SAINT PIERRE de CANTELOU




NOTES sur SAINT PIERRE DE CANTELOU

31 mars 1825 : Réunion de la commune de St Pierre de Canteloup à celle de St Hyppolyte de Canteloup.

Image Géoportail – Eglises de St.Hippolyte et St.Pierre de Canteloup

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives ShL.

1 – Bibliographie:

2 – Pièces Justificatives.

Saint- Pierre de Cantelou, 1398 (fiefs de la vicomte d’Orbec);
1398 (fouages français, n° 38 .2).
Saint-Père de Cantelou, 1723 (carte de d’Anville).

Monstres du Bailliage d’Evreux 1469
Messire Raoul de Gouvis prêtre et seigneur de Chantelou, présenta pour et au lieu de lui Jehan Mallet, brigandines et vouges, un page en sa compagnie, monté de deux chevaux.

Mahieu de Bailleul, écuyer , fils de Geoffroy de Bailleul, seigneur du lieu de Piencourt et Chantelou, se présenta et fut reçu pour son père en habillement d’homme d’armes, un vougier, un coustoullier et un page en sa compagnie, suffisamment montés et armés.

Robert de Canteloup, assista à la première croisade en 1096.

Bailleul, seigneur de Canteloup vers 1770

Recherches de 1666
Pierre de Bailleur, seigneur de Cantelou

J’apprends de Monsieur Pannier qu’on vient de découvrir à St Hippolyte de Cantelou sur la crête du coteau, en tirant du caillou pour les routes, une dizaine de monnaies romaines grand bronze toutes frustes, excepté un Antonin le Pieux. Sans doute il y avait là une villa romaine. (voir Normand du 11 avril 1868)

3 – Archives ShL.

Insinuations :

Doyenné de Moyaux
Election de Lisieux – 26 feux

Sous l’invocation de St Pierre

Patr. le seigneur de Fumichon.
Dioc. de Lisieux,
doy. de Moyaux.
Génér. d’Alençon,
élect. de Lisieux,
sergent. de Moyaux.

Patronage :
XIVe G de Fomuchon
XVIe Abbas S. Lannemari Blesensis
XVIIe Seigneur de Fumichon

Il y avait également dans cette église une chapelle de 16 livres à la nomination des plus proches des fondateurs.

Curés :
Jq.Trenchant 1764/1774
Jh.P Leclerc 1784/1787
Prêtres de la paroisse M.-L Denis – T. Frédet.

L’église de St Pierre de Canteloup a été entièrement détruite.
Le retable à colonnes torses qui décorait le maître-autel et qui date du règne de Louis XIV a été transporté à Beuvillers près de Lisieux.
St Pierre de Canteloup avait été érigé en succursale en 183… Les habitants n’ayant pas fait les réparations nécessaires à l’église et au presbytère, cette succursale fut supprimée.
La commune de St Pierre a été réunie à celle de Marolles.

Camp de Cantelou
A distance à peu près égale des églises de St Pierre et de St Hippolyte de Cantelou, à un quart de lieue de la voie romaine de Lisieux à Brionne, on distingue un plateau qui paraît avoir été fortifié et qui renferme sous terre des constructions considérables que tout porte à croire gallo-romaines. Le sol est jonché de tuiles à rebord sur une étendue de 600 pieds en carré et l’on y a trouvé des médailles et des fragments de poterie rouge ornée de bas-reliefs.
Si mes conjectures sont fondées, cet emplacement aurait été entouré de murailles et fossés, c’était une habitation fortifiée.

Cantelou : Motte et remparts de terre dans le bois du Plessis à un quart de lieue de la route de Caen à Paris (Xe ou XIe siècle) (Bulletin monumental de Caumont)

Motte du Plessis. — CAUMONT Arcisse de: Si nous avions le temps de traverser le bois du Plessis, situé entre la vallée de St.- Hippolyte et la route impériale, nous verrions au milieu du taillis un ancien château des premiers temps dans lequel on ne trouve aucune apparence de maçonnerie; les deux enceintes, entourées de fossés, étaient
vraisemblablement défendues par des pieux et l’habitation était construite en bois.

Le beau retable à colonnes torses, dans le style Louis XIV, qui surmontait le maître-autel, décore aujourd’hui le choeur de la petite église de Beuvillers, située près de Lisieux. Ce retable avait été acheté, pour cette dernière église, en 1847 (1). Le cadre qui entoure le tableau est travaillé à jour et délicatement sculpté.
St.-Pierre de Canteloup avait été érigé en succursale; mais les habitants n’ayant pas fait les réparations nécessaires pour consolider l’église et le presbytère, la succursale fut supprimée.
L’église de St.-Pierre avait pour patron, au XIVe. siècle, G. de Fumichon. Au XVIe. siècle, elle était placée sous le patronage de l’abbé de SI.-Laumer de Blois. Au XVIIIe, siècle, le seigneur de Fumichon nommait à la cure.
Il y avait aussi dans cette église une chapelle, de 16 livres de revenu, à la nomination des plus proches parents des fondateurs.
St.-Pierre et St.-Hippolyte de Canteloup faisaient l’un et l’autre partie de l’élection de Lisieux, et dépendaient de la sergenterie de Moyaux, Chacune de ces paroisses comptait 26 feux.

La commune de St.-Pierre a été réunie à celle de Marolles.
Les églises de St. -Pierre et de St.Hippolyte étaient tellement voisines qu’il ne fallait pas cinq minutes pour aller de l’une à l’autre. Aussi existe-t-il une légende-à ce sujet; la voici :« Une certaine dame, nommée Mme. de La Bercerie, se rendait à l’église de St.-Hippolyte, qui était très-voisine de son château, mais en était séparée par le petit ruisseau qui coule au fond de la vallée. en passant sur la planche qui servait de pont, elle.tomba et plongea dans l’eau en chandelle, dit la tradition. Cette dame prit une telle horreur de l’eau après ce bain forcé que, pour n’être plus exposée à glisser sur la malencontreuse planche, elle fit bâtir une autre église en-deçà du ruisseau, près de sa demeure.
Il faut convenir que le moyen n’était pas le plus économique et qu’un pont solide eût coûté meilleur marché.

Antiquités romaines.
— Ce ne sont pas les églises qui méritent le plus d’attention à Canteloup, c’est l’emplacement très-marqué d’une grande construction romaine, dont on peut reconnaître encore le périmètre et même les fondations entre les deux églises. L’ancien curé de Marolles, après m’avoir signalé cet emplacement, m’écrivait en 1834 : « Les tuiles à rebords abondent sur ce point ; on y a trouvé des médailles romaines en bronze. Les habitants, qui y ont extrait des pierres pour la construction de’leurs maisons, Cf disent que les murs de fondation avaient 10 pieds d’épaisseur.
Je me suis transporté à St.-Hippolyte pour déterminer l’étendue de cette villa gallo-romaine, et le plan que voici l’indiquera.
J’ai constaté que le sol renferme encore des murs romains, quoiqu’on en ait beaucoup détruit pour faciliter les labours profonds; la terre est toujours couverte de tuiles à rebords et de ciment romain, ramené à la surface par la charrue.
J’y ai trouvé aussi des fragments de poterie antique (2).
M. le Curé de Marolles croyait que l’habitation de la dame qui avait tant de peur de l’eau se trouvait au milieu des ruines romaines, si même les murs antiques n’en faisaient pas partie; mais la tradition seule le portait à le penser, car depuis long-temps l’emplacement était livré à la culture et personne n’a vu ce château.

La voie romaine de Lisieux à Brionne ( Breviodurum) passait tout près et au nord de la grande route impériale, à 1 kilomètre de la villa romaine. L’ancien curé de Marolles s’exprimait ainsi dans sa correspondance de 1834 : « Ce chemin est appelé Chemin ferré dans les anciens titres; le sentier qui le remplace s’appelle encore le Vieux-Chemin ; il est parfaitement droit et forme une ligne parallèle à la grande route moderne. Le vieux chemin, qui était, dit-on, assez large, aura été accordé comme indemnité aux propriétaires des terrains sur lesquels la route actuelle a été ouverte. a
M. le Curé de Marolles, qui était un excellent observateur et qui avait suivi assez loin les vestiges de la voie romaine, a recueilli une légende que je vais reproduire, car elle a quelque importance au point de vue archéologique.

Ayant remarqué que la voie antique paraissait avoir été interrompue dans quelques parties, M. le Curé interrogea les paysans qui lui dirent : « Il y avait autrefois une grande dame qui faisait faire cette route; mais un jour elle vit sur la chaussée une pie qui était morte : alors, frappée de tristesse et pensant à l’instabilité des choses humaines et à la courte durée de la vie, elle fit cesser les travaux. Voilà pourquoi la route d offre des interruptions. »
Ce qui fait l’intérêt de ce naïf récit, c’est qu’on trouve la même tradition dans des localités fort éloignées, et qu’elle s’applique entre autres à des voies romaines de la Bretagne.
Cette tradition est encore consignée dans un poème du XIIIe, siècle, publié il y a quelques années par l’Association bretonne.

(1) Depuis la rédaction de cet article, l’église de Beuvillers a été démolie. Le retable ci-dessus a été vendu par morceaux à un brocanteur.
(2) M. le Curé de Marolles y a découvert un débris assez considérable d’un vase de poterie rouge orné de festons et de gladiateurs.

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