le nom de Messire Alexandre de Paysant, chevalier, et sur la faussure son écusson : d’azur au sautoir d’or (de S.Allais)
Ce même Alexandre fournit ses preuves lors de la recherche de 1666. Voici l’article St Lubin de Bouttemont :
Jean et Allexandre de Paisant, seigneur de Baudrouet, anciens nobles,
Louis de Paisant, seigneur de St Martin,
Lenfrand de Paisant ; seigneur de Bouttemont
Tous fils d’Allexandre anciens nobles.
En 1751 le curé Anthoine le Petit reconnaît pour patronne Madame Françoise Gabrielle Abos, épouse de David Guéroult, écuyer, sieur de Villers et de Bouttemont et l’Armorial de d’Hozier nous donne une dame Catherine le Maire, veuve de Henry Siméon Guéroult, seigneur de Boutemont, qui portait d’azur au chevron d’argent chargé de trois glands de sinople.

Registre de la Charité de Surville f°35
Guillé Borel, escuier, filz esné de Messire de Boustemont ce rendit à ceste Charité de ce jour de Toussaint mil cinq cens et dix cept et donna pour son entrée 10 deniers.

Registre de la Charité de Roques vers 1616
Les Francs – Noble Homme Allexandre de Paisant, escuyer, seigneur de St Martin de Boutemont.
Paisant, écuyer, seigneur de Baudrouet, St Martin Boutemont, Barneville, élect de Liz (Lisieux) : d’azur au sautoir d’or (Chevillard)

Curés de Boutemont :
Petit 1764
Bunel 1773-1787

An 1258 – Olim Tome I p.44
Texte en latin à Mahelinam de Boutemont.
De Bouttemont, conseiller à la Cour des Aides de Rouen, exilé le 4 octobre 1771 à Bouttemont (Hippeau – le Gouvernement de Normandie V -50)

Guéroult de Villers, conseiller du Parlement r Rouen, exilé le 27 septembre 1771 à Bouttemont (Hippeau – Gouvernement de Normandie V -47)

Mémoire pour le citoyen David Gabriel Antoine Guéroult de Boutemont, demandeur contre le citoyen Casimir Pierre Costé-Triquerviller; fils de feu Pierre Gilles François Costé-Triquerville, décédé à Rouen le 7 thermidor an 10 et se disant son héritier sous bénéfice d’inventaire. -Curieuse question sur la capacité de tester d’un ancien émigré -.
(X27 pages in 4° Rouen F Baudry an XI)

5- Dossier Ouilly le Vicomte – Bouttemont
– Dossier extrait de « Lieux M à Z »
26 – Ouilly le Vicomte : Château de Bouttemont, état des biens en 1792, (manuscrit) + Société d’archéologie et d’histoire de la Manche – Mélanges multigraphiés , (déplacé et mis dans dossier Ouilly le Vicomte-Bouttemont)
– nouvelles pièces :
Récolement succinct des archives municipales.
Liste des propriétaires du château de Bouttemont de la Révolution à 2004.
Généralités, histoire et archéologie
Château, détails, expertise du 22-07-2002.
Histoire religieuse (paroisse Saint Lubin de Bouttemont)
Famille de Paysant.
Famille Le Bas – Famille Guérault.
Famille Nasse.
Charles-Victor Doisy – Visite du Duc de Broglie, famille Drouilly.

– Archives SHL dossier « Lieux M à Z » : Château de Bouttemont, état des biens en 1792,.

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Société historique de Lisieux

Fondée en 1869, elle a pour but de rechercher, de conserver et de faire connaître, notamment grâce a la revue qu’elle publie, les documents relatifs à l’histoire de l’ancien diocèse de Lisieux.